Sans commentaire No commentary Le discours du capitalisme Sin comentario Senza commento Extraits d'une interview de Pierre Liotard-Vogt, présidentdirecteur général de Nestlé, donnée a la télévision suisse-romande, le 14 mai 74. « Il n'y a pas de problemes de multinationales : il y a le probleme de la grande entreprise. Et toute entreprise quand elle grandit devient multinationale. Le fait, par exemple, de commencer un jour a fabriquer en Allemagne, en Italie, en France - pour commencer par les pays voisins - et plus tard dans les autres pays européens, et puis ensuite dans le reste du monde, les mémes produits qui sont fabriqués et vendus en Suiss~, !,a ne nous donne aucune caractéristique particuliere. Etre multinational : ce qu'on fait dans un pays, on le fait dans les mémes conditions dans un autre pays. C'est plutót une question de taille. Mais le mot « multinational » a été inventé iI y a moins de dix ans, il y a cinq ans on l'employait a peine, alors brusquement on s'est imaginé qu'il y avait un nouveau type de sociétés qui était apparu, comme quelquefois on découvre un virus qui n'existait pas, alors que de tous temps, ou du moins on peut remonter tres loin, il y avait des sociétés, qu'on appelait autrefois internationales, qui, quand elles faisaient de bons produits dans un pays, cherchaient a les vendre dans les autres pays. )) « Nous sommes probablement a une époque ou tout le monde parle, et quelquefois a tort et a travers, de sociétés multinational~. Il y a probablement une seule vraie multinationale qui existe dans le monde, et c'est nous. Parce que nous avons 96 % de nos affaires qui sont faites en dehors du pays d'origine, pour la simple raison que, les consommateurs suisses étant de tres bons consommateurs de produits Nestlé, ils ne sont pas assez nombreux pour absorb·er une part importante de notre production. Done, nous avons toujours été orientés vers l'étranger, et nous avons dft embaucher beaucoup d'étrangers. Mais, peut-etre du fait méme que nos intéréts sont tres diversifiés, que nos attaches avec l'étranger sont tres nombreuses, que nous voyageons beaucoup, que nous employons beaucoup d'étrangers, nous sommes restés d'autant plus attachés a nos origines suisses auxquelles nous tenons par dessus tout. » « Au fond, la grande entreprise n'est qu'une association de petites entreprises. Et pourquoi c'est un mouvement qui est presque physique, c'est parce que cette union, cette association, elle donne
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