Homme - anno II - n.45 - 19 ottobre 1855

:de la Méditerranée • un proconsul 'de la:Rnssie, et il ne peut abandonner cette alliance à laquelle il est rivé par des intérêts et des principes ·communs. •Le momeut est s'exprime ainsi S\lr la nouyelle èvolution des ar- .mées en Crimée:: · suprême. -H y aurait folie •à hésiter- ou-à retarder. Les navires de guerre- français et anglais ne tarderont pas à se montrer dans les eaux de'•Naples. , Levons-nous-non Français ou Anglais - mai1 Italieqs et déployons notre sainte bannière aux trois couleurs. ' Le tyran est,perdu s'il cède parce qu'à l'édifire mons- ' trucux de son despotisme on nê saurait enlever une pierre sans que tout s'écroule. . Il est perdu s'il résiste parce · que coutre lul se lèyeront l'inclignation des puissances -0c- . cidentales et la colère des peuple& long-temps comprimée. Siciliens, rappelez-vous les atrocités de ce Caligula, le sa~g de nos martyrs, les larmes de tant de veuvr,s et · d'orphelins, les outrages subis par tant de familles déso- • lées réduites à la misère par cette haine qui ne pardonne _-jat_nài:,. Malédictiou sur nous si nous pouvions oijblier le bombardiment, le sac, l'incendie, les massacres, les opprobres de Mtssine et de Catane. Nous n'avons pas oublié les églises brulées et les monts · de piété dépouillés, .les prâtre6 massacrés sur l'autel, les ..avrngles et les paraly,tiques égorgés dans leur.s asyles, les màlades brftlés vivants dans les hôpitaux, lei têtes chau_- ves des vieillards et celles des enfants enfilées à la. bayo-. nette des barba~es. Les hommes honnêtes peYpJent les galères et les prisons, les voleurs paonnent qans les palais · de la ro.yauté, dans les ministères, sur le siège des ma- _gistrate et aux premiers rangs de l'armée. 1ls..gouverpent avec le bâton comme on gouvernait les esclaves des anciens tempi., encore les ,esclaves étaient-ils nourris par lell{s m;litr~s et nous engr:1issons de notre sang ceox ;qui nons fhge1lent ! Nous avons gardé le silence, nous qui vous parlons, 1 pendant six ans - regardant comme un malheur un mouvement Îlrnpportun, . Aujourd'.hui, en tonte r.onscience, ••n-'.>Us yous di1ons.: le jour est venu! Arrière les vieilles coH·res et les animosités. ·union .e:ntre tous lesJ101llmes ·énergjques et hon.J1êtes,.sans faiblesses, sans -déloyauté. La liberté est toute par elle- , même et ceux. qµi se font ses apô~res et ses soldats doi\·er.t ttre des hommes purs et sans tiche. Siciliens, ;'person~e n'a le droit de vous imposer une forrae quelconque .de. gouvernement; le peuple· souverain tpan1festera sa volonté et elle ser.a c-0nforme_aux bçsoins _et à l'honnenr-d,e l'Italie. \VIVE• t'hALIE ! Pal~rrne, -2() Sept.~1855: .Cette proclamation u'a qu•~~n•tort, , ~•~~t ~•enKager. comme ~ertain, J'actif, c~cours d~ puis- .Sl;lllce~ de l'Occi~ent. Npµs comprenons trè~,bien que, pour entraîner l'.ar.dente Sicile :qui a·5j~s-partis divi:i;és co~e toutes lefo·,contrées· -bis-toriques du _vieux monsl~, on ait padé d-u·puissant -ca.ppuides jlot~s ligué.es, ~t ijU'o~ ait réservé, .pour le jjour , de victoire, les formes du_go~vernl'ment.; ·o'est de , lu tactique révolutionnaire :t:tde l'pabileté ,pratique; , mis 1il y a là cles trahisons, elles n'çnt pas, -;elles,ne • ~auraient i'voir le. ferme dessein de 15eco.qri.ret~'pffranchir. Les Siciliens, ,en ouvrant.!~ lutte, ·peuvent ·çloncse trou ver et rester seuls; qu'ils y réfléchissent! L~ur force, leur ~eule force .est e,neux~mêmes .e-.td-ansl'appel (r~t8mcl ;iux j:lUtresEtats de rita• lie: faire la Révolu~ion et .l' ~tendre, \a gé;né.raliser, voilà l9salµt. ;L~s comhi!'}aisou;S pu dehorBne,sopt qu'intrigue et m~~~o.nge. Il .n_ep-el\t vep_irde l.