Homme - anno II - n.44 - 3 ottobre 1855

. %1me Annee. -SCJENC.E.- ' --SOLI DARl'fÉ_...:_ JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLÈ. Ce Jo111•nal pa1.•tdt une .t'ellil 111ar sen1al11e. Toutes lettres et correspondances <loive11têtre affranchies et adressées à l'Administration du journal l' llo■n■ne, à Jersey. - Lee manuscrits dépo~~~ne seront pas rendus. A LONDRE j s Dép6t et Ve~tc du Journal nu 1 , , numl!ro, chez: M. Stanislas, 10, Greek Street, Soho, librairie polon:iist>. }\{. Philippe, 28. Gr<'ek Street, Soho, Pharmacie française. :M. Holyvake, 14-7,Fleet Street. SIT-UA.TION ·Du- CONTINENT. Il est vraiment étrange de voir comment, à l'exaltation de la brillante victoire remportée à Sébastopol, a succédé si promptement un calme plat. lourd, une indifférence presque complète; et cela, non pas en Angleterre seulement, mais aussi en France, quoique les Français soient éminemment amoureux de gloire miiilaire et qu'à eux appartienne la plus large part de gloire dans ces évènements. Partout règne un calme pesant et morne : la mauvaise récolté, et l'attente d'une crise commerciale à la, clôture de l' Exposition universelle, rejettent clans l'ombre la chûte de Sébastopol, mal- , 1•· ' ~ <l l t' gre wieret e a nouveau e. • L'explication de cette énigmP-, c'est que l'instinct populaire, toujours clair-voyant dans ses appréciations générales, est profondément convaincu que la.conquête de Sébastopol. toute brillantf' qu'elle soit comme fait d\irmes, Hedonne la solution d'aucnne des g-randes qnestiom. posées par notre siècle au Destin ; elle ue résout aucun problème politique, ne termiue aucaue difficulté, n'ouvre ~ucune issue. En effet, le résultat le pins important de cette ùritlaute victoire, c't,st q11e lu guerre entre les Puissances Occidentales et le Cz.tr est inévitablement et indéfi11iment prolongée, sans pre'ndre toutefois ce caractère d'uue guerre de principes qui remplirait d'ardeur le cœur des Nations. Et si tel est le ré!rnltat de cette victoire, la questi~n la plus in~médiatement im~or~antc est celle-ci : De quelle Liçon la guerre, arnst prolongée, affectera-t-elle le grand problème de l'avenir du Continent qui, dans l'agitation fiévreuse de 1-011 retour à la vie, écarte c1t,jàle linr,eul jct.é par le,; mains impies de la Tyrannie sur les Nations opprimées ? L'Angleterre connaît peu la situation réelle du Contineot. Peu habituée à se. former une idée bien exacte de ses affaires politiques, elle se contente d'un apperçu très superficiel: et elle est trop portée à dédaigner, ou tout au moins à évaluer trop bas, ces éléments qui, par la force des évènements, sont destirros à dire le dernier mot, bien que d'antres aient en ce moment la parole. Qu'il me soit donc permis de jeter un peu de lumière sur ces téuèbres, et de présenter à l'Angleterre une esquisse de la situation, telle qu'on la fui montrerait de tous côtés, si la presse <luContinent n'était pas baillonnée. Que l'Angleterre prenne ou non conseil de cet exposé des faits, ce n'est pas notre affaire. Les faits sont des faits, qu'ils plaisent ou non à l'Angleterre. Les Nations n'abjureront pas leurs plus légitimes aspirations, et ne resteront pas sous le suaire lorsque la vie renaît, pour les beaux yeux de cette orgueilleuse Lady, l'aristocratique BRITANNIA ! Avant tout, je dois établir deux faits forulamentaux: Le premier, c'est que la situation de l'Europe rend inévitable une révolution presqu'universelle. L'ignorer, c'est aveuglement; le nier, c'est folie. - Le second fait, c'est que le caractère des tendances révolutionnaires est essentiellement républicain. Je ne parlerai pas du courant général des idées, courant irrésistible, l'histoire le prouve, même quand il tend à un but erroné : combien plus irrésistible encore quand il ast la conséquence des lois inexorables du Progrès, et d'une expérience chèrement acquise qui a dissipé la trompeuse espé011 s'abonne s JE-RSEY, 32, Roseville Street. LONDRES, à l'Office du Journal, 50, Castle Street, Berners St. LIVERPOOL, che:z B. Colin, 33, Myrtle Street, South. BELGIQUE, Lecomte, rue <lesMalades, à Bruxelles. ESPAGNE, Casimir Monnier, libraire à i\1a<lri<l. 1 GENÈVE, éorsat, libraire, rue Guillaume-Tell. NEUCHATEL, Couhé, à Chaux-de-Fonds. NOUVELLE-ORLÉANS, Paya & Comp., 56, rue de Chartres. 1 MEXICO, Isidore Devaux, libraire. 'l'ous len abo11nen1ena se paient d'avanee. • rance d'nn compromis possible entre des principes aussi diamétralement opposés que h monarchie et le Self-Governme11t du Peuple. De pompeuses apparences ne peuvent plus tenir lieu de la réalité, et les privilèges ne so11tplus un moyen de remédier aux maux d'une constitution sociale contre-nature. Je ne m'appesantirai pas sur ces considérations; la - fausse sagesse dn ·matérialisme les traite de visionnaires et d'impraticables; le sag·e sait qu'elles sont plus pratiques que ce qu'on 1€.ur oppose, car les idées sont le vrai moteur, tout le reste est simple mécaniq ne. Pourtant j'abandonne ce terrain, et je montrerai par des preuves plus palpables, que les tendances du contine11t sont essentiellement républicaine5 • Voyez, au premier rang, la France, l'aînée de l'Europe régénérée : le souille de sa puissante poitrine suffirait pour réveiller tous ceux qni souffrent dans l'oppression! La France, placée par sa grande Révolution à la tête d11mouvement progres~if qe l'Hnmanitè, ne saurait se résiguer longtemps à la perte de sa liberté. La France veut être libre; elle, qui a chassé les Bourbons en dépit des coalitions <le tous les princes de la terre, elle ne restera . pas domaine <l'un Bonaparte. Eh quoi, le Q Décembre serait la conséquence suprême de 1792 ! On rougit de honte à cette pensée monstrueuse, révoltante, iofernale ironie! L'avenir de la France ne peGt ê1re que la République. On dt>mandait à Voltaire comment il pourrait démontrer l'existence de Dieu ? Mais, répondit-il, en oum·ant les yeux! Ouvrez les yeux, et vous verrez que la Fran-ce est républicaine. Maintenant, regardez l'Allemagne.L'Allemagne est partagée en 35 Etats princiers ( en outre de cette plaisanterie des quatre Villes Libres), tous réunis en apparence en une conféùération nominale qui, non seulemeut exclnt le peuple, mais barre le passage à tout développement partiel des libertés populaires. Ces S5 Etats, à leur tour, sont divisés en trois camps: l'Autriche, la Prusse, chacune avec ses satellites respectifs, en compétition pour la suprématie, luttant pour tout dominer, et,en troisième lieu, les Etats secondaires, s'appuy~ut sur la protection de ces deux grandes puissances contre le peuple, et s'appuyant sur la µrotection de I' Etrangt>r ( la Russie ) pour se garantir d'être absorbés par les deux rivales; et celles-ci, à leur tour, s'appuient toutes denx sur la Russie: l'Autriche craignant, si elle l'offense, d'assurer l'appui du Czar là la Prusse pour satisfaire ses aspirations à la suprématie en Allemagne; tandis que la Prusse, pour le même motif, craint de s'aliéner la Russie. L'Allemagne, la Nation Germanique ( 40 