Homme - anno II - n.43 - 26 settembre 1855

-SCLSNCE.- ' -SOLI DA NITR.- JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. ~• .lcnarnal parai& une fol■ 1u1r ■emaine. Toutes lettres et correapondances doivent être affranchies et adressées• l'Admi11i1tration du journal l' llomme, à Jer1ey. - Les manuscrits dépo~és ne seront P"!I rendus. AUXREPUBLICAINS Aprèa de gigante8qnes efforts, la ville de Sébaatopol vient de tomber, mais la guerre entre les gouvernements occidentaux et le Tzar est, plus que jamais, irrh·ocablement et indéfiniment prolongée, car il est impossible à la Rusiie de traiter nprèi une ausii éclatante défaite. sans déchoir jusqu'au rang d'une puissance de troisième ordre, <le même qu'il est impossible aux deux gouvernements alliés de poser à la paix, en face d'une opinion publique enhardie par une vfotoire qu'~lle croit décisiYe, des conditions moins onéreuses. L.i chute de Sébastopol n'e11t,en consfquence, à noj\ yeux, que le premier mot <l'une guerre générale dont le dernier, le dénouement, <levrait appartenir nux peuplc!'I. Voilà pourquoi le moment nou!'I parJît venu pour la Démoçratie europét-nne de Me reconi4tituer Pn unf'.'puissante unité, de !!e poser en foce de ses ennemis, et d'a~-ir. Et nous venons le dir0 aux Républicains de tous les pays avt'c l'autorité que nous donne, non pas notre indifférente personnalité, mais la cotn·iction que nou~ exprimons un sentiment qui s'agite et frémit au fond de toni les cœur!!, et la ferme déterminatiou de ne pai faillir à nos frères, si nos frères répondaient à 11otreapµel. Il fa•1t à tout granù mouvement la concP.ntration d'où parte une initiative, une main qui lève le drapeau de la marche, une voix qui crie : c:'est r heure! Nous sommes cette voix, cette main. Si la majorité du parti reconnaît $On <lra• peaa dans celui que nous élnons, 11eille peuse que le vrai e11tdans ce que nous allous dire, il est de son devoir de nous seconder. Sentinelles avancées de la Révolution. nous disparaîtrons ditns les rangi le jour du t·t!veild~ peuple,s; mais, cc réveilnons en attestons l'histoire dei six dernièreR anné<'s-n 'anra lieu que le jour où l'unité sera fondée danKle camp révolutionnaire, et c'est pour essayer de fonder cette nnit~ que nous parlons. Nous parlons aujourd'hui et nous nous tai~ions • hier, parce que le langage que nous allons tenir aurait été, il y a quelques mois, imprudent et prématuré. Il y al'ait, au commencement de la guerre, des illusions que le temps seul pouvait dissiper; il v avait de gravea enseignements à recueillir que le temps i-1eulpouvait ttmener. Sur le terrain des principes, la question euron~enne est une : Libert4 pour tous, association jraterrulle ch tous: c'est là le droit; c'est le but. Sur le terrain dufait, des moyens, la question offre deux a!llpocts: celui dei nationalités, des peuples qui, comme l'Italie, la Hongrie, la Pologne, ont une existence à revendiquer contre l'étranger qui les opprime; et celui des peuples qui, comme la France, étant en pleine posiession de la patriè, n'ont qu'à en poursuivre, contre l'u,mrpatiou, le développement régulier par l'organisation de la souveraineté du peuple. Pour les premiers, la Révolution, c'est la guerre : il leur faut des alliés. ou dei chances plus ou moius favorables ; pour les seconds c'est un travail purement intérieur; il ne s'agit pour eux que d'être unanimes et de vouloir. La g·uerre actuelle semblait pouvoir présenter aux nationalités démembrées des chances de succès qui leur auraient rendu la fiche moins péuible. C'était la question italo-hongroise aplanie par l'appui forcé des puissances occidentales, si l'i'1entité du principe, la tradition ou la peur jetaient f Autriche ouvertement dans les brai du Tsar: c'était l'intérêt du ,ucc,s poussant les gouvernements d~Angleterre ~t de France vers le seul point où la,Ru11sie soit réellement vulnérable : la Pologne. Ces illllsions n'étaien~ pa1 les nôtre,. Nous savion~-que pour prôter tout l'appui potsible il la Ruasie, l'Autriche n'avait besom que de maintenir ~ne apparente neutralité ; nous savions que jamais l'homme du· 2 Décembre et les ministrè9-qui. nprès avoir 88Crifié Rome t>t Pesth, lni ont On •'abo11ne 1 JERSEY, 32, Roseville Street. LONDRES, à l'Office du Journal, 50, Castle Street, Berners St. LIVERPOOL, chei B. Colin, 3Z, Myrtle Street, South. BELGIQUE, Lecomte, rue ùes Malades, à Bruxellesi. ESPAGNE, C~aimir Monnier, libraire à Madrid. accouplé l'Angleterre, n'o11eraientremuer le suaire qui couvre la Pologne. Mais, dans la première période de la guerre actuelle, ces illusions existaient parmi les peuples; le temps seul pouvait les effacer. Il fallait, qu'en voyant l'Empire traîner pendant plus de dix mois le drapeau de la France dans la boue des chancelleries autrichiennei, en entendant tomber, de la bouche des ministres anglais ces paroles impies: "l'insun·ection de la Hon_qrie serait un mallteu.r;il y aurait de .<Jraveisnconvérdens à ce que Ronie fût libre; c'est avec le concow·s de r Autriche que le progrès de l'Italie se fera, et que la J>olognepourra rece1voirun jour faumône d'un peu de liberté;•• il fallait que les nations appris. sent que tout espoir fondé 1mrla guerre des cabinets est un rêve füneste ;- que maintenir le statll quo est le but des i;:-ouvernements occidentaux ; qu'entre le camp de la liberté et celui de la monarchie il n'y a ele contact possible que celui de la luttf-l,et que c·est uniquement par le sang de uos veines que nous co11querronsnotre droit. - Or, ~ous ce rapport, nous le croyons, l'enseigne• ment est aujourd'hui complet. Il n'y a plus de fantômes sur notre route. N ou~ parlons à des peuples désillusionnés. Il y a plus; à travers cette guerre impuissante, deux grands faits se dessinent quo le temps pouvait seul constater, et qu'il importe de signaler. Le premier, c'eit la force de la Révolution avouée par ses enuemis. _ En deux ans, la grande République française de 1792, attaquée à l'intérieur et il l'extérieur, sans mt)yens régulierR et avec des finances appauvries, chassait, par la seule force d'un principe qu'elle s'était incarné, l'ennemi de son territoire; elle écrasait la révolte, elle répandait la liberté au dehors, transformait la vieille société et fondait des institutions civiles qui durent encore. Depuis deux aui, le despotisme et la monarchie constitutionnelle alliés, puissant.ilde toutes les res11ourcesd'une organisation régulière, ont dépensé lP. sung de cent mille hommes et la sueur du travnil jusqu'à concurrence de trois milliards sans rapprocher d'un seul po1sla solution de la question pendante, sans obtenir d'autre résultat que d'universaliser la guerre qu'ils tendaient à circonscrire. Quelle est la raison de ce contraste ? C'est que les principes df\ l'ordre nouveau qui seuls peuvent enfanter le génie, le dévouement et la force, ne sont pas avec eux; c'est qu'ils comhattent au nom de choses mourantes, et que la vie est ailleurs, aYec nous les représentants du progrès, au sein des peuples qui les effraient, dans la Révolution qu'ils entrevoient de toutes parts. Oui: tout courbés que nous sommes encore, nous les faisons trembler. Ils cherchent à conjurer ravenir; ils sacrifient à la peur. La Révolution trouble leurs conseils, domine leurs plans, entrave leurs mouvements. paralyse leurs opération, militaires. C'est la terreur du réveil dea nationalités qui les a fait ramper lâchement aux pieds de l'Autriche qu'au fond du cœur ils méprisent; c'est la terreur de l'insurrection polonaise, la crainte de voir l'étendard révolutionnaire se lever en Podolie et en Lithuanie qui leur a interdit Odessa et Riga; c'est la terreur d'un écho répété en Hongrie qui les a fait renoncer à uue campagne au-delà du Danube, et livrer les Principautés à l'invasion autrichienne, c'est la terreur des conséquences du moindre remaniement territorial qui, en les engageant à respecter l'intégrité de l'empire russe., leur a enlevé l'alliance suédoise; c'est la terreur. de la Révolution qu'ils rencontreraient partout où le souffle des batailles toucherait aux larges masses hostiles qui leur défend la grande guerre, ~ui les accule à un point isolé du territoire moseov1te, entre les steppes et la mer. Négociations, protocoles, combats, tout,- dans cette lutte sans issue, trahit la profonde conviction des gouverneme(!ts que, sur ce sol européen, creusé, de toutes parts, par la souffrance et par l'idée, nulle étincelle de· vie ne peut désormais 1 GENÈVE, Conat, libraire, rue Guillaum~•Tell. NEUCHATEL, Couhé, à Chsux-de-Fonds, NOUVELLE-ORLÉANS, Paya & Comp., 66, tue de Chartrl's. 1 MEXICO, Isidore Devaux, libraire. Toua le• abo11ne111en• •e pale11t d'avanee. se produire sans déterminer une conflagration universelle. • • l\Iaintenant que pourraient-ils opposer, les gouvernements, à cette conflagration, si elle venait demain à éclater sous leurs pas? Unis au fond du cœur dans un même antagonisme contre toute pensée de justice et de liberté collectives, les gouvernements - et c'est là Je second fait important qui reisort de la situation - sont aujourd'hui matériellement divisés. La pensle de la Sainte-Alliance vit dans leurs âmes comme aux jours de 1815; le fait de la Sainte•Alliance est brisé. La seule force qui ait pu suspendre en sa marche le mouvement ascendant de 1848, la force collective n'existe plus. La concentration des moyens de plusie1trs sur chaque point donné, n'est plus possible. Le camp enne.mi est scindé à l'heure qu'il est en quatre camps : le camp rnsse, le camp anglo-français, les deux camps dans lesquels l'Autriche et la Prusse se partagent les petits gouvernements 'd' Allemagno. Entre ces camps, plus de direction commune, plus d'accord pratique possible. Chaque peuple n'a, en ce moment, qu'un seul ennemi à combattre; or, en 1848, ne l'oublions pas, il a suffi à chaque peuple d'attaquer pour vaincre, tandis que ce n'est que par la coopération de deux ou trois forces réunies qu'en Hongrie, à Rome, en Allemagne, la Révolution succomba. Il y a plus, par suite du désaccord existant lea forces de chaque gouvernement sont nécessairementdémembrées; leurs mouvements ne sont pas libres Il faut que l'Autriche engagée dans les Principnu. tés, perfide envers tous, soupçonnée de tous, immobilise la plus grande partie de ses troupes aux frontières pour répondre à une attaque qui pourrait· lui venir de l'une ou de l'autre dC's puisaances belligérantes. Il faut que l'empire du guetapens, déjà forcé de maintenir une grande partie de l'armée sur le territoire pour comprimer les battements du cœur de la France, songe à sauvegarder, contre le mauvais vouloir de la Prusse et de l'Autriche, sa frontière du nord-est. Nous n'a• vons pas à parler de l'Angleterre: épuisée à l'heure qu'il est, par suite de son manque d'organisation militaire, elle est réduite à demander à la vénalité ou à la misère, cà et là, quelques recrues étrangères pour remplir les vides qui se font en ses rangs. Peur de la Révolution, désacord comple.t entre les pouvoirs naguère unis contre uous, impossibilité de manœuvrer contre l'élément populaire avec de11forces que la lutte affaiblit et qui se tiennent mutuellement en échec: tels sont aujourd'hui, quant aux gouvernements, les traits caractéristiques de la situation. L'opportunité est donc venue pour les peuples ; il est de notre devoir de le proclamer. Nous le devons d'an tant plus, que cette opportunité, aujoard'hui incontestable, peut demain s'évanouir. Si cela venait à arriver, si la paix se conclnait, la situation pour les peuples n'aurait fait qu'empirer. Les gouvernements se vengeraient snr eux des frayeurs qui, en ce moment, les pour• suivent; l'alliance~se resserrerait plus compacte, elle rétablirait un obstacle presque insurmontable pour les nationalités ; pour la France, elle serait peut-être la coalition et l'envahissement. Les na• tions qui auraient, par une coupable hésitation, laissé s'enfuir le moment providentiel aujourd'hùi, devant elles, tomberaient découra~ées dans cet allanguissement moral qui accompagne fatalement la conscience d'une grande faute commise. Ainsi, il faut que 'les peuples saisissent aujourd'hui même, s'ils se sentent dignes de la liberté, l'opportunité que la fortune leur envoie. Ils le peuvent; donc ils le doivent. -Il y a des temps dans lesquels l'aêtion collective, provoquée en face de difficultés invincibles, est uu crime : on proteste individuellement par Je martyre, on n'y convie pas toute une nation. .liais il y en a d'autres dans lesquels le crime c'est le martyre individuel toléré par des pays qui n'ont qu'à vouloir pour en effacer la nécessité sous le succès. Nous en sommes là /