à que des maîtres, qu'ils s'ap,p.el,entCh,arle,.sEmJ11,an~el, Murat ou l' AnglJ}is. . ~es froscrits Ita.ii~ns ,gµi vo_itmt ~e près les 1ilç,_mmeset les _gou\·erperp.entsle ~avent comme no~s ,.et Je disent comme noufi. • Voici, comment s'expliq\l~l.lt les e,xilés du .Pié1J.nout: ... ~n soussignés, émig:ré.s,politiques de~ DeJJ~- " Siciles, gardant chacun la libert~ d.e leurs o_pi- . ·,, .nions, c,omme:dev,oir,déclarent que, s'ils d,ét-es- " -teµt le gouvernemept actuel des ,D~ux,-Sicilej •.. co~m.!}.inco,p.patJ.bleavec .la ,Natipna'lité l.ta- ." Ji~mne,de même et p,ar rtiison identique. ils r__.e- " pou$sent toute forme de gouvernetneiJt qui pour- " rait s'~t~blir avec •~ fils ~e • J OllSWt;n ~ m:at, et "c~la parceque, d~n~ féventualit~. le Royau.me •• !Je N aplef' d_eviendràit ~n,e prc;,y~pcefr:ançaise." Trente-deux proscrits ont signé cette prp_te~ta-; pc;m, à laquelle ont pleinem~))t Jtdpér~ d'aut_re!5~xi-! -lés de .Ja même patrie : le.cçloµ~l Pis~:0ap_e, N apo- ! ,Jitain, ayait, déjà, pr~ énergiqueme~ot fü1;1itiatjv~ j ,d,ins l' ltaliÇt e Popolo, notre cqofr~re (,!e G.ènes; ,et l'émigration entière e~t main~papt a~erti.e. •N 9~s f_)nr~st!on~ -~vec joie 9e~ intelli_ge»tes , protestations ; car les erreurs à la Jt,f anin .sont ,l.i' ~ui9ide ! Cp. lltIJl. Le général K.lapka qui a déf.epdu ~t1•fortercsse ·,de '~omori'l et gui aurajt pu -1~ garder. l9n.gte~p.~, " 11 ·y a aeux mois, lorsque les q.lliés Haient encore pl.us fort», et que les réserves russes n'étaient pas arrivées en nombre-si considérable à Pérékop, cette opération aurait pu c,mduire à de grands résult:J.ts. Maintenant, avec la diminution journalière des forces alliées devant Sébastopol C'tl'entasi-lcment proportionnel des réserves crusses à Pérékop et à Kherson, cette- opération Re concluirait qu ïnutilement à de .grands dangers. A \a vérité, on ·trouvt'- ra:it à Eupatoria uhe plo.ce d'armes sûre et couvrant le débarquement; on pourrait bien aussi y transporter ·d'avance des aprovisionnements suffisants pour que l'armée, ' -une fois débarquée et réunie, se mît aussitôt en mouve• ment; mais les désavantages sont faciles à reconnaître. Si l'armée se tournait contre Simphéropol, il faudrait qu'elle s'avançât sur -un terrain ouvert, en grande•parfie plat ; et si elle prenait l'autre chemin, le long .de la côte, il lui faudrait forcer les lignes bien fortifiées de l'Almà, de la Katcha et ·da Bclbcck. Dans le· premier cas, les Rus. ses tireraient ,do L.1 supériorité de leur cavalerie des avantages décisifs : -dans le dernier, ils gagneraient le temps de se ~ettre en pos,ition <le qéjouer l'attaque principale des alhés. Dans les deux cas, les flancs et les derrières de l'armé~ en marche seraient menacés, et ses opérations manqueraient de toute baEe. Au lieu de s'av ,ncer concen. triquement, il faudrait que.les alliés divisalisent le_ursforces-et opérassent simultanément dans deux directions opposées : sur Pérékop et s.ur Si-mphéropol. Il sejoin.drait à cela la circonstance -'J.Uele télégraphe mettrait les .RusseR en connaissance du ·dessein tles alliés, quinze jours ou trois semaines avant le commencement de l'opération. '' 'Nous ne sommes pas compétents en matière de stratégie militaire et nous ne prenons pas parti. C'est là, toutefois une opinion considérable et qui n'est guères en harmonie avec une dépêche gasconne du maréchal 'Pélissier à M. Bonaparte. "Soyez certain," écrit le liet1tenant-proconsul à son maître, "qu'au 20 Décembre, il ne restera, " pas un Russe en Crimée! '' Le vainqueur de l~ partie du Sud abandonnée s'engage bien loin et bien avant par cette promesse d'extermination : les deux cent mille russes échelonnés de Pérekop à la rrchernaïa ·ne pourraient-ils pas le faire mentir à -nos dépens? La jactance est toujours misbrable, •et,la témérité n'est pas toujours victoire. j Li • • Be-.'11e tle la .8e1~iai11e. . 