assumant le titre de Gouvernement, le crime dénommé Providence, et le blasphème appelé Dieu." Le Times, du 27 septembre 1852, nous dit que " li Coup d'Etat a été accompli la nuit comme un vol avec effraction (burglary) ;" et le 2 novembre de la même année, le même journal contient ce qui ~uit, comme prédiction,. suggestion, recommandation, ou quelqu~ dénomination qu'il plaira au lecteur de donner, relativement à l'assassinat de !'Usurpateur : " Si l'histoire ne ment pas, un'1 po'~voir qui se place au-dessus de la loi'. appelle le coup qui doit le frapper en dehors de la 101. Quand la force se pose comme droit, la vengeance est déifiée rétribution. L'Autorité irresponsable n'est pas de ce monde. La violence meurt de ses propres excès. Caligula, Commode, Domitien, Caracalla meurent de morts violentes. Néron se tue lui-même. Pierre et Paul- le père et le fils - succombent à cette maladie de famille, qui affecte également le harem du Sultan et le palais du ?zar. La superstJtion courbait le tyran au Moyen-Ag~. Au.JO~rd'hui l'insurrection guette le despote. Le fanatisme né- • coute que sa propre consdence. _Le. tyranni~ide, s~urd_ à Dien comme aux hommes, ne voit que le cnme, n aspire qu'à la vengeance : Brutu~ quand il frappe, c'est u_nmartyr quand il tombe. Parmi ses cohortes de prétoriens et au milieu de l'enthousiasme indescriptible, Louis Napoléon rencontre cette meurtrière logique. Marseple et la police exhibent une copie en cart_onde l_amachine infernale de la rue Nicaise: Toulon contribue pour un coup de feu en pleine revue ; à Moulins, un pharmacien recule devant l'homicide et se tue lui-même. L'oncle a fourni un atroce précédent et un argument de mort• à ceux qui 'vou~ront tuer le neveu. Napoléon a légué 10,000 francs à Cantillol'l, qui avait attenté à la vie de Wellington, justifiant bautement ainsi l'assassinat de son rival ! " Cela suffit pour donner une idée de, la consiste_nce du Times. Sans doute la seule raison que le grand Journal puisse alléguer comme excuse de l'appui et des louanges qu'il donne à l'homme qu'il a s~ impitoyablement d~noncé, c'est qu'il convient à nos besoms de lécher .les pieds de l'impérial liberticirle. Mais alors il nous reste à apprepdre que les grands et éternels principes, l_avérité, la justice, la moralité, doivent se plier aux exigences des mtérêts misérables et éphémères d'hommes d'Etat sans c_œur. • ( NoRTI-IUMBRIANt,raduit' du Reynoldfs • ]f ew1paper ~u ~8 octobre.) . OPINION DU TIMES SU:Jl L~ :Plt-01'):' D'ASILE. " ..•. QueIÎes rumeurs sinistres agi~ent les _bo;ds du Rhin -rumeurs reçues, contredites, reJetees c~mme ~elles qui ont précédé_ le coup d'E!at ? :Pourquoi ces menaces à_la Belg1que, à la ,Smsse, au Piémont? Pourqu01 ces menaces à I Angle- , f . , ? terre, pour l'a~ile qu'elle acc~~de a?x r~ µgies • L'Europe coqtinentale a-t-elle l mtent10n d adopter une lQi sµr l€S rHugiés_ pol~tiq~~s~et e~. forc~r rexécutipn ici? ~e ,serai~ El?, v~nte ~e l rng:atitqde. Qui a donne 1 hospit~h~e a L~m& N apoleon, et de quelles côt~s ~st part~ 1envp~1sseur d~ Boq- }oo-ne'? Où Mettermch a-t-11trouve à se reposer ap~ès sa fuite de Vienne ? Qui a reçu le prince de Prusse ? Le sultan aurait-il pu sauver Kossuth de la hache de l'Autriche et braver les menaces de la Russie 1 Et l'Angleterre, l'asile, traditi?nn~l .. des vaincus, les rspoussera-t-elle sur l ordre imp?neux des despotes, leur interdira-t-elle le seul, asile .