Homme - anno II - n.40 - 5 settembre 1855

.... -------------------------------------------------------- ~ouvert de sang et d'horreur, frise ensuite élégammPnt sa moustache.laisse tomber un sourire sur la foule qui regarde le ciel et demande où est la foirdre. - laisse tomber un sourire et dit, pour sa. justification, que m'importe le fer rouge de l'hi~toire ? La vie est courte, et d'ici là j'aurai le temps de mourir. Eu attendant, j'aurai du pri1 de mes œuvres, des parcs splendides et _de mag11ifiques -0mbn1gesoù je pourrai oublier au milieu du parfum ile~ roses l'odeur des charniers, qu'au jour dl• Brescia ou à tout autre jour j'ai semé sur mon pas- -,;ap;-e. Il nous reste maintenant à remercier M. Bergou11iouxde la belle uotice qu'il vient de publit>r. Il a remis sur pied cette grande fig-urP-.Son style est austère comme son héros; Hoche s'y reconnaîtrait le premier. Cependant, si j'avais plus de marge <le\'ant moi, je hasarderais ça et là une critique de détail, non pour la forme, mais pour l'idée. M. Bergounioux est nu homme de notrci croyance; il sert le même Dieu qne nous servous, noblement, modestc111011t,sans demander ù la démocratie d'autre récompt:nse que la démocratit!, et cependant noui avons peine à comprendre sa doctrine sur la pr~sse et sur la di~cipline. N'importe, son livre a porté trop haut en nous le sentiment de la ~randeur morale pour perdre notre temps à la critique, nous aimous mieux l'employer à le relire. Eugène PELLETAN. Cette étude si remarqnablt>, nous l'empruntons, ô miracle! à un journal qui se publie en France. Il est vrai que l'écfr,•ain ne sort pas de !"histoire et qnc ses té1nérit~s sont voilé11s par ses réticences. Mais l'histoire est une ennemie comme la liberté, et l'écri vain a montré du cœur; sou acte est digne, sa pe11séc est grande. ~ous qui sommes sur l'autre rivage du malheur, celui non de la servitude mais de l'exil, uous le saluons et le remercions. Il est bca11 de ne pas quittor le, autels du dcuil, pour la cour d,·s tyrans, et de coufessn la justice et la liberté sous la force, au milieu des valets. TROrBLESD'ANGERS. L' Evening Mail publie, d'aprè~ le journal de Maille-et- f,oire, le rupi'ort suivant sur les deruiers trouhie! d'Angers : Le c1tlm~habituel de cette ville vie11td'être troublé par Hn 1auvage attentat iequel. grâce aux siogu Il¼.es1.ucs de répression arrêtées, n'a pu s'étendre au-delà d'un seul quartin. Dimanche dernier, la police fut avertie qu'une manifestation dP.vait a'"oir lieu le soir, et par suite ou organisa, 11ur tous les points, une strict!' surveillance. A minuit, rien ne s'était tllilllifesté qui pût faire croire l'avis aériettx ; mais i la même heure, trous ,,gt>nts de police faif.ant leur ronde, apprirent qu'un petit groupe s'était !tJrmé sur 111 Mail. Lt:s agentii s avancèrt~nt avec préc.tution, et trouvèrent :à qu:1ra11te personnes ré1111ies. Lrs clgents, ayant poussé le cri d'appel et d\ndc, se ruèrent sur le groupe. et d'antres hommes de poli("e qui se ttou- \"aient là p~r hasdr<l, s'étant prédpités, le rassemblement fut dissous, et sept individus f1m:nt faits prisonniers. A pe11près à la m€tne heure, deux :ittaques furent tentées, à peu rie distauce d'Aniers. l'une routre deux gendarmt:s qui occupaient le poste de Télazé. nne atitre sur la place dite ·• les Plaies, " t'ntre Angers et la commune des Ardoisières. Dans la première rt'ncontre, un des d<:ux geud:umes fut fait pr:eou)tier par les insurgés et l'a1Hre .ii'échappa. Dans le second con~t. il y av:,it un rassemblement de r illc hommes, au moins, armés de fusils, de piquei., de h·:chl's, de I âtons, et marchant en