'U a_c,onihat de cavalerie a eu lieu près d'Eupatoria; les-Rosses ont é(é vaincus e-tont eu 00 hommes tués et 160 prisonniers. lEn 'Asie, au contràire, les Russes ont remporté plus~e~rs a:autage-s su.r·los :,r~rcs, et o~ craint ~ue la ville tle ;Kars ne s01t obhgee de capituler.. . !Une •nou-vèllè division française (ChasseloupLaubüt) est ~nvoyée en10rient. . !Les .Banques :''<\)lngleterrr- et-de France ont .élevé le taullt de rescampte. • • 'Les embarras linanciers, toujours persistant en Espagne, à tr:avers les Révolutions politique, se corn~liqueht -en ce moment de conspirations de palais : Espartero aurait découvert un complot tramé pour le renverser avec l'aide des Démocrates que la Reine aurait ensuite écrasés avec le concours des M-0dérés. Les Cortès se sont réunies de nou.veau; elles ont voté une loi ouvrant l'Esp~gne aux réfugiés· politiques des autres pays en :laissantau Gouvernement la faculté de les interuer. Le général O'Donnell, -en dernandant la fixation du chiffre de l'armée, a fait pressentir que l'Espagne serait appelée à pren<l~epar,t à ·la lutte euro- '.péenne.-La Gazette NIB que J'.a:vortementrécent de la Reine -soit-dû aux -querelles de .S. M. avec ses Ministres. . . . - C~.RONIQ,UE ;!'~. ;PARIS.- M. Bonaparte ~ reprJs, depuis huit Jours, ses pérégrinations à tra- • ~~rs Ja vill?· Il paraît qu'il ne -souffre plus de l epaule, mars ses pauvres Cent-G-ardes n'en sont pas ·mo.inscondamnés ! • . • _Qn leur a laissé le délai-de pndeor, avaut de les ;briser ; comment, en effet, l~s dégrader et les dissoudre, s.ur !'heure, quand on v'.oulait 2"-aroordans -l'ombre le mélodrame domestique ,et <JU.'-0nfaisait .démentir par f officiel Monitieur ! Toujours-est-il ')Ue Par~~ ne s'y -e~t :pastrompé et quo la version .est acqmse ·: les deta1ls, on ne les connaitra comme .bien d'autres, qutau',jout>·de )ustice et d'ïicrouÎement.. • La misère est affreuse dans . les füuhourgs. Les ouvriers se ré_pandeot dans les départements; mais là, la police les empoigne et les interne à son caprice. Ainsi les ouvriers de Maine-et-Loire et de la Sarthe, fOIIt enlevé~, pqmme des voleurs, et .trans~rtés f,UJ de; c~î~et _g~ c.hÇJµins·de fer. La hberté de loeoriotion, même avec fi\-'.retet passeport, n'est pas de droit sous l'Empire. Il n'y a plus que la loi des bagnes ! La voiture de Louis Bo~1aparte a été arrêtée -dans les C~amps:Elysées, il y a quelques jouni, par des ouv~~erscnant: Donnez-nous le pain à bon marc/té ! L Empereur leur a demandé de quoi ils se plaignaient? Ils ont répondu qu'avec une moisson abonda11te, et après tontes les promesses faites par lui, il était hônteux qu'on payât le pain si cher. L'Empereur a seulement répondu, en reprenant -sa route : Vous avez raison . ..... Mais le prix du pain continue à être très élevé .... La bourgeoisie est fort alarmée. ( Reynold's -Newspaper.) Nous publions, ainsi que nous l'avons promis. la Lett1·e !ue par le cit. F. Pyat, le 22 Sep;embre: au 1'feetim1 du Comité 11.iternational et ck la Commu~e IUvolutionnaire. - LETTRE A I.A ~REIDN'EANGLETE liADAME, . Londres, 22 Septembre l8;ï,5. ~our -J>ri~de l'hoispitalité que nous tenons dee lojs de votre pays, ·permette1:-nous de volls ·adresser quelques utile& réflexions sur votre voyage. . , . Et d'a.bortl m~mot de félicitatiop. Vous êtes, grâce au ciel, revenu~ same ~t satwe_; .et ce }1'est pas sans risque que 1vo.us étiez -partie, voyez-vous! Entre deux a,tte.ntats l'un devant, l'autre derrière, si le malheur eût vouhi.. .' on frémi~ d'y pe1~er. Mais enfin tout s'est bien pa~sé et vous en et~a sort1-esans accident. Dieu soit loué! -Y oyage, visite, promenades, paradets, réceptions ovati_ons,illuminations, bals, banquets, concer~ii, sp1:ct 