<l? l'ancien monde et les renverra-t-elle à l humamte du nouveau ? Deviendrons-nous les espiO'fl,,Set les {lgents de police de l'Europe ? Tien?ron_s-nous liste des proscrits et ferons-nous des categones. de suspects'? Est-ce en vaiq que l'esprit de Castelre~gh a dirigé le ministère de l'intérieur e! que O.~nnrn~ nous a soustraits au joug de la Samte-Alhance • Le manque de prévoyance égale le manqµe de mémoire. La tyrannie n'est pas tellement s&re de son jeu qu'elle ait enlevé toutes les ch~ne~s à la démocratie. Quand la roue aura· tourne,, il _peut n'être pas dés~gréable aux gouvernants d aujourd'hui de venir chercher un refuge en Angleterre. Mais si nous nous courbons aujourd'hui devant leur ,<J,emq,n,çdoe1, n_menpto~trrons-nous résister à' sembla; ble* réclamations de lq,part de leurs successeurs . C'est l'intérêt de tous les gp~vernants et de tous le$ ,gouvervements de l'Europe qu'il ~ ait q~_elqu_~s pays étrangers à leurs mal_heurs,et ou,. n,es inqu!etant ni de la,croyance ni de la cause, l on reçoive comme fugitif ~t L'ON PROTÉGE co~~E HÔT~ quiconque fuit 4e-vant une vengeance politique .• ,,. ( Times, Janvier 1852). La lettre suivante, publiée par lè Time~, nous est communiquée : Citoyen Rédacteur, Le Ministère anglais par !'expulsion des réfugiés de Jersey s'est fait ponapartist(:. Il a commis un acte d'niquité et de lâcheté à la fois. L'HO:M'.ME.-17 NOVEMBRE. De lâcheté, car n'osant et ne pouvant atteindre lee auteurs de la lettre protégés à Londres par la loi générale, il s'en est pris à nos amis de Jersey qu'il prétend placés sous un régime d'exceptions. D'iniquité, car il a frapP,é, comme on dit, les innocents poni: les coupables, si l'on peut appeler coupables des hommes qui ont exercé un droit incontestable en éclairant le peuple anglais sur les dangers de son alliance. avec Bonaparte. Les membres de la Commune révolutionnaire résidant en Angleterre, rP.pouseent donc cette peine arbitraire infligée à d'autres qu'à eux pour un fait dol\t il~ réclame:µ la pleine et entière responsabilité. Po11r la Commune révolution'nafre, les membres du Comité. ' , F. PYAT, G. ~ouRDAIN, RouoEE,, L'opinion pnblique en Angleterre s'est généreusement émue de la violation commise à Jersey contre l'exil, et la presse, après la première surprise, a fait loyalement son devoir. • Nous devons signaler, entre tous, les journaux suivants: le Daily-News, le Morni.ng-Aclvertiser, le Reynolcl's-Paper, le Daily-Telegniipli, le feople's-Pape1· et les deu~ ;Mercury d~ Liverpool et de Manchester. Cette conduite intelligente et libérale nous çonsol~ de bien des lâchetés et nous fait espérer que la violence-déshonneur de l' Alienn-Bill ne prévaudra pas. Déjà trois grands meetings ont eu lieu pour l'intérêt sacré du droit d'asile, un à Londres à Saint Martin's Hall, et deux à Newcastle. D'autres se prépareet 'dans diverses cités. Le peuple anglais comprend ! U]{ RÉPUBLIC.L\.IN. ANGLAIS All rédacteur de r Homme. Ami, Il y a sept ans, j'avais l'honneur de vous rencontrer aux Bureaux de la Réforme. Depuis cette époque, que de jours de lutte, d'~preuves et de malheurs ! C';st votre gloire, citoyen, d'êtré resté durant ces douloureuses années fidèle ê vos principes. Q11edis-je 1 On vous a vu toujours, depuis lprs, au poste le plus exposé tenir d'une main inflexible le drapeau de la République, Votre plume éloquente n1a