aujourd'hui. Nous le disons, profondément co11vainc11s : le parti est dès ee moment responsable pour le sang qui couic sur les échafauds, pour les lentes agonif!s dont les prisons <le l'Europe sont le secret théâtre; car il peut vaincre. Il est temps que le parti apprenne à sentir sa force comme la sentent ses ennemis. Pour la sentir, pour puiser dans ce sentiment la foi qui combat et triomphe, il 11'ya qu'à se constitner, qu'à s'organiser, qu'à ceutraliser sa vie multiple en uu foyer commun pour, de là, rayonner snr les masses par la parole et par l'action. Le jour où il agira ainsi, la bataille éclatera vigoureuse et puissante. N c doutez pas de la victoire.: 11ous n'avons ponr la " ' • 1 t t d g·agner, qu n ecrll'C, nou sen emen sur no re rapeau mais dans notre cœnr, dans nos plans de guerre, dans chacun de nos actes, ce grand mot de Solidarité Européenne dont nous avons tous, en 1848, plus ou moins, méconnu la \'aleur. Et cf-la se fera. A part la sainteté dn priucipe, source et justification de notre action, nous savons tons depuis 1848, que le salut est à ce prix, qnïl nous faut vaincre pour tous, ou tomber. ' Nous sommes forts, car nous avons pour nous la loi providentielle qui dirige les destinées du ,monde et nous avons les peuples. Nous sommes forts par le droit, par la vérité, par la justice de la •cause à laquelle notre vie· s'est vouée, par le martyre que des milliers de nos frères ont héroïquement enduré; par le souvenir des ··victoires ,que chaque ·peuple a remportées, par la conscience qu'il ne les a, nulle part, souillées de vengeances ou de crimes. Nous sommes forts par le npmbre, par les aspirntions des ma~ses, par leurs-souffrances, 1)ar leurs intérêts matériéls, par la toute puissance du seutiment national que nient les maîtres, par cet instinct immortel qui rebondit sous la pression, , et crie aux cœurs : Liberté ! Nous sommes f0rts par les -crimes et les fautes des oppresseurs ; par leur manque de génie et cle cœur; par leur a\'idité; par l'insouciance avec laquelle ils poussent, pour une guerre-sans but, les nations à la banqueroute; par le mépris de la vie humaine qui leur fait verser en Crimée, le sang de milliers de braves pour faire réussir un· emprunt on célébrer un anniversaire. Nous ·sommes forts par l'inique absurdité des arrangements -territoriaux qu'ils cherchent à maintenir, par le germe inépuisable de désordre et de guerres que ces arrang·ement-s arbitraires contiennent, et que nous seuls pouvons faire disparaître, la carte de l'Europe à venir ne pouvant être tracée que par l'épée <le la révolution. Oui, là surtout est notre force· à nous révolutionnaires. Partoat aujourd'hui les royautés nient la vie; la révolution seule peut lui dire : sois sainte et éclos sous la protection de tes frères. Seule ,elle peut résoudre cette question vitaie des nationalités que des intelligences superficielles continuent encore à m_éconnaître, mais qtii est pour nous l'org-anisation de l'Europe. Seu le elle pent donueT le baptême de l'humanit~, à ces races qui <lemanpent à ~onconrir à l'œuvrc commune et auxquelles on refuse le signe de leur individualité. Seule elle peut faire _revivre à sa troisième vie l'Italie, dire: Soyez! à la Hongrie et à la Pologne, constituer l'Allemagne, fonder par l'Espagne et le Portugal la République Ibérienne, créer la jeune Scandiuavie, donner un corps à !'Illyrie, organiser la Grèce, étendre la Suisse aux dimensions d'une Confédération des Alpes, grouper en une fraternité libre, en uue Suisse de l'Orient, Serbes, Roumains, Bulgares et Bosniaques. Par elle seulement pen- ·vent s'harmoniser, au dessus de ce véritable équiJibre européen, garantie de progrès pacifique, ces ,deux grandes idées qui mènent le monde et qui •s'appellent: Liberté, Association. Ne doutez pas de vos forces, ô frère."; votre programme répond à tous les instincts de l'ipoque, ,c'est pour lui qn'on lutte, qu'on souffre, qu'on meurt en ce-moment sur tous les points de l'Eu- ,rope. • Org·auisez-vous et osez : oser, c'est la prudeuce ·des forts~ Il faut au parti un centre d'actiot1 reconnu, uu.e caisse, ·un mot d. ordre, commun. Si le parti ne -se donne pas cela en un mois, il u'est pas à la hau- ,teur de s.amission. Le centre d'action, c'eet nous, ou tous autres possédant la confiance du parti.: quelques homn~es purs, comprenant, représentant le&gTandes Nationalités Européennes, s'entendant, s'aimant, aimant ,la causa commune, prêts-à se trouver au premier rang le jour de la bat.aille, .an dernier le lendemain de la victoire. Quels qu'ils soient, ne les .craignez .poo, ils ne peu vent être forts que par le .gros de l'armée. La caisse du parti peut se fonder rapidement si chacun veut npporter son obole; si partout où un soldat <le la Répnblique, homme ou femme, exerce une influence sur un cercle quelconque, une souscri pt ion s' t>rganise ·; si depuis le (ranc du pauvre jusqu'au millier <lefrnocs du riche, chaque croyaut veut se regarder comme dèbiteur d'une action à l'cmpruut de la Liberté. Nous sommes, si nous voulons, le parti le plus riche, car nous dénombrous 110sra11g·spar millions. , Le mot <l'ordre, nous l'avons dit.: Liberté pow· ·tous; Associ(lfion dr tous. Il n'exclut rieu; il renferme tout. Au delà c'est la tyrannie. Quel centre <l'action voudrait ou pourrait l'exercer? 'Ce n'est pas à quelques hommes, ce n~ost pas même an parti actif tout entier qu'il appartient de décider sur les moyens pratiques par lesquels la -Révolution portera remède aux maux qui ro11gent les masses, aux inég·alités frappan 1es de l'ordre social actuel : c'est à la Révolution elle-même dont nous ne ponvons être que les ,initi::Stenr.-;;c; 'est de l'inspiration collective, du sein frémissant de ces peuples, s'agit:1nt à l'benre qu'il est sous le linceul, que surgira, <lès qu'ils auront fait de cc linceul nn labarum de victoire, le mot dP. l'époque ; car la vie eug·endre la vie, la liberté féconde l'i11tellig-ence, l'h~mme qui presse la nrnin de ses frères, 1·éunis dans un élan de dévouement, . d'enthousiasme, de triomphe et iamour, 1·eçoit nne révélation de la vérité, refosée à l'esclave isolé qui n'ose,pas briser sa chaine. Brisons donc notre ·chaîne et uniss·onsnous pour cela. Que chacun de nous élabore et propose la solution, •tèlle qu'elle lui apparaît, <les problèmes ·sociaux; ,c'est notre 1<lroit, c'est notre devoir. "'.!\faishonte à,celui d'entre nous -qui, eu se -séparant de l'œuvre •commune, désertera rarmée que le cri <leses frères souffrants pousse vers la bataille, pour-s'isoler dans l'orgueil stérile <l'un prog;ramme exclusif: celui-là peut -être un secta.irc, ·mais ce n'est pas l'homme de lei grande èg-lisc. Armée, avons-nous dit, et c'est bien là le mot qui répond le mieux à notre mission présente. Nous ne sommes pas l'A venir, nous en sommes les précurseurs ; nous ne sommes pas la Démocratie,_ uous somn1es une armée charg·ée de ,lui déblayer le terrain. Le but ,êléfini, 'le ·but commun, évident désormais pour toutes les intellig·ences non corrompues, c'est la forme ,républicaine, organisée par le peuple et poi1f -le peuple ; c'est l'émancipation de toutes les nationalit.