Jllerc1·etli- :l7 8ctobre 1.8~&. ~me A.nnee. • ·-.sc1ÉNCE.- _, ·-SO IA DA R,I'Î'É.- .JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. Ce Jou ruai pa1•al& une fela pa.1• •emalne. , Toutes lettres et correspondances doivent être affranchies et adressée11 à l'Administration d1tjour11al l' llcnnme, à Jer$ey. -. Les manuscrits dépo~éi De seront pas re12dus. SITUATION DUCONTINENT. On •'abonne a JERSEY, 32, Roseville Street. LONDRES, à·l'Office du Journal; 50, Castle Street, Berners St. LIVERPOOL, che:i:B. Colin, 33, Myrtle Sireet, South, BELGIQUE, Lecomte, rue des Malades, à Bruxelles. _ ESPAGNE, Casimir Monnier, li~raire à Madrid. ·croire à la solution de la Question d'Orient; avant d'avoir substitué la Hongrie indép•ndante et la Pologne ressuscitée au dangereux voisinage dè l'Autriche et de la Russie, toutes deux également ambitieuse,i, également perfides, toutes deux hliréditairement déterminées à conquérir l'Empire . Turc? J'ai, dans mon dernier article, établi deux points Tel est le premier motif qui avait donné de fondamentaux : l'espoir aux N ationalités·opprimées. ' Une Révolution est inévitable sur le Continent; Un second motif résultait de la position de L.- Le caractère de ce Mouvement est essentielle- N. Bouaparte. Non que le plus aveugle parmi meut Rép11blic1Aio. les plus aveuglés l'ait jamais ~ru capa~le de bon Je me propose aujourd'hui de montrer comment vouloir: non, le moude connait trop bien le serla sitnation a été modifiée par le:; etipér.l.ncessus- ment prêté par lui lors de son électîou à la présicitées par la guerre actuelle. Il ezt bien en tendu dence, et le monde sait aussi comment il s'est parseulement qt1e je par!e ici des espé~ances conç11 es juré. La conscionce de l'Humanité ne peut ni par les peuple~, mais non par mo,. Je con st ate ouhlier ni parùonner des jouri_aéescomme celle du des faits, rien de plus. ~ Dêcemhre. Mais il est r.ertuin que les m.asses, • Le3 espérances co~çues par q~telqnes peuples sur le continent, s'imaginaiei~t que cet homme, qui du Continent se fondaient en partie sur le carac- n'aYait pa.'-reculé <levant le crime pour dérober un tère de la lutte nctuelle. en partie sur la position trône, ne négligerait pus les moyens suggérés par particulière de L -N. Bonaparte. le bon sens le plus Yulgaire, pour écarter los danJe m'explique: . , a-ersmenaçant la sécurité de 1,01t1rône. La crise actuelle impliqn~ la solutwn de la 9nes- " Ori raisormait ainsi: deux menaces permanentes tion d'Orient. se dre1,cnt devant L. Bonaparte, la Sainte Alliance Or, tout le bruit qu'on n fait i\ l'endroit du et la Révolution. Christianisme, Grec ou Latin, n'e st qu'uu pré- Qnant à la Sainte Alliance, il aurait beau, se ·texte politique blindé d'hypocrisicA N ~l Gouver- faire nommer .mille fois emp0reur, la ·Monarchie n~ment clirétieu en Europe ne saurait, en effet, de Droit Divin demeurçra 11cm irréconciliable en• rivaliser de tolérance reli~ieuse avec la Porte ; et uemi. Des éventualités momentanl::espourront forle Gouvernement de la Russie, non plu!Ique cenx <'er lès rois à le courtiller, à lui baiser les pieds; de l'Angleterre ou de la France, ne se soucie cles mais ils sont et resteront ses ennemis. 'S'il ne détruit Chrétiens d'Orient qu~ pour s'en servir dans un pas la Sainte Alliance, _la 84~~te Alliance le r~nbut politique •. ~e Ch,rist!anisme n'~ 1 ~one r!en à versern. Bien des cons1dérat~ons ont pu le faire voir à lu Queihon d Onent, considèrée comme hbiter avant dè s'engager dans une guerre; mais problème européen. Boil ou ma,nai! gouverne- après s'y être enfin engagé. on ne saurait le croirt' ment en Turquie, progrès ou st agnatton, réforme assez fou poµr s'arrêter avant d'avoir écarté pour ou conservatisme n 'out rien à faire non plus à la jamais le danger d'une coalition co?tre lu_i. Il est quf'stiou. évident que si cotte guerre se termmE:, la1ssa~t la - Le problème consis_tesimple~ent à m~ttre le Russie blessée seulement et ses complices sa111est ·territoire d~ la T1Jrqme en sCiretecontre I ahsorp- saufs, L. Bonaparte aura seulement ajouttS ltt ventiôo ou IE- démembrement au profit d'Etats, dont , geance à la haine, et la Sainte Alliance combinera Ja prépondérance devie~drait un péril européen, se!i forces pour l'utt~quer à la plus procbaine oppor- 'n.1.1.r snite de cette ann_ex10n. . • tu ·te' · r- l l 111 • . • Ll\ e~t la qucstiQn et non ~• el~rs. 1, . Bonaparte, pensait-?n, doit nussi savoir qu'il Ce problème résolu, la ~ituatwn ,de I E1~P 1~. 0 aurait beau crier à tons les vent!I: ·" Peuples euro-· Tur c cesse d'ètre une question europl!enne. (Juil , 'd · à d'r d t 1•· ,:, 1 peens, a1 ez-m01• me ~1e_nre ,,con re rn1erna. e soit ett repoli ou en crise, en prngrès ou en déca- ligue des Despotes htredita1res; nul ne bougerait. dence, - <1ue la Nation Tnrque développe ou non et on dirait seulement: "C'est bien fait pour lui." ;SQ -Yitalité(j'espère qu'elle l!ourra la développer, Mais s'il prenait l'initiative et disait: " Peuplel! •5i ou la tlélirre des tracasseries des amba3sadeurs, d' A.llcmagn~, Italie, !lon~rie, Polo_gn~ ! . J'ai tiré ·Anglais on autres); - que l'Empire 'furc subsi st e l'épée pour ecraser à Jamais cette hg~e rnfer~1ale tel: qu'il est, soit t_ra.n~forméeu u.ne ~onfédération qui, , no_n contente de vous _voue~à l opp~e~sion, <le provinces ou div,se en Etats mdope nd ants ; - vous prive encore de votre vie nationale; dehvreztoutefl ces énmtualités. et d'autres semblables,. ne vous en me seconiant ! " II était probahlo que touchent aucunement anx inf.érêt8 généraux de la plus d'une nation profiterait alors de l'occasion, car -politique européenne dès qu'on aura écarté le dan- la nature humaine a· plus de haine pour le 1pug ger d'absorption par l'Et.rangc~r. . . . . présent que de crainte des menaces· de l'avenir. Les Nations du Contrneut raisonnaient arn st : D'ailleurs, d'un Bonaparte, on ne pourrait craindre Pour arri\·er à la solution de la Que st ion d'O- aucun danger permanent contre l'indépendance rient, il faut abattre la préporidérance de la Russie des peuples; il y a, dans un seul soulèvemênt de la en réduisaut sa puissance rnatérifllle à <les.prop,or- g-randè poitrine de la France, une garantie suffitions iooffensivc3. On ne peut Y parvenir qu en aante contre la durée de l'Empire ..... attaquant la Russi~ en ~olo~ne et par les roto- Un Bonaparte n'est qu'un météore passag~r; • ·nais. li y a dono raison d esperer qu~ les. Pu1ssan• ce n'est •pas un Principe. ces Occideritalës appelleront la N atlonahté Polo- En outre de la Sainte Alliance, un autre danger .naise à une coope'ration active ; sinon. ce serait 0 menace Bonaparte: la Révol·ution. n croyait sur sacrifier le but de la guerre. • le Contiqent que la· Révolution, menaçante certai- • On ajoutait : ou l'Autricbe ne s'opposera pas à nement à l'intérieur, pourrait aussi venir de l'e~~ •cette rédµ~i~o de la puis 1 ~an~e russe pa: u~e cam• térieur par repercussiou su.r la France ; et on pa~~el~An .? hog~e, ~-:1 e e ~ Y oppo 8sereh·bi·en· t on ~pensaitque Bonaparte serait amené, par sa propre 1 1 s1 utnc e ne s y oppose pa , • • • . . .