pas cessé de frapper nos ennemis de terreur, même aux jours de leurs plus insolents triomphes et de donner à nos frères la consolation et l'espérance, aux heures les plus mauvaises et les plus sombres. Proscrit, voùs voilà proscrit encore ! Expulsé de Jersey ! ar~aché à l'asile que le monde croyait inviolable. Oh infamie sur Jersey ! Honte à l'Angleterre ! Je courbe la tête d'humiliation et de' douleur. Et maintenant que se passe-t-il ? Non co1.tents de vous expulser, vous et vos hi trépides concitoyens Pianciani et Thomas, les infâmes instruments de la police française riresseut une nouvelle et longue liste de proscription en tête de laquelle est l'illustre Victor Hugo et où se trouvent mêlés à vos compatriotes, des Polonais, des Hongrois, des Allem11nds, des Italiens, victimes de la tyrannie prussienne, autrichienne et russe. Tous bannis de nouveau. pour satisfaire le tyran de France, pour assouvir ses vengeances et calmer ses craintes! Mais non ! Ses craintes ne :seront pas calmées, même -par le bannissement' nouveau. L'inscription est toujours sur le mur et ce n'est pas la main du Dey de Jersey qui en effacera ces mots : Manè, Thécel, Pharès. Vous avez été chassé de Jersey pour avoir réimprimé la lettre de Félix Pyat. C'est là votre crime nominal. Votre crime réel, c'est l'existence de votre admirable journal l'Homme. Après tous les cris qu'a soulevés la lettre de Pyat, reste toujours cette simple question : cette lettre contient-elle la Yérité ? Ah, citoyen, c'est à cause des nombreuse:. vérités qu'elle contient qu'elle a été dénoncée et (llle vo11sêtes persécuté. Je ne suis pas d'accord avec tous les sentiments exprimés dans cette lettre. J'en désapprouve complètement les idées sur la question d'Orient. Je regrette aussi beaucoup de mots et plusieurs expressions qui ont été détournées de leur sens réel. Mais une fois ces réserves faites, je déclare que la lettre de Pyat contient des vérités terribles que ratifiera l'avenir. Tout homme sensé en Angleterre désire une éternelle alliance avec la France, mais tout homme honnête regarde avec dégout l'alliance avec Bonaparte. Et quand, pour prix de cette alliance, la reine d'Angleterre s'humilie comme elle l'a fàit, eu acceptant la visite de Bonaparte et en la rendant, en plaçant sa main pure de toute souillure rlans les griffes de ·ce félon, elle est descend et le pays partage son humiliation, En outre, quant à M. Bonaparte, je dis qu'il est fidèlement représenté dans la lettre de Félix Pyat. Je dis que la Déclaration pour laquelle Victor Hugo et ses frères de l'exil ont été expulses de Jersey est un acte d'accusation solennel auquel l'accusé essaiera vainement de se soustraire. • Je dis que les arguments employés par Victor Hugo et par Félix Pyat se retrouvent dans les articles du Times en Décembre 1851 et dans l'année 1852. Par ses infâmes att~ques contre les réfugiés' le Times peut chercher à se faire pardonner du criminel qu'il a ftrtri du fél?n qu'il a_pilorié, mais il ne peut. rétracter le passé'. Ce qui est écnt est écrit, et, parro.i tous les services à lui rendus, Bonaparte veut remercier surtout le Times d'avoir voué son nom à une éternelle infamie. , • Est-c que j'insulte sa Majesté Imp~r~ale ? L'attorney général peut tenter la question. Que ce fonctionnaire essaie de blanchir le caractère de Bonaparte, s'il l'ose. Je mets mo.n_noms?us l'insulte; j'_ose