' ~CIBNCR.- ' JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. Ce Jout•11al 1nu•a1, une fola par ■e111alne. Toutes lettres et correspondances doiveut être affranchies et adressées A l'Administration du journal l' Il 01111ne, à Jeruy. - LeE manuscrits dépo~és ne seront pas rendus. NOUVEAUXPRIX D'ABONNEMENT: Jersey................................. 8 sh. ou 10 fr Angleterre............................. 12 - ou 15 fr l les Je la .Manche.................... l :.l Be-lgiq1u..1............................ l 2 8uisse ................................. 12 Prusse................................. l Z Vilics auséatiques .................... 12 Etats allemands ...... \"............. l 2 Pour les llutrcs pays................. 16 - ou ZO fr A I OND) I L.,s Dépôt ll Ye11te d11 Journal au . __j :L .l _f1.j~ , numéro, che:i:: .M. 8taniMI&$1, 0, Grt"ek Sm,, t, 'soho, lilm1irie polon:1i1I'. M. Pbili,ipe, 28. Grl'elc Strl'rt, Soho, Pharmacil' fnrnçai$e. M. Ilolyukc, 147, Fleet Street. LESHOMMDE'ASNGERS. I. li y a dùjù. quinze grands jours qu'a eu lieu la tentative d'Ang·ers, et la Franr.e ne sait encore ni les causes, 11i les caractères de ce mouvement. ni même le nombre des morts. La force mmée frappe; les hommes <jui tombent on les e11t~rreà 'f)eine; on relè\'e les blessés pour les prisons; on traque le~ fuyards; on fouille les champs, on vide les chaumières, et tout cela dans 1'omb1·e, eu grand sileucc, comme pour les exécutions nocturnes de Décembre. Qua,,d on a ainsi porté, dans lf's ténèbres, les <;oups sûrs et décisifs, les soldats rentrent aux casernes, et les prt',vôfs <le justice arriYent; c'est l'heure des deruier3 comptes. LfAscalomnies, les dêlations, les provocations Ht,ldées tic 1111enlt'intermède ; on livre aux feuilles de police les interrol{atoîres trouqnés, les rév~latio11s-menso11gf'sl,es enseignements de l'ombre et de la peur; la scène s'éclaire aux torchf:'s fauves, et la France apprend qu'elle vieut d'échapper, encore une fois, à la grande conspiration socialiste, au Spectre rouqe ! Nous n'e·n sommes pas encore à cette pbrinde des Catiliuaires. Messieurs les juges instructeurs, •ces tortionaires de la geole moderne n'ont pas fini leur œuvre : il IE>urreste à faire parler quelques petits enfants contre les pères captifs. ou quelques ·vieillards qui pleurent seuls au foyer, et dout le pied fréhtîche. L'l justice bo11apartiste aime à convier, ainsi, sous lt~séchafauds, les grâces naï VPS, !es franchises babillardes de l'enfance, et les peurs somnolentes et glacées de la vieillesse. CP.la rappelle les grandes traditions de la monarchie, le sa11gde Nemours qui coulait d~ la plate-forme et du billot, sur la tête de ses deux fils. 'rouchante rosée <le famille ! Donc les dossiers, quoique déjà si riches, ne sont pas encore fermés; la J1,,çtice instruit toujours ; l'armée garde les places dans la vill~ sombre; les patrouilles tiennent la campague, les. portes sont closes. et, dans lt-s rues ou sur les chemins, on ne voit passer quo des caravanes de captifs enchainées sous lt, mou&quet et qu'on traîne aux prisvns. Il y a déjà 500 ouvriers dans ces geôles, et l'on u•a pas fouillé toutes les carrières ! Regardez du, côté de Sébastopol; il y a là-bas, dans des tranchées-cimetières, cent mille Français qui sont là, depuis un an, sous la pluie de feu, et c'est déjà la seconde armée ! L 'E • ' l • .,,mpirec e~t a pau: ..... Regardez dans les carrières d'Angers et suivez le bassin de la Loire. Il y a là dix mille familles prolétaires que la misère dévore, que la police traque pour les cours d'aasisos et qui s•atteudeut obaque matin à voir passer le bourreau. L' Em1,ire c'est la dbnocratie organisée ..... ~~:0'1 ta.i.1"6., di~l'lt ~ bourg-eoi.c;libéraux, let On 11' abon11e , JERSEY, 32, Roseville Street. LON DRE>., à l'Office du Journal, 50, Castle Street, Bemers St. L 1VER POOL, chez R. Coiin, 3a. Myrtle Street, Sorth. BELGIQUE, Lecomte, rue des Malades, à Bruxelles. ESPAGNE, Casimir Monnier, libraire A Madrid. constitutionnels, les parlementaires, et tous ces lettrés voltairiens qui gardent au parti des idées un amour discret et de secrète. sympathies; qu'y faire ? nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas nous laisser t•ntraîner en ces conspiratious orageuses du sncialisme où tout est vague, et qui ne charrieot que des violences. L'école de la liberté ne saurait se commettre en de pareillt>s aventures. L'ecol.! de la, liherté ? Si la bourgeoisie française a la prétentiou <l'avoir gardé ce culte sacré depuis quatre ans. elle sera cruelleme11t désavouée par l'histoire contemporaine qu'écrit l'exil et qui réglera tous les comptes. La vieille religion de 89 n'a plu~ aujourd'hui de coufesseurs véritables: ~lie ne ,:ompte plus que des trembleurs ou des comédiens, des trembleurs qui viverat accroupis à l'écart, philosophes transis, sous I'œil des gendarmes, et des comédiens qui guettent les p~ripétics de l'avenir, pour placer dans quelque dynastie constitutionnelle. si la force 5e déchire, leurs doux revenus et leurs petites libertés. Il u'y a là ui é.nergies, ni a~ve, ni mouvemtmt : la \·io t~stailleurs ! II. Elle est, la vie, dans ces masses qui, désarmées et nues, au milieu de labeun forcés et répugnants, osent se lever dans la patrie vassale et donner à la cause de la faim la moralité, la sanction du droit. Elles ne crient pas, ces légions· prolétaires, comme la guenilk• ,ouveraiue dë Rome-des jeux et du pain ! Elles jettent vers le ciel la double et grande revendication du siècle : dn travail et la République!. .. La lumière et le pain, les deux droits sacrés de Ja '\•ie ! Ont-ils tort de relever cette bannière aux deux saintes devises, et le temps 1•st-il à ce point prospère •1u'il n'y ait pas droit à la plainte? Les ouvriers, depuis quatre ans, une section de Paris exceptée, ne peuvent suffire, avec les salaires, aux premières nécessité& domestiques. Les loyers et les aliments sont en cherté croisimnte, tandis que les prix de main-cl'œuvre sont statiounuires ou tombent. Cette