\. d l l d'é ·t _ ·1 ·ns brisé le rincinnl ann·eau df' la chaîne . amb1t1on, n· co~pren ~e q_ue e se_u,moyen . v1er nnra < ? moi E . P r-- ., la colonne sur la cette repercuss1on, •c était d~ dmger la tempête despoltlique en t u~o~,/~nverS! li s'y oppos~ iÏ .'contre la Sainte Alliance, en se mettant à la tête -que e._repos:l ~! é, 1 ce. l I epe: nces ()~ci de la Croisade. 'Il n'aYait qu'à ne pas se mêler de • ,est n;iso_nna,, 1 fero:~P1;eH1::ri:s et ~!j~lie à para: ·1•org~nisation int~rieure que voudr~ient se donne.r :tenta r~a!ir?che en reconq~érant leur .indépen- -l'Itah~. la Hongrie, la ):>alogne, l Alle~agne ; ,•l '~ser . Ces dernière5 ea érances paraissaient :1~ouva1talors espérer que. les commotions ultedaooo. 1 • hl p 1 R . • • l' •·utn' r1eures du Contment seraient toutes locales, et d'autant pus raisonna es que a uss1C, ev n. - • , .. . . Ré 1 • E é · ho av'aieht tôu ·ours été d'àccord. pour· comploter , n e~~ra10era1e~t, m • .v~oti~n. . ur~p ~nn_e, m ~ r1étm>mbrem~ de t•Rmpire Turc; comment mouve~nt en Fraoce. A tort ou à ra1son,- on GENÈVE, Conat, libraire, rue Guillaume-Tell. NEUCHATEL, Couhé, à Chaux-de-Fonds, _ NOUVELLE-ORLÉANS, Paya & Cowp., 56, me de Chartres. MEXICO, Isidore Devau.x1 libraire. 'l'ou• le■ abo11nen1en• •e paient d'a,·anee. supposait que Bonaparte serait frappé de la possibilité d'amoindrir ainsi ou tout au moins d'éloigner )es chances d'une Révolution en France : le caractère national des Français est en effet si géné~eux, qn'ils auraient été satisfaits de voir leurs Légions aidant l'Allemagne à devenir maîtresse de ses destinées, et rendant à )a vie nationale la belle Italie, l;héroïque Hongrie, et cette martyre de la moralité des Rois, la Pologne ! Tels sont les motifa qui ont conduit les N atioualités opprimées à entretenir l'espérance que, d'une part, ln nature de cette guerre exigeait absolument le concours de ces Nationalités pour arriver à une solution définitive, et que, d'autre part, la praden~e, l'ambition même, pouvaient être. pour Bonaparte, uu stimulant de plus pour réclamer leur aide._ Quant à l'Angleterre, :rnssitôt qu'il .fut conuu que les Puissances Alliées envoyaient en Orieot. après leurs flotte~, !ours armées, les Peuples du Continent en conclurent que ce ne serait pas l'Angleterre qui tiendrait le gouvernail. Le plus fort est le chef, en pa·reil cas. Il deveunit évident quel' Angleterre suivrait, que Bonaparte dirigerait. En outre, on avait entendu parler des manifestations dont le Peuple Anglais avait honoré lu Liberté dans mon humble personne ; et on ne éomprenait pas suffüamment que Je Peuple Anglais, et son Gouvernement, sont .deux choses différentes. Les Peuples se flattaient de l'illusion qua l'A~gle~ terre désirait réellement la libarté de l'Europe ... Pauvres gens ! .C'était une étrauge'illusion ; elto s'est dissipée depuis ; mais aJ.Jrs.on y.· croyait ... Enfin, en ce qui concerne la Turquie, tout le monde savait qu'elle se réjouirait de pouvoi~ tebdre la main à la Pologne et à la Hongrie, au lieu. d'ê'tre clouée sur la croix de la perfidie Autri- ' chienne, Telles étaient les espérances, et les motifs sttr -lesquels elleli étaient fondées. Le résultat de cette-,., longue attente a été de tenir les Nations en i-uipen, et d'affttihlir leur énergie, de paralyser leur activité, pendant deux stériles années. Il est dans la nature humaine d'exercer peu ses forct:s quand on compte sur l'aide d'autrni. L'Histoire pourra le déplorer; mais elle excusera les Peuple11,car pour l'Italie, la Hongrie, la Pologne, révolution signifie gu@rre; et la guerre entraîne après elle tant de souffrances, que nous n'osons blâmer 1€.'s. Nations d'avoir désiré trouver une voie moins rude et des chances plus certaines, au moyen· d'une alliance avec des _Gou.. vernements organisés dont les forces, dép~oyées en première ligne, auraient laissé le temps d'organiser les forces nationales. A ce désir.a succédé l'espérance ; de là, cette longue attente ...... . Bien que la position d~ la France soit essentjellement différente; - car la Révolution n'y implique pas la guerre, les Français possédant leur indépendance nationale sans avoir besoin de la recon·- quérir sur l'étranger, et n'.ayalit qu'à chasser un homme pour rétablir la République, - f•pendant la France elle-même s'est arrêtée sous l'influence de l'attente des autres N atiohs. Certes, pour renverser la domination pArasite de L. Bonaparte, Jn France n'a qu'à vouloir. Elle n'a qu'à se relever, et à le secouer loin d>elle 1 comme l'Qcéan rejette contre les rochers du rivage : Le cadane qu'il roule en 8es flots éeumants. Mais la Nation Française sait maintenant que, tonte grande et puissante qu'elle soit, il est impo!!- sible à une République, même à la République Frauç ..ise, de· subsister, isol.ée, au milieu de· la Coalition des Rois. Elle peut, sans doute, reconqu~rir sa liberté ; mais pour la maintenit, il lui faut les autres Nations libres et républic~ines comme elle. Voilà pourquoi, voyant les N atiom1 continentales paralysées dans le_ur énergie par l'espoir de l'appui d'un· Gouvernement essentiellemeut hostile aux Prim.ipes Républicains, la France elle-même attend que la nué~ des· illusions ait passé, et que 1~poitrine def N atio.u.,.,dél~vrée de
,'Ce cauchemar, retrouve sa voix pour répondre par , un écho tonnant à la voix .de. la France. républi- . came. C'esit ainsi que les tendances ·générales de notré époque ont été momentanément modifiées par les -espérances suscitées par la:guerre. Mais ·cette ,nuée ,,d'illusions s'~st-<lissipée:lés P~!•pl~_se-fé,·eill~nt du , cauchemar, les hommes redeviennent eux-memes. Aide-toi, le-cieZ.t~aider.a /.C'est encore lâ dt:vise ,;du Continen~. -L. Kossurn. . . ' . ; A JERSEY. Nous· venons de traverser. unè semaine ·do •véri- ;--tahle êqu~noxe politiquf'. ~ en,ts et mâr'ées nous --ont assailli : la tempête a fait rage! . . Pendant trois jours les·mur~illes dé Sàint-Hélier ont été constellées d'affièhes fa.rieuses, triste bla- , son! des .bultetim1-placards, truffés d'injures, èn:it , été distribués à domicile, ;par milliers èt dans les tleux lankuès; tous les clubs ont tenu séancé plé- -uière, et ces colères épitrsés, --organiséeset ralliées -.se sont enfin données rendez-vous én ,un meetiugmonstre. • Là, sous la présidenee·du Connétable (~aire de -la ville), on a prononcé, contre nous. des-harangues : à ce point indignées et formidâbles que les rostres : latins du_temps de Cicéron en pourraient· être ia- ·loux : l'éloquence n'avait ·-pas mieux fait da.as la ,conspiration de Catilina-! .