soutenfr ce que j'écris. Je pourrais en dire. davantage, Je pourrais l),,dresser quelques mots aux Anglais e,ngénéral et aux loyaux idiots de Jersey en particulier, mais je me rappelle respace limlté de votre journal et je m'abstiens.. Soyez persuadé, ami, qu'il y a des Anglais qui çidn:iirent votre talent, qui pqnorent, votre pat,riotisme, et qui regardent avec douleur et indignation le traite.ment subi par vous e~.vos co,mpagrwns d'exil. Il y a des Anglais qui reconnaissent dans la ca11se que vous plaidez non seulement la, cause de. li!, France, mais celle de l'humanité tout entière, Il y a del\ Anglais ql}i sont fiers d'être avec vous et vo~ frèrn~ de proscriptictns et qui ne désirent pas de plus grand honneur que celui de partager v,os dangers et vos fatigues., Et parmi ~ux il n'~n est pas, qui vou&sait plu_~§érieu.&e1ne\l~t cgui~ que votre tout dévoué. Novembre 18~5. G. Julian HARNEY, Note du Réd.--N ous remercions notre correspondant de ses cordiales srmpathies. S,eséloges doivent revenir beauc9.up lllOins à QOUS qu'à nos ç<;>llabora,te~rd~e l'atelier et du journal qui nous ont religieusement aidé dans toutes les hitt~i, que :q9{\~ ayçmstr~ver~~es, - Rien de bien grave <;1,anlsa politique génçrale, ~auf la victoire ~·en;ipo,rtépear Omt:;r-:-Pachacontre les Russes, en Asie. L'espac,e nous m~nque aujoqrd'hui po¼r analyser le discours-empereur. ~ ous y 1r0viençlr,onse.t nous publierons en même temp&la de\1xième lettre au PEUPLE DE JERSEY. Dans le prochain numéro, nous fer0ns connaitre à nos abonnés les am~liorations et modifications que peut nous permettre l'édition faite à Londres. Nous pouvons leur annoncer déjà que nos mesures sont prises pour que la situation politique de PAngleterie soit J:\ebdomadairement et sérieusement appréciée, au lieu de n&Uien tenir, comme avant, à un simple compte-rendu des faits. Nous donnerons ~galemeqt des corre~pol'.!~aqq~s detaillées qe France, La derµière brochure de Louis Blanc est to.rnbée che~ noqs, au milieu de nos petits malheurs, et l(;ls combats de Jersey nous ont empêché j usq ~'içi qe la reproduire. En commençant, aujourd'hui, de la publier, car elle appatient aux archives de la Révolutiou, nous devons dire un mot sur le fond. Louis Blanc aurait voulu que le parti fftt con~ sulté, qu'un programme fût arrêté d'avance, et que sµr ces conditions le mandat fût fondé : c1~st parfaitement républicain, mais combien de fois l'a-t-on tenté sans pou.voir aboutir'? D'ailleurs, les initiatives prises se limitent à l'appel pour le <levojr de Révqlution. Dans çes termes nous avons adhér~ et no1,1sp!:lrsi~ton~, OBSEa,V ATlONS Siw une récente brochure de Kossuth, Ledrit Rollin et Mafi$~ini. Les citoyens Kossuth, Ledru Rollin et Mazzini viennent de publier une brochure dans laq11elleils agitent une question fort importante, surtout po11rqui considère ce que l'Europ\! est anjçmrd'hu; et ,ce qu'elle sera probablement ~emain. ' Peut-être est-il à regretter qu'avant de lancer dans le P?-blic l'appel qn'il~ adressent aµx seuls rép~blicains, les citoyens ![os~l!tl;i, Ledru ~ollin e~ Mazzini, n'aient !las cru devoir se consulter avec les hommes ql!i sont placés à côté d'eux clans l'exil, après l'avoir ~té si longtemps dan&la lutte. ];)'autal'l.tque c'était un graye parti à prendre que celui d'initier de la sorte nos éiinemis à la connaissance de
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