---------·~· -----·--------·------------'--------------------------------------·~.!.:. ..,.. , qù' .A.mat y fut envoy-é comme Dêlégat. Il eftt pu, et dt1 peut-être, mettre un frein aux galanteries du,je1rne prélat, dont la ville murmurait; loi11 de là, il se montra tout-àfait complaisant. Il ne manquait pas, il est vrai, de lui donner quelques conseils de prudence, mais lorsqu'on lui demanda des iuformations sur la cond1Jite·du délé.gat, il les d_onnatelles que Rome jugea convenable d'eu faire aussi un archevêque et de, l'envoyer à Naple!! comme nonce apostolique. - A.mat (il faut le dire à sa louange) birn différent, en cela, de la plupart ,de ses collègues, ·n'onblia point ce service. Devenu cardinal, il füt nommé légat. à Ravenne. Mastaï était alors évêque ,d'. Imola, ville, comprise dans cette Légation. • Le cardinal Légat nmdaitde fr6quent~s visitesal'fvêq_-ue par amitié pour lui peut-êtr~, •peut-être ,pour autre cause, car à Ravenne la-dévotion <lel'archevêque-cardinal Falconieri troublait quelquefois la paix de ses amonrs. Mastaï, au contraire, s'amusait de sa conversation enjonée, riait avec lui, 'et si quelqn 'un se permettait quclquE:s insinuations sùr les façons, peu ecclé~iastiques d'Amat, "mon Dieu, " répondait-il, ce ne sont <p1edes mots,et ceux qui crient le "plus contre lui commettent des actes." Une circonstance vint ~ncore consolider leur amitié. 'Ce fut en 1843. -Des mouvements insurrectionnels ayaut · éclaté dans les Romagnès, Amat et Falconieri allèrent à Inola pour se mettre d'accord avec Mastaï sur cc qu'il conveuait de faire. Pendant qne les trois cardinaux se trouvaient réunis, arriva la nouvelle qu'un corps d'insur- . gés s'avançait sur Imola pour les arrêter et s'en faire des otages. Les trois Eminences eurent une grande frayeur f)t c'était chose curieuse de les v!>ir se recorr.mander à u11 simple sous-lieutenant de douanes, Mordini, l'embrasser, h1i faire les plus belles promcs;;es pour qn'il défendit lenrs personnes sacrées. Mastaï fut le 'scul qui ne perrlit pas crntièrement la tête. Tous ils declamaient contre le gouvernement et accusaient La-mbruschini ~•avoir amené de pareils actes en pomsant les populations a.u désespoir. Les insurgés n'arrivèrent,pas. Ou <lit alors que ceu~ qui les conduisaient s'étaient laissé corrompre et les avaient abandonnés· tout iirès ·d'Imola. Le fait est qu'ils se dispersèrent. Mais les trois cardinaux n'oublièrènt ni le mauv:tis quart ·d'heure qu'ils avaient passé ni les propos J)ar eux· tenus, et nous croyons être dans le vrai en disant qu'à partir cle ce jour il y eut entr'eux un accord qui contribua -singulièrement au résultat du conclave dont il s'agit ici. On ·désigne ·sous le nom de Dévots les cardinaux croyants, ceux pour qui le salut de leur âme' est l'affaire principale. Ils sont peu nombreux. Il ne faut juger de la foi de~ cardinaux ni par leurs paroles ni même par leurs actes. :Le nombre des croyants ne représente, dans le sacré collége, qu'un-e très petite minorité. Pour les Ecclésiastiques, le zèle n'est pas de la foi, c'est du calcul. Pour ,les ,Politiques, la. religion n'est qu·un moyen; pour les Mécontents, c'est une coïncidence quelquefois, souvent un embarras. 