LES TRANSNATIONALES du monde résultant de la deuxième guerre mondiale, assumé une grande part des charges de l'assistance aux pays sous-développés et pris en charge des opérations de police (notamment en Amérique Latine) visant la protection des intérêts de l'ensemble du monde occidental; - ils ont pu développer la recherche scientifique là où elle était le plus facilement organisable et efficace, c'est-àdire chez eux, tous les autres pays en devenant tributaires; - enfin, à partir de la reconstitution du potentiel économique européen, les grandes compagnies américaines ont pu investir massivement et favoriser la concentration capitaliste et le rapprochement des grands partenaires sociaux (Etats, grandes entreprises, organisations professionnelles). Comme on le sait, avec le temps, de tels investissements ont d'ailleurs été de plus en plus financés par l'activité locale des sociétés déjà installées puis par le marché des eurodollars créé par le déficit commercial américain. Le financement du déficit américain par les autres pays occidentaux correspond à leur quote-part aux frais de ces opérations et services. Certes, si l'on s'en tient à une optique purement nationale, ces quote-parts peuvent être considérées comme des excès d'émissions monétaires sans contrepartie visible, tangible pour les pays ; mais il faut se dégager de cet esprit de clocher et envisager la réalité des prestations américaines à l'échelle de !'Ensemble occidental. Si l'on songe, en outre, que les Etats-Unis ont assumé seuls l'impopularité - certes toute relative et bien tardive - de certaines de ces tâches, comme la guerre du Vietnam, la répartition des coClts n'a somme toute pas été trop pesante pour les pays bénéficiaires. Bien sClr, des protestations s'élèvent, comme chaque fois qu'il faut payer. Elles sont un peu plus fortes dans un pays comme la France, qui tente de prolonger son passé de grande puissance dans des programmes de défense et de prestige coClteux (et eux· aussi sources d'inflation) et qui, de ce fait, se trouve moins solide pour affronter le poids inflationniste supplémentaire de sa contribution internationale. Plus réalistes, d'autres pays, comme l'Allemagne, la Suisse· ou la Suède acceptent sans contester le leadership américain en matière de recherche et, tout en pensant qu'il devrait être possible de mater les Vietnamiens et les autres rebelles à un prix moins élevé, admettent sans broncher la nécessité de la protection de leurs intérêts commerciaux et 7
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