és, se solidarisant dans une fédération. républicaine. Le moven, ce n'est ni la liberté absolue <le l'individu, ni la discussion : c'est l'association, l'organisation, le travail en faisceau, la discipliue, l'ahnégatio11, le .dévouement. L'anarchie n'a jamais gagué de batailles. La discussion est impuissante, inutile quand elle s'a<lresse à des peuples marqués au front du sceau de la servitude. Rendez-leur l'air de Dieu, le souffie purificateur de la liberté, la plénitude de leur facultés, l'enthousiasme sacré de la créature qui peut s'aflirmer; v_otreparole ' alors eng-endrera des actes; aujourd'hui, il faut des actes pour que la sainteté de la parole puisse reparaître. Les Grecs du Bus-Empire discutaient et mouraient ; le sabre de Mahomet frappait en sileuce. • Il faut que chaque homme se disant républicain, s'appelle aujourd'hui action et représente une force. Il faut que tout individu, donnant son nom au parti, apporte au ce11t1.1ceommun~ son contingent de dé.vouemeut et d'activité, son bras, son intellig·ence, sa bourse. Il faut que la même parole, sortant de toutes les bouches, rayonue sur tous les cercles secondaires, et y communique la foi, le beioin •d'agir, la croyance que le moment favorable est venu. Il faut que, clu sein du parti, un seul cri aille secouer la torpeur des populations incertaines : nous sommes un, soyez un. Là sont l'honneur, le devoir, le salut. Nous avons dit ce que nous croyons être lavérité.sur la position actuelle des gouvernements, sur l'qpportunité pour· les peuples, sur la mission que devrait accomplir ·1e parti. Que les patriotes de tous les pays méditent et décident. A eux Ie choix du moment, à eux le choix du terrain sur' lequel doit s'engager la bataille. Il y a pour tous identité de but et identité de devoir; mais il y a diversité de circomtances et de position. Nous savons des peuples qui, comme la Hongrie et l'Allemagl)e, entourés, pressés d'ennemis, ne peuvent ent,rer qu'en seconde ligne dans la lutte suprême; ceux-là doivent se préparer à sui• 1 vre im~édintement l'impulsion qui viendrait d'ail:- leurs.· N 011s en sarons d'autres que le passé. lt" présent, f't des circonstances spéciales appellent iiux honnems de l'initiative. La France et l'Italie sont de ceux-là. La France, jadis ;\ la tête du mouvement qni emporte l'Europe verE l'avenir, ne peut se résigner longtemps, san~ périr, à déclwir clans le matérialisme des intérêts égoïstes, et à voir le dmpeau qni a foit le tour du monde, tn1îné par u11 maître nalg·aire à la remorque <l'un pouvoir qui s'appelle l'Autriche. L'Italie a tout à craindre, depuis la honte qui tue l'avenir jusqu'à de nouveaux démembrements qui aug·menteraient le nombre de ses f'rrnemis, si, contre les factions qui l'assiéo·ent, elle n'affirme pas son droit, sa Nationalité, s~ ,·ie une et républicaine. La France a sa puissante tradition de 9~ à continuer, à dé,•elopper pom sa gloire et pour le bien <le tous; l'Italie a sou programme de 1848, daté du soulèv.ment sicilien, drs journées de Milan, de Venise-et de Rome, à remplir; c'est ·à son peuple de relever l'étendard 11ational trahi par ses roii,;. Pom se lerer, la France n'a pas d'ennemi étranger à c0mbat-t-re; l'Italie r11 a uu, mais faible, isolé, environné à -son tour d'ennemis que le cri <leguerre italien fornit ~urg-ir sur ses derrières, sHr ses {fanes., pnrtont. La Frnnce porte en son sein le réveil de tont ce qni s0nffre et aspire eu Europe, sous 1111 ordre social c~)rrompu• l'Italie tient dans le pan de so11 drnpeau trioolor~ le soulèvement des Nationalités. Lï1ormne du :i Décembre est le meurlrier de Rome ; Fran<"c et Italie, Rome et Paris; tel devrait être le mot d'ordre do la bataille. l\1ais quel que soit le poi11t, <p1elle que soit. l'heure, où la Révolution éclat.<', 11011s pouvons afümwr ceci:: le premier peuple qui levera son drapeau au nom de la patrie c-t .de l'liuma•nité, ser.. a sui,·i par les autres.. Lï11surrectio11 procl11in1 l'iusurrection, la première victoirn dix. victoires sur dix points différents.. li 11'y a pas de -11atio11, aujourd'hui, qui ne puisse, par u11 acte èHl:'rgique de sa volonté., enfanter le saint du monde>. Septembre l S55. KOSSUTH. LEDRU ROLLIN. l\'IAZZ(NJ. . L'HOMME --PR-OVlDE Ils disent q11e notre lmine ('St pur trop monotone, que nous n'avons que la conle d'airnin, d que notre plainte est usée. Ils <lisf'nt qne nous fatiguons en vain les sourds échos de la tnre étrangère, que l'âme publique 1wus est pnrtout indiïtërente ou fermée, soit au <leùans, soit an drhors, et que, vents tombés, nos malédictio11s d'exil s'l•- teig11ent. le long des grèves : ils <lisent que nous smm1w,~ mor{s. li est très vrai qu'une certaine force appare11tc et momentanée arrive toujours ~l ce qui dure. Les ambitieux, les corrompus, les eff.i'rés, tons ceux qui tiennent plus à la Yalise qu'à la conscience se précipitl·nt et se rallient derrière toutes les victoires, mêmes celles du grand chemin; les opir.ions perdent la vigueur, et les seutirncnts perde11t la flenr. Sons cette atmosphère aux ténèbres épaisses, qui a pour premiers proscrits b parole et le rayon, tout s'affadit, s'étiole, s'endort, et l'ht!ure vient • , ' nous le savons, où, dans le silence 1111iverseldes âmes, les carnassiers repus peuvent tailler en pleine_orgie les hommes du devoir et ses martyrs. Oui, nous le savons : nous savons aussi que, dans cette nouvelle et grande éclipse, • l'ombre a gagné l'Augleterre comme la Fra11ce, que l'île protestante, ayant peur pour ses ballots, a fermé ses bibles, répudié ses tradition~. étouffé l'esprit iutérieur de ses propag·andes et füiJ une alliance monstrueuse,· élvec le despotisme-guet-ar ens qui lui prêtait ses armées. Mais qu'importent ces léthargies affaissées et ces lâches défaillances à ceux qui vivent à l'écart, dans la i:eligion sévère du droit et la probité des souvenirs? . Est-ce que la conscience humaine est un registre de commerce où le crime a ses prescriptions et la justice ses échéances ? Est-ce qu'on amnistie Néron parce qu'il y a près de deux mille ans qu'il a brûlé Rome? Est-ce qû'en société ré 6·ulière, en civilisation, on peut porter aux profits at p.ertes le.s serments violés, les lois dé~ trn-ites, -les tribunes brisées, et tout le saug, et toutes les ruines, et tous les cada~res d'une nuit eomme celle de Décembre ? Ah ! nous sommes monotones f oui, monotones comme lajusti~e éternelle, monotones comme les

