,'Ce cauchemar, retrouve sa voix pour répondre par , un écho tonnant à la voix .de. la France. républi- . came. C'esit ainsi que les tendances ·générales de notré époque ont été momentanément modifiées par les -espérances suscitées par la:guerre. Mais ·cette ,nuée ,,d'illusions s'~st-<lissipée:lés P~!•pl~_se-fé,·eill~nt du , cauchemar, les hommes redeviennent eux-memes. Aide-toi, le-cieZ.t~aider.a /.C'est encore lâ dt:vise ,;du Continen~. -L. Kossurn. . . ' . ; A JERSEY. Nous· venons de traverser. unè semaine ·do •véri- ;--tahle êqu~noxe politiquf'. ~ en,ts et mâr'ées nous --ont assailli : la tempête a fait rage! . . Pendant trois jours les·mur~illes dé Sàint-Hélier ont été constellées d'affièhes fa.rieuses, triste bla- , son! des .bultetim1-placards, truffés d'injures, èn:it , été distribués à domicile, ;par milliers èt dans les tleux lankuès; tous les clubs ont tenu séancé plé- -uière, et ces colères épitrsés, --organiséeset ralliées -.se sont enfin données rendez-vous én ,un meetiugmonstre. • Là, sous la présidenee·du Connétable (~aire de -la ville), on a prononcé, contre nous. des-harangues : à ce point indignées et formidâbles que les rostres : latins du_temps de Cicéron en pourraient· être ia- ·loux : l'éloquence n'avait ·-pas mieux fait da.as la ,conspiration de Catilina-! .-..Quel était donc le crime, et pourquoi toutes ·cés •violences cont.re'lliie feuille chétive ·qu'avaient, ici, .•jetée les vents-de l'exil? S!était-elle métamorphosée, du .soir au niatin, -en navire de guerre armé <lè corsaires cuisiniers ou,valets de chambre, comme :oe fameux bâtiment ,de,Boulogne qui, :parti de la •côi~ anglaise, portait il y a quinze -ans, M. Bona- : .parte, s.a conspiration, ses appétits et son àigle? • :A.vait-ëlle ~attu Je tappel d!une • invasion,éomme Jffl ::.1781, et-livré ·,la gr-ande placè des 'Etats, où rayonne Je roi-probl~mc, aux cohortes étrangères ? M·9n•Dieu,. non. Lé journal ;·répt.Jilicain, ,:évolit· -tionnairt, ·socialiste, qu'on-appèll_e l' Hommé avait publié, sur la foi de la Hberté britannique, et trois semaines· aptès unè ·publique lecture faitè, e9-plein • .me~ting à. Londres, il avait publié, ·disons-nous, une lettre à la reine d'Angleterre, lettre politique -signée par troi~proscrits qùi vivent, trânquill~ni~nt, là-bas, eJ}tro_Buclèinghàin-Palace et la Tour-san- _glante. Point de procès, point d'àfliches,. point dè ,mèetings, P-as une in11ilt~,pas une saîntè tlolère, .coutre l'.out,:d9e, et cepe·ndant les libraires étalent, :vendeµt publiquemint leur crime, en petite brochurè !.. . . . • )lh bien, ce cr.i~e-libelle, accompli à Londres, récité du haut d'qne tribune, .en pleine assemblée, poÙ poursvivi, no_n fràppé· soit par l'anathème~ &oitpar la. loi, mais vendu lihrelJ.}entét publiqu~- ment, ce crime que nous n'avons· accueilli, sans l'aggraver d'nn mot; que trois semaines après la première fu~ée, il nous fait, ici, jeter à la mer ! 0 religions des latitudes ! • l\lninténant, ouvrons le dtame et prqcêdons par ordre. . . . . . . . . . Jeqdi c}ernjer,_versJe tard, et trente six hèt1res aprèk la dis.tribution de notre feuille, qui n'a pas cent â~onnés dan·s ce pays où elle ne cherchà ja- ·~ais client~lle, une première affiche en anglais fut .distribti~~ dans.la •.ville, et, dès si,x heures, foùtes ,les,murailles en étaient plastronnées. 'En voici le texte : •HÂBITANTB nt JERSEY , Aveî~vèius ·i~ le nu'm~(o,',aelfertredi dèrilier «lu j oùrnàl Socialisfe Fiah~'aik 'L'Homrrîè ? ... • Il dit qùe v-0tre'Reine a pèrdu 1t sdn hônnét.ir ...... totlt, . jruqu' à la pudeur ! ! " HOMMES DE ·JERSEY.'