~me_ A.1111.ee. -SCIENCE.- ' -$0{,J.f>A RI:l'R.-· JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. Ce J ou1•iud pa1•ait une fois 1uu• se1nai11e. Tontes lettres et correspondances doivent être affranchies et adressées à l'Administration du journal l' J!llo111.1111e, à Jersey. - Le~ manuscrits dépo~és ne seront pas rendus. EXPULSIONDE 35 PROSCRITS. Nous croyons devoir reproduire en tête de nos colonnes cette pièce qui, désormais, appartient à l'histoire. La rapprocher, en effet, de l'acte si grave et sans précédent qu'il noqs reste à faire connaître c'est, croyons-nous, imprimer à cet acte !'ionvrai caractère: les faits ici dispensent d'arguments. DÉCLARA 'I'ION. Trois Proscrits, RIBEYROLLES, l'intrépide et éloquent écrivain; PIANÇ_I A~l._ le g·éné~·eux représentant du Peuple romarn; rHOlHA:-S, le courag·eux prisonnier du Mont-Saint-Michel, viennent d'être expulsés de ,Jersey. L',acte est sérieux. Qu'y a-t-il à la surface? Le gouve'nement anglais. Qu'y a-t-il au fon<l'? La police française. La main de Fouché peut mettre le gant de Castlereagh. Ceci le prouve. ··Le Coup d'Etat vient de foire son entrée dans les libertés anglaises, l'Angleterre en est arrivée à ce point : proscrire des Proscrits. Encore un pas, et I' Arwleterre sera Ulle annexe de l'Empire fran- 0 d I' • çais, et J ers1·y sern un canton e arrondissement êie Coutances. A l'heure qu'il est, uos amis sont partis; l'expulsio11~st consommée. L'av(:!nir qualifiera le fait; nous nous bornons à le constater. Nous en prenons acte; rien de plus. En mettant à part le droit ontragé, les Yiolences dont nos persotJrH'S sont l'objet nous font sourire. La Révolution Française est en permanence, la Répnbliqne française c'est I@ droit, l'avenir estin~vitable; qu'importe le reste? Qu'est-ce d'ailleurs qi1e cette expulsion 't une parure· de pins à l'exil; un trou de plus au drapeau. Seulement, pas d'équivoqne. Voici ce qne ne>nsvous <li'ïons, nous proscrits de :France, à vous, Gouvernement anglais : M. Bonaparte, voire "allié puis!>ant et cordial," n'a pas d'autre existence légale que celle-ci : prévenu du criine <le haute trahison. M. B01rnparte, depuis quatre ans, est sous le coup d'un nrnndat <l'amener signé : HARDOUIN, président de la Hante-Cour de justice, DELAPAL.\fE, PATAILLE, l\1oREAU (de la Seine), CAUCHY, juges; ,et contresigné : HENOUARD, procureur général ( l). . M. Bonaparte a prêté serment, comme fonctionnaire, à la Hépub\ique, ~et s'est pa,:juré. , • 1\1. Bonaparte a juré fidélité à la Constitution et a brisé la Constitution. M. Bonaparte, dépositaire de toutes les lois, a violé toutes les lois. M. Bonaparte a· emprisonné les Représentants ch Peuple inviolables, chassé les juges. M. Iloua parte, pour échapper au mandat d'amener de la Haute-Cour, a fait ce que fait le malfaiteur pour se soustraire aux gendarmes, il a tué. M. Bonaparte a sabré, mitraillé, exterminé ; mass:1cré le jour, fusillé la nuit. M. Boriaparte a guillotiné CUJSlNIER, CIRASSE, CHARLET, coupables d'avoir prêté main forte au mandat d'amene.r de la justice. M. Bonaparte a suborné les soldats, suborné les fonctionnaires, suborné les magistrat~. • (l) ARRÊT. En vertu de l'art. 6t, de la C~nstitution, La Haute-Cour de Justice Déclare, LOUIS NAPOLÉON BON APARTE prévenu du crime de h;wte trahison.; Convoque le Jury national pour procéder sans délai au jugement, et charge M. le Conseiller RF.- 1'.'J0UARDdes fonctions du ministère public près la Haute-Cour. Fai-t à. Paris; le 2 Décembre 1851. Signé: HARDOUIN, président; DELAPALME, • PATAILLE, MOR.EAU(de la Seine), C.ureHY, juge!, On s'abonne: •• 1 JERSEY, 32, Roseville Street. LONDRES, à l'Office du Jonrnal, 50, Castle Street, Berners St. LIVERPOOL, chez B. Colin, 33, Myrtl.: Street, South. BELG lQUE, Lecomte, rue des Malades, à Bruxelles. ESPAGNE, Casimir Monnier, libraire à Madrid. M. Bonap,ute a volé les biens de Louis-Philippe à qui il devait la vie. M. Bonaparte a séquestré, pillé, confisqué;· terrorisé les consciences, ruiné les familles. M. Bonaparte a proscrit, banni, chassé, expulsé, déporté en Afrique, déporté à Cayenne, déporté en exil quaraute mille citoyens, du nombre desquels sont les signataires de cette déclaration. Haute trahison, faux serment, parjure, subornation cles fonction na ires, séquestration des citoyens, spoliation, vol, meurtre, ce sont lù des crimes prévus par tous les codes chf'z tous les peuples, punis en Angleterre de l'échafaud, punis en France, où la République a aboli lc1 peine de mort, du bagne. La Cour d' Assises .tttend M. Bonaparte. Dès à présent, l'histoire lui dit: Accusé, levezvous. Le Peuple français a pour bourreau et le Gouvttrnement anglais a pour allié le crime empereur. Voilà ce que nous disons. V oiUt ce que nous cl isions hier, et la presse anglaise en masse le disai.t avec nous; voilà ce que nous dirons demain, et la postérité unanime le dira .avec nous. Y oil~ ce que nous dirons tonjours; nous qui n'a• vons qu'une âme, la vérité, et qu'une parole, la justice. Et maintenant expulsez-nous ! Jersey, 1 Î Octobt:e 1855. ' VICTOR HUGO. - J. CAHAIGNE.- FU LBER'f MAR'fIN, avocat.-Colouel S,tNDOR TELEKI. -, .E .. ~·BEAUV AIS. BONNET-DUVERDIER.-KESLER. - ARSENE HAYES. - ALBER'f BARBIEUX. -ROUMILHAC avocat. -A,-C. \VIESENER, ancien officier autrichiPn. - GORNET aîné.-CHARLE'-3 HUGO.-J.-B. A MIEL (de l'Ariège).- FRANÇÇ)IS - VICTOR HUGÇ). - F. 'l1AFEllY. - 'fHEOPHILR GUERIN. - FRANÇOIS ZYCHON - B. COLIN. -EDOUARD COLLET.-KOZIELL. V. VINCEN'r. - A. PIASECKI. - GIUSEPPE RANCAN.-LEFEBVRE -Br\ RBI ER, docteur - médecin. - Dr. FRANCK. - EuouARD BIFFI. - BOUILLARD. - DEVILLE, docteurmédecin de la Faculté de Paris, membre du Collég-e royal des chii:urgiens d'Angleterre, Lecturer on Anatomy and Operati ve Surgery at the G:rosvenor Place School of Medicine adjoi11ing-St.-Georg-e's Hospital, London. - FOMBERTAUX père. -FOMBERTA UX fils.-C.-A. CHARDEN AL - PAPOUSKI. - H. PRÉVERAUD, condamné à mort du ~ Décembre (Allier). ZENO S \VIETOSLA WSKI. v Mis ainsi loyalement en demeure de réfléchir sur la voie périlleuse où il s'engageait, le gouvernement angJais n'a pas jugé à propos de s'arrêter. Les signataires de cette Déclaration, résidant à Jersey, sont, en effet, expulsés, expul~és (les autorités nous l'ont déclaré) pour avoir renouvelé, après l'Angleterre, hier encore unanime dans un sentiment de réprobation, la protestation _de, la conscience humaine contre le crime couronné. Habitués à ne produire que des actes réfléchis, les procrits aèceptent d'avance t~utes les conséquences de ces actes. , Comme nos amis sont partis, nous partirons; comme eux, inflexibles dans notre foi, confiants dans nos espérances-certitôdes, tristes mais fiers dans la dignité de notre droit. • Devant la force en action, le droit peut céder sans se soumettre, car, si la ,fore@. a ses retours, le. droit est.