. -,L'Ho1,•1t.1.Eti--ilie1~c1Qetli, ~4:-0cïobi~e J.8~li. rpoursuit, ayec une -ardeur et une Terve. toutes -juvéniles, l'œu vre de toute sa vie : -L'Histoire vraiment nationale de la France. J\près son beau travail 1..urla ,Renaissance, .il :vient de publier un volume sur la Rifomue, qui sera bientôt suivie . de , l'Histoire des Guerres . de -Religion. Puisse la Fr.ance,, profitant ·des -loisirs que; le crime lui· impose, méditer avec fruit ces études fécondes, et s'inspirant des luttes héroïques de nos pères. y puiser le courage •nécessaire , pour· les -combatsqui se préparent ! Chaque fois g11e, dans lo. suite ·de mes trnvanx, je re- -viens à cette grande histoire populaire des premier réveils de la liberté, j'y retrouve une fraicheur d'aurore et cle ·printemps, une sève vivifiante et toutes les senteurs des herbes des Alpes. 'Sento l'artra mir, a,i,tica! ... Ceci n'est point un vain rapprochement. Le paysage ·des Alpes, qui nous donne toujours un sentiment si vif ·des libertés de ! 'âme, avec le souvenir de leur grande ·ré\·olution, eri t~st la vraie figure ; c'est elle-mêr»e sous -forme visible. Ces mots en sont la colosssle histoire. J'en eus l'intuition lorsque, jeune, ignoTant, je suivis pour le première fois cas routes sacrées~ lorsqut:, après ·une loflgue nuit passée ùans les basses vallées, trem.f'é du morfondant brouillard, 'je vis, ·deux heures avant l'.aurore, ·les Alpes déjà -roses dans l'azur nu matin. Je ne connaissais guère l'histoire de ces contrées, ni celle de la liberté suisse, ni celle des saints et des martyrs qui tra,·ersèrent ces routes, ni le llid des Vaudois, l'i ■ comparable fleur qui se cache aux t'idurces ·du ·Po. Je n'en scntii; pas moins "dès lors ce que j'ai mieu-x cot1nu-depuis, et trouvé Be plus en plus vrni : c'est l'autel commun de l'Europe. Telle'la nature, tel l'hommt. ·-.nn'y a point là de molle poésie. Nul mysticisme. 'L'austère vigueur et la 111aintr.té de la raison. • Ces vierges de· lumière, qui nous ilonnent'le jour quan·11 le ciel môme est sombre encore dans son a:iur d'acier, elles ne réjouissent pas seuleme11t les yeux fatig•1és d 'in- ~omnie, elles avivent le cœnr, lui parl .. nt d'espérance, de foi ùuus ln justice, le Tetret1?pent de force virile et de forme T(;solution. Lems glaciers bienfaieants, aans leur austérité· terrible, qui donnent· à -n~:urope les eaux ot la fécondité, 'lui vèrsent e'n mê:nc·tempa la force morale. Cé n t'es't•ps.s le ·ciel que regarde ·au reveil le pauvre -lahoureu·r de ·Savoie, •ni le •fi'èvreux marin de; Gêues, ni l'ouvrier de· Lyon dans ses rues noires. De toutes parts, cc sent les Alpes qu'ils regardent d'abord: ces monts consolateurs qui, bien avant le jour, les déih'rent des mauvais so11ges, et disent au captif: '' 1\1 vas voir encore le ~oleil. '-' • Lc·mot Vaud.ois, au moyen âge, veut dire libre chrétien d~gagront le chtistianit!mc de tout dogme mystiqué, 'de toute funtse poésie l6gendaire, de tout culte superstitieux. Ce qui fut effort pour l'Europe, critiqua voulue et raisonnée, était là. de :!OÎ-même, fruit natnrel et primitif du sol. Il ne:faut pas, comme font trop les historiens protestants, ôter o. cette tribu uuique 'de~'Vaudois son originalité t:t sa grâce d'enfance. Arrière la critique! Arrière l'héroïsme ! Ne calvinisons pas cette· histoire. Ecartons et les dogmes qu'ils reçurent au seizième siècle, et leurs trente-trois guerres protestantes. Cette épopée de !'Israël d~s Alpes se colore d'un 'esprit étrattger aux premiers Vaudois. • La naturn, dans ces monts sév~res, est si grande, elle s'impose de si hant; qu'e"f\,~anéautit tout, sauf la raison, la \'éritf. Tout temple est petit, ritlicule, ,levant ce pro"digicux temple fait de la main de Dieu. Toute po.