! Permdtrez-v-ons -· -vous qui vous varite:i 'à juste titre de votre loyalty- q_u9là première La;dy du pays - notrè bien;-aimée Souveraine - soit impuu~Îbêfit insultée ? . S'il et}est-~in~i,. v?t!~ race est déchue, votre race dég€- . néré~ v~tre:. e:œu!, i:.v1h?, ~ . . . ~• .,_.. , : _ . .,A , , , • Sinon, tenez fotm~diaterdent uu Meetmg g_énérai ; et·.ne , i\aissèz pas passê'rùn joui ctè plu's sans adôptèr «lés mesti- ·r"es qui èlrasse:nt (reiilôvè frô~i )"ioîn d_i Jê'r'sey ià. nônic 's~nà l'aq_"uélliel sôu~ie, ceÜc d'être tin FOYÊR DE TRAHISON ! (focùs of 'it'eas!m.) :ho:fi SAV-E TIIE ~UÈÈN ·, 1 L'afficUe .anonyme ameuta les _passants, de groupes se forniërent': •ët-snr cêJ deu-:t·mots Mn- .neur ét pûiltmr extraits d'une'lettrÉJ dé•six colonnes, --saù~l~s lignes; tjûi én -tlétetminaJeot le véritable· •Sens, on s'ëxalta, l'on. §'irrita, dans les ·familles, ,comme dans les rues·: l'affiche avait réussi! ·Mais on par.le, en cë pays, deu-x langue&, plus on ·moins div-inèmènt, et l'àgitation avait besoin de s'expliquer·eri franç"ais;poùr le suèèès dè l'œuvre. Doue, second placard, et, cette fois, c'est .de la haute littérature ! HABITANTS DE JËRSËY. •A quelqiie natiôJ! 4ue' voùs appiutèniét, •natifs où Etrangers, vous tous gui respectez le s~xë auquel vôu~ d~yc-z le jour, et dont LA REINE VICTORIA est l'ornement, accourez au meeting qui sera tenu demain soir, samedi, dans les Queen's Assembly Rooms, sous la pré~idence de M. le Cohnétable dè St.:.Hélièr. Venez tbils manifèster votré réprôbation potir üti infàmè libelle imprime et distribM, .mercr~dï dernier, et qùe l'on a l'effronterie de vendre abjourd'hùi •mcore, No. 32, Roseville Street, malgré l'expression de l'opinion publique indignée. ' • ·' . Et ce sont des 'hommes dont vous a\•ez accueilli Je malheur, ne les con~ais~·ant pas,. pour les_quclsvo_u~ouvrîtes .·des bazars de bienfaisânce ...... qui traitent votre Reine chérie et révérée comme ils traiteraient la créature la plus abjecte!! Vôilà la récompeiise de votre généreuse hospitalité. .JE!tSIATS ! Vos "p'~r-es e aistiilgurrent dé &iècle -ënsiècle par léur loydütê èt leur fidédté à leurs· souvèra:in•s! Réunissez-vous toas, demain -soir (samedi), pour prouver que vous n'avez pas dégénéré ! 'A travërs les Ü)jurês, il y avait, là-dedans, deux •infamiés; la première, c'était de ..désiguèr comme bureau ae, vèrite,· la'maison de nôtre ami le colonel' ~iaociani. • on ,nifintait, én ·effet, scieinmèut, avec préméditation, et dàris le but, très-loyal, très chré- • tien., d'àttirer, chéz lui. la-dévastation, le pillàge et -peut--êfre,mieux. On ne faisait pas autrement, Jors de -la Saint-Barthélémy. quand on marqÙah les 1maisons des Huguenots à la croix rouge! . ,La seconde vilénie, c'est de rlrppelér un bazar ·ouvert-avec des marchandists de Franct, don fraternèl 'pour de~ misèrés atroces qui portaient -le haillon de. l'exil, hàillon ·troué par les balles du · coup-d'Etat- ou mangé pâr-1âvèrniine de ses pon;. tons. iCertes lès b'éi)é1iciairès ae cette ·vente, non plus ,qué;.Je,urs amis;-n'oublièrontj"amais la partjer- ·siàisè·et la detté sâcrée du cœur; mais appartient-il •·à la policé française qtii a c_ommis et rédigé .l'insùlte, d'émpoisonnér c·ettc offrânde, de -souiller ce s~·uv~nir:?'N'a-t ..élle pa_s, il y a trois aes, épuisé toutes:ses· inllûén•cesèt fatigùé toutes ses rèlatioqs pchir tuer· cétte œuvrê qu_ide,·~it àidér et consoler la faim ët là malh'eud N'est-elle pas, s~r .toutf-'S •lès lignes, 'sui-fous ,-leschemins dé la côte, pour ti?