éternel et imprescriptible : à lui seul l'avenir appartient. • • L'acte qui trapp~ nos pen,onnes n'est rien ; toute personnalité disparaît devant certains événements ; nous sommes autre chose, en effet, que e-ette poignée d'hommes qu'111m expulse; nous s~~- GENÈVE, Corsaf, libraire, rue Œuillaume-Tell. NEUCHATEL, Couhé, à Chaux-de-Fonds. NOUVELLE-ORLÉANS, Paya & Comp., f>6,rue de Chartres. MEXICO, Isidore Devaux, libraire. '.1'0118 les abon:11ellne1u i.e paient d'a,·anee. me~ une idée, l'idée é1ernelle de la justice e.t de la vérité. Or, l'histoire l'atteste, les coups dirigés contre l'idée, toujours impuissants, se retournent tôt ou tar<l contre les persécuteurs, et l'idée reste immuable, inviolée, hors de leurs atteintes. Vue de ces hauteurs, la question s'élargit et Jersey s'efface avec ses libertés violées dont, hélas! elle semble prendre peu de souci. Cependant, chaque jour· nous en fournit des symptômes de plus en plus significatifs, le pouvoir usurpé de M. Bonaparte est ébranlé ; l'affaire <l' Augers, pour ne s'arrêter qu'au fait le plus saillant, l'àftaire d'Angers, qui s'élève aux propor· tions d'une révolution sociale, est venue éclairer d'une lueur sinistre la situation d.e votre allié puù,- sant : cette situation, dont il a conscience, explique ses exigences: si, en y obéissant, vous pensiez, partageant ses illusions, conjurer le péri_l qui le menace, détrompez-vous ; il n'est au pouvoir de personne de retarder d'un jour la chûte du criminel. Pout· lu France, en travail d'une révolution, chaque coup porté ~ontre les représentants dé son droit et de sa dignit~, loin de la calmer, redouble en ses veines la fièvre salutaire de l'enfantement . . f a question· est doric grave pour l'Angleterre, et décisive peut-êtr~. La voilà sérieusement a,·ertie. A elle de voir s'il lni convient -de sacrifier à une alliance passagère et périlleuse ce qui lui reste de son ancienne grandeur : ses institutions; les libertés et les garanties· qu'elles consacrent. Une fois dans l'arbitraire et les mesures d'exception, ou ne s'arrête plus; aujourd'hui, c'est nous, Üran,gers. demain, ce sera vous, anglais, qu'on frappera. Notre dernir était d'avertir le Peuple d'Angleterre ; le sien, il ne nous appartient pas de le loi tracer. BON1':ŒT-DUVERDIBR. --••--- Sans vouloir être d'aucune façon solidaire de l'écrit qui a donné lieu à l'acte de sauvage violence commis contre le rédacteur en chef, l'administrateur, et le porteur du journal L'Homme, j'adhère complètement à la présente déclaration. J'ai besoin d'exprimer en même temps le mépris que m'inspirent les lâches insultes adressées au:71 proscrits par les misérables (ruffians) qui rédigent le llf<,rning Post et le Times. To11te la presse angla.i~e a répété unanimement pendant 18 mois : "L. N. Bonaparte "est un assassin." Le Mornin,9 Post et .Je Times.prennent aujourd'hui M. L. N. Bonaparte sous leur protection! Libre à eux. Pour moi, j'emporterai partout ln conviction qu'aux yeux de la morale éternelle ceux qui font alliance avec un assassin avéré sont bien plus coupable encore que ceux qui provoquent à l'assassinat. Lonrlres, 25 Octobre 1855. V. ScHŒLCHEll. ~-~ Nous avons anssi reçu d'un ami de Londres, le citoyea BouILLON, une adhésion motivée dans laquelle il affirme " son droit légal, comme habitant dans l'empire britannique, de dire et faire tout ce qne les sujets cle la GrnndeBretagne ont le droit de dire et faire.'' Nous faisons droit à sa demande en insérant ces mots . qui rés_ument :.a protestatiqn. Pour faire comprendre à tous la mornfüé de l'alliance et la valeur de l'idôlatrie napoléonienne, n,ous empruntons au Tim:es une nouvelle appréciation-tableau. C'est d'une vigueur dantesque, et l'on comprendra, nous en sommes certains, combien le Times avait le droit de devenir, par iRtéri1n, le rédacteur de l'Homme : 1 LE JOURNAL LE TIMES A M. BONAPARTE. N' ous avons reçu du· gouvernement • fran1tais le seul honneur qu'un gouvernement ainsi constitué ait le pouvoir de donner- l'honneur qui résulte de ses craintes et de sa. haine. Dans le ilf oniteur, organe officiel de son genverne- -ment, M. Bonaparte essaye d!l répondre à nos remarques sur la triste position de la nation française, privée tout à. la fois de la vie publiqu'è, et réduitè à chèrcnèr da'lis Tes
amusements puérils des feu.x d'artifices et des panoramas 1ln équivalent pour son exclusion <légradante du drame a-nimé de la vie réelle, des devoirs de citovrn et des honneurs cle la politique. ·Nos remarques; telles qu'elles litaient, paraissent avoir pénétré au fond de cette solitude impériale dans laquelle l\L L0uis Bonaparte passe les heures heureuses et honorables qu'il peut prendre à· son •travail de destruction et de confiscation. A la tête· d'une énorme armée, ayant le pied-sur la poitri11e-à"une nation à terre, l'homme impassible de la destinée s'est senti ébranlé par quelques lignes écrites dans une langue étrangère par une main inconnue, qui ont sondé les profondeurs de cette conscience difficil~mcnt accessible à la voix <le la vérité. Nous ne pouvons refuser d'entrer dan,; la lice avec un pareil champion. Il a le <lroit de se faire entendre en-son propre nom et au nom des 7,500,000 suffrages du 20 décembre, Nous nfildésirons qu'une chose, c'est qu'il donne à notre réponse la même extension ?e publicité que nons donnons à sa d6fense en Angleterre. l\fais il n'osera pas le -fo,ire. Quoique M. Bonaparte appelle nos censures sans •fondement, il n'ose pas rendre son propre pays juge de leur mérite, et le peuple qu'il'joue avec le mot de liberté, ne saura jamais sur ce sujet que ce qu'il jugera prudent ne signaler dans les colonnes du Moniteur. Nous ne nous laisserons pas détourner de la question Yéritable par les· sarcasmes que l\'.L Bonaparte dirige contre ·1a Con~titution anglaise. Nous sommes très contents •qu'elle soit attaquée µar l'homme qui a juré de rester fidèle à la, République et de remplir les devoirs imposés par la Constitntion; q1,1i a déclaré que son serment lui •·dicterai-t sa conduite à venir et q1t'il le tiendrait comme un