Interrogations - anno II - n. 4 - settembre 1975

SIN COMENTARIO ne, étant donné que l'industrie désorganisée par la guerre civile et les nationalisations avait cessé pratiquement de fonctionner. La confiscation forcée des produits agricoles prit le nom de « répartition des produits» (prodrazverstka). « Les produits remis à la répartition étaient payés à un prix fixe, plusieurs dizaines de fois inférieur aux prix du marché. Ensuite, on commença à rétribuer le paysan pour la remise de tous les produits L"gricoles à répartir, au moyen d'une distribution de produits indus• triels provenant d'un fond de troc des organismes d'approvisionnement, mais ces produits industriels n'étaient pas distribués aux paysans individuellement, mais à des communautés entières, au sein desquelles ils étaient répartis non proportionnellement au blé fourni, mais en fonction de la situation sociale du paysan.» (A. Aïchenwald : « Le communisme militaire» - Voenniy Kommounizm .,- Grande Encyclopédie Soviétique, T. 12, 1928, p. 370.) En réalité, on ne donnait pour ainsi dire rien en échange de la nourriture réquisitionnée. Le même auteur nous apprend que « les organes de répartition réquisitionnaient le blé et les fourrages chez les paysans à l'intention de l'armée et des villes, mais ils ne fournissaient en échange que très peu ou même pas du tout de produits industriels» (id.). Plus tard, on liquida tout le commerce intérieur. Tout cela fit sortir l'argent de la sphère économique et les opérations monétaires n'eurent plus qu'un caractère purement comptable. «'Les économistes soviétiques envisageaient déjà l'élimination complète de l'argent, le passage total à une économie naturelle centralisée et planifiée.'» (id. p. 373) Les organisations gouvernementales dirigeaient le pays vers une économie sans argent et on imprimait les billets jusqu'à la limite des possibilités productives du Gosznak Cl). En janvier 1921, les impôts en argent furent entièrement supprimés. Mais une économie naturelle sans monnaie exigeait le travail obligatoire et sa militarisation, étant donné que toute l'ancienne industrie avait été conservée, en parti• culier celle des armements, et elle avait besoin d'une ma.in d'œuvre qui ne désirait nullement y travailler dans de pareilles conditions. C'est ce problème qui fut au centre des discussions du IX• Congrès du parti, en mars-avril 1920. La grande décision de ce Congrès fut le Décret sur la militarisation du travail. Suite à ce Décret, on organisa les ouvriers et les employés en armées du travail. Ils étaient liés à des entreprises déterminées et on interdit leur libre circulation d'une entreprise à une autre. Les syndicats se voyaient chargés d'un rôle de police : combattre la désertion au travail. Le rapporteur principal sur cette question, et l'inspirateur réel du projet, était Léon Trotsky. C'est lui qui déclara que l'idée de l'improductivité du travail forcé était « un vieil axiome bourgeois » (IXe Congrès du Parti Communiste Russe (b) ... «Procès-verbaux», (1) Gosznak : Hôtel des monnaies. 86

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