COGESTION EN R.F.A. ·· Il reste qu'il existe dans beaucoup d'entreprises une réelle tension entre les Betr,iebsrétte et les « hommes de confiance ». Mais l'appareil central du syndicat se garde bien de trancher dans un sens ou dans l'autre. Au dernier congres du syndicat des métaux, en septembre 1974, on s'est accordé pour féliciter a la fois les délégués du personnel et les « hommes de conflance » et pour souhaiter entre eux une « collaboration confiante. » Mais, en réalité, l'organisation syndicale, elle-meme tenue par la loi de respecter le « devoir de paix » (aucune greve n'est autorisée avant qu'une convention collective ne soit parvenue a son terme) et elle-meme soucieuse de respecter la « légalité », mene la un combat sans espoir. En fait, dans la plupart des cas, les « hommes de confiance », surtout ceux qui, essentiellement dans la métallurgie, essaient de briser le carean du partnership, se heurtent au systeme établi. Il nous paratt intéressant, a cet égard, de faire référence a un document qui a fait pas mal de bruit en Allemagne: le compte-rendu d'une réunion « confidentielle » entre la direction du syndicat de la métallurgie et !'ensemble des directeurs du travail dans les entreprises « cogérées. » Au cours de cette réunion, le directeur du travail d'une importante entreprise si'dérurgique de la Ruhr, a Oberhausen, a déclaré : « Sur la recommandation du syndicat, nous avons fait en sorte que les « hommes de confiance, aient des facilités de travail dans l'entreprise. Qu'ont-ils fait ? De l'agitation. . . Ils exercent une pression sur les délégués du personnel. ns veulent obliger ceux-ci a soutenir des revendica,tions total~ment irréalistes, ce qui les place, eux et nous, dan:; une sit,uation totalement fausse. Ainsi, on a voulu nous obliger a donner des informations concernant les projets d'investissements de l'entreprise, ce qui est contraire a la loi. Ou allons-nous ? » Cette prise de position du directeur de travail est significative, et elle montre bien que les « hommes de confiance , ~uvent etre, a l'occasion, un élément sérleux de contestation. Surtout dans des périodes de crise. Il est intéressant de noter qu'en 1966 et 1973, c'est-a-dire pendant les années ou une certaine récession a secoué l'économle allemande, les conflits entre les « hommes de confiance ,, d"une part, et les directeurs ,de t.ravail et les délégués du personnel, d'autre part, ont été relativement nombreux. Mais pas au point d'aboutir a une rupture •du systeme établi. Mleux meme (ou pire) : lorsque, en 1972, un nombre relativement important d ' « hommes de contiance » réussirent a écarter de leurs postes les délégués ,du personnel et -a ·se faire élire a Ieur place (événement rare, car, 69
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==