millions d'hommes civilisés), ne saurait se résigner à une semblable dégradation nationale. Il faut 11u'elle soit une Nation et non pas une simple dénomination g~ographique ; et, jalouses comme le sont les différentes fractions qui la composent de leur indépendance individuelle, l'Allemagne ne peut se constituer en Nation qu'au moyen d'institutions fédérales qui impliquent la nécessité d'une organisation républicaine; car l'urfité fédérale conservant des princes et des rois pour simples unités, c'est un non-sens. La preuve en est dans la situation actuelle de l'Allemagne. . L'ItaliP✓ est exactemt.."lltdans la même position. L'Italie ne peut pas rester soumise à la domination étrangère et à la Tyrannie; elle ne peut pas non plus se résigner à la honte de voir ses membres sanglants déchirés en morceaux, pour établir la balance des influences que plusieurs princes étrangers veulent exercer sur l'Italie. _L'Italie doit re- • conquérir son existence nationale ; pour y parvenir, il lui faut l'indépendance; pour être indépendante, elle doit être une, et elle ne saurait être une sans être républicaine. Qui donc, en effet, pourrait croire que Rome consente à être absorbée par Milan, Milan par Venise, Naples par Rome, ou Palerme par Turin, comme Edimbourg et Dublin, et avec elles les nationalités écossaise et irlandaise, ont été absorbées par Londres? L'exemple est peu engageant. Ges individualités provinciales font, du projet de créer un royaume d'Italie, une impoisibilité absolue ; cependant l'indomptable aspiration à l'indépendance nationale pousse naturellement à l'unité. Donc, l'Italie ne peut accepter et n'acceptera d'autre formule comme solution que le E .Pluribus Unum des Etats-Unis d'Amérique, un siège central au gouvernement fédéral pour s.~uv.eiprde~ , l'indépendance, . mais en respectant l rnd1v.1dua!1tede ~haque ~arhe .. En un mot, il y aura, 11doit y avoir des revolutions en Italie tant qu'elle n'aura pas réuni ses membres déchirés en une confédération des Républiques italiennes. Les tendances républicai11es de ces trois grandes Nationalités, la Fra11ce, l'Allemagne, l'Italie, tendances impératives et inflexibles comme les lois de la Nature, suffiraient pour déterminer le caractèr~ du développement général du continent européen, entraîné par les mêmes intérêts, les mêmes idées, la même civilisation, quand même la position particulière des autres peuples ne les conduirait pas au même but. Voisine de l'Allemagne et de l'Italie, la Hon.- grie n'a jama1s eu la conscienco de son indomptable vitalité, pendant son pai;sé de dix siècles, plus fortement qu'aujourd'hui. Le souvenir encore récent de ses victoire sur" l'oppresseur étranger qui lui ont obtenu le respect du monde; une génération nouvelle, pleine de vie, dont l'enfance a été illuminée par les reflets de cette lutte gigantesque; le sentiment pnissant de sa natio~ nalité se faisant jour sous l'oppresi,ion comme le palmier croît sous le fardeau - tout donne à la Hongrie la certitude d'un avenir, la résolution de le conquérir. La Hongrie est fière de savoir que sa position géographique lui assigne le poste d'honneur comme garde avancée de la Liberté, de la Civilisation, at elle est déterminée à tenir ce poste avec honneur. La Hongrie connaît sa force et la faihlesse d'un ennemi usé par ses crimes. La Hongrie n'a pas seulement son indépendance à reconquérir; elle doit aussi se garantir contre les trahisons révoltantes, sans exemple, de la royauté. La Hongrie, avec ses luttes passées et sa fureur présente; avec sa douleur et ses malédictions de tous les jours contre les rois parjures, douleur et malédictions dont on nomrit ses enfants jusqu'à ce qu'ils soient des hommes aspirant à l'action et à la vengeance ; la Hongrie, après l'impardonnable outrage qui fait encore couler son sang, pourrait difficilement, quoiqu'il arrive, se réconcilier avec la royauté. Et si vous réfléchissez en outre qu'elle et l'Italie ont un ennemi commun, qu'elle est l'aile droite de l'armée dont l'Italie forme la gauche, et que la force des armées dépend de l'identité de!I principes qui les animent, vous serez convaincus que la Hongrie est essentiellement républicaine dans ses teudances. Il en est d~ même de la Pologne. Des charlatans-diplomates, assez bornés pour s'imaginer que l'Italie méridionale pourrait accepter la domination étrang·ère sous la forme d'un Satrape µes r.ruileries, ces charlatans se bercent du rêve qu'on peut conjurer l'immortelle Pologne par un semblant de reconstitution avec un roi pantin dont quelque potentat étranger ferait mouvoir les fils? - La Po- _logne ne prendra pas le g·alvanisme pour la vie. Placée aux frontières de la Russie, elle ne peut revenir à la vie, elle ne peut espérer de vivre qu'en s'inc~rnant un principe en antagonisme naturel avec le principe de Saint-Pétersbourg; sa situation ne permet pas de compromis : elle doit être une République ou ne pas être. Une parodie de résurrection, comme celle de la Grèce avec son Othon, aurait même résultat en PGlogne. La République en ferait une nation, la monarchie la placerait sous la fascination du Despotisme voisin, inefficacement combattu par les contre:.influences étrangères. L'appui de l'étranger implique l'ahdi-

L'1-101t.11t1E.-ltle1·c1·edl, 3 o.etobre 1S.S5. •.cation d~, l'indépendance, à moins qu'il ne soit .fondé sur une solidarité durable d'assistance réciproque, ce qui est possible seulement dans une fédération de peuples, jamais avec la base mobile -de monarchies. Le mouvement de la régénération polonaise doit être essentiellement républicain, •sous peine d'avorter. Et partout où se portent les regards, la nécessité des tendances républicaines devient plus évidente. La Suisse est déjà en ·République, mais elle est :trop faible pour être indépendante, et sans l'in'dé- ,pendance la liberté n'est-qu'une mensongère plai- -santerie. Réfléchissez aux exigences naturelles de •sa position, et l'idée d'une confédération républi- -caine des Alpes s'emparera forcément de 'Votre •conviction. • Voyez les souffrances de l'Espagne, et jetez un regard sw la carte : vom,·penserez aussitôt à l'unité de l'Ibérie, possible seulement par une Con- ' fédération républicaine. Au Nord, se lève la jeune Scandinavie, une et trinaire; son unité, nécessaire parcequ' elle est naturelle, n'est possible que sous la forme fédérale républicaine. Descendez sur les rivages de l'Adriatique, vers I Vlllyrie et un peu plus à l'Est, examinez les élémentri.d'avenir qui existent daos ces parages, pesez : leurs droits à la vie, et vous arriverez à la conclusion que.la vie nationale, là aussi, implique des forme» fédératives incompatibles avec tout autre .g. ouvernem4ilnt que la République. Ainsi la situation spéciale des diverses nationali- •.tés répond au courant général des idées, et la tendance de tous ces mouvements-souterrains se résume ainsi : Liberté pour tous, Solidarité ·,d, tous, Indépendance de chacun ,garantie par des.Associations fédérales républicaines. :Telle est la position de l'Europe. Le progrès 1 poun·a s'accomplir à pas plus ou moins lents et partiels:' ~ela rlépendra du succès et de l'extension des premiers mouvements; mais la tendance général_e est essentiellement, indubitablement républi- ,came. . Après avoir établi-ces deux points.fondamentaux, je suis conduit .