:-Hec· Fknchi et Vanicelli, ·du dépouillement··des -votts·; son nom se répl!tHit bien souvent. Vauice1li, qui appartenait au parti des' Grégotien8, pi- ;}issait et tournait ses regards vers Lambru-scbirii ; 'Fieschi . .riait. sous cape et se frottait les mains. -MastaYfut--aai~i'd'un tremblement ·ne"e.ux, tcl qu'il·ne-pouvait plus se tenir-debout. Ses<amis·furcnt obligés-de le porter presqu'évanoui j11squ'à son-siège et <A.madt escendant-du aicu prit sa place à l'autel. . C'était Fieschi.4ui li!a'it les vote~ i'l° hante voix. Quand il t>Ut nommé Mastaï pour la trente-troisième fois, ce qui faisai; l'tilcction accomplie, .A.matt1eput se contenir davantage et expri~a sa joie pitr unjuron tel que jamais le sanc- ··tuaire n'e_oavait entendu de pareil de la bouche d'un Prince de l'Eglise. Uu bravo suivi de battement de mains ré- ' pondit à 'Ce juron de l'autre côté 'de la porte. C'était :Mica ra qui ne -pouvant résister à son impatience était sort! de son lit et soutenu par ·le capucin qui le serv11.its'était : trainé jusqtte là pour ei.pionner. SOr désormailSlie la réus- . site de aôn intrigue il dit: ,. Le Génois est gobé à la fin, " '. et retourna se coucher. Lambru11chini et les siens rougissaient et pâlissaient . tour à tour pendant 'iue l'opposition tout ontière s'aban - donnait à une joie immodérée; si bien que les trois Car. -dinaux ch~rgés du t:lépouillement des voteii curent beau- • co11pde peine ~ finir leur tâche. " Le Pape est fait "criaient les Cardiaaux.; et ils descendaient, de leurs stalles, co11rant tlans la chapelle, s'em- •brassant entre eux, embrassant les Scrutinatori qui restaient à l'autel. En voyant ces hommes, déjà vieux pour la plupart, avec leur costume, en }JaTeillieu, sauter, ••crier, battre des-mains, ou se serait cru à an' vrai bal rbasqué, à une orgie. ou à un hôpital· de fous. Au milieu ..du· vacarme, les insultes à-fombrusc11ini surgissaient fré- , quentes ; •c'étaient· ceux qui l'avaient le ·plus courtisé, ceux-mêmes qui venaient de voter pour lui, -iui· se sachant mainteuant. délivr~s de son autorit~, Je--raillaient le plus cruellement pour se rapprocher· du parti vainqueur. -Les uns -se contentaient de le r~garder• d'un air 1>rovocateur 1 d'autres lui criaient à la. face ; "· Sic tratuil glor.ia "·mundi - Jupiter_ P.luvius f'Bt chassé de l'OJympc, nous· .... allons avoir du beau temp~ - 'Mgr. le Cardinal fera '." bien· de ·cha.nger de climat, celui rle Rome devient dan- • 11 gercux-Retournez à Gênes aux écuries de votre famille, •• nous payeron~ le voyage ...... " Tcllrs étaient les plaisanteries du Sacré Collège f}UÏ fêtait bien plus la chûte d'un ennemi que l'exaltirtion d'un 1 gouveau Pape 'A.u milieu de cette avalanche d'insultes Lambruschini - gardà quelque temps on maintien digne et silencieux, puis ••pouss~· à bout- il dit d'un· ton sévère:·" Mgrs.- les' Car- • •dinaux,je vous rapelle à la:.pudeur." Ce•j>lagia.tlie fit qu'n.ccroitre l'exaspération. 11 Qui êtes vous, s'écrièrent les autre~ cardinaux, ponr nous rappeler ~ la 1mdiur? Vous c,oycz-vous encore notre supérieur ? Oubliu-vous qt1e \'.OUS avez cessé d'être le maître? " ·Et le vacarme recorumençait de plus belle. Perdant 'enfin toute ·patience, l'ex-secrétair'e 'd!i:tat, ne put s'empêcher de s'écriér : .. Je croyais noir affaire à •• des Cardinaux, je vois que je mc-·suis trompé et que 11 je suis entouré d'enfants «e co1lège." ._ u Si nous " sommes . dl!s enfanu~ reprirent les autres, nous avons " su, du n1oins, nous débarrasser du pédagogue, et c'est " nous à pt~sent qui tenons le fouet." Durant le· Co11cla,·e, chaque Cardinal est aessis sous une c:spèct do dds qu'on $-ppelle