Homme - anno II - n.48 - 31 ottobre 1855

_____________ ...._.._.,____________ ---:---------------------------...----.r.. . .. 'l'instigation de L. N. BONAPARTE, a ordonné à trois réf.ugiés, M-M. Ribeyrolles, Thomas, et 11. Pianciani, de quitter l'Ile 1.teJersey d'ans ]es six jours. Vivons-nous en un temps de guerre civile, et Jersey est-il en état de siége, pour qu'une telle dictature militaire soit au-dessus tles lois, ·du choit, de la justice,,et de !',hospitalité ...... Il devrait y avoir dans- tout le pays-des Meetings pour proteater contre l'illégalité commise à Jersey, contre l'affreuse iniquité conçue à Paris et sanctionnée à Saint-James 's .... ( Reynold's Newspaper, 21 Octobre IS55.) Le Times ·et ses vils confrères <lé-clarent que les réfug·iés n'ont pas le droit de chercher à détrôner et à punir N a-poléon. Faisons une supposition. Le maître d'une· maison et sa famille vivent en paix chez eux quand un mendiant à figure inoffensive frappe humblement à la porte et demande l'hospitalité. Ainsi Bonaparte a frappé à la porte de·la France. Le maître de la maison .l'introduit et lui donne· un emploi. et des ga~;es. 'Ainsi a a.gi la France envers Bonaparte. Le mendiant.a en dépôt tous les objets de valeta· et la garde de. la maison ; il fait un solennel serment de respecter ce· dépôt. Ainsi a agi B-0naparte envers la France. Le maître de la maison rrpose toute sa confiance dans le mendiant. Ainsi la France s'est confiée à Bonaparte. 'Le mendiant, par une nuit sombre, introduit une bnnde de'brigan<ls, massacre une partie de la fa- .mille, enferme l'autre dans <les caves infectes et assa.ssine jusqu'aux enfants, m.Jt partout le sang·, la luxure, l'horreur et la mort et alors s'assied-et se pavane <la11sla splendeur, tandis que le-maître légitime baillonné., étourdi, enchaîné, est couché convulsivemeni sous ses .pieds. C'est ce qu'a fait Bonaparte à la France. Qui osera dire que Îe-maître de cette maison n~a .pas le droit de saisir la première occasion de se relever et de reieter le mécréant dans l'abîme d'où il est sorti ? • " La démocratie a:t-elle jamais prètit serment à Louis Bonaparte? Non, c'est Bonaparte .quî a prêté serment à la Démocratie. Il s·est parjuré, lui! la Démocratie ne s'est pas pa1jurwe et elle se parjurerait si elle se désistait un moment de la sainte .;·uerre <lelégitime défense. Amis !-Compatriotes !-Les proscrits de Jersey .n'ont jamais insulté .une femme.; ils n'ont jamais prêché-l'assassinat.;.ils ont réclamé seulement leur droit de débarrasser -la France d'une•ignoble tyrannie. Les proscrits ont accepté l'invitation de la démocratie anglai-se·; que la démocratie leur .fasse un tel accueil, qu'elle fasse pour leur défense ·ua Meeting d'indignation si formidable qu'elle pa- :ralysc l'infâme projet du gouv@rnement de retirer aux proscrits de toute l'Europe leur dernier asile, l'Angleterre ! (People's Paper.-Samedi, 27 Oct. 1855.) f\T ARIÉ'I"ÉS. 'LA PRESSE. - LE CHEVALIER HUTTEN. 