à examiner, d'abord comment cette tendance a é-té affectée. dans sa réalisation par les espérances qu'a suscitées la guerre? Puis queile nption de-sfaits, quel enseignement nons a été donné par cette guerre.? Enfin, quelle impulsion doive11tdonner à l'action populaire sur le continent ces notions, ces ensèigriements ? La place me manque aujourd'hui pour faire cet examen. L. KOSSUTH. i:,. Nous avons publié dans le dernier ,numéro de ce journal, un manifeste aux Républicains, sig·né de trois noms qui rappelleut d'éclatants services rendus à la cause des peuples. Ils ont encore, ces noms.là, le privilége et l'honneur d'être exécrés, entre tous, et marqués à l'index des empires et des monarchies ; ce qni veut dire que les ennemis communs leur reconnaissent une force acquise et les ·,redoutent.comme influences de révolution. Dévoués quand même à cette Révolution et ne ,craignant-pas qu'après son réveil elle soit absorbée, tious regardons comme un deToir de seconder tl'appèl) par notre propagande, et nous engageons tous les Républicains à réfléchir. Que porte le .manifeste? Est-ce un symbole de -foi particulière, uu système jaloux, un dogme absolu qui force les consciences et tue la vie, c'està-dire la ·liberté? Non, le manifeste reconnaît .dans cette liberté l'organe essentiel de la Révolutioll', et il laisse à l'arbitrage public, à la souveraineté collective qui est le droit ·vivant, le soin de .débattré et de .décider. Que demandent les trois signataires? Est-ce la dictature, l'autorité pleine et personnelle, le gouJr>ernementde l'avenir ? Non·; ils v.ous disent : Nous ne sommes <f U'uoe voix de combat et d'appel. Si vous avez, si vous trouvez mieux que ,nous, choississez, mais faites. Si vous nous laissez la tâche, aidez-nous, et la Révolution .accomplie, :1emonde libre, Qhacun rentre dans les rang·s. . Mais c'est la,promesse .de César, dîra-t-on? - En vérité, nous voudrions bien savoir quelle est l'ambition . qui pourrait tenir une h-dure dans 'la convulsion prochaine. 'Ne voyez-vous pas qu'il -s'agirait d'escalader le ciel, et que les Titans ne sont plus de notre âge ? • Aujourd'hui, la Révolution au tombeau .a be- -soinde phalanges organisées, pour ·le grand as- ;_t,aut à livrer. Voilà l'appel et voilà ·le .devoir. Demain, la Révolution .a~omplie, ·les tyrannies abattues, qu'y aura-t-il? quelgues hommes? .non, un monde! Nous ne pouvons développer cette thèse·; l',espace, aujourd'hui, nous manque, .mais nous ,y re- .vi.endrons. ,ch. R:t,s. CJ01·1·espondaace de Paris. 28 septembre 1-85:5. Nous avons reçu ici, ( 0 miracle ! ) des détails assez complets sur }'.invasion prétendue de la France par les proicrits clu Var, en· résidence à Nic-e. .C'est la Gazette du Midi, journal légitimiste, qui ,la •première a sonné le tocsin, et ceci ne vo1,1sétonnera pas, vous qui savez, comme nous, combien la faction blanche, dans les départements de l'Est et du 1\1idi,poursuit avec rage les hommes de la patrie libre et du droit républicain. Donc ladite Gazette avait annoncé, dans un de ses numéros de septembre que 500 exilés provençaux étaient sur le point de franchir la frontière, de marcher sur Antibes, de là sur MaTseille, et de là sur Paris !- Sur ~e, les autorités .Bonapartistes mirent en réquisition cavalerie, infanterie, gendarmes et sol<lat-sde <louanes: préfet, sous-préfet et chef de ,division militaiTe se rendirent avec les corps de .dHense, à la limite extrêm~ du Var, et campèrent. . Les autorités de Savoie ne comprenant pis.s Je mystèl'e, es:pédièrent, à leur tour, une petite phalange d'observation, et les troupes ennemies, ·pendant un grand jour se surveillèrent. Qu'y avait-il· au fond 'de cela? -quelques paroles d7un honn~te •proscrit, paroles répétées dans les tavernes où les ,agents provocateurs affluent, et saintement recueillies, on • peut ·même '.dire·envenimé.es.parJe-s autol'ités- besogneuses de répression •violente. ~ On a·trouvé ,quelques balles et une ·eeintur_eac cuir·chez -le!Catilina de cette:guerre so<'iale, qu'on a mis en prison! mais le gon:vernement piémontais qui ·-saità quoi s'en 'tenir ·-sur les, véritables auteurs de cette inva·sion calculée, ne saurait :donner chance à des pour-suitP.Sridicules., et Sauvan •sera. relaché. Œe·:véritable'but 'de cette échauffourëe-coméôie, le ·voici. îl reste à Nice, après les départs et les morts qni sont les .grands -'départs, •environ soixante proscrits provença'!lx.- iCes honnêtes citoyens, presque tous ouvriers, parlant la la-ngue,du pays, en relation possible i-inon suivie avec leurs familles, et trou-vant tians ce rayon un travail qui leur donne à vivre, ces exilés, disons-nous, inquiétaient •le gouvernement :fra.nçais et les influences légitimistes , qui ne.pouvaient pousser loin leur propagande, en face d-e ,ces ·martyrs du devoir. On avait•bes.oin de les écarter de,la frontière où leur exemple et leur vie faisaient con- ,tagion. On voulait les faire interner au loin dans les provinces piémontaises, et voilà pourquoi journaux, autorités et régiments ont pris les armes ! • Ceci est lâche, indigne, mis.érable, mais tout-à fait dans les habitudes et les besoins du gouvernement-Napoléon. Après ce que nous avons déjà vu, nous ne saurions nous étonner de ce nouveau complot-embûche, mais nous espérons, que le gouvernement piémontais qui n'a pas lu nécessités du grand chemin et les origines du crime, gardera le respect de lui-même et ne sacrifiera pas d'honnêtes gens sacrés par le droit et le malheur aux calculs ignobles de l'Empire et de ses ruffians. Vous savez- que, depuis l'Empire, l'autorité militaire s'est partagée le teqitoire, et que, divisée par rayons, la France éntière est sous la main de divers proconsuls. On vient de décider que trois camps nouveaux_, de cavalerie principalerr.ent, seraient formés près des trois principaux centres de population, pour de là rayonner dans les campagnes, et si la mis«e 'se laisse entraîner aux révoltes, pouvoir écraser les paysans sous les masses. Les nuages d'hinir, en 1efl'et,viennent, lour.ds et sombres ; les femmes arrêtent, déjà, dans les villages, les charrettes chargées de grain ; et comme ces paniques de la faim ne peuvent que s'irriter, grandir et s'étendre, le gouvernement paternel fait charger les fusils. Si l'on ne sait pa:s avoir de grain, 011,aurato11joursdes balles! J. J. Revue de la 8eo1aioe. Les bulletins de guerre ne sont pas' riches depuis la victoire du 9 septembre, et la légende de Crimée ne nous a donné dans ces huit derniers jours que des épisodes de boucherie, Officiers et soldats, l'Angleterre sait déjà le nombre de ses morts : son admirristration s'entend mieux à tenir les registres funèbr,es qu'·à conduire ],esopérations militaires. Il n'en est pas de même en France. Sous tous les 11égimes,on y mèné la guerre assez vh1ement, et cela se eomprend, c'est nn grand aTt national qu'on n'a que trop pratiqué. Les e:Kpériencesabondent, les études se complèt-ent chaque jour, 1-esfaouHésaffluent, et la Slience de la destruction y est certes beaucoup _pins avancée, plus développée que toute autre. Cette fois, pourtant, on ne marche, on ne g-agne qu'à coups de miUions et ·d'armées.