baldachino, afin de montrer que la souvcrainet~ se ..partage entre tous. Dès ,'lue le,Pape est nommé, oha_queCardinal, au l1toye11d'un : ressort, abat son baldachi'no. de manière que l'élu. seul en reste couvert. Dans la. confusion qui eut lieu, ·Lainbrnacllini oub1i11ce tlétail. Ce furent de nouvelle-s insultes : " A bas le .'bal- " dachfoo ! criait-on en chœur ; il n'y a. qu'un Pape ici. • " Est;.ce l\i1'on se .,refuserait à le rec01maitre '? Aurions- . { •• ' " nous affaire à un anti-Pape ? " - Le Cardinal, se reptochant son oublj, ~e hâta de faire jouer le ressort. Dès Je nroment où: Mastaï fut assuré de· son élection, il se laissa tomber -à genoux en serrànt sa tête entre ses mains; il-re:s.tadans cette pose immobile comme uu cadavre, tant qui dura la scène· scandaleuse que nous avons essa-yé de décrire. Etait-ce <!motionvraie, êtait-ee calcul'? Nous ne saurions le dire. :Peut-être fut~il pris d'une at- .t~que ,l'épilepsie, peut-être· voulut-il ~e ·donner ·1eplaisir 'de l'humiliation ·de celui qu'il avait vaill'CU. ''Faible1se de corps <lans un cas, faiblesse . d'esprit dans l'v.utre : les deux sont dans la nature 'de l'homme. 'Il est certain que, d'un .mot, il pouvait mettre tin à ·ce désordre hon'teux, et qu'il ie tut. Quanà on vint }yi fatre connaître -ofllciellernent le résultat du scrutin, l't,lui demalider sa réponse, ff leva pour la· prt!mière fois la tête, et fixant les yèux au plafond ·comme q~elqù'un qui è'herche une inspiration d'en haut, il réponcl\t au' ·bout d·'une seconde·: " Fiat~volunta.~tua," et .s'assit à· s:i place qui désormais était un trône. 1 On sait· que· les Papes changent de nom. Lorsqu'on lui demanda quel était celui qu'il ,·oulait prendre, il r'fpondit sans hésiter celui de Pie et àjouta d'une ·voix très intelligible quoique ~mue: " C'est Pie VII qui nous a mis sur " la voix du pontificat, comme c'est le Saint-E~prit qui 11ous.y :t porté. " C'était tout bonnement dire aux: Cardinaux _quil'avaient élu qu'il ne leur devait aucune recennaissance. Ceux-ci se regardèrent entr'eu~. On proctda à l'Adoratiori, car Rome, ~ui dit avoir détruit l'idolâtrie adore le8 hommes qu'elle fait Papes. Ce sont les Cardinaux qui dc,ivent les premiers adorer celui qu'ils ont élu : Enseignement pour· eux, c'est dire : vous avez un maltre,-exemple pour les autres duxquel1 ils disent par là: noue avons créé un D:eu . Le Rituel romain appelle son Pape le Dieu tn terre. Le Dieu des Cieux doit en .toute circonetance lui céder la place. On commence à, ~•n1tater cette sacril~gc asurpation par la première cérimonie qui suit l'élection. Le nau•eau Pape est porté sur !'autel et assis à la place du Seignf'llr. 'ReTHu des .habite dt u 11ot1velledig1iité1 Ma,taï s'as5it sur l'autel de la chapelle pour y ~tre aderé par ceux qui une heure a.v-ant étaient. ses collègues. Ils passaient de~ vant lui. successivement et se prosternaient à ses pieds de. mandant -sa bénédiction et la perroiilsion de l'embrasser car c'est par des embrassements que finit l'adoration ; chaque Cardin1tl a le droit cle baiser le corps du Pape eu plusieuts endr.oits : aux pieds, aux genoux, aux mains, au~ ~paules, etc. • Cette c~rémonie terminfe, on 1'-entendit pour remettre ~u jour suivaüt it:a proclamation du nouveau souverain, afin de prerîôn"j'llsq·ué là 1les mesures nEcess·aire, à assurer la tranquillité publique <lans une pareille circonstance, car la -peur d'une révolution préoccupait les Cardinaux.· Cependant le bruit de la chapelle anit fait connaître à la dome11tic.it~du Conclave, qui se trouvait dans les salles ,·oisines, que !e Pape était ~lu. Quoiqu'on ne sot pas encore son nom, on se hâta de r~pandre au dehors ce qu'on savait, pendant que les Cardinaux procédaient à l'ador1&tiàn, la viile Hait informée qu'un nouveau maitre ve11ait'·d'être uommé, et le! opinions se partageaient en t!