Homme - anno II - n.45 - 19 ottobre 1855

Il commence sa fin et la fin couronn'era l' œn vre. Nous at~ tendons ave_c la patience de notre pleine confiance dans aon infail1ible sort et notre immanquable <lroit. Vous, maJame, dominée par le fait présent, vous ne voyez que le m~itre d'aujourd'hui, sans songer à celui de-demain. Et vous voilà joaant ensemble au _sérieux la farce de la reine de Saba et du roi Salomon, le courage acc~1eilb.nt la beau.té,· Mars donnant l'accolade à Thétis. et répétant ce vieux refrain : l'union fait la force. Vous voilà vous visitant, Tous caressant à l'em·i, vous promenant lJrns Jessns, bras dessous, dans la capitale de l'Empire, dans ce Paris • théâtre de ses exploits. Tant mieux ! 'Les \·oyages -instr11ise:1t, celui-là plus qu'un autre. Il n'amuse pas seulement, îl n'est pas que d'agrément, il est d'enseignement aussi, pour les Tois surtout. Paris est aussi la capitale de la 'Révolntion, madame. La Révoli1tion y sera votre cicerone ·Ili ,·ons le permettez. Elle vous expliquera nettement ce -Paris, ce grand livre de leçons et de pavés à l'usage des Dauphins. Votre allié vous a fait passer sous dei arr.s de triomphe dans chaq1.1_me e où sont tombées ses victimes, 'sons les drapeaux de:'chaque maison tro11éede ses boulets, sur des tapis de fleurs recouvrant les caillots de i,es massacres, entre deux haies de soudards et de mouchards ériant tout à tour vive la reine et vive l'empereur! La voix du sang est plus haute que celle des sergents, l'odeur ·du sang plus forte que celle des guirlandes; la couleur du sang plus rouge que celle des drapeaux. Vo.Js ne pouvez faire un pas dans Paris sans lire sa sentence écrite en lettres de sang. Chaque pavé crie a11 meurtre et chaque meurtre vengeance. Non, d'un bout à l'autre de Paris, pas ·une pierre qui ne l'accuse, qui ne le condamne, qui ne ie lève pour l'exécuter un jour, qui ne révèle son crime et sa peine, comme elle r:iconte b crimi> et la peine de··ses préd~cesseurs. Il vpus a moutr6 comment on fait les cou1i,l d'Etat; le pt>uple vous montrera comment on fait le,; in- ·surrections. Il vous a fait \'Oir la Bastille; là, les soldat!! de L1Juis XVI ont été écrasés sous les moellon~ de la for- •teresse. Plus bas, l'Hôtel-de-Ville; • 1à, les soldats de ·Charl~s X ont été jetés à l'eau dans·Ia Seiue. Plus loin, le Palais-Royal; là, les -soldats de Louis-Philippe ont été ·brftlés dans le feu ·de leur corps-de.:garde; enfin, anx Tr.il~ries, dans l'antre même, garde suisse, garde royale, garde municipale ont été -vaincues trois fois par le peuple d;ms l'espace d'un demi-siècle, le 10 août 92, le 28 juil- .let 1830, le 24 février 48. Il aura aussi son mois et son jour dans le calendrier. Il sera pnni. Tous ces rois ont fini en exil ou sur 1'échafaud et ils ,Haient moins coupables que lui, ils étaient innocents au- . près de lui. Rois de conquête et de naissance, rois par la grâce de Dieu ou du Diable, n'importe, mais non du peuple. Ils ne devaient rien au peuple. Ils étaient comme ~ ou dit, légitimes, inviolables, irresponsables, ib avaient .des écrans, ·des gérants, des garants, des Calonne, des . Polignac, des Guizot; mais le peuple dans s011 imperturi hable jnstice, ne s'en tint pa1: aux fictions, aux cautions, aux plastrons, et conclut aux têtes. :Echec aux rois! Il, sera échec et mat ~ son tour. Il a beau se tenir · coi· dans sa case, se couvrir bravement <le reine et de rla- ·mes d'honneur, s'entourer de cent ,:avaliers, cumuler tous , les pions de la royauté et de l'empire, garde impéria)e et •gardes du corps, masser sPS tours, armer ses fous, donner •le bâton à Castellane et· à Barag11ay, doubler le vain- ; queur du, Boulevard par le héros de la