,cachots qui ne• s'ouvrent pas, monotones comme vos bagnes, enfers de la souffrance et du soleil, monotones comme la mort qui ne rend rien, mono• tones comme v.os crimes! L'Angleterre, autrefois, pensait et parlait comme nous et les nôtres. Ecoutez ce qn'elle disait il y a trois ans ù peine, clans son grand journal des mar• chands: La politique intérieure de }I. Bonaparte peut être ainsi résumée : suppression de la vérité qui déplait - diffusion de la vérité qui plait- coufiscation des Républicâins et des Orléanistes - proscription et exil de l'intelligence- violence dans les départements- espionnage et délation partout- l'armée et les ouvriers alternativen'ient cajolés, corrompus, effrayés et trompés - les classes hautes at moyennes menacées, flattées el suspeetét•sla loi martiale universelle- la justice nulle p:rt- le jury supprimé- la justice déùaignée~ les fonds haussés- le co1nmercé paralysé- le travail miné- les finances deYenues le grand chemin de la bapqueroute- la tyrannie rendue plus tyranniq\1e par les formes d'une liberté dérisoire- des commis pour ministres-- des parasites pour sénateurs- des muets pour Conseillers d'Etat- des zéros })OUr législa~eurs- l'opi11ion défiée-- mise en suspicion de tout homme et de toutti chose, même de la force qui fait vine le systèmr. - ( 'Cimes du ~ l février 18~2). L'Ang·leterre, aujourd'hui, couvre de ses accla• mations cet emperenr du meurtre' qu't-ille signalait rnwuères à tous les mépris et même au poignard. :Fille de la révolte et g-raudie clans la liberté, ello vient d'accueillir avec idol.\tric ce despote taché de san(Tetdc vices; mais qu'elle y songe bien! Elle 11'a~ra pas impnnéin(Dnt trahi sa religion, ses mœurs, son histoire, en liant comnH·rce av<'c l't>sprit de tyrannie; les institutions qu'<:'llea enclouées; pendant la 0·11erre, comme de vieux canons de n·but, elle ,.., ne les relèvera pas. A-t-rlle oublié la parole princière, fomhée il y a six mois, cles marches dn trône? C'était une prophétie de servitude! L'Ang-lPterre, alliée de Bonaparte, a perùtt son armée; I' Ang·leterre, alliée rin despotisme; a compromis son honneur =. elle c>stfrnpp{~edans son âme et dans son corps. Viennent mawtenar1t les bandes ' ' 11 t' ' • l' •étrangeres que e a recrn ees a pnx < or, pour tenir sa ligue devm1t Sébastopol, et le Coup d'Etat aura ses prt'.itoriens e,.tre Gnildhall et le Parlement! Il y a <les alliances qui 1uent comme les poisons. Reg·arde'.l la France d<:'s hauquiers, des marchands et des propriétaires : elle aussi, bonrgeoisie lùche et défaillantr, die a répudié ses. traditio11s et souscrit l'indig-nc mnrc!ié de la peur. Elle espérait dormir! Eh bien, quand ce n'est pas la g·uerre qui l11i <lonlle le frisson pour ses fils et pour son or, c'est l'assassinat. Ellf' a foit d'un homme son g·ou- \·ernement, .sa religion, son dieu; et cet homme qui n'est qû'nn souOle, cette poussière qui s'agite sous l.l main de la mort, ce néaut de demain, le voilà devenu la chance, le hasard, le problème des heures et des balles ! Les vengeances se lèvent derrière les souvenirs, elles s'embusquent sur tous ses chemins, elles entrent j11s<J11edsans ses palais, et la trngéùie menace tyujours ! C'est la fatalité des crimes. • Pauvre Bourgeoisie ! Elle a livré toutes ses libert,?s à cet homme, elle a fait litière de toutes ses chartes à ses chevaux,- elle a prosterné, devant lui, toutes ses petites indépendances, toutes ses fiertés municipales et parlementaires: elle lui a donné son or, pour ses emprunts et pour ses orgie~; elle s'est humiliée ju~- qu'au silence abject et jusqu'aux hymnes : elle a .payé ses dettes, ratifié ses vols, empli ses caisses, comhlé ses valets, subventionné ses guerres : elle a tout offert et tout souffert .... et cet limmne-proviclence ne peut pas vivre! Ch. Rr BEYROLLES. ---------------------- CORRESPONDANCE ITALIENNE. La question du jour, en Italie, c'est la question Napolitaine. Le mécontentement que les gouvernements An- .glais et Francrüs manifestent contre Ci roi donne aux pauvres patriotes Napolitains l'espoir qu'ils n'auront pas ces deux Puissances pour obsta-cle. Les partis, à Naples, se sont entendus pour agir, pour se rlélivrer de leur insupportable tyran, sanf à s'entendre enc~re _ou ~ cesser de s'entendre après le grand effort. De f~1t, 11 fi y a pas trop de tous les partis réunis pour combattre un pouvoir qui s'àppuie sùr 12,000 mercenaires Suisses, sur la cano.ille tirée des bagnes ( non politiques) qu'il a armée et €mbrigadée, sur une irande partie de l'armée napolitaine qu'il a gorgée d'or et comblée de faveurs, enfin sur la prêtraille et sur l'admir.1istr:ition corruptrice et corrompue, repue .et à repaître. . ' . ,. D'ailleurs, dans un pays où les voies. cle communications ma1iquent où la domination catholique n'a fait que trop de <légats, - retirez les 25,000 républicains massacrés en 1799 par l'entente cordiale de Nelsijn et de Caroline, les CarboRari et les Constitutionnels que l\furat fit massacrer en Calabre et ailleurs, sous prétexte de brigandage, et tous les patriotes pendus, fusillés ou exilés pour les 20 ou 25 conspirations qui se sont succédées de 1814 à 1848 ; - retirez l'émigration en masse, les emprisonnements par brigades exécutés par Bomba en 1848 et depuis ; - et étonnez-vous ensuite si les chances de régénérntion de ce pauvre pays sont incertaines, et si les p:itriotes ont besoin de se grouper sous une set1le bannière. La Pologne a-t-elle pu profiter, hélas ! des événements de 1848, ruinée qu'elle était par les oppressions et les horreurs de 1832 ?... On fait beaucoup de bruit du parti }Iuratiste à Na. ples ; mais tenez pour certain que c'est M. Bonaparte qui fait battre la cai;;se. Te crois que ce parti n•a jamais existé à l'état bien série•x depuis la mort de Joachim, et qu'il n'existe pins à Naples, peut-on dire, depuis 1848. Que le roi fusillé comme un traître 'J.U'ilétait ait laissé d'abord quelques souvenirs, quelques regrets dans les rangs de ceux qui combattirent avec lui, rien d'étonnant. Que l'opposition qui ne pouvait pas se manifester sous des couleurs radicales ait pris 11arfois une nuance muratiste, cela s'explique encore; mais depuis J 848, pins de trace de ces regains. Les vieux so1dats de Murat sont morts. La presse de tous les pays, les livres de toute l'Italie ont discuté la liberté claus ses vrais termes, et le fantôme impérial-bonapartiste n'apparait qu'à. l'aide des lanternemagiques des charlatans. Murat 11'n. pour lui qu'un seul nom; encore celui-là se cnche-t-il honteusement : c'est 1\1. Salicetti qui, drpuis quelque temps est, à Paris, le commensal de ce pri11cemastodonte et le pédagogue de ses enfants. M. S.ilicetti, moins que tout autre, pourra entraîner les Napolitains rlans la ca1Jsede Murat. llf. Salicetti a en pendant un certain temps. une influence assez considérable sur les affaires ile Naples; m·iiS saveZ-\'OllS pourquoi? Parce tJUÏI était le plus puritain o:e tous les pnritain!I, le plus radical entre tous les radicaux dont il présidait les sociét~s secrètes. Or, il. est évident que ses an riens partisans, après une volte-face aussi imprévue et éhontée, le méprisent ; que les modérés dont il a été longtemps l'effroi ne peuvent avoir pour lui la moinrlre considération. Quant au comte Pepoli, qu'il ne faut pas confondre avec l'autre Pepoli de Bologne, vaillant champion de la libe~té, c'est un jeune·homme dont tout le mérite consiste i