Homme - anno II - n.41 - 12 settembre 1855

est, aujourd'hui, s1 fraternel, dans ses avis posthunrns, 11ousue commettrons pas la faute d'être plus sévères et d~ n~us laisser e11tr~îner à la folie furieuse des represl:lllles. Comme lm, nous croyons que les crimes accumulés sont à punir et peuvent être atteints par le droit commun, que les forma• lités légales snnt des garanties sacrées et que les poursuites ne doivent point s'étendre aux ~omplicités morales. Notre religion s'élève même plus haut, car les idéE>sont marché. comme les temps, et quelques violences qu'on nous ait fait subir, coi.fesser uotre foi nous ,eru toujours plus 1mcré qu'assouvir nos haines. Ainsi, en dehors du combat, on ne trouvera jamais notre main daus le sang; l'échafaud pour nous est crime comme le trône, et la philosophie qui est 11otrereligion, ne nous eu forait point commandement, que la véritable politique révolutionnaire nous éluig·nernit du bourreau. Dans la trausformatio11 qui s'étabore, il s'agira, surtout, des institutions; il s·agira <lu contrat qui est à modifier prufo11dément; car l'une des tleux parties a tout et l'autre n·a rien : il s'agira <l'organiser le travail daus la liberté, la justice dans l'égalité. Eu 17'93, la Révolution fut entraînée si loin dans les orages, qu'c,lle ne put cons1it1ier la République: en 1848, la Rép11blique eut tellemetlt ù cœur d'effacet· ses souvenirs, qu'elle tourna le dos à la Révolutiou, et c'est de ce divorce que sont sortis tous nos malheur:\- Faisons mieux à l'avenir, et rie séparons plus la Révolution, c'est-à-dire la justice dans les intérêts, de la République dans la société. L'une sa11s l'aut!C, elies ue "·ivront jamais. Quant aux hommes d'iniquités et <le sang, nous les laisscro11svolontiers aa code pénal; mais nous deYous dire, toutefois, que les \'Îole11ces monstrueuses de ces dcruière::1années reudrout la tàche difficile. Il v a eu tant de morts ! Ch. RrnnYROLLL:S. .Re1'11e tle la ~e111aiue. Les nouvelles <le la Crimée sont, aujourd'hui, nombreuses et dhisivt s, du moius qua1Jt à la partie sud de ::,t!bastopol. A la date du 8 septembre, le général Simpson écrivait au rui11istrede la guerre, à Loudres, que les forces alliées avaient alt<.1qué les déft•11ses de la ville, que l'assaut livré par les Franç<.1is avait réussi cou1re M ,tlakoff, et que celui tl'uté par les Aug1ais, contre le gr:.iutl l{t·dan, avait échoué. Le feu, coutre ct.•s défe11ses extérieures, était ouvert depuis ciuq jours, d'après uue ,.épêche du gé11éral Pélissier, qui constatait en même temps lïucendie d'uu navire rnsse. Après avoir emporté! J\hlakoff, ses redoutes et le liedau de la l>aiedu Carénage, les soldats français n'out pu se mainteuir sur ce dernier point, tant J'urtillerie russe faisait mitraille contre les nouveaux occupa11ts. D'uu ;rntre coté, le géuérnl de Salles voyant ftoLter les aiglt.is sur la wur de ~Jalakolf', a tenté deux fo1tes atmqut'S sur lt, bastiou du centre, mais 11 a dt"UX fois été repoussé, et 1où a rt.pris le chc• min des tranchées. Les Anglais, ~rnfin, après avoir enlevé les ouvrages extérieurs du graud J:tedan, n'ont pu s'y maintenir, non plus que Jes Fnrnçais au Caréna ~e, et le seul, le véritable succès du jour, le fait important, se bornait à la prise de M alakuff, la. -ville quoiqu'.lttaquée deux fois n'ayant pas été entmnée. 'reis étaient les faits communiqués, à la date du 8, aux deux gouvernement~, et tels qu'ils se trouvent consignés dans les dépêches. Eh bi~n. voilà que tout à coup, san~ nouveau combat, mentiouué du fuoins, éclate comme uue bombe, cette autre uouvelle bien plus irave et déc1s1 VE'. Nous en don nom, le texte officiel : - (Troisième édition du SUN.) DÉPÊCHE DU GÉNÉRAL SIMPSON. Crimée, 9 Septembre 1855. " Sébastopol est an pouvoir de.i alliés. Pendant la nuit (le 8) et pendant tonte la matinée de ee jour, l'ennemi a évacué la partie sud, après avoir fait sauter les magasins et incendié toute la ville. " Tous les