· Le veni, vidi, viei ne sera pas un refrain du second Empir-e ! il ne ~it pas môme r.elev.erses morts et faire lR s.tatistiqne de ses cadavres. A.iosi, depuis un moiii, œnt mine familles attendent dans une anxiété profonde, et .le Moniteur n'a pas encore publié ses .listes. Deux nouvelles graves sont arrivées aujourd'h~i. Les afüés ont débarqué 30 mille hommes (un nou- .Yeaucorps) du côté d'Enpatoria et des combatsd'avant-poste ont en lieu, sans grand résultat, entre , -les-armé~s-ennemies. c•~t là que se livrera sans -doute, la prochaine l>ataille. A.près avoir a~hevé -dans Sébastopol (la ,ville et fo port) l'œuvre de destruction -eommeoeée par les Jl111ses les Afüés cher- ,chen:t ·à for-cer l'armée de réiene pour inveatir là partie-nord. 'Il y aura donc encore ,une nouvelle bat-aiHe, s-uiv-ied'trn nouveau siège, ,et la Crimée, après tout ,cela, ne sera pas conqiuise ! La seconde nouvelle porte que les flottes alliées ont levé l'ancre et sont parties vour une destination inconnue. Il 5'agit, iici, sans doute., d',une tentative sur Odessa, la ,ville aux grains. Odessa -et Sébastopol tombés :(ce qui est encore .chance et ·problème') qu'y aura-t-il de.décidé! rien, et c'est alors seulement que la gaerre ,commencera. ANNIVERSAIRE DU ·22 ·SEPTEM.BR'E 17~2. -Lonclres, 22 Septembr~ 1855. L'annh·ersaire de la proclamation -ê-e b. premïère République Française en 1792 a été :célébré à Londres par la ,Commune révolutionnaire -et le Comité international réunis pour cette -ci:rcons- ·tance. Deux drapeaux ·ronges décoraientla salle (Scïen- ·tific .Hall, John Street, Fitzroy Square.) Sur l'un, celui du Comité inf,~rnational, teud-u au fond., en draperie, on lisait:: Alliance des peuples. Sur l'autre, arboré en avant, celui de la Commune révolu• tionnaire : Jlépublique F-ran.çaiseDémocratiqu.e ,et Sociale - Liberté, Egalité,. Fraternité. Les orateurs inscrits poar prendre la par~-e aa meeting étaient .: Anglai&·: Nash et Willia.m Jones. Allemands :: Lhertzer et Gleuz. Polonais·: Dombrowski. Français : J ourdaio, Félix Pyat, Rougée, Tfalanùier. . Le jour choisi, samedi, jour de paie pour Je~ ouvriers, n'ayant pas permis à beaucoup d'être exacts à l'heure indiquée, le meeting a commencé trop tard (9 heures) pour que tous les orateurs pussent se faire entendre. Le citoyen Jourdain de la Commune rüolutionnaire, proposé comme-président par deux membres du Comité international, a, sur le vote unauime de l'assemblée, pris le fauteuil et ouvert la séa11ce. Après avoir formulé en quelques mots l'objet du meeting, après avoir fait à l'union des diverses fractions du -parti un appel auquel l'assemblée s'est emprnssée d'applaudir, le citoyen Jourdain a donné la parole au citoyen Félix Pyat qui " lu au milieu des applaudissements une lettre portant pour titre : À la reine d'Angleterre. L'étendue de ce travail ue nous permet pas c}e l'insérer aujourd'hui. nous le publierons dans le prochain numéro. Voici, presque en entier, le discours prononçé par le citoyen 'falandier : Citoyennes et Citoyens, C'est une co11tumevieille comme Je monde qne de füt-er le jour de sa naissance. En vain l'âge chasse lei,:illusions: en vain l'anxiété, l'impatience, le doute s'attachent, vers rongeurs, à l'espérance humaine : en vain la lassrtud.e et le désespoi-r crient par la bouche des poètes désolés : le bonheur c'est de n'être pas né ! La Bature proteste. L'humanité proteste. Toutes deux elles répondent : l'une par de nouvelles fleurs, l'autre par de nouvelles g~nêrations ; et, comme dans la nature les printempa sont des fêtes, Ies jours de naiuanca dan$ l'humanité sont des fêtes aussi. Malheureux! malheureux! ceux qui n'ont pas cette religion de la vie ! Si nous l'avoni. vraiment, au fond àe notre conscience, ce sentiment profond, avec quelle joie ne devons-nous-pn f~r ce jour du 22 Septembre, le joui' de notre na.issancP., le joar de naissance de l'homme moderne; car, citoye,ns, la Ré.formeet la Renaissance ont ccntribué sans doute à. la Révolution; J.naisnous ne sommes ni Ohritiens, ni Païens. Nous ne somme• fils ni de la Réfor.me ni d-e la Renaissance. Nous sommes fils de la Révolution. . Et quelle mère que celle qui a laiss6 pour testamen.t ces trois mots: LIBE.RT.É- ÉoALlTÉ-F&-&'tERNITÉ ! Signé : La République française. Ah ! ceux-là ne comprennent rien à l'histoire 6meuvante d11~iécle pass~ qui ne voient pas que cette grande époque a 'été. l'a création d'un homme nouveau. Avant la Révolution Fr,ançaise- oir était, eomme aujourd'hui on est encore, Tiche ou pauvre, noble ou ,vilain, pasteuT ou ouaiiie, .Juif ou Cbrétirn; et l'on n'était que cela, 'Mais de c~

L'H01'IltIE.-.Jiercredt, 3 Oetob1·e .18.S~. jour on coipmen~a à être homme, et de cette qualité naquit le droit moderne, le droit uuiversel, le droit de l'homme. La vieille société baptisait ses enfants au nom d'une trinité mystérieuse, ombre menaçante qui, du berceau, s'é'tendait sur. toute la vie, damnant, sous le nom de Satan •et de ses pompes, la nature et la joie. La Révolution a baptisé l'homme moderne au nom d'une trinité intelligible: Liberté-Egalité-Fraternité-lumière éternelle dont les rayons traverseront tous les nuages, pour éclairer toutes les têtes, échauffer tous les cœurs. Cette lumière , elle a déjà si profondément pénétré au cœur de l'homme que, j'ose le dire, depuis le prisonnier et le proscrit qui dans leur fière misère, bravent tous les despotismes du monde, jusqu'à l'imbécile héroïque qui se fait tuer sous les drapeaux déshonorés de la France Impériale, i1 n'en est pas un qui ne porte en son cœur le sentiment de l'égalité promise. Grande fut cette époque de la création de l'homme moderne! Imprudence héroïque! fanatisme sublime! pour conquérir la liberté indh·iduelle, ce sceau de l'homme régénéré, on alla jusqu'à briser tous les liens qui rattachaient le travail à sa mère-nouuice, la terre, pour avoir la liberté d'aller et de venir, sans la permission du maître, du seigneur, on s'ôta le pain de la bouche, et on résolut qu'on serait libre dût cette liberté n'être que la liberté de mourir de faim. Et cette libt:rté n'est en effet que la liberté de mourir de faim tant que la création <l'une société faite pour lui et à son image ne répondra pas à la création de l'homme nouvc:.tu ; mais cela est notre tâche, à nons. Nos prédécesseurs ne pouvaient pas to4t faire. Qui osera dire qu'ils n'aient pas fait assez ? Ils ont fait l'homme, à nous de faire la .,ociété. C'est pour cela que nons sommes SocLAJ,ISTES,et que, consciencieusement ou non, à leur nom Je Républicains démocri:ztes, nous ajoutons le nôtre. Mais, disent quelques-uns de nos amis qui, p1r