1512-1516. L'Allemagne, précédée de •bien loin ·par la France du .moyen âge, la devance à son tour du quinzième et ·seizième siècles. Par l'initiative de l'imprimerie, ·par les -,révolutions des villes impériales, par celles dès paysans et ' . . ltur premier appel an droit, elle témoigne d'une vie forte, pénible, il est vrai, et désordonnée. Mais, telle quelle, c'est encore la vie. Et qui ne la préférerait au repos muet de la mort ? Dans ia France de François Ier, un point apparaît lumineux, et tout le reste est obscnr. Telle révolte isolée de province contre une aggravatfon .de taxe vous avertit à peine qu';l y a un peuple encore. En Allemagne, cc peuple est partout, et se manifeste partout, dans vingt centres ùi.fférents, et dans les classes diverses. La grande qnerelle des savants, l'auimation des nobles contre les princes et les prêtres, la fermentation intérie 1.uc .des villes, même les sauvi.lges émeutes des habitants des campagnes, sont, sous des formes diverses, l'unanime réclamation de la dignité humaine. Les analogies de la France avec ces grands mouvements ne se trouvent que dans l'action solitaire, individuelle de quelques hommes éminents. La grande polémique allemande de Reuchlin, où s'associe tout un peuple de légistes et d'humanistes, que lui comparer en France? L'influence de Budé peut-être, le libéral et généreux: prévôt des marchands de Paris, sayant et père des savants ? L'obscur et timide Lefebvre rl' Etaples, hasardant à voix passe, pour quelques amis., l'enseignement qui tout.\ l'heure va remuer toute l'Allemagl'le par une voix plus puissante ? Cette Babel du Saint-Empire, construction pédantesque de tant de lois contradictoire-s, avait eu cela du moins de laisser subsister la vie et le sentiment du droit, au moins comme privilége. Les non-privilégiés euxmêmes, les misérables paysans, morts et muets en Italie, en France, ils parlent en Alltmagne, ils agissent trtnte ans duraut. De 1495 à 1525, s'élève de moment en moment la voix des campa,g1;es allemanùes. De la Baltique à l'Adriatiq11e, en suivant le Rhin, et l'Alsace et la Souabe, édate le cri d11 p~ysan .. Que .veut-il? Rien que rl'être homme. Il pousse son ambition jusqu'à vouloir respirer, .user un peu de la nature, de l'air, de l'eau, de la forêt. Il ne ·refuse pas <le servir·; il voudrait seulement servir aux termes des anciens contrats, ne pas voir sa serritude varier, s'aggraver ohaque jour. , . , Cette modér~tion paticr1te et résignée est .partout ,dans la révolution allemandè. Elle apparait la même dans l'affaire de Reuchlin contrt les dominicaius. L'Allemagne ne .contestait rien à son Eglise locale, elle acceptait la j nstice et l'inquisition cle ses évêques. Elle repoussait celle .des moines, cette nouvelle inquisition que voulait lui imposer Rome, cette invasion <lomir,icaine conquérante de l'Espagne, qui voulait lui assimiler l'Allemagne si profondément opposée. A vrai dire, c'était 'Rome ici qui était ré- ·Vùlutionnaire, qui innovait, et qne les Allemands à .hou droit accusaient de nouveauté. La chose était trop évidente; Rome, dans ses besoins financiers, étenda_it chaque jour davantage le terrorisme ]ucratifûè-1'.iliquisition. On a vu la tentative rle 1462 contre les .Vaudois d'Arras, qui, si elle eût réussi, eût forcé la por·te des Pflys-Bas e't <le la France .. On a vu, en 1488, la tentative d'Innocent V.III sur le Rhin et le Danube, la mission du dominicain auteur du JJ,f a-rteau des Sorcièr·es . Les papes variaie11t en bien des choses, mais non dans leur fa\'eur croissante pour l'ordre.de saint Dominique. Ils poussaient devant eux ce glai\re sacré, clef magique qui ouvrait les coffres. Le grand financier Alexandre VI fortifia les domin.icainsA Le bon, le doux, le philoso_phe Léon X les fortifia, et remit il leurs mains harùies l'exploitation de l'Allemagne. ·D/'>positaires de la cloctrine, ces frères puissants de saint Thomas, docteurs, prédicateurs et juges, portaient dans le brocantage cl~ négoce ecclésiastique l'audace et