1 aote~, d1i>conrs,bons mots et fe11xd'artifice tout a été à souhai·• .. . ' , ~ .. , JUsqu au temps qui s'est fait français et beau, atte):ltiou ~att~use po.ur une a~glaise, jusqu'aux Russes qui ont eu l obligea.nec de ge faire battre à Ja Tchernaya, pour fourni.r au Jv_lon!teur ce_ga!:u:t calembourg : Victoria est vent{t: et victoire aussr.. C est charmant. Vous avez visité Pâris· vous ~vez déjcu11éà ~aint-Cloud, diné aux Tuileries, Rou'pé ,au Trianon .et ltm-che partout. Voos a~ez dansé à l'I-lôtel- ,de-Ville, redansé à Ver.sailleg, pleuré aux Invalides et ri à Saint.Germain. Vous ave:s baptis~ u11erue corom.eJo ,géni.e ou la gloire, GOmmeVoltaire ou ,Rambuteau comm~ _Rivoli ou la Rapée. Voua avez passé en revue l;.i-litede la société, l'armée, la magic;trature, l'église, la bau.que et les dames de la halle, toute la fleur des pois de l'cmpil'.f toute sa noblesse civile et militaire, la paix et la guone' 1~pol!tique, l'élo.qnence, la vertu, la valeur, la lJonne f91'. 1 espnt, la grâce et la polic1i. Et tout c.c beirn mondé en f;ais! habillé, d~coré et savonné de son mieux ponr fè. t~r 1ami: de la ma1son. Vous avc,zadmir~ les produit:. ile l,rndust'.1~, les chef,,_-cl'_œuvresdes arts, les prodiges de l ~xpos1tion, nos curiosités, nos miracles, 110ssept merveilles, vu .M:ag.nanau Champ-de-Mars, Sibour au Parvis, Troplong au P ,1lais, N ewkerke au )fusée, entendu B.a1oche, respiré .Véron et lu Cassagnac, sans compter )es autres, bref, la FJore et la Faune du rèo-ne tout cc qui mérite d'être contemplé, .expos~ et marq;é, ' ' Vou~ avez été baisée ,au geno~ par trente chefs arabes au d~ssous de la jarrP.tière, dit le Times, Honni soit ... e; à 1~ main, par l'empereur. God save the Queen ! Vo,l.'I avez été saluée p~r tous les canons de Vincennes et ré~ veillée par cinq cents tambours donnant l'aubade au prince-moitié. tes rossignols des Guid.es et les fauvettes de l'Opéra vous ont chanté l'antienne royale et le peu,ple n'a pas chanté Malbro11gh. Le maire d'Amiens vot1s li. régalé~ de ses harangues et de ses pâtés. Chevet ,ous a ,servi tous les pl ..ts de son métier. Les -encensoirll pe la presse vou.sont brfilé leur plus1pure résine ; M. Hau,ssman SltS plu,s gras lllmpions. V ou.s avez mis Canrobert au Be.in. bn le cha,mpagne et embra.ssé Jérôme! ' C'éta~t trop. Alors au comble pu bonheur, ,;ous.avei, ,_commeAuguste, nspité à descendre. Vous .a.v~zeu ,beaoip .d'échapper un peu p. toas ces gran~ liommes ,et jl. tolites c.es )>elles choses; et un matin, non le moins doux du voyage, exténuée, ~bimée d'admirat(on !lt de délices,',Pa.r un ~ouvement vrai, natu~el et humam, Flonplus eu rein~, mais en femme, ,en fille d Eve, comme une faible mottelle comme une simple bourgeoise, corpme .une {ranche oom~ ,mère de Windsor, -vous avez sur un œuf frais sans ta~bour ~ti ~rolr!pelte, s:ms gardes n.i laq~ais: Fans le dire à P1étn, pns un ~ab à l'heure, avec votre ,homme ,et vos enfants ; et vous .êtes all~e .sans plus· de cérém~nie vous -reposer au .Jardin des Plante.a ave1: lu Jn·br~s 1t 1~ bêtes du bon D.ie1.,1 ~insi ~one, sauf l'i,mperifection .attaohte ~ ta~te (l~sp d'ici-bas, sau.f.Mathilde gui a ri de vos _r-0b~set aon frir~ ~ui ~ ..ride vos mille liv.res ~onné.esaux pauyres, ~n ,~tour ,dµ. m!llion· q\~e~ous leur coOte~,sa9s ,reproche, ~t I.e ,P~I' qm n a. parµ JUSte que po1J.rvous ùire : Good bye;,rie.n n'll manqué ·à la fête. Vous ave_;gi:oftté, sa.vouré-,toutes les voluptés~ toutes les poésies, tous les rayons, tous lesparfums et tootes les sa~1cesde la. France. Vous n'auriez _p~s en trnp d'~u ou deu~ ~(:n~ de plus. Vous avez eu ~\1$ J~ lhonneurs ·et <tousles bonhe'l,(!, Vo~s ~,-e,; '-:ÏÙf }a cmipe•;

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