excès de piété filiale, enfermeraient le monde clans le tombeau de nos pères, le Socialisme était dans la Révolution. Pourquoi habillzr <lenoms nouveaux des choses anciennes et connues? }>ourquoivouloir faire du neuf quand il ne s'agit que de continuer ce que la Révolution a commencé ? Oui, disons-nous, aussi : le Socialisme était dans la Révolution comme la société, l'humanité tout entière, - besoins, passions, idées, industrie, art, science,-est dans l'embryon humain; à l'état fœtal, à l'état virtuel, à l'état possible, et non à l'état ré:.:l. Ah! si nos pères de 92 pouvaient revenir, croyez bien que, sur ce point, ils nous diraient: La vraie manièrE de nous continuer c'est de faire passer de l'état virtuel à l'état réel ce Socialisme que la Révolution contenait en germe. Ce que U(}US avons fait, nous l'avons bien fait: n'essayez pas de le recommencer: imiter le passé n'est pas continuer le passé ; au contraire, ne vous donnez pas le ridicule pnéril de faire de vousmêmes des pâles copies, des caricatures de nos terribles ombres. Continuez-nous en étant vous-mêmes des origiRaux, des êtres vrais,ct non des pastiches, et en dist.inguant l'œuvre accomplie de l'œuvre à accomplir. Si vvus comprenez le testament politique que nous vous avons laissé, vous savez cc que vous avez à faire, •et votre tâche est assez belle. ... Voilà ce que nous diraient nos pères, et, j'ose l'affirmer, l'écho de leur grande \'OÎX ne résonne pas aux oreilles de ceux qui n'ent-:ndent pas ces choses. Ce pieux tribut de respect rendu à nos prédécesseurs , en vue de l'œuvre qu'ils ont accomplie; l'homme nouveau, l'œuvre générale à accomplir ainsi déterminéela société nouvelle, - il me reste à examiner quelle est notre tâche particulière et actuelle d,ms ce grand travail du siècle. ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• ♦ ••••••• Cette part du travail, la voici, telle que la nature même des choses nous l'iudique. 1 ° Conspiration. 2° Etude. 3° Propagande. Certes, ce serait le comble de la folie et de la vanité que de se déclarer satisfait de la manière dont nous marchons dans chacune de ces divisions de l'œuvre à faire; mais on ne peut pas dire cependant qu'aucun de ces points es,sentiels de la politique républicaine soit abandonné. Sur le premier point, on comprendra que je n'aie rien à dire ici. Aux yeux d'un monde qui n'a d'autre religion que celle du succès, les tentatives comme celle de Pianori et comme celle des insurgés d'Angers ne se justifient que par la réussite. Espérons que la justification ne se fèra pas trop attendre. Mais en attendant que l'heure de cette justice vienne, disons, car ne pas le dire ser.dt trahir, que la société et l'individu sont en état permanent de légitime d~fense contre les tyrans qui les oppriment, et que ceux qui, comme Pianori, seuls contre un monde armé et sur ses gard.es, jettent dans la balance éternelle, leur vie contre celle d'un despote exécrable, sont des héros que la lâcheté des esclaves peut poursuivre de ses vociférations insensées, maia sur la tombe desquels la m1.indes hommes libres écrira : mo•rtspour la libert-éde leur patrie et du monde! Sur le second point, malgré les grands travaux histo. riques, malgré des 1ivres admirables comme la Lettre 4Vx Etats de Jersey de notre ami Pierre Leroux, malgré une foule de discours et de brochures dans lesquelles la Révolution sociale est comprise et affirmée avec une clarté ton"' nonTelle, malgré tout cela, dis-je, et malgré la pauvreU:qui entrave nos efforts et empêche bien des trafaux de paraître, uous ne pouvons nous empêcher de reconnaître que, généralement, nous ne travaillons pas assez: et que la Révolution peut encore arriver sàns que nous soyons prêts sur une foule de points de la solutioh dC1SqUels dépeudta le salut de la République. Un exemple entre autres : Il se fait en France, en ce moment, sous l'empite d'idées socid.listes, qui, depuis le Saint-Simonisllle, n'ônt cessé de se répandre dans la -aociété, une espèèe d'évolution économiqtte que je pourrais peut ..être formuler en ces termes : mobilisation de la propriété, een.tralisation des services pu,blics. Crédit foncier, crédit mobilier, crédit maritime, crédit agricole, nous voyons 1~crédit s'emparer de tout, tendant à faire de toute propriété un gage transmissible comme un billet de banque. , D'un autre côté, fusion dea compagnies des chemins de fer, fusion des compagnies d'assurances, fusion des compagnies de gaz, fusion iles compagnies d'omnibus ; tout se fusionne et tout nous indique que l'unité tend à se faire dans les services qllÏ revêtent le caractère d'utilité publique. Or, il en est de cette mobilisation de la propriété et àe cette centralisation tlP,sservices publics, comme des machines. Si tout cela fonctionnait, au profit de la communauté, au profit de tous, ce serait très beau et très heureux. Mai11 tout cela fonctionne au profit de quelques compagnies, qui, sous des noms divers, cachent un personnel, toujours le même,de hauts financiers, dont les fortunes scandaleuses constituent une féodalité capitaliste entre les mains de laquelle la classe ouvrière n'est qu'une multitude sans nom et sans avoir. Sur ce développement monstrueux de l'économie politique Impériale, qui fait la lumière, IJUiparle? Personne-. J'ai appelé votre attention sut ces faits si c1nieux et si importants, dont l'exil, rend, il est vrai, l'étude difficile; mais pour peu qu'on y réfléchisse, on verra aisément que ce ne sont pas les sujets d'étude qui manquent et on pensera, comme je le faiii, qu'il est bien malheureux que snr tant de ~oints capitaux la lumière ne se fasse pas. Allons amis : pour gagner le pain de l'exil, nous nous sommes improvisés professeurs, musiciens, dessinateurs, restaurateurs, fleuristes, etc, etc. Ne saurions-nous, avec un peu de persévérance et d'étude, devenir, pour le sà1ut de la République future, des économistes ? Sur le troisième point, la propagande Nationale et Intemationale, les deux sociétés dont la réunion constitue le meeting de ce soir, société dont l'une, la Com11tune Révolutionnaire, a fourni- aux juges ne Bonaparte tant de pamphlets à condamner ; et dont l'autre; le Comité International, embrasse dans l'action faible encore de sa propagande les deux points extrêmes de l'Europe, la Rüssie et l'Angleterre : ces deux sociétôs, dis-je, sans compter les autres propagandes, témoignent encore que si les forces ne répondent pas à la grandeur du but, au moins la conscience de la situation et des devairs qu'elle impose n'est pas absente. Le reste viendra. Je sais qu'on nous a reproché notre alliance avec les Chartistes d'Angleterre. Cette alliance est cependant, si l'on veut y réfléchir, un acte de grande bonne-foi et de grand bon sens ; car en le faisant, nous nous sommes alliés avec les seules gens qui, en Angleterre, pensent et parlent comme nous, et qui non seulement veulent la liberté •politique, mais aussi l'égalité socia1e. Cela n'est peut-être pas très respectable ; mais j-e persiste à. croire que c'est plus sftr que