la violence d'une irrési-stit>le force. J)e bons moines qui quêtaient dans la robe de drap blanc de l'ing11isitiou espagnole, ne pouvaient pas quêter en 1 vain. Il n'y avait qu'un homme bien fort et fortement .appuyé sur le grand corp::- das légistes tout-puissant en Allemagne, un légiste de !'Empereur, cher à la .maison d'Autriche, devenu comte palatin et juge de la redoutée Ligue de Souabe, il n'y avait, dis-je, qu'un tel hommt pour oser souiller un mot contre les clomiuicains. Encore, ·quand Reuchlin <lit ce mot, ses amis frémirent, et le crurent perdu. Oser répondre à Grain-de-Poivre, saisir à travers les ténèbres la main puissante des moines qui le mettaient en avant, G'était empoigner l'épée par la poiute, s'enferrer snr le fer sacré. Erasme éperdu lui cria qu'il allait beaucoup trop loin. Les dominicains, avec la hauteur l:!t l'assurance de gens qui ont de leur côté le ho.cher et le bourreau, se mirent à plaisanter Reuchlin. Lenrs hommes, les professeurs de la faculté de Cologne, leur Ortuinus Gratius, décochèrent une satire contre le champion des Juifs. Pesante flèche de boîs et cle plomb, qni, lancée à grand effort, s'abattit honteusement sans avoir pu prendre son vol, parmi les rires et les sifflets. Alors les moines furieux se rappelèrent qu'après tout ils r,'avaicnt pas besoin ùe raison. Ils ne •plaidèrent plus, mais jugèrent; et, sans s'arrêter à l'appel au pape que faisait Reuchlin, ils brûlèrent l'écrit, espérant pouvoir biP.ntôt brüler l'auteur. Que ferait la cour de Rome ? Sacrifierait-elle les cl'.Jminicains ? c'était se couper la main droite. Condamneraitelle Reuchlin? Il était soutenu plus ou moins ouvertement de l'Ernperenr, <les ducs <le Saxe, de Bavière, de ·wurtemberg; trente-cinq villes 1mpériales écrivaient pour lui_au pape. Ses adversaires, il est vrai, a\·aient pour eux la scolastique, l'l:niversité de Paris p:l.lie et déchue. Mais les juristes, classe si puissante, les humanistes, Erasme en tête, tenaient pour Reuchlin. Chose étonnante, les nobles d'Allemagne, la turbulente démocratie- des chevaliers ùu Rhin et de Souabe, nullement amis des Juifs et fort sujets il les piller, se <léelarent ici pour le défrnsrur des Juifs, jusqu'à chnchcr querelle sur les places ,1ux moines et me11acer les ton~urés. N'était-cc pas là un surprenant spectacle, un signe, un av~rtissement 1lt. ciel, qui <li:nonçait le péril des bie11s ecclésiastiques'? Ces nobles chasseurs, d'oùorat subtil, se détournaient d'une proie, parce qu'ils en sentaient une autre que déjà ils flairaient cle loin, et dont ils humaiellt les émanations. J. l\f 1cHELET, A LOJNDR.ES, Dépôt r.t \'ente du Journal 1111 J. ,._ numéro, chez : M. Stan.:slas, 10, Greek Street, Soho, librairie polonaise. J\I. Philippe, 28, Greek Street, Soho, Pharmacie fra11çai-c. J\1. Holyvakc, 147, Flect Street. A LOUER PRÉSENTEM EK'I1 Une Maison ou partie de l\Iaison garnie A APPELEE BU DE LA RUE . ·Contenant environ huit appartements, ~tables et jardin, et un terrain de cinq vergées qu'on est libre de louer ou de ne pns louer. - Le tout est situé dans L. paroisse de St.Laurent, A cieux milles et demi de la ville. -- S'a.!resscr chez Monsieur MALZARD, Clear-Yiew Street, à St.Héliur. - La nH~llH' per. sonne a des charbons clepremière quali1é de Newcastle: 24 sll. 111 charge ou 28 sh. le touneau, par demi-charge ou quart de tonneau. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RESTAURANT, Tenu par J. 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