COGESTION EN R.F.A. grandes branches de !'industrie, et en particulier, cenes de la chimie et de l'électronique. Un projet de loi, actuellement en discussion et qui pourrait entrer en vigueur des 1975, fait droit aux revendications des syndicats avec, cependant, une restriction sérieuse : contrairement a ce qui se passe dans la sidérurgie et les charbonnages, le projet de loi prévoit que du « cóté ouvrier , dans les Conseils de Surveillance doit obligatoirement siéger un représentant des cadres. Ce serait, évidemment, la fin de la « parité, car 11ne fait aucun doute que les cadres, en cas de litige, se placeraient automatiquement du cOté des patrons. La social-démocratie a ainsi fait une concession importante a son partenaire libéral au gouvernement, lui-méme soumis aux pressions du patronat. Les syndicats, bien que violemment hostiles a cette modification, ont fini par se résigner. Mais les patrons, eux, nullement satisfaits, ont déclenché une extraordinaire campagne contre le projet de loi. A premiere vue, cette réaction apparatt étonnante, car nous avons vu que la cogestion, loin de mettre en danger le systeme social établi, le renforce d'une certaine maniere. Plusieurs raisons, nous semble-t-11, peuvent expliquer cette réaction. D'abord, le patronat allemand, tres hostile a l'idée d'une « réforme de l'entreprise ,, (préconisée, en revanche, par certains patrons dans d'autres pays européens) reste tres attaché au principe du « maltre chez sol '>. II est méme étonnant de constater que ce príncipe, hérité d'une longue tradition conservatrice, l'emporte souvent, chez le patronat, sur ce qui peut apparattre comme son intérét bien compris. II s'y ajoute une méfiance innée a l'égard des organisations syndicales, « certes souvent compréhensives, note un journal de l'association patronale, mais qui ne sont pas parvenues a se défaire d'une mentalité relevant de la conception de la lutte des classes., Ce qui est en cause, pour le patronat, c'est done la crainte que les organisations syndicales qui hébergent en leur sein des éléments « contestataires ,, pourraient éventuellement déranger la belle mécanique de la cogestion pour en faire un instrument de la lutte sociale. Le fait est que certains « contestataires , du du syndicat de la métallurgie revendiquent, et activement, que la cogestion s'exerce sur les lieux de travail, a « la base, au lieu d'étre confinée dans les Consells de Surveillance. II s'agit, bien sür, d'une minorité qui, jusqu'a présent, n'a guere les moyens d'imposer se conception, d'ailleurs a peine ébauchée. Mals, plus tard? La crainte des patrons semble, a cet égard, tres réelle. 71
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