-..Quel était donc le crime, et pourquoi toutes ·cés •violences cont.re'lliie feuille chétive ·qu'avaient, ici, .•jetée les vents-de l'exil? S!était-elle métamorphosée, du .soir au niatin, -en navire de guerre armé <lè corsaires cuisiniers ou,valets de chambre, comme :oe fameux bâtiment ,de,Boulogne qui, :parti de la •côi~ anglaise, portait il y a quinze -ans, M. Bona- : .parte, s.a conspiration, ses appétits et son àigle? • :A.vait-ëlle ~attu Je tappel d!une • invasion,éomme Jffl ::.1781, et-livré ·,la gr-ande placè des 'Etats, où rayonne Je roi-probl~mc, aux cohortes étrangères ? M·9n•Dieu,. non. Lé journal ;·répt.Jilicain, ,:évolit· -tionnairt, ·socialiste, qu'on-appèll_e l' Hommé avait publié, sur la foi de la Hberté britannique, et trois semaines· aptès unè ·publique lecture faitè, e9-plein • .me~ting à. Londres, il avait publié, ·disons-nous, une lettre à la reine d'Angleterre, lettre politique -signée par troi~proscrits qùi vivent, trânquill~ni~nt, là-bas, eJ}tro_Buclèinghàin-Palace et la Tour-san- _glante. Point de procès, point d'àfliches,. point dè ,mèetings, P-as une in11ilt~,pas une saîntè tlolère, .coutre l'.out,:d9e, et cepe·ndant les libraires étalent, :vendeµt publiquemint leur crime, en petite brochurè !.. . . . • )lh bien, ce cr.i~e-libelle, accompli à Londres, récité du haut d'qne tribune, .en pleine assemblée, poÙ poursvivi, no_n fràppé· soit par l'anathème~ &oitpar la. loi, mais vendu lihrelJ.}entét publiqu~- ment, ce crime que nous n'avons· accueilli, sans l'aggraver d'nn mot; que trois semaines après la première fu~ée, il nous fait, ici, jeter à la mer ! 0 religions des latitudes ! • l\lninténant, ouvrons le dtame et prqcêdons par ordre. . . . . . . . . . Jeqdi c}ernjer,_versJe tard, et trente six hèt1res aprèk la dis.tribution de notre feuille, qui n'a pas cent â~onnés dan·s ce pays où elle ne cherchà ja- ·~ais client~lle, une première affiche en anglais fut .distribti~~ dans.la •.ville, et, dès si,x heures, foùtes ,les,murailles en étaient plastronnées. 'En voici le texte : •HÂBITANTB nt JERSEY , Aveî~vèius ·i~ le nu'm~(o,',aelfertredi dèrilier «lu j oùrnàl Socialisfe Fiah~'aik 'L'Homrrîè ? ... • Il dit qùe v-0tre'Reine a pèrdu 1t sdn hônnét.ir ...... totlt, . jruqu' à la pudeur ! ! " HOMMES DE ·JERSEY.'! Permdtrez-v-ons -· -vous qui vous varite:i 'à juste titre de votre loyalty- q_u9là première La;dy du pays - notrè bien;-aimée Souveraine - soit impuu~Îbêfit insultée ? . S'il et}est-~in~i,. v?t!~ race est déchue, votre race dég€- . néré~ v~tre:. e:œu!, i:.v1h?, ~ . . . ~• .,_.. , : _ . .,A , , , • Sinon, tenez fotm~diaterdent uu Meetmg g_énérai ; et·.ne , i\aissèz pas passê'rùn joui ctè plu's sans adôptèr «lés mesti- ·r"es qui èlrasse:nt (reiilôvè frô~i )"ioîn d_i Jê'r'sey ià. nônic 's~nà l'aq_"uélliel sôu~ie, ceÜc d'être tin FOYÊR DE TRAHISON ! (focùs of 'it'eas!m.) :ho:fi SAV-E TIIE ~UÈÈN ·, 1 L'afficUe .anonyme ameuta les _passants, de groupes se forniërent': •ët-snr cêJ deu-:t·mots Mn- .neur ét pûiltmr extraits d'une'lettrÉJ dé•six colonnes, --saù~l~s lignes; tjûi én -tlétetminaJeot le véritable· •Sens, on s'ëxalta, l'on. §'irrita, dans les ·familles, ,comme dans les rues·: l'affiche avait réussi! ·Mais on par.le, en cë pays, deu-x langue&, plus on ·moins div-inèmènt, et l'àgitation avait besoin de s'expliquer·eri franç"ais;poùr le suèèès dè l'œuvre. Doue, second placard, et, cette fois, c'est .de la haute littérature ! HABITANTS DE JËRSËY. •A quelqiie natiôJ! 4ue' voùs appiutèniét, •natifs où Etrangers, vous tous gui respectez le s~xë auquel vôu~ d~yc-z le jour, et dont LA REINE VICTORIA est l'ornement, accourez au meeting qui sera tenu demain soir, samedi, dans les Queen's Assembly Rooms, sous la pré~idence de M. le Cohnétable dè St.:.Hélièr. Venez tbils manifèster votré réprôbation potir üti infàmè libelle imprime et distribM, .mercr~dï dernier, et qùe l'on a l'effronterie de vendre abjourd'hùi •mcore, No. 32, Roseville Street, malgré l'expression de l'opinion publique indignée. ' • ·' . Et ce sont des 'hommes dont vous a\•ez accueilli Je malheur, ne les con~ais~·ant pas,. pour les_quclsvo_u~ouvrîtes .·des bazars de bienfaisânce ...... qui traitent votre Reine chérie et révérée comme ils traiteraient la créature la plus abjecte!! Vôilà la récompeiise de votre généreuse hospitalité. .JE!tSIATS ! Vos "p'~r-es e aistiilgurrent dé &iècle -ënsiècle par léur loydütê èt leur fidédté à leurs· souvèra:in•s! Réunissez-vous toas, demain -soir (samedi), pour prouver que vous n'avez pas dégénéré ! 'A travërs les Ü)jurês, il y avait, là-dedans, deux •infamiés; la première, c'était de ..désiguèr comme bureau ae, vèrite,· la'maison de nôtre ami le colonel' ~iaociani. • on ,nifintait, én ·effet, scieinmèut, avec préméditation, et dàris le but, très-loyal, très chré- • tien., d'àttirer, chéz lui. la-dévastation, le pillàge et -peut--êfre,mieux. On ne faisait pas autrement, Jors de -la Saint-Barthélémy. quand on marqÙah les 1maisons des Huguenots à la croix rouge! . ,La seconde vilénie, c'est de rlrppelér un bazar ·ouvert-avec des marchandists de Franct, don fraternèl 'pour de~ misèrés atroces qui portaient -le haillon de. l'exil, hàillon ·troué par les balles du · coup-d'Etat- ou mangé pâr-1âvèrniine de ses pon;. tons. iCertes lès b'éi)é1iciairès ae cette ·vente, non plus ,qué;.Je,urs amis;-n'oublièrontj"amais la partjer- ·siàisè·et la detté sâcrée du cœur; mais appartient-il •·à la policé française qtii a c_ommis et rédigé .l'insùlte, d'émpoisonnér c·ettc offrânde, de -souiller ce s~·uv~nir:?'N'a-t ..élle pa_s, il y a trois aes, épuisé toutes:ses· inllûén•cesèt fatigùé toutes ses rèlatioqs pchir tuer· cétte œuvrê qu_ide,·~it àidér et consoler la faim ët là malh'eud N'est-elle pas, s~r .toutf-'S •lès lignes, 'sui-fous ,-leschemins dé la côte, pour ti?ùt -àrr_ètei-au passage, Harpié du crime, et pour aftamer l'exit? 'Ne sèrt-ellè pas, ènfln. àvec la frénésib des:conscienées përduès, la vébgea·nce dernière dè cet' homme du Deux-Décembre qui a fait un complot â.es collèetes de Paris, ne trouvant plus à proscrifè ·qué !é 'bienfait èt le souvet1ir? N oûs n1éplucheroils pas, ici, les affiches tjui nous i-èstènt: èlles formeront, plus tard, lin pe_titvolurne avec cldirim~nfaires, èt le" friands bibliomanes y trouvéront dè quoi s'êbau,èlir·; il en eét une, pourtant, qûe· nbtis regret_toris-ün peu ; èlle nous chasse tous àv'êcsa mlilêdictùm, èt s'adtessè aox hàhitànts de Cê;;ai-ée. (Ville de Cêsar ! c'e5t bièh en èffet 1 i ' ton nom.) • Mais voici q'i.iihiùt miéux, f>oûrfèrtnéf le éàtàlogue et éoùronhèr lé monument : ·OUTRAGE Fait à la R•i~e d'AnglPter're par de, ilfécréafl.ts, -}les Républicains révolutionnaires.-· Ullez à.la r-é-11-niO'Jt, A BAS LES -ROUGES!!! r . C'èst court, 'riiâis s6bstantièl. A bas lèi-Jt.ou!)_is! Oela veut dire ëit bon fta:rrç~is; âssoihmez; égorgez, et tuez-nous tous tt1s·1tiécréatis ! 