homme d'honneur; qui a dénoncé comme ennemis dt, pays tous ceux qui cherèheraient à changer pm· des moyens illégaux ce qne la France avait établi; et qui, après tout eela, a fait la révolution du 2 décembre 1851. Un tel homme n'est pas jnge Jes contrats, pour lui ils n'ont pas d'existence, et nous sommes très satisfaits que notre glorieuse Constitution soit honorée de sa haine et sanctifiée par ses craintes. ' Nous ne nous laisserons pas détourner non pl us par'les imputations que l'autecrate <le l'Elysée ne dédaigne pas de jeter sur nons-mêmes. Nous nous contentons de recevoir les accusations sans fonàement comme un premier avertissement, mais nous ne pouvons condescendre à'y répondre, quoiqu'elles viennent du seigneur et maitre de 36 millions des hommes lés plus braves et les pl us intelligents de la race humaine. Que M. Bonapart'e nous ap11elle l'interprète passionné de parti'S hostiles, le représt:ntant d'une opposition intéressée, et qu'il cherche à faire croire à la nation qu'il a trompée et sabrée, que son go11vernement n'a rien à crain<lre d'trne conviction honnête. Il est vrai, comme il le dit, que no11sne sommes pas, •de même que le Jlfoniteur, l'organe d'une nation; mais dans cette occasion, en tout cas, nous sommes quelque chose de plus, nous sommes l'organe de la conscience de . la race humaine, l'organe de ces sentiments qui ,lis- ·tingnent l'homme de la brute, l'interprète de cette loi :.j·igide de moralité que les juges parjures 11e pe11,ent pervertir et que t<rnt le prestige du succès ne peut éluder. Nous devons, toutefois, répondre à uue seule des accusations qne l'irritation de ~I. Bonaparte l'a poussé à faire contre nous. Nous avons, dit-il, approuvé les révolutipns antc'.!rieures, non parcequ'elles étaient des conquêtes faites par le peuple, mais en raison du sang qui y avait été versé. C'est donc, nous le supposons, parce quQle 2 ou plutôt le 4 Décembre fut pur de sang versé, que nous n'avons pu donner notre a<lhésion à son succès ? Bien certainement la recomman<lation du sang, si tel était notre go(.lt, ne manquait pas, quand, en plein jour, dans le11 Heux les plus f:i;équentés, douze cents passants inoffensifs, -sans armes et n'opposant pas la moindre résistance, ont été massacr6s par la soldatesque ivre que M. Bonaparte avait payée pour cet exploit-.! Non: si·nous d~sapprouvons :Je 2 Décembre, ce n'est pas parce qu'il n'y a pas en assez -de sang versé. L'anniv~rsàire convenable est le 4 Décembre, et il doit être célébré au 111arché des Innocents. Le nom, au moins, peut rappeler le souYenir de mères égorgées avec leurs enfants dans leurs bras, de vieillards tués sur le seuil de leur J)Ortc, d'enfants de sept ans mas- ·sacrés, tout aussi bien ,-que les autres gloires que M. Bo- ,naparte s'honore de ne pas célébrer. La question réelle est : a·vons-no11srêvé pendant tout ce •temps là ? Est-qe une simple assertion : qu3 la France est ùéshéritée de ses droits, et que la vie politique n'existe plus pour elle, comme le Times ose l'affirmer ? Ou bien fait-dle, au eontraite, comme M. Bonaparte le déclare, le premier essai de la liber~ la rlu_s large ? Si la France jouit de l'existence politique, nous la découvrirons, ,comme pour la vie animale, dans la p-erfection de ses organes, son s6nat, ses 16gis!atenrs, ses généraux, ses magisti·ats, ses con:,eils locaux, et, pardessus tout, sa presse. ·Ses tribunaux sont en ce moment _prési<l~spar les hommes mêmcs.-qui se sont assemblés le i Décembre, afin de prodamer • la déposition du Président pour trahison et , pa.rjure, qui ont prêté serment ,le fidélité à ce même per- :-;onnage au mois rl'Avril, et qui maintenant administrent la loi en son nom, dans tout ce qu'il lui a permis d'e:xi11- - ter, et aussi souvent qu'il veut bien lui laisser suivre son -cours. L'arm6e est commandée par le même général 111agn;m qui, lors du procès de }I. Bonaparte rlevant la -Chambre des Painf pour l'attentat de Beulogne, le c.ou- •:vi:aitde. son mépris pour sa tentative infructueuse <lecorrupt.j.on sur sa per,sonne.. Deruis lors, la tentative a ét6 renouvelée, et uvec un meilleur succès. Ici encore, nous ne trouvons pas la vie politique. Le sénat est une bar,de de pensionnaires mercenaires, sans pournir et sans dignité. Le Corps Législatif peut à peine témoigner sa désapprobation des extravagances ruineuses qu'il ne lui est pas permis d'arrêter. Il n'y a pas encore d'existence ici. Mais il y a là Suffrage Universel, et quoique toutes les institutions que peut nominer ce suffrage, soient privées de toute autorité et de toute dignité, le Suffrage Universel compense ce ùéfa11t insignifiant par la sple1J1leur de son ;nom. Mais pour qut'·ce suffrage serve à quelque chose, il faut que l'élection puisse non seulement donner son vote, mais encore faire uu choix. La liberté implique une alternative, et cette alternative le gouvernemeut français ne l'autorise •pas. Ne pas voter du tout, ou voter pour le cahdidat du gouvernement, et déshonorer ainsi une .institution dont il n'est pas permis de se servir. Nous avons •donc le droit de conclure qu'en France, actuellement, il n'y a pas de vie pelitique; et, si nous p:.-s.,ons des institutions aux actes, nous trouverons dans la spoliation de la famille d'Orléans, et dans les pontons de Larnbessa et de Cayenne, regorgeant de millier,, d'exilés non jngés, la meilleure preure que le granrl but de la société humo1i11e -la protection"de la personne et de la propriété contre les agressions d'-un pouvoir sans loi, n'est pas compris dans le plan du gouvernement actuel dé la France. Si ce qui précède "est nne peinture fidèle de l'état présent de-la Frctnce -~et qui peut nier qu'il en soit ainsi?