s'être laissé venir aumonde aYec un nom, et avec le titre de parent d'nn prétendant gros, gras çt ...... vous s~vez le reste. X. Tuer, emprisonner, exiler, transporter et déporter sont, comme chacun sait, manœuvres d'Empire; mais la calomnie joue son rôle dans cette cav<"rne, comme les geôliers ou comme les bourreaux, et ce?x que la force n'a pas frappés, l'antre· tes empoisonne. Voici une lettre datée <leParis, lettre qui porte, à cet égard, enseig·nement. Elle honore l'homme qui, étant aux mains de ses ennemis; veut, avant tont, défendre son caractère, et l'hospitalité que nous lui donnons est, à la fois, devoir et reconnaissance. Au citoyen rédacteur ch l'Homme. Citoyan rl!dacteur, .T'ai recours à la publicité de votre libre journal pour l11J8 protestation que je ue puis faire insérer dans les journaux français. Dans un jugement rendu contre moi, sous l'inculpation <l'outrage à la religion catholique, je lis un considérant ainsi conçu : " En égarrl toutefois à la position particu- " lière de chacun cles inculpés et aux regrets p~r eux " manifestés .... " Je ne sais quel a été le but de mes juges en atténuant ma peine sous un pareil prétexte; to11t ce que je puis affir• mer, c'est que, tout en me défendant avec une modération qui m'est naturelle, je n'ai ni éprouvé ni manifesté aueun regret d'avoir attaqué une secte que je regarde comme déplorablement superstitieuse, et un parti que j'estime être le plus grand ennemi du wmre humain. Tels sont les inflexibles sentiments avec lesquels je ferai ma courte prison, et dans lesquels j'esp~re vivre et mourir. Recevez, citoyen rédacteur, l'expression de mes sentiments fraternels. A. ERDAN. Revue cle la Semaine. Le Maréchal Pélissier annonce qu'il a trouvé dans Sébastopol ( qu'on va raser) 4,000 canons et un immense matériel. La flotte russe, brûlée on coulée durant ce siége de 11 mois, comptait 102 voiles ! Le Czar Alexandre se rend en Crimée ; les Russes se retranchent dans les forts du Nord. Le roi de Naples a destitué s~s Ministres de la Police et de la Guerre, pour calmer les Puissaitces Occidentales .._ Manin et Ricciardi, à léur point de vue particulier, prôtestent comme Mazzini cont~e la propagande Muratiste. La r6)ine Christine et la comtesse de Montijo intriguent pour renverser Espartero et empêchei- l'alliance de l'Espagne avec les Puissances. Une insurrection a éclaté dans les Indes Orien~ tales contre la domination anglaise. Méhémet-Ali, le rival de Reschid-Pacha, vient d'être nommé Capitan Pacha. - Les Turcs, én Asie, ont repoussé l'attaque des Russes contre Kars. Omer Pacha ne peut, faute dé navires, transporter son armée en Asie. Le _Moniteurfrançais a parlé deux fois, depuis huit jours. Dans un premier article assez alarmé, il a dit qu'il y a9rait, ponr l'année courante. u11. déficit de céréales (7 millions d'hectolitres.) Cette déclaration de carence est au dessous de la vériti!. Le Monite,w aurait dit vingt millions, s'il avait exactement relevé les bulletins fournis par l~s conseils généraux des départements. Ainsi, nous avons trouvé dans les feuilles locales plu.sie11rs<le ces bulletins qui accusent 40, 50 et 60 010 de déficit sur la production ordinaire! Ainsi, .insuffisance <le récolte bien marquée dan~ le pays, plu~ d'approvisionnements possibles daus les greniers d'Odessa, et du côté de l' Amériqur, tons les blés à vendre achetés pour I'Anwleterre. Cela promet pour l'hiver! 0 Le Af oniteur tians sa seconde note dément le bruit très répandu dans Paris d'une nouvelle tentative, ('Xécutée par un cent•gardes, sur la personne de ~f. Bonaparte.. L'organe officiel dé.ment mais l'opinion persiste, et comme M:. Bonapart; n'a pas daigné depuis huit jours se montrer ù sou peuple, la version du .Mouiteu·1· n'est g·uères mieu~ acceptée que les victoires du Tartart. VARIÉ'fÉS. L'ÉLRCTION D'UN PAPE. ~mat était Mble a.u~si, originaire de Sardaigne. I1 avait pour Lambrusch1n1 to11t le mépris de l'aristocr:ttf" pour le plébéie11, toute la. haine- du Sarde coatre le Gênois· il savourait la t1endetta comme i-e ferait tm Gorse, ca; les Corses et les Sardes, leurs voisins, se ressemblent beaucoup; et Lambruschini avait offensf Amat non seulèment, en général, par le monopole de l'aut-orité mais aussi dans les relations particulières. ' Le, cardinal Amat s'était, dès ses premiers pas, fait con11a1trepar ses aventures galantes, On parlait bea-ttcoup d'une fem~e, et _cl'uu }Jetit p_eintre qui étaient toujours près de lm, c était pour la maison. Ses assi<luités ailleurs ava!ent .fait scabdal~ à Rome, dans les province où il avait séjourné, et à 1 étranger où on l'avait envoyé ·comme nonce apostolique. Lambruschini, malgré son âge, avait aussi des faibloo- # ses du genre de celles d'Amat; mais, ha-bitué à les cicher sons le masque d'une dignité féroce, il ne pouvaît s',.1ccom_oderde certaine publicité, de sorte qu'en plus d'une circonstance Amat eut à subir de sa part des admonestations, et même des menaces de mesures sévères s'il 11echangeait de manière de vivre. Ceci déplaisait for~ à n?tre c~rdina~ qui n'avait pas e11viede ehangn. Se voir obligé, lm rardmal-archevêque, à endurer de pareils reproches ! La rage le dévorait. Etant cardinal légat à Ravenne, il apprencl un jour que L:imbruschini avait résolu de faire arrêter, pour cause poli!}que, certain~ jeunes g.ens appartenant aux premiè'res famulcs de la ville. Aussitôt, pour se donner le plaisir ~•exaspérer le secrétaire d'Et&t, rl fait appeler ces Jeunes gens, leur expose Je danger qu'ils courent et leur fournit des passeports pour s'évader à l'étranger. Quan<l l'o~dr~ d'arrestation lui arriva, il put répondre que, depms vrngt quatre heures, les prévenus s'étaient éloiO'J1~s du pays, et pour donne'r a11 ministre une fiche de co~solati?n, i_lfi_t~rrêter quelq~es _ouvriers, contre lesquels il y avait, d1sa1t~il, de graves md1ces de culpabilité, mais qui furent relâchés dès les premiers interrogatoires. Ce jet\ ~ui co~ta cher, car son rappel en fut la conséque~c~ 1mméd1ate. Dès ce moment, il y eut entre les deux cardinaux une guerre ouverte qui ne fit qae se continuer au conclave. ' . Les façons fra?cl~es, joviales, l'esprit caustique du cardmal Amat le fa1sa1ent rechqcher, par un certain nombre de ses collègues, par les jeunes particulièrement. .Fieschi ~t quelques-uns de ses. amis avaient, aux premiers scrutms, voté pour le cardmal Soglia; Amati et les sieni;;pour Mastaï. L'amiti~ qui unissait ces deux derniers cardinaux ~ datait rl.e loin. Mastaï était archevêque de Spolète lor.,