corps, au chant des hymnes révolutionnaires. Sur leur route, ils éveillaient lu habitants paisibles et les forçai~nt à prendre rang ;iu milieu d'eux. Lorsqu'ils turent arrivés à la Madeleine, ils firent halte pour combiner leur mode d'attaque. Mais les autorités avaient rapidt-meut adopté les mesures qui devilient déjouer lenrs desseins. A deux heures em•iron, la troupe et la gendarmerie, sous la direction du préfet et du général d' Angell, c'>mmandant la division militaire, étaient arrivés à l'extrémité du faubourg Bressigny, et là, le général avait donné ordre aux troupes de charger le rassemblement et de. le disperser. Cela fut fait avec un tel entrain, qu'un cert:tin nombre d'insurgés resterent prisenniers, et que le re$le se débanda de toutes parts. Les denx meneurs, Chauvin et Guérin, furent pria avec les premiers et déposés à la geôle. Une charrette chargée de munitions, de fusil, et de sabres fut saisie et con. duite à la. mairie. Qurlqnes coup de feu furent échimgéa dans cette affaile, et M. Dul>odaa, i:nbstitut du procureur impérial, en ~çut un de très près, mais ne fut pas atteint. Les prisonniers sont en bonne garde, et la tentative a complément ér.houé. Ce compte-rendu de la feuille anglais.- hmane de la rue de Jérusalem, où tous les journaux qui sont admis à la circulation eu France vont prendre leurs renseignements. • Quant aux feuilles de Paris, elle ont gardé le silence, PAR ORDRE, sur cette afl'.tire si grave, et leurs colonn~s si largement ouvertes à toutei les chroniques et futilitéi du voya_qesplendide, n'ont pas osé, jusqu'ici, publier quutre lignes sur ce terrible accident. On peut le taire, mais on ne le supprimera pas pourtant, et voici qu'un a11tre journal de police, l' Indépendance belge, donne de nouveaux détails qui prouvent au fond, quoique voilés, combien cette tentative est sérieuse. et ce qu'il y a au seiil des masses en France, quelque éclat que jettent s?r ce régime et ses liv1ées, les lustres des Tuilerws. Allons, Lazare se fache ! Une nouvelle lettre d'Angers me donne de nouveaux détails sur les troubles du 26 et modifie beaucoup les premières appréciatio11s sur la véritable cause de cette tentative d'insurrection. Ce qui s'est passé à Trélazfo a Hé plus grave qu'on ne l'avait su d'abord. Dimanche au soir, à neuf heures, lu gendarmes de ce bourg ayant voulu disperser un rassemblement de deux à troi• cents ouvriers, et ne réussissant pas pi.r les Yoies de la douceur, ont arrêté le chef de l'attroupement et l'ont enfermé dans leur caaernP.. c· est alors que l'attaque de la caserne a ,u litu. Trois coups de feu ont été tirés contre la porte qui a été enfouc~e. Les gendarmes se sont retirés par derrière saris avoir pu emmener leur prisonnier. Dt là, le rassemblem,nt s'eat porté chez les pompiers dont les armes ont été pillées. On a forcé aussi des particuliers à livrer leurs fus-il, de chasse. Les ouvri rn ont pris ensuite le chemin des carrières (d'ardoises), où a ru lieu, avec effraction dans les magasins, le pillage des poudres (200 kilogrammes); puis ils se sont dirigés sur Angers, en recrutant du monde sur toute la route. A minuit se pa!