- n'avons-nous pas le·droit de nous étonner·de la dégénération ·d'une -nation qui, sous Je poids de la dégradation et de la misère que cet homme a accumulées -sur al!e, peut •trouver du temps et du goût pour les revues et 1-esproèessions, pour les fusées volantes et les transp:irents? Et Ja-vue de la France césarienne avec son sénat servile, ses génér:mx mercenaires, ses ministères d'aff;1ires et de plaisirs, ··ses faroué.hes ·prétoriens et ses magistrats soumis, ne nous amène-t-elle pas nécessaireme11t à une comparai- ·son avec les sombres jo~rs de l'empire romain'? M. Bonaparte ·vise à trop de choses. La presse française l'aurait ·dit déjà depuis longtemps, mais la pres~e est mnette. Sa tribune l'aurait dit, mais sa tribune est silencieuse. Une nation ··peut être libre et fière 011 enchainée et soumise; ·mais -il n'est pas permis d'esp~rer que l'on représeute, pour quèlque artifice, la .France vainc de son esclavage et fière de son déshonneur. Dans les louanges menteuses du ivlo11iteur il y a plus d'insultes que clans nos censures honnêtes et loyales. La senitude est d'autant plus p~- sante qu'on lui donne le nom de liberté, et le despotisme n'est jamais pins outrageant que quand il prend le masque du libéralisme. M. Bonaparte repousse les comparaisons avec le Bas-J~mpire. N~ peut-il trouver quelque ressemblance <le famille, pour un personnage au moins, dans ce portrait qr.1eGibbon trace de Commode? - "Au milieu <les acclamations d'une cour de flatteurs, il ne pouvait se cacher à lui-même qu'il avait mérité le mépris et la hai11e de tout homme de sens et de vertu de son empire ; son , esprit férvce était irrité par la conviction qu'il avait rle cette haine, par l'envie qu'il portait à toute sorte de mérite, et par la juste appréhension du danger." ( Times, fin d'Août, 1852.) AU PEUPLEDEJERSEY. Je ne vous choisis pas comme un ennemi parmi les ennemis; je no viens pas vous mettre en cause et récrimi11er contre yos colères; vous n'avez à mes yeux la responsabilité ni de vos emportements ni de vos folies, et. je n'éprouve à votre égard, que sympathie, commisératio11, pitié. De quoi vous accuserais-je en effet? d'avoir condamné sans entendre, banni sans connaître, excommunié sans avoir lu-~ Mais la r~ison de tous ces malheurs (malheurs pour vous,) elle n'est pas eu vous-mêmes. Elle est dans l'ignorance, nuit de l'esprit et senitude de l'âme; elle est daus la misère, cette autre aveugle si facile aux entraînements et que savent si bien exploiter les aristocraties. ,. • ' , "ous êtes jgnorants et pauvres : donc vous n'êtes pas coupables;, et que mes paroles ne· vous blessent pas, car à ce double titre vons êtes pour moi sacrés. Ces deux malheurs, en effet ne sont pas votre œun-e; ces deux crimes ne sont pas vos crimes. Ils viennent des institutions faites ou maintenues contre v~us ~ ils sont la conspiration des siècles, ils s'appellent le fief, l'usure, le privilég-e, le dogme étroit, le fanatisme aveug·le, ennemis séculaires qui vous ont tout pris, l'âme et le corps. Vous êtes pour nous deux fois sacré ! • Et que de frères n'avez-vous pas, encore, dans le monde! Peuple de France, peuple d'Angleterre, peuple d'Allemagne, toutes les Nations-familles de l'Europe, grandes ou petites, en ces deux lignes vous ressemblent: la nuit est sur elles et <lans l<.>ur âme, comme la misère dans leurs foyers : partout la terre est encore aux vampires ! Voilà pourquoi les erreurs fatales des peuples, Jeurs é.garements, leurs idolâtries nous attristent, ~~ais. sans nous entraîner aux colères iniques, ~ !'1mp1été des mia_thêrues. Pour noL~s, républicains, il u y a pas de cnme sans la conscience du crime• il n'y a µas de responsabilité sans lumière. ' Arrière donc, entre 11ous,les mines représailles de la parole et lt>s récriminution3 amères; mais permettez, pauvre île <les naufrages, que j'instruise un peu, devant vous, la cause grave que vous avez si violemment étranglée. Vous étiez, depnis des ~iècles, en assez grand renom, comme terre de refuge, et vous disputiez à la Hollande, ce-t hon11eur historique, cet honneur s~cr~ d'avoit: ou~ert à tous les malheurs le port d asile et la liberte des g-rèves. •Dans leur dernier désastre, les prote-sta11ts de la Rochelle vous envoyèrent une colonie : Jean Cavalier, le héros des Cévennes, <levenu l'hôte de l'Angleterre, fut, je crois, un de vos gouverneurs, et, pt'n<lant ces terribles guerres de religion où la haine fauchait jus9u'aux ~nfants, r~aufrage par naufrage, épave par cpave, il ,·ous vint un peuple. Ce. peuple est resté chez vous, ce peuple a grandi. Vous avez de son sang dans les veines : ses noms sont inscrits sur vos tablettes puroissiales et dans vos registres d'honneur. Vous êtes ce peu: .pie lui-même, les fils <le ce peuple Hlartyr, et 1.:011s proscrivez ! Plus tard, lorsque la· Révolution Francaise, ass.\illie par une te1npê1e de coalitions, se j;ta ~ur la Ven<l~e qui faisait à t'Ouest g·uerre civile et guerre anglaise, 11ne uouvelle émi~-ratioo eut lieu sur YOs côtes: c'étaient des nobles, -des officiers, des prêtres cnt!ioliqnes, tous ennemis acharnés <le vos iustitutious, de vos sectes libre!', et don! les pères nvaient bu le sang protestant, le sang des apôtres, la coupe du Christ! Vous ouvrîtes vos portes, vos paroisses, vos maisons, et vous leur fitès accueil chrétir,1inemcnt, ht1rnainement, : vous aviez raison : t;'était le ma'• heur qui passait, l'exil a droit au foyer· c'est l'hirondelle blessét\ ! Qne faisaient-ils pourta'nt, ces naufragés . de la vieille France? lis co11spiraie11t, ils agitaient les dP-ux côtes 11orrmrnde.et bretonne. Ils avaient des affiliations orga11isées, des correspondances suivies, des ports-repaires, des bateaux messagers, des caisses pleines, des armes ... et des fabriques de faux assignats pour tuer, en inondant 1011 marchés, le dernier crédit, la dernière fortune de la Révolution. Vous ne disiez rien alors; intrignes et complots.• prétendants et faussaires, contrebande et contrerévolutio11, vous laissiez tout entrer, tont circuler, tout passer: - le pavilloll de refuge couvrait. toutes les menées; - et mriiuteuant, vous excommunie7. des idées, vous brûlez des journat!X, vous proscrivez des proscrits ! Permettez-moi de vous le dire, ,•ous nvez fait er~ cela. tuchc à vot:·e histoire, vons avez compron11s, vous avez tralu votre grande et belle trndition de liberté, vous avez éteint sur vos côtes le phare de salut et d'honneur! Certains vous diro!lt que cela n'est rien, et même qu'il y a profit à sacrifier aux dieux étrang-ers, df's hôtes importuns, pauvres, compromett~11ts : détrompez•YQllS ! Les peuples qui déchoient moralement meurent vite, et la faiblesse appelle la servi~ tucle. Savez-vous pourquoi les religions traquées, persécutées, rouées, àurent plus que les r.hevalet~, les bûchers et les maitres? Savez-vous pourquoi les nations envahies. enchaînées et suppliciéf's sont toujours vivantes'? Parce que le caractère comme l'acier au feu, se retrempe dans l'épreuve, dans la douleur, dans le sang, et que le caractère, c'est la force, l'âme, la vie. Malheur aux hommes et malhem aux peuples qui descendent volontairement! Ils ne seront bien~ tôt, ils ne sont déjà plus que des .::adavres. Mais vous n'avez pas seulement entaché votre légende hospitalière et vos riches traditions du naufrc1ge accueilli, consolé, secouru, vous avez aliéné vos privilég-cs, fait litière de· vos inslitutions libres à la force, et demandé vous-même pour sceau de Jersey la poig-née d'un sabre. (ln'y a- t-il en effet dans vos clamenrs du meeting, dans vos propositions et vos solutions? Qlle signifie surtout, cette commission nommée par vou5, et par vous chargée de porter au gouvernement militaire le verdict de vos colères aveugles'? N'estce pas le plus triste renoncement à tout droit humain et protect~ur, à l'enquête, au débat public, à la défense'? N'avez-vous pas déclaré, par Ià, qu'il n'y avait point de justice régulière dans votre pays, ou que vous ne vouliez plus d'autre institution que la dictature? Si vous n'aviez fait qu'ouvrir un meeting, nous excommunier sans no,;1-seomprcndre,_ nous insulter
