• ~•r.e A.nnee. -SCIENCE.'- -SOLIDA.Rl'fR.- JOURNALDELADEMOCRATIEUNIVERSELLE. C'e .leurnal parait uue fel• par aemalne. Toutes i"ett.reset correapondancee doivent être affranchies et adressées à l'Ad111inistratio11du journal l' lloanme, à Jersey. - Le! manuscrits dépoEésne seront pas rendus. 1 eudi dernier,. après le départ de nos amis, la Déclaration qu'on va lire a été affichée à un très J?;rand uombre d'èxemplaire1 sur les murs de Jersey: DECLARATION. Trois Proscrits, RI BEY RO LLES, .l'intrépide et éloquent écrivain; PIAN CI ANI. le g-énéreux représentant du Peuple romain; rrHOl\IAS, le courageux prisonnier du Mont-Saint-Michel, v1e11• neut d'être expulsés de Jersey. L'acte est sérieux. Qu'y a-t-il à la surface? Le gouve:·uement angluis. Qu'j a-t-il au fond? La police française. La main <le Foucbb peut mettre le gant de Castlereag·h. Ceci le. prouve, Le Coup d'Etat vient de faire son entrée dans les lihertés anglaises, l'Angleterre en est arri,·ée à cc point : proscrire des Proscrits. Encore un pas, et I' Ario-lcterre sera uuc annexe de l'Empire frun• çuis, et° J enwy sera un eau ton de l'urroudissemeut de Coutances. A l'heure qu'il eHt, nos amie sont partis; l'expulsion est consommée. L'avt:nir qualifiera le fait; nous nous bornons à le constater. Nous en prenons acte; rien de plus. En mettant à part le droit outragé, les violences dont nos personnf'~ ~ont l'objet uous font sourire. La Révolution Franç~ise est en perma11ence, la République française c'est 18 droit, l'avenir est inévitable; qu'importe le reste? Qu'est-ce d'ailleurs que cette ex-pulsion? une parure de plus 1\ l'exil ; un trou de plus au drapeau. Seulement, pas <l'équivoque. Voici ce qne u!lns vous cfüons, nous proscrits de Fnince, ~ \·ous,. GouYeraemeut anglais : M. Bonaparte, \"Oire"alli{! puis!>antet cordial," u'u pas d'autre existence légale que celle-ci : prévenu du crime <lehaute trahison. . M. Dons parte, depuis quatre ans, est sous le coup d'un m~rndatd'ameuer sig·u~: ljIARDOUIN, président de b Haute-Cour de Justice, DELAPALME,PATAJLLE, MOREAU(de la Seine), CAU· env. juges; et contresigné: BR~OUARD,procureur g;énéral ( 1 ). M. Bonaparte a prêté serment, comme fonctionnuire, à la Hépublicp1e, et s'est parjuré. M. Bonaparte a juré fidélité à la Constitution et a brisé la Constitution. M. Bonaparte, dépositaire d~~ toutes les lois, a vi~lé tout.es les lois. , !J. Bonaparte a emprisonné les Représentants du Peuple im·iolables, chassé les juges. l\i. Bo11aparte, pour échapper au mandat d'ame- ~er de la Haute-Cour, a fait ce que fait le malfaiteur pour se soustraire aux gendarmeii, il a tué. l\i. Bonaparte a sabré, mitraillé, exterminé ; massRcré le jour, fusillé la nuit. M. Bonaparte a guillotiné Cu1s1NIER, CIRASSE; CHARLET, coupables d'avoir prête main forte au mandat d'amener de la justice. M. Boqaparte a suborné les soldats, suborné les fonctionnaires, suborné les magistrat~. Al. Bonap.1rte a volé le.sbiens de Louis-Philippe à qui il devait la vie. (l) ARRtT. En· vertu de l'art. 68 de la Constitution, La Haute-Cour de Justice Déclare, LOUIS NAPOLÉON BONAPARTE pré• venu du crime de haute trahison; Convoque le Jury nàtional pour procé~er sans délai au jugement, et charge M. le Conseiller RR· 'NOUARD des fonctions du ministère public près la Jfaute•Cour: · • • • • . Fart à Paris, le 2 Déce!llbre 1851. • . :. J Sig6Ad: HARDOUIN, préiident_; DELAPALMB, • PATAILLE, MoRRAU ( de la Seü1e ), CAUCHY, juges. 011 •'abonnez JERSEY, 32, Roseville Street. LONDRES, à l'Office.du .Tournai, 50, Castle Street, Bernera St. LIVERPOOL, chez B. Colin, 33, Myrtl-, Street, South. BE LG 1QUE, Lecomte, rue <lesMalades, à Bruxelles. ESPAGNE, Casimir Monnier, libraire à Madrid .. M. Bonaparte a séquestré, pillé, confisqué; terrorisé les consciences, ruiné les familles. M. Bonaparte a proscrit, banni, chassé, expulsé, d~porté en Afrique, déporté à Cayenne, déporté en exil quarante mille citoyens, du nombre desquels sont les signataires de cette déclaration. Haute trahison , faux serment, parjure, subornation des fonctionnaires, séquestration des citoyens, spoliation, vol., meurtre, ce sont là des crimes pré• vus par tous les codes chPz tous les peuples, punis en Angleterre de l'échafaud, punis eu France, où la Républiq1:1ea aboli la peine de mort, du bagne. La Cour d'Assises ottend M. Bonaparte. Dès à présent, l'histoire lui dit: Accusé, levez• vous. Le Peuple français t1 pour bourreau et le Gou• varnement angluis a pour allié le crime empereur. Voilà ce q uc nous disons. Voilà cc que nous disious hier, et la presse anglaise en masse le disait avec nous; voilù ce que nous dirons demain, et la postérité unanime le dira avec 110us. Voilà ce que nous dirons toujours, nous qui n'avons qu'une âme, la vérité, et qu'une parole, la justice. Et maintenant expulsez-nous ! Jersey, 17 Octobre 1855. VICTOH. HUGO. - J. CAHAIGNE.- FU LBER1' MARrrIN, avocat. -Colonel SàNDOR TELEKI. - E. BEAUVAIS. BON.NE'l'-DU VERl>IER ...--.çJ{ESLER. - ARSENE HAYES. - ALBERT BARBIEUX. -ROUMILHAC avocat. -A.-C. WIESENER, ancien officier autrichien. - GORNE'"I' aîné.-CHARLES HUGO.-J.-B. AMIEL (de l'Ariège).- FRANÇ9IS. VIC'rOR HUGO. - F. rrAFEH.Y. _rrHEOPHlLE GUERIN. - FRANÇOIS ZYCHON - B. COLIN. -EDOUARD COLLE'r.-KOZIELL. V. VINCENT. - A. PIASECKI. - GIUSEPPE RANCA.N.-LEFEBVRE -BAH.BIER, docteur• médecin. - Dr. PRANCK .. - EuouARD BIFFI. ~ BOUILLARD. - DEVILLE, docteur• médecin de la Faculté de Paris, membre du Collége royal des chirurgiens d'Angleterre, Lecturer on Anatomy and Opcrativc Sur• gery at the Grosvenor Place School of Medicine acljoining-St.-Georg·e's Hospital, Lon• don. - FOMBER'"rAUX père. -FOM· BER'rAUX fils.-C.-A. CHARDEN AL - PAPOUSKI. - H. PRÉVERAUD, condamné à mort du ~ Décembre (Allier). Je ne suis ni proscrit ni condamné de M. Bonaparte; cependant, j'adhère de tout cœur à la Déclàration que mes frères politiques de Jersey ont signée pendant que j'étais absent de cette ile. Ayant toujours eu pour prin. cipe, pour religion sainte la solidarité des Peuples, je croirais, P.ncette occasion, manquer aux devoirs sacrés de la plus noble des cauieS si je ne venais avec vous flétrir la tyrannie que l'homme du Deux.Décembre fait peser aujourd'hui sur le peuple généreux et dévoué aux sublimes doctrines de l'Humanité. Emigré polonais depuis 24 ans, on pourrait me croire plus facile à abuser· avec les vaines espérances dont les alliés cherchent à entratncr ma nation, afin de su1c.iter un soulèvement contre la Russie, et acheter, avec le sang de nouveaux martyrs, des conditions plus favorables à la paix des roi3 et de la grosse. bourgeoisie. En consllquencc, il est don.! de mon droit de déclarer hautement, au nom de ma nation, que jamais elle ne fera alliance ni trève ;ivec )e crime, le mensonge et Îa trahison. Si la Pologne juge à propos de se soulever au moment où Ets ennemis sont aux prises, et où leurs embarras pourrllient lui offrir chance de succès, la Pologne, dis-je, ne se lèvera qu'au nom de la République universelle et pour venger les Peuples opprimés ! Jersey,· 22 octobre 1855, bureau de l'Imprimsrie UniverseUe. . ZENO SWit:TOSLAWSKI. 