ACT'CJALITEDE SAINT-SIMON des ressources naturelles, industrrtalisation, déséquilibre écologtque. Il est impossible de corriger une situation, une seule, sans en aggraver d'autres. Il faut changer notre mentalité, bouleverser nos habitudes et notre organisation socitale. Aux vues pessimistes de Meadow, un groupe d'économistes de l'unlversité du Sussex a répondu dans un ouvrage collectif : Antt-Malthus (1974). Ils reprochent à Meadow d'avoir fondé des conclusions péremptoires sur des statistiques insuffisantes, et d'avoir mis une fausse objectivité mathématique au service de conceptions a priori. Mais surtout Meadow sous-estime les posslbilités du progrès technique et le comportement volontalre de l'homme capable de modifier son environnement au moyen des changements techniques. Le groupe du Sussex met en cause l'insuffisance des institutions humaines; la croissance économique ne peut ètre bénéfique que si on change radicalement sa qualité et sa répartition. Au nom des pays en voie de développement, la Fondation de San Carlos de Bariloche (République argentine) s'est élevée contre la limitation de croissance : les obstacles au développement de l'humanité ne sont pas matériels, mais socio-politiques et ils sont dépendants de la distribution actuelle de la puissance au ntveau international et national . . . D'où nécessité de la créatton d'une société égalitaire, vraiment démocratique dans laquelle les décisions seraient prises par le bas, plut6t que le contraire, qui est la sttuation actuelle (cité par la revue La Recherche - mars 1974). Ainsi les défenseurs de la croissance - une croissance d'allleurs non inconsidérée, mais maintenue dans les limites raisonnables - la font dépendre d'un changement radical des institutions et des structures de la société. Et sur ce point ils rejolgnent leur adversaire Mansholt qui préconise des mesures « révolutionnaires » : « La croissance zéro commence par une croissance négative pour les privilégiés. L'éventail des salaires est beaucoup trop grand. Moi, je verrai'S aussi bien une échelle de salaires de un à trois. Il fau,drait aussi que les travaux les plus tristes, les plus pénibles soient les mieux payés. [ ... ] Il f aut reprendre des pratiques démocratiques au niveau de la vie politique comme à celui des entrepri'ses. On n'y parviendra qu'avec la décentralisation à tous les niveaux [ ... ] Chacun doit avoir le droit de travailler, mais peut-étre faudra-t-il travailler moins ( ... ] Je crois aussi que le modèle de l'avenir devrait étre la petite entreprise. C'est la meilleure façon de promouvoir l'autogestion ». 19
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