SANTIAGO PARANE promet aux jeunes ruraux des carriéres nouvelles que leur ouvrira l'enseignement technique. En bref, 11 rassure. Ce n'est qu'en cherchant dans ce long exposé (7) quelques phrases perdues et noyées que l'on retrouve les éléments d'une politique a plus lointaine échéance : róle des conseils paysans d'avant-garde - c'est-a-dire des ceUules du Partl -, programme de crédits établi par l'administration centrale - ce qui donnera aux instances supérieures tous moyens de pression ou de discrimination politique -, et enfin • nécessité que les centres de production se transforment en fermes d'Etat modeles». Cela, c'est la mise en place des disposit!fs d'un éventuel _pouvoir mieux ou totalement contrO!é par un Partl dlrigeant. L'échéance en parait fort éloignée. Le M.I.R., formé principalement d'éléments lntellectuels, universitaires, professionnels, en majorité jeunes, présente une double face. Peu étoffé numériquement, il cherche a élargir wn influence - limitée a la populatlon peu stable des établlssements d'enseignement -- et a fixer sa tactlque - fluctuant au gré des modes extrémistes : castrisme, guévarisme, Tupamaros - en « travaillant • les franges de population non encore encadrées. II s'agit notamment des populat!ons des bldonvllles - les callampas - qui ont de tous temps fournl des milieux favorables aussi bien aux démagogies ou aux paternalismes de droite qu'aux partls de gauche, les uns et les autres se présentant comme capables de Jouer un rOle protecteur. 11 doit slmultanément capltallser cette lnfluence pour négocier sa part!cipation a certains servlces de l'adminlstratlon nouvelle et se présenter comme une force d'opposltlon • positlve •• exigeant une polltique plus radlcale. II préconlse une réforme agraire plus raplde et s'app!lquant méme aux proprlétés de taille moyenne, mals ne pourra effectlvement propager ces consignes et tenter d'y lntéresser les populatlons rurales qu'en se servant des moyens matérlels des dlvers servlces .de réforme agralre. D'oil l'équivoque, parfois rentable, du mil!tant-fonctlonnalre. C'est cependant la pénétration du Parti Soclal!ste, l'lnfluence exercée sur certalns de ses mllltants qui donneront au M.I.R. une plus large audlence et lui permettront de présenter des solutlons alternatlves, dépassant les démarches plus précaut!onneuses du Présldent. Une tactique de dernlers venus, actlvistes et concurrents. On y décele alsément une volonté d'encadrement et d'utlllsat!on des • masses •· Cette tactique, (7) El Siglo. 14 aoüt 1972. 134
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