Interrogations - anno I - n. 1 - dicembre 1974

COGESTION EN R.F.A. beaucoup moins les syndiéats - a adopter un langage « révolutionnaire », a tort interprété, par exemple par Lénine, comme la volonté de mettre fondamentalement en cause les structures de la société. Ce qu'expriment, en réalité, les theses «radicales» du théoricien Karl Kautsky, par exemple, ce ne sont point des intentions de rupture mais plutót la volonté d'étre « admis » au sein de la société, quitte a luí conférer un caractere plus « social», plus progressiste. Cette tendance se vérifie au début de la premiere guerre mondiale : ni les syndicats ni la social-démocratie ne manqueront cette occasion historique. L'appel des classes dirigeantes est immédiatement entendu et suivi: « L'Union Sacrée » est ressentie par le mouvement social comme une possibilité sérieuse d'une intégration longtemps désirée. Lénine qui opere avec la motion de «'trahison » des chefs a l'égard des masses et qui ignore la tendance essentielle du mouvement ouvrier allemand, est alors désemparé devant la réalité. Au lendemain de la premiere guerre mondiale, cette méme tendance se confirme : la social-démocratie est partiellement intégrée dans l'appareil gouvernemental et étatique, alors que le mouvement syndical, lui, professe sa volonté d'agir en tant que « partenaire social » dans le cadre des méeanismes de la société. Toutes les tentatives de conférer au mouvement social, tant au niveau politique que syndical, une orientation diffé~ rente, échouent, malgré la crise profonde de la société allemande au lendemain de la conflagration guerriere. Rosa Luxemburg et le mouvement spartakiste sont aussi isolés ..et impuissants devant la volonté des « appareils » du mouvement social que le mouvement naissant des Betriebsrltte (1) 'qui semble exprimer, alors, un dessein révolutionnaire. II faut" tiien admettre que les « appareils » s'appuient sur la volonté diffuse, mais réelle, de la classe ouvriere, d'étre intégrée, de ne pás demeurer, comme avarit la guerre, dans le « ghetto» polftlqtie et social. L'existence d'un partí communiste re1ativement fort, dans les années trente, ne contredit en aucune maniere 'cette tendance : celui-ci s'appuie alors essentiellement sur les chO~ meurs, de toute maniere éjectés du p'rocessus « normal ~· et qui, en face d'une crise profonde, ont abandonné tout. espoir d'intégration. . . Ce qui est remarquable, c'est que cette tendance s'affirme n> ·Les consells dientreprlse.- 59-

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