Grotte, Canrobert par- Pélissier ; il a beau se fier à l'encre de Girardin, à ]a salive de Rouhcr, à l'huile de Sibour, et à la loyauté -de Billault; il a beau appauvrir, abrutir, aveugler, afl'a- .mer le peuple po"lr enrichir Fleury et anoblir Conueau ; il a beau, à propos de paix, l'épuiser d'impôts, d'emprunts, . de levfes d'hommes et d'argent, manger l!:!blé en herbe et même en semence, hausser le prix de la c11air à canon -au taux du pain, exporter des flottes de vivants et rapporter des listes de morts, brt)Jer la France par les deux ;liouti- et le. milieu et préparer de son mieux l'invasion ; il a beau vaincre Alexandre, et rc·crvoir dc9 lettres -de Fran,ois, et envoyer bien des choses ·à Simpson. Il a beau s'applaudir, s'étourdir de Te Deum et de dithyrambes, trainer, derrière son char, Abd-el-Kader à la messe et Saxe-Goth:i. aux coulisses. voir rimer 'sa gloire par les Arsène et les Philoxène du Parnasse Mocquart, se faire pnnnettre un enfant par les prêtres qui n'ont que faire à çà; il a beau, dam le délire, dans le vertige de son triomphe, av~c l'insolence ordinaire du crime heureux, blasphêmer la nature h1.1maineet divine, s'intituler Majesté pnr la grâce de Dieu et la volonté du Peuple, contrefaire, car la co!1trC'foçonest son origiualitl\, parodier, résumer à lui seul toute l'ère <les Césars, se déifier mi?me comme Caligu..la, -lui, sa famille et son cheval, nommer ses cousins Altesses et .Murat Consul ; comme Domitien, faire voter ses soupes aux cuistres d11 Sénat_; comme N~ron, écuyer, mitron et i;nàçon, donner gratis le spectacle et la croüte, démolir Paris pour le re:- bâtir, ac.-hcver la rue de Rivoli ...... Ah! pour çà, rien de mieux: 1~ fa,ubourg Saint-Antoine n'en ira que plus droit aux Tuileries ! Qu'il n'oublie paii non plus d'élargir la place de Grève en m~me temps. Elle ne sera jamais assez grande pour tous ceu'll:gui voudront le voir pe11e1re. li sera puni. Lorsque uous disons pendre, c'est une façen de parler anglaise; et nous avons tort. Qui sait quelle sera sa peine, ·s'il est vrai qu'ell~ doive se mesurer au crime? Comment finira-t-il en ce cas? Peut-ètre vous a-t-il dit dans st-s rares momeuts de confiance, à l'heure du Cliquot, eutre la poire et Je fromage·: Bah! le pire qui puisse m'arriver, c't•st <le monter en carrosse comme Charles X, ou en fiacre comme Louis-Philippe. Il y a une troisième manière, Madame, en charrette comme Louis XVI ; une quatrième, en tinette, exécuté par Domange, aux gémonies de :à'Iontfducon. P:u<lon ! c'est pur empire. Vous savez d'où l'on a tiré l'empnetir Claude et où l'on a laissé l'impératrice Messaline. D'autres le voient encore plus bas que la courtisane même, rE:venartten exil, refusé à votre porte de St .. J ames et repremmt son vieux métier sur le trottoir d'Haymarket. D'autres le voient soss le bonnet de forçat avec uue couronne au pied dans ce bagne de Cayenne qu'il a créé. D'autres au Jardin des plantes que vo11ssavez, dans une_ cage de fer comme son aigle avec cet écriteau: " Sujet inipéri al, espèce dangereuse, race perd11e donn!ie par la Corse à la France. Ne pa11jeter de pierres aux animaux!" D'autres plus pitoyables le voient expirer sous le pistolet de l'attentat 011 les fusils de l' Insurrection . ·1 Ce serait doux et il n'est pas digne d'une balle. Quelle que soit sa peine, prompte ou lente, elle n'égalera jamais son crime. Il n'a qu'une vie à perdre. Il ne peut pas mourir autant ,1u'il a tué. Pour nous donc n· nous faut ·surtout, un actE:de just-içp uati@nal, solennel, exemplaire, à jamais mémoraJ>Je,.