11 est très rare de trouver parmi eux des hommes qui croient de bonne foi aux Indulgences, à l'infaillibilité du Pape, à 1a. sacrée conception et autres niaiseries de cc genre. C€ux qui croient font en générnl bande à part, et leurs collègues euxmêmes les appelles les Simples. Or comme il est dit que c'est aux " simples" qu'appartient le royaume des cieux, les autres cardinaux répètent que c'est acte de justice distributive que de les exclure de celui de la terre, et ils le gardent pour eux. les Dévots ne sont en conséquence presque jamai~ appelés aux emplois de l'Etat et très rarement même à l'administration supérieure de l'Eglise. On préfère les laisser prier dans leurs oratoires et courir les églises, disant des messes, conduisant des proceseions, donnant des bénédictions. De temps en temps on en dote quelqu'un d'un bon évêché ou d'un siège dans les congrégation3 ecclésiastii,iues. Les •Dévots ne penvent avoir un vrai chef au Conclave, car ih, sont com·aincus que c'ei.t le Saint-Esprit qui nomme le J?ape. Ils se garderaient bien d'intriguer, et attendent l'inspiration <leDieu. Hs la demandent aux rêves de leur somm~il, anx mots qui ·tombent sous leurs _yeux en ouvrant le ·bréviaire, au hasard qui leur fait ·rencontrer tel ou tel après leur prière. Ce n'est pas par le raisonnement que }!on·peut avoir de l'influence sur eux. Il faut les convaincre que Dieu parle par la ·bouche de celui qui vient leur donner des couscils, alors ils ·obéissr.at. Ils se groupaient, au Conclave dont pous.pa.rJous, autour du cardinal Falconieri. Le cardinal Falconieri, archevêque de Ravenne, appartenait à la coterie des Dévots, et ,y jouissait de la r-0putation cl'nn saint, par cela senl qu'il priait beaucoup, jeünait souvent, s'enfonçait dans le corps les clous du cilice et se meurtrissait de conps de discipline. P-0ur nous qui sommes .plus exigeants et qui demandons aux Saints de faire quelque chose pour leurs frères, le cardinal Falconieri était un brave homme à cause de sa charité ,sincère envers les malheureux; mai-s superstitieux, inintelligent, il ne savait·pas faire le bien et pouvait faire beau. coup de mal. Les Dévots votèrent pour lui au premier toiu ·de scrutin.· Tel est en général le sacré collége, telle était l'opposition à laquelle Pie IX dut SO!.l élection. Lei Gregoriani -·c'est -ainsi qu'en appelait les parti- ~:lll~de l'a11cien gouvernement - se serraient autour de leur chef, le carùinal Lambrn~chini, sacrifiant pou·r le . moment, au besoin ·de faire •corps, les petites div~- sions qui existaient entr' eux. L_a volonté puisi.ante du chef, le rlésir de consern~r le pouvoir, le danger de le perdre étaient pôur ce parti autant d'éléments de cohésion qui man'luaient aux autres. }Jour. les réunir, il fallait créer un lieu, et cette œuvre il. faire dans une 11uit -devait paraitre rliflîcile, quoiqu'en eût dit le carùirial-doyen, d'autant plus que les cardinaux qui se trouvaient à la tête de,; .quatre .factions ,.étaient .bien loin de s'entendre entr'eux. Bernetti ,;'était toujours moqué de la mauvaise 'éllucation du capucin, de son fanatisme religieux, de ses idées monacales. ·" Il croit le monde un couvent, disait-il en "parlant du doyen.; qu'il ait le pouvoir -seulement ·pen- " dant vingt-qu-itre heures, -on \'erra ce qui arrivera. Les " pierres de ,Ja rue remplaceront les pots <lu -réfectoire, " et uos Trasteverins ajustent mieux q!1e ses capucins." Le cardinal faisait allusion à une scène dans la(iuelle Micara avait failli être tué par une grèle de pots ·à boire avec lesq.uels les religieux avaient essayé .Je le lapider. Micara n'oubliait point que Bernetti avait été la cause principale de sa disgrâce près de Léon XII, disgrâce ·qui s'était perpétuée jusqu'alors sous les autres Papes. Il s'en vengeait en l'appelant le Sybarite, en faisant une amère critjqne -ile'.son administration et de ses mœurs. ,lJ avait applaudi de bon cœ1ir à sa chute, lorsque, joué par l'Autriche et sacrifié par Grégoire XVI, il fut renversé du pouvoir. " Quand ou a à ses ordrt!s un corps d'armée, " disait-il, en faisant allusion aux centurioni qnc nous " connaissons, on peut perdre une bataille, mais