IL~r½rê " ~4,---------------------------~------:------------------------- sans nous connaître, et nous insulter absents, si vous n'aviez fait que discuter, juger et flétrir, c'était affaire d'opinion, cause à débattre: il n'y avait pas d'acte et vous n'engagiez pas vos priviléges; mais' faire porter vos vœux, vos propositions, vos quatre décrets capitolins au chef de l'autorité militaire. et lui demander force d'exécution, c'était une abdication de la loi : vous vou_s êtes ·suicidés! Quelques-uns pa1·mi vous, esprits droits et patriotes sincères, voyaient clair à travers ces violences hahilement provoquées: ils redoutaient les conséquences fatales <lu fait acquis, d'une première violation commise, et ils nous engageaient à faire parler la loi. La loi? Mais vous, peuple, vous veniez de la tuer en demandant main-forte à l'autorité militai're ! Mais vos chefa consulaires, vos tuteurs municipaux avaient enx-mêrnes porté le resr-rit à l'épée! Mais vos magistrats avaient publiquement engagé leur opinion da,-,s vos colères, et si nous aviornJ tenté l'épreu\(e ê\ cette heure des fièvres, nous aurions fait, nons-mêmes, légaliser l,1 mesure ! Victimes et dupes, c'était trop, nous n'avons pas <l'ambition. Qui ne voit, d'ailleurs, que la sanetion de justice, le caractère légal venant donner force au précédent, c'etait le dernier sceau'? le dernier malheur! La jurispruden<.;c était faite, la jurisprudence de la force et le bon plaisir de la dic1atnrc ! N ons ne l'avons pas von lu : notre expulsion subie mais nou plaidée reste nn scanrlule, 1.111 accident, un gric>f, et la question des pouvoirs est entière: elle reviendra tôt ou tard, elle reviendra dans peu, soyez-en certain~, car les ambitions et les polices •sont gloutonnes ! Elie est <léj.'i revenue : 35 proscrits viennent encore d'être expulséi'i de votre île-refuge, ô peuple! mais cette fois le drame s'étend et s'éclaire, le crime devient énorme : voyons de près les dioscs. Ch. RrnEYROLLRS. (La suite au prochain nu,nêro.) Au rédacteur de l'impartial de .Jersey. Notre ami, le citoyen Louis Blanc, sans con; naître en aucwus Jaço11, du reste, l'individu qui rédi_r;ecettefeui!le, vient de publier, dans plusieurs journaux: anglnis, la lettre suivante adressée au journal !'Impartial <le Jersey: TIIonsieur, 1 En parbnt des réfugiés, vnus <lites que jt: suis ltonlwx de leurs excès, et Yous en donnez pour preuve la publication d'une petite brochure de moi contenallt quelques observations sur le manifeste rle Kossuth, Ledru-Rollin et Milizini. Comme je ne puis croire que vous ayez lu la brochure à laq11ellevous faites allusion, je prends la liberté <le vous en envoyer un exemplaire. Je sais que, dernièretnent, iles e:ccès ont on effet été commis. Par toutes s01tes de moyens emprunté!! à la stratégie des passions, on a e:;;cité contre des hôtes de l'Angleterre des colères de nature à éclater en violences aveugles; on a v,1 des hommes s'irriter jusqu'au délire contre nne lettre dont ils ne connaissaient que quelques passages mal compris et quelques mots artificieusement dét:ichés de l,·ur cadre ; là où la raison aurait dû parler, en tout cas, la haine seule a eu la parole; des hommes ont été condamnés, sans avoir été admis à se défencl.re ; l'arbitraire a remplacé, à lear égarcl., l'empire de la loi, rlans un pays rnnté pour son attachement aux loil.'I; et l'autorité, se montrant à la suite d'une émeute, a proscrit des proscrits. . Ce sont là, l\Ionsieur, des excès dont je serais honteux si j'étais Anglais, et que je déplore comme honnête homme. lbis ils n'ont i,as ;été commis, que je sache, par mes compagnons d'exil, ils ont été commis contre eux; el je 1rnis bien aise que vous m'ayez fourni l'occasion de joindre publiquement ma protestation à la leur. Lours BLANC. 27 Octobre 1855. .. Au rédacteur du Jçurnal l'Homme. Citoyen Rédacteur, _ Nous croirions manquer au plus impérirux des devoirs, celui de la Solidarité, si nous ne déclarions hautemc!'lt 11ue nc;1usnous associons de cœur et d'àme à la déclarationprotestation que vous publiez dans le dernier numéro de L'Homme contre l'odieuse et tyrannique mesure qui a :frappé les citoyens Ribeyrolles, Piauciani et Th(,mas. Nous ne voyons point Jersey dans cet acte inoui qui foule aux pieds tous les droits, toutes les notions de jus-· 1ice et de moralité ! Nous y voyons l'Angleterre mécon- .naissant les traditions s~culaires de sa uolitique, offrant en holocauste à son alliance avec le despotisme et sacrifiant sur l'autel <le la penr le droit sacré d'hospitalité. Nous pouvons le reg:etter dans l'intérêt même de son avinir, de sa dignité, de sa grandeur comme nation libre, mais nous nous devons il. nons mêmes, nous rlevons à 1'inv1olabilité du _principe an nom duquel nous avons eombattu la tyrannie lc,rsqu'elle u voulu clomiuer notre patrie, de d6cla.rer que nous He saurions ni l'accepter, ni la subir dans un autre pays. A l'Arigletcrrc nous disons: L'hospitalit<! de votre sol nous l'acceptons, non comme une faveur, mais comm11un droit supérieur qui dérive de la grande loi de Solidarité humaine. Honneur à vous si vous respectez ce droit! Mais quoi qu'il en advienne, nous ne lo laissc:rons point amoindrir dans nos personnes, s'il v0us convient de le déserter nous ne serons point vos complices, nous vous en laisserons la responsabilité entière deva.nt les Peuples, devant l'histoire, devant l'humanité ! Salut fraternel, GREPPO, Londres, 27 Oct. 1855. E. C1rn.vAssuR. Les journaux de Jersey annonçaient, samedi, qu'à la. suite d'un Conseil dtis Ministres, Sir G. Grey