1 GENÈVE, Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. NEUCHATEL, Couhé, à Ch:iux-de-Fonds. NOUVELLE-ORLÉANS, Paya & Comp., li6, rue de Chartres. 1 MEXICO, Isidore Devaux, libraire. Tou• le• abonnemeua •e paient d'a,·anee. A voir de près les faits, on ne saurait se tro"mper sur le secret de la comédie. Le véritable motif de l'excommunication et du bannissement que nou~ nvons subis, c'est notre propagande acharnée contre L.-N. Bonaparte. On a tiré prétexte et parti de la lettre-pamphlet; on nous n dénoncés comme les ennemis publics de tout ordre politique et de toute société régulière; on a parlé des trône.s, des religions, des gouvernementi; attaqués et minés pnr l'Homme, cette feuille obscure; on nous u fait l'ichneumon de ces puis• sants crocodiles, mais tout celn n'était que de la mise en scène. et la police française rit, aujourd'hui, dans la coulisse, de l'enthousiasme et de la naïveté de ses dupes. Le. peuple de Jersey s'exaltant contre nous jusqu'à l'anathême, et cela· parce que nous aurions attaqué le Pape qu'il traîne tous les ans dans les rues, à la commémoration du supplice de Guy Fawkes, l'homme le plus brl1lé de l'histoire! Le peuple de Jersey défendant coutre nous le roi de Na pies, l'empereur d' Auttiche, le roi de Prusse, et l'empereur de Russie, lui-même, (cnr on ·a dit tous les trônes). Quelle bouffonnerie! C'est de l'empereur Napoléon, c'est de l'empereur-allié qu'il s'agit, et les trois hurrahs poussés au meeting le disent clairement. Donc, c'est pour venger .M. Bonaparte qu'on nous a fait toutes ces avanies, c'est pour détruire la propagande qui le g~ne, c'est pour étouffer la voix qui, sans cesse, rappelle ses crimes. Eh bien, nous nous tairons aujourd'hui, et nou.! lais~erons la parole à l'Angleterre. Ecoutez ceci, Jersiais : LI\ nature a implant~ duns l'esprit de l'homme des sentiments désintéressés qui rapportent toutes ses actions à un mobile intfrieur, entièrement indépendant des succès ou des chutes ...... Quand de grands crimes sont commis, il est dans la nature des choses qu'ils restent quelque temps impunis, parce que celui qui les commet s'aveo. turc urement sans l'espérance d'une impunité immédiate. Mais il est également dans la nature des choses que <'es crimes soient frappés d'.une réprobation immédiate et ' énergique, et que· ces lois de la conscience qui ont été violées, proclament leur dignité et prononcent leur sen. tence. Un crime qui échoue, porte avec lui sâ punition ; mais il n'y a pas un sujet plus digne de la plume de l'é. crivain que la dénouciation d'une trahison couronnée de, succè11. •Quand, en violation de son serment solennel, de la mission de confiance dont il s'était chargé, et des assuran. ces qu'il avait ùonnées à diverses rtprises, Louis Napoléon s'est emparé du pouvoir suprême en France, a em. prisonwé les représentants, massacré les citoyens paisibles, baillonné la presse, et, se liguant avec la lie de la population, a déclaré la guerre à la science, au génie, à l'éloquence et à la valeur, nous ne nous sommes pas ar •. rêtés à rechPTcher fil y avait quelque chose à gagner à passer ces choses.là sous silence ; nous avons écrit comme nous sentions, et nous avons voué une pareille violation de toutes les lois diTines et httmaines à l'igno. minie qu'elle méritait. Si ce flfau s'était arrêté là, - si le dictateur de la France, après avoir foulé aux pieds 1es lois, sa liberté et s'on renom, s'était sérieusement appliqué à l'œu'fTe de reconstruction, et avait ré_solu d'appliquer au bonheur des hommes un pouvoir obtenu par leur mas. sacre, leur oppression et leur dégradation, nous nous serions crus obligés, d'après notre règle de conduite, à laisser là les plaintes inutiles, et à fail'e honneur au nou. veau gouvernement de tout le bien qu'il aurait pu faire. Mais, comm·epoussé par la culpabilité irrémissible de son, premier crime, le chef de la France s'est appliqué à rem. plir le temps qui ·s'est écoulé depuis son accession au pouvoir, par une série de crimes justifiant, et au.delà, l'opinion que n,!)USavions d'abord exprimé, et convraat de honte le· pP.tit nombre· rie ceux qui, parmi nous, auraient soutenu sa cause. Nous voyons, cepeIJdant, que la marche que nous avons ainsi adoptée, quoique conforme à l'honnêteté et. à la sin. cérité, a encouru ls blâme de certains nobles Lords, dont nous aurions reçu l'opinion ayec respect, s'il s'était agi d'un devoir moins positif et moins rigoureux. Peut-on dire que nos assertigns n'ont pas été vraies, et qu'en cherchant des analogies dans les sombres périodes de •
\ 'l'histoire payenne, ~ous ayons exagéré aucunement les' ·traits repoussants de la domination militaire? Ou penset-on_ que no1::1ss,.éparés p~r ~Il _filet d'eau d'une terre qui _gémit sous cette tyrannie prétorienne, n'avons que trop peu d'intérêt dans l'affaire pour en faire un thême de dis- •cussion nnimée et -soutenue? Nous ne craignons pas •qu'on puisse faire sérieui:;ement-ces objections, et les seuls motifs r.e ré.sistance à l'iudépen~a;1;1cede nos p<!-,ru\e~doiven~ êtr~, ou ~ne _répulsion à ~ntendre d~ désag.réci'bl~s "Vérttés adressées à un pouvoir gouvernant, ou la crainte _depro~·og_uersa~s besoin 1::1nen_n~~j _p~issan_!_:et-sans_scru,, -.pules. Nous _n',avoi;isq1i1~pe11~e respect po_ur le premier de ces motifs. 11 peut être fort désaa.r.éa.ble ponr les 6 ~ . 4._ messieurs e-t dames tit.rés ou non, qui 011tr~çu dernièrement l'hospitalité magnifique des Tuileries, - d'en- •ten~re proclam.or le caractère et les pr~tentions vérita.bles de la personne à la table de laquelle ils ont eu la condes- •cendan-ce itJôùiè de s'asseoir. Bercés ilans Je,- bras de la liberté, nourris dans ~m ~i_rbienfai_sant et m.oral, et b~bi- •!ués à la fiberté de la pensée, 'de la p,H?le et de l'act_ic.m, : tl;> ~nt probabjement la susceptibilité de comprendi:e la honte d'u-n banquet impérial, quoiqu'ils -n'aient pas c~ assez le respect d'eux-mêmos pour résister à ses attniits. ,ills peuvent n'éprouver q11'un médiocre plaisir -à entendre •pire que c.e festin était dressé aux dépens d'une Nation b:~sem!)nt volée _de s.es libertés, et d'11ne maison royale ,~r,nt 1~ -e-lé.'