Homme - anno II - n.40 - 5 settembre 1855

-SGJE~CE.- -SOLJD.RITR.- JOURNALDELADEMOCRATI-EUNIVERSELLE. ---------------------------------- ....... ---------...-....--~---.--...------------------- ....... -,.,_.,. t:e Jo111·1ull 1•a1•alt 1111.- 1·eh1 patr •e111alne. Toutes lettres et corre.,po.11hnce~ do:ve11t rt·e affranchies et ·11tlrrssée11 il 1' Admi11istrntion du journal l' Il 01111111_., à Jersey. -. Les manuscrits déposés ne seront pas rendus. NOCVE..\UX PRIX D'ABONNEMENT: J er-sey..... . . . . . .. . .. .. . . . . . .. . .. . . . .. . 8 sh. ou JOfr Angltterre.. .. . . .. ... ... . . . .. . ... . . . . .. 12 •- 6!U l .'i fr Iles 1h la Manche.................... 12 Be1giq11e.. ... .. . .. . ... ... . .. ... ... ... 12 Sui6se ................................. 12 Prusst•.............. ~ .................. 12 Villl'li .inséatiq1tn;. .... ... ... ... ... ... 12 Etats allemands....................... 12 Puur les autres pays ................. 16 - ou 20 fr A I ()N DR E-, s Dépôt <·t Vc•i:t~ùu Journal au ..J, k , u.,mé o, chez: M. S1:111is,as,111,Gree:( S,1t! t, Soho. :ii>rairie ,,ulo11:iisl'. M. Philippe. 28. Grcck Sirf'ct, Soho, Pharmacie frauç .i.e. M. Ho:yvake, i47, F1ect Street. LESFAUTES APRÈS LES CRIMES. Certain officier général qui paraît être hors <les cadrt;s aclressa, voilà quelyue temps, 1111 premier Mémoire à M. Bonaparte, sur la conduite de la guerre en Crimée. Ce Mémoi··r,, assez vif et hien rensei~né, fit un tel bruit en E,!rope qu'on nlt'naça on·sque d'1111e inva~ion l'échoppe bPlge, et que l'écri,·ain militalrc ou iiou"fût dénoncé connue un stipendié· de Nicolas. Il u'y avait pas.mnyen de l'appt'ler rouge ou sociuliste, car ledit écrivaiu satuait du nom cl'Empereur- \I ajesté le hidt>ux faussaire de Oécemhre. et il parfait pre ..que avec onctio11des i111érêtssacrés mais très mal servis de fa dyn:1stie uouvelle. La dynastie du parjure, du guet-apens et de l'a~sassina 1 , dynastie uationale, dynastie sacrée! - donc ce n'était pas un répubiicain. M; Bonaparte, 11'ayant osf! pour~nivre, voulut répondre da11s le !lfonileur, et l'officier gé11éral, qui paraît connaître -.011hrnnine, a répliqué froidement, il y a deux mois; mais quelle réplique et quels sureaRmes à travers les courtoisies de la discipline et de la politique! Voici d'abord pour le plan de campagnA que 'M. Bonaparte ue voudrait pas prendrt- à son compte. L'officier générul persiste et nrnintient: " L'emµereur, en dépit des as~erti ms du Jlfnni- " teur njficiel, était réellement l'auteur <lu plan dt- "c.1mp,1gnt->, daus sa conc..,ptioa et dans son e\é- " cution. S.1 p~,ternité 11'est poiat contestable, Pt, •• au démeuti du Moniteur, nous oppo,011s itérati- •• vemPnt u11eaffirmation positive et sole11nelle A "chacun sa part dt>responsabilité devant la Fra:ice "et devant 1'11i~toire. 011 a cherché à perdre c...r._ "tai11s hwnm•·s, à ridiculise-r certafo.ç noms qui s'é- ., raient associé .. avt>c rép11gua11ce à cette déplor>i- •• hie aventure, après l'avoir rer>ous;ée avf'n vi- •• guenr et d'1111emanière absolut>. eu principe ,et "t-n fait. Eh hil•11,il Pst <le tontP- jn,tice d·ajouter •• à CP-S uom-. celui auquf•l remo,1te la r-espo:1sahilitd "réelle de., évP.neme11ts de C,·imée; c'est u11e "juxra. >o,ition dont ou n'a pas le droit dt1 se "pL1i11<l.-e,l't·mp~reur moi.1-.que tout an!re. Ceux •• q.ui ,rnraie:1t le droit Ùt' s'en plai,1dre., mêmP avec .•• amertume, s•en absti•·n11e11tpour le moment." " .•... Mais cP-n'est pus le seul, plan qu'il ait •• étudié el envoyé au maréchal de .Saint•Arnaud. "Le débarquement à Eupatoria et la marche du "nord au sud que nous avons accomplie si péni• "blement, lui appartie1rnent e11 propre. LP maré. "chai avait le c·hoix entre la de~cente à Cdfa et "la desceutt• à Eui,utoria ; nous ajoutons que l'ern• u pereur recommandait le dé,b;'1rq11ement sur ce •• dernier poi11t ~t qu'il ne plaçi.1i1qu'en seconde ·•~lig-ot> l'aut_rt>plan, d'une ex.écutiun plus èhan- •., ceuse f't pli1s difficile. • • - " A Varna. il fut tin iustnut qo06tion de débou011 i.'abonne a JER~EY. 32, Ro•evil,e Stret·t. LON DRE , à :'Oifict>du Journal, bO, Ca~t'eStreet, Berners St. LiVERi'OOL. chez B. Ca.Jin. za. Myrt1~ Street, Sorth. BELGIQUE, L1>i:omte,rue des 1Ja;ades, à Brux.cl:es. ESPAGNE. Casimir Mo1111ierl,ili.raire à Madrid. .. cher en C ..imée par le <li3trict dP Kertsh ; mais •• aucune discus,-io11 sérit•use 11e s'e11g·agea à cet "égarer; le Conseil efit rejeté cette idée à l'uua- •• 11imité. .. Il existe, des secrets entrf" l't•mpereur et la .. tombe du maréchal de Saint-Arnaud; IPs ins- •• 1rnct.io11senvoyét->sdes .-1 uil1•ries et de Biarritz "s;i11t u11 d·· CPS secret.i.. Si le maréchal vivait au- •• jourd'hui, l'article défensif du Moniteur n'eût " pu paraître, et la r:espoosahilité fftt re.-,tée à just•• " 1itn.. sur la têtt> de Ct"luiqui l'a encourue." L'offider génl>ral, da11sson iJfémoire, avait prou• vé que la camp:1g11edevnit êtr·efai:e sur lt· Dauuh~ et qu!· l'exµ~ditio11 de Crimée n'était que f.,lie, ce q.u'avaient dit -d'ailleurs, au co11seil de guerre de \- arua, l'amiral Hamdi11 et L1>rd Raglan . . A cela \-1. B,rnapart~ avail ré.,onrlu dans le _"t/oniteur que faire campagne sur IP D,111ubé' sans la 1·oopération dP l'Autriche était. u11e teutati\'e insensée. et que vu l'i11suffi~::rncede l'armée et la pénurie des approvisionnements, il fallait pou; agir, sur ce poi11t, l'alli--tnce·de Vieu ne. Voilà trois clédaratio11s en une sf'ule, trois aveux importants. Défaut dP forces militaires en t'ntrant élans cettt- gut"rre, défaut de prévision et d'aclministratio11, suprémutie de l' A utrichP: on u'avone pas ses fautes, nous devrions dire sf's crimes, plus libéralement. . Mais qu<1ndon s'~ngage sï mal, terribles sont les conséqueuces, et voici C<' que l'Autriche a rf'tiré de la situation trouhle et fous-.e _quf:'s'étaitmt faite, dès le déhut, les Puissa11ct•s de l'Occident. C'e~t l'officier gënéral qui parle : " Chose étr"ang-e ! Les quatre grandes puissances " beltigérautf's ont tontt>s ég-alement perdu dans " la gunre d'Odent ! L'Angleterre est sai1s sol- .. dats, la Fra11ce est douloure11seme11t éprouvée•, " la Russie est fortemP.nt 111tinacéesur ses frontières •• méridionales. la Turquie est épuisée d'hommes " et d'urgent. L'Autriche.