ùt -àrr_ètei-au passage, Harpié du crime, et pour aftamer l'exit? 'Ne sèrt-ellè pas, ènfln. àvec la frénésib des:conscienées përduès, la vébgea·nce dernière dè cet' homme du Deux-Décembre qui a fait un complot â.es collèetes de Paris, ne trouvant plus à proscrifè ·qué !é 'bienfait èt le souvet1ir? N oûs n1éplucheroils pas, ici, les affiches tjui nous i-èstènt: èlles formeront, plus tard, lin pe_titvolurne avec cldirim~nfaires, èt le" friands bibliomanes y trouvéront dè quoi s'êbau,èlir·; il en eét une, pourtant, qûe· nbtis regret_toris-ün peu ; èlle nous chasse tous àv'êcsa mlilêdictùm, èt s'adtessè aox hàhitànts de Cê;;ai-ée. (Ville de Cêsar ! c'e5t bièh en èffet 1 i ' ton nom.) • Mais voici q'i.iihiùt miéux, f>oûrfèrtnéf le éàtàlogue et éoùronhèr lé monument : ·OUTRAGE Fait à la R•i~e d'AnglPter're par de, ilfécréafl.ts, -}les Républicains révolutionnaires.-· Ullez à.la r-é-11-niO'Jt, A BAS LES -ROUGES!!! r . C'èst court, 'riiâis s6bstantièl. A bas lèi-Jt.ou!)_is! Oela veut dire ëit bon fta:rrç~is; âssoihmez; égorgez, et tuez-nous tous tt1s·1tiécréatis ! 0e petit cri dé 1 iniséri~ôrtlé hàùs toüélfo-; nïais pas~ons~ noùs Je retrouverons plus loin, tiàdiiit en article de loi, là loi de Lynch! .' . Les plllcàrlJs-affichés et distribués • tiyant armé ~es colèrés"et·füit Ja ·gratidè fîèvr"edès' rues; la pressè lôèale jersiais~ â:-dorinê, èomme un se'ÙIpatois, ·et . de tous s~ ·èlaitôns. Depuis b Comtitutitnitl ·qui vonS'endort ~otis ê'étt'è th6rmahtè êpigtijfjhe: Poùrqùai • '1fe àirr.tit-cfii ·pas la vërité en riant ? . Jüsqn'â l'Itnp'<iilialf pié irf~igré qui beèqùt!tte. dit.:.oo,'da'rnllâ inttîn du :(iJobsul dé · ·Frtih~. ils noü!$ont tous tràîhé sûr' fé•ùt~ cf.lies dotfl~stiques·. De grand oœur iloas !eut tiflrddtin;ons-:b. êtise ex-: cusè ijt ·}:>éndqueol>ligè. Mais rfütfs dè\!Ofts léùr . diré q11'ilsor1ttrahi la _è~ùse·g(H\étàle,·d~la ·l>res§'e,, 's·ondèvoir. saêr~, sâ 'tni~siônèl~as-lës':Î'oürsd'fitag-e. , Les· plumes ne doivént pas se faire poîg,ia'nls -l . ----·---- Un exemp1e: En 1848, une feuille de Paris, ~celle de M. de Girardin, fut menaèée. Let rédae- ·téurs des journaux de la Révolution se réunirent, comme en un péril commun, et, par une adresse au peuple, énergique revendication de la liberté, ils sauvèrent la feuille ennemie. Plus tard, en 1849, la force armée prit nos ateliers ._d'assaut et -iious ruina·; mais c'était la force, et le Coup d'Etat perçait, déjà, sous la présidence ! Il par~ît que le Coup d'Etat perçait aussi, ces derniers jours, dans C.iESARÉB: toujours est-il que ces braves Journaux ont servi de leur mieux les colères du dehors, et promené dans toutes lea ciinpagnes lu torche de ·taUiement. 'fou tes choses étant ainsi préparées, et les mines t':.hargées,on a battu les derniers rappels, samedi, jour du grand marché central, pour toutes les paroisses de l'île. La propagande a visité les cabarets, les cafés et les tavernes·; il fallait bien invoquei1' èsprit-gin, non pour le meeting public, mais potir les œuvres de m,tit,et le s_oir,à 7 heures de relevée, la grande salle de Queen's Àsstm·bly était comhle. Ce qui s'est dit là, sous la présid~nce de M. N~ colas Le'Qnesne., protecteur des affiches-mensonge et guet.apens, est, en vérité, monstrueux , et ce qu'on y a résolu.. ce qu'on y a fait, rappelle à certains -égards, les •vieilles et itristes lé~endeK de l'idol-àtrie cathofü1ue: ' ~ 'N 1fas-ne pou\'ons, pas, s'c-st écrié le Connétrtblr-prësiùènt, nous ne pouvons pas punir les coupablc11, c'est le' devoir des autorités, mais nous pouvons et uous dcvona faire savoir à ces eoquins, comment ils sont trait~s par l'opinion publique ...... Nous a\'(tlls beaucoup trop i!e réfugiés français, ici ; et, bieu qu'il y ait dea .exce~tit>ns, je n'hésite pas à dire que l'ile serait beaucoup mieu,'l, S1'M8 eux. Nous les avons accueillis et secourus, dani k, témp.