vaisseaux de guerre ont été brûlés pendant la nuit, ù l'exception de troi'i steamers qui . errent dans le port. '' Les Russes ont fait sauter le pont qui communiquait avec la partie. uord." Ces deux attaques du général de Salles ayant été repoussées, lt>sFrançais ni les Anglai~ n\1yant pu tenir clans les deux Redans, et nulle bataille nouvelle u'aya11t eu lieu, il est évident que lt·s Russes ont évacué, df' leur plein gré, la partie sud de Sébastopol. Pourquoi? Leur tactique pourrait s'expli 11uer par les ruiues qu'ils out laissées da11sla partie sud. Ils ont là tout détruit avant de foire retraitE> sur les hautt-'urs du nord. Ils ont brillé leurs vaissaux de guerre, fait sauter les magasins, incendié la ville et coupé derrière eux le pont qui re!ie le sud au nord. C'est la politique de Moscou! Rerranchés derrière des fortifications vierges encore et bien autrement formidables que les'défenses ahl.ladounées ou déjà ptirdues, leur plun est de se, concentn•r, <le se masser dans ce dernier rf'foge que l'ennemi n'a pu jusqu'à ce jour investir, et si les forces alliées veuleut s'abriter dans la ville prise qui u'est plus que mines, si elles ne revien• nent à leurs tranchées, si el les .se laissent entraîner à""l'assaut, elles peuvent être écrasecs par cette armée dt' retraite blottie dans !'!on aire, et qui n'a pas souffert autant que les Alliés, puisqu'elle évacue avaut l'assaut et volontairement. La perle anglo-fnrnçaise t--st énorme, et cc n'est hélas! qu'une partie qui commence! Nous l'a vous dit souvent, Sébastopol pris, la guerre va devenir furieuse. Les armées qui briîlent leurs flottes et leurs villes ne sont pas près de la paix! --•-- On lit clans un journal espagnol: " Lorsque la nation espagnole, disent quelquesUi'!s, aura dl>crété l'accomplissement de son inter- ,·e11tio11 eu Orit-nt, les ressonrce<; ne lui manqueront pas pour faire f<.!_ceà SPS ffigag~ments. ''Nous le croyons ainsi et l'histoire est là pour nous dire, au prix de combien de sacrificei;, l'EspaKne a prouvé souvent son uh116gat10n et sa lovauté envers ses alliés; mais cela n'em1,êchera pà'! tout ccxur vraiment patrio!e d~ saigner de ,fouleur lorsqu'il verra son pays dont l'urmée manqtte de fusils et de canons, dont les forteresses tombent en ruirws, dont la manne n'existe pas, dont les routes sont toutes à faire, dont la dette 110 pPut être réglée. épuiser dans u11e guPrre lointainP et d~ problématique durée, les ressource11et lt-s efforts qui, mieux. employés, pourrnient le relever de sa décadence et lui rendre, avec l'ordre et le bonheur intéritur, la place qu'il doit oc• cuper au congrès politique de l'Europe. " Nons avouons fra11chPmen1 que, comme Espagnols d'adoption, nous préférons voir le pays . o ,sacrer ses sueurs à la construction de ses chaussées, de ses ponts, de ses oanaux, de ses flottes, de ses flottes, de ses édifices publics, et rnn sang à la protection du territoire• qu'il possède en Ariq"e, en Amérique et t>n ,Asie, que d'envoyer à grands frais ses soldats en -Crimée ou en BessarahiP-,représenter, au milieu de difficultés et <l't>mbarras de toutes st•rtes, le. ~ôle insignifiant, pour ne_pas dire plus, qui fut le 'partage des troupes espagnoles qu'un zèle plus senti que réfléchi fit intervc>nir en 1849 en Italie." . Ces réfl,•xio11ssont justes; mais la pensée serait plus complète et plus hante, si l1auteur recommandait à l'Espagne de constituer sérieusement sa souveraineté que les factions tirnillent. Arrivez donc au véritahle gouvernement, et vous vous sau verf"Z ! A Paris, il y aurait eu, d'aprèi l<'s journaux angolais, une nouvelle tentative contre la vie de M. Louis Bonaparte. Un jeune hommE" de Rouen, âgé de QQ ans et clerc chez un constable, en serait l'auteur. Il aurait tiré deux coups de pistolet, (pistolets de poche), du trottoir opposé au péristyle de l'opéra, sur une voiture de la Cour où ne se trouvaient· que des dames d'honneur. A près interrogatoire, on aurait reconnu que