année, d'opulentes récoltes ont couvert les champs, mais tous les marchés sont en hausse, et comme le taux du pain est la normale de toutes lf)s ~aleurs, les ménages après s'être épuisés, ue peuvent plus vivre. Pour comhattre cette misère qui mange leurs enfants. que tenter. que foire'? Exposer sa plainte publiquement, pacifiquement, dans les journaux ou dans les meetings. comme en A11glt>terre? Mais il n'y a plus de journaux, il n'y a que des bureaux de censure, <le gouvernement, et dix ouvriers qu'on trouverait réunis seraient déclarés en société secrète; après condamnation préalable en correctiounelh•, on les pourrait enyoyer à Cayenne ! S'adresser aux deux tribunes borgnes, aux deux guichets de l'Empire ? Mais cela ne donne pas sur la rue, sur les ateliers, sur les chantiers, sur la mansarde, r.ela ne s'ouvre qne sur les 1,uileries, et l'on ne discute jamais, saus permission, dans ces anti-chambres. Introduire requête et plaider au tribunal de famille, par-devant les prud'hommes ! Mais les ouvriers seraient là jugés par les maîtres. Le salaire aurait en face de lui le capital sur ses siéges ! Donc, ni recours public, ni recours privé, ni défense impartiale, ui doléance qui puisse aboutir. Il faut se résigner et mourir de faim, le travailleur, les enfants, la mère, ou se mettre en grève, travail contre capital, salaire coutre revenu, hardes contre banque. Et cela dure combien? huit, dix jours, jusqu'à la dernière guenille vendue ; puis arrivent les gendarmes qui vous arrêtent, les juges qui vous interrogent, leBmagistrats qui condamnent pour coalitùm; la prison s'ouvre pour six mois, pour un an, JX)0r df!f.lx an!!~et la femme reste •n logis, ,nec 1 GENÈVE, Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. NEUCHATEL, Couhé, à Chaux-de-Fonds. NOUVELLE-ORLÉANS, Paya & Comp.,56, ru.odeChartrt1s, 1 MEXICO, Isidore Devaux, libraire .. Toua le• abo1n1e111en• ae paleu1 d' a,·a11ee, les petit!I, sans un denier, à moins toutefois que le maître ne la chasse, pour loyers échus. Voilà dans quelles conditions vivent en France vingt millions de prolétaires. et l'on s'étonne que les carrier~ d'Angers, après les grêYes de N aute11 si eruellement châtiées, aient relevé, dans le dernier désespoir, le drapeau de Lyon : vivre en trsvaillant ou mourir en combattant! Ah! vous la reverrez .encore, vous la reverr~ souvent cette bannière des douleur&, tant de fois arrosée, déjà, par le sang des pau nea, mais qui montera plus haut, soyez-en certains, que toutes l'OS aigles. Qt1and elle apparut, pour la première foia, dans les fumées de la r;uerre civile, il y a plus de vingt ans, elle fut saluée par tous les prolétaires ; ils avuient reconnu leur LABARUM, et la voix prophétique qui parle aux masses, dam, les crises. leur a dit : fo hoc signo vittces _.! " III. Mais ce qu'il y a d'admirable; de touchant, de divin dans cette dernière levée tles trttvailleurs. c'est qu'il~ n'ont pas isolé leur cause de la Répu• bliquc. Ils ont marché dans leur combat au chant de la Jfarseillaise, au cri de Février, faisant ainsi. dans un seul appel, l'unité de notre histoire, depuis cinquante ans. La République ! Elle était, il y a quatre ans, l• gouvernement régulier, la loi lUf'ée. le droit virant, et qui l'a tuée? Cet embaucheur de reîtres, ce parjure public qui trône maintenant aux 'ruileri'11, sur la peau de la justice échorchée, et qui fait mi• trailler les carriers de Maine-et-Loire, au nom d6 la loi, lui, l'assasin de tontes les lois ! Oui, plusieurs sont déjà tomhés sous les ballei, et les autres attendent dans les pritoos que le grand procès soit ouvert. Les magistratli se réuniront, présidés par la robe rouge. Le jury trié montera sur ses siéges; on en• tendra, comme témoins, les agens provocateuri<, les voisins ennemis ou stipendiés, les délateurs, les es• pious; et le procureur-général, assermenté du cri• me, hérault des gibets, parlera de la loi sainte, dn salut public. de la justice qui crie venge.lnce; et il dira tout cela <levant la face sinistre, aux murs appendue, de son Empereur de Décembre, qui fut, qui est, et qui restera le guet-apens, le par• jure, la trahison, l'assassinat ; et il le dira au,si devant le Christ,, cet éternel supplicié qu'ils traî• nent, depuis de~ siècles et df's siècl~s. dans toutes leurs orgies de sang, religieuses, judiciaires et politiques ! Oui, le couperet se lèvera sur des têtes affamées - au· nom de cet homme qui prend à la misère française -W millions par année, pour ses chiens, ses chevaux, et ses laquais ; au nom de cet hom.. nu, qui a rempli Paris de cadavres et. qui a fatigué las cimetières; au nom de cet homme qui a plus de captifs que Louis XI et plus de proscrits que Tibère ou Sylla ! Voilà le temps, ses justices, ses lâchetés, ses mœurs ! l\Iais ayons patience et confiance. Puis. que les ouvriers vont a11xcombats de la misère, en invoquant le droit et la République, c'est que la semence a germé, c'est que l'étoile de Fé.vrier qui a eu ses ora~es de vent et ses nuages de sang. est toujours à l'horizon, Jl5 vont faire des choses horribles, monstrueuses dans cette 9achanale d'assises. Ils vont peupler de nouveau les bagnes, doubler les colonies péni• tentiaires, engraisser le!Jéchafauds ; ils vont mordre à dents de chacal dans cette chaîr de peuple. et les royalistes d.e toutes les dynasties, de toutes les cuis•nes ne seront pas les derniers à la eurée ! Nous les avons vus à l' œu vre, lors des boucheries de Décembre. Eh bien, encore cette riµaille socialiste, honnête, gens de l'écu, qui nous appelez assassins, iucendiaires, pillards, et qui n'avez perdu daus nos réToluwms ni un denier, ni mi cheveu; OUVffi?. en~