0e petit cri dé 1 iniséri~ôrtlé hàùs toüélfo-; nïais pas~ons~ noùs Je retrouverons plus loin, tiàdiiit en article de loi, là loi de Lynch! .' . Les plllcàrlJs-affichés et distribués • tiyant armé ~es colèrés"et·füit Ja ·gratidè fîèvr"edès' rues; la pressè lôèale jersiais~ â:-dorinê, èomme un se'ÙIpatois, ·et . de tous s~ ·èlaitôns. Depuis b Comtitutitnitl ·qui vonS'endort ~otis ê'étt'è th6rmahtè êpigtijfjhe: Poùrqùai • '1fe àirr.tit-cfii ·pas la vërité en riant ? . Jüsqn'â l'Itnp'<iilialf pié irf~igré qui beèqùt!tte. dit.:.oo,'da'rnllâ inttîn du :(iJobsul dé · ·Frtih~. ils noü!$ont tous tràîhé sûr' fé•ùt~ cf.lies dotfl~stiques·. De grand oœur iloas !eut tiflrddtin;ons-:b. êtise ex-: cusè ijt ·}:>éndqueol>ligè. Mais rfütfs dè\!Ofts léùr . diré q11'ilsor1ttrahi la _è~ùse·g(H\étàle,·d~la ·l>res§'e,, 's·ondèvoir. saêr~, sâ 'tni~siônèl~as-lës':Î'oürsd'fitag-e. , Les· plumes ne doivént pas se faire poîg,ia'nls -l . ----·---- Un exemp1e: En 1848, une feuille de Paris, ~celle de M. de Girardin, fut menaèée. Let rédae- ·téurs des journaux de la Révolution se réunirent, comme en un péril commun, et, par une adresse au peuple, énergique revendication de la liberté, ils sauvèrent la feuille ennemie. Plus tard, en 1849, la force armée prit nos ateliers ._d'assaut et -iious ruina·; mais c'était la force, et le Coup d'Etat perçait, déjà, sous la présidence ! Il par~ît que le Coup d'Etat perçait aussi, ces derniers jours, dans C.iESARÉB: toujours est-il que ces braves Journaux ont servi de leur mieux les colères du dehors, et promené dans toutes lea ciinpagnes lu torche de ·taUiement. 'fou tes choses étant ainsi préparées, et les mines t':.hargées,on a battu les derniers rappels, samedi, jour du grand marché central, pour toutes les paroisses de l'île. La propagande a visité les cabarets, les cafés et les tavernes·; il fallait bien invoquei1' èsprit-gin, non pour le meeting public, mais potir les œuvres de m,tit,et le s_oir,à 7 heures de relevée, la grande salle de Queen's Àsstm·bly était comhle. Ce qui s'est dit là, sous la présid~nce de M. N~ colas Le'Qnesne., protecteur des affiches-mensonge et guet.apens, est, en vérité, monstrueux , et ce qu'on y a résolu.. ce qu'on y a fait, rappelle à certains -égards, les •vieilles et itristes lé~endeK de l'idol-àtrie cathofü1ue: ' ~ 'N 1fas-ne pou\'ons, pas, s'c-st écrié le Connétrtblr-prësiùènt, nous ne pouvons pas punir les coupablc11, c'est le' devoir des autorités, mais nous pouvons et uous dcvona faire savoir à ces eoquins, comment ils sont trait~s par l'opinion publique ...... Nous a\'(tlls beaucoup trop i!e réfugiés français, ici ; et, bieu qu'il y ait dea .exce~tit>ns, je n'hésite pas à dire que l'ile serait beaucoup mieu,'l, S1'M8 eux. Nous les avons accueillis et secourus, dani k, témp.~de bèsoin., et, comment ll0\18 _ ont-il& montré leur I gratitude? en trainaut dans la boue la réputation Je ?Httre vertueuse et bien aimée reine. Les Coquins dénoncés par M. LP-Quesne, chef de l'autorité munieipale à Saint-Hélier, n'ont jamais,connu les gén{nosités de sa caisse, 11ide sa main ; ils sont ·venus, ici, dans un pays qu'ils croyaient libre, sur la foi des traditi~ns, et ih1igno-:- raient jusques.là l'.éloquence. de M. Le Quesne, ~omme ses bienfaits, avant de l'avoir vu présider, ·1ui, chef de l'ord~e public, le meeting de l'insulte et de,la provocati~n. contre une poig11ée d'étrah- ·ge~s proscrits. . . ]f. ·Rumball, ·un ~nglais, a pris la parole après le_-connétabltt.:il a fait contre. toutes cei;1fureurs, quelques résen~ef!I qui l'honorent: si ce n'était pas l'esprit d'Flampden qui l'inspirait,- cet <·sprit est mort en Angleterre-il y avait, au moi11!!q, uelque di~nité dans ses appréciations morales de l'exil. Entre .ces deux discours on a voté la 1ère praposition. Nous donnons, plus bas, le texte entier des quatre Catiliqaires. • Entre-.temps, M. le.capitaine Cbilders, Lomme de discussion _etde libre examen, a demandé l'expulsion de tous les Réfugiés, balayez-/e3, balageiles ! La Loi de Lynch ! · Cet appel brutal aux violences dernières, cette invocation à la loi-Ïnenrfte a fait. )~ver un homme qui n'est pas de notre reHgion, mais qui n'a pas _voululaisser tomber, jusqu'au décret des sauvages, la civilisation un peu borgne et la dignité quelque pe~ malade de son pays. · . M. l'Avocat God.fray a dit: ,,, Je regarde cc Meeting romme parf11itèmènt luùtile ( sifflements ét grognements). Jë ne me laisserai point abattre, piit le tapage ........ Comment peut-on cofi<lamtier ce journal, il n'y a pas 10 personnes dans la salle qui eu ai'ent.lu ·plus d'un numéro. Condamnez l'article que vous avez lu, mais non ceux que vous n'avez pas vtts...... Si ce _qi1~. v<Ju~dites est vrai, comment v~tre loyaùté a-t-elle permis cette publication pendant si long-temps ...... Pourquoi l_escoupables n'on~-ils pas ét_éa~enés devant la Cour Royàle? (Cris: nen ! non! laflol de Lynch ( Lynch Law.!) ie né sais pâs ce qué c'èst que I"' Toide Lynch, je ne COD• " ••' 1 I • • • 11' nais que es 01s const1tut1onne es ........... . . . . M. Godfray a~ait. raison, en ces deux points, surtout, c'est que la loi devait avoir son cours, non la violeuce, ~t que ceux qui s'étaient ioopinéfüent copstitués nos juges, ne nous avaient jamais ni compris, ni lus. : , . ... Mais le ho~ sens n'a pas,pied, .dans J~stunn,itea: -Lês foules. sont comme l'es v~gu·es; elles n'éco~- tent pas et s't!mportent -. tuez! tuez! _sus.au~ :Hugu~f!Ots ! • .La .loi. de Lynch ! .Ce fu,t toujours le éri ,carn;u,-sier àe l'hii,toirè coinme .l'appel à la -liberté en fü.t la. voix sainte.. .. Donc, malgré cèt avertiisement .dè, sâgeS11e et .àe.pudenr.~ la-·secondeproposition fut votée comme la prèmi:ère. _ · . , . :. , .. . . _ . .. . . .Les demt ::mtressuifire'nf~ ~tJalém~ Mttreu~,
.èt deg •d~ti~t~ .'1~ '~ê ~int .•nou·s ne ·siguàlèrons q-~~1mdtîa.i!, c'~~t l_'~l~qu~nêèverséè d'ûn .monsieur Lemome, .orateur du Consulat de France, et dont la v'oii s'es't êteinie dans ce doux roulis ·de la ~ag~e p'arlemeutaire : - $pealc Ènglish-, -Speak English ! - Spy ! Spg ! Ce monsieur a pu·, cepentlant,. jeter contre nous I.e cri de son cœur et de sa charge : Abattez ce joatrnal qui attaque to~ lu gouvernéments, •• t<Yute-lsëi -retigi<ins·et tous • les tJ·ônes ! - et nous_ajoutetàns toittes lés caissès de policé ef de v·otéurs. Voici, mahit'enant, dans leur for~tneconcise ét parfumée, lés ~utttrë réso1uti6'ri~votée~nu Meèting: Les résolutionll suivantes ont été adoptées à l'tlnât1imÎtf: ' 1.-Dans i'opinion de cé Meeting, il ~st liofi ('i"ight) que ce pays ~écoide èn· i'otlt té·rttp~• un ·sb.r asile a:ux exilés pôlitiques et religieux, qt1é!s 1g1.Uf ~oi~nt léur pàys, leurs conviction's 011 léurs croyànces ; mais en reconnaissance de l'àsile' et de la proteét'i6h qii'ils ·iroù'vcnt d'à.us l;empire britâhniqüè; il est tlù de'v6if de tdus lei ·réfogiés de se soumettre à ses lois; •agfr autremedt est abusër d'e la façon la plus ii1gr11t:e~t la plus gto!.sièrc de l'nospitalité. 