Interrogations - anno I - n. 1 - dicembre 1974

HE1NZ ZIMMER'MANN Mais elle n'explique pas entierement, a notre sens, cette campagne violente contre « L'Etat syndical. » Selon les indications des organisations syndicales, pres de 6.000 représentants des salariés siegent dans les Conseils de Surveillance des entreprises allemandes, mais uniquement pres de 500 dans ceux ou la cogestion est paritaire. En outre, 90 directeurs de travail exercent leur fonction dans la direction des charbonnages et de la sldérurgie. Une extension de la cogestion paritaire a l'ensemble de !'industrie, telle qu'elle est envisagée, ferait entrer un nombre considérable de permanents syndicaux dans les organismes dirigeants des entreprises. En d'autres termes, un corps « étranger » aux entreprises parviendrait a s'y insérer, avec les moyens considérables dont il dispose. N'oublions pas, en effet, que le D.G.E. et ses fédérations d'industrie possédent une fortune importante, des institutions étendues, bref : une possibilité réelle « d'investir », dans une certaine mesure, les places fortes du patronat et de faire sentir l'influence de ses propres « managers. » Pour l'exprimer différemment : les syndicats, a l'instar de ce que fait la social-démocratie dans le domaine politique, recherchent une participation au pouvoir dans le domaine économique et industrie!. Ce que redoute le patronat, c'est que la cogestion paritaire élargie ne rompe « l'équilibre » et se traduise par un renforcement des pouvoirs de la bureaucratie syndicale, d'un corps social étranger au monde patronal et soumis a des influences qui échappent a son emprise. Tel est l'enjeu. Il se peut qu'une récession, ou une crise économique plus grave, puisse modifier les données du probleme dans un sens différent. Mais, pour l'instant, les mécanismes sociaux que nous avons essayé d'esquisser, jouent parfaitement dans le sens d'une intégration sociale avec, pourtant, les « contradictions » que ce processus véhicule. 12

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