~de bèsoin., et, comment ll0\18 _ ont-il& montré leur I gratitude? en trainaut dans la boue la réputation Je ?Httre vertueuse et bien aimée reine. Les Coquins dénoncés par M. LP-Quesne, chef de l'autorité munieipale à Saint-Hélier, n'ont jamais,connu les gén{nosités de sa caisse, 11ide sa main ; ils sont ·venus, ici, dans un pays qu'ils croyaient libre, sur la foi des traditi~ns, et ih1igno-:- raient jusques.là l'.éloquence. de M. Le Quesne, ~omme ses bienfaits, avant de l'avoir vu présider, ·1ui, chef de l'ord~e public, le meeting de l'insulte et de,la provocati~n. contre une poig11ée d'étrah- ·ge~s proscrits. . . ]f. ·Rumball, ·un ~nglais, a pris la parole après le_-connétabltt.:il a fait contre. toutes cei;1fureurs, quelques résen~ef!I qui l'honorent: si ce n'était pas l'esprit d'Flampden qui l'inspirait,- cet <·sprit est mort en Angleterre-il y avait, au moi11!!q, uelque di~nité dans ses appréciations morales de l'exil. Entre .ces deux discours on a voté la 1ère praposition. Nous donnons, plus bas, le texte entier des quatre Catiliqaires. • Entre-.temps, M. le.capitaine Cbilders, Lomme de discussion _etde libre examen, a demandé l'expulsion de tous les Réfugiés, balayez-/e3, balageiles ! La Loi de Lynch ! · Cet appel brutal aux violences dernières, cette invocation à la loi-Ïnenrfte a fait. )~ver un homme qui n'est pas de notre reHgion, mais qui n'a pas _voululaisser tomber, jusqu'au décret des sauvages, la civilisation un peu borgne et la dignité quelque pe~ malade de son pays. · . M. l'Avocat God.fray a dit: ,,, Je regarde cc Meeting romme parf11itèmènt luùtile ( sifflements ét grognements). Jë ne me laisserai point abattre, piit le tapage ........ Comment peut-on cofi<lamtier ce journal, il n'y a pas 10 personnes dans la salle qui eu ai'ent.lu ·plus d'un numéro. Condamnez l'article que vous avez lu, mais non ceux que vous n'avez pas vtts...... Si ce _qi1~. v<Ju~dites est vrai, comment v~tre loyaùté a-t-elle permis cette publication pendant si long-temps ...... Pourquoi l_escoupables n'on~-ils pas ét_éa~enés devant la Cour Royàle? (Cris: nen ! non! laflol de Lynch ( Lynch Law.!) ie né sais pâs ce qué c'èst que I"' Toide Lynch, je ne COD• " ••' 1 I • • • 11' nais que es 01s const1tut1onne es ........... . . . . M. Godfray a~ait. raison, en ces deux points, surtout, c'est que la loi devait avoir son cours, non la violeuce, ~t que ceux qui s'étaient ioopinéfüent copstitués nos juges, ne nous avaient jamais ni compris, ni lus. : , . ... Mais le ho~ sens n'a pas,pied, .dans J~stunn,itea: -Lês foules. sont comme l'es v~gu·es; elles n'éco~- tent pas et s't!mportent -. tuez! tuez! _sus.au~ :Hugu~f!Ots ! • .La .loi. de Lynch ! .Ce fu,t toujours le éri ,carn;u,-sier àe l'hii,toirè coinme .l'appel à la -liberté en fü.t la. voix sainte.. .. Donc, malgré cèt avertiisement .dè, sâgeS11e et .àe.pudenr.~ la-·secondeproposition fut votée comme la prèmi:ère. _ · . , . :. , .. . . _ . .. . . .Les demt ::mtressuifire'nf~ ~tJalém~ Mttreu~,
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