Interrogations - anno II - n. 4 - settembre 1975

LES TRANSNATIONALES l'Union soviétique possède une usine de montage de voitures en Belgique, des raffineries de pétrole à Anvers et au Brésil, une participation dans une société française ; la Pologne et la Hongrie possèdent des entreprises minières au Canada ; l'Autriche devient le siège de nombreuses sociétés occidentales désireuses de commercer avec les pays de l'Est voisins; la Comecon Investment Bank, organisme d'Etat créé par les pays membres, se propose de lancer des emprunts sur les marchés internationaux; les entreprises autogérées yougoslaves ont déjà signé une centaine d'accords de participation avec des firmes étrangères, des accomodements ayant été trouvés pour permettre l'entrée des représentants des investisseurs dans les entreprises d'autogestion ; un des plus grands producteurs d'armements américains, General Dynamics, signe même un accord technique qui pourra se traduire par la fabrication de ses produits en Union Soviétique et leur exportation (14) ; enfin, l'International Institute of Applied Systems Analysis créé à Vienne est présidé par un gendre de Kossyguine et dirigé par un professeur de management de Harvard, comprend des représentants des pays occidentaux et de l'Est et se propose la diffusion des techniques de gestion occidentales (15) ; etc ... Pour les entreprises multi-nationales, l'URSS représente un marché considérable qui pourra fournir en contrepartie les matières premières et l'énergie dont les économies occidentales et le Japon auront de plus en plus besoin. Pour l'URSS, la coopération internationale est non seulement nécessaire pour son développement industriel et pour répondre à la demande de biens de consommation, mais aussi pour aider l'insuffisant développement agricole. Le comportement soviétique tout au long de la crise monétaire et son soin de ne faire aucun geste qui aurait pu nuire à la devise américaine montrent son désir de coopération ; en contrepartie, il est vrai qu'elle a déjà averti que la réforme monétaire internationale devrait être discutée avec elle - comme l'écrit Jacques Mornand, << cette réforme devra être acceptable pour l'URSS et constituer une structure d'accueil satisfaisante pour elle, le jour où elle jugera opportun d'y devenir l'une des parties prenantes» (16). Cette porte ouverte, ainsi que les quelques exemples donnés plus haut, montrent les progrès de la compénétration des (14) Cité par Ch. Levinson dans Le Monde du 8 janvier 1974. (15) Cité par Irving Louis Horowitz « Capitallsm, Communism and Multl-natlonallsm », Society 1974, 2, p. 32-43. (Hl) Nouvel Observateur du 27 aoüt 1973. 15

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==