ôsait la ~cène de ,l'avant mail que je vous ai racontée. Parmi les sept personnes arrêtées se trouvent trois individus faisant p,utie de la société la Maria,rne, lia voir : Guérin, filassier, compromis dans· toutes les affaires depuis 1848; Frouin, bonnetier, ll.cquitté dans une poursuite. On leur disait à Trélaié qne le mot d'ordre était donné de Paria et que le soulèvement uait • eu lieu dans toute la France. Ainsi, d'après cea nouvt-aux renseignements, ql_li sont parfaitem 1·11t antbentiquts, l cherté des vivres n'était que le prétexte et un moyen d'agitation; le mouv,ment de Trélazé et d'Ângers étc\it dirigé par les hommes les dangereux de la Marianne, c',st-à-dire du socialisme. Leur projet était de saccager et de piller. Il y av.:it parmi les infürgés, non seulcmt.nt (1es cnrriers, mais du filassien et des bonnetiers. En général, ces hommes i.ont très énergiques, et quand il, ont la tête montée, ils sont capables d~ se porter à tous les excès. La nuit dernière. 1 du '27 au 28), toute la troupe a été sur pierl. Une grande fermentation règne encore parmi les ouvri, ra. 011 ne sait pas s'il y a eu q11elquenounau mouvement. On cite comme faisant parti\! de la Marianne, Ch;,uvin, grâcié de Belle-hie. Ce rassemblement, de .; 0 individus sur l'Avant-Mail, éta t l.l pour attendre les insurgés de Trélazé. Parmi r.es dt>rniers, se trouve :\Ussi Frédéric Couet, compromis dans la Mariam,t. La charrette qu'un agent, nommé Picherit, • arrêtée du <:Ôtéde la place du ralliement, et qui était escortée par q•1atre hommes armés qui ont pris la fuite, c-onti:nait, outre la poudrr, des mèr.hes à mirae, du barres de fer, des tarir.res, des haches, des pica au bout de bâtons, des fusils. Le nomhre des arrestatioRs s'élevait le 27 à-plua de 110, et elies ont continué le soir et dtms la nuit. Il y a un fait à rec<ifier, Lorsque M. Dubodan, substitut d11 procureur impérial, a voulu arrêter lui-même un des insurgés, il a été mis en joue deux fois par un astre, aV<l<'un pistolet, mais qui n'a paa été tiré. Ce qui :1 1léconcerté les insurgés, ce sont lea m,sures prises si rapirlememt par Ica autoritb, t:t qui les ont emp~cMs de pouvoir s'entendre avec l·eux de la ville. On lit dans le même journal : D'après les renseignements lea plus rEcents dE>nnh par une feuille locale, ceux-ci, d'abord au nombre de six cents environ, se sont emparés d'une c1tserne de gendarmerie en dehors de la ville, puis d'une caserne de pompiers ; puis, enfin, se sont introduits ches des partirulirrs où ila ont saisi également des armes, et alors ila ont pénHré dans les faubourgs d'Angers. On prétend, ce qui semble peut-être exagéré, qu'au moment où les perturbateurs se trouvaient tous rasst.mblfs, lrur nombre s'élevait presque à denx mille hommts. Il n'y a plus à douter qu'ils r.omptaient sur la simultanéité d'autres insurrections sur différents points. On ne peut, cependant, Be dissimuler que la chertf du vivres ait pu contribuer à jt!ter dans la bagarre des ouvr_ierspour qui, malheureusement, la proportion des salaires n'a pas suivi celle du prix des denrées alimentaires. Il y a dan, cette situation, que l'on dit toujours compliquée par la dépréciation de certaines v ,leurs monétaires (et à laquel)r le rendement définitif de la récolte de cette année peut ne pas apporter un remède suffisant) quelque chose qui appelle toute la sollicitude dn gouvernement. Il y fl dus oes l:ivénements deux ehoRet, le~ soin et le droit, le misère et l'idée : il y a les deux côtés de la révolution. • Les ouvriers s'épuisa11t au travail ne mangent pas! ils font grève et se révoltent. L"s ouvriers révoltés cherchent le. grand remède·! ils revienuent à la République, en ayant assez des Dieux, des empereurs et des rois. Voilà l'émeute, toute l'émeute d'Angers. A cela, que répondent les priviléges de sociôté et les _policesde gouvernement ? 1° (.lue les ouvriers sont des socialistes, des ver leurs, qni voul.üeut i.1ceodier, assas3iner et piller. 