· seule a g,1gné à cette " g·uerre; elle 11'a risqué jusqu'à ce jour ni un " hommt> ni un écu; elle 11'a pas fait un sacrifice; " f-llles'est préparée lentement il une lutte géué- " rait>: die occupe lt>sp()ints stratégi4ues les plus " importants· sur le théâtre dn la g·uerre. Et au " momt-nt où ses intérêts matériels et ses intérêts " po!itiques le lui prescrivent, t-lle retire ses pro- " messPs de coopi>rntion, elle refuse d'al{ir, et ce " ce qui est plus étrange eur.ort>, elle donne de son " refus des raiso11s excellt>ntes, dont aucun homme " d'Etat ne pe•1t nier la valt>ur." L'appréciation ost babil..- et 11'est que trop fondée; mais l,·s faits •:nt marché depuis: l'Autriche s'est peu à peu retirée de la relation occidentale, f-'tVienne est avec Saint-Pétersbourg, ainsi que Berlin. Les trois grandes armées de la SainteAlliance sur le continent ~out d'accord et mardie11t ensemble. Q,i'une insurrection éclate .en f tctlie, du côté de Naples ou cia11s les cha,nps Lomhards, et la coalition de 1815, moins l'.A.ng·letnre q11i 11'a plus de .soldats~ ,eu dix jours se tronvern sur le H.hin. , L~1P,·usse, PO eiffet, n'a•t-elle pas sous les armes aoo raillH hommf's ! L'officier général .5'e:x;,pliqueainsi sur cette .Puissancf-l : 1 " C'est 1\ Berlin q~'"x;ste 1~ gt>rmf' de. la coali- " rion qui doit, daus·un a\Zenir prochain pAut-~tre, " s'arnouceler à notre horizon. ·La politiqut" suivie 0 à l'égard de la Prusse, semble u'avoir~u d'autre '" but que de réchautf,,r ce germe, de le dév,elop- " per, de favoriser son extension, ses ramifications •• souterrainAs. ''. Lç1 clistau-cequi sépare aujourd'hui la politique " prussier1111d->e la politiqut> russe est à peine np- " préciable; la fusion -est près de s'accomplir; " • d' 1 d partis u11esource commun~. es eux cottrants " ont divergé -d'abord; ils se sont r.approchés en• " ~nite. et à l'hP-u,:eoù no~ .écri\'Ous cP.s lignes, '' ils sont sur le po1ut de former leur confluent na• " turol. 1 G .ENÈ,VE, Corsat, libraire, rue G1,illau11,1eT-ell. N.ÉUCH,ATEL, Couhé, à Chau.x-de-Fonds. 1'0UVELLE-ORLÉANS, Paya & Comp.,~, rue de Cb.ttt«•s; I MEXICO, I-siûo.e Devaux, libraire. '1'011• le• abo1u1e-111e11• •e paient d',n·aner..' " Le nom de la Sainte-Alliance a été rappelé ~ " St.- Pétersbourg, dans li>i discours officiels " d·avèn~ment d' Alexau<lre Il. Ce uorn est uno " meuace à la France, c'est le mot de ralliement •' des vieillc-s monarchit->s. Le ralliement serait " opéré déjà, sans la rivalité d'iufluf'nce qui divis~ " les df'IIX g-rauds Etats germanique~, l'Autriche " et la P usse: mais cette rivalité se taira <ievan~ " la nécessité qui entraîne en ce moment l'Europe " e.t.force chacun des intéressés à reprendre sa pq• " s1•101n1ùture!le.. ....... ....... La Prusse a mi~. •• en trois semaines, son armée sur le pied d.~ •• guerrt> ; elle dispose à elle seule de pl us de " 400,000 hommes; c'e~t un peuple armé jtl!\~ " qu'a,1x dents. • " Ce n'elit. pas notrn faute, si la France n•~·r~ '" cueilli depuis deux ans que des déct"p1ions et 11'1} " suhi que dt>s pertes. Mais il est bon qu'elle soit " avertie une dernière fois, et qu'à travers lei tq7 •• nèbres qui l'enveloppent, un trait de lumièr,~ " arrive jusqu'à elle et. l'éveille de .sa quîétnde. " La France se trouve en face d'une coalition " européenne., dernier mot de la politiqut- du cabi• " net de Bnf iu, 1,anction défiuitive des 11f>ntres. " Il faut qm• la France le 3achP, et il ne dépendra " pa!. de nous qu't>lle ne soit _préparée à cette s11• " prêll,le êventualité." • Cette .éveutu_alït-é de l'invasion, eu dU: moins, c1•u11ecoalition active, est d'autant plus grave et menaçante, q nP les Etats constitutionuels ont ét6 frois~és par M. Bonaparte, qui les regarde. comme des foyers d'empoiso1rnement, et que le Piémont, dont les soldats meur.•nt là-hus, en Crimé~, pour l'alliance <l<--\ l'Occident, le Piémont n'a pas été trnct s:ule fois nommé dans les h,1ranguè-s <le l'Empire; on le souffre au feu mais pas au conseil. • · Les 11ationalite1-, e11fi11,né sauraient. ·être une fo.ce aujo11rd'hui d,:r1s les mai11s de MM. Bona~ parte et P,dmerston : les divet!.Ses proscriptions répandues dan.s l<•spays-asiles out révélé, perdu -d'avanc,e la dernière comédie de l'aHiauce au::c abois, et la haine de M. de Bi.iritz pour la Révolution· est si publiquemeut connue, que toute con .. fiance-est mQrte. LP-s pt>aples chercheront eux-mêmes! Donc, fautes militaire11, fautes politiques, fautes de stratégie, d'administration, fautes diplomatiques, fautes partout, voilà le bil.m de la .première guemre et l'habileté du secoud Empire. Récapitulons avec l'officier général : •• Si nous récapitulions les fautes qui ont ét& " commises par rempereur et qu'il aurait pu facj~ " lt>meut éviter, IIOUS serions obligés de faire nno •• long-ue additiou, témoignage de l'indécision et do " la faihlt>sse de sa politique. " 1. Préférence générale accordée au systèmo '"des alliances absolutistes sur le système des al• " liances avPc lf's nationalités. " 2. Recherche de l'alliance autrichienne, qu'on •' pourrctit intituler : poursuite d'une ombre iusai• " sissahle. " 3 Consentement empressé à la conclusion d\1 " traité spécial entre l'A utricbe et la T.urquie. "' 4. Aban~on du véritable théât,re de la guerre, "' les Principautés ,danubiermes, point cµlrninant " d'où. lf's pu-issan~es occidentales devaient diriger " la gunre et la rl1plomarie. • " f>. ldét> de l'expéditien de Orimée, mise .es, •• avant par I' Auti::iclie, e.t ac,ceptéa i,ans rétle.xion " par· les alliés. . " 6. Conception du plan de campagne due à " l'empereur, homme politique étraQfer aux ~hosea " cle la gu~rre et spl->cialement à l ensemble d.Ga " faits co,,statés en Orient. " 7. Siége de Sébastopol p.ar le sud et c~mpa~ "gne d'hiver sm le sol russe. . " 8. Choix de généraux de discordes civiles .~t " d'escarmouches, sans noti.ous de géographie, d.~ " topographie et d'ethnologie, sans expérience de " stratégie pratique et sans ooonaissanoe d!' la