,-core une fois vos prétoire_., sans p11w; puisque nous n'y pouvons rien, faites largesse à vos peurs; mais n'oubli1~z pas ceci: Ces exécutions vous tueront : la République est dans les campagnes, comme le soleil. Elle s'appelle la l\1.ARIA1ürn, un de ces noms qui baptisent les causes et yui ne . meurent pas. Souvenez-vous des gueux de Hollande ! Ch. RlBEYROLLElïl. o-ouver11ement, de son côté-, n'est pas tranquille, et ~lusie11rs conseils <leministres, doublés, <l,t>snotables Baroche et 'ftoplong, se sont succede daus la semarne. Ces messieuis, rivés au crime de Décembre, sont 'd'avis qu'on fosse des exemplt>s terribles et qu'on reuou~elle·er! ~nmd l~s exécut_ions de Buzançais. Mais le m1mstre Billault qm est· du pays et qui craint les fâcheux retours, a doucereusement insinué qu'amnistier la masse et frappN les ment>m·sétait la bonne et saine politique. M. Bona7 septembre 1855. Les dernières élections municipales viennent •d'éclairer d'un jour nouveau la sitt.ation des partis . parte a réponctu que la justice d,~vait av~ir ~on tour. Elle l'aura tôt ou tard, qu 1I en soit bien 1 certain· mais ce ne seront pas les pauvres carriers d' Ang:rs 'qui auront les plus terribles comptes à renrlre ! '-et celle du gouvernement. Ainsi, sans appel ni ùébat publics, sans réunions préalables, sans journaux libres posant les candidatures et rallinnt ·tes forces, il s'est tout à coup trouvé contre le DeuxDécembre et contre ses hommes, un scrutin formida·ble dans tous les centres petits et grands où • l'abstèntion n'avait pas prévalu. Les deux Charentes, si tristement impr~gnées de Boiiapartisme il y a quatrc ·ans, ont jeLé bas les conseils municipaux à la livrée du gouvernement, et .M.. de Latranchade, un décoré de l'aigle, : s'est vn remplacer en tê!c de la liste- d'Angoulême par l'ex-maire du 24 Févri._cr. , Les populations du bassin dn la Loire, dt>puis ·Clamecy jusqu'à Nantes, c-nt très peu voté; leurs ·-souvenirs irrités les entraînent vers une politique •plus sérieuse qne les oppositions de scrutin, et, les affaires d'Angers le disent assez haut, la Loire, dans son cours tout entier, ne répondra qu'au mot .Ri~VOLUTION. Dans le rayon du Nord. où les pa-ssiorni sont moins ardentes et les souffrances moins vives, ainsi •que les rancirnes, on a, comme dans les Charentes, •voté pour les républicains. Dans le canton de Nouilles (Oise), sur 1_2membres à élire, 10 oandi- ,dats d~ l'opposition domocratiqne sont sortis en •ligne. A Hermes (même, canton), celui qu'i a obt_enu le plus de snffrages avait fait 4 mois de prison • au ~ Décembre. Dans le canton de Méru, le conseil municipal, ré-rnqué par l'autorité aux premiers jours de la dictature, ~vait été remplac.é par un~ comrmssion provisoire; ladite commission pr01.:isoire avc1it toujours • fonctionné depuis. Or, voilà gue les élections s' ouvrant après un interdit, un chômage forcé de quatre années, I~ noms républicains, et des plus avancés de l'ancien· conseil révoqué, sont sortis vainqueurs de l'urne, 18 sur ~1 ! Danf; le Var, dans I'Hérault, dans les Basses- • Alpes, dans l' Arrif'ge, on ne se dérange guères pour aller aux éleçtions ; toute cette ligne méridionale, qui s'étend des Alpes aux Pyrénées, es.t ·un autre chemin de 1ron<le pour la Révolution. C'est la li()'ae des avant-postes, et la France centrale est le camp. Les èitaclelles sont Paris et 1.yon. • • Les départements de l'Est, Haut et Bas-Rhin, ·Meuse; Meurthe et Vosges sont agités par la crainte de l'invasion qui leur rappelle de si cruels Rouvenirs, et la haine que ces rnbustes populatîont éprouvent pour l'étrn1Jger e'.1~ahisseur, les a jusqu'ici retenus dnns leur op'pos1t10n au gouverne111e11t;mais le mépris ~st au fond des masses ; elles comprennent parfaitement que le siège de Sébastopol peut d'un jour à l'autre leur valoir le siè()'e de Verdun, et elles se souviennent que si la R{publique a su les défendre, l'Empire lf-'sa deux fois compromises et per<l11es. Quant à la région de l'Ouest, elle a toujours sa :grnude vermine, les prêtres, et ces habiles, secon- .dés par les hobere~ux,. font à peu près ce_ 911'ils veulent, dans les elect10ns, dans les adm101strations, dans les conseils. A Caen, toutefois', ai11si • qu'à Nantes, ils ne so~t pas tout-à-rait les maîtres, et ils se sentent tournes dans les villes. • Je n'a1 pas voulu vous faire une statistique électorale détaillée, mais j'ai cru hon de vous donner ces quelques renseignements 9n_i <lise1,it!'état (~es partis et nons annoncent un seneux reveII de l opinion. . . Avant de fermer cette lf'ttrf', un mot sur Par:s. La révolte d'Angers a pr?fo11déme1Jt ému les _ou,- vriers des faubourg-s qm ue se> sont pas lmsse tromper par les calomnies intéressées <ln .1.lfonitellr. Des lettres particulières, envoyées par le compagnrmnage, ont été lues dans quelques ateliers, et l'on sait très bien ici co111biena étP. grave ,<.,-ettfa'ffaire qui ne touche pas encore à sa fin. Le Du g-rave au doux, du sévère au grotegque. . M-. Lucien Murat, le ventre-monument, rn fait appeler dans ses salons le roi M nrat, et dans one lettre adressée par lui récemme11t à l'un de ses ueveux, le digïW homme s'exprimait en ces termes: " Puisqt~'il me s,emble, comme à toi, que je snis la seule solution possible (il "'agit de la solutio11 de Naples, c'est-à-dire; d'un royaumP), ie me sms ir~- terdit tout initiative. (Louis XIV qttend !) mais que l'Italie m'ëlppelle, et je serai fier de laservir, etc., etc., etc.", 'fout cela veut dire: Il vaut mieux intriguer de loin et se laissPr foire, là-bas, que d\1ller se commettre en des batailles peu sûres. L'intrigue marohe bien, d'ailleurs, grâce au bourrea11 uapolitain, et il serait possible, si la Révolution italienne ne se tient sur ses O"ardes, de voir bientôt trôner là-bas, à çôté du 0 tombeau de Virg·ilf', MuratSilèn·e, le roi Murat ! J. J. LE LENDE!fAINDELAREV0LUT:0N. Un de nos abonné·s nous envqie l'extrait suivant d'un livre, publié l'an dernier, en Espagne, sous ce titre : le Coup-d'Etat dei:ant le code pénal, et il llOUS demande notre avis sur ces dt>nx termt-•s, sur ces cleux ligues, en révolutiou,-Clémence ou Rig-uenr. - • ~ ._ ~ . . Bitons a•;,bord, c'est l"ombre de Fouquierrrii1ville qui parle, après les expériences de la vie -et les secrets de la tombe, aux Républicains de ce temps: Le lendemain d'une insurrection républicaine victorieuse, on parlera Je générosité et <le