---------·~· -----·--------·------------'--------------------------------------·~.!.:. ..,.. , qù' .A.mat y fut envoy-é comme Dêlégat. Il eftt pu, et dt1 peut-être, mettre un frein aux galanteries du,je1rne prélat, dont la ville murmurait; loi11 de là, il se montra tout-àfait complaisant. Il ne manquait pas, il est vrai, de lui donner quelques conseils de prudence, mais lorsqu'on lui demanda des iuformations sur la cond1Jite·du délé.gat, il les d_onnatelles que Rome jugea convenable d'eu faire aussi un archevêque et de, l'envoyer à Naple!! comme nonce apostolique. - A.mat (il faut le dire à sa louange) birn différent, en cela, de la plupart ,de ses collègues, ·n'onblia point ce service. Devenu cardinal, il füt nommé légat. à Ravenne. Mastaï était alors évêque ,d'. Imola, ville, comprise dans cette Légation. • Le cardinal Légat nmdaitde fr6quent~s visitesal'fvêq_-ue par amitié pour lui peut-êtr~, •peut-être ,pour autre cause, car à Ravenne la-dévotion <lel'archevêque-cardinal Falconieri troublait quelquefois la paix de ses amonrs. Mastaï, au contraire, s'amusait de sa conversation enjonée, riait avec lui, 'et si quelqn 'un se permettait quclquE:s insinuations sùr les façons, peu ecclé~iastiques d'Amat, "mon Dieu, " répondait-il, ce ne sont <p1edes mots,et ceux qui crient le "plus contre lui commettent des actes." Une circonstance vint ~ncore consolider leur amitié. 'Ce fut en 1843. -Des mouvements insurrectionnels ayaut · éclaté dans les Romagnès, Amat et Falconieri allèrent à Inola pour se mettre d'accord avec Mastaï sur cc qu'il conveuait de faire. Pendant qne les trois cardinaux se trouvaient réunis, arriva la nouvelle qu'un corps d'insur- . gés s'avançait sur Imola pour les arrêter et s'en faire des otages. Les trois Eminences eurent une grande frayeur f)t c'était chose curieuse de les v!>ir se recorr.mander à u11 simple sous-lieutenant de douanes, Mordini, l'embrasser, h1i faire les plus belles promcs;;es pour qn'il défendit lenrs personnes sacrées. Mastaï fut le 'scul qui ne perrlit pas crntièrement la tête. Tous ils declamaient contre le gouvernement et accusaient La-mbruschini ~•avoir amené de pareils actes en pomsant les populations a.u désespoir. Les insurgés n'arrivèrent,pas. Ou <lit alors que ceu~ qui les conduisaient s'étaient laissé corrompre et les avaient abandonnés· tout iirès ·d'Imola. Le fait est qu'ils se dispersèrent. Mais les trois cardinaux n'oublièrènt ni le mauv:tis quart ·d'heure qu'ils avaient passé ni les propos J)ar eux· tenus, et nous croyons être dans le vrai en disant qu'à partir cle ce jour il y eut entr'eux un accord qui contribua -singulièrement au résultat du conclave dont il s'agit ici. On ·désigne ·sous le nom de Dévots les cardinaux croyants, ceux pour qui le salut de leur âme' est l'affaire principale. Ils sont peu nombreux. Il ne faut juger de la foi de~ cardinaux ni par leurs paroles ni même par leurs actes. :Le nombre des croyants ne représente, dans le sacré collége, qu'un-e très petite minorité. Pour les Ecclésiastiques, le zèle n'est pas de la foi, c'est du calcul. Pour ,les ,Politiques, la. religion n'est qu·un moyen; pour les Mécontents, c'est une coïncidence quelquefois, souvent un embarras. 11 est très rare de trouver parmi eux des hommes qui croient de bonne foi aux Indulgences, à l'infaillibilité du Pape, à 1a. sacrée conception et autres niaiseries de cc genre. C€ux qui croient font en générnl bande à part, et leurs collègues euxmêmes les appelles les Simples. Or comme il est dit que c'est aux " simples" qu'appartient le royaume des cieux, les autres cardinaux répètent que c'est acte de justice distributive que de les exclure de celui de la terre, et ils le gardent pour eux. les Dévots ne sont en conséquence presque jamai~ appelés aux emplois de l'Etat et très rarement même à l'administration supérieure de l'Eglise. On préfère les laisser prier dans leurs oratoires et courir les églises, disant des messes, conduisant des proceseions, donnant des bénédictions. De temps en temps on en dote quelqu'un d'un bon évêché ou d'un siège dans les congrégation3 ecclésiastii,iues. Les •Dévots ne penvent avoir un vrai chef au Conclave, car ih, sont com·aincus que c'ei.t le Saint-Esprit qui nomme le J?ape. Ils se garderaient bien d'intriguer, et attendent l'inspiration <leDieu. Hs la demandent aux rêves de leur somm~il, anx mots qui ·tombent sous leurs _yeux en ouvrant le ·bréviaire, au hasard qui leur fait ·rencontrer tel ou tel après leur prière. Ce n'est pas par le raisonnement que }!on·peut avoir de l'influence sur eux. Il faut les convaincre que Dieu parle par la ·bouche de celui qui vient leur donner des couscils, alors ils ·obéissr.at. Ils se groupaient, au Conclave dont pous.pa.rJous, autour du cardinal Falconieri. Le cardinal Falconieri, archevêque de Ravenne, appartenait à la coterie des Dévots, et ,y jouissait de la r-0putation cl'nn saint, par cela senl qu'il priait beaucoup, jeünait souvent, s'enfonçait dans le corps les clous du cilice et se meurtrissait de conps de discipline. P-0ur nous qui sommes .plus exigeants et qui demandons aux Saints de faire quelque chose pour leurs frères, le cardinal Falconieri était un brave homme à cause de sa charité ,sincère envers les malheureux; mai-s superstitieux, inintelligent, il ne savait·pas faire le bien et pouvait faire beau. coup de mal. Les Dévots votèrent pour lui au premier toiu ·de scrutin.· Tel est en général le sacré collége, telle était l'opposition à laquelle Pie IX dut SO!.l élection. Lei Gregoriani -·c'est -ainsi qu'en appelait les parti- ~:lll~de l'a11cien gouvernement - se serraient autour de leur chef, le carùinal Lambrn~chini, sacrifiant pou·r le . moment, au besoin ·de faire •corps, les petites div~- sions qui existaient entr' eux. L_a volonté puisi.ante du chef, le rlésir de consern~r le pouvoir, le danger de le perdre étaient pôur ce parti autant d'éléments de cohésion qui man'luaient aux autres. }Jour. les réunir, il fallait créer un lieu, et cette œuvre il. faire dans une 11uit -devait paraitre rliflîcile, quoiqu'en eût dit le carùirial-doyen, d'autant plus que les cardinaux qui se trouvaient à la tête de,; .quatre .factions ,.