L'HOMME.-ltlereredl, 5, Septe1Dbre 1855. •-~r"------------------------------------------------------ " grande guerre ; comptant 11urla bravoure du sol- ., dat plus que sur leur propre initiative. " 9. Recherche de l'alliance prusso-germanique, .. sans compeusèiltionofferte ni aux peuples, ni aux " souverains. , "' 10. Attitude systématiquE>ment malveillante. à " l'é~ard de la brave nation piémontaise. ... 11.. Pression intempestive sur les cabinets de .,. -Copenhague et de Stockholm, sans offre de ga- "''·rantie dans ·l'avenir. " 12. Rejet per!'listan_tde l'idée d'un rétablisse- ., mt"nt éventue.l de la Pologne, flanc vulnérable ·" de la Russie et qui eftt donné appui continental " aux trnis États scandinaves, Danemark, Suède " et N orwège. . " 13. Hosrilites impolitiques de la part des ma- " rines combin~es contre la nationalité finlaudai-;e, ., et violences inutiles contre les Lapons et le~ Sa- " môïèdes. entr'autr-es le bombardement de Kola, " au· '68e. degré de latitude nord. - " 14. Majestueuse ïmpuissance de la campagne " navale dans la mer Baltique et le-. galfes de .. Both11iPet de 'Fin land,•. ,. 15. Piiblication malheureuse de l'article né- " crologique surle czar Nicola!l, an moment de la •u réouvt:rt.ure des négoci~tions sur Jes bases de •., garanfle~ acceptées par A.lexauclre li. " 16. Publication ae l'article militaire du Mo " f'iiteur, sur l'expédition de Crimée, l~quel, sous .. prétexte' de répondre à notre premier travail, u porte le découragement dans l'armée. •• 17. Publication de_ l'article diplomatique .du .. Mouiteur, sur les négociations, article si utile à •~u l'intérêt autrichien. ' .. 18. Bombardement de Séhastopo1 du 9 au 2.7 •• avril, san, forces suffisant.es pour .risquer l'as- .. saut." Cc résumé, quelque riche qu'il sôit, n'est qu'une première tablette aes folie,i-; ïl y a d'autres feuillets et bien ,plus tristes, au -volume de 'Crimée. mais l'oUièier général n'est pas enuemi des Bonilparte et il ne veut-pas tout dire. Ainsi, dans les deux Mémoires, il n'est nullement question des origines, pas un mot du serment ,violé, du guet-apens organisé, des fraudes, des assassinats, des :,·ois, et de to11te cette orgie monstrueuse de ·Décembre. La -République, la Constitution, la justice, le droit égorgé ~n caserne ne disent rien au cœur de cet homme. Il ne discute que la conduite militaire et diplomatique de l'Empire. Il appartient à .M. Jérôme .... ·s'il ,n'est orléaniste. Toujours est-il quril fait de M. Napoléon III l'homme de toutes les fautl•s:; nom; accepton~. et nous ajoutons , - et l'hamme :de toutes les infamies, !:homme de· tous les crimes. •Les preuves sont faites: et sous le,ciel et dans la tombe, et chez les morts et parmi les vivants, la terre n'est-ell~ •pus contre lui pleine de témoignag,.s ? Le siècle, contre cet homme, n'ei.t qu'une grande cour d'assises. • Un dernier mot : Le premier empereur, comme son ne,·eu sorti du guet-apens, se dfdendit douze ans par le jeu des tiatailles~ et ·pnis la gunre le tua malgré ses victoire~. Combien ·vivra celui-oi, sans gloire et sans prestige ? Vienne l'invasion, et gràce-à la Révolution, la France résistera. Mais que deviendra l'Empire, et que devi(lndra l'oligarchie britannique? ' 'Mariés dans le crime, ils seront mariés dans la mort. •C'est justice. CHAD.Lt8 RIBE YllOI,LJ:S. LE GÈNÉRALHOCHE. E·nfin,je l'ai trouvé; le voici! Hoche est le héros de la révolution. Â près lui, il faut tirer l'échelle; car le 'bé.ros n'est .pas celui qui gagne une bataille, mais bien cèlui qùi gagne une bataille pour une idée. Un" heure de préseuce d·'esprit au milieu de la mit.raille, et voilà une victoire. Si la victoire faisait le héros, on le serait, en conscience, ·à trop bon marché. Qui ne gagne sa .petite virtoire en ce monde avec un grain d'inspiration? Eh ! m:m Dieu, so,ez tranquilles! Dumouriez gagnera 1n sienne ,et 'Pichegru aussi, et celui-ci et celui-là. •Si bien que de victoire en victoire, pour le compte de la révoh1tion en apparencè, on cherchera 'bientôt où est la révolution. • • Le héros de la révolution est donc po.ur quiconque a la.gloire de poser l'idée au dessus du fait ·et la c ·nviction au dessus de la fanfare, le géué. ral qui, vRinqueur ou vamcu, dans ln fortune comme dan!i la disgrlce, sent qu'il porte l'épée de cette révolution, met sa vie eu gage dans cette révolution, grandit pour elle tombe avec elle si elle doit tomber, sert cette cause trois fois sacrée, de son sang, c'est encorf' trop peu, mais de sa peusée tout entière, toujours, quand même, sous l'injure, sous l'injustice. -s'il le faut, sans compter une minute, sans marchander son dévouemen't, général sur le champ de bataille, citoyen le lendemain, baissant rPspectueuiement son épée devant la statue de la liberté. . Tout cela, Hoche l'a fait, dans le rapide éclair de sa destiuée. Voilà pourquoi s.:1..veuvef>stla plus grand~ Vf"uvedu monde entier. Plus je contemple ce jeune homme sorti il l'improviste du peuple pour être le géuie armé du peuplP, plus je lui tro,,ve quelque chose d.e Jeanne d'Arc. une sorte de mens divïuior, l'âme de la patrie. Sans éducation, sans expérience., par je ne sais quelle vision intérieure et quelle voix mysté ..ieuse, sous la tente du bivouac, il comprend le premier, à la frontière, qu'il faut'battre la stratégie par l'inspiration. la méthode par la MarsP-illaise, et en finir une fois pour toutes avec la guerre lente de Frédéric, la guerre péda11te, la guftrre formulée, la guerre cl,tssique, la guerre d'évolutions. la guerre de marches, de co11tre-marches, la guerre de manœuHes, Ja g-uerre de siég..,s, la guerre d~ parades. Il emprunte la devise de Da1iton : l'audaèf\.; et il sauve la révolution. La réflt">xiondoit préparer, disait-il, et la foudre exécuter. •• ·p,,r ce que j'entends dire des Vendéens .. écrivait-il au géuéral Leveneur, je vois que leurs chefs connaissl"nt la vraie et seule manière de combattre qui convienne au ·Français : .Je .choc. A courage égal et même avec u11e11otable i11fériorité d'organisation, croyez que rimpétuosité de l'élan assurera le succès. Les rebelles coure.nt comme clesenra~és 5Ur les canons et fü les prennent parce que nous res ons froidement dans nos figues. lg11ore-t-on qu'il faut que le soldat frauçais avance ou reculf>. et que, le forcer à l'immobilité, c'est le condamner à êtr<"battu '!" Hoche avait foi dans la victoire, parce qu'il avait foi dans la révolutiou. Sous le coup de cette idée il accepte à vingt-six ans ':le commandement de l'armée de la Moselle. C'était' prendre 16 dé eu main et mettre sa ·tête_au jeu. Vaincre ou mourir, pas d'autre alternative. Jamais, peut-être, ~.