!lence,in_i:_omparableavait -seule penni-s à leur ;un.phytri:on fie c.élé~rer une fête sur ses .r,uines. Ils ne •pe,nyent se plaire :l entend·rc dire qµ'ils ont donné un cer1 tti,~ll l,ustr,e·i une fèt.e inaugurant une ère de spoli~tion, et : que1 t~11ttn 11 ';_1y(l.ntpas soutenu l:ur hôte, ils ont jeté •,-bea~c9çpde déshirnncu.r sur lenr p:tyr;........... . Quant à-la pr_ovocatiçmque l'on préten~ que nousJaisons i\ un puissant ennemi, nous avouons que nous somme~ .honteux d'avoir à P!1rler d'une semhla_ble accusation. En 'France, le crime süccède au crime sans qu"une ·voix puisse -,ùHtver, une phnne écrire pour protester. Tout ce qui , •montre ,u:un cœur bat encor~ dans le corps gisant et en ~pparence inanimé de ce géant enc11aîné, est étouffé avant de po{1voir se faire entendre. Les protestatior,s modérées ~t pru~entes .que le sentiment d'une injustice intolérable ~ arrt1chées 1)-U~ plus timides adversaires et aux plus ar- •d_en.~s1éfc~1seur~de L. N~pol.éon,. mourrai_ent sans publictt.é, a Jl n y avilit pas dt: cc côté du détroit un écho qni le.s •r~cueille et les redit en sons lointains, 111aisencore effrl;IY,!ln,t_Ss:pmmes-noüs destinés l}.nous courber sous la même censure' quï a détruit la presse de Paris ...... ? CP. pays est le dernier asile, non seul_ement pour les exilés politiques, mais encore pour les idées libérales et consütuüoi;nellc-a du reste 4e l'Europe. Ici du ·moins on peut dire la vérité en toute pureté. ·Cé n'ajamais été l'habitude 'de ·ce ,Pay-sde ~ettre ses libertés sous -le bo'(l phtisir des pote.nt..ats étrang~rs. ·Nous ne sommes pas un· pays libre par la volonté. de la France, mais par la nôtre ....... . Nous devons à l'intelligence étouffée,. à la liberté saignante çle la Fr;mc~, d'élever dans c-e sanctuaire de l'indépendance une voix qui ose encore· d~nonccr les crimes ùe son o-ppresseur ...... Nous devons à la ca11se de la liberté, de ·l'humanité et d<i l'ordre social, de fa.ire •tout no-tre possible pour empêcher l'opinion publique de ce pays de .se ~aisser éblouir pJir le -spectacle du vice tTÎomphant, et intimider par lé voisinBge d'un pouvoir -san~ lois. N ou_s devons à la pureté de notre caractère national, de prou ver què la perversité ne nou est jam~is plus odieuse que forsqu'elle s'étale dans la prospérité...... Nous avons essayé -d'accomplir cette mis~ion, .et nbus ne pouvons croire qu-e l'ésprit n'ational soit descendu si bas qu.c cle désirer d:e l)OUS -la voir a9a11tlonney de;vant une honteuse peur du JJl.!i11san'tcriminel, _quenon~ avons essayé de traîner de: vant le tribunal infaillib-le de la•justice publique. - .( "Timps," pr~~~~~e ~emaine d~ février '1852). iiA .PATRIE iET LES SYVIPA.THlES $E ;L'A-NGL.ET~RRE. , ,reven~ligu~,r dans ~~~ sa .s~vér1té 'l'aµtqr-ité tes lois outr.ag~~-s, etJ tout en f~isant .ce se.rCQeat,met- ·tre 1~ t~Jrc~e de l'e~termination ~nx mains de la -révolte., enco_urag.er ~e l'applaudissement impérial ,le m~sa,cre gé11éral d~s vieillards, des femmes et des enfants et l'incendie de villes florissant~s:; - déclarer ~ue l,es trou_pei, nourl'ie~ des sueurs ~u .peùple seront employées ~ mai11tenit 1~ 15}iset la tr~mquillité ·publique, et ordonner secr.ètement à CflS .mêmes troupes, de p-1:ê.lerma-in for-te à la trahison ; - promettre de dé.fendre la patri,e s.el0n le devoir et la_foi jurée, et jeter de~ légiof!~ s~ns no.~b~~ ~,9r le pe~pl,e inolfe1-1sif et confiant qu'on avait JUre de proteg-er ;- et lorsque ce pe.upl~ surpris et désnrrrié eu't reculé sous le coup in'attr~1du du royal pa1jure, proclamer avPc une arrng-ance sans nom quç la Hong-rie a cessé d'êlre une nation et est n:10rte à ja_mais, la Hongrie qui (lam~ntable s~uvemr ! .) avait sauyé plus d'une fois l'édifice ~br~n~é de leur dynastie; puis,-qnand les légions imp~n~les eurrnt succombé sous les coups du peuple rnd_1gné, qui s'était levé dans la pleine majesté du droit pour la défense de la patrie, d.e la loi et de la vie nationale,- alors aller se jeter aux pieds ?u ~zar de ~ussie et mendier sou appui contre la Jl)S!ICe du ciel manifestée da11s ,les victoires des Magyars; mendier l'aide de ses armes p<ur la consorµr11ation <l'u11crime comme les Hapsbourirs seuls savent en commettre; et à la fin, quand, grâce ~ux forc~s réunies des deux empires, grâce à la trahison, gràce à l'épuise-ment, g-ràce au découragement créé par l'isolement, la Hong-rie trahie, abandonnée, la Hongrie tombait écrasée, alors mettre le talon impie du crime triomphant sur le co~ de la vertu malheure1_1_seq, ui exci~ait par sa chute même l'admiration de l'h111mrnité, et employer avec une rage féroce la corde du bourreau contre les héros dont le rei_.:.· ml me1~aça11tavait suffi pour les coucher dans la poussière aux pieds des Romanoffs, - e~ bi_en! . voilà l'histoire des Hap"- bourgs. Une histoire si monstrueuse et si horrible qu'elle ferait reculer d'horreur ,un .brigand de grands chemins ! ~a Maison de Hapshourg a commis toutes •ces achous clans la personne du plus jeune et, je l'espér~, du deruier héritier de sa ·puissance, FRANÇOIS JOSE PH; cet homme a fait plus de mal que · la langue humaine n'en pourrait dire ; pourtant il n'e~t pas rass~ssié encore, la persécution fait rage touJours.; ces JOur.s-ci même, il a ramassé de nouvelles victimes aux environs d'Arad. ,le Ji-olg ,tha dt1 1~~~r,e mag·yare. Lui. '·' le magnanime etjeune e~poir d.e Lord Aberdeen, i-1se montr~ toujours le d1g~e fils _de ce démon fait femme qui, au premier anniversaire de la boucherie d'Arad, paraissait à la Cour, ayaut à s~n bracelet autant d" cornal-ines qne lt•.6 octobre avmt-eu de martyr:., et expliquait gaîment à to.us le sens de ce souveri-ir. , Beux ~ns après la journée sanglante él'Arad, je deharqum pour la première fois sur les cêtes d' Angleterrç., proscrit, e-r'i·ant, 4mpui~sant ~t pauvre. Mon <lébarquement fut le -,ig1rn•dl 'un uni verse! élun de -sympathie pour les mal~e•irs de ma patrie, élan .commè pers0nne n'en a jamais trouv,é chez une n~tio~i étran~ère. l,e nom de la Hongrie qu'on cou_na1ssa1tà pellle quelques années auparavant, étali ~n ~o.t ~·amili,er ~ tout foyer britannique·: la Hong-ne eta1t ecrnsee sous le sabot de fer de l'oppression étrân_~è~eet so'nno~ était mêlé aux prières QU peuple .anglais. Les oppresseurs se tenaient de- !)im,agç se ti_entftern,cl!el}1ent.entre moi.et les bo_u 1-sur ma patrie prosternée dans l'insolence du ;Rpiii, .~t me ,sépare par un intervalle incommeusu- succès et dans l'attitud.e -mena"ante du desp0tisme , ra_blèd_?,e~:s Co~_rs~t. de leurs ~a~rapè~.)-i'.i.nom 1S' de nJa. patne, au m1heu <l.e~victimes qu il~ vont restaµ!