étaient .bien loin de s'entendre entr'eux. Bernetti ,;'était toujours moqué de la mauvaise 'éllucation du capucin, de son fanatisme religieux, de ses idées monacales. ·" Il croit le monde un couvent, disait-il en "parlant du doyen.; qu'il ait le pouvoir -seulement ·pen- " dant vingt-qu-itre heures, -on \'erra ce qui arrivera. Les " pierres de ,Ja rue remplaceront les pots <lu -réfectoire, " et uos Trasteverins ajustent mieux q!1e ses capucins." Le cardinal faisait allusion à une scène dans la(iuelle Micara avait failli être tué par une grèle de pots ·à boire avec lesq.uels les religieux avaient essayé .Je le lapider. Micara n'oubliait point que Bernetti avait été la cause principale de sa disgrâce près de Léon XII, disgrâce ·qui s'était perpétuée jusqu'alors sous les autres Papes. Il s'en vengeait en l'appelant le Sybarite, en faisant une amère critjqne -ile'.son administration et de ses mœurs. ,lJ avait applaudi de bon cœ1ir à sa chute, lorsque, joué par l'Autriche et sacrifié par Grégoire XVI, il fut renversé du pouvoir. " Quand ou a à ses ordrt!s un corps d'armée, " disait-il, en faisant allusion aux centurioni qnc nous " connaissons, on peut perdre une bataille, mais on 11e iie " laisse pas prendre dans une souricière. {;'est vraimeJ.Jt " honteux pour un Poli!iqu.e de cette force. Il est triste " pour la réputation du sacré collége qu'un cardinal de la " sainte Eglise se soit laissé jouer par un Sebregondi, " un conseiller autrichien. On ne devrait pas se laisser d~- " molir de cette façon quand on n'a pas de scrupulea et " qu'on a cent mille sicaires à sa disposition." Bernetti connaissait ces propos et détestait cordialement -son collègue. La conduite d' Amat avait toujours été vertement blâmée par le doyen. " Quand on porte une croix d'arche- " vêque,-disait le vieux moine,-011 ne la prostitue pas " ainsi clans le11bals et les théâtres. Est-ce donc là l'ex- " emple <jll~nos cardinaux donnent à la chrétienté? C'est " d:msJes salons qu'ils font leur réputation, dans les al- " c.ôves.qu'ils fout acte de pouvoir. Si j'étais Pape, j' es- " sayerais sur eux et sur leurs imitateurs le système d'O- " rigène. '' Amat, de son côté, se plaisait ~ répéter que }Iic1tra dt.ait un cuist•rc auquel }f!' caprice d'un Pape nnit donné l& pourpre dont, pa·r orgùeil, il refusait de se vêtir, taudis que ses collégues étaient h-0nteux qu'il eô.t le droit de la porter. " Il parle des salons, ce moine mendi~nt, ma~• il " ne connait que les antichambres; c'e11tlà qn'il attendait " 11.umilieu des -valets qu'on lui em·oyât l'aumône. Quelle " est la femme qui voudrait se laisser approcher pâr un "tel satyre? Qu'il reste avec sea religieux. Je comprends " bien qu'il n'aille pas au théâtre, l'imprr.sllrio lui ferait " uu JnOCèsen dommages-intérêts, car il aurait alisez de " sa figure et de l'odeur de boac qu'il exhalt: po~r faire " fuir le public de la salle !" Ces amabilités réciproques bien connues n'étaient certes pas faites pour entretenir la bonne amitié entre les éminences.. Quoiqu'ami ,d'Amàt, Bernetti Pnvan -cependant otftnsê en affectant <le le considérer comme un hemme faible, iucapable de sacrifier le .plaisir aux affaires ou de coud11ire les deux de front avec une- égale .énergie. " Amat n'est " pas• mechant," disait-il, " qu'il s'amuse, cela ne. me re- " garde pas, on n'est pas eunuque parce qu'on est cardi- " nal ; mais sa nat11r .! flasque le rend incapable d'une ap- " plication soutenue et d'une résolution vigcurteuso. An " lieu de dominer il se laisse dominet' lui-.mrme J>,ulrs " hommes et par les femmes en même templl." Amnt de sou côté-disait que Bernetti n'était autre chose q1.1'unvi. veur froid et égoïste. " Je sais bien qu'il a -de l'amitié " pour moi, mais, qae ma mort puii;se lui être utile, cctto "amitié ne l'empêchera pas de me faire M~assinet. li no " manquera p:is de faire de l'esprit en répétant qne!que-~ "mauvais calrmhonrgs :mr mon norn. c·~st là son fort.'' Fieschi n'était eRiimé tl':1ucun ae ses C'ollègue!. Amat ,faisait -0bservn à son égard qu'il .-alaü encore mieux donner la vie aux hommés q11ede la lenr .ôter et ajoRtait à cela "-moi je n'ai jamais pris q11e ce qu'on :i lYien·voulu " me donner." .Benietti disait~ " il t!!lt des faut~;; tell<.>s "que le génie ou de g.r:mds services rendus peuvent seuls "les faire pardonner. .l<'ieschi est .un trop pauvre sire " pour se dispenser d\l'rnir a.1.1 moins les appareuces <l'trn ".honnête bornme." M-kara blâm:.iit tout ba1Jt le go11verneme11t d'avoir arrêté, les pounmites comruencéeti contre lui. -~•Je comprendrais cela, disait-il, ~•a avi-it été Canli- " ual. Passe encore d'avoir fait tra11cker la tête à un in- " nocent, c'e8t un malheur qui peut arrh•er à tout le " monile et il ne faut pas que la justice puisse être sus:.. " pectée. Mais un Prélat -voleur, il faut l'cuvoyer au g:i.- " lères. S'il appartient à une grande fan1ille, ,:'est mieux " encore, car cela flatte les iniltiucts jaloux de la multitude " et nous rend plus facile de la gonverner à notre nia- " nière." Falconieri, tant à. raison de la dignité de doyen <lu sacr{\ Collége qu'à cau!.e de la sévérité de se~ mœurs, témoignait un respect iincère au Cardinal Micara qui le 1uéprisait. " Bon chrétit:n , disait-il, inutile comme prêtre, iueapablc " comme ,Cardinal." Bernetti, Amati, Fieschi et leurs a1uis se moquaient de la simplicité <le l'arcl1e\·êque de Ita\·enne qui de sou côt6 était. scaudalisé de leurs paroles et plu--s encore c!c leur conduite. Celui-ci riisait naï\·cment : "Je ne puis com- " prendre pourq-uoi l'Egli'de admet, dan11le collége de se• " princes, dea hommes <tnimènent une vie qu'elle est obli- " géc.de punir dans les sf.euliers." • ( La suite au prochain 11uméro.) A LOUER PRÉSENTEMENT V ne Maison ou partie de Mai~on g,nuie A APPELEE BU DE LA RUE, Conttnant environ huit 11ppartements, itaùl.-s et jarclin. et 11n terrain de cinq vergées qu'on est libre de lo1t<"r ou dt> ne pas louer. - Le tout est situé dans la parois~e de St-Laureut, à deux milles et demi <le la ville. - S'a1lrei~er chez )fousieur MALZARD, Clear-View Street, n ~t-Hélior.- L11 mime per1onne a descharbons de première qu:\lité dt' N ewcutle : 24 ah. la charge ou 28 sh. le tonneau, par demi-charbéou quart de tonu.:au. ~fAISONDE COM.MJSSlON prudence rt sa conuaissa.nce des affaires est a le triple avantage d'unir l'éiêg:mce, la légertli et • ffi t d <l •t à la .solidit~. ' en plâtr", eu cire, en mutic et en g'11latine r,11r nature morte on vivnntè. ET CONSIGNATION. u~e garantie su san e ~ sa con me_ ve- Les semelles sont fixéesavec du laiton et ne lllr pour les personnes qm voudront bien le laissent aucune aspérité ni à l'intlirieur ni à !'exp• BEGHIN, négociant à St ••Hélier (ile de charger de leurs intérêts. (Ecrire franco). téricnr. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la Jersey:, 60, U}Jper Don street, agent et re- ------------------ soli1füéde la cha•1ssure. présentant .de plus de cinquante maisons ào. EDOUARD Blf f l -------------,.,---- 11orables de France, Belgique, Suisse, Italie, • • ., , A LA RÉCIPR0CI'fÉ. Prusse, Suède, Allemagne, etc., a l'honneur d ,. f u~.f l • PROSCRIT ITALIE·N, ,, m_ormer !Ji.l'i • ~s _négo~1ants, armateurs, WA.HRI & Cie., TAILLEURS, fabricants t>t comm1ss1onnaires de tous pays, Donne des leçons de l:mgue italiènne. . d M · H · l · ::iu'il se charge de la v.ente par commission La Motte-Housse, La Motte street, •H, St-Hélier. 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