énéral n'eut plus terrible ehauce à courir. La fr.011tière étëtit franchit>, Laudau était ·bioguét!, rarmée était éparse, et, pourquoi ue pas le dire, démoralisée par une ·série de revers. Enfin 'Saiut-Just était là, ses tablettes à la main, rœil fhé sur les généraux pour sur:preudre au passage toute 11égligt•11coeu toute trahison. Hoche, dès le prt'mÎer jour, fait passer son âme dans l'armée. Notre noU\·ean gf"· néral, disait-ou de ,toutes parts. est jeune CJmmc la révolution, ~t robuste comme le peuple, nous atlous marcher en avant. 1.4oche marcha eu avant, et perdit la bataille de 1 Kayscrlauten. La Convention, comme par une. sorte de .prescience, le fi-licita de sa défaite. Pour apprendre .à vai crt>, disait Turenne. il faut avoi été vai11eu. Peu de temps après, Hoche battait l'ennemi et débloquait Landau. Il avait cette fois le secret de la victoire. Après cette \'Îptoire, Hoche écrit au comité de salut public que, le ·but de la campagne étant dé1,ormaisatteint, il demande à déposf>r le comm,mdement de l'armée de la Most'lle. Il a repoussé l'ennemi., cela lui suffit. Il peut rentrer dans .les raugs maiutenant. Beau temps, Age d'or de la Frauce nouvelle où la patrie sainte régnait seule dans le cœur du soldut. On voudrait nrrêter l'heure à cette date pour voir éteruell~meut ces jeunes vainqueurs, hier hommes du peuple, défiler la poitrine ouverte, enthousiastes ~t graves sous leurs cheveux plats et leurs panaches tricolores, à travers les flammes, les drape.mx frissonnauts et tomber et mourir et mettre la mai11sur leur cœur et crier une dernière fois : Vive la République ! Ils furent heureux ceux-là, ils n'ont pas connu la tentation. Pourquoi Moreau n'eut-il dès lors sa tt,mbe en Allemagne'! Le Directoire a mis en -état de siége la Vendée ; Hoche pourrait voir là sans doute un droit à la dictature·; mais il repousse de toute l'énergie de son ime une semblable prétention. La société civile domine toujours pour lui la petite société de passage appt>lée une armée. Il pose le premier une limite à l'arbitraire du soldat. Si l'€'tat de siége lui parnrt la nécesiité du moment, il cherche autant que possible à en atténuer la rigueur. •• A peine les villes du pays im,urgé, ~crit-il au miniatre de la guerre, ont-elles été mist>s ('Il état de siégc, que quelquet11officiers ont cru pouvoir ,e dispenser des égards dus aux administrations civiles. Sans doute je pense qne la liberté accordée a~~ _chef~ d'armé 1 e ét_ait indispe_nsablt>_,_m~is je n a1 Jamais voulu etabhr le dE>spot1smfn>nhtatre t>t enc~re moio~ être l? des_~ote.Eh grand Dieu ! que sermt-ce. qu une repuh:1quf' dont uue portion des habita ts serait soumise à l'arbitraire d'un seul homme? que deviendrait la liber.té ?" Wa11hington parlait ainsi. Pourquoi faut-il que plus tard, Lazare Hoche, ce grand homme, grand par le-cœur, grand par la pensée, grand par le patriotisme, grand par le désintéressement et trompé par sa. proµre vertu. ait cru, eu voyant la trahisou de Pichegru et la balance penchée du côté cle la réaction, ait cru, dis-jP-, pouvoir redresser brusq_uement l'a?tre plate:m; redresser, pass~ encore; s1mp 0 le. qu_Pshon <!e fait abandonnée au jug-ement de 1 htst -1re, m:us encore formuler la théorif' suivan~e, périlleuse, à mon avis; pour une Démocr.ibe. "Rt>specfer la constitution, dit-il, au profit de c.eux qui s'arment de la constitution pour atta, 1uer la républiqut=-, est l'acte inintelli_o-ent d'une âme tirnorée et d'un citoyen sans énergie. La républiqne préexistant _à1~constitution qni n'en est que la règle, la const1tut.lon peut être considérée comme non-avenue dans ses parties qui. co11trairement à l'esprit et au but, devt-naie11t un moyen de renverser cc que la constitution devait défendre et .co.ns~rver. 'fuut gouvernement attaqué dans son prmc1pe même est perdu s'il se l>orue à la défensive. Ce n'est plus là une opposition plus ou moins sincère qni peut éclairer ou co11te11irc, e so11tdes ennt>mis qu'il faut mettre hors la loi si la loi est imp11issa11tepour les écraser." • . Q_u'est-ce,à dire! républ_ique d'une part et constltut10n de I autrt>, et depms qmrnd donc constitution et république font-elles deux d,ms une démocrutie. et po11yo11~-11ou, isn\'09uer la répuhliqne contre la co11st1tnt1on ! Republtque et co11stitulio11, tout cela est une sf'uJe idée insépar,,hle, née de la m&m..,. fr!ée de dr,oit et de justice. Tm r l'une pour sauver l autre, c est tuer le corps pour sauvPr l'âme. Quand, sous une loi écri'e, garantie commune du peAuplee_tdu gouvernemPnt, le gouvernt>mt•nt, pour etre mieux _gara11ti, permet u11evi ,latiou de ta loi par 1111 coup de force, la loi a beau rester t>nc<>resur le marhrc, elle diSJ)araît de la co11scie11cf! b • A f et teutol un nouveau coup dP furl'f' e,, sens iuverSf' viendra venger cette errt-ur. Q.ii pourrait, e11 effet, prote~t,.r pour réguliré ! La légalité était morte depms longlt·•mps. Eg·org-e1., loi si tu l'oses • ' è ' , mais n esp re plus la reisusciter. La Justice est une, absolu.-, pour u11homme aussi bien que pour tout~ uue 11atio11.Quand un ordre du pouvoir me frappe injusteme11t, je l'nnmènf' tout entière dans mou exil, f'f je la sse derrièr~ moi un vide immeul(e. Q,1i abolit le droit règue d~sormais sur u11dést>rt. Voilà pourquoi jt> lui marchande, pour cede fois, mon u~~ira~ion. ou pl~1tôt.no11,je st•11s ~ue je fais acte d rn.1ust1ct">. J•· retire ma parole. Quand je songe, en t>ffet, à cette vertu, ù cette abnégation, à cet,e belle âme, à cette gloire moissom1t·e dans s,l fleur, à cette vie donnée tout entière au peuple, sans arrière-pe11sée et sans salairf', j'oublie sa faute et je dis quP. nous aurions mauva.ise 0 -..âce nous' ~ t • ses neveux, sauvés ~n partiP- du moins, pétr son épéP, de venir, après coup, forts d'une expérit>11ce qu'il ue pouvait avoir, et d'uut> éd11catio11politique que son t,·mps ne comportait pas, lui reprocht>r, quoi, en dP-fi.nitive ? u Il tort d'ignont11ce large• ment partagé par sa ~énération. Et 1111 jour, ie l'espère. quand un siècle mt>illeur uura r<'mis l'ordre da11sl'histoirP-, dl'S jeunes filles vêtue~ de blanc défileront, des palmes à la main, devaut la statue de Hoche en chantant l'hymne du héros. Car il fut un hé· os, je maintien& le mot, et l(t héros de la révolution. Voulez.vous le juger d'ailleurs à sa véritable mesnre ? Mettez en regard le- ~é11éral de l'absolutisme,'celui-ci ou ct>lui-là, peu importe le nom qut• vous voudrez, homme sans idées ou plutôt de tontes les idées à tour de rôle. ,selon le vent de la fortune, q11in'a ui foi, ni conviction, ni patrie, car lu pairie t>stune couYiction. une cho~e morale, qui ne fait la guerre que pour faire la guerre, que pour savourer l'émotion tragi- ·que du comba,, quf> pnur monter d'un grade de plus ou émailler sa vie d'une vanité en dehors de l'idée, et qui, pour un peu de bruit sur son uom ou . un peu d'or sur sa main, fait le métier de condottier en grand, met sous les pieds toutes les lois divines et humaine, bombarde, fusille, brtîle, massa• cre des villes entières, fouette, éveutre des femmes, des enfants, lai,se partout derrière lui une longue traînée d'ntroeités et de tadan-~ ot, tout