- chant de deviner quel devait être ce maitre. C'eat ,}'usage à Rome de fair~ confectionner. du:rant le Gonclave trois cot1tume•8ile ,Pape, de trois tailles différentes, comme ou fait pour les militaires, Le Conclave avait -duré· si peu cette fois que les, trois• costumes n'étaient pas encore finis.; •-on fut obligé de les envoyer demander au tailleur, et 011 recommanda partic.ulièrement de ·ntter l'eu- .voi du costume-de petite. taill~. Nous ne sa-vous si ce Jut une errf!nr, car Mastaî est .d'une taille mo.,·enne, ou si .l'cin ,oulut par là mieux cacher 110n élection. Quoiqu'il en soit, cette èircoustance persuada généralement à la ville que l'élu.était le Cardinal Giui, qui était effecti~ement de petite taille; ·Gi~zi appartènàit à l'opposition, ùu parti des mêcontents ·; il ne s'était point c~ché pour blâmer le .dern.ier gouvernement. Pcs romanciers politiques qui l'avaieot connu pE!rsonnfl1lernentétaien( piarti~ de là pour en fàire une espèce de C-ir,Hn~lphénomène. Cette réputation, trèa imméritée d,1·reste, 6.t accueillir favorablement le bruit de son élection. On :y,v~yait uraeesp~ce de satisfaction accordée à ·l'opinion publique; des· maisons furent illuminées pendant la soirée; on envoya m@meun courrier à Ceecano ville natale du Cardinal, pour annoncer son élection à 83 -famille. Il existe à Rome une étrange coutume. Quand un CarcHnalest nommé. Pape, set domntiqu~s suivis de leurs ami, et de ceux de la population qui :veulent participer Il ]a fête envah~ssent se11appartemen~s, les caves, les écuries, prennent .ce qu'ils veulent, mangent et boivent ce qu'ils peuvent, et détruisent ce qui reste. ·C'est un vrai pillage .que -l'élu évite quelquefois. en payant ,,une forte rançon avec l'argent de l'Etat. Mais pour cela, il faut vraiment être Pape ; et Gizzi ne l!était pas •quand on ·voulut le considérer comme tel et Je traiter en con5équcnce. SP.s mais1ms furent parfaitement dé\'afüées à Ilomc et à Ceccauo. de manière qu'en sortant dn Conclave le pauvre Car. dir,al se trouva sans Tiare et sans meubles. Il aurait t'tt droit à <les clommages intérêt, contre ·ses ,panégyristes, cnr ce n'était pas sa faute s'il passait pour ;libéral. ,Les nouvelles de se qui se pas-sait-dans .la ville P.Trivnieut au ·conclave et oo assure q11eMas taï en fut tr,·!l peiué car le!i fêtf'ti que l'on Jaisait en l'hounenr de ]'élection supposée faisaient -craindre pour lui -même, un accueil froid et pire pcut-'être. Sa vanité en était alarm~e. " Que Il \·cmt-ils aire demain, ·'Sedem,rndait-ïl à lui..m.ênie, lors- " qu'ils sa1iront qne c'est moi qui -suis Pape, au lien de "leHr Gizzi ! " Du reste il était,trop fier <lesou élé.vation pour n'en pas Hre ·jaloux, et il semblait qu '.011 lui ;.enlev11,it quelque chose quan,1 on regardait nn autre comui.e:P.ape. Ou dit qu'il propos~ de faire afficher,-dan$:la soirée, quelques lignes pour annoncer s-0nélection. •Tous les Cardinaux f'opposèrent ,\ cette idée, non -seulement:parcequ'dle était contraire aux usages de la teo~r, màis enc;ore.parceque, counaisilant le grand mou\'emellt que 'les .irnl'Îêl ~s secrètes se donnaient âepuis qu'on savait que le J)Kpc était élu, ils craignaient de précipiter u11e el!plosion. Mastaï en fut très contrarié, et IQrSqile,-minuit ,-;onnant, il eutcndit encore crier autour <lu·Concls:,e·: J1ii·e ,Oiz ;:i / il ne put :y-tenir plus longtemps. :Il appela son eccrétaire et lui. fit écrire rie petits bi'lets à plnsienrs de :ieR nmis pour leur faire