SANTIAGO PARANE renes - en commencant par le cuivre -, les sociétés de crédit et les principales usines de produits manufacturés. La rapldité suivant laquelle le programme est appliqué correspond á la volonté d'atteindre un point de non retour, de knockouter une oligarchie sur le déclin et d'enlever á une bourgeoisie sans ambltion ni vision ses places-fortes, plus forteresses d'lntéréts acquis qu'avant-postes pionniers d'une croissance économique dynamique. En un an environ, la CORFO se trouvera á la téte d'un nombre considérable d'établissements de crédits, d'usines, d'administrations et de services, et gérante de !'ensemble du domaine nationalisé. Pourtant, cette transformation sociale, cette victoire du programme de l'Unité Populaire couvrent bien des contradictions et vont en développer d'autres, mortelles. A reprendre les chiffres du scrutin qui, au printemps - de l'hémisphére Sud - 1970, fixa la répartltion des opinions politiques, on comprend mieux les limites entre lesquelles l'expérience Allende pouvait avoir des chances de réussir. Pour l'électlon présidentielle, 11y avalt environ 3 millions 540.000 électeurs inscrlts, un total en nette augmentation sur les précédentes consultations. Sur cette masse électorale, 600.000 abstentions. Un million 75.616 marquérent leur préférence pour le condldat de l'Unlté Populaire (soit 36,30 % des votants) : un million 36.278 allérent au candidat e national • Jorge Alessandr! (34,98 %) ; enfin 824-849 choisirent le porte-drapeau de la démocratie chrétienne, Rodomiro Tomic (27,84 % ) . Une observation plus détaillée permet de constater que la vlctoire relative d'Allende - la premiére minorlté --, est basée sur son avance dans les provinces du Nord (Tarapaca, Antofagasta, ·Atacama, notamment), dans certaines provlnces du Sud (Arauco, Magallanes), et sur une nette supérlorité dans la province de Concepción (métallurgle et mines de charbon). Alessandri est majorltaire dans le Grand Santia.go. Tomlc ne l'emporte que dans une seule provlnce, celle de Valparalso. Er¡core raut-il · remarquer que la • solitude • démocrate-chrétlenne atteint une moyenne respectable, rarement inférieure aux 25 %. La diverslté des groupes d'lntéréts. lmmédlats ou permanents, qui cohabitent au sein du conglomérat de l'Unité Populalre - mals aussi dans une opposltlon disparate - va exiger, tant des directions politiques que des centres d'orlentation économique, une extreme souplesse. En raison de l'étroitesse de la base électorale du Présldent, l'habileté de inanoeuvre apparait comme un racteur essentiel. 122
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