-~) et ·pourtê?nt •je les entendis t:J1<1udir.pear •faite tombé_t.en~re, je leur jure une haine éterne!ie. d~.~m1l!10ns q~ boucl~es: ~!'!, consciepce du peP.ple ·ll.__qe.d.cvrait,ç1list.er-~ur.teq·,cni _usurpateur, ni en- hr1tapmque traduis~it a,lors le~ rois à sa b,arre- ;vahi~.~f~r- :i- - - -- [Wt,LT-F.!t, S,AvApE II.i:41'!DO,R, ,, JmaginarJ ·Etait-ce moi qui den1andais à l'Angleterre ces _ C,onvérs.atio_nsof- qrcek~ .'!'nd-~,0~1~~-s-''.J prières et. ces malédictions? Etait-ce moi'! Les ~ ·~rel~m # ffi,11~,J111jiq~t;idopt .je aite les ,pa- fleurs de symr athie q!li croissaient sur ,mon pass~ge ·,r.olp~et .qJÛ -fl JiÎ }.)ien-su is:rnginer comm.ent pen- de Southam,pton ~ \V.inchest~r et le long des ruf's -s;1iept !es Bmtus .et parli,t-ient les Démosthènef., de Londr,cs ,\ travers les salles ds M a~1sion-House s:est .souvenµ du l6·®ctopre. ;Je réclame ·de hii et au milieu de ces puissant-es réunions· de libre~ Hho~neur de :ioi off-r.ir iti l'.homm~e·public de i:na i\r\glai_s qui s_e pressai~nt"- aut~~J~<le ~;.;oip~r è~n~ ,cordiale g:rat1tud.e. cQue les meilleures 'hériédic- t~l11~~_deµiille ~ ~Bjrmingham ~t à M an~hest~er,' les .tiot~Sôu.éiel·soi~rit avé~ lu_iÎ! • • ' , • -~e.uq, de symp,atl~ie qµe ~·~~,V•!)Y~Îe~·t1~~ dép:ut~i- . -~n,tre ,p.ei;_ip~llion~ ~~ •~ib.,e~!Qretç_>!)S~-~,,ul -~_·~1 t10p~ ge ~-t:~1!!<?ç~lité§•_in~qnn~~s-po_urm_oi.i,iv~~ertt;- (T~P.pel,~p~.9!1~u~l!\~nt Je jo1;1r .op ,f r~n~gis-J'P~~f,lP.~ !-l~s.!ftffll~ ~~rtti, !11~~ Pllr<Jl~~ .? Non, j'en pr,ends •~ ~t;!t'!~~~• en~fl;>r~,~nJLlnr p!i! IJ~e, PHP~ .d~j,à plU;!?• l ;i11gle~~i:re ·~ t~_morn._ EJles étai.eut l'ot:rande •q!l;9_N_çr•lV _P... ~r Jt1 ,ç_r:u~lJ.~•~sr, -v~µtrm_t :~~n~ lç ~siu,__g ~p~ot~uee d? :S~ns moral d~ peu pl~ anglais _à 1~ 1xt pJJ{,·;·;yf~l!P.,Yi~ .,ê_t //~e.~ ,P f!}l~Hr~ it·Pl/! ;p~!r!-P,~t chass~ ~e ,la J~stice .et du droit. M.a tache _a é-tè de 1_q~11lt.,~~;:p ! ~ggn~~~ _p i\b?,~ fmtf,q!} .p~ ~ç;-.gs._ . -r.e~ue1l_h_rces hbi:es 0ffi:_andeset de -remercrnr ce?~ . -U~e pareille ,rnfüm1e a n~r-~fil~Qt i}~~ ~gal~~. ~m _fa~saient c_~ noble <J?n au nom de ma patrie, ..blttl~l~ jjp,µ,Js~-~ j..~ç!p,~r :le §Phù, à J!heu•~• tl u a?s-s-:~bien q 0:e_J_~ le,po~ yai~ d~ms. les accents 'gri~és d3~f,e.r d~ l.a,~fa~roS'lte jl un pe~ple magpamm~, d·~_nelao~u-~ qu_1p eta.i.tpas!~ ~1eqne~ 'fout c~~n- ~ru.s ~~1:.o.ver~ontre ce P-?uple :les mau~a1se~ pas- c~}ar~tque J étais ~ous le po1<ls dp c~~ .~o~qe~_r.~., &1O11.s .dtls .i:aces a-b,tiséos:; JUr& .a ta .füce du ciel de c ~~~1t 1~ -SYP).,P~t~1~ po~r -ipqe 1p~ys f}t no_ij mon propre mérite, qui avait attiré tant d'attention sur mon humble personne. A mon retour <l'Amérique, je m'enfermai dans la retr~ite,d'.une i11e~aç~b!edouleur et d'une espér_~nce1mpenssable, JUshfiee par la vitalité încxtin- ~ui~le <lema patrie. C'est sur cette vitalité, sur la JustJce d.-, l'Eternel et sur l'inexorable. locriqùe des .événements et non -sur les sympathies étrangères -EJ_uj e fondais mes espérances. .Ces sympathies, je ne les ai jamai~ courtisées. ;Je m'e_nsµis f lutôt détourné. Personne ne peut m'acouser d'avoir in<liscrè>tement fait parade de ma dou,leur. E!le est. trf P sacrée po_urêtrn ainsi profane.e;. Il fa~dra1t. etre Hongrms pour savoir tout -ce qu 11y a d· angoisses dans ces mots : exilé de la terre natale ! Vous comprend:r-1ezalors comment il se fait que, mon existenr,e étant .absorbée dans une pensée unique, mon énergie vitale se dépens-ant ?ans une seule idée, et la terre natale occupant _Jtu,qu'aux rê;ves de mes nuits agitées, j'ai dû éviter tout contact avec une société quî n'a pas do char1!1es.pour un proscr_it. '.f)epuii, près de deux ans JC -vis comme u11ermite, 1s~le et mnet au milieu de cette gigantesque ruche de miÙions d'affai- .rés qui n'est pour .moi qu'.uu désert. , ~•~fi~ est venue ·la guerre et avec la guerre., Îèt .r.;ahsatwn de cet_te rrophét_ie dite par moi : que l Angleterre exp1ennt un JOUI" par des sacrifice,q saus 11ombreen aq1;t•nt et en sancr versé, la faute d ' • • à I' h' • 0 avoir ,perrms am itrnn russe d'iuterve11-irdan-s les <lesti11éesde la Houg-rie. • Sur cette injonction de la Providence, ce de.v:ÏNt .un devoir pour ,moi de sortir une fois encore de ma solitude, et en retour de l'intérêt dont le pe-uple a_11gla~sm'uvait honoré, de lui dire où je cro):a1~ voir son -:alut dans la cr-ise ardue créée pair les evcneme11ts. , Mais je puis affirmer hardiment que même dans ~es conj<_>ncturejs'ai toujonrs parlô à I' Ang-lPterre a un pornt de vue pHrement a11g·lc1.is.î'ai_, il Pst vrai, averti le peuple de ne pas permettre que cette guerre -snvit au <lespotisme; je l'ai averti de ne pas _sa,cri~er la solution réelle du pruhlême à des cons1derat101~shor-sde -saison pour le sah1t dn des- • • l • • pollsme antnc,11e11: mais en cela comme dans tout (;e que j'ai di;t sur la question, j'ai hautement reP?ussé toute it~ée de rPchcrc~er une sympathie qni , n est pour moi que le soupir, éXhalé des lèvres d'une jeune fi.lie et mourant dans les mnrmurPs de la brise. J'ai invité le pPuple à considérer mt's arguments au poi11tde vue anglais, je l'ai conjuré de pn•nJre conseil de l'honneur., cle la di<r11itt.' et. des • ' A A d l'A 0 -rnterets meme e . 11gleterre. Les u11s peuvent avoir approuvé mes idées, les autres,. les avoir désaprouvées; quelques-uns peuYl'nt m'avoir traité a-vec dédain: mais, voir ins11lter la cause. de ma patrie, Yoir changer en mt'!pris la -sympathie que le peuple peut avoir éprouvée pour ma t~rre ua.tale, c'est ce à qnoije 1mm\ittf'rl(]ais pa~. Û est p0urtant ce qui est arrivé récemment et par une étrang~ ~frision <l~1sort~ c'estju.;;terner;t ltt 6 Octobre., Je six1eme a1rn1vnsmre de la houcherie d' Arad, qu'a eu liPu l'in~nlte à laquelle j'ai à répondre.. Un M. Charles A1wood qui n'est µas inconnu en An?lct?rr~ mais q?e j? ne _connais p,ts, se croya?t offense, Je ne m -~•-~·eterapi as~ savoir pourquoi, des remarques que J a1 faites dans l' Atlas su_r.la con\érence <le Birmingham, a. jugé 11écr~- satre de m adresser une lettre qui u'est rien moins qae polie. Voici ce qu'il me dit dans cette ldtre: " Votre intervention, à vous, réfugié étranger :: d_ans:es Jff~ires dt~ peuple anglais: - les prescrip~ " t10ns,- que , ous. 1 _ui donne~, sont faites pour créer la mefianceen faisant croire que vous avez l'idée :: folle_de nous cha~ger nous, citoyens a11gl.ais,en partisans hongrois, de nous faire quitter nos de- " voirs naturels les plus importants pour le ,·ôl~ .. dégradant dejq,natiques departi et de nous trans- " fo~m~r,j'oserai le dire, en une faction étrangère." A111~1! la cause pour- laquelle la Hongrie a combattu ,-pour laquelle sont morts les martyrs d' Arad, la cause dont la nég·ligence inconsidérée a causé la guerre a~tuelle, en coûtant à l'Angleterre et à se~ ~lliés plus <le c,ent mille vie~ et plus de trois m1lha!ds de francs, cette, cause est flétrie par un angJa1s comme la cause dune faction. Et_quand le peuple anglais,. échauffé par l'enthousiasme dont la liberté ennoblit le cœur de l'ho~mP., témoignait si hautcmeut son admiration pour les gl~rieux -efforrs de ma patrie, sa sympathie pour 0011 j~3ustes so:uffwn,ces~s~n intérêt pour notre caus.e., 11ado.ptrut le role dégradant d~ fanati 1 q~s d~pariti. A cela ,voici ce que je répondrai : Vous êtes un vie_illard,.Mp1_1~Jegr-! Voµs ~te~ pr~s ~e la tombe. Pnez ~1eu ,qu il n'ç ,VQUS oond~m~e pas ~ oo