ésie, tout roma11, e~t là à rune épreuve. Le ,·oy:i.geur qui y passe en courant, sous sou prisme cl ·artiste, y verra mille menuougos. Mai&l'homme qui y reste en toute saison participe à l'austérité -ùc la contrée, est raisonnable, vrai et grave. Si le christianisme est tout entier dans un sentiment doux et. pur, une fraternité série.use, .une grande charité mutuelle, ce petit pe,uple fut vraiment une admira-hie idylle chrétienne. Mais .nul n'eut moins dP.dogme. La légende chrétienne, acceptée d'eux docilement, ne semble pas avoir eu grande place en ces Ames, moins d.ominées par la. tradition que par la nature qui ne change pas. Deux choses y furént, dans une lutte harmonique et douce, à_pei11èperceptible; un chri~tianisme peu théologique ignorant, Bi l'on veut, innocent comme la nature; et, dessous,. un élément ,qui ose à peine se produire, le doux génie de la contrée, les fées ( ou les tantines), qui flottent dans les fleurs innombrables ou dans la brume du matin. .Anciens esprits païens ,qui ne sont,pas bien·sllrs d'être soufferts, eUes peuvent s'évanouir toujours et dire: "Par.don! mais i1ous n'existons pas." Ainsi, en grande modestie, ces fées légères sont. le so11rire àe la sérieuse vallée. Oh! sérieu,~ ! Un Dieu si grand paraît là-haut nu gig1tntcsque autel <les Alpes! Nul teD)ple ne tiendrait devant lui. Les seules églises qu'il souffre, ce sont, d'humbles arbres fruitiers, des plantes salutaires et la petite architecture <leslieurs. Les fées s."ycachent, et il ferme les_.yeux. Aimable cor~pai.sion de cc grand Dieu terrible pour la vie timide et tremblante ! Alliance. touchante des religions de l'âme avec l'àme de la natur.e ! Le dogme qni -seul au fonù fait nne religion du chris-- tia~ismc, le dogmè du salut par l'unique foi au Christ qu'ils re.Çurent au- seizième siècle, paraît très:peu vaudois. .Ces simples travailleurs mettaient, au contraire, le salut dans les œuvru et dans le travail. Cet ·llxiome eat -d'~ux : "Travailler, c'est prier." Ils ont tenu _lenrs âmes dans cet état moyen, modeste, des charmante!< montagnes intermédiaires qu'ils cultivent entre la grande plaine piémontaise, et les gé.i.nts sublimes qui, vers l'oue.:it, les surveille.nt et les tiennent sous leur froid rega.r<l. D n'y a pas là à rêver. Dès que les neiges diminuent là-haut, il faut en profiter, labo11rer sous les vignes. L'.hiver viendra de bonue heure. Et, si la plaine catholique peut d'une p:irt troubler leurs travaux, leurs grands voisins neigeux out leurs rigueurs aussi, et parfois, "bien avant la saison, u11s?uffle impitoyable. Le vrai symbole de la communauté,· c'est. cette plante des Alpes ,qu'ils,-ont si bien nommée la petite frileuse (freidouline ), qui i,;emble regarder aux glac-icrs, compter peu sur l'été, se· tenir réservée, timide et prête à s·e fermer toujours. . • Vertu '-'ll~iq.ue tét' sirigulièrt- de l 'inùoceuce ! Au milieu de ces craintes, -sùbsistait dans leur vie, comme dans leurs ;vieux chants, une sérénité-singnlière, et on la retrouve ùans les .vers de leurs derniers enfants. La petite église vaudoise y 1igu-re comme la colombe qui sait trouver son grain dans le rocher : "-Heureuse, heureuse