2.- Ce Meeting apprei1d avec regtét qui'!, durant pfus d'un an, quelques Réfugi~s politiql'le·3, ont, hebdomadairement, pubh~ 1lans cette ila uu journâl appelé l'HoMME, qui a pour but là sûppressioh du Christianisme, fa propagation du Sociafüâle, ét la dèsirucdoi1 de to11s fea trônes y inclus célui de la Grâcieuse Souveraine, dont c'est notre orgueil et notre privil,ge d'~t~e les sujct!i loyàux et aévoués. . 3.-Ce Meeting pr_oteste rte !a mâni~te la plus solènnelle et l:i plus 'èmphàtiqùe éontre les docrinê8 prêchêès p'ar le jo11rnal soéi:ili,te su11-11btnméj,ournal qui, non seu- · le1tent prêche l'iuctéJulité, apyèllc au r'envèrseméht de toQte autorité ·constituée, et irhultè honteu·semeut l'Allié puiss1&ntet co_t'dialqüi a mh!té le rbpect ét l'aaachen'lent de_la popul11tioMde ce pays par se.~eti''orts pour cimrnter l'union Ile l' !ngletern: et de la Frailce,-màis encore .halte lei\ meîutriei's politiques, foculque le régicide <la ris •lès 4mei!, et insulte bas·scme·titèt tidlculement à la reine de ce royaume. Ce Meetii1g considère la publication d'tîn journal d'è cette natu're Cl>n'lmele_ plu~ honteux outrage fait aux lôis 'moralèe de l'ho11pitiùité èt ·aux sentimen'ts de cette lie chrétienne et loyàle. Ce Meetitig regarde cette 'publiê1 âtion id cotnme un ma'• beur poùr l'Ilè, et compte sél'ie11sement qüe des mesures fo1r11édiat'eseront adoptées poiJ.rla sùpprimér. 4. Une copie dès résolutio.ns ti-'déssus aera toinmuniquê'e ù son E. le Lieut--Goüvèrileur par Une dép~tatîdn composée clu Connétable (Maire) de St Hélièr, Colonel ·c. Hémêry, • et du Docteur J ôseph _Dicks'On. Signé : Nicolas ·tE Qu ts2u, pré~dent. Avant de se séparer, le meeting a voulli •communier une dernière fois, et dàns Painour et dans là ;airic. li a donc poussé trois kurralLS voùr la reibè 'd'Angleferre, frois hM.rrahs pour M. Bonaparte empereur, ti-ois ku1-rahs pour ·l'impâràtti~e Eugénie, f\ll toùt neuf. Mais il fallait un taureau d.6 sacrifice, éomme dans les fi!tf·s religieuses des anciens ; on .1. donc pris le dernier ~ode l'Hoimne, ët M. Godfray, déuonciat~11r,(c'est le nom de sa charge, le titn;i est bien de circonstance!) M. Godfrây, dénonciateur, nous a brûlé:,. Oh ! comme îls ont dft tres~aillir de jQie, da.os leurs to~bes, fous ces vieux protestants d~s gtaàèles guerres religiéuses, qui, depuis dëux sièêles, dorment dahs les ci'métières et l'histoire d':Ang·letèrre;! Pour eux, les soldats confesseun de la liberté de penser et du dieu de conscience, quel doux réveil et quelle gloire,. d'avoir sùr terre des heritiër~-rè- 'présentants qui brttlent u'ne pauue feuille d'exil et de liberté, comme on les brûlait jadis, euimêmes, leuts femhuis, Uù1rs petits enfants et ,eurs bibles! On ne pouvait, en vérité, ni mieux comprendre -ni mieux pratiquer le·eulte··èles ancêtres et le de- ~oi.rde famiJl~:.._. _;- ... _ _ Le journal brCilé, la loi de Lynch invoquée, ·Ie-s affiches appel~11t lè meurtre (A bas les Rouges !) toutes ces provocitions -à 1a ,·iolence, irritées par la presse, f'bvenirriée pàr le~harangues ne pouvaient rester.salis èonclusfoh: il. fallait consommer l'œuvre èt la con.~acrer. Ôn â donc tait ù11etentative sùr ·l'impriméne~ 'déjà meùatèè, ; le premier jour de l'agitation, ainsi que l'a déclaré l'lmpartial, journal bien informé .... ~ . ~t porir 1ctrtut. • Voici le bulletin aù ·petit flhàùt': Une heure après le K1/e'ii1~, )à rne'se remplit tou't-àconp ; des officiers, habiilis en bbûr'ifeois, v4?ulent pEti'étrer dans l'imprimerie, €t ~é~~eitt_'au~ Poli'~e'mell, ~tun~e à la • belle-mère de l'im.pri\ne'u'I', qti'i1!1veulent seulement b?'iser k.t presse&. L'un d'e·ux otfre de l'or au Policeman Henley qui répond : Capitaine, vous puniriez la sentinelle qui li- ''Teraitson....;~Je.? ,Mes ~hefs_m'ont confi~ oette porte, et . j'itl-it~~~- 1 ~ j1b~: blat1"dn ous #s-ser ' sur le corps· pour entr'er .·-.Et cette fenêtre? dit l'officier, essayant de décrocher· un sliutter.:-- Non, tout c.ela. m'es.t contié, répGnd énergiquement le Policeman .... Un ,officiel;' offre un severeign à un ouvrier, pour jet~r· la première pi~rr,e; l'oùvrier refuse. Les voisins arrivaient, m~is pour prêter main-forte. Les officier~ et leur bande s'éloignent alors, en disant : " Nous allons chercher ûu monde, the military forces, if necessary, et nous reviendrons; 400 ou 500, pour détruire ces presses and the types. Nous donnerens bien 35 ou 40 .!. pour la besogne ...... A la -suite de ces· menaces, et voyant qu'on était déter;- minl à se défendre à l'imprimerie, on avertit les autori- · _té~. Plusieurs centeniers et vingteniers !:lrrivent et eKhortcnt à la résistance. Mais le Connétable, celui du Meeting, survient alors ; il prend tout sous sa responsabilité; et il ir1vite chacun à se retirer, offrant de faire escorter ou d'ac. co~pagner lui-même chacun à son domi~ile. La nuit s'avance, la police municipale garde les portes, la pluie fait ragr., et la bande ne revient pas·; mais la ville est pleine de rumeurs alarmées, et l'on annonce de nou.- veaux assauts. Jl:lsqu'ici, rien. L'interventiO'n; quoique masquée, d'officiers 1neneurs, et leurs tentatives d'embauchage, sont une chose grave, beaucoup plus gra-vesque les tumultes et les fureurs de la petite bande. Elle explique le véritable caractère de ce mouvement de trois jours qui, lancé par la police français·e, aidée de quelques agents ang-lais, provocateurs à deux caisses, comme .\ deux fins, et par certaines ambitions jersiaises en rêve de Croix d'Honneur, devait aboutir à la force et fermer la tragédie. Quel indigne, quel pau.vre mélodrame! ét pourquoi toutes ces provocations, toutes ces clameurs insensées? pàrce que des affiches de police, des journaux à la suite et dc:s bourgeois effarés nolls accusent d'avoir insulté la Reine d'Angleterre, en répétant une lettre qui se vend à. Londres et dont plusiettrs journaox, le Reynold's, eutr'autres, publient dans leur dernier numéro, les ligues les plus sacriléges ! _ . Disons un mot, en passant, sur ces éternelles vilénies-pré.texte : r- Le baiser des trente-deux arabes, au g-enôu ?