NO COMMENT templent avec une étonnante indifférence les atteintes souvent cent et mille fois pires, qui ont lieu dans les pays du bloc « socialiste ». Une telle attitude ne s'explique nullement par l'aveuglement moral ou l'indifférence obtuse de ces gens, ou tout au moins de leur majorité, envers les souffrances humaines. Le fait est que de nombreux adeptes du socialisme en Occident n'ont pas encore pris conscience à ce jour que le système économique et social du bloc « socialiste» n'est nullement socialiste, mais ne présente qu'une variante du capitalisme monopoliste d'Etat, qui sous certains rapports est bien plus éloigné des idéaux de justice sociale que ne l'est le régime du capitalisme privé qui règne à l'Ouest. Par ailleurs, le capitalisme monopoliste d'Etat et le capitalisme privé manifestent une affinité certaine et leurs contradictions ne sont dues qu'aux contradictions inhérentes au système capitaliste mondial. Qui plus est, il existe une corrélation étroite entre les deux types de capitalisme, qui se complètent l'un l'autre. Capitalisme de monopole d'Etat et capitalisme privé POURQUOI faut-il considérer le système du bloc dit « socialiste>> comme une forme du capitalisme monopoliste d'Etat ? Le fait est que l'existence même de l'industrie lourde confère inévitablement un caractère capitaliste au système social, et sa nationalisation ne rend pas la classe ouvrière maitresse des moyens de production. Les grandes entreprises actuelles ont de telles dimensions, et un tel degré de division du travail, qu'il n'est pas possible pour les ouvriers, qui ne possèdent pas la compétence nécessaire, de les diriger efficacement. Même les ingénieurs-spécialistes ne peuvent le faire. Indépendamment du type de propriété de l'entreprise -- qu'elle soit privée ou nationalisée - elle ne peut être dirigée par une personne incompétente, quel que soit le système de gestion officiellement proclamé. On peut, bien sür, pourvoir convenablement aux besoins de tout travailleur d'une telle entreprise, mais cela ne l'en rend pas le maitre. Même en instaurant un contrôle ouvrier effectif, il ne pourra jouer son rôle que dans les secteurs secondaires de la production, puisqu'il ne pourra être étendu aux problèmes exigeant une compétence spécialisée, qui sont précisément décisifs pour la gestion de l'entreprise. Incontestablement, la présence d'un contrôle ouvrier peut limiter l'arbitraire administratif dans certains cas, mais il ne pourra jamais peser sur les fonctions-clés de la gestion, telles que le choix de la politique technologique, la destination des investissements, le choix des spécialistes et leur mise en place, etc. Si le contrôle ouvrier se mettait à intervenir par contre dans la gestion sans en avoir la compétence nécessaire, cela se traduirait immédiatement par la baisse des indices de production, après quoi 77
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