certaine11alliances bourgeoi~es de l'inconsistance desquelles la société anglaise des Amis de l'Italie nous a donné.une si triste preuve, lorsqu'elle déserta, il n'y a pas encore un an, l'œuvre de Mazzini. Du reste, nous tenons fort peu à avoir des alliances respectables aux yeux de l'Angleterre officielle, au contraire. Que l' Aristocratie et la Bourgeoisie anglaises cultivent le Bonaparte ; qu'elles chantent les gloires de l'alliance Impériale; qu'elles accumulent sur elles-mêmes les haines de toute la terre et jusqu'aux mépris du roi Bomba : tant mieux. Que ces chers alliés s'embras~ent; qu'ils s'épousent, et que la même mort unisse pour toujours ceux qui se seront tant aimés! c'est notre vœu le plus cher et c'est aussi celui de nos amis anglais Quant à l'immense et monstrueux drame à l'aide duquel les trois grandes églises chrétiennes, la Grecque, la Protestante et la Romaine, conscientes du danger commun, détournent l'attention des peuples de leurs véritables intérêts, ce n'est pas un suc.cèsou un revers éprouvé par l'une ou l'autre de ces sectes détestables conjurées contre l'esprit nouveau qui changera notre opinion. Non : cette guerre n'est pas une guerre libérale. Ls justice et l'honneur ne sont dans aucun des camps, et l'homme libre ne peut faire de vœux pour a.ucune des parties engagées, à moins pourtant qu'il ne fasse des vœux coutre toutes. Le Czar est le danger, dit-on, pour la société occidentale? Le Czar n'est pas plus le danger que le corbeau n'est un danger pour l'homme vivant; quoique le cadavre de l'homme puisse un jour servir de pa.ture au corbeau. Le danger pour la société actuelle, c'est la maladie eff'ro.yablequ'elle porte en son sein, maladie que la Révolution, remède héro'fque, peut seule guérir. Cette maladie, je ne sais corn.mentla narnmer, c'est le scepticisme à l'état de gangrène ; c'est l'hypocrisie religieuse, politique et morale passée dans le sang; c'est le mensonge, ce poison infect, envahissant tout, la -Yue,la: . ' ,,.. mémoire, la tàison, la ét>nscietlce. Amis, amis, n'en dou. tez pas : cette société n'en a pas )>out longtemps. !u cotnmencemeDtde ce siècle, un m6nsieut de ses 11mis, le soi-disimt philosophe Cousin, lui en donnait encore pour 200 àns. Dans .200 ans, soyez-én cettains, on ne perlera plus d'elle non plus que de M. Co\l!jin. Ses sauveurs~ ses m~decins se dispute'tlt à qui lui d<n1nera le coup de gr&ce. Elle l'a reçu ae M. Bona:p!itte ; et on ne Jhéurt pas aeux fois. Quant à nous, ce qui fait le ~aie dë notre succès futur., c'èst précisément la confotmité de noa aéte!I, de nos paroles et de nos pensées; r.'est la logique de nos emouis et de n-,s ltaines ; c'est l'unité de hotte V!esous tous ses as1>ects, Nous ne croyons pas, nous, à là justice de l)ïeu et à 1a misère éternelle de l'homme ; nous ne téndons pas u~ màin à la vérité et l'àutte au sucéès; nous ne demanao.os pas la liberté politique et l'inégalité sociale; nout ne criotts pas vive là Liberté et vive l'Empereur. Nou3 somrtles un. Là est le signe, là est le gage de notre triomphe définitif. Le jour de ce triomphe, au gré de nos dê~irs, se fait bien attendre; mais lorsqu'il viebdra, la République trouvera pour l'acclamer des lèvres vierges qui n'auront jamais criê d'autre notn qne le sien. Vive la République 1Jni~eraelle, Démocratique et Sociale ! Le citoyen Conrad Dombrowski, exilé :Polo-- nais, a prononcé, en langue anglaœe, un ru.iOOW'I dont, faute d'espaee, nous ne opuvoos puMier q11• les lignes qui suivent : •• 11 Citoyens, "Chaque fois que le .génie de la ~volutioa apparaît, pal'• tout le peuple conquiert une partie de -ses dtititi. l.a Révolution, dont nous célèbrons aujourd'hui l'anniver•àite. a prouvé au monde, par le renversement d'une monarchie et la destruction radicale du système féoilal, qu.e la natioa française, avec le courage des héros de Marathon, H..V&it défendre, comme eux, les droits et la patrie, et 4u-e !'autorité des empereurs et des rois n'était rien çontre lâ puissance dn peuple. " Malheureusement, en cc temps là, le pe11plede Franc! était trop enivré de l'éclat de ses victoires, tr-op con&at dans ses héros, qu'elle-savaient élevés, pour re~allllîtte et adopter les mesures de régénération les phis radicaleJHent efficac~s, et par suite pour C(}n.prendre, 111r !ll&lleabars• il devait asseoir sa prospértté, s'il ne voulait aller aux tl-6. faites." Ici l'orateur explique, avec raison., fjtle le1,graa~ des ventes territoriale• et de main-morte, déoidfÎ~ et ex-écotées par la Révolution contre lea eorpt privilégJés en révolte, au lieu dé tomber dans lt, domaine du peuple, furent accaparéeti par les il«uriers et les diplomates, eouveaux fM'ivité~iés du jour. Il termine ainsi : " Tant que les principes dè propriété-privilége ~ént debo-utet domiMnts, tant que le-srilotiveménts pop1tlaires les respecteront, les Révolutions seïo-nt du irvortettttnts, l'oppression des classes ouvri-ères existe'ra Youjdurs, t!t 1eè vérités Liberlé, Egalité, Fraternité, ne sffont qu'illu!ion amère." ·Le meeting a été clos après un discoura du eitoyen Jones, un cri de vive la Répul,fi<pU aniwstlle, dé11iocratique t sociale! V.A.RIÉTÉS. L'ÉLECTION D'UN PAPÊ. , Il s'agissait de réunir des éléments hét&og~aes, tk,u les quelques heures qui devaient s,.,couler, poar attifet au moment du 8crutin. Il n'y avait qu'un moyen, cln' tur seul sentiment rapprochait les cardinau de l'oppolitionla haine contre leur collègue Larnbruscbini. Le prêtre romain hait bitm, et les Cardinaux, en cela comme en tout, sont supérieurs 1mx autres·. Ile haïa•saient lambruscÀini à cause de soi\ long exêrcice clu pouYoir. ils le haïssaient comme on hait un égal qùi s'est fai; votre supérieur. lia voulaient se venger de son arr.ogance autant que de leur bas$ene; c'est à cel11.que ltastar eet redevable de son élévation. On était obligé, ~arfois! de dissimul~r afin de ~ pas' épouvaater la conscience t1mor~edes Deoob ; mais ueo les autres_ on parlait à c~ur ounrt. On réservait poar les premiers les longs discours sur le besoin qu'avait l'Eglise de se donner un chef; bti ptenait avec enx on air contrit en soupirnt sur la tmtesse des temps et sur le~ dangers d'un retard. Quant aux seconds, suivant les instructions de Micara en posait nettement la question. On prenait en particu: lier les chefs de, factions, et on leur disait : " Voulei- " vous en finir avec Lambrus~hini avant qu'il ne lui ar- '' rive de nouveaux renfort.a ? Son orgueil lui fait espfrer " qu1il remporterait la tia'ré au prem~r tour de scrutin " absolument comfne s'il n't avait q\le lui qui ftlt capabl; " de la coiffer. C'est tme aovvelle insulte pour nous " tous; qu'au ~ns _e, .soit la der11i~re: Il n'a pas p~ " être Pape h1er, fa1sdl.tft ùn ce matm, ce sera plua " st\r pour nous, et pou.r lwi, en m~ umps ce sera " une nde leçon. Laissons pour le moment les nom, Ile " côti, comptons les votes dont chacun de nous peut dis. " poser, nous les réunirons après sur celui que Do.us " auro'1s choisi." Sm ces bases propos~f's -par Fi~schi, A-Mat ~t JI~ .