-. mais c'est la forme de rcspec.t, c'est -la· génuflection, c'est le salut prosterné de l'Orient! Mais la Reine ,d'Espagne a !'On , baisc.,~~in, comme le Pape son baii1e-pied·- et le m?t, ii~.tarpr~técomme insulte, est un des mots princiers de la Chevalerie ! ·2°-Canrobèrt au Bain--:-inais il s;a~it de I' Ordre du Bain ù ce général conféré pàr la Reine d'Angleterre ! Le trait est màl vlacé là, peut-être; il appartenait au Puncl,; mais est-ce un crime d'Etat, et pourrait-où comprendre, sans la conspiration ourdie contre nous, qu'il y eût un public, même à Jersey, capable d'interpréter ainsi, dans leur sens brutal et grossier, les mots d'une langue dont lo fonds est la logique, et l'esprit la nuance! Ah ! Rabelais, Rabelais, et vous aussi Shakespeare, si vous reveniez sur terre, évitez cette île, vous y seriez lapidés ! • 3°- Rétablissons le·texte - vous avez tout sa-. cri~é dignité de reine, etc., toutfusqu'à la pudeur. -Mais lisez donc les lignes qui précèdent et qui vous disent, eu lës condensant, les crimes de l'allié; vous comprendrez alors qn'il y avait cas de pudeur, 'dans le sens politique et social, à visiter cet ho'mme ! Vôulez-vcfus le fond ie notre pensée, à cet en- .droit de la visite ? (nous disons cela quand nous sommes frappés) Eh bien, il a fallu un grand écart de patriotisme à la reine d'Angleterre, et pour oublier, et pour nller, là-bas, en ces Tuileries de . Macbeth, et ponr échanger des saluts menteurs, interprétés, plus tard, par un jo'urnal de l'Empire·, comme âne répàration historique, une preuve officielle <le"vasselage. O~i. ce fut un grand sacrifice i~posé par la raison d'Etat et par la fortune de l'Angleterre qui penche'. . Mais l'austère moralité ne se prête pl>intaux nécessités ou convenances politiques, et l'histoire, un jour dira, comme l'exil - il ne fallait point ·s'allier à cet homme qui avait violé le plus sacré des serments, qui avait noyé Paris dans Je sang de l'assassinat et q~i avait proscrit jusqu'à dés enfants dans la fleur. Ah ! noùs le répèterons éternellement, car c'est Je cri de nos douleurlil, c'est la vengeance de nos morts, c'est la sàinte voix de la jùstice et de la vérité 'qui sont notre conscience, notrè'religion, notre·ime ! • C~mprertez-voas, imainteoant, -le mot pudeur? Mais arrêtons-nous dans cette analyse des griefs empoi'Sonnés. Dans cette agitation, l'offonse à la •. reine a été le motif, pour la masse qni ne savait pas, mais ·.qu'ôn •entr~înait, et -pour quelques h~mmcs de boiJ'rl'efoi. Elle n'a ê1:é'qu'une spécula- 'tion, -~u•an ptMede,. pwr les:polices ligué'~ qui voulaient nou~ abattre .,et,faire taire cette propagande: voilà le secrret de la.tragédie. N'est-il pas révélé tout ent.ier, dans cette 'troisième. proposition qui nous condamne au second exil, comme des propagandi~tes acharnés, en lutte active, depuis plus d'un an (il s'agit de notre campagne tout entière) contre les gouvernements, les religions et les trônes'! Cette résolution, proclamée par le Mèeting et ratifiée par le pouvoir local, nous met à l'aïsè. Elle dit ·à I'Angletèrre, elle dit au monde qùe Jersey, qui a trente-deux chapelles et irente-<lt>t.dc ~eligions, ne véut plus laisser plaider sur: s,es -~r~ve,.1 où tant ~e naufrag·~~ énseig:,nént, la pleir1e hb.erte de conscience, la question-mère de tous les temps ! Elle dit que J flrsey, pays libre .sous l'institution anglaise, ne yèut plus qu.'on discute les puissances de la terre, Empereurs, Papes ou Rois, et qu'elle cède à l'autorité militaire ses privilè1rès, ses traditions; ses vieilles libertés historiques, pour que le sabre d~cide et puisse, à son caprice, frapper l'étranger. C'est bien : le pays d'asile est fermé. La force aTépée, le suffrage, ~a main de justice, et nous avo_ns,nous, été choisis les premiers pour ouvrir la route <lu bannissement. En'core une îois c.'est bien ; de l'insulte publiq,uenous nous r~levons dans la violence, tant mieux ; nous avons travers~ .de plus rudes orages;. et ·cela, d'ailleurs; ne porte-t-il pas témoignage ? . ·Jersey n'existe plus. La police de M. Bonaparte et le gouverneur délégué del' Angleterre ont l'ile sous la main. Cœsarée revient ù César! · Un dernier mot, une citation-preuve. On a si• gnifié lundi dernier, aux citoyens CnA.RLHS RIBEYROLLES, LOUIS PIANCIANI, ALËXANDR.E rr1rn.r,us, un ordre formel de oannissément émané de \'Excelience Love (est-ce Hudson?)' et lè por• teur de . contrainte était le Connétable· <le St.- Hélier, J\f. Nicolas Le Quesne. Pas de formule écrite, pas de motifs, pas de raisons, une simple déclaration Verbale et qui prouve assentiment commun; c'est ûne fièvre de diètature. Eh bien, nous partirons, ne voulant diminuer ni notre caractère ni notre-causé qui no comprennent pas les situations fausses et les petites str~- tégies .. En nous le. droit est violé, et .tous les droits sont ,violés.. S'il convient à Jersey de se relever, qu'il se défende lui-même: il avnit peutêtre besoin de cet avertissement. · Ce qui nous importe à nous, c'est de quitter les terres envahies par la force, et de pot.ter ,ailleurs. les uns aujourd'hui, les autres dem'àin, '1e ~roit entier et la dignité de l'exil. Cn. RIBEYROLLES. BONNE1"'-·DUVERDIER. Colonel PIANCIANI. Colonel SàNDOR TELEKI. .AVIS. ·Aujonrd'·hui, mercredi, à partir de deux heures; urie protestation sera déposée à l'imprimerie Un~- verselle, p(?ur recevoir les signatures des ·_proscrib qui voudront y adhérer. • NOUVEAUXPRIX D'ABONNEMENT: Jersey......... .. . . . . . . . . .. .. . .. . .. . . . . 8 sh. ou l Ofr Angleterre ............................. 12 - ou 15fr Iles de la Manche.................... 12 • B'èlgiq,ui .. . . . . . . . . .. . .. . . . . . . . .. .. . . . . 12 Suisse ............. , ................ ·... ,J2 Prusse................................. 12 Villes anséatiques... ... .. .. . . . . . .. . .. 12 Etats allemands...................... 12 Pour les autres pays ................. 16 - ou 20 fr VARIÉ'rÉS. L'ELECTION D'UN ,PAPE. Dans la matinée du 15 Juin, les Cardinaux, revêtus des insignes de. leur ~gnité, se reu.dirent processionnêllement à la grande chapelle, où on· célébra la messe dite du Saint-Esprit ; après quoi; les portes se fermèrent, et le scrutin commença. . Micara qui était malade envoyait son vote ( Scheda) de son lit. La dissimulation que ces Cardinaux avaient pratiquée toute leur vie masquait leurs visages, mais aux mouvements de la robe rouge dont ils étaient couverts on etlt pu compter les battements de leur cœur agité par l'anxiété. te hasar.d voulut ..que Jlàstaï fut cl;iargé ce jour n,