on 11e iie " laisse pas prendre dans une souricière. {;'est vraimeJ.Jt " honteux pour un Poli!iqu.e de cette force. Il est triste " pour la réputation du sacré collége qu'un cardinal de la " sainte Eglise se soit laissé jouer par un Sebregondi, " un conseiller autrichien. On ne devrait pas se laisser d~- " molir de cette façon quand on n'a pas de scrupulea et " qu'on a cent mille sicaires à sa disposition." Bernetti connaissait ces propos et détestait cordialement -son collègue. La conduite d' Amat avait toujours été vertement blâmée par le doyen. " Quand on porte une croix d'arche- " vêque,-disait le vieux moine,-011 ne la prostitue pas " ainsi clans le11bals et les théâtres. Est-ce donc là l'ex- " emple <jll~nos cardinaux donnent à la chrétienté? C'est " d:msJes salons qu'ils font leur réputation, dans les al- " c.ôves.qu'ils fout acte de pouvoir. Si j'étais Pape, j' es- " sayerais sur eux et sur leurs imitateurs le système d'O- " rigène. '' Amat, de son côté, se plaisait ~ répéter que }Iic1tra dt.ait un cuist•rc auquel }f!' caprice d'un Pape nnit donné l& pourpre dont, pa·r orgùeil, il refusait de se vêtir, taudis que ses collégues étaient h-0nteux qu'il eô.t le droit de la porter. " Il parle des salons, ce moine mendi~nt, ma~• il " ne connait que les antichambres; c'e11tlà qn'il attendait " 11.umilieu des -valets qu'on lui em·oyât l'aumône. Quelle " est la femme qui voudrait se laisser approcher pâr un "tel satyre? Qu'il reste avec sea religieux. Je comprends " bien qu'il n'aille pas au théâtre, l'imprr.sllrio lui ferait " uu JnOCèsen dommages-intérêts, car il aurait alisez de " sa figure et de l'odeur de boac qu'il exhalt: po~r faire " fuir le public de la salle !" Ces amabilités réciproques bien connues n'étaient certes pas faites pour entretenir la bonne amitié entre les éminences.. Quoiqu'ami ,d'Amàt, Bernetti Pnvan -cependant otftnsê en affectant <le le considérer comme un hemme faible, iucapable de sacrifier le .plaisir aux affaires ou de coud11ire les deux de front avec une- égale .énergie. " Amat n'est " pas• mechant," disait-il, " qu'il s'amuse, cela ne. me re- " garde pas, on n'est pas eunuque parce qu'on est cardi- " nal ; mais sa nat11r .! flasque le rend incapable d'une ap- " plication soutenue et d'une résolution vigcurteuso. An " lieu de dominer il se laisse dominet' lui-.mrme J>,ulrs " hommes et par les femmes en même templl." Amnt de sou côté-disait que Bernetti n'était autre chose q1.1'unvi. veur froid et égoïste. " Je sais bien qu'il a -de l'amitié " pour moi, mais, qae ma mort puii;se lui être utile, cctto "amitié ne l'empêchera pas de me faire M~assinet. li no " manquera p:is de faire de l'esprit en répétant qne!que-~ "mauvais calrmhonrgs :mr mon norn. c·~st là son fort.'' Fieschi n'était eRiimé tl':1ucun ae ses C'ollègue!. Amat ,faisait -0bservn à son égard qu'il .-alaü encore mieux donner la vie aux hommés q11ede la lenr .ôter et ajoRtait à cela "-moi je n'ai jamais pris q11e ce qu'on :i lYien·voulu " me donner." .Benietti disait~ " il t!!lt des faut~;; tell<.>s "que le génie ou de g.r:mds services rendus peuvent seuls "les faire pardonner. .l<'ieschi est .un trop pauvre sire " pour se dispenser d\l'rnir a.1.1 moins les appareuces <l'trn ".honnête bornme." M-kara blâm:.iit tout ba1Jt le go11verneme11t d'avoir arrêté, les pounmites comruencéeti contre lui. -~•Je comprendrais cela, disait-il, ~•a avi-it été Canli- " ual. Passe encore d'avoir fait tra11cker la tête à un in- " nocent, c'e8t un malheur qui peut arrh•er à tout le " monile et il ne faut pas que la justice puisse être sus:.. " pectée. Mais un Prélat -voleur, il faut l'cuvoyer au g:i.