çomm~ celui que, l':tgyptc imposait à ses rois morts, comme celui que la grande ConYention et le grand Parlem,ent imposèrent à leurs rois vivants, un acte formidable, à intimider les rois et à rassurer les Peuples une dernière fois. Nous -le voyons passer de plein-pied, comme Charles Ier, du trône à l'échafaud. Il les a redressés l'un portant l'autre pour retomber après lui. Nou11 voulons qu'au nom de la souveraineté u·surpée, de la llation asservie, des familles ruinées, des citoyens emprisonnés, proscrits et tués, au nom de nos pères et <lenos fils, des vi,·ants et des morts et du droit immortel, Louis. Napoléon Bonaparte soit déclaré .... le mot manque_ .. qu'il soit mis honi la loi et l'hnmauité: qui n'a rien d'humain n·est pas h-0mm·e! Nous voulons qu'on exécute jusqu'à sa mémoire, que !\CS rtstes immondes ne souillent pas le sein rle lit mère commune, qu'il soit rejeté de la République, lui et les siens, vifs ou non; qu'ils soient tous proclamés parricfdes, ennemis ·de la Patrie et cas de guerre pour tout peuple qni abriterait leurs prétentions ; que la. Corse qui les a produits soi1 séparée de la France et rendue à 1'.Italie; et qne leur nom voué à l'exécution publique soit une injure même pour les chiens dans la langue française. Et quand? Sans être sorcier, on peut liieu le dire à un jOUr près. La 'justice boite ou marche, mais elle vient ; :: sur des échasses ou des béquilles, elle vient ; elle eet même plus proche que vous ne pensez. Il y a des signe1 certains, des symptôme:; frappants. Le damu·é se dit l'éltt de la Providence : quelque tort que cela fasse à Dieu, nous le reconnaissons tel et nous crovons à sa mission céleste. Il l'a remplie comme un ange. ·n mériterait puu.r çà d'être pardonné s'il pouvait l'être. Il a fondu la colonne, perdu l'étoile, rompu le charme, dissipé, dévoré les victoires, consommé le chapeau, la capote et les bottes, tout l'héritage. En dépit des hauts.faits d'Orient, le crient comme un cuivre hideux rougit la couche d'or dont lu gloire avait plaqué son nom. Il a tué pour toujours da111 l'esprit des masses et l'empire et l'empereur. Il a tué du même coup· ses complices, armét, clerg~, magistrature, usure, tout le vieux monde avec lui. Il a tué même les deux plus grands enn~mis de la Révolu-tion : l'aristocratie britannique et l'autocratie russe, l'or et le fer de la vieille coalition. Il a fait sans le vouloir les aff'airea d,i Dieu et de la liberté. l.t maintenant sa comète file et d'autres après,:M:adame,voici le jour! A peine avez-vous le doa tourn~ et les talons sortis, le peuple sait re qu'il doit à une femme et à une hôte, voilà des sons et des htcurs étranges, attentats et insurrections qui éciatent de toutes parts ! Au dehors, du c~té de Sébastupol qui sera son Moscou, la Tauride tient !'Oreste que vous ne s ,uverez pas, ô sœtn Iphigénie; Saint-Arn11ud son Pylade et ses autres grecs de Décembre, Lourmr•l, Brunet,- Mayran l'att,mdtmt daas leur fosse ; ses soldats, ces brav1;s qu'il envoie au ch,unier ·pour uu soll, lt:s soldats de l'empereur redc,·ien11ent soldats de la république, ne saluent plus César eu mourant et se res!louviennent tle la Marseillaise; et daus son ta~ de génêr:rnx Oui, c'est un général Non, un républicain, Bosquet qui prend la tour! Au-dedans, c'est plus grave encore : les fonds baissent e't le blé monte. La vapeur -du sang -versé forme nn nuage sur l'astre, .ua nuage pleiu ùe foudres. Voici .l'éclair de Pia.nori précédant le tonnerre du peuple ! Ecoutez ce que disent les ouvriera qui chôment : qu'il a bien fait 11,i tuer !'Italien, puisque !'Italien l'a manqué. Et là bas, rega,rdcz à l'nuest, du côté de la ville noire, dan'a la can1pag00 d'Angers, aux Ardoisières, quelle est cette lumière sini-stre ! et ce bruit nouveau, inouï, étorinant, effhtyant? d'où vient cette terreur ·7 Certes, votre allié n'est pas un songc-c:reux, il n'est pas homme à rêveries, à visions folles.