L'expériencde lá cogestion en AllemagnFeédérale par HeinzZimmermann L ORSQU'IL est question du mouvement social en Allemagne fédérale, un certain nombre de clichés sont généralement proposés: le mouvement syndical, dit-on, est « puissant ,; on ajoute aussitót qu'il est « réformiste », et l'on se plalt a souligner que son comportement est essentiellement « pragmatique ». On avance enfin que le concept de la « lutte des classes » a été abandonné au profit d'un « rév!sionnisme » outrancier. · Ces appréciations ne sont ni totalement vraies ni entierement fausses: mais elles ne contribuent guere A. la compréhension du mouvement réel. Mieux vaut done renoncer aux formules toutes faltes au profit d'une investigation concrete de quelques aspects importants de la réalité sociale. Mais, d'abord, quelques remarques qui peuvent servir a éclairer la tendance actuelle du mouvement ouvrier en Allemagne. Qontrairement a une these généralement admise ~t. surtout, professée par des marxistes de toutes tendances, le mouvement ouvrier allemand n'a jamais sérieusement essayé de s'engager sur une voie révolutionnaire : dans la période qui préced.e la premiere. guerre monctiale, la social-démocratie et le -mouvement syndical, exclus par le régime de la participation aux affaires publiques et sociales, tenteQt désespérément d'étre irl.tégrés da.ns les rouages de la société. Ce n'est que l'échec· de ~ette te:ritative dft · au· conservatisme farouche des couches sociales dirigeantes qui amene le mouvement ouvrier a . se replier sur lui-méme et a créer, parallelement aux institutions officielles, ses propres associations sportives, culturelles, sociales, etc, qui refletent d'une certaine maniere la vie ouvriere. L'hostilité de la société ·4. officielle,, a l'égard du mouvement social amene celui-ci - surtout la social-démocratie, mais 58.
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