Homme - anno II - n.44 - 3 ottobre 1855

L'1-101t.11t1E.-ltle1·c1·edl, 3 o.etobre 1S.S5. •.cation d~, l'indépendance, à moins qu'il ne soit .fondé sur une solidarité durable d'assistance réciproque, ce qui est possible seulement dans une fédération de peuples, jamais avec la base mobile -de monarchies. Le mouvement de la régénération polonaise doit être essentiellement républicain, •sous peine d'avorter. Et partout où se portent les regards, la nécessité des tendances républicaines devient plus évidente. La Suisse est déjà en ·République, mais elle est :trop faible pour être indépendante, et sans l'in'dé- ,pendance la liberté n'est-qu'une mensongère plai- -santerie. Réfléchissez aux exigences naturelles de •sa position, et l'idée d'une confédération républi- -caine des Alpes s'emparera forcément de 'Votre •conviction. • Voyez les souffrances de l'Espagne, et jetez un regard sw la carte : vom,·penserez aussitôt à l'unité de l'Ibérie, possible seulement par une Con- ' fédération républicaine. Au Nord, se lève la jeune Scandinavie, une et trinaire; son unité, nécessaire parcequ' elle est naturelle, n'est possible que sous la forme fédérale républicaine. Descendez sur les rivages de l'Adriatique, vers I Vlllyrie et un peu plus à l'Est, examinez les élémentri.d'avenir qui existent daos ces parages, pesez : leurs droits à la vie, et vous arriverez à la conclusion que.la vie nationale, là aussi, implique des forme» fédératives incompatibles avec tout autre .g. ouvernem4ilnt que la République. Ainsi la situation spéciale des diverses nationali- •.tés répond au courant général des idées, et la tendance de tous ces mouvements-souterrains se résume ainsi : Liberté pour tous, Solidarité ·,d, tous, Indépendance de chacun ,garantie par des.Associations fédérales républicaines. :Telle est la position de l'Europe. Le progrès 1 poun·a s'accomplir à pas plus ou moins lents et partiels:' ~ela rlépendra du succès et de l'extension des premiers mouvements; mais la tendance général_e est essentiellement, indubitablement républi- ,came. . Après avoir établi-ces deux points.fondamentaux, je suis conduit .à examiner, d'abord comment cette tendance a é-té affectée. dans sa réalisation par les espérances qu'a suscitées la guerre? Puis queile nption de-sfaits, quel enseignement nons a été donné par cette guerre.? Enfin, quelle impulsion doive11tdonner à l'action populaire sur le continent ces notions, ces ensèigriements ? La place me manque aujourd'hui pour faire cet examen. L. KOSSUTH. i:,. Nous avons publié dans le dernier ,numéro de ce journal, un manifeste aux Républicains, sig·né de trois noms qui rappelleut d'éclatants services rendus à la cause des peuples. Ils ont encore, ces noms.là, le privilége et l'honneur d'être exécrés, entre tous, et marqués à l'index des empires et des monarchies ; ce qni veut dire que les ennemis communs leur reconnaissent une force acquise et les ·,redoutent.comme influences de révolution. Dévoués quand même à cette Révolution et ne ,craignant-pas qu'après son réveil elle soit absorbée, tious regardons comme un deToir de seconder tl'appèl) par notre propagande, et nous engageons tous les Républicains à réfléchir. Que porte le .manifeste? Est-ce un symbole de -foi particulière, uu système jaloux, un dogme absolu qui force les consciences et tue la vie, c'està-dire la ·liberté? Non, le manifeste reconnaît .dans cette liberté l'organe essentiel de la Révolutioll', et il laisse à l'arbitrage public, à la