blasp~ème; et' prie-~ votre nation de vous pard_on7" ner d'avoir' osé insulter a_insi1~ caractère ~ngla1~. • • • • • Î<',• K.PSSÇ'Tfl~ b-Ul, CI'.fOY~Nê LOUISKOSSUTHL-EDRUROLLI-NJOSîPHMAZZINI. . ' _.\.mise•t Confédéré,s, ~0\1S répQndp,_ns ~ VQ;tr_-;etpp~l! DOJ.J$ ne ~~Ufl joir o-nons pas. Unis à vous, depu1:, la foJ1dahon du -êomit.é·Europé~n, dans 1,lne comip?nauié, no? seu- .lement de foi et de tendances, mais encore d organisation·,. nous ve110.nsconstater notre union et s~rrer nos rangs au moment de l'as~aut. Co?1me e~ Février 1848, nous venons v0u~ dire:" Presents ! ·A votrè appel ~ l'organisation, nous répondons, no.n comme iridiyidus_,mais comme expression d'l!-ne volohté c"ollective, au nom d'un parti depuis lçmgtemps organisé; à VQtl~aeppel aux 11atioo.1lités,11ous ~01,1sr~ppelons notre nom:, POLOGNE; à votre_appel à l'action, nous répétons µv:c vou;,;;: " Qm, 1~ moment est yen'} p94r tous; om, au s1gw,1ldu plus fortuné ou <lu plus hardi, les morts seuls 11erépon- .dront pas, et la Po~ogqe ,Yit, c'est notre Foi, ~~ ~•!st au prochain A vemr à decerner la palme de l 1111tiati ve, soit que la mine écl;1te sur les derrières, sur les flancs 011 en face des forces ennemies." Si le parti avait oublié 1830 et 184G ;- si, dans la convulsion de 48 il avait manqué d'apercevoir, à travns les hésitations traîtreuses de chef.-;, diplomatisant chez nous à l'exemple de Lamartine, l'élan populaire ét?uffé _sous les étreintes_,hypo~rit~s-~e la doctrine- !H, ma111tenant encore, li persistait a accuser la Poloe:ne de ,suivre son exemple, et, déçue dans de récentes espérances, d'attendre que les peu• pies, ses frères, se ~entis_sent à même d'empêch~r leurs g-ouvernements de signer sur sa tomht\ la paix ù ses dépens: gu'il S" s011vienne des tressaillements spontané, de la Podolie et de l'Ukraine ot salue dans le.. peuple de la Pologne la meilleure garantie de sa ·vitalité. Oui, le peuple en Pologne répondit, dans la mesure de ses forces éparses et sans concert préalable pos!Sible, ù vo·re appel, avant de l'avoir e11tendu; comme avant que nons eussions contracté les liens <le notre solid~rité mutuelle, le parti qémocratique polou-,is organisé en ass?ci~tion, avait ,<Jéjà ?è.s so!1 ·ori.,·ine en 1835 adopte po1,1rcaractere distrnctif la ~royance de la 11ation en ses propres forces, et inscrit sur son <lrap~,lll cettt> parole de I' A ve11ir: " Par la Société Démocratique pour la Polo_gne, " 1wr La Polo,rne pour l' Il umanité." Dès lors il o • 'h . était des vôtres, et nous au1ourd u1, en nous emparant de votre appel, en le considérant comme 11ousappartenant en commun, en 1~ traduisant et _le communiquant à notre pays, nous avons le droit, au oom de la Société Démocratique Polonaise, de vous dire, non que nous vous remercions, mais que 11ousnous en applaudissons ! S,ilut ! Frères. Octobre 1855. Au nom de la Centrnlisation ' 1 •• 35, Hunter St. Brunswick Square, Londres. Démocratique Polonaise. STANISLAS WoRCELL. HlER .ET AUJOURD'HUI. Un innocent journal d'images, l' lllustrated London News, déclare que toute attaque contre l'autorité bon~partiste devrait être punie de mort. Nous traduisons textuellement ce qui suit du numéro de Samedi dernier, 20 Octobre : Le peuple anglais regarde l'empereur 'Napoléon com1:1e ayant au respect et à la déférence de to~s les mêmes droits que /Hl propre souveraine. Qu;md une bande de mécréants français \ient un pieeting dans un lieu aussi rapproché ~les côtes de France que Jersey et publie dans un journal imprimé dans cette île les plus viles et 11:?pslus abominab!es attaqu~s non seulement ctrnt?e la reine d' Angleterre, mais contre l'Empereur Napoléon, l'ami et l'allié de cette nation, n~us p_ens9nsqJ,l'il est grand temps de leur apprepdre qu'ils sont coup!!blcs .d_uhaut crime dr sédition, ~ .. , .. , Nq11~sommes ~eµreux de Sl\y.oirque les a~torités de J cri-ey ont prdonné de ,qui~ter leur ile aux fous dangereux quj ont ainsi abusé d'une hospit:ilité généreuse. Nous ne demandons pas leur déportation au port français le plus voisin, bien qu'une telle p~~ition ne soit pas (rop sévère, Leur expulsion du ten:itpire anglais suffira. S'ils tombaient aux mains des autorités françaises, la destinée de Pianori qu'ils prétendent r9garder co1pme un martyr et 1 dont la conduite ~st offerte par eux ~ l'émtJlation du monde, ne serait p{!s nt,l!l apprppriée poJ!r eux-mé.me~ ( Would be 1w inappt.opriated, one for themselves.) Voilà ce·que dit aujourd'hui l' lllustrated LondoR. Nmos. Voyons ce qu'il <lisait hier. Nous extrayons- c~ qui suit d'un ~utre numéro de ç~ jm,i-rnal, dc.1tédu Samedi, 13 Déce1nbre 1851 ; Comp~ré au despotisme de Loµis Napoléon, celui de son oncle irp.périal était la da~ceur n,iême. L'µistoire <le l'Eur9pe n'offre rien de l?areil. Pour trouve.r quelque cho~7 d'analogue,, il faut re,garder en Perse o_udans le Maroc où les têtes humaines tombent sur un signe ou sur un caprice d'un tyran irresponsa.ble dont la parole est loi et dont le plus léger accès de colère ou J'humeur peut être la mort pour des ll)illiers de créatures. Ea ce moment, 1~ F~ance est complètement au ponvoir·4e cet ~omme. Il n'y r!!ste plus 1me parcelle de liberté de p~r?le ou d'action, .et h presse est a\lssi muette sons le régime des bayonMttes que si l'imprimerie n'était _pas inventêe .... ~ai~ la Fran·ce n'est pas toute pourrie. Les grandes idées de 1789, de 1830 et de 18.48 ne sont pas mortes. Le pr~sident a trouvé comp~rativement f~cite de vaincre llls fac7 tjons orléaniste,s et légitimistes; mais son œuvre n'a fait que comm~ncer. La jeunesse de France a l'esprit _ph_1s noble que ses devanciers, et il y a: un levain dans les massés qui tôt ou tard les env1:1,hiratoutes. En attend,mt, il y a dés Républic:i.ins sincères avec lesquels il faudra compter : minorité peut-être ~ujourd'hui en France, mai~ seule minorité qui puisse devenir la majorité et être une épi.nt>au côté et un poison dans la coupe dit vainq~eur. La sincérité produit le fanatisme : il n'y a p11s besoiI?. d'être prophète pour prédire que Louis Napoléon ne fera pas exception ~ la grande règle des compensations, et que sa vie le seul obstacle au succès de milliers d'!:!spérances7 s~ra c~ntinuellement exposé~ au poignard ou à la balle de l'as~assin. A ce prix là, la couronne impé·riale, et la tog~ de César s'achètent bien cher : mais tel est le châtimen,t nécessaire de l'ambition .