-.. fi d{lnc ! Il u'a jun,1ais entendu la trompette d'airain, jam1,1i:1vu l'épée de feu de l' Archange, jamais senti l'aiguillon ~e, la conscience, jamais cru aux esprits, à Dieu, ni à Diable , ni aux tables tournantes. Il n'a, nous l'avons dit, ni re. grets, ni repentirs ; il mange et dort bien en digéra;t sa proie ; il ne peut a-rtoirque le remords de la bête, la crainte ! Eh bien qu'il tremble! car il croit au~ Pay;; ms.• Cette fois ce ne sont pas les rev~nants de Cayenne, les évadés de Belle-ile, les ,lébarqués de Londres, les républicains, les rouges, les socialistes, les incorrigibles, les éterneis, iea impnissants ennemis de l\mlre, de la fami1le tt de !Il propriété. Non, cette fois ce 3ont les Paysans ! Quoi ? les Paysans ? Oui, les vrais Paysans, ses Paysan~, lea Paysans de Décembre, les Paysans qui l'on-t élu, qu'il a trompés et qu'il ne trompera plus ! Enfin~ .Ah ! Balthazar, le doigt est sur le mur !...... ·Priez Dieu, Madame, qu'il ait autant de cœur pour subir la mort qu'il en a eu pour l'infüger ...... Ica cruels sont lâches ! 0 expiation ! Puni, puni par où il a péc:hé ! Allons, i1 n'y a plus d'amour ! Les Paysans se fàcht'llt ! L~:s Paysans crient: A bas l'empereur! Vive Marianne! Vive la République démocratique et sociale, uuh·erselle ! Le Comité de la Commune Révoluti9nt1.aire, Fh1x PYAT, Ro1.;0ÉE, G. Jouito.At~. A LONDRES Dlp8t et Vente du Journal 11.1 • , numéro, chu : M. Stanislas, 10, Greek Street, Soho, librairie polon:iiJe. M. Philippe, 28, Greek Street, Soho, Pharmacie fra~pi ..e. M. Holyvake, 147, 1":eet ~treet. •]{A1S0N ']E C0!lMISSl0N prudence t>t.sa coi:naissance des affaires est a le ti:i~le av:rntagc d'unir l'élég·ance, la légcrté et . ffi d d 't , la s<Jhd1té. en plitre, e11cire, en tnaatic et en gélatint- sur nature morte ou vivante. une garantie su sante c sa con m e a ve- Les semelles sont fi"'~es avec du laiton et ne llir pour lc-spersonnes qui Youclront bien le lais~cnt aucune upfrité ni il l'intérieur ni à l'ex- , P. BEGHIN, u~gociantà St .. Hfüer (ile de charyer de lems intérêts. (Ecrire franco). 1ér!e1_1-r. On peut marche!' à l'c?.u sans nuire à la ·J.ersey\ 60, Upper Don strcet, agent et re- ·--- sohrltté de la c.h_n_ 1 _1s_su_r_e_. _ _ ____ _ ET CONSIGNATION. ,JJréseutant de plus de cinquante maisoBs ho- EDOUARD Blf ff .norabl{;s de France, Belgique, Suisse, Italie, • · • t A L.'\, RÉCIPROCITÉ. .Prus.sc, Suède, ldle:magne. _rtc., a l'honneur PROSCRIT IT.\ I.Ir:JI;, ,, ,d'informer MM. les négociants, armateurs,'\ WAHRl & Cie., TAILLEURS, fabricants M cornmission.naires de tous pa~·s, Donni:-des leçons de hngue it:ilienne. . Chaus-dc-Fonds. _ Maison Heinzely, im- :iu'i\ se diarge de la vente par comm1ss1on La i\1otte-H.ous..~e,La Moue street, 44, St-Héht?r. • (S . ) :o':.lconsignation ,le toutes espèces •de war-' - 18-:-·r 11 ;~ 1P;-;TR~-;;-;~·~;.:~-é~-~~~--;-Pms~;:-·-· pnmeor uisse • chaudises. • G·uAY pro~crit du 2 Décembre faiseur La confiance qu'il s'ei,t acquise dans cette ,de BOTTES sans oout~re, pour A f p]JONS L' mouleur en plâtre, se charge . île, depuis vingt aun~es, par SGU trav&il, Séllhommes et pour d.i.mes. - C'!> gP11re de chJ11.~sure J • k rJ, de tout;; espèce de moulage ~PPlE_L pa1· Il moule aussi les ornements, les statues et foumit des épreuves à un prix modéré,-20, DQustreet, St.-Hélier. JERSEY. Excellente Table d'H6te, A 10 h. 1 b. et 5 heures, A L'HOTEL DE L'EUROPE, DON STREET, No 11, • Tenu par ROUSSEL, Cuisinier français. Dîners et déjeûners particuliers il toute beu,e -Jolis appartements et vins de toutes qualit68, l <lesprix modérés. 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