SANTIAGO PARANE sont essentiellement « tertiaires •· intellectuelles, universitaires de formatlon, convaincues de l'importance de leurs !onctions gestionnaires, déja favorisées de par l'exercice de ces !onctlons ou aspirant a cet exercice. Elles reflétent done, et leur programme en est le résultat, les intéréts et les aspiratlons de couches sociales distlnctes des catégories les plus pauvres, encore que productrices, au nom desquelles elles prétendent pouvoir parler, et par lesquelles elles entendent se faire porter. Ainsi, le probléme du revenu national n'est pas posé en termes de participation effectlve de la classe ouvriére et de la paysannerie a la remodélatlon des structures sociales, ou a la liquidatlon des hiérarchtes, mais de facon limitée, par une répartitlon ·nouvelle des revenus, et cela sous l'égide d'une classe dirigeante qui n'est plus l'o!igarchie, qui n'est pas la bourgeoisie, mais qui n'est ni le prolétariat des v!lles ni le prolétariat des champs. La Corporación de Fomento L A NAISSANCE et l'évolutlon d'une polltique d'Etat destinée a !avoriser ou a lmposer le développement économlque, peuvent étre observés et compris en suivant l'histoire de la Corporación de Fomento, organisme public rondé en avril 1939 et qui, peu a peu, va devenir le propriétaire, l'entrepreneur et le gérant les plus Lmportants du Chili. La Corporación, ou CORFO, fonctionne depuis environ 35 ans, mais l'idée d'une mise en valeur des richesses natlonales, dépassant les capacités et les intéréts du secteur privé, peut étre trouvée dés le début du XXe siécle, avec le pro!esseur Arturo Salazar, partisan d'un plan d'organisatlon et d'utillsation des ressources hydro-électrlques. Conceptlon reprise et enrichie par des études fondamentales menées par l'Instltut des Ingénieurs au début des années 30, ses animateurs estlmant qu'une politique chilienne de l'électricité était une conditlon de !'indispensable développement industrie!. De méme, parml les économistes, et plus partlculiérement á la nouvelle Faculté des Sclences Economlques, des projets !leurissent, qui donnent préférence á l'lndustrialisatlon interne plutOt qu'á l'apparell de productlon fonctlonnant pour le seul marché international et soumis á ses !luctuations. Ces groupes de professionnels, qui abordaient les questlons de crolssance économique et d'industrlalisatlon en dehors des habituelles considérations politlques, se trouvérent placés á 118
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