~ans sdrupule. (Sttch is th~ nccess(fry penalty of unscrupulous ambition.) P1.1isque l'Illustrqt(!d London News voudrait voir monter à la guillotine ceux qui attaquent M. Bonapur.t.e, la rédaction de cv journal ne den.aitelle pas, pour être logique, commencer par y monter elle-même ! OPINION DE LA PRESSE LIBRE EN ANGLETERRE SUR LE coup D'ÉTiT A JER~EY. Nous avons reçu le dernier numéro du journal l'Homme, publié Mercredi à Jersey. Il parait que les émissaires d~ Louis-Napoléon sont arrivés à leurs fins et quelques-uns des Proscrits français ont été sommairement expulsés par orrlre du gouverneur-général Love. Qu'on ne nous parle donc plus de l'hospitalité que le sol anglais offre aux exilés politiques. li est bien vrai que quand les réfugié.s sont des rois, des reii:ies, des princes ou des empereurs, ils peuvent demeuqJr tranquilles c•nAngleterre et-mêmi! comme Louis-Napoléon quand il était réfugié ici, et comme la famille d'Orléans maintenant à Claremon.t - comploter et intriguer contr~ les Gouvernements existants. Mai~ quand les Proscrits sont des Républicains le cas est différent; s'ils veulent vivre en Angleterre ils doivent s'abstenir ,le publier le•1r récriminations ou d'exprimer leurs vœux... ... ( Reynold's Newspaper, 21 Oct. 1855.) Lorsque Sir Rob_ert· Peel, à l'instigation clu chef du Cabinet, se leva dans le Parlement pour demauder l'expulsion de Victor Hugo, Kossuth et Mazzini, nous dénonçâmes cette demande comme une lâche tenta.tive faite pour apaiser les tyrans du continent, comme un outrage atroce contre l'humanité, comme un acte de faibles~e qui, s'il se fût a~compli, cüt imprimé sur le nom et sur le caractère anglais un indélébile stigmate d'infamie. Nous ne saurions aujourd'hui agir autrement que nous ne le flmes ;,.lors en dépit des hurlements, des brutalités et du délire d'un servilisme sanguinaire. La presse anglaise, nous n'hésitons pas ~ le dire, n'était jamais clescendue à une dégradation semhlable à celle où elle se trouve en ce moment. Depuis le Times jusqu'au llforning Advertiser, il n'est pas un des journa,ux quotidiens qui ne réclame le !,acrifice des exilé~ étrc~ngers pour assouvir la vengeilnre de LouisNapoléon. La lettre de M. Pyat est le prétexte et non la cause de ces honteuses et lâches criailleries. Ce n'est pas l'amour de la Reine Victoria, c'est la ërainte de Napoléon qui pousse ces feuilles prostituées ......... Qp'on satisfasse leur besoins de comfort, qu'on protége leurs intérêts, ils dénonceront Jésus et loueront Judas ; ils calomnieront Dieu et déifieront Satan ......... Si les allégations contenues en la lettre de M. Pyat sont faus~es, co.m~e 11.ous 1~ dit la prei-se venale et servile, il fallait avoir pour elles le silence du mépris, au lieu d'engager pour les combattre des scribes mercenaires ....... N'est-il pas vrai que le Times a proclamé devant le monde entier que l'homme qui, aujourd'hui, gouverne la France est un assassin nocturne, un triple parjure, un impie blasphgm~~ teur, un pill)lrd qt!i a volé la nation française et les biens des d'Orléans ? Si quelqu'un nous soupçonnait d'exagération sur ce point il n'aurait qu'à consulter le Times ge 1852; il y v~rrait que le grand journal a flétri l'usurpateur frat}çais d'épitpè;es plus dures que celles dont nous nous sommes jamais servi. Les lettres signées An Englishman, publiées p_our la première fois dans le Tim~s sont, de l'avis de bien des homn1es, une éloquente et tnomphante i.c_çq~~ii~n dei mas.sacre.S de l'assassin LouisNaroléon ........ . Nous espGroijs que le Meetins.- ( indignatio11 _ ~ee !f11)f/.' de-Jers •y ne représentait pas exactement le sentm;1ent gm anime les habitants de cette Ile, car s'il et;t était aipsi nous dés-irerious. de tout notre cœur la voir a!}nexée l,>ienvite aUJ' Etats: dè l'usurpateur français dont les JersiaJs sont , si désireux de lécher les pieds. Mais aussi lo11g-temps que Jersey appartiendra _àl' ~ngle_terre, mieu-x vaud_i:ajtvoi-icette petite Ile s'engloutir à Jama113ave.c sa cargaison de yil~ adulateurs que d'y voir viol~r 1~ droi.t §acré de l'asile. Jersey, tJoq.sle ~avons, re~f~r!J)e µne cert;i.ine 11uantit~ dtl vieu~ d~bauchés, usés, impuissants, vils support~ d,es cours-, et daus ces restes décrépits d~ .valets, la bas~.Çll~~- lation qu'ils appellent loyalty est devenue une seconde natqre. En Angleterr,e il$ trouveraient peu de gen:Squi rpulus$,ent syippathiser avec eµx dan~ leurs dénonciations fr~- ,1:1étiqu~scontre les exilés. Si les choses en venaient à c~ poiut, nous s,qmmes certains que la grande majorL~~d!! l~ Nation aimer:ait mieu~ sacrifier l'alliance françai)~ que d~ livrer les exilés ~ la rage du tigre impérial q1,1i a soif de le:u~sang. Nous pouvons dire aux pq>scrits qu'ils D!Jsont pa• en s~ret~ à Jersey. On médite contr:eux U}} cqup d~ main qui les livrerait à l'usurpateur frança1s. Oi:ipeut gsi,t;i~ une' nuit les ,saisir dans leurs lits e,t le~ embarq_uer pour l!l Francç, et les JersiilÎS seraient saîisfaits 'd'avoir f,ait le coup le plus habile du monde sans souci de l'infamie donf • les co1,1yriraitun r:;ri.m~que rien 1~esaur/li;t c,xpier. Nou~ ppturions !ln çlire davantage sur ce point, m(lis ppµr le &!l" ge un ~ot'suffit et nous suppli;m~ les exilés df! ne p~~ ç.édaigt}er notr!J prudent avert1s~ement .......... . (R,eynold'~ l'yewspaper, 21 Oct9~re .. 1~55.) •••••••••••• 1 •••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• Le correspondant pi_trisiendu , Times, ~ous l'iµspiqitjon s:,.us doute de ses supl'rieurs de Printing-Ho4se-Squ~re, demande avec une rage frénêtiqu~ si on devrait accuçilli; dan~ ee. pan des hoiµmes q.ui prêchent le régicide ? Si les Rois ou les E"1pereurs sont traî~res, menteurs et ns~a~~ius, comment peuvent-ils se plaindre qu'on l~s tr~itç COI11m~ ils traitent les /lUtres ? Un homme dont l'infamie sans égale so~levait, il y a p~u <l'apnéçs, l'indignat,ion d!l Tir mes, à ce point qu'il le flétrissait et le décl?,rait "félqn, hors 111- loi dp l'Europe"; ce_t homme arrive au/Cpéril~ d'qn tr~ne pi,.r d!