clémence ; atten<lezvous y. Il y a des natures nerveuses qui éprouvent une sy111pathie organique pour le malheureux, et qui compâtissent au sort de l'assassin même, quand il est devenu le patient; elles souffrent avec lui par les entrailles~ sa douleur est leur douleur par une sorte de commisération physique et conv11lsive. . . Il est d'autres natnres trop magnammPs, qui ont toujours <le la pitié pour le vaincu et pour le faible, quels qu'ils soient. . . . . . Il y a des âmes honnêtes, mais t1m1<lcs, qui cramdront, en toute sincérité, que 1"011 ne nuis~ par des sévérités mêmes justes et modérées à la répnblique naissante ; des âmes blasées et sceptiques, incapables de la vertu de coli-re contre le crime et· de sainte haine contrè <Jui s'en est souillé. li est, dans toute révolution, des hommes égoïstes et lâches, plus atten1ifs à se mé1111gerune retraite en cas de revers qu'à marcher résolument droit devaut eux, et plus inquiets du salut de leur per~nne que de l'accomplissement des gra11ds devoirs. , , Il y a <les misérables, compromi~ dans le 2 <lécembre, <JUi,poussés par l'espoir d'éch3pper à la loi parce qu'ils n'ont mis qu'tm pied dans le crime, s'évertncront à énerwr la justice afin d émousser üabord son glaive et de le briser ·bientôt entr-e vos mains. li est des cerrompus qui, sans avoir forfait aux lois, ont c(•pendant la conscience mauvaise, et qui, craignant qu'un certain degré rle chaleur et de sévérité ne les consume, chercheront à attiédir la justice nationale. li y a rles vanitt'.is immensl:'s, avides de popularité dans le présent et de-célébrité daus l'aveuir, qui prendront dans le drame le rôle le plus poétique et le plus sûr en même temps. On chantera, eornme dans les chœurs d'une tra. gédie antique, des stances au pardon. J'entends d'ici de~ strophes à l'indulge11ce et. cles odes à -la pitié. On rêvera de Camille Dcsmoi1lins et de sa gloire, comptant bien, d'ailleurs, se préscn·er du tenible dénoûmei-it quil a scell11; et l'on brillera <l'entendre autour de soi le bruit que fit autour d~ nom de l'abbé Delille son poème de la Pitié, versificatiou- san:s .contage, car elle ne fut rimée qu'a11rès la Révolution qu'elle insultait ; pitié posthume! Tous ces sentiments, différents d'origine et de but, mais coufondus sinon alliés ::sons le mf-mc drape:rn, tontes . ' .. ces passions, les unes nobles et respectables, les autres viles et odieuses, tous ces bons instincts, tous ces calculs mauvais puussaont le même cri à vos oreilles. Et, d'un autre côté, le jour même .011 l'u~urpation tom. bera sous la vaillnnce de vos coups, on parlera aussi de réparation et de vengeance. Attendez-vous y également. Il y a parmi vous quelques hommes nourris dans l'étude de notre Révol..ition, à nous; ils sout convainctu, de la légitimité, de la nécessité, de la vertu "de nos mesures révolutionnaires : puissants par leur foi ascétique dans la souveraineté du but, ces hommes, forts par leur sincérité, s'armeront d~s arguments <le la nécessité. D'antres moins sincères, et par cela même plus dangereux, spéculant sur de justes ressentiments, ouvriront toutes leurs voiles au vent de la colère publique afin de faire plus vite leur chemin particulier. Ils brigueront la faveur populaire par la chaleur de leurs écrits, et s'inquièteront peu de sacrifie:r à jamais la République au triomphe momentan0 ·de leurs ambitions coupables. Ils diront : " Le délai pour punir les cuuemis <le la patrie ne " c1oit être que le tern1ls <le les reconnaitre ; il s'agit moin~ " <le les puuir que de les exterminer. La République doit " frapper avec la rapidité de l_afoudre." J'enten<ls déjà les accents de leur fureur sainte et ja lis d'ici lears violents pa.iphlets. Ils auront du crédit, de l'inflnc11 c, de l'autorité sur la masse, car ils flatteront la plus commune et la plus aveugle de ses passions, lit colère. Des misérables, qui courti~cnt à cttte heure lt! crime triomphant, cherche, ont à faire oublier lenrs adulations do la veille par la virulence <le leurs réquisitoires du lendemain. Ils demanderont la tète cles vaincus dont ils m. çoivent anjo1mrlrni le~ faveurs et les mtspris. A les entendrè; nul ne sera à la hautenr. Ils diront : "Celui qui " veut subordonner le sali:tt public aux préjugés du palais, ·• aux invl'rsions des jurisconsultes, est un insensé on un " scélérat qui Vf:'nttuer juridiquement la patrie et !'huma- " nité. Traitre, qui parle de justice régulière!" J'ai vu cette 13ohême à l'œuvre, dans les temps où j'ai vécu. Vous la retrou\·crez an tour de vous. Elle aboiera à vos talon~. Tenez aussi pour certain q11e moins l'on a eu de cœur contre le coup <l'Etat, plus on aur:i. toléré longtemps la tyrannie, plus il y aura de frénésje après la victoire. On v-0mlra se racheter de la honte <l'avoir été pusillanime et. patient outre me~urc, par les violences de langage et les motions immodérées. Des ~olère::s légitimes, saintes, se prêteront mervf>illeui<ement aux manœuvrcs perfides, infernales, des factions liguées contre le pou voir rép11hlicai n. - Les populations, décimées et min es par la persécution de <lécembre, demanderont vengeance au nom d'un père, d'uu frère, d'nu fils, d'une épouse, massacrés en masse le <t décembre, fusillés dans une rue, assassinés dans un bois, noyés dans u11eri\·ière; au nom des malheureux que le désespoir a. po-ussés au sùicidc, des vicillarrls qui se sont tu&s en apprenant la déportation dl:' leurs enfants, des femmes héroïques qui se saut poignardées dans leur priso11. Les bannis rentreront; ils racouteront les souffrances de l'exil et le tourment de la misère dans l'absence; ils demanderont vengeance au nom des familles que l'éloigne111ent du chef a préC'ipitées dans le besoin, au uom des mères qui auront laissé sous la terre étrangère les cercueils de leurs pauvres petits enfants. A leur tour, les déportés reviendront, s'il en vit encore; ils montreront leurs corps flétris et vieillis 1tvant le temps; il~ traineront, par les rues de vos villes et les se11ti rs <le vos campagnes, leurs cadanes, leurs fantômes; ils diront les tortures endurées sous le soleil de r Afriqu ~ et de lu Guyane, lf'ur long supplice dans le bagne de Cayenne; ils peindront l'affreilSe agonie de ceux qui finirent IR., tendaut vers la France oublieuse, iugr.tte, leurs mains crispées par la do11lenr, demandant au bourreau qui \'Cillait à leur chevet, si !'Océan ne portait rien i l'horizon, si les \'aisseaux de la patrie ne vcn.