netti fltrenl bientôt <l'accord. l\fais on sait combien tout parti se trouve réduit au moment d'agir; on s'en aperçut quand on voulut compter les voix dont on croyait .pouvoir disposer. Beaucoup hésitaient : ayant moins de haine que leurs chefs, uni' élrction si prfcipitée les épouvantait. \ Les choses en vinrent à ce point, aux dernières heures de la nuit,,que Micara lui-mfüne, qui s'était jus'!u'alers •montré le plus corifiant, ,finit par douter du succès, Déjà; le soleil· commenc;rn.ità· poindre sur les sept collines de la ville éternelle ; ces vieillards étaient fatigués et il n'y avait rien encore d'arrêté. Le plus grand nombre, avant de s'engager, voulait c<mnaitre le nom du candidat. Uuc pareille discussion e!lt reJ1du l'élection impossible. Bernctti et Micara forent les, premiers qui réussirent à persuader à leurs partisans de s'en rapporter à eux sur le choix clu candidat: C'était dfjà beaucoup, mais ce n'était pas encore assez. Les Cardinaux présents au Conclave étaient au nombre de quarante-huit. 'Il fallait réuJlÎr trente-trois voix sur le même 110m,pour que l'élection efrt lieu. Treize Cardinan~ avaient ,voté pour Lambruschini; c'était, y compris la sienne, quatorze voix contraires: le nouveau Pape ne pouvant voter pour lui-même, il fallait s'assurer toutes les autrea voix, ce qui paraissait presqu'impossible à une heure aussi rapprochée de 1'ouvertur~ <lu scrntin. Ce fut alors que des Cardinaux, moins connus dans l'opposition, firent observer que, selon l'usage aprês une défaite, et, quand on cherche à gagner du temps, les partisans de Lamhruschini ép-•rpilleraient probablement leurs votes sur ..J>lusieurs noms qui n'auraient pas de chances sérieuses ; ils s'engagère1ît donc à escamoter quelques voix en faveur <lu candiclat de l'opposition, pourv11 que ce fût un nom peu C'OllllU. Fieschi assurait pouvoir disposer de cinq voix qui, le jour précédent, avaient été ·acquises au Cardinal Soglia. Celle de Mastaï en faisait partie. Le plus habile, en cette ·circonstance, fut le 1Cardinal Amat. Il fut le premier -à convenir qu'on devait laiss~r aux Catdinaux investis· de la çonfiance de leurs collègues le choix d'un Candidat, chose d'autant plus facile à obteuir, suivant lui, qu'aucun de ceux qui se trouvaient à la tête des factiuus ne pouvait Hre soupçonné de vouloir pousser sa propre candidature. En cela il avait raison, car le seul de ces Cardine.ux qui efrt pu être Pape était Micara, le seul membré du ·sacré· Collège q11isincèrement ne le •;ouhît pas. C'était une étrange nature que ce Capucin! Dès qu'on commença à s'entendre, et qu'on demanda ,à Amat de combien- de voix· il pouvait répondre, --lui qui •avait péroré avec ,me grande chaleur pendant toute la nuit, - il changea immédiatement de manière, de ton, et répondit sécbement et'froidement: "J'ai quatre amis qui .. voteront.toujours avec moi, mais nos votes sont acquis " à Mastaï, et pas un <le no11s ne changera." Ce fut aon dernier mot, et tout ce que ses collègues pt.rent dire, :pour l'amener à une transaction, fut inutile. La· •conduite d' Amat étonl)I\ et embarraua ses collègues. Micara, lorsqu'il en i\tt informé, se . contenta de répondre-:" Sang de Sardaigne!" Bernetti, au contraire, qui se trouvait présent, se leva malgré sa goutte pour aller lui serrer la main, et se penchant à ~on oreille lui dit à voix basse - ces deux Cardinaux. se tutoyaient : - " Bravo! tu es un fourbe, je reconnais que je t'avais "mal jugé." Amat lui répondit par un sourire de complaisance, car, par sa manœune, il s'était n·ndu vraiment le maître de la situation. , Bernetti n'avait point d'objection personnelle à faire contre le nom de Mastaï. Leurs rapports avaient toujours été amicaux. C'était lui qui, eu le faisant nommer à l' E- -· vêché d' 1mola, avait ouYcrt à l'ancien Archevêque de Spolette le chemin du Cardinah,t. Connaissant sa 11a~ture faible et sa cumplète inexpérience des affaires de l'Etat, il ne doutait point qu'il ne se laissât nominer par les circo11Stanccs et par les hommes, et il comptait bien en profiter pour devenir encore une fois secrétaire-d'Etat. Mais l'âge de Masta'i Hait un obstacle. l\rastaï, qui n'avait p:is encore cinquante-cinq ans, était trop jeune, selon Bernetti, pour qu'on en fit un. Pape. Les traditions Conclaviste& ont presque .force de loi pour les Cardinaux, et e1les enseignent qu'il ne faut jamais qae <leux longs pontificats se succèdent. Grégoire avait régné seize ::ms, et il Hait à craindre, si on nommait Mastaï, que bO!l règne ne durât davantage. Il était à crainrlre aussi que pareille réflexion n'empêchât plusieurs <les Cardinaux engagés de voter po•n lui, car c'Hait pour un grand nombre renoncer aux éventualités d'un autre conclave. Si cependant on s'arrêtait à ces considérations, il falbit, par suite de l'attitude prise par Amat et les siens,· renoncer à l'espoir d'arriver à une élection dans la matinée. • Bernetti, qui depuis plusieurs années n'avait pas adressé la parole au Cardinal doyen, crut nécessaire de s'entendre directement avec lui:; abdiquant sa vieille rancune, il se rendit à sa cellule appuyé au bras d' Amat. Le vieux Cardinal qui n'a,;ait pas dormi de la nuit, était plus pâlr encoré qu'à l'ordinaire. Etendu sur son lit sans -iraps, snivant l'nsage de son ordre, caressant d'une mah sa longue barbe, blanche comme la neige, il soutenait de l'autre sa tête penchée snr des notes qu'il lisait. C'était un·travail qu'il avait fait lui-même en y ajoutant chaque jour quelques lignes, et qu'on pounüt appeler la biographie secrète du Sacré Collège. A l'entrée de ses deux. collègurs, M:icara tourna sur eux ses yeux noirs do11t la vivacité était extraordinaire, ét, sachant le motif de leur visite, il leur dit avec sa brusquerie habituelle et sans même attendre qu'ili s'expliquassrnt :_" Je duis donc répéter encore uue fois que je " ne connais pas ce l\fastaï ! J'ai sur son compte des notes " curieuses; ou c'est un homme sans caractère ou c'est • " un fourbe de premier ordre .