ce jeune homme était un mimiaque; ce sont ces mes. sieurs de la police qui le disent, et nous do-unons, sous toutes réserves, bien entendu, la version de leurs journaux, Nous devons déclarer pourtant, que las détail11 jusqu'ici connus, ne donnent pas un caractère très sérieux à cette tentative. Hier, lundi. ont eu lieu à Londres les obsêques da M. O'Connor, l'ancien député au Parlement, pour l'Irlande, Pt qui fut quelque temps le chef des Chartistes en Angleterre. Un graud concours de citoyens éirangNs ou nationaux s'est rendu à la cérémonie funèbre. et plusieurs discours ont ét6 pronoucés sur la tombe. 1 Dans IP comté de Derby, Je3 journaux· annon• cent q n'un grand mE>eti11g a eu lieu, ~n faveur des natio11alités hongroi~e et polon1tise. Plusieurs orateurs ont pris la parole et les résolutions ont suivi. Mais que deviennent ces résolutions tant de feis répétées ~- ludibria ventis! En Espagne, la guerre est tnujours trè11vh'e entre la facti· n cléricale et le gouvernement. Lës esprits commencent à s'irriter, et des rumeurs va.- gues se répandent, annonçant que la Pé11i1u1ule sera bientôt une République fédérative. Puisse la chronique ne pas mentir! En Catalogne, les Cahécillas tiennent ·toujours la campagne avf'c lenrs petites bandes. Les gé,~1éraux leur font la chasse; mais de part ni d'autre rien de décisif. Les commandans de Gi• rone et de Lérida opèrent. avec des colonnes de ~00 hommes chacune. C'est la guerre de partisans: La chronique qui suit a. déjà, quelques jours de , date, mais t'lle a sa t1ignification et son importance-. Que dire d'une police qui poursuit et d'un triho• na! qui condamne des travailleurs, parce qu'ils ne veulent pas se laisser empoisonner en détail, et t•ier lenteme11t? La science déclare, par ses organes accrédités, officiels, que les ouvriers avaient raison, et la grève n'en est pas moins déclarée délit, ·ot le,s ouvrfors n'en sont pas moins fr.ippés ! V oioi les faits : Le Tribunal de police correctionnelle de Paris vient de juger une affaire de coalition très int~• ressante, et dans laquelle étaient compromis 61 ouvners des fonderies de bronze de MM. Chavarat, Eck, etc. Les ouvriers de ces fonderies s'étaient mis en grève, parce qu'on employait du pou&1ier de charbon au lieu de fécule, et que cette poudre délétère altérait leur santé. LE>sdébats ont roulé principalement sur la q•e~ tion scientifique. Les patrons prétendaient quo la fécule réclamait plus de temps, de soins, et de, mains plus e:xpérimentées, et qu'elle ·ne pouvait même pas toujours être employée; que les bronzes fondus par la fécule, par exemple, ne pouvaient' être dorés. Plusieurs témoins ont démenti ces . assertions, entre autres M. Christofle, le célèbre orfèvre,_ qui a déposé que la fécule produisait d-ee artièles aussi parfaits que la fonte par le poussier, et qu'il avait assisté à une consultation de Messrs. Escoffier, Tardieu, et Pelouze, sur 25 à 30 cas de maladie, tous produits par l'effet du charbon sur les poumons. M. Chevreul,. l'éminent chimiste, a déclaré qu'il avait disséqué le corps d'un fondeur mort df'rnièremcnt, et qu'il s'é1ait couvaincu que la mort de cet ouvner était due à l'eff1't du "poussier sur les poumons. • , Malgré tous ces témoignages, le Tribunal a condamné cinq fondeurs à ~ ans de prison, et 52 à 3 mois de prison et 25 francs d'amende. Il n'a prononcé que quatre acquittements. En entendant cette sentence, un jeune hemme s'est écrié: "C'EsT INFAME!" Il a été arrêté. Sur lt•s instances de ses amis, mais non sans avoir ' longtemps résisté, il a consenti à se rétracter, et n'a été condamné qu'à DEUX MOIS de priRon. (&ynold'a Newspaper.) VARIÉTÉS. L':tRE DE LA. SCIENCE. Le fait culminant des sciencPs au point de vne thfori.. que, c·est l' e~prit d'unité qui les anime, c'est leur ten. dance à s'associer pour former ensemble un seul édifice immtl\•e, ma~stuPux, commt la natuze qni est son mo-

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