:-Hec· Fknchi et Vanicelli, ·du dépouillement··des -votts·; son nom se répl!tHit bien souvent. Vauice1li, qui appartenait au parti des' Grégotien8, pi- ;}issait et tournait ses regards vers Lambru-scbirii ; 'Fieschi . .riait. sous cape et se frottait les mains. -MastaYfut--aai~i'd'un tremblement ·ne"e.ux, tcl qu'il·ne-pouvait plus se tenir-debout. Ses<amis·furcnt obligés-de le porter presqu'évanoui j11squ'à son-siège et <A.madt escendant-du aicu prit sa place à l'autel. . C'était Fieschi.4ui li!a'it les vote~ i'l° hante voix. Quand il t>Ut nommé Mastaï pour la trente-troisième fois, ce qui faisai; l'tilcction accomplie, .A.matt1eput se contenir davantage et expri~a sa joie pitr unjuron tel que jamais le sanc- ··tuaire n'e_oavait entendu de pareil de la bouche d'un Prince de l'Eglise. Uu bravo suivi de battement de mains ré- ' pondit à 'Ce juron de l'autre côté 'de la porte. C'était :Mica ra qui ne -pouvant résister à son impatience était sort! de son lit et soutenu par ·le capucin qui le serv11.its'était : trainé jusqtte là pour ei.pionner. SOr désormailSlie la réus- . site de aôn intrigue il dit: ,. Le Génois est gobé à la fin, " '. et retourna se coucher. Lambru11chini et les siens rougissaient et pâlissaient . tour à tour pendant 'iue l'opposition tout ontière s'aban - donnait à une joie immodérée; si bien que les trois Car. -dinaux ch~rgés du t:lépouillement des voteii curent beau- • co11pde peine ~ finir leur tâche. " Le Pape est fait "criaient les Cardiaaux.; et ils descendaient, de leurs stalles, co11rant tlans la chapelle, s'em- •brassant entre eux, embrassant les Scrutinatori qui restaient à l'autel. En voyant ces hommes, déjà vieux pour la plupart, avec leur costume, en }JaTeillieu, sauter, ••crier, battre des-mains, ou se serait cru à an' vrai bal rbasqué, à une orgie. ou à un hôpital· de fous. Au milieu ..du· vacarme, les insultes à-fombrusc11ini surgissaient fré- , quentes ; •c'étaient· ceux qui l'avaient le ·plus courtisé, ceux-mêmes qui venaient de voter pour lui, -iui· se sachant mainteuant. délivr~s de son autorit~, Je--raillaient le plus cruellement pour se rapprocher· du parti vainqueur. -Les uns -se contentaient de le r~garder• d'un air 1>rovocateur 1 d'autres lui criaient à la. face ; "· Sic tratuil glor.ia "·mundi - Jupiter_ P.luvius f'Bt chassé de l'OJympc, nous· .... allons avoir du beau temp~ - 'Mgr. le Cardinal fera '." bien· de ·cha.nger de climat, celui rle Rome devient dan- • 11 gercux-Retournez à Gênes aux écuries de votre famille, •• nous payeron~ le voyage ...... " Tcllrs étaient les plaisanteries du Sacré Collège f}UÏ fêtait bien plus la chûte d'un ennemi que l'exaltirtion d'un 1 gouveau Pape 'A.u milieu de cette avalanche d'insultes Lambruschini - gardà quelque temps on maintien digne et silencieux, puis ••pouss~· à bout- il dit d'un· ton sévère:·" Mgrs.- les' Car- • •dinaux,je vous rapelle à la:.pudeur." Ce•j>lagia.tlie fit qu'n.ccroitre l'exaspération. 11 Qui êtes vous, s'écrièrent les autre~ cardinaux, ponr nous rappeler ~ la 1mdiur? Vous c,oycz-vous encore notre supérieur ? Oubliu-vous qt1e \'.OUS avez cessé d'être le maître? " ·Et le vacarme recorumençait de plus belle. Perdant 'enfin toute ·patience, l'ex-secrétair'e 'd!i:tat, ne put s'empêcher de s'écriér : .. Je croyais noir affaire à •• des Cardinaux, je vois que je mc-·suis trompé et que 11 je suis entouré d'enfants «e co1lège." ._ u Si nous " sommes . dl!s enfanu~ reprirent les autres, nous avons " su, du n1oins, nous débarrasser du pédagogue, et c'est " nous à pt~sent qui tenons le fouet." Durant le· Co11cla,·e, chaque Cardinal est aessis sous une c:spèct do dds qu'on $-ppelle baldachino, afin de montrer que la souvcrainet~ se ..partage entre tous. Dès ,'lue le,Pape est nommé, oha_queCardinal, au l1toye11d'un : ressort, abat son baldachi'no. de manière que l'élu. seul en reste couvert. Dans la. confusion qui eut lieu, ·Lainbrnacllini oub1i11ce tlétail. Ce furent de nouvelle-s insultes : " A bas le .'bal- " dachfoo ! criait-on en chœur ; il n'y a. qu'un Pape ici. • " Est;.ce l\i1'on se .,refuserait à le rec01maitre '? Aurions- . { •• ' " nous affaire à un anti-Pape ? " - Le Cardinal, se reptochant son oublj, ~e hâta de faire jouer le ressort. Dès Je nroment où: Mastaï fut assuré de· son élection, il se laissa tomber -à genoux en serrànt sa tête entre ses mains; il-re:s.tadans cette pose immobile comme uu cadavre, tant qui dura la scène· scandaleuse que nous avons essa-yé de décrire. Etait-ce <!motionvraie, êtait-ee calcul'? Nous ne saurions le dire. :Peut-être fut~il pris d'une at- .t~que ,l'épilepsie, peut-être· voulut-il ~e ·donner ·1eplaisir 'de l'humiliation ·de celui qu'il avait vaill'CU. ''Faible1se de corps <lans un cas, faiblesse . d'esprit dans l'v.utre : les deux sont dans la nature 'de l'homme. 'Il est certain que, d'un .mot, il pouvait mettre tin à ·ce désordre hon'teux, et qu'il ie tut. Quanà on vint }yi fatre connaître -ofllciellernent le résultat du scrutin, l't,lui demalider sa réponse, ff leva pour la· prt!mière fois la tête, et fixant les yèux au plafond ·comme q~elqù'un qui è'herche une inspiration d'en haut, il réponcl\t au' ·bout d·'une seconde·: " Fiat~volunta.~tua," et .s'assit à· s:i place qui désormais était un trône. 1 On sait· que· les Papes changent de nom. Lorsqu'on lui demanda quel était celui qu'il ,·oulait prendre, il r'fpondit sans hésiter celui de Pie et àjouta d'une ·voix très intelligible quoique ~mue: " C'est Pie VII qui nous a mis sur " la voix du pontificat, comme c'est le Saint-E~prit qui 11ous.y :t porté. " C'était tout bonnement dire aux: Cardinaux _quil'avaient élu qu'il ne leur devait aucune recennaissance. Ceux-ci se regardèrent entr'eu~. On proctda à l'Adoratiori, car Rome, ~ui dit avoir détruit l'idolâtrie adore le8 hommes qu'elle fait Papes. Ce sont les Cardinaux qui dc,ivent les premiers adorer celui qu'ils ont élu : Enseignement pour· eux, c'est dire : vous avez un maltre,-exemple pour les autres duxquel1 ils disent par là: noue avons créé un D:eu . Le Rituel romain appelle son Pape le Dieu tn terre. Le Dieu des Cieux doit en .toute circonetance lui céder la place. On commence à, ~•n1tater cette sacril~gc asurpation par la première cérimonie qui suit l'élection. Le nau•eau Pape est porté sur !'autel et assis à la place du Seignf'llr. 'ReTHu des .habite dt u 11ot1velledig1iité1 Ma,taï s'as5it sur l'autel de la chapelle pour y ~tre aderé par ceux qui une heure a.v-ant étaient. ses collègues. Ils passaient de~ vant lui. successivement et se prosternaient à ses pieds de. mandant -sa bénédiction et la perroiilsion de l'embrasser car c'est par des embrassements que finit l'adoration ; chaque Cardin1tl a le droit cle baiser le corps du Pape eu plusieuts endr.oits : aux pieds, aux genoux, aux mains, au~ ~paules, etc. • Cette c~rémonie terminfe, on 1'-entendit pour remettre ~u jour suivaüt it:a proclamation du nouveau souverain, afin de prerîôn"j'llsq·ué là 1les mesures nEcess·aire, à assurer la tranquillité publique <lans une pareille circonstance, car la -peur d'une révolution préoccupait les Cardinaux.· Cependant le bruit de la chapelle anit fait connaître à la dome11tic.it~du Conclave, qui se trouvait dans les salles ,·oisines, que !e Pape était ~lu. Quoiqu'on ne sot pas encore son nom, on se hâta de r~pandre au dehors ce qu'on savait, pendant que les Cardinaux procédaient à l'ador1&tiàn, la viile Hait informée qu'un nouveau maitre ve11ait'·d'être uommé, et le! opinions se partageaient en t!