savoir·qn'il·était Pape. ~ne dépêche fut expédiée, la m~me ntiit, à Sy-famille, à Siuigaglia. Dans une réunion qui avait lieu ce soir là et dans la- -quelle, comm~ partout, on -discutait à piopos ae l'élcctiou, les opinions Haient _partagées ; mais le 11luagrand noroùre Jouteuait que c'était Gizzi qui avait été éh1. On faisait des parii comme au't courses. A une heure tlu matin, on entend un cavalier s'arrêter à la porte ,de la r.uf", un dragon monte et demande à parler au maitre de la mai~Jn 11.uq~elil remet une lettre. Celui-ci la parcourt, et la mettant dans sa poche : "Messieurs," d-it-il à cen:t qui l'envi, onnaient, "je ne ,puis plus p11rier,ear :à pr~sc11tje • • p " " E • " n • .l Q • sais qui est ape. - ,t qui . ., .... \\lm couc r ......... • répète-t-on en chœur. -" Le Cardinal ,Evêque d' Imola, Jean-Marie Mastaï.''-"C'est impossibl~," dirent quelques-uns de ceux qui avaient perd11 lenrs gagPmt-8,- " C'est si bien possible que cela est," -répliqua •le maitre de la maison. "Vous pouvez littendre à demain pour vous "en assurer ;_pour mon compte, je vais me coucher, car " on m'écrit tl'aller demain, de gratid mati!), pré~enter ·" n1es•hommages à notre nouveau Eouveraiu." FIN DU •CHAPIT!lF.. 1 \ • LONDRES Dép6t et V!'ute .du Jo1m1~! a11 ·1._ , • numéro, eheit : , - ' . M. Stanislas, 10, Greek Street, Soho, librairie po!o1pise. • M. Phiii)>pe, 23, Greek S:reet, Soho, Ph11rmocieiraaçi:i ·-0. M. Holyvllke, 147, .p;~et StreEt. •. MAISON. DE·COMMISSION pruaence f_t. sa cffio?naissadncdees adff'~tireàsst ~1: 0 \~t!~.an.ntage d'unir l'élég~nce, la légert~ et 1~ 1 'f' ·r,O'NSIGNATION une .garantie -su sante e sa con m e ve- 1 11 t fi " ~ d 1 't t ~ .,., .• . . . . • . Jt!~ seme es son xccs ave.., u lll un e ne en plâtre, en cite, en mutic et en géh1;n,~ ~ur n11turemorte ou vivante. Il moule aus,i les ornement.a, les ttatll~~ et fournit des ipr~uves à un prix modfrf.-20, 1).-,u_ atrtet, St.-H,Jier, . . . . mr pour les pers?nnes qm v?u~ront bien le Jai11 sent aucune :-u1péritnéi à l'intérieur ni à l'nP. DEGHIN,·négoc1a11tà St.~Héher (île de charier de leurs mtérê.ts. (1.,er,re Ji:auco). térienr. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la Jcrscy),.;60;u,per Don street, a:gent et re. ------------------ Ko!hlité de la cha111,sure. présentant 'de plus de ·cinquante maisons ào. Eo·ouARBDlf.l f ---------------- uorablE;s de France, Belgique, Suis:.e, Italie, A LA ItÉCIPROCITÉ. ··Prusse, Suède, Allemagne,· etc., a l'honneur PROSCRIT I;t:\UEN, ,,, :~'in~ormer lIM. l~s !1égo~iants, armateurs, . WAIIRI & Cie., TAILLEURS, 1 fabt,eants t't comm1ss1onna1resde tous pays, Donne des leçons de bnttue italieune. Ch d v d M · H · l 1u'il · se.-ohargc 'de la vente .po.r commission La l\fotte.Jlousse, La Motte Street, 4-f.,St.}Hlicr. aux- e--l' Oil ~- - sat~on) ernze y, iro- • • ] , d ----------------- 1,runeur ( u1sse • ou cons1guat1on 11e toutes esp1::ces e msr- 18, PHIUPs STllst:T, H.-ntLi~a, ,east:Y'. --ébaud is~. ,. , . GUAY proS<:rit d~ 2 DC~emb~e, fair.cur # ·~ ·La cw~fi~ce qu tl s.est acqntse_dans_,cette ,de DOTTES sans -couture, pour A [ PHONS"' moulenr eu plitrt, se charge ,ile, depuis vingt aunées, par s0n travad, sa hommes-et pour dames. - Ce gen~ de chaus:rure • J r,, de toute espèce de moul11g~ A.PPEL·par r,UTEL TAILLEUR DE ~A&is, \...T profeHe11rde eoupe. i:l, Belmont Road, St.-Hélicr, Jeney. à VIS.· EPOUARD COLLET, Réfttgié p()!itiq.ue, artiste peintre, Donne des leçons de peinture et ,te dessin Figur~, paysa~e, fleurs, et dessin linéaire• :1o·ssuTH,LEDRU ROLLI■: & ■AIII • ' Prix : ld. (2 sous) l'exompl,ùre. - Le 100, 4sh. (5 fr.)
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==