2o Que la faim n'y étant pour rien, la conspiration est tout; et l'on dénonce la 1'/ariaune. Le peuple de France inceudiaire, assassin et voleur, quand on a Tu Février! et cela dit par lei Chérubins, par les immaculés du Deux-Décembre! Calomniez, ta!4de misérables, avant de guillotiner. Lt- sang voas éto11fferatôt ou tard .... Qua.nt à la co11spiration, plaise à Dieu que la Mm·ia,me vive toujours, qu'elle prépare, qu'ell~ arme et qu'elle lève des millions de recrues! La couspir:.ttion s' orgauise ...... ah ! dites plutôt la justice ! Depuis 89, il n'y a pas eu d'autres conspirateurs que vous, geus du privil~ge et geni de la nuit: nous vous le prouverons. Cb. RIB. Rien cle nouvenu :mr les affaires d'Orient. De part et d'autre on ch8mine et l'on contremine nuit et jour. Il n'y aura bientôt plus qu'une tranchée-cirque! A Naples, les in.rig11e1 murati!6tes continuent leur propagande. La misère est partout, grâce à la cherté detf ,-ivres, et la confiance nulle part. VARIÉTÉS. Le premier Livre de la Revue de la Propa~ndo Ru~se, rédLcée en Russe par A. Herzen, vient de paraître à Londres. Pour donuer uue idée ·de l'e1prit qui préside à cette publication, nous tratiuisons l'article adressé par le rédacteur à ses ami!I de Russie. A AUXl\OTRES. Dana l'antique Rome, ou déposait l'enfant nol.lYean-nê nu seuil de l'atriacm paternel, et les matrones qui l'avaient apporté attendaient nec recueillement que le père l'eüt adopté. Ainsi nous nous présentons devant You11,déposant a11 seuil de la patrie l' Etoile Poltiire ; et nous attendons, confiants et rtsigr.és, que voua reconnaissiez en elle quelqnes lueurs de la vive scintillation de l' Etoile Polaire do Ryleïeff et de Bestoujeff'. Exilés, errants, déracinés tle notre sul, noua n'avons pas les mêmes moyens d'action que nos prédécesseurs ; uous n'avons point pour collaborateurs Pouchkine et Gribœiedoff; mais nous avons la parole libre comme l'air, l'assist:mce de no5 amis d'Occident - et bonne volonté. Sur l'accueil que vous nous ferez, on jugera du dégr6 de maturité de la pensée en Ruasie, de son intensité cOJD• primée, de· cette sainte iuquiélude qui s'empare des âmes a.nnt les orages et les crises ? Nous suivrons le conseil de notre ami Michelet ..... . nous· attendrom1, nous a~tendrons longtemps ...... mais à la longut, uns articles venant de Russie, sans lecteurs en Russie, la publication de l' Etoile Polai, • n'aurait phis de rai11ond'être. . Et quand donc feriez-vous entendre votre parole, si ce n'est maintenant? Le feu d11canon a fondu la glace, tout commence l ce mouvoir chez vous, les nerfs 3ont tendus comme Ica muscles ; un nouveau règne a commencé qui n'a pas encore la dure ossification du règne précéJent. Or donc, si vous n'avez rien à dire à cette onzième heure, ou si vous voule1 rien dire, s'il vous suffit de q'1elques pàles insinudtions dans vos journaux sourds-muetsnous ne devons pas continuer. Dans ce cas, au lieu d'une revue ruue, noua écririons une revue sur la Rus.~ie. Et !'Etoile Polrzire parsitrait en Français. D'un organe de propagande, d'action intérieure, nous en ferions un organe d'Alliance et de rapprochement. Car voc.re ailence, nous l'avouons franchement, ne chan_- gera en rien notre foi dans l'avenir du peuple russe; il ébranlera seulement notre confiance dans les forces mora. les et la capacité de notre génération. En rédigeant une Revue Slave en français, nous ne doutons pas, nous sommes certains du succès. L'opinion publique n'est plu, cette opinion dont l'irritation noue forçait au ailence en 1851. L'annEe qui vient de s'écoa. 1er a beauco1;1pappris ..... . Maig Je malheur de votre silence nous serait un coup tr~s ~nRihle. ~erions-not111 do"c t!lnt en fU'ri,-re des

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