avait envoyé l'ordre d'expulser les signataires de la Déclaration. Le Général-Gouverneur Love a chargé M. le Connétable de Saint-Hélier de signifier verbalement aux 35 proscl'its signataire!: l'ordre de quitter !'Ile et la défense d'y revenir. ... Avant de quitter cette île, les proscrits expul~és de ·Jersey ont voulu adresser ù leurs morts l adieu du départ. Cette pieuse et touchante cérémonie s'est accomplie ce matin (Mardi) avec la gTavité qui couvenait à un acte si profondémeut religieux. Arrivés en corps au cimetière de Saint-J eau, les proscrits se sont rang·és en silence autour du bloc de granit qui recon vre les restes de c~ux dont nous n'emportons, hélas! que le souvemr._ Après avoir défilé respectueusement autour de ce monument modeste et plein de caractère, ils se sont retirés en silence. Il est des moments solennels où le silence a sa grandeur et son éloquence. N o«s n'ajouterons rien au simple récit de cette simple cérémonie qui répond à bien des calomn-ies misérables. (Ju'elles reposent donc dans la paix des tombea:ux ces nobles victimes de la trahison qui nous proscrit encore loin de cette terre, qui fut hospitalière pour eux du moiùs, et qui nous laisse bannir aujourd'hui. . Un jour, quand notre temps et notre générat10n seront entrés dans l'histoire, et que les idées pour lesquelles nous ~ouffron_s et cornbattoi;s, _auront triomphé, cette simple pierre portera. temo1gnage et gardera, pour les de.scen<l~rntsdes Jersiais d'aujourd'hui, de salutaires enseignements. Pour nous, après avoir puisé dans l'accomplissement de ce devoir saint et sacré un nouveau courage, nous allons poursuivre notre pélerinage f?rcé. Errants et dispersés, nous garderons tou.iours comme mot de ralliement cette pensée de SuintJ ust, que pour lo révolutionnaire il n'y a de paix que dans la tombe! Il.-Duv1mornR. AVIJJe Le siége de l'Administration . cli~ }furnal est tran.~fé?·,é à L?ND!l,ES. [fn avis in~eré dans le prochain 1mmero fera connaitre la nouvelle adresse. OPINION DE LA. PRESSE LIBRE EN ANGLETERRE SUR LE COUP D'ÉTAT A JERSEY. Le droit d'asyle accordé aux exilés politiques a Hé de tout temps une des gloires rle la nation anglaise. Nous espérons, pour l'honneur de ce pays, qu'il en sera toujours ainsi. Dans maintes circonstances différentes, le peuple anglais s'est attaché à la conservation de ce privilége national; et alors même que sa propre liberté semblait en péril par, suite de la protection par lui accordée aux d~spotes qui avaient été renversés de leurs trônes, à peme s'est-il élevé une voix dans les classes populaires pour demander l'abolition ou la moindre restriction de cette noble institution. A l'abri d'une loi généreuse et avec l'assistance ouverte <lfl la Cour d'Angleterre, les membres des dynasties étrangères ont souvent choisi nos rivages comme ane retraite ll'où ils attaquaient les libertés de leur patrie .......... .. C'est à l'abri de notre hospitalité que Louis XVIII et le11autres Bourbons ont pu conspirer pour le renversement de la République française et de l'Empire; que l'adroit Louis-Philippe a dressé,· à Twickenham, ses premiers plans pom le retour au pouvoir de la famille royal~ de France. Le droit d'asile a donné à Loms-BoNAPARTE les moyens d'exé~uter son expédition insurrectionnelle de Boulogne. Le droit d'asile a servi u11e secoude fois an Roi-citoyen dans son second exil pour exciter le1j élémens royalistes et miner la Répub 1ique de 1848 . . . . . . . De cet asile, l'habita11t actuel des Tuileries lançait en 1848 ses émissaires et ses pamphlets pour préparer lès voies nu Bonapartisme et saper lies 1,ases de la Constitution démocratique de la France ... _._,Le droit d'asile a servi à GurzoT et à METTERNICH, ces partisans acharnés de la Russie, pour relever en stîreté la politique de la Sainte-Alliance. llfais pourquoi aller chercher si loin que ] 848? A.u moment où nous écrivons, les agents de, CHA MB01w, de MoNTnIOLIN et le parti d'Orléans conspirent activement sur le terrain anglais. Oni, presque aut moment où la lettre tant citée d'u11 proscrit français étai8 lue à Londres, la plus grande partie de la famille d' Orléanvi~nt de sa réunir ù Claremo-nt où - en présence de Gui zot, Salvandy, D1whatel, général Trézel, Hébert et autres meneurs de la clique fusionniste- l'absolutiste NEMOURS et le rusé MoNTPENSIER ont exhorté cette assemblée de conspirateurs royalistes à agir pour le rétablisseme:1ü du gouvernement légitime. Qu'ils conspirent librement! Ce que nous demandons, e'est tout simplement qu'on accorde un droit égal aux exilés de la foi démocratique ...... . Si nous devions <lemander des mesures d'exception, le rappel de l' Alien-Bill, ou toute autre mesure politique, nous n'en demanderions pas certes l'application contre ces bannis, représentants de la liberté, et de la Nationalité desquels !"'Angleterre peut avoir grand besoin dans u11 temps peut-être peu éloigné. Nou~en demanderions }Jlutôt l'application sévère à cette bande d'intrigants ex-royaux:. qui agissent comme les correspondants, les émissaires et" les amis politiques àe notre ennemi, le Czar. Mais heureusement, no.us ne sommes point de cette opinion, nous considérons les Alien-Bills comme ,les anomalies dans notre époque, tandis q_ue le rlroit d'asile est un principe national au dessus des expédients momentanés. Nous ne saurions oublier combirn l'Angleterre doit de reconnais. sauce à ces ancens réfugiés qui, à uue autre époque, fuyant hL persécution politique et religieuse des gouvememe-ats continenta 1 x, ont apporté dans notre pays leur industrfo et leur esprit de liberté. N ou~ ne répondrons pas à leurs bienfaits par la sévérité ...envers des hornmfils qui ont aujourd'hui daus ce pays unll condition analog11e. L'expulsion sommairé de trois réfugiés, quel que soit leur caractère, est une violation de la loi. Ou ils devaient être poursuivis légalement devant la C@ur Royale, ou aucune mesure officielle ne dP.vait Nre prise contre eux. Celui qu'on veut cMtier doit d'abord être entendu. C'est la manière cosaq_ueda condamner un homme uu bannisse-- ment sans l'avoir jugé <l'abord. Quiconque aime à voir les lois régner doit l<entir une grande (louleur en voyant que les choses à Jersey n'ont pas été décidées par la justice, mais par la main arbitraire rl'agents de police étrangers qui ont été assez habiles l'onr fainf des autorités anglaises leurs instruments obéissants. A l'instant· même où nous écrivons, ·UOUS avons 8O1:IS les