.... -------------------------------------------------------- ~ouvert de sang et d'horreur, frise ensuite élégammPnt sa moustache.laisse tomber un sourire sur la foule qui regarde le ciel et demande où est la foirdre. - laisse tomber un sourire et dit, pour sa. justification, que m'importe le fer rouge de l'hi~toire ? La vie est courte, et d'ici là j'aurai le temps de mourir. Eu attendant, j'aurai du pri1 de mes œuvres, des parcs splendides et _de mag11ifiques -0mbn1gesoù je pourrai oublier au milieu du parfum ile~ roses l'odeur des charniers, qu'au jour dl• Brescia ou à tout autre jour j'ai semé sur mon pas- -,;ap;-e. Il nous reste maintenant à remercier M. Bergou11iouxde la belle uotice qu'il vient de publit>r. Il a remis sur pied cette grande fig-urP-.Son style est austère comme son héros; Hoche s'y reconnaîtrait le premier. Cependant, si j'avais plus de marge <le\'ant moi, je hasarderais ça et là une critique de détail, non pour la forme, mais pour l'idée. M. Bergounioux est nu homme de notrci croyance; il sert le même Dieu qne nous servous, noblement, modestc111011t,sans demander ù la démocratie d'autre récompt:nse que la démocratit!, et cependant noui avons peine à comprendre sa doctrine sur la pr~sse et sur la di~cipline. N'importe, son livre a porté trop haut en nous le sentiment de la ~randeur morale pour perdre notre temps à la critique, nous aimous mieux l'employer à le relire. Eugène PELLETAN. Cette étude si remarqnablt>, nous l'empruntons, ô miracle! à un journal qui se publie en France. Il est vrai que l'écfr,•ain ne sort pas de !"histoire et qnc ses té1nérit~s sont voilé11s par ses réticences. Mais l'histoire est une ennemie comme la liberté, et l'écri vain a montré du cœur; sou acte est digne, sa pe11séc est grande. ~ous qui sommes sur l'autre rivage du malheur, celui non de la servitude mais de l'exil, uous le saluons et le remercions. Il est bca11 de ne pas quittor le, autels du dcuil, pour la cour d,·s tyrans, et de coufessn la justice et la liberté sous la force, au milieu des valets. TROrBLESD'ANGERS. L' Evening Mail publie, d'aprè~ le journal de Maille-et- f,oire, le rupi'ort suivant sur les deruiers trouhie! d'Angers : Le c1tlm~habituel de cette ville vie11td'être troublé par Hn 1auvage attentat iequel. grâce aux siogu Il¼.es1.ucs de répression arrêtées, n'a pu s'étendre au-delà d'un seul quartin. Dimanche dernier, la police fut avertie qu'une manifestation dP.vait a'"oir lieu le soir, et par suite ou organisa, 11ur tous les points, une strict!' surveillance. A minuit, rien ne s'était tllilllifesté qui pût faire croire l'avis aériettx ; mais i la même heure, trous ,,gt>nts de police faif.ant leur ronde, apprirent qu'un petit groupe s'était !tJrmé sur 111 Mail. Lt:s agentii s avancèrt~nt avec préc.tution, et trouvèrent :à qu:1ra11te personnes ré1111ies. Lrs clgents, ayant poussé le cri d'appel et d\ndc, se ruèrent sur le groupe. et d'antres hommes de poli("e qui se ttou- \"aient là p~r hasdr<l, s'étant prédpités, le rassemblement fut dissous, et sept individus f1m:nt faits prisonniers. A pe11près à la m€tne heure, deux :ittaques furent tentées, à peu rie distauce d'Aniers. l'une routre deux gendarmt:s qui occupaient le poste de Télazé. nne atitre sur la place dite ·• les Plaies, " t'ntre Angers et la commune des Ardoisières. Dans la première rt'ncontre, un des d<:ux geud:umes fut fait pr:eou)tier par les insurgés et l'a1Hre .ii'échappa. Dans le second con~t. il y av:,it un rassemblement de r illc hommes, au moins, armés de fusils, de piquei., de h·:chl's, de I âtons, et marchant en corps, au chant des hymnes révolutionnaires. Sur leur route, ils éveillaient lu habitants paisibles et les forçai~nt à prendre rang ;iu milieu d'eux. Lorsqu'ils turent arrivés à la Madeleine, ils firent halte pour combiner leur mode d'attaque. Mais les autorités avaient rapidt-meut adopté les mesures qui devilient déjouer lenrs desseins. A deux heures em•iron, la troupe et la gendarmerie, sous la direction du préfet et du général d' Angell, c'>mmandant la division militaire, étaient arrivés à l'extrémité du faubourg Bressigny, et là, le général avait donné ordre aux troupes de charger le rassemblement et de. le disperser. Cela fut fait avec un tel entrain, qu'un cert:tin nombre d'insurgés resterent prisenniers, et que le re$le se débanda de toutes parts. Les denx meneurs, Chauvin et Guérin, furent pria avec les premiers et déposés à la geôle. Une charrette chargée de munitions, de fusil, et de sabres fut saisie et con. duite à la. mairie. Qurlqnes coup de feu furent échimgéa dans cette affaile, et M. Dul>odaa, i:nbstitut du procureur impérial, en ~çut un de très près, mais ne fut pas atteint. Les prisonniers sont en bonne garde, et la tentative a complément ér.houé. Ce compte-rendu de la feuille anglais.