Interrogations - anno II - n. 2 - marzo 1975

ACTUALITE DE SAINT-SIMON jeux de la politique, souligner combien il est dérlsolre de rechercher le parti ldéal ou le gouvernement idéal, et refuser - contrairement aux marxistes - d'assigner comme but à la classe ouvrière la conquète du pouvoir politique. A chacun selon ses capacités P EUT-IL y avoir des conflits entre les divers groupes sociaux constituant la société industrielle, cette société dans laquelle on est passé du régime gouvernemental ou militaire au régtme administratif ou industriel ? Non, répond SalntSimon, car chacun exerce une fonction, conforme à sa capaclté et rettre de la société des bénéfices exactement proportionnés à sa mtse sociale, à sa capactté positive. On reconnalt là la formule célèbre de l'école saint-simonienne : à chacun sa capacité, à chaque capacité selon ses reuvres. Ainsi sera fondée la véritable égalité qui repose sur une hiérarchie mlnutieusement établie. Mais Saint-Simon, en contradiction avec ces prlncipes, est forcé de reconnattre que cette hiérarchie risque d'ètre génératrice d'inégalités et d'entralner des conflits lnévitables entre les industrlels propriétaires des instruments de productlon et les industrlels prolétaires. Il faut donc, pense Salnt-Slmon, réformer le drolt de propriété. Certes ce droit est une loi fondamentale, mais il n'en résulte pas qu'elle ne putsse étre modifiée. Pour rendre la proprlété plus favorable à la productlon, il faut qu'elle soit liée à la capacité et qu'ainsi talent et possession ne soient pas divisés. La propriété devient alors une fonction sociale et la possession des instruments de travail n'est justifiée que si le possesseur produit effectivement et fait fructifier son capita!. C'est au problème de la propriété-fonction que SaintSlmon s'est surtout attaché, prévoyant une série de mesures destinées à transférer au producteur certains droits du propriétaire. La réforme du droit de propriété supprime-t-elle les contlits? Saint-Simon lui-mème en doutait, car il voyait la situation misérable des prolétaires victimes de l'égoi:sme des possédants. Il faut donc améliorer le plus complètement posstble l'existence morale et physique de la classe la plus nombreuse. Dans le Catéchtsme Industrtel et le Système Industriel, il développe à malntes reprises la mème idée : accrotssement du bien-étre de la classe la plus pauvre. Cette expression : la classe la plus nombreuse et la plus pauvre, se retrouvera textuellement chez Proudhon et chez Bakounine 13

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