colombelle !" Heureuse en effet, et. plei-ne de sujets de conten-temcnts. ! Que lui. manqne-t-il donc? Dès,1200, persécutée, brfilée. En 14001 • .forcée dans ses montagnes, elle fuit dal'ls les neiges en plein hiver, et quatre-vingts enfants y sont gelés dans leur berceau. En 1488, nouvelles victimes humaines.; je ne sais c_ombien de familles ( d(?nt quatre cents enfants ) étouffées dans une caverne. Le seizième siècle ne sera qu'une boucherie. Mais, n'anticipons pas. Dans tout cela, nulle résistance. Un respect infini pour leurs sP.igneurs, pour leur maitre et bourreau, le duc de Savoie. ' Cette terrible éducation :par le martyre leur nndait naturelle une vie de pureté extraordinaire, ·dans une étonnante fraternité. L'égalité de misère, de péril, faisait l'égalité d'esprit. Dieu le même pour tous . .Tous saints et tous apôtres de leur simple credo. Ils s'enseignaient les .uns les autres, les femmes même, les filles et les enfants. Ils n'avaient point de prêtres. Ce ne fut qu'à. la longue, lorsque la pcrsècntion .~tlt,plus cruelle, que 4uelques hommes· se réservèrent et furent mis à part pour la mort. Oil les -appelait barbes ( c'est-à-âire oncles), d'un petit 110w careusaut de famille. Comme leur ·martyre était certain, ils n'y associaient perso1me, et ne se mariaient pas. Quelques-uns ~migraient, et s'en allaient en Lombardie, en France et sur le Rhin, la -balle sur l'épaule, mettant ec. dessus je ue sais quelle denrée de colportage, et dtssous la denrée de Dillu, j Ils eurent influence aux douzième et treizième 11ièclee dir~ctement par la prédication ; depuis, fort indirecte, comme exemple, comme type dn christianisme le plus pur et le moins loin de la raison. L'effort perfide qu'on fit plus tard pout faire nommer Viiudois les sorciers ne clouna te change à personne. Lorsqu'au quinzième siècle l'inquisiteur d'Arras dit : "Le tiers du monde est Vaudois," Ôn comprit qu'il fallait entendre: raisonnable.et libre chrétien. Toutes autres sont les sources du protestantisme suisse, réforme politique et morale, né~ d'une réaction co~tre l'orgie des guerres mercenaires, sortie des cœurs honnêtes et du cœur d'uu héros, Zuingli. Autres lE:ssources de la réforme allemande, qui, dans le bon sens magnanime de -Luther, ·n'en garda pas moins une forte peute au mysticisme. Celle de la France, coinme on ·a ,vw, eut sa principale source dans les grandes et cruelles circonstauces de 152 l, quand nos populations du Nord, délaissées sans défen:,e par le roi, levèrent les mains, les yeu,x au ciel. Nos ouvriers en laine, tisseurs, cardeurs-de Meaux, prêchèrent, lurent, chantèrent aux marchés pour leurs frèn~s encore plus malheureux, les pay?ans fugitifs que les horribles ravages ·de l'armét! impériale faisaient fuir jusqu'eu Brie, comme' un pauvre troupeau sans berger et sans chic.u. J.. MICHHLE!. AUX .RÉPUBLICAINS SOCIALISTES RRAN.ÇA.IS ' Résirlant à Londr.e&.. Le Comité international prie toas les ,R~publicains 1ra~çais (proscnts ou nou proscrits) résidant à J..g11Ürl'S, de 11erendre à la réunion ql1i aurl' lieu ·Pcnd-redi pro- • clu::in, 26 du courant, à 8 heures du :Joir, 25, Rathbo,_1c Place. •Pour le Comité internationu1, :FONTAINE. A. TA.LANDIER. A 10.NDR.ES, Dép8t e!:~~;:, d 0~;:~rna'. au M. ·Stanislas, 10, Greek Strc?t, Soho, librairie polon:iisc. . . M. Philippe, 2S, Greek Street, ·Soho, Pharmacie frAAçaise. M. Holyvake, 1f7, Fleet -Street. 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