- hmane de la rue de Jérusalem, où tous les journaux qui sont admis à la circulation eu France vont prendre leurs renseignements. • Quant aux feuilles de Paris, elle ont gardé le silence, PAR ORDRE, sur cette afl'.tire si grave, et leurs colonn~s si largement ouvertes à toutei les chroniques et futilitéi du voya_qesplendide, n'ont pas osé, jusqu'ici, publier quutre lignes sur ce terrible accident. On peut le taire, mais on ne le supprimera pas pourtant, et voici qu'un a11tre journal de police, l' Indépendance belge, donne de nouveaux détails qui prouvent au fond, quoique voilés, combien cette tentative est sérieuse. et ce qu'il y a au seiil des masses en France, quelque éclat que jettent s?r ce régime et ses liv1ées, les lustres des Tuilerws. Allons, Lazare se fache ! Une nouvelle lettre d'Angers me donne de nouveaux détails sur les troubles du 26 et modifie beaucoup les premières appréciatio11s sur la véritable cause de cette tentative d'insurrection. Ce qui s'est passé à Trélazfo a Hé plus grave qu'on ne l'avait su d'abord. Dimanche au soir, à neuf heures, lu gendarmes de ce bourg ayant voulu disperser un rassemblement de deux à troi• cents ouvriers, et ne réussissant pas pi.r les Yoies de la douceur, ont arrêté le chef de l'attroupement et l'ont enfermé dans leur caaernP.. c· est alors que l'attaque de la caserne a ,u litu. Trois coups de feu ont été tirés contre la porte qui a été enfouc~e. Les gendarmes se sont retirés par derrière saris avoir pu emmener leur prisonnier. Dt là, le rassemblem,nt s'eat porté chez les pompiers dont les armes ont été pillées. On a forcé aussi des particuliers à livrer leurs fus-il, de chasse. Les ouvri rn ont pris ensuite le chemin des carrières (d'ardoises), où a ru lieu, avec effraction dans les magasins, le pillage des poudres (200 kilogrammes); puis ils se sont dirigés sur Angers, en recrutant du monde sur toute la route. A minuit se pa!ôsait la ~cène de ,l'avant mail que je vous ai racontée. Parmi les sept personnes arrêtées se trouvent trois individus faisant p,utie de la société la Maria,rne, lia voir : Guérin, filassier, compromis dans· toutes les affaires depuis 1848; Frouin, bonnetier, ll.cquitté dans une poursuite. On leur disait à Trélaié qne le mot d'ordre était donné de Paria et que le soulèvement uait • eu lieu dans toute la France. Ainsi, d'après cea nouvt-aux renseignements, ql_li sont parfaitem 1·11t antbentiquts, l cherté des vivres n'était que le prétexte et un moyen d'agitation; le mouv,ment de Trélazé et d'Ângers étc\it dirigé par les hommes les dangereux de la Marianne, c',st-à-dire du socialisme. Leur projet était de saccager et de piller. Il y av.:it parmi les infürgés, non seulcmt.nt (1es cnrriers, mais du filassien et des bonnetiers. En général, ces hommes i.ont très énergiques, et quand il, ont la tête montée, ils sont capables d~ se porter à tous les excès. La nuit dernière. 1 du '27 au 28), toute la troupe a été sur pierl. Une grande fermentation règne encore parmi les ouvri, ra. 011 ne sait pas s'il y a eu q11elquenounau mouvement. On cite comme faisant parti\! de la Marianne, Ch;,uvin, grâcié de Belle-hie. Ce rassemblement, de .; 0 individus sur l'Avant-Mail, éta t l.l pour attendre les insurgés de Trélazé. Parmi r.es dt>rniers, se trouve :\Ussi Frédéric Couet, compromis dans la Mariam,t. La charrette qu'un agent, nommé Picherit, • arrêtée du <:Ôtéde la place du ralliement, et qui était escortée par q•1atre hommes armés qui ont pris la fuite, c-onti:nait, outre la poudrr, des mèr.hes à mirae, du barres de fer, des tarir.res, des haches, des pica au bout de bâtons, des fusils. Le nomhre des arrestatioRs s'élevait le 27 à-plua de 110, et elies ont continué le soir et dtms la nuit. Il y a un fait à rec<ifier, Lorsque M. Dubodan, substitut d11 procureur impérial, a voulu arrêter lui-même un des insurgés, il a été mis en joue deux fois par un astre, aV<l<'un pistolet, mais qui n'a paa été tiré. Ce qui :1 1léconcerté les insurgés, ce sont lea m,sures prises si rapirlememt par Ica autoritb, t:t qui les ont emp~cMs de pouvoir s'entendre avec l·eux de la ville. On lit dans le même journal : D'après les renseignements lea plus rEcents dE>nnh par une feuille locale, ceux-ci, d'abord au nombre de six cents environ, se sont emparés d'une c1tserne de gendarmerie en dehors de la ville, puis d'une caserne de pompiers ; puis, enfin, se sont introduits ches des partirulirrs où ila ont saisi également des armes, et alors ila ont pénHré dans les faubourgs d'Angers. On prétend, ce qui semble peut-être exagéré, qu'au moment où les perturbateurs se trouvaient tous rasst.mblfs, lrur nombre s'élevait presque à denx mille hommts. Il n'y a plus à douter qu'ils r.omptaient sur la simultanéité d'autres insurrections sur différents points. On ne peut, cependant, Be dissimuler que la chertf du vivres ait pu contribuer à jt!ter dans la bagarre des ouvr_ierspour qui, malheureusement, la proportion des salaires n'a pas suivi celle du prix des denrées alimentaires. Il y a dan, cette situation, que l'on dit toujours compliquée par la dépréciation de certaines v ,leurs monétaires (et à laquel)r le rendement définitif de la récolte de cette année peut ne pas apporter un remède suffisant) quelque chose qui appelle toute la sollicitude dn gouvernement. Il y fl dus oes l:ivénements deux ehoRet, le~ soin et le droit, le misère et l'idée : il y a les deux côtés de la révolution. • Les ouvriers s'épuisa11t au travail ne mangent pas! ils font grève et se révoltent. L"s ouvriers révoltés cherchent le. grand remède·! ils revienuent à la République, en ayant assez des Dieux, des empereurs et des rois. Voilà l'émeute, toute l'émeute d'Angers. A cela, que répondent les priviléges de sociôté et les _policesde gouvernement ? 1° (.lue les ouvriers sont des socialistes, des ver leurs, qni voul.üeut i.1ceodier, assas3iner et piller. 2o Que la faim n'y étant pour rien, la conspiration est tout; et l'on dénonce la 1'/ariaune. Le peuple de France inceudiaire, assassin et voleur, quand on a Tu Février! et cela dit par lei Chérubins, par les immaculés du Deux-Décembre! Calomniez, ta!4de misérables, avant de guillotiner. Lt- sang voas éto11fferatôt ou tard .... Qua.nt à la co11spiration, plaise à Dieu que la Mm·ia,me vive toujours, qu'elle prépare, qu'ell~ arme et qu'elle lève des millions de recrues! La couspir:.ttion s' orgauise ...... ah ! dites plutôt la justice ! Depuis 89, il n'y a pas eu d'autres conspirateurs que vous, geus du privil~ge et geni de la nuit: nous vous le prouverons. Cb. RIB. Rien cle nouvenu :mr les affaires d'Orient. De part et d'autre on ch8mine et l'on contremine nuit et jour. Il n'y aura bientôt plus qu'une tranchée-cirque! A Naples, les in.rig11e1 murati!6tes continuent leur propagande. La misère est partout, grâce à la cherté detf ,-ivres, et la confiance nulle part. VARIÉTÉS. Le premier Livre de la Revue de la Propa~ndo Ru~se, rédLcée en Russe par A. Herzen, vient de paraître à Londres. Pour donuer uue idée ·de l'e1prit qui préside à cette publication, nous tratiuisons l'article adressé par le rédacteur à ses ami!I de Russie. A AUXl\OTRES. Dana l'antique Rome, ou déposait l'enfant nol.lYean-nê nu seuil de l'atriacm paternel, et les matrones qui l'avaient apporté attendaient nec recueillement que le père l'eüt adopté. Ainsi nous nous présentons devant You11,déposant a11 seuil de la patrie l' Etoile Poltiire ; et nous attendons, confiants et rtsigr.