- chant de deviner quel devait être ce maitre. C'eat ,}'usage à Rome de fair~ confectionner. du:rant le Gonclave trois cot1tume•8ile ,Pape, de trois tailles différentes, comme ou fait pour les militaires, Le Conclave avait -duré· si peu cette fois que les, trois• costumes n'étaient pas encore finis.; •-on fut obligé de les envoyer demander au tailleur, et 011 recommanda partic.ulièrement de ·ntter l'eu- .voi du costume-de petite. taill~. Nous ne sa-vous si ce Jut une errf!nr, car Mastaî est .d'une taille mo.,·enne, ou si .l'cin ,oulut par là mieux cacher 110n élection. Quoiqu'il en soit, cette èircoustance persuada généralement à la ville que l'élu.était le Cardinal Giui, qui était effecti~ement de petite taille; ·Gi~zi appartènàit à l'opposition, ùu parti des mêcontents ·; il ne s'était point c~ché pour blâmer le .dern.ier gouvernement. Pcs romanciers politiques qui l'avaieot connu pE!rsonnfl1lernentétaien( piarti~ de là pour en fàire une espèce de C-ir,Hn~lphénomène. Cette réputation, trèa imméritée d,1·reste, 6.t accueillir favorablement le bruit de son élection. On :y,v~yait uraeesp~ce de satisfaction accordée à ·l'opinion publique; des· maisons furent illuminées pendant la soirée; on envoya m@meun courrier à Ceecano ville natale du Cardinal, pour annoncer son élection à 83 -famille. Il existe à Rome une étrange coutume. Quand un CarcHnalest nommé. Pape, set domntiqu~s suivis de leurs ami, et de ceux de la population qui :veulent participer Il ]a fête envah~ssent se11appartemen~s, les caves, les écuries, prennent .ce qu'ils veulent, mangent et boivent ce qu'ils peuvent, et détruisent ce qui reste. ·C'est un vrai pillage .que -l'élu évite quelquefois. en payant ,,une forte rançon avec l'argent de l'Etat. Mais pour cela, il faut vraiment être Pape ; et Gizzi ne l!était pas •quand on ·voulut le considérer comme tel et Je traiter en con5équcnce. SP.s mais1ms furent parfaitement dé\'afüées à Ilomc et à Ceccauo. de manière qu'en sortant dn Conclave le pauvre Car. dir,al se trouva sans Tiare et sans meubles. Il aurait t'tt droit à <les clommages intérêt, contre ·ses ,panégyristes, cnr ce n'était pas sa faute s'il passait pour ;libéral. ,Les nouvelles de se qui se pas-sait-dans .la ville P.Trivnieut au ·conclave et oo assure q11eMas taï en fut tr,·!l peiué car le!i fêtf'ti que l'on Jaisait en l'hounenr de ]'élection supposée faisaient -craindre pour lui -même, un accueil froid et pire pcut-'être. Sa vanité en était alarm~e. " Que Il \·cmt-ils aire demain, ·'Sedem,rndait-ïl à lui..m.ênie, lors- " qu'ils sa1iront qne c'est moi qui -suis Pape, au lien de "leHr Gizzi ! " Du reste il était,trop fier <lesou élé.vation pour n'en pas Hre ·jaloux, et il semblait qu '.011 lui ;.enlev11,it quelque chose quan,1 on regardait nn autre comui.e:P.ape. Ou dit qu'il propos~ de faire afficher,-dan$:la soirée, quelques lignes pour annoncer s-0nélection. •Tous les Cardinaux f'opposèrent ,\ cette idée, non -seulement:parcequ'dle était contraire aux usages de la teo~r, màis enc;ore.parceque, counaisilant le grand mou\'emellt que 'les .irnl'Îêl ~s secrètes se donnaient âepuis qu'on savait que le J)Kpc était élu, ils craignaient de précipiter u11e el!plosion. Mastaï en fut très contrarié, et IQrSqile,-minuit ,-;onnant, il eutcndit encore crier autour <lu·Concls:,e·: J1ii·e ,Oiz ;:i / il ne put :y-tenir plus longtemps. :Il appela son eccrétaire et lui. fit écrire rie petits bi'lets à plnsienrs de :ieR nmis pour leur faire savoir·qn'il·était Pape. ~ne dépêche fut expédiée, la m~me ntiit, à Sy-famille, à Siuigaglia. Dans une réunion qui avait lieu ce soir là et dans la- -quelle, comm~ partout, on -discutait à piopos ae l'élcctiou, les opinions Haient _partagées ; mais le 11luagrand noroùre Jouteuait que c'était Gizzi qui avait été éh1. On faisait des parii comme au't courses. A une heure tlu matin, on entend un cavalier s'arrêter à la porte ,de la r.uf", un dragon monte et demande à parler au maitre de la mai~Jn 11.uq~elil remet une lettre. Celui-ci la parcourt, et la mettant dans sa poche : "Messieurs," d-it-il à cen:t qui l'envi, onnaient, "je ne ,puis plus p11rier,ear :à pr~sc11tje • • p " " E • " n • .l Q • sais qui est ape. - ,t qui . ., .... \\lm couc r ......... • répète-t-on en chœur. -" Le Cardinal ,Evêque d' Imola, Jean-Marie Mastaï.''-"C'est impossibl~," dirent quelques-uns de ceux qui avaient perd11 lenrs gagPmt-8,- " C'est si bien possible que cela est," -répliqua •le maitre de la maison. "Vous pouvez littendre à demain pour vous "en assurer ;_pour mon compte, je vais me coucher, car " on m'écrit tl'aller demain, de gratid mati!), pré~enter ·" n1es•hommages à notre nouveau Eouveraiu." FIN DU •CHAPIT!lF.. 1 \ • LONDRES Dép6t et V!'ute .du Jo1m1~! a11 ·1._ , • numéro, eheit : , - ' . M. Stanislas, 10, Greek Street, Soho, librairie po!o1pise. • M. Phiii)>pe, 23, Greek S:reet, Soho, Ph11rmocieiraaçi:i ·-0. M. Holyvllke, 147, .p;~et StreEt. •. MAISON. DE·COMMISSION pruaence f_t. sa cffio?naissadncdees adff'~tireàsst ~1: 0 \~t!~.an.ntage d'unir l'élég~nce, la légert~ et 1~ 1 'f' ·r,O'NSIGNATION une .garantie -su sante e sa con m e ve- 1 11 t fi " ~ d 1 't t ~ .,., .• . . . . • . Jt!~ seme es son xccs ave.., u lll un e ne en plâtre, en cite, en mutic et en géh1;n,~ ~ur n11turemorte ou vivante. Il moule aus,i les ornement.a, les ttatll~~ et fournit des ipr~uves à un prix modfrf.-20, 1).-,u_ atrtet, St.-H,Jier, . . . . mr pour les pers?nnes qm v?u~ront bien le Jai11 sent aucune :-u1péritnéi à l'intérieur ni à l'nP. DEGHIN,·négoc1a11tà St.~Héher (île de charier de leurs mtérê.ts. (1.,er,re Ji:auco). térienr. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la Jcrscy),.;60;u,per Don street, a:gent et re. ------------------ Ko!hlité de la cha111,sure. présentant 'de plus de ·cinquante maisons ào. Eo·ouARBDlf.l f ---------------- uorablE;s de France, Belgique, Suis:.e, Italie, A LA ItÉCIPROCITÉ. ··Prusse, Suède, Allemagne,· etc., a l'honneur PROSCRIT I;t:\UEN, ,,, :~'in~ormer lIM. l~s !1égo~iants, armateurs, . WAIIRI & Cie., TAILLEURS, 1 fabt,eants t't comm1ss1onna1resde tous pays, Donne des leçons de bnttue italieune. Ch d v d M · H · l 1u'il · se.-ohargc 'de la vente .po.r commission La l\fotte.Jlousse, La Motte Street, 4-f.,St.}Hlicr. aux- e--l' Oil ~- - sat~on) ernze y, iro- • • ] , d ----------------- 1,runeur ( u1sse • ou cons1guat1on 11e toutes esp1::ces e msr- 18, PHIUPs STllst:T, H.-ntLi~a, ,east:Y'. --ébaud is~. ,. , . GUAY proS<:rit d~ 2 DC~emb~e, fair.cur # ·~ ·La cw~fi~ce qu tl s.est acqntse_dans_,cette ,de DOTTES sans -couture, pour A [ PHONS"' moulenr eu plitrt, se charge ,ile, depuis vingt aunées, par s0n travad, sa hommes-et pour dames. - Ce gen~ de chaus:rure • J r,, de toute espèce de moul11g~ A.PPEL·par r,UTEL TAILLEUR DE ~A&is, \...T profeHe11rde eoupe. i:l, Belmont Road, St.-Hélicr, Jeney. à VIS.· EPOUARD COLLET, Réfttgié p()!itiq.ue, artiste peintre, Donne des leçons de peinture et ,te dessin Figur~, paysa~e, fleurs, et dessin linéaire• :1o·ssuTH,LEDRU ROLLI■: & ■AIII • ' Prix : ld. (2 sous) l'exompl,ùre. - Le 100, 4sh. (5 fr.)
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