• J'~imerais encore mieux " cela dans l'int'érêt de l'F.glise. !fais après tout, vos émi- " nences le connaissent et pourvu qu'elles soient sùres ,,, qu'il ne transigera pas avec les Gr~goriens, c'est tout ce " que je demande. Du reste, je sens que ma fin est proche, " c'est à ceux qui auront long-temps à faire avec le non- " veau Pape à prendre leurs précautions. Il serait cer- " tainement à désirer -que le personnel du Sacré Collège " fut meilleur, on pourrait alors choisir avec plus de s0- " reté, mais, tel qu'il est, ce Mastaï en vaut probablemeRt " un antre. Pour ma part, je suis assez disposé à sacrifier " au Dieu inconnu, tant ceux que je connais m'inspirent " peu de confiance." Bernetti fit. quelques observations sur f'âge du candidat, mais il fut bientôt interrompu par le doyen : " Que vos " Eminences ne s'er, effraient pas, je viens de lire que " pendant sa jeunesse il a été atteint d'épilepsie; il faut " bien espérer qu;]l en souffrira encore, et puisque vous " êtes de ses amis, vous aurez peut-être avant peu le ·' plaisir d'assister à ses funérailles et de faire encore un " Pape ......... Mais a-t-on compté les votes ? Est-on ·" sOr qn'eu proposant Mastaï nous aurons la majorité ? " c'est là ce qu'il fallait fai,re avant tout pour eu finir a11 " premier scrutin. " Et vraiment on n'élait vns encore a<isuré du nombre des votes nécessaires. Quand bien même tous ceux qni avaient promis ~.uraient tenu parole,-et avec certains vieux rusés il n'y avait pas à s'y fier,-on n'avait pas plus de viugtsept voix. En calculant même qn'on en csr,amotàt <le11xou trois aux adversaires, ce qui eut lie11en efü•t, mais ce qui, alors, n'était p~s encore certain, on n'arrivait pas aux trente-trois votes qu'il fallait réunir, car les Dévots se tenaient à l'écart, sans vouloir entendre parler de coalition. " Corpo di Dio ... , s'écria avec impatience Micara, qui " jurait assez volontiers, nous en sommes réduits à ne pas " même savoir faire l'addition. Vous parlez comme s'il " dépendait de vous n'avoir pour Pape l'un plutôt que " l'autre ; vous discutez quand nous avons à peine deu:x "heures devant nous, et vous n'êtes pas sûrs de pouvoir " disposer de la major:té voulue! C'est vraiment pi- " toyable ! li faudra bien ~ue je m'en ml!le personnelle- " ment, sans cela je vois qu'on n'aboutirait à rien." Et refiéchissaat un instant. il dit, se parlant à lui-même: " Oui les simples .... On a voté pour FalconierL. ... ,ix -" votes .... nous en aurions assez. " Se tournant alors vers ses C0llèg1,1cscomme quelqu'un qui vient de prendre une résolution qu'il ne so croit ro~me pas tenu de communiquer aux autres il les congédia d'un geste assez brusque. " Qu'on m'envoie de suite, ajouta-t-il, le Cardinal Arche- " vêque de Ravenne." "'Quel rustre·! murmurèrent les deux Cardinaux. Mais i-1 a raison : il faut lui envoyer Falconieri." Dès qne ce dernier fut informé du désir du doyen, il s'empressa de se rendre à sa cellule. Nous ne savons ce que Micara dit à Falconieri, mais il dut certainement le prendre par la conscience : en lui montraut que sa candidature divisant le conclave pouvait le prolonger indéfiniment, il dut lui parler du danger de laisser l' i'jglise acéphale. Il dut ajouter que, Doyen, du Collège, il avait le dev0ir de le prévenir de la responsabilité dont il chargeait sa religion en persistant dans une candidature qui empêchait l'élection, et pouvait ainsi compromettre l'intérêt de la Chrétienté. Il n'en fallait pas tant pour convaincre le bon Cardinal, qni s'excusa près du Doyen en l'assurant qu'il n'avait pus cherché à avoir des votes, et qu'il userait de toute son influence sur ses amis pour les décider à voter eu faveur d'un autre, Alors Micara lui propos:i Mastaï. . "C'est un homme <leDieu, ajoutait le rusé moine, un "homme <l'Eglise qui s'est toujours tenu liloig11é des "affaires séculières de l'Etat. Sa conduite 1\ toujo11rs été "exemplaire, co.mme doit être celle d'un Evêque. (Juan<l "je lis : Homo miss us a Deo cui nomen e,-at JJan11cs, je "ne puis m'empêcher de croire que par ces mots le Sei- " gneur a voulu nous montrer ce qne nons de\·011sfaire "en cette circonstance, et que c'est Jean :M:astdï qu'i~ ·• désigne à notre choix. Falconieri se litis~a .facilement persna~er : îl anit rle l'estime pour l'évêque <l'Imola duquel, disait-il, il avait eu l'occasion d'admirer le cotirage dam, les circonstances dont nous avons parlé. Il promit de faire tout ce <1uidépendrait de lui pour que l'élection ei\t lieu le n11:iti11 mè111e. Ou pouvait dès lors regarder la nomination de ~Tastaï comme presqu'assurée. Micarn espérait, m:tis nou sam: détlance ; il craignait la mauvaise foi de ses collègue•, et il jugea prudent de les laisser dans l'incertitude en lt·ur cachant le résultat du colloque qu'il avait eu avec Falconieri. Durant ces menées, Mastaï avait été prévenu ; il se refusa à faire auc:nne démarche, et lai sa même entrevoir que, s'il était élu, il refuser•üt probablement : "J'attends "avec humilité, répondait-il, de connaitre la volo11t~ J.i "Saint-Esprit. C'est après qu'elle se sera manif1;~tée p.:r "les votes de vos Emi11ences que je le prierni de ctitter '' ma réponse. Je ne pourrais accepter un aussi lour,1 "fardeau qu'avec la conviction absolue d'obéir à un or<lr0 "d'en-haut, et avec la confiance qne vos Eminen;·cs von- " dront bie11 m'ai<ler à le porter." Une pareille réponse était <lenature à contentC'r tout le monde ; elle l.,issait des doutes, et donnait <le l'cspfr:ince à chacun. Les Dévots en furent enchantés:" Voilà, clisni<.'11t-ils, 11 de la foi et de l'humilité rhrét.ieunes '." Ils promirent à Falconieri de voter pour :Mastaï. ( J,a suite au prochain numéro.) A LOUER PRÉ:5ENTEY.IEN'l' Une Maison ou partie de Maison garnie ,\ APPELEE BU DE LA llUE, Contcn11nte. nviron huit appartements, étnhles et jard;n, rt 1in terrain de cinq vergées qu'on est libre de louer ou <k ne p,d louer. - Le tout est situé d,111sla paroisse qe St-Laurent, à deux mïlles et demi <le la ville, - S'aflresser c}iez \l.,nsieur 11ALZARD, Clear•Yiew Street, à St.Hélier. - La mr111e ucrsonne a descharbons de première qualité cleNewcastle : 24 ,li. la charge ou :.!8 sh. le tonneau, pat demi-charge ou quart dr tnnncau. :u AISQN ])E Q0}1~11SSI0N prucleuce et sa connaissanre des alfaires est a le triple av:rntage d'unir l'élégance, la légerté et lU • fi' t d , d 'te à ve la solidité. en plâtre, eu cire, en ma,ti.c et en gél,t111P. ,1,r nature morte ou vivante. RT • CONSIGNATION. u~lCgarantie su isan e ~ sa con UJ . ' - Le~ semelle~ sont fixées avec dn laiton et ne mr pour les personnes qm voudront bien le laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à !'exp. 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