és, que voua reconnaissiez en elle quelqnes lueurs de la vive scintillation de l' Etoile Polaire do Ryleïeff et de Bestoujeff'. Exilés, errants, déracinés tle notre sul, noua n'avons pas les mêmes moyens d'action que nos prédécesseurs ; uous n'avons point pour collaborateurs Pouchkine et Gribœiedoff; mais nous avons la parole libre comme l'air, l'assist:mce de no5 amis d'Occident - et bonne volonté. Sur l'accueil que vous nous ferez, on jugera du dégr6 de maturité de la pensée en Ruasie, de son intensité cOJD• primée, de· cette sainte iuquiélude qui s'empare des âmes a.nnt les orages et les crises ? Nous suivrons le conseil de notre ami Michelet ..... . nous· attendrom1, nous a~tendrons longtemps ...... mais à la longut, uns articles venant de Russie, sans lecteurs en Russie, la publication de l' Etoile Polai, • n'aurait phis de rai11ond'être. . Et quand donc feriez-vous entendre votre parole, si ce n'est maintenant? Le feu d11canon a fondu la glace, tout commence l ce mouvoir chez vous, les nerfs 3ont tendus comme Ica muscles ; un nouveau règne a commencé qui n'a pas encore la dure ossification du règne précéJent. Or donc, si vous n'avez rien à dire à cette onzième heure, ou si vous voule1 rien dire, s'il vous suffit de q'1elques pàles insinudtions dans vos journaux sourds-muetsnous ne devons pas continuer. Dans ce cas, au lieu d'une revue ruue, noua écririons une revue sur la Rus.~ie. Et !'Etoile Polrzire parsitrait en Français. D'un organe de propagande, d'action intérieure, nous en ferions un organe d'Alliance et de rapprochement. Car voc.re ailence, nous l'avouons franchement, ne chan_- gera en rien notre foi dans l'avenir du peuple russe; il ébranlera seulement notre confiance dans les forces mora. les et la capacité de notre génération. En rédigeant une Revue Slave en français, nous ne doutons pas, nous sommes certains du succès. L'opinion publique n'est plu, cette opinion dont l'irritation noue forçait au ailence en 1851. L'annEe qui vient de s'écoa. 1er a beauco1;1pappris ..... . Maig Je malheur de votre silence nous serait un coup tr~s ~nRihle. ~erions-not111 do"c t!lnt en fU'ri,-re des

.. Pestel et d~s Mouravieff ? ...... plus doctes, plus érurlits, _mais moins ~rd~nt~, moins. courag,-ux ·? • Impossible ! Sommes-nous -d'uue autre rac_eque ces héro,,; de ~éb.tstopol? Et pourrai 1t-on dire aussi de nous, qne nous avons· peur de ·tout, excepté des coups de fusil 1 Tous vous engage à profiter de l'organe que nous vous olfroris. Nous n'avons ni système, ni doctrin~. nous invitons également nos "Enropéen~" et n·is •' Pans!avistes,'' les modérés et le~ :Î(nmodéri;s,-N ous exclu on, S:'Ulement tout ce -qui est gouvernemental, tendant à con.çerver, à consolider, l'état de! choses en Russie dans le STATt.: -QUO, ·Car nous ,;oulons miner le Statu g_uo, au nom dïustitutions libres et populaires, Quant au'X moyens, ·nou-s ouvrons tontes les po-rtei-; il n'est pas besoin que nous soyons complètement d'accord ·nvec l'auteur. Nous avons déjà imprimé des choses diamétralement opposées à nos opinions. Comme elles c;oïn. eidaient par le hut, uous n'avons pas cru devoir intervenir. 1~ r&le de censeur nous est odieux, par réminiscence. La différence d'opinion n'est donc pas une raison de refus ...... N'oubliez pas que c'est le s1,:-uL organr libre ouvert à la pensée Ru!-se ! D'autre part, con-sidérez bien sous quels auspices et au milieu de qnelles circonstances extraordinaires nous <'Ommençons notre œuvre. La guerre gronde. On a réveillé dan-s les masses tout ce qu'il y a de sentiment, rle haine nationale et de•patriotisme exch1sif; on a réveillé dans d'autres masses clu -second ordre, un sentime11t plus raisonné de croisade pour .Ja civifüation ,t la liberté ;. et on est parvenu à excommunier dt l'humanité et de l'amour un peuple entier, en le confondant dans 1rn même anathèp1e avec -son gouvernement .. Au mîHeu de cette excitation, fi travers le -bruit des urnes, la fumée de la po11<lreet l'odeur dn ~ang, les cris des blessés et le bourdonnement général_ de la foule, - une voix s'élève à Londres, et demande l'assistance des ·guerriers les plus éprouvés de la '1il1('.rté-pour la propagande chez le peuple russe. Elle propose. non de brnll'r, de ravager les hameaux, nm1 de rf'pousser en Asie ces barbares, mais de leur. prêch~r l'émancipation·; elle ose soutenir que non- seulement repo,ent <lans le s~in de ce peuple, des germes révolutionnaires, mais même des germes complétement socialistes qu'il importe de cultiver, de faire éclore - c'était folie ? Eh bien ! telle Hait notre foi dans l'homme de l'Occident que nous avens fait cette folie. • Examînons les r~sultats. Les infatigables lutteurs de 1•action et de. la penl!~e, les ap:ôtres de l'indépendance et de la régénération sociale,- . les forts, - les derniers - demeurés, groupe minime, mais debout, la tête haute ;,u milieu de cette fièvre chaude d'abaissement universel, comme pour témoigner aux siècles futurs qu'il y avait encore quelque dignité 11uxtemps de t'or<lre triomphant~ eh bien! ·Ceux-là nous -ont tendu, n\l premier appel, une main sympathique, V. Hugo, ;J. Mazzini, Louis Blanc, P.. J. :Proudhon, J. Mich let, J. Lelewell sont avec nous. Nicolas termin:tit ses manifüstes en dia,;nt q-ue le Dieu orthodoxe était avec lui. Nous n'en avons pas besoin·; l1t. Révolution t?st avec nous-, le i;ocialisnre est awc nous. Nous acceptons av.ec une profoncle émotion oette i-mpo- ,ition de.