_!sl}SSa$sinats innombraplcs, pir des crir mes énormes et est maintenant l'allié de cc pay,s. ;Le noJV . de cet homme est Louis-N a,poléon ~onapa~·tc ; Il}.~!~ dans l'esprit <tu TimP.s, ce n'est' plus •:_le félon hor~ l!!,loi;" ceux qui osent con~ervcr aujourd'hui l'opjt:1i.•némis~ il y a envi.rqn quatre 11nspar cp j,ournal sont ~ leur t9ur violemment dénoncés dat)s ses colonnes ! Le ,Times ne c,roit pa~ à la 13tabilité politique, et s'~tonne que tout le mon~~ n'adopte paii ~on changement d'idée ~µr \e car(lctère gç Louiii Napoléon. Je croiii fermement qu~ les directeur,f du Times seraient bien heureux fils po11vaie1Jt cffllc9r ou faire oublier tout ce qui a paru dans leurs colo1p1c~ immé~iatement après le coup d'état de Bonapartj!, ......... ............. Maint~nant le 1'irµes dit: " ~•Emper~ur Loui~ Napoléon, avec une magnanimité qui l'honore, lpin d, del)1,inder la suppressioi:i de la lettre de M. Félix Pyat, a ~xprimé le désir qu·elle obtîqt la p~us grapd,e publicité." Quelle bonté de Louis Napoléon ! Si 1_!1 lettre .eu question est, comme la qualifie le grand journal, une " insultante familiarité" envers la reine ; après avoir tramé la destru~tion de notre arm6e, l'~nnihilation de notre prestige coqune pouvoir milit~irf, il' cherche à laisser r~- pandre le ridicule et le mépris sur son h~te d'hier, l.?treinf Victoria. Je désire qu'elie se félicite. d'un pareil amj e~ allié. Mais Louis Napolton a un autre motif plus sérieu~ pour donnçr de la publicité ~ la lettre dont il s'agit. Il ne peut être trjlnquille sur son trôn\l sanglant tant que Jps grandes et illustres victimes de sa monstrueuse scélé~a- . tesse seront c:n liberté, au~.si près dµ siége de son pouvqu, tant qq.'eiles ·ne seront p11,senchaînées d~ns les marais pestilentiels de l~ Sibérie impériale - Cayenne. • (Idem.) L'expulsion brutale exercée contre nos amis ne change ,bsolument rien à la rédactiqn µi ~ l'administration de c~ jou;rnal. Malgré la faveur dont les a honorés l'autorité militaire, au mépris des lib.ertés de cet~e île qui n'esi pas, que no_u~ sachions, encore en état de siége, leur conçours entier reste acquis quand m~me à l'œuvre à laquelle ils se ~ont dévoués. . Nos mesures sont prises pour continuer, avec une activité nouvelle, ici même ou ailleurs si cela.de':ient néceJsaire, cette feuille-propagande et protestation permanente contr~ le crime trio~phant et les l~che~~squi font sa se1,1le foret:. Les admil!istrateurs_du journ1!,l l'Homm(', BONNET-DUVERDIER.-SàNDon. T_ELEKI. - • iENo SWit}TOSJ,AWSKI. P. S. A l'avenir, toutes les communièations concernant la Rédaction ou l'Administration devront être- adressées à M. BoNNET-DUVER.DlER, 19, Dorset Street, Bureau de l'Imprimerie Universel~e. • ' VARIÉTÉS. LA, RÉFOll,ME FRANÇAISE. 1521.-1526. L'éloquent professeur du Collége de France dont le Coup d'Etat a brisé la ch~ire, le ~ava~t his(ç,rien de 1_1ot,eg-.r~ncleRévolpt1on, ~.hcbe-let
. -,L'Ho1,•1t.1.Eti--ilie1~c1Qetli, ~4:-0cïobi~e J.8~li. rpoursuit, ayec une -ardeur et une Terve. toutes -juvéniles, l'œu vre de toute sa vie : -L'Histoire vraiment nationale de la France. J\près son beau travail 1..urla ,Renaissance, .il :vient de publier un volume sur la Rifomue, qui sera bientôt suivie . de , l'Histoire des Guerres . de -Religion. Puisse la Fr.ance,, profitant ·des -loisirs que; le crime lui· impose, méditer avec fruit ces études fécondes, et s'inspirant des luttes héroïques de nos pères. y puiser le courage •nécessaire , pour· les -combatsqui se préparent ! Chaque fois g11e, dans lo. suite ·de mes trnvanx, je re- -viens à cette grande histoire populaire des premier réveils de la liberté, j'y retrouve une fraicheur d'aurore et cle ·printemps, une sève vivifiante et toutes les senteurs des herbes des Alpes. 'Sento l'artra mir, a,i,tica! ... Ceci n'est point un vain rapprochement. Le paysage ·des Alpes, qui nous donne toujours un sentiment si vif ·des libertés de ! 'âme, avec le souvenir de leur grande ·ré\·olution, eri t~st la vraie figure ; c'est elle-mêr»e sous -forme visible. Ces mots en sont la colosssle histoire. J'en eus l'intuition lorsque, jeune, ignoTant, je suivis pour le première fois cas routes sacrées~ lorsqut:, après ·une loflgue nuit passée ùans les basses vallées, trem.f'é du morfondant brouillard, 'je vis, ·deux heures avant l'.aurore, ·les Alpes déjà -roses dans l'azur nu matin. Je ne connaissais guère l'histoire de ces contrées, ni celle de la liberté suisse, ni celle des saints et des martyrs qui tra,·ersèrent ces routes, ni le llid des Vaudois, l'i ■ comparable fleur qui se cache aux t'idurces ·du ·Po. Je n'en scntii; pas moins "dès lors ce que j'ai mieu-x cot1nu-depuis, et trouvé Be plus en plus vrni : c'est l'autel commun de l'Europe. Telle'la nature, tel l'hommt. ·-.nn'y a point là de molle poésie. Nul mysticisme. 'L'austère vigueur et la 111aintr.té de la raison. • Ces vierges de· lumière, qui nous ilonnent'le jour quan·11 le ciel môme est sombre encore dans son a:iur d'acier, elles ne réjouissent pas seuleme11t les yeux fatig•1és d 'in- ~omnie, elles avivent le cœnr, lui parl .. nt d'espérance, de foi ùuus ln justice, le Tetret1?pent de force virile et de forme T(;solution. Lems glaciers bienfaieants, aans leur austérité· terrible, qui donnent· à -n~:urope les eaux ot la fécondité, 'lui vèrsent e'n mê:nc·tempa la force morale. Cé n t'es't•ps.s le ·ciel que regarde ·au reveil le pauvre -lahoureu·r de ·Savoie, •ni le •fi'èvreux marin de; Gêues, ni l'ouvrier de· Lyon dans ses rues noires. De toutes parts, cc sent les Alpes qu'ils regardent d'abord: ces monts consolateurs qui, bien avant le jour, les déih'rent des mauvais so11ges, et disent au captif: '' 1\1 vas voir encore le ~oleil. '-' • Lc·mot Vaud.ois, au moyen âge, veut dire libre chrétien d~gagront le chtistianit!mc de tout dogme mystiqué, 'de toute funtse poésie l6gendaire, de tout culte superstitieux. Ce qui fut effort pour l'Europe, critiqua voulue et raisonnée, était là. de :!OÎ-même, fruit natnrel et primitif du sol. Il ne:faut pas, comme font trop les historiens protestants, ôter o. cette tribu uuique 'de~'Vaudois son originalité t:t sa grâce d'enfance. Arrière la critique! Arrière l'héroïsme ! Ne calvinisons pas cette· histoire. Ecartons et les dogmes qu'ils reçurent au seizième siècle, et leurs trente-trois guerres protestantes. Cette épopée de !'Israël d~s Alpes se colore d'un 'esprit étrattger aux premiers Vaudois. • La naturn, dans ces monts sév~res, est si grande, elle s'impose de si hant; qu'e"f\,~anéautit tout, sauf la raison, la \'éritf. Tout temple est petit, ritlicule, ,levant ce pro"digicux temple fait de la main de Dieu. Toute po.