yeux un extrait d'un journal allemand du 19 octobre dans lequel on affirme " que les réclamations pressantes " adressées au gouvernement anglais il l'égard des réfu- " giés vont être enfin couronnées de succès; qu'il s'agit " d'un traité formel en ver.tu duquel les exilés en An- " gleterrt qui ont attaqué les gouvernements d1i -Conti- " nent seront transportés en Amérique aux frais des " gouver-nements des pays auxquels ils appartiennent. par " leur naissance." Les Anglais se soumettront-i1s à cela._? Nous croyons fermement que non. La moindre infraction à la liberté personnelle des proscrits doit être traitée _comme une affaire nationale (the least infringément on the personal liberty of exiles ought to be treated as a national concern ). Nous voyons cl airemcnt qne c'est le plan des despotes de semer la haine entre nous et ces hommes aujourd'hui exilés, qui, victorieux peut-être demain, setont les chefs de la Démocratie étrangère. Au moment où le trône de Sicile est sur un volcan, où le Saint Siége ne s'appuie que sur les bayonnettes étrangères, où l'Espagne développe les tendances libérales <le la dernière révolution ; au moment où les Chambres allemandes demandent une représentation nationale comme en 1848, où le Mini:,tère danois est jugé deva11t une Haute-Cour pour sa conduite inconstitutionnelle, où la Pologne et la Hongrie restent comme des épines au côté des Puissances germaniques, où en France même, parmi les municipalités et jusque dans les campaines, on voit les signes graves d'un esprit nouveau ; à ce moment, à la veille peut-être d'une résurr.ection populaire, les despotes fourbes s'efforcent de nous amel',ler à des 'actes désastreux pour la liberté de l'Europe commè pour nos propres libertés. Mais les Anglais se sou viendront que _les despotes passerit et que les Nations restent; et si l'on méditait contre les proscrits, à quelque croyance qu'ils appartiennent, de nouvelles mesures illégales, nous sommes sûrs que la, Nation ferait une protestation énergique. " (ltlorning-Advertiser-jeudi 2.5 octobre). ~- Deux J.lfeeting_s ont été tenus dimanche, 21 octobre, à Newcastle, pour blâmer la conduite des autorités de Jersey et prendre la défense des réfugiés. Nous publierons,,, dans notre prochain numéro, les résolutions votées par ces meetings. LOI MARTIALE EN ANGLETERRE. ...... On a procédé sommairement, car il n'y a eu ni défense ni jugement. Le général LoVE, Gouverneur de Jersey, avee autorisation de Lôrù P ALJ.!ER-sToN', éi't à
_____________ ...._.._.,____________ ---:---------------------------...----.r.. . .. 'l'instigation de L. N. BONAPARTE, a ordonné à trois réf.ugiés, M-M. Ribeyrolles, Thomas, et 11. Pianciani, de quitter l'Ile 1.teJersey d'ans ]es six jours. Vivons-nous en un temps de guerre civile, et Jersey est-il en état de siége, pour qu'une telle dictature militaire soit au-dessus tles lois, ·du choit, de la justice,,et de !',hospitalité ...... Il devrait y avoir dans- tout le pays-des Meetings pour proteater contre l'illégalité commise à Jersey, contre l'affreuse iniquité conçue à Paris et sanctionnée à Saint-James 's .... ( Reynold's Newspaper, 21 Octobre IS55.) Le Times ·et ses vils confrères <lé-clarent que les réfug·iés n'ont pas le droit de chercher à détrôner et à punir N a-poléon. Faisons une supposition. Le maître d'une· maison et sa famille vivent en paix chez eux quand un mendiant à figure inoffensive frappe humblement à la porte et demande l'hospitalité. Ainsi Bonaparte a frappé à la porte de·la France. Le maître de la maison .l'introduit et lui donne· un emploi. et des ga~;es. 'Ainsi a a.gi la France envers Bonaparte. Le mendiant.a en dépôt tous les objets de valeta· et la garde de. la maison ; il fait un solennel serment de respecter ce· dépôt. Ainsi a agi B-0naparte envers la France. Le maître de la maison rrpose toute sa confiance dans le mendiant. Ainsi la France s'est confiée à Bonaparte. 'Le mendiant, par une nuit sombre, introduit une bnnde de'brigan<ls, massacre une partie de la fa- .mille, enferme l'autre dans <les caves infectes et assa.ssine jusqu'aux enfants, m.Jt partout le sang·, la luxure, l'horreur et la mort et alors s'assied-et se pavane <la11sla splendeur, tandis que le-maître légitime baillonné., étourdi, enchaîné, est couché convulsivemeni sous ses .pieds. C'est ce qu'a fait Bonaparte à la France. Qui osera dire que Îe-maître de cette maison n~a .pas le droit de saisir la première occasion de se relever et de reieter le mécréant dans l'abîme d'où il est sorti ? • " La démocratie a:t-elle jamais prètit serment à Louis Bonaparte? Non, c'est Bonaparte .quî a prêté serment à la Démocratie. Il s·est parjuré, lui! la Démocratie ne s'est pas pa1jurwe et elle se parjurerait si elle se désistait un moment de la sainte .;·uerre <lelégitime défense. Amis !-Compatriotes !-Les proscrits de Jersey .n'ont jamais insulté .une femme.; ils n'ont jamais prêché-l'assassinat.;.ils ont réclamé seulement leur droit de débarrasser -la France d'une•ignoble tyrannie. Les proscrits ont accepté l'invitation de la démocratie anglai-se·; que la démocratie leur .fasse un tel accueil, qu'elle fasse pour leur défense ·ua Meeting d'indignation si formidable qu'elle pa- :ralysc l'infâme projet du gouv@rnement de retirer aux proscrits de toute l'Europe leur dernier asile, l'Angleterre ! (People's Paper.-Samedi, 27 Oct. 1855.) f\T ARIÉ'I"ÉS. 'LA PRESSE. - LE CHEVALIER HUTTEN. 1512-1516. L'Allemagne, précédée de •bien loin ·par la France du .moyen âge, la devance à son tour du quinzième et ·seizième siècles. Par l'initiative de l'imprimerie, ·par les -,révolutions des villes impériales, par celles dès paysans et ' . . ltur premier appel an droit, elle témoigne d'une vie forte, pénible, il est vrai, et désordonnée. Mais, telle quelle, c'est encore la vie. Et qui ne la préférerait au repos muet de la mort ? Dans ia France de François Ier, un point apparaît lumineux, et tout le reste est obscnr. Telle révolte isolée de province contre une aggravatfon .de taxe vous avertit à peine qu';l y a un peuple encore. En Allemagne, cc peuple est partout, et se manifeste partout, dans vingt centres ùi.fférents, et dans les classes diverses. La grande qnerelle des savants, l'auimation des nobles contre les princes et les prêtres, la fermentation intérie 1.uc .des villes, même les sauvi.lges émeutes des habitants des campagnes, sont, sous des formes diverses, l'unanime réclamation de la dignité humaine. Les analogies de la France avec ces grands mouvements ne se trouvent que dans l'action solitaire, individuelle de quelques hommes éminents. La grande polémique allemande de Reuchlin, où s'associe tout un peuple de légistes et d'humanistes, que lui comparer en France? L'influence de Budé peut-être, le libéral et généreux: prévôt des marchands de Paris, sayant et père des savants ? L'obscur et timide Lefebvre rl' Etaples, hasardant à voix passe, pour quelques amis., l'enseignement qui tout.