~mains. Cet atte de sympathie de leur part ne nous ·a pas &tonné, habitués comml! uous le somm{'s à les connai1,re, à viv•re des mêmes souffranCP.S, et ,lu même pain amer de l'exil; cela nous parait tell-ement naturel q11e1nJs arnns oublié de les remercier. Mais 1-a portée du faii ml?me n'en est pas moins immen~e. JI -se pourrait hi.en que I' Etoik polnirt brillât aussi sur .un berce<:1,u,s11r le berorau d'nne nouvelle ligue. d'une ..n.o\l,velle charbor~nrrie,- char.bonnerie :!U grand jourde l'union future f'\es hommes libres de côté et d'cwtre. Nos notions sur le monde Slave, qui paraissaient extrav~gantes en 1&49, o-é'te11tablesen 185-4, commt:ncent à 6e foire jour ; et un historien illustre ( 1) a déjà dit que la solution du problème social ne peut être complète saus l'élément Slave. On nous tend la main avec amitié, par,ePqu'on sent qu'il y a q1.elque chose qui i1it, qui monte, dans notre monde _muet. On racontait jadis que certains mineurs tressaillaient en approcha11t, sous terre, d'une \reine métallifere ; ils s'arrêtaient, ·fouillaient.. .... et trouvaient la, veine. Ce sont ies grands miJ1eurs <le l'âme humai11e qui ont, au loin, senti votTe ·approche ! Ne leur imposez p:ts un trop rud'e travail pour vous découvrir. On vous fait un don yratuit - sacheit le justifier. Ou bien, est - il donc d'étern1elb néces•·ité que l, 11 Peuples se :-oud.-nt par le sang r. i!t ne serait-il possible de s'unir que sur des cadavres ? Non ! Je crois a la p11issance d'u V Nhe Pt de la R 1iso111 Qu·est devenue la t op juste rancunt d.:,.. 'Pol, naiii c~ntre les Ru-,ses ? Le jour où Bakounine. se présentant à une mhune polonaise, y pMnonça quelques paroles d'amo.1r , t e réco 1c1l:a'ion, 1es Po o,1ais lui <lonn::rent la main. eu montrant au loin l'ennemi cC'mmun. Depuis cette Journée, on s'e~t regardé d'un autre œil. 'Qu'est-il arrivé de·ce rnpproc·hement des Po'onais exilés et <les Russes persécutes? C'e:st qu'ils désire11t la liberté •pour noui1, l'indépendance pour eux.; et cela. plu!! siucè- -rement que la majeure partie de leurs amis d'Occident. lei, ,on veut restaurer la Pologne contre la Russie, ou •;eut une harri~re v1vaute, un camp polonais et t1on un FottuM, comme l'a dit le grand phi -0sophe de la force, Napoléon, au comte de Narbonne. Nous, nous désirons une Pologue indépendante pour ne rien a\·oir entre nous et l'Europe. La mission de la Pologne n'est pas d't~tre un cordon militaire pour les autres tlations et de· servir de barrière po11rsépi,rer cieux grandes famille:, de la race humaine. Non! elle doit être le Camp du Drap d'Or de • lt>ur ail iance. La Pologue indépendante avec le li 111g Slave dans les \·.eines et a dvilisation européenne dans les mœurs, prendra les ma11,:; des •deux antagonistes, pou,r les unir, - sans victimes, il y eu a trop, et ce n'est point avec le sang '1u'il faut arrosu les saints cimetières, mais avec no-s larmes frat1m1elles ! La première messe des morts, pour Pestel et ses amis, fut chantée à Van,ovie. Soyous les premiers à nous agcnonille·r devant les tumulus so1,s lesquels dorment les défenseurs de la Pologne. Messe des morts !... nous la chanterons encore a11jourd'hui. ..... c'est le 21 Juillet ( 6 aoüt) ... lugubre anniversaire! A pareil jour, il y a 29,an.s, périrent, par la main du bourreau, les einq martyrs ✓ russes ; ils périrent calmes et graves, sans pardonner à leurs ennemis, mais en nous ·l~guant leur c·ause. Qu'avons-nou'R fait de l'héritage? ... Mais laissons les rancunes... regar-dous plutôt en avant, nous avoua encore quelques jours à vivre. Réveillez-vous donc, d,rn. nez la liberté à ,·os, paroles, à vos larmelil - à vos espérances - à vos dissentions d'avec nous, s'il y en a. C'est une faible liimière pour f~ter notre jour de la Passion! allumée sur le sol étranger, à l'«ide d'amis étrang1!rs ... c':el>tà vous d'en faire une véritable étoile ; et si nous avons contribué, d .ms le sens le pl us mocleste du mcit, à un com1nencem1•nt de Propiigande Russe, à une entente entre Ici. représentants de l'idée révoiutionnd1re en Europe et vous... le dévouement de notre vie tout entière sera laTgement récompensé. Et ici, je .demandt la perrt1iission de dire quelques mots s-ur moi-n,ême. Enfru1t l:I e 15 -nns, ·percl.u dans 'la foule, j'ai;s;stais à Moscou au Te Deu111 par lequd Nico!as ceL'•b1a son triomphe su-r les cinq martyrs. Au milieu du K1emlin s'élrvait un autel où le Métropolitain, Philarète oftici it • Tonte la famille lmpér-i~le •y était, entourée du 8énat et (1) J. Michel-et,dans sa le1t11t, au rédacteur de ,'Etoik polaire, imprimél' dans b. revue. des Mrnistres ... Plus loin, en, un cercle immense, était ma!IBée la Garde, à genoux ... M les canomi gro-ndarP.D't des haut{'uTs du Krt-mlin ... Jamais gibets n'avaient eu parc-illfJMe! Nicdlns 1;el:'- tait·que la victoire était grande. . •Je regardais avec rage et les larmes aux yemc cet autel prostitué, cette i1.solence du plus fort; et jr jurai de ven. _ger les martyrs, de lutt~r contre Cf:' trône, cet autel, 0(11 ca11011.s..... Je n'ai rien fait, le Trône <>t la Garde, l':\.-up tel et les canons, tout subl>iste encore,- mais dt!puis ce jour. je n'ai pas abandonné mon Ùiapcau, • C'est ·cette longue per-sé\·éranee qui me don.ne un simu1acre de d~oit à vons faire appel au nom de ces grandes ombres, au nom de nos pères en l'esprit révolutionnaire! R o'.1 11ond, 6 août 1855. 1...... 1t L'administration du journal l' Hn1n111e prP!isée par les t1üuvelles dépenst>s du POSTAGR prie l~s abon11és en rt>tar , d'acquitter au plus tôt, les termes échus, soit diret·temeut, soit entre les mains dt:s coi-respo11da11s. Elle les prévient en même temps que, prrnr le HouvPau trirnes:re qui s'ouvre le ln Pptemhre, toute feuille non re11vovéP sna co11tinuét-, à moins d'avis contraire, et q~1e l'ubonutmeut sera maintenu. Lt•s avfa et l<'ttres doivent être a<lresséP!i, soit au sii-ge de l'admi11istratio11, rue RosPv,!le. 32, ou dans les Bureaux d-, l' Imprimerie 'Universelie, Dorset Street, 19. ANNONCES ET AVI:-; DIVERS. f~IBl\AIRiPEOLON1\ISE De Stani5ias TCHORZEWSKl & Comp., 10, Gra,·k 81r~t, Soho, à LONDRES : ·Vente de Broclwres et /,ivres républicains composés en lan.'Jueanqlaise, polonaise, russe, etc. Dépôt du journal l'HOMME, et. vente au numéro. A LOU EU PHÉ:-:,E~ 'fEMENT: llp1•a1"ten1e11h no11 ar;arnl■ e& Jardin fruitier. S'adresser .l ~- V,ATRII'ON, Masonie ,lodg,, St.-Sauvc~r . J. DONl'WER'r, TAILLEUR, Fait et fournit à de-s prix mo'dérés. -- 35, Gerurd-strett. Soho square, à Lo11drc!. HOTEL nu PROGRÈS. - CAFