Interrogations - anno II - n. 3 - giugno 1975

DOSSIER CHILIEN ratlonnel, provoquer l'élarglssement d'un marché lntérleur Indispensable a toute lndustrlallsation, s'emparer des sources de crédlt, accélérer la rétorme agralre et disposer alns l de nou- velles masses de maln-d'reuvre, équlllbrer les clrcults de com- merce extérleur en favorlsant les relatlons avec l'Europe et les pays d'Amérlque latine, de fa~on a échapper a l'emprlse trop exclusive des Etats Unls, sont autant d'objectlf s lntelll- gents. Ce qui est molns enthouslasmant, c'est le caractére mécanlque, technocratlque, des décrets, et une certaln e obses- slon ldéologlque. Pour ne prendre qu"un exemple : les theorlclens go uver- nementaux s'lmaglnent que la natlonallsatlon d'un e grande entreprlse représente en sol une solutlon. lis vont découvrlr que cette mesure s'ettectue avec, pour, malgré ou c ontre des hommes, et qu'une entreprlse n'est pas seulement un ensemble de bll.tlments et de machines, plus quelques bureaux d'études et des consignes du Plan, mals un personnel, avec se s hlérar- chles Internes, ses communautés, ses tradltlons, ses rlvalltés, ses régles non écrltes. Ce n'est qu'au bout de deux ans que sera reconnue une évldence : a savolr que la maln d'oeuvre employée dans une usine n'a de rendement que dans la mesur e oú elle veut travalller ou y est contralnte. Or l'ldée d'autoge stlon est partaltement absente, non seulement du programme d'Unlté Populalre, mals encore des préoccupatlons des int éllectuels, polltlques ou économlstes. L'ouvrler est présent en tan t qu'élec- teur, manltestant, salarié, bénéflclalre de mesures s ociales. Il est partaltement absent de la conceptlon méme d'une nouvelle soclété. Parml les conquétes que le Gouvernement d'Unlté Pop ulaire peut lnscrlre a son actlt, tlgurent en bonne place la redistrlbutlon du revenu et l'absorption du ch0mage. Etfectlvement, les catégories les plus mlséreuses, c'e st-a- dlre les manoeuvres et les travallleurs non quallfiés , qui de- valent se contenter du salario vital (salalre mlnlmum) vlrent leurs revenus augmenter nettement. En 1971 le mo ntant des salalres et traltements fut nomlnalment élevé de 45 %, SI l'on s'en tlent aux chlttres des Natlons Unles, 11peut étr e observé que, de 1970 a 1973, le revenu natlonal se redlstrlbue au détrl- ment de la classe alsée (5 % de la populatlon dont la part du revenu tombe de 30 % a 24,7 %) ; au bénétlce des couches les plus pauvres (de 16,1 % á 17,6 %) , et aussl des • classes moyennes • (de 53,9 % a 57,7 %). Cette redlstrlbutlon est done slgnltlcatlve. en ce sens que les classes moyennes, gén éralement • cols blancs •· bien qu'lnférleures en nombre á la classe 129

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