\ l'heure va remuer toute l'Allemagl'le par une voix plus puissante ? Cette Babel du Saint-Empire, construction pédantesque de tant de lois contradictoire-s, avait eu cela du moins de laisser subsister la vie et le sentiment du droit, au moins comme privilége. Les non-privilégiés euxmêmes, les misérables paysans, morts et muets en Italie, en France, ils parlent en Alltmagne, ils agissent trtnte ans duraut. De 1495 à 1525, s'élève de moment en moment la voix des campa,g1;es allemanùes. De la Baltique à l'Adriatiq11e, en suivant le Rhin, et l'Alsace et la Souabe, édate le cri d11 p~ysan .. Que .veut-il? Rien que rl'être homme. Il pousse son ambition jusqu'à vouloir respirer, .user un peu de la nature, de l'air, de l'eau, de la forêt. Il ne ·refuse pas <le servir·; il voudrait seulement servir aux termes des anciens contrats, ne pas voir sa serritude varier, s'aggraver ohaque jour. , . , Cette modér~tion paticr1te et résignée est .partout ,dans la révolution allemandè. Elle apparait la même dans l'affaire de Reuchlin contrt les dominicaius. L'Allemagne ne .contestait rien à son Eglise locale, elle acceptait la j nstice et l'inquisition cle ses évêques. Elle repoussait celle .des moines, cette nouvelle inquisition que voulait lui imposer Rome, cette invasion <lomir,icaine conquérante de l'Espagne, qui voulait lui assimiler l'Allemagne si profondément opposée. A vrai dire, c'était 'Rome ici qui était ré- ·Vùlutionnaire, qui innovait, et qne les Allemands à .hou droit accusaient de nouveauté. La chose était trop évidente; Rome, dans ses besoins financiers, étenda_it chaque jour davantage le terrorisme ]ucratifûè-1'.iliquisition. On a vu la tentative rle 1462 contre les .Vaudois d'Arras, qui, si elle eût réussi, eût forcé la por·te des Pflys-Bas e't <le la France .. On a vu, en 1488, la tentative d'Innocent V.III sur le Rhin et le Danube, la mission du dominicain auteur du JJ,f a-rteau des Sorcièr·es . Les papes variaie11t en bien des choses, mais non dans leur fa\'eur croissante pour l'ordre.de saint Dominique. Ils poussaient devant eux ce glai\re sacré, clef magique qui ouvrait les coffres. Le grand financier Alexandre VI fortifia les domin.icainsA Le bon, le doux, le philoso_phe Léon X les fortifia, et remit il leurs mains harùies l'exploitation de l'Allemagne. ·D/'>positaires de la cloctrine, ces frères puissants de saint Thomas, docteurs, prédicateurs et juges, portaient dans le brocantage cl~ négoce ecclésiastique l'audace et la violence d'une irrési-stit>le force. J)e bons moines qui quêtaient dans la robe de drap blanc de l'ing11isitiou espagnole, ne pouvaient pas quêter en 1 vain. Il n'y avait qu'un homme bien fort et fortement .appuyé sur le grand corp::- das légistes tout-puissant en Allemagne, un légiste de !'Empereur, cher à la .maison d'Autriche, devenu comte palatin et juge de la redoutée Ligue de Souabe, il n'y avait, dis-je, qu'un tel hommt pour oser souiller un mot contre les clomiuicains. Encore, ·quand Reuchlin <lit ce mot, ses amis frémirent, et le crurent perdu. Oser répondre à Grain-de-Poivre, saisir à travers les ténèbres la main puissante des moines qui le mettaient en avant, G'était empoigner l'épée par la poiute, s'enferrer snr le fer sacré. Erasme éperdu lui cria qu'il allait beaucoup trop loin. Les dominicains, avec la hauteur l:!t l'assurance de gens qui ont de leur côté le ho.cher et le bourreau, se mirent à plaisanter Reuchlin. Lenrs hommes, les professeurs de la faculté de Cologne, leur Ortuinus Gratius, décochèrent une satire contre le champion des Juifs. Pesante flèche de boîs et cle plomb, qni, lancée à grand effort, s'abattit honteusement sans avoir pu prendre son vol, parmi les rires et les sifflets. Alors les moines furieux se rappelèrent qu'après tout ils r,'avaicnt pas besoin ùe raison. Ils ne •plaidèrent plus, mais jugèrent; et, sans s'arrêter à l'appel au pape que faisait Reuchlin, ils brûlèrent l'écrit, espérant pouvoir biP.ntôt brüler l'auteur. Que ferait la cour de Rome ? Sacrifierait-elle les cl'.Jminicains ? c'était se couper la main droite. Condamneraitelle Reuchlin? Il était soutenu plus ou moins ouvertement de l'Ernperenr, <les ducs <le Saxe, de Bavière, de ·wurtemberg; trente-cinq villes 1mpériales écrivaient pour lui_au pape. Ses adversaires, il est vrai, a\·aient pour eux la scolastique, l'l:niversité de Paris p:l.lie et déchue. Mais les juristes, classe si puissante, les humanistes, Erasme en tête, tenaient pour Reuchlin. Chose étonnante, les nobles d'Allemagne, la turbulente démocratie- des chevaliers ùu Rhin et de Souabe, nullement amis des Juifs et fort sujets il les piller, se <léelarent ici pour le défrnsrur des Juifs, jusqu'à chnchcr querelle sur les places ,1ux moines et me11acer les ton~urés. N'était-cc pas là un surprenant spectacle, un signe, un av~rtissement 1lt. ciel, qui <li:nonçait le péril des bie11s ecclésiastiques'? Ces nobles chasseurs, d'oùorat subtil, se détournaient d'une proie, parce qu'ils en sentaient une autre que déjà ils flairaient cle loin, et dont ils humaiellt les émanations. J. l\f 1cHELET, A LOJNDR.ES, Dépôt r.t \'ente du Journal 1111 J. ,._ numéro, chez : M. Stan.:slas, 10, Greek Street, Soho, librairie polonaise. J\I. Philippe, 28, Greek Street, Soho, Pharmacie fra11çai-c. J\1. Holyvakc, 147, Flect Street. A LOUER PRÉSENTEM EK'I1 Une Maison ou partie de l\Iaison garnie A APPELEE BU DE LA RUE . ·Contenant environ huit appartements, ~tables et jardin, et un terrain de cinq vergées qu'on est libre de louer ou de ne pns louer. - Le tout est situé dans L. paroisse de St.Laurent, A cieux milles et demi de la ville. -- S'a.!resscr chez Monsieur MALZARD, Clear-Yiew Street, à St.Héliur. - La nH~llH' per. sonne a des charbons clepremière quali1é de Newcastle: 24 sll. 111 charge ou 28 sh. le touneau, par demi-charge ou quart de tonneau. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RESTAURANT, Tenu par J. 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