ücnt JldS, et mourant dans le délire du désespoir rle la plus amère dce morts, à trois mille lieues de leur famille dépouillée qui les 'attendra désormais en vain. Les déportés cri<:ront vengeance au uom des martyrs dont les os seront restés sur l'autre rive de la mer, au 'nom des veuves et des orphelins indigents et désolés. Ainsi, lts uns par foi ~incère rlans l'excellence et la légitimité de la répression à outrance, les autres par ambition, ceux-ci par perversité, ceux-là par colère excusable, d'autres enfin par les plus détestables calculs, provoque_. ront sans relâche la victoire à des excès. • Vous entendrez donc le concert de la vengeance qui répondra infatigablC'ment au chœur de la mansuétude. - Le Père Duchêne et le Vieux Cordelier vous assourdiront tous les matins. Eh bien, il fant que la rPvolution, calme sans faiblesse, sévère sans emporteme11s, toujours maîtresse d'elle-même, pre.nne un poirit d'appui solide et contre les courants, tranquilles mais dangereux, rie l'indulgence, et contre lf:'s flots tumultueux de la colère; il faut que la République trouve, pour ainsi dire, un centre rle graYité, afin d'échapper à des oscillations vertigineuses. Le droit commun,· voilà votre ancre et votre aplomb. · " Pas rl'imp,mité pour ks coupables, au mépris clé la loi qui les réclame ; mais pas de lois d'exceptions et de colère; le droit commun! Ni ind~dgedce, ni vengeance, mais justice ! " Note du Rédacte-ur. - Puisque Je redoutable fü'-eusatem pnhlic de notre r.mmi~rP. R..évolu1i.on 1
est, aujourd'hui, s1 fraternel, dans ses avis posthunrns, 11ousue commettrons pas la faute d'être plus sévères et d~ n~us laisser e11tr~îner à la folie furieuse des represl:lllles. Comme lm, nous croyons que les crimes accumulés sont à punir et peuvent être atteints par le droit commun, que les forma• lités légales snnt des garanties sacrées et que les poursuites ne doivent point s'étendre aux ~omplicités morales. Notre religion s'élève même plus haut, car les idéE>sont marché. comme les temps, et quelques violences qu'on nous ait fait subir, coi.fesser uotre foi nous ,eru toujours plus 1mcré qu'assouvir nos haines. Ainsi, en dehors du combat, on ne trouvera jamais notre main daus le sang; l'échafaud pour nous est crime comme le trône, et la philosophie qui est 11otrereligion, ne nous eu forait point commandement, que la véritable politique révolutionnaire nous éluig·nernit du bourreau. Dans la trausformatio11 qui s'étabore, il s'agira, surtout, des institutions; il s·agira <lu contrat qui est à modifier prufo11dément; car l'une des tleux parties a tout et l'autre n·a rien : il s'agira <l'organiser le travail daus la liberté, la justice dans l'égalité. Eu 17'93, la Révolution fut entraînée si loin dans les orages, qu'c,lle ne put cons1it1ier la République: en 1848, la Rép11blique eut tellemetlt ù cœur d'effacet· ses souvenirs, qu'elle tourna le dos à la Révolutiou, et c'est de ce divorce que sont sortis tous nos malheur:\- Faisons mieux à l'avenir, et rie séparons plus la Révolution, c'est-à-dire la justice dans les intérêts, de la République dans la société. L'une sa11s l'aut!C, elies ue "·ivront jamais. Quant aux hommes d'iniquités et <le sang, nous les laisscro11svolontiers aa code pénal; mais nous deYous dire, toutefois, que les \'Îole11ces monstrueuses de ces dcruière::1années reudrout la tàche difficile. Il v a eu tant de morts ! Ch. RrnnYROLLL:S. .Re1'11e tle la ~e111aiue. Les nouvelles <le la Crimée sont, aujourd'hui, nombreuses et dhisivt s, du moius qua1Jt à la partie sud de ::,t!bastopol. A la date du 8 septembre, le général Simpson écrivait au rui11istrede la guerre, à Loudres, que les forces alliées avaient alt<.1qué les déft•11ses de la ville, que l'assaut livré par les Franç<.1is avait réussi cou1re M ,tlakoff, et que celui tl'uté par les Aug1ais, contre le gr:.iutl l{t·dan, avait échoué. Le feu, coutre ct.•s défe11ses extérieures, était ouvert depuis ciuq jours, d'après uue ,.épêche du gé11éral Pélissier, qui constatait en même temps lïucendie d'uu navire rnsse. Après avoir emporté! J\hlakoff, ses redoutes et le liedau de la l>aiedu Carénage, les soldats français n'out pu se mainteuir sur ce dernier point, tant J'urtillerie russe faisait mitraille contre les nouveaux occupa11ts. D'uu ;rntre coté, le géuérnl de Salles voyant ftoLter les aiglt.is sur la wur de ~Jalakolf', a tenté deux fo1tes atmqut'S sur lt, bastiou du centre, mais 11 a dt"UX fois été repoussé, et 1où a rt.pris le chc• min des tranchées. Les Anglais, ~rnfin, après avoir enlevé les ouvrages extérieurs du graud J:tedan, n'ont pu s'y maintenir, non plus que Jes Fnrnçais au Caréna ~e, et le seul, le véritable succès du jour, le fait important, se bornait à la prise de M alakuff, la. -ville quoiqu'.lttaquée deux fois n'ayant pas été entmnée. 'reis étaient les faits communiqués, à la date du 8, aux deux gouvernement~, et tels qu'ils se trouvent consignés dans les dépêches. Eh bi~n. voilà que tout à coup, san~ nouveau combat, mentiouué du fuoins, éclate comme uue bombe, cette autre uouvelle bien plus irave et déc1s1 VE'. Nous en don nom, le texte officiel : - (Troisième édition du SUN.) DÉPÊCHE DU GÉNÉRAL SIMPSON. Crimée, 9 Septembre 1855. " Sébastopol est an pouvoir de.i alliés. Pendant la nuit (le 8) et pendant tonte la matinée de ee jour, l'ennemi a évacué la partie sud, après avoir fait sauter les magasins et incendié toute la ville. " Tous les vaisseaux de guerre ont été brûlés pendant la nuit, ù l'exception de troi'i steamers qui . errent dans le port. '' Les Russes ont fait sauter le pont qui communiquait avec la partie. uord." Ces deux attaques du général de Salles ayant été repoussées, lt>sFrançais ni les Anglai~ n\1yant pu tenir clans les deux Redans, et nulle bataille nouvelle u'aya11t eu lieu, il est évident que lt·s Russes ont évacué, df' leur plein gré, la partie sud de Sébastopol. Pourquoi? Leur tactique pourrait s'expli 11uer par les ruiues qu'ils out laissées da11sla partie sud. Ils ont là tout détruit avant de foire retraitE> sur les hautt-'urs du nord. Ils ont brillé leurs vaissaux de guerre, fait sauter les magasins, incendié la ville et coupé derrière eux le pont qui re!ie le sud au nord. C'est la politique de Moscou! Rerranchés derrière des fortifications vierges encore et bien autrement formidables que les'défenses ahl.ladounées ou déjà ptirdues, leur plun est de se, concentn•r, <le se masser dans ce dernier rf'foge que l'ennemi n'a pu jusqu'à ce jour investir, et si les forces alliées veuleut s'abriter dans la ville prise qui u'est plus que mines, si elles ne revien• nent à leurs tranchées, si el les .se laissent entraîner à""l'assaut, elles peuvent être écrasecs par cette armée dt' retraite blottie dans !'!on aire, et qui n'a pas souffert autant que les Alliés, puisqu'elle évacue avaut l'assaut et volontairement. La perle anglo-fnrnçaise t--st énorme, et cc n'est hélas! qu'une partie qui commence! Nous l'a vous dit souvent, Sébastopol pris, la guerre va devenir furieuse. Les armées qui briîlent leurs flottes et leurs villes ne sont pas près de la paix! --•-- On lit clans un journal espagnol: " Lorsque la nation espagnole, disent quelquesUi'!s, aura dl>crété l'accomplissement de son inter- ,·e11tio11 eu Orit-nt, les ressonrce<; ne lui manqueront pas pour faire f<.!_ceà SPS ffigag~ments. ''Nous le croyons ainsi et l'histoire est là pour nous dire, au prix de combien de sacrificei;, l'EspaKne a prouvé souvent son uh116gat10n et sa lovauté envers ses alliés; mais cela n'em1,êchera pà'! tout ccxur vraiment patrio!e d~ saigner de ,fouleur lorsqu'il verra son pays dont l'urmée manqtte de fusils et de canons, dont les forteresses tombent en ruirws, dont la manne n'existe pas, dont les routes sont toutes à faire, dont la dette 110 pPut être réglée. épuiser dans u11e guPrre lointainP et d~ problématique durée, les ressource11et lt-s efforts qui, mieux. employés, pourrnient le relever de sa décadence et lui rendre, avec l'ordre et le bonheur intéritur, la place qu'il doit oc• cuper au congrès politique de l'Europe. " Nons avouons fra11chPmen1 que, comme Espagnols d'adoption, nous préférons voir le pays . o ,sacrer ses sueurs à la construction de ses chaussées, de ses ponts, de ses oanaux, de ses flottes, de ses flottes, de ses édifices publics, et rnn sang à la protection du territoire• qu'il possède en Ariq"e, en Amérique et t>n ,Asie, que d'envoyer à grands frais ses soldats en -Crimée ou en BessarahiP-,représenter, au milieu de difficultés et <l't>mbarras de toutes st•rtes, le. ~ôle insignifiant, pour ne_pas dire plus, qui fut le 'partage des troupes espagnoles qu'un zèle plus senti que réfléchi fit intervc>nir en 1849 en Italie." . Ces réfl,•xio11ssont justes; mais la pensée serait plus complète et plus hante, si l1auteur recommandait à l'Espagne de constituer sérieusement sa souveraineté que les factions tirnillent. Arrivez donc au véritahle gouvernement, et vous vous sau verf"Z ! A Paris, il y aurait eu, d'aprèi l<'s journaux angolais, une nouvelle tentative contre la vie de M. Louis Bonaparte. Un jeune hommE" de Rouen, âgé de QQ ans et clerc chez un constable, en serait l'auteur. Il aurait tiré deux coups de pistolet, (pistolets de poche), du trottoir opposé au péristyle de l'opéra, sur une voiture de la Cour où ne se trouvaient· que des dames d'honneur. A près interrogatoire, on aurait reconnu que ce jeune homme était un mimiaque; ce sont ces mes. sieurs de la police qui le disent, et nous do-unons, sous toutes réserves, bien entendu, la version de leurs journaux, Nous devons déclarer pourtant, que las détail11 jusqu'ici connus, ne donnent pas un caractère très sérieux à cette tentative. Hier, lundi. ont eu lieu à Londres les obsêques da M. O'Connor, l'ancien député au Parlement, pour l'Irlande, Pt qui fut quelque temps le chef des Chartistes en Angleterre. Un graud concours de citoyens éirangNs ou nationaux s'est rendu à la cérémonie funèbre. et plusieurs discours ont ét6 pronoucés sur la tombe. 1 Dans IP comté de Derby, Je3 journaux· annon• cent q n'un grand mE>eti11g a eu lieu, ~n faveur des natio11alités hongroi~e et polon1tise. Plusieurs orateurs ont pris la parole et les résolutions ont suivi. Mais que deviennent ces résolutions tant de feis répétées ~- ludibria ventis! En Espagne, la guerre est tnujours trè11vh'e entre la facti· n cléricale et le gouvernement. Lës esprits commencent à s'irriter, et des rumeurs va.- gues se répandent, annonçant que la Pé11i1u1ule sera bientôt une République fédérative. Puisse la chronique ne pas mentir! En Catalogne, les Cahécillas tiennent ·toujours la campagne avf'c lenrs petites bandes. Les gé,~1éraux leur font la chasse; mais de part ni d'autre rien de décisif. Les commandans de Gi• rone et de Lérida opèrent. avec des colonnes de ~00 hommes chacune. C'est la guerre de partisans: La chronique qui suit a. déjà, quelques jours de , date, mais t'lle a sa t1ignification et son importance-. Que dire d'une police qui poursuit et d'un triho• na! qui condamne des travailleurs, parce qu'ils ne veulent pas se laisser empoisonner en détail, et t•ier lenteme11t? La science déclare, par ses organes accrédités, officiels, que les ouvriers avaient raison, et la grève n'en est pas moins déclarée délit, ·ot le,s ouvrfors n'en sont pas moins fr.ippés ! V oioi les faits : Le Tribunal de police correctionnelle de Paris vient de juger une affaire de coalition très int~• ressante, et dans laquelle étaient compromis 61 ouvners des fonderies de bronze de MM. Chavarat, Eck, etc. Les ouvriers de ces fonderies s'étaient mis en grève, parce qu'on employait du pou&1ier de charbon au lieu de fécule, et que cette poudre délétère altérait leur santé. LE>sdébats ont roulé principalement sur la q•e~ tion scientifique. Les patrons prétendaient quo la fécule réclamait plus de temps, de soins, et de, mains plus e:xpérimentées, et qu'elle ·ne pouvait même pas toujours être employée; que les bronzes fondus par la fécule, par exemple, ne pouvaient' être dorés. Plusieurs témoins ont démenti ces . assertions, entre autres M. Christofle, le célèbre orfèvre,_ qui a déposé que la fécule produisait d-ee artièles aussi parfaits que la fonte par le poussier, et qu'il avait assisté à une consultation de Messrs. Escoffier, Tardieu, et Pelouze, sur 25 à 30 cas de maladie, tous produits par l'effet du charbon sur les poumons. M. Chevreul,. l'éminent chimiste, a déclaré qu'il avait disséqué le corps d'un fondeur mort df'rnièremcnt, et qu'il s'é1ait couvaincu que la mort de cet ouvner était due à l'eff1't du "poussier sur les poumons. • , Malgré tous ces témoignages, le Tribunal a condamné cinq fondeurs à ~ ans de prison, et 52 à 3 mois de prison et 25 francs d'amende. Il n'a prononcé que quatre acquittements. En entendant cette sentence, un jeune hemme s'est écrié: "C'EsT INFAME!" Il a été arrêté. Sur lt•s instances de ses amis, mais non sans avoir ' longtemps résisté, il a consenti à se rétracter, et n'a été condamné qu'à DEUX MOIS de priRon. (&ynold'a Newspaper.) VARIÉTÉS. L':tRE DE LA. SCIENCE. Le fait culminant des sciencPs au point de vne thfori.. que, c·est l' e~prit d'unité qui les anime, c'est leur ten. dance à s'associer pour former ensemble un seul édifice immtl\•e, ma~stuPux, commt la natuze qni est son mo-
dèle. La plupurt des découvertes faites Jans Je cours de ce siècle out, en effet, ceci de commun, qu'elles établissent dts liens entre des séries de phénomènes primitivement isolées. La physique entière est sur le point de constituer son unité. Déjà la chaleur, la lumière, l'électricité (avec laquelle le magnétisme ne fait qu'un), forforment trois séries parallèles entre elles. Le même .mouvement de centralisation s'opère ·en chim'ie, et s'o-bserve particulièrement dans les tentatives -faites en vue ùe réunir, sous les mêmes lois, la partie orgauiq11c et la partie minérale. La même chose a lieu dans les ~ciences naturelles.; il $Uffit de mentionner les immortels travaux relatifs à l'unité de la composition organique, le parallélisme reconnu entre le développemeq_t et la série animale, et enfin les efforts couronnés de succès pour soumettre les monstres.à la législation des êtres normaux. • En même temps que chaque science tend ainsi à se constituer, un mouvement éntrgique de condensation les porte toutes les unes vers les autres. La physique et la chimie ne sont plus que les ùeux sections d'une seule et même science, dont, à son tour, la biologie est devenue inséparable. Une branche de rechercàes, en grand honneur aujourd'hui, est celle des rapports existants entre les science!! physiologiques et les sciences physiques. Enfin, on voit v.enir le moment où la cosmologie ne formera plus qu'un seul et même tout, et l'organisme sidéral apparaîtra comme une grande unité. Là ne s'arrête pas l'aspiration unitaire de la science. On l'a vu aborder dans le ·même es.prit rhistoire, la ·psychologie, l'économie, ln religion, 'les choses de ln foi et celles du raisonnement, et dans plus d·'une de ces branches elle a produit des r~sultats conformes à ceux dont les sciences cosmologiques .,e sont ënrichics. Et i.i ce mouvement n'a pas encore ici le même éclat qu'ailleurs, c'est lo champ des sciences .philosophiques, morales et politiques, n~a été ( cela devait être) soumis à 1une culture vraiment rationnellf' qne bien longtemps après la cosmologie ; mais la rapidité du progrès étant un des caractères de la, science actuelle, on ne peut douter que la Noologie ne s'élève au rang de son aînée en bien moins de temps que cellP.-ci 11-'ena mis :pour arfr,er au point où elle t·llt maintenant. Non seulement la.centralisation s'opère dans le sein ae ,plusieurs iles sciences historico-philosophiques, nol'I seulement elles ten1lent en .outre les unes vers 11:s autres, mais, et ceci complète le tableau, la Cosmologie entière et toute la N oolqiie (et c'est le système entier des sciences). aspir~nt à se souder l'une à l'autre comme les -deux parties d'un , ~me être, ou plutôt à aie pénétrer comme ·l'âme _etle corps. En ce moment, une collection de f .its dont le charlatanisme s'est emparé, que la routine académique 3 dédaigné, et dans laquelle les esprits $;ans prévention ne peuvent faire encore avec certitude la part du vrai et du faux, le Magnétisme occupe la place centrale où s'élèvera une science sublime, celle des rapports du monde des esprits avec le monde des corp~. Alors la physique, la physiologie et la psychologie, étant u>1iespar leurs bases, les grandes lignes <le l'édifice unitaire seront définitivement tracées ; il ne restera plus à innover qùe dans les détails. A l'ère confuse des 6cie1,ccs succédera l'ère lumineuse de la science. Et lea divers compartiments de nos connaissances ne seront plus que les chapitres distincts de la doctrine uni- •verselle du fini et de l'infiHi, du ciel et de la terre, de f'esprit et des corps, de la nature et de l'histoire, du passé, du présent et de l'avenir, créé par l'homme à son usage. Augurons-nous trop de lt.t puissance dïnvcntion du temps_o~ nous sommes, en pensant que le siècle ne passera pas annt que ce résultat sublime ne soit, je ne dis pas acquis, mais nettement entrevu ? Il est certain, du moins, que tel est le but de l'in\'estigation scientifique, et t~t ou- tard elle l'atteindr 1. Alors la science cessera d'être la propriété exclusive du géomètre et de l'industriel, pour deveuir l'inspiratrice de l'art, !P. flambeau de la, foi, la source où s'abreuveront toutes les· sympathies généreuses, le foyer où s'embrâseront tous les euthousLlsmes. Elle appellera les âmes rêveuses et tendres en même temps que les esprits positifs, ceux qui owt besoin de croire autant que r.eux qui ont besoin de connaître, eaux qui-chcrcht'nt des consolations, comme ceux qui cherchent des triomphes, ,et les ·e">pr.its 'en retourneront illuminés, les âmes fortifi~es, les cœurs soulagés. Cette science, froide et compassée, gui ne -s'adressait qu'à la raison mathématique, que l'iiidustrie seule .consultait, où l'art ne trouvait ,pas d'aliment, tlont le contact glaçait les âmes nima:ntes, et dans laquelle les cœurs religieux ,·oyaient ,rne ennemie, c'était la science, à ses débuts, essayant ses premiers pas, soudaut le terrain ; oe n'était pas la science en possession d'e le-même et de son sujet. Elle Hait· alors dans cette phase de basse enfance <lc1nuéeau développement des organes, à l'éducation des sciences, aiin que le corps étant sain, uue âme i;aine puisse y demeurer. C'était la plante à l'époque où elle u·a poussE que des racines et une tige, Et qui dou11era plus tard des fleurs embaumées 1tt des fruits savo;;reux. C'était l'édifice dont on pose le3 fondations, une chose n'offrant d'intérêt qu'aux gens du métier, mais qui, achevée, remuera J'àme et transportera l'imagination. Sans doute la science n'interrompra jamais ce trava,il rigoureusement méthodique qui fait sa force. Elle continuera, et elle fera b.ien, de ne pas mettre un pieù <le\·aut l'autre avant d'avoir assuré celui-ci.; elle ne s"aventmerll pas sur un terrain nouveau avant d'a\'Oir pris la peine de le sonder·; elle ne se l,ssen jamais <le vérifier les résultats obtenus; qua1,1dil s"agira d'1rnalyse, elle refusera de se fin· à l'iruaginat,ion ; elle ne consentira pas à voi-r dans l'a priori le plus séduisant ·autre, chose qu'-un flambeau pour éclairer sa \·oie. Mais c11 même temps qu'6lle accomplira par en has ce patieµt et sérieux travail, elle continuera de s'é:ancer vc>rsle ciel, exhaussant chaque jour davantage ·ces tours, ces minarets et ces dômes d'où les veux ravis découvrent des horizons immenses et qui s'agra~ùissent toujours. C'est ainsi que la plante fortifie à la fois ses racines et ses tiges, pénètre d'un seul effort plus avant dans le sol et plus h:tut vers le ci~l, multiplie en même temps les radicelles ·et les rameau.1. verclisxants, les spongioles et les fleurs Lri.llan.tes. Et si la beauté du 1,ert, la grâce du feuillage, le parfum et l'écl~t des ~-0rolles sont ce qu'en elle on aime et l'on admire, il_l).efaut pas oublier que rien de tout ceia n'existerait sa11; i'ot:iscÙr'travail qui s'opère dans le sol. • Un"joui' viendra donc où -l'on Yer-ra que ]a ·science n'est Hrangère à rien de ce qu'i-l y a de grand, de généreux, de hardi et de tendre dans la nature humaine ; on verra aussi qu'elle n'abot{tit ni au matérialisme ni à l'impiété. Et, en effet, s'il tst démontré que l'egprit -de l'homme a puissance de remuer le monde et de le transformer, il devient difficile d'admettre que jusqu'à l'apparition de l'homme, le monde u'ait rien eu à démêler avec l'esprit ; de l'agrandissement du rôle de l'homme, qui est dû à la science, devra donc résu:ter la glprification de l'esprit. J'ajoute ceci : 011 avait fait sa part au divin ; on lui avait donné un coin de notre âme; la science, loin Je l'en bannir, lui livre l'homme tout entier; elle montre le divin dans la philosophie et dans la science au même titre que clans ce qu'on a appelé exçh:isivement révélation. Remarqnons-le enfin, aller du visible à l'invisible, c'est employer la bonne méthode du connu à l'inccnnu. Ainsi font les minéralogiste.;, quand, de la forme géométrique d'un cristal et de sa compositio11 chimique, ils déduisent la forme P.t l'arrangement de ses molf>cules; ainsi font les astronomes quand, par le calcul dc:!sperturbations, ila démontrent l'existence d'un astre qni n'a pas encore été vu des yeux du corps. Ceux qne rebute ia :.écheresse artue1le de la scieuc.o sero11t doue invinciblement attirés, et l'on rcconnaltra que si la science s'est tenue longtemps éloignée ùe l'art, de 111. poésie et ùu sentiment religieux, c'était pour récolter les ingrédients d'où ils extraient leur miel parfumé. JI faut ajouter que l'homme ne se connait paa encore tout entier. Par cela seul que l'humanité encore éparse tend vets l'unité, on peut dire qu't>lle n'est pas née. Toutes les analogies indiquent, et plus d'ura fait atteste~ que sa naissance sera signalée par la manifestation de facultés qui l'élèveront au-dessus de son état présent, autant que l'enfance est au.dessus de la vie fœtale. Ce sera alors cette " révélation de la révélation'' qu'annonçait deMaist re. Victor MF.UNtER. A_VIS. L'administration du journal /_,' fl01nme press~e -par les rwuvelles d6pensf's du POSTAGE prie les, abon11és f'II rt-'Ütr,·, d'acquitter au plus tôt, les termes échus, soit directement, soit entre les mains dt:s correspondans. Elle les prévient en même temps que, pour le n6uveau trimestre ouve. t depuis le .Ier -.eptemhre, toute-feuille non renvovée sera continuée, à moin11, d'avis contraire, et qÙe l'abonnement sera main- 'tenu. LPs avis et l<:'ttres doivent âtre adressées, soit au siége de l'administration, rue Roseville. 32, ou dans les Bureaux de l'l11r,primerie Universellt, Dorset Street, l.9. ANNONCES E'r AVI~ DIVERS. LIBRAIIlIEPOLONAISE De St:rni,dasTCHORZEWSKI & Comp., 10, Orel·k Stret't, Soho, à LONDRES : Vente <Îc Broclwres et Livres ripublicaùu cor,1,- posés en lan,r;ue au,9/aise, polonaise, russe, etc. Dépôt du journal l'HOMME, et vente an numéro. A LOUER PRÉSEl\''ff<~MEN'r: Ap1tar1ement. non a-arni• et Jardlt1 • fruitier. S'&dresser i}. !,L ,._• .ATRirO!<, Masoaic lod:,,:-rS, t.-Sa11vc,11r. Je BONNERT, TAILLEUR, Fait 'et fournit à des prix modérés. -- 3.'i, Gerrar<l-11trert. Soho square, à Londres. ·HOTEL DU PROGRÈS.-CAFB RESTAURANT, Tenu pllr J. LORG U P:S, pro~rit français. - Dtntr l la oarte à tonte heure, 21. Great Chape! Street, Oxfort Street, Soho Squue, à LONDRES. A LOUER PRÉSENTE\l ENT tine Maison ou p.lrtie de Maison garnie 4 APPELEE BU DE LA RUE. 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