ésie, tout roma11, e~t là à rune épreuve. Le ,·oy:i.geur qui y passe en courant, sous sou prisme cl ·artiste, y verra mille menuougos. Mai&l'homme qui y reste en toute saison participe à l'austérité -ùc la contrée, est raisonnable, vrai et grave. Si le christianisme est tout entier dans un sentiment doux et. pur, une fraternité série.use, .une grande charité mutuelle, ce petit pe,uple fut vraiment une admira-hie idylle chrétienne. Mais .nul n'eut moins dP.dogme. La légende chrétienne, acceptée d'eux docilement, ne semble pas avoir eu grande place en ces Ames, moins d.ominées par la. tradition que par la nature qui ne change pas. Deux choses y furént, dans une lutte harmonique et douce, à_pei11èperceptible; un chri~tianisme peu théologique ignorant, Bi l'on veut, innocent comme la nature; et, dessous,. un élément ,qui ose à peine se produire, le doux génie de la contrée, les fées ( ou les tantines), qui flottent dans les fleurs innombrables ou dans la brume du matin. .Anciens esprits païens ,qui ne sont,pas bien·sllrs d'être soufferts, eUes peuvent s'évanouir toujours et dire: "Par.don! mais i1ous n'existons pas." Ainsi, en grande modestie, ces fées légères sont. le so11rire àe la sérieuse vallée. Oh! sérieu,~ ! Un Dieu si grand paraît là-haut nu gig1tntcsque autel <les Alpes! Nul teD)ple ne tiendrait devant lui. Les seules églises qu'il souffre, ce sont, d'humbles arbres fruitiers, des plantes salutaires et la petite architecture <leslieurs. Les fées s."ycachent, et il ferme les_.yeux. Aimable cor~pai.sion de cc grand Dieu terrible pour la vie timide et tremblante ! Alliance. touchante des religions de l'âme avec l'àme de la natur.e ! Le dogme qni -seul au fonù fait nne religion du chris-- tia~ismc, le dogmè du salut par l'unique foi au Christ qu'ils re.Çurent au- seizième siècle, paraît très:peu vaudois. .Ces simples travailleurs mettaient, au contraire, le salut dans les œuvru et dans le travail. Cet ·llxiome eat -d'~ux : "Travailler, c'est prier." Ils ont tenu _lenrs âmes dans cet état moyen, modeste, des charmante!< montagnes intermédiaires qu'ils cultivent entre la grande plaine piémontaise, et les gé.i.nts sublimes qui, vers l'oue.:it, les surveille.nt et les tiennent sous leur froid rega.r<l. D n'y a pas là à rêver. Dès que les neiges diminuent là-haut, il faut en profiter, labo11rer sous les vignes. L'.hiver viendra de bonue heure. Et, si la plaine catholique peut d'une p:irt troubler leurs travaux, leurs grands voisins neigeux out leurs rigueurs aussi, et parfois, "bien avant la saison, u11s?uffle impitoyable. Le vrai symbole de la communauté,· c'est. cette plante des Alpes ,qu'ils,-ont si bien nommée la petite frileuse (freidouline ), qui i,;emble regarder aux glac-icrs, compter peu sur l'été, se· tenir réservée, timide et prête à s·e fermer toujours. . • Vertu '-'ll~iq.ue tét' sirigulièrt- de l 'inùoceuce ! Au milieu de ces craintes, -sùbsistait dans leur vie, comme dans leurs ;vieux chants, une sérénité-singnlière, et on la retrouve ùans les .vers de leurs derniers enfants. La petite église vaudoise y 1igu-re comme la colombe qui sait trouver son grain dans le rocher : "-Heureuse, heureuse colombelle !" Heureuse en effet, et. plei-ne de sujets de conten-temcnts. ! Que lui. manqne-t-il donc? Dès,1200, persécutée, brfilée. En 14001 • .forcée dans ses montagnes, elle fuit dal'ls les neiges en plein hiver, et quatre-vingts enfants y sont gelés dans leur berceau. En 1488, nouvelles victimes humaines.; je ne sais c_ombien de familles ( d(?nt quatre cents enfants ) étouffées dans une caverne. Le seizième siècle ne sera qu'une boucherie. Mais, n'anticipons pas. Dans tout cela, nulle résistance. Un respect infini pour leurs sP.igneurs, pour leur maitre et bourreau, le duc de Savoie. ' Cette terrible éducation :par le martyre leur nndait naturelle une vie de pureté extraordinaire, ·dans une étonnante fraternité. L'égalité de misère, de péril, faisait l'égalité d'esprit. Dieu le même pour tous . .Tous saints et tous apôtres de leur simple credo. Ils s'enseignaient les .uns les autres, les femmes même, les filles et les enfants. Ils n'avaient point de prêtres. Ce ne fut qu'à. la longue, lorsque la pcrsècntion .~tlt,plus cruelle, que 4uelques hommes· se réservèrent et furent mis à part pour la mort. Oil les -appelait barbes ( c'est-à-âire oncles), d'un petit 110w careusaut de famille. Comme leur ·martyre était certain, ils n'y associaient perso1me, et ne se mariaient pas. Quelques-uns ~migraient, et s'en allaient en Lombardie, en France et sur le Rhin, la -balle sur l'épaule, mettant ec. dessus je ue sais quelle denrée de colportage, et dtssous la denrée de Dillu, j Ils eurent influence aux douzième et treizième 11ièclee dir~ctement par la prédication ; depuis, fort indirecte, comme exemple, comme type dn christianisme le plus pur et le moins loin de la raison. L'effort perfide qu'on fit plus tard pout faire nommer Viiudois les sorciers ne clouna te change à personne. Lorsqu'au quinzième siècle l'inquisiteur d'Arras dit : "Le tiers du monde est Vaudois," Ôn comprit qu'il fallait entendre: raisonnable.et libre chrétien. Toutes autres sont les sources du protestantisme suisse, réforme politique et morale, né~ d'une réaction co~tre l'orgie des guerres mercenaires, sortie des cœurs honnêtes et du cœur d'uu héros, Zuingli. Autres lE:ssources de la réforme allemande, qui, dans le bon sens magnanime de -Luther, ·n'en garda pas moins une forte peute au mysticisme. Celle de la France, coinme on ·a ,vw, eut sa principale source dans les grandes et cruelles circonstauces de 152 l, quand nos populations du Nord, délaissées sans défen:,e par le roi, levèrent les mains, les yeu,x au ciel. Nos ouvriers en laine, tisseurs, cardeurs-de Meaux, prêchèrent, lurent, chantèrent aux marchés pour leurs frèn~s encore plus malheureux, les pay?ans fugitifs que les horribles ravages ·de l'armét! impériale faisaient fuir jusqu'eu Brie, comme' un pauvre troupeau sans berger et sans chic.u. J.. MICHHLE!. AUX .RÉPUBLICAINS SOCIALISTES RRAN.ÇA.IS ' Résirlant à Londr.e&.. Le Comité international prie toas les ,R~publicains 1ra~çais (proscnts ou nou proscrits) résidant à J..g11Ürl'S, de 11erendre à la réunion ql1i aurl' lieu ·Pcnd-redi pro- • clu::in, 26 du courant, à 8 heures du :Joir, 25, Rathbo,_1c Place. •Pour le Comité internationu1, :FONTAINE. A. TA.LANDIER. A 10.NDR.ES, Dép8t e!:~~;:, d 0~;:~rna'. au M. ·Stanislas, 10, Greek Strc?t, Soho, librairie polon:iisc. . . M. Philippe, 2S, Greek Street, ·Soho, Pharmacie frAAçaise. M. Holyvake, 1f7, Fleet -Street. 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