- " lères. S'il appartient à une grande fan1ille, ,:'est mieux " encore, car cela flatte les iniltiucts jaloux de la multitude " et nous rend plus facile de la gonverner à notre nia- " nière." Falconieri, tant à. raison de la dignité de doyen <lu sacr{\ Collége qu'à cau!.e de la sévérité de se~ mœurs, témoignait un respect iincère au Cardinal Micara qui le 1uéprisait. " Bon chrétit:n , disait-il, inutile comme prêtre, iueapablc " comme ,Cardinal." Bernetti, Amati, Fieschi et leurs a1uis se moquaient de la simplicité <le l'arcl1e\·êque de Ita\·enne qui de sou côt6 était. scaudalisé de leurs paroles et plu--s encore c!c leur conduite. Celui-ci riisait naï\·cment : "Je ne puis com- " prendre pourq-uoi l'Egli'de admet, dan11le collége de se• " princes, dea hommes <tnimènent une vie qu'elle est obli- " géc.de punir dans les sf.euliers." • ( La suite au prochain 11uméro.) A LOUER PRÉSENTEMENT V ne Maison ou partie de Mai~on g,nuie A APPELEE BU DE LA RUE, Conttnant environ huit 11ppartements, itaùl.-s et jarclin. et 11n terrain de cinq vergées qu'on est libre de lo1t<"r ou dt> ne pas louer. - Le tout est situé dans la parois~e de St-Laureut, à deux milles et demi <le la ville. - S'a1lrei~er chez )fousieur MALZARD, Clear-View Street, n ~t-Hélior.- L11 mime per1onne a descharbons de première qu:\lité dt' N ewcutle : 24 ah. la charge ou 28 sh. le tonneau, par demi-charbéou quart de tonu.:au. ~fAISONDE COM.MJSSlON prudence rt sa conuaissa.nce des affaires est a le triple avantage d'unir l'éiêg:mce, la légertli et • ffi t d <l •t à la .solidit~. ' en plâtr", eu cire, en mutic et en g'11latine r,11r nature morte on vivnntè. ET CONSIGNATION. u~e garantie su san e ~ sa con me_ ve- Les semelles sont fixéesavec du laiton et ne lllr pour les personnes qm voudront bien le laissent aucune aspérité ni à l'intlirieur ni à !'exp• BEGHIN, négociant à St ••Hélier (ile de charger de leurs intérêts. (Ecrire franco). téricnr. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la Jersey:, 60, U}Jper Don street, agent et re- ------------------ soli1füéde la cha•1ssure. présentant .de plus de cinquante maisons ào. EDOUARD Blf f l -------------,.,---- 11orables de France, Belgique, Suisse, Italie, • • ., , A LA RÉCIPR0CI'fÉ. Prusse, Suède, Allemagne, etc., a l'honneur d ,. f u~.f l • PROSCRIT ITALIE·N, ,, m_ormer !Ji.l'i • ~s _négo~1ants, armateurs, WA.HRI & Cie., TAILLEURS, fabricants t>t comm1ss1onnaires de tous pays, Donne des leçons de l:mgue italiènne. . d M · H · l · ::iu'il se charge de la v.ente par commission La Motte-Housse, La Motte street, •H, St-Hélier. Chaux_-de-Fou ~- - (;i~on) emze Y, lmou consignation ,le toutes espèces de mar- -· 18-P 111 L 1 -Ps STR" , primeur uisse • h d' ' ,,>:T, ST.-Jil!:LtER, JERSl:Y. c in isesfi ,.1 , . d GUAY proscrit tlu ·2 Décembre, faiseur ------------------ .,a een tance qu l s est acquise ans cette • ,ae BOTTES sans couture pour ArPHONSE mouleur en plitre, se,chr.rge • île, depuis vingt années, par son travail, sa hommeset ponr daml's. - Ce genrl' de cha~ssure J 1.: , de toute esp~ce de ftloulage Il moule aussi les ornements, lu atatlle& et fournit des épreuves i\ un prix m~ré.-20, Dallstreet, St.-Hélier. • JERSEY. Excellente Table d'Hôte, • ..-\10 h. 1 h. et 6 heures, A L'HOTEL DE L'EUROPE, DON STREET, No ll, Tenu par ROUSSEL, Cuisinier français. Dîners et déjeûners r,articulien A toute heure --Jolis appartements et vias de toute• qualit~,, 1 des prix modérlia. • Salons de réunion et pour repas de co111s CIIIIII Dl LIITURI, Ouv,e,~t :Lous les ;·o.itrs .a Jerse.y, 3; Hi1gr(!t,e-L~ne .. [..,ecture des ,J ourna11x de .tous les :P3:Y·S ,et Vente de· Brochures- repuhlica.inei.
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==