souveraineté collective qui est le droit ·vivant, le soin de .débattré et de .décider. Que demandent les trois signataires? Est-ce la dictature, l'autorité pleine et personnelle, le gouJr>ernementde l'avenir ? Non·; ils v.ous disent : Nous ne sommes <f U'uoe voix de combat et d'appel. Si vous avez, si vous trouvez mieux que ,nous, choississez, mais faites. Si vous nous laissez la tâche, aidez-nous, et la Révolution .accomplie, :1emonde libre, Qhacun rentre dans les rang·s. . Mais c'est la,promesse .de César, dîra-t-on? - En vérité, nous voudrions bien savoir quelle est l'ambition . qui pourrait tenir une h-dure dans 'la convulsion prochaine. 'Ne voyez-vous pas qu'il -s'agirait d'escalader le ciel, et que les Titans ne sont plus de notre âge ? • Aujourd'hui, la Révolution au tombeau .a be- -soinde phalanges organisées, pour ·le grand as- ;_t,aut à livrer. Voilà l'appel et voilà ·le .devoir. Demain, la Révolution .a~omplie, ·les tyrannies abattues, qu'y aura-t-il? quelgues hommes? .non, un monde! Nous ne pouvons développer cette thèse·; l',espace, aujourd'hui, nous manque, .mais nous ,y re- .vi.endrons. ,ch. R:t,s. CJ01·1·espondaace de Paris. 28 septembre 1-85:5. Nous avons reçu ici, ( 0 miracle ! ) des détails assez complets sur }'.invasion prétendue de la France par les proicrits clu Var, en· résidence à Nic-e. .C'est la Gazette du Midi, journal légitimiste, qui ,la •première a sonné le tocsin, et ceci ne vo1,1sétonnera pas, vous qui savez, comme nous, combien la faction blanche, dans les départements de l'Est et du 1\1idi,poursuit avec rage les hommes de la patrie libre et du droit républicain. Donc ladite Gazette avait annoncé, dans un de ses numéros de septembre que 500 exilés provençaux étaient sur le point de franchir la frontière, de marcher sur Antibes, de là sur MaTseille, et de là sur Paris !- Sur ~e, les autorités .Bonapartistes mirent en réquisition cavalerie, infanterie, gendarmes et sol<lat-sde <louanes: préfet, sous-préfet et chef de ,division militaiTe se rendirent avec les corps de .dHense, à la limite extrêm~ du Var, et campèrent. . Les autorités de Savoie ne comprenant pis.s Je mystèl'e, es:pédièrent, à leur tour, une petite phalange d'observation, et les troupes ennemies, ·pendant un grand jour se surveillèrent. Qu'y avait-il· au fond 'de cela? -quelques paroles d7un honn~te •proscrit, paroles répétées dans les tavernes où les ,agents provocateurs affluent, et saintement recueillies, on • peut ·même '.dire·envenimé.es.parJe-s autol'ités- besogneuses de répression •violente. ~ On a·trouvé ,quelques balles et une ·eeintur_eac cuir·chez -le!Catilina de cette:guerre so<'iale, qu'on a mis en prison! mais le gon:vernement piémontais qui ·-saità quoi s'en 'tenir ·-sur les, véritables auteurs de cette inva·sion calculée, ne saurait :donner chance à des pour-suitP.Sridicules., et Sauvan •sera. relaché. Œe·:véritable'but 'de cette échauffourëe-coméôie, le ·voici. îl reste à Nice, après les départs et les morts qni sont les .grands -'départs, •environ soixante proscrits provença'!lx.- iCes honnêtes citoyens, presque tous ouvriers, parlant la la-ngue,du pays, en relation possible i-inon suivie avec leurs familles, et trou-vant tians ce rayon un travail qui leur donne à vivre, ces exilés, disons-nous, inquiétaient •le gouvernement :fra.nçais et les influences légitimistes , qui ne.pouvaient pousser loin leur propagande, en face d-e ,ces ·martyrs du devoir. On avait•bes.oin de les écarter de,la frontière où leur exemple et leur vie faisaient con- ,tagion. On voulait les faire interner au loin dans les provinces piémontaises, et voilà pourquoi journaux, autorités et régiments ont pris les armes ! • Ceci est lâche, indigne, mis.érable, mais tout-à fait dans les habitudes et les besoins du gouvernement-Napoléon. Après ce que nous avons déjà vu, nous ne saurions nous étonner de ce nouveau complot-embûche, mais nous espérons, que le gouvernement piémontais qui n'a pas lu nécessités du grand chemin et les origines du crime, gardera le respect de lui-même et ne sacrifiera pas d'honnêtes gens sacrés par le droit et le malheur aux calculs ignobles de l'Empire et de ses ruffians. Vous savez- que, depuis l'Empire, l'autorité militaire s'est partagée le teqitoire, et que, divisée par rayons, la France éntière est sous la main de divers proconsuls. On vient de décider que trois camps nouveaux_, de cavalerie principalerr.ent, seraient formés près des trois principaux centres de population, pour de là rayonner dans les campagnes, et si la mis«e 'se laisse entraîner aux révoltes, pouvoir écraser les paysans sous les masses. Les nuages d'hinir, en 1efl'et,viennent, lour.ds et sombres ; les femmes arrêtent, déjà, dans les villages, les charrettes chargées de grain ; et comme ces paniques de la faim ne peuvent que s'irriter, grandir et s'étendre, le gouvernement paternel fait charger les fusils. Si l'on ne sait pa:s avoir de grain, 011,aurato11joursdes balles! J. J. Revue de la 8eo1aioe. Les bulletins de guerre ne sont pas' riches depuis la victoire du 9 septembre, et la légende de Crimée ne nous a donné dans ces huit derniers jours que des épisodes de boucherie, Officiers et soldats, l'Angleterre sait déjà le nombre de ses morts : son admirristration s'entend mieux à tenir les registres funèbr,es qu'·à conduire ],esopérations militaires. Il n'en est pas de même en France. Sous tous les 11égimes,on y mèné la guerre assez vh1ement, et cela se eomprend, c'est nn grand aTt national qu'on n'a que trop pratiqué. Les e:Kpériencesabondent, les études se complèt-ent chaque jour, 1-esfaouHésaffluent, et la Slience de la destruction y est certes beaucoup _pins avancée, plus développée que toute autre. Cette fois, pourtant, on ne marche, on ne g-agne qu'à coups de miUions et ·d'armées.· Le veni, vidi, viei ne sera pas un refrain du second Empir-e ! il ne ~it pas môme r.elev.erses morts et faire lR s.tatistiqne de ses cadavres. A.iosi, depuis un moiii, œnt mine familles attendent dans une anxiété profonde, et .le Moniteur n'a pas encore publié ses .listes. Deux nouvelles graves sont arrivées aujourd'h~i. Les afüés ont débarqué 30 mille hommes (un nou- .Yeaucorps) du côté d'Enpatoria et des combatsd'avant-poste ont en lieu, sans grand résultat, entre , -les-armé~s-ennemies. c•~t là que se livrera sans -doute, la prochaine l>ataille. A.près avoir a~hevé -dans Sébastopol (la ,ville et fo port) l'œuvre de destruction -eommeoeée par les Jl111ses les Afüés cher- ,chen:t ·à for-cer l'armée de réiene pour inveatir là partie-nord. 'Il y aura donc encore ,une nouvelle bat-aiHe, s-uiv-ied'trn nouveau siège, ,et la Crimée, après tout ,cela, ne sera pas conqiuise ! La seconde nouvelle porte que les flottes alliées ont levé l'ancre et sont parties vour une destination inconnue. Il 5'agit, iici, sans doute., d',une tentative sur Odessa, la ,ville aux grains. Odessa -et Sébastopol tombés :(ce qui est encore .chance et ·problème') qu'y aura-t-il de.décidé! rien, et c'est alors seulement que la gaerre ,commencera. ANNIVERSAIRE DU ·22 ·SEPTEM.BR'E 17~2. -Lonclres, 22 Septembr~ 1855. L'annh·ersaire de la proclamation -ê-e b. premïère République Française en 1792 a été :célébré à Londres par la ,Commune révolutionnaire -et le Comité international réunis pour cette -ci:rcons- ·tance. Deux drapeaux ·ronges décoraientla salle (Scïen- ·tific .Hall, John Street, Fitzroy Square.) Sur l'un, celui du Comité inf,~rnational, teud-u au fond., en draperie, on lisait:: Alliance des peuples. Sur l'autre, arboré en avant, celui de la Commune révolu• tionnaire : Jlépublique F-ran.çaiseDémocratiqu.e ,et Sociale - Liberté, Egalité,. Fraternité. Les orateurs inscrits poar prendre la par~-e aa meeting étaient .: Anglai&·: Nash et Willia.m Jones. Allemands :: Lhertzer et Gleuz. Polonais·: Dombrowski. Français : J ourdaio, Félix Pyat, Rougée, Tfalanùier. . Le jour choisi, samedi, jour de paie pour Je~ ouvriers, n'ayant pas permis à beaucoup d'être exacts à l'heure indiquée, le meeting a commencé trop tard (9 heures) pour que tous les orateurs pussent se faire entendre. Le citoyen Jourdain de la Commune rüolutionnaire, proposé comme-président par deux membres du Comité international, a, sur le vote unauime de l'assemblée, pris le fauteuil et ouvert la séa11ce. Après avoir formulé en quelques mots l'objet du meeting, après avoir fait à l'union des diverses fractions du -parti un appel auquel l'assemblée s'est emprnssée d'applaudir, le citoyen Jourdain a donné la parole au citoyen Félix Pyat qui " lu au milieu des applaudissements une lettre portant pour titre : À la reine d'Angleterre. L'étendue de ce travail ue nous permet pas c}e l'insérer aujourd'hui. nous le publierons dans le prochain numéro. Voici, presque en entier, le discours prononçé par le citoyen 'falandier : Citoyennes et Citoyens, C'est une co11tumevieille comme Je monde qne de füt-er le jour de sa naissance. En vain l'âge chasse lei,:illusions: en vain l'anxiété, l'impatience, le doute s'attachent, vers rongeurs, à l'espérance humaine : en vain la lassrtud.e et le désespoi-r crient par la bouche des poètes désolés : le bonheur c'est de n'être pas né ! La Bature proteste. L'humanité proteste. Toutes deux elles répondent : l'une par de nouvelles fleurs, l'autre par de nouvelles g~nêrations ; et, comme dans la nature les printempa sont des fêtes, Ies jours de naiuanca dan$ l'humanité sont des fêtes aussi. Malheureux! malheureux! ceux qui n'ont pas cette religion de la vie ! Si nous l'avoni. vraiment, au fond àe notre conscience, ce sentiment profond, avec quelle joie ne devons-nous-pn f~r ce jour du 22 Septembre, le joui' de notre na.issancP., le joar de naissance de l'homme moderne; car, citoye,ns, la Ré.formeet la Renaissance ont ccntribué sans doute à. la Révolution; J.naisnous ne sommes ni Ohritiens, ni Païens. Nous ne somme• fils ni de la Réfor.me ni d-e la Renaissance. Nous sommes fils de la Révolution. . Et quelle mère que celle qui a laiss6 pour testamen.t ces trois mots: LIBE.RT.É- ÉoALlTÉ-F&-&'tERNITÉ ! Signé : La République française. Ah ! ceux-là ne comprennent rien à l'histoire 6meuvante d11~iécle pass~ qui ne voient pas que cette grande époque a 'été. l'a création d'un homme nouveau. Avant la Révolution Fr,ançaise- oir était, eomme aujourd'hui on est encore, Tiche ou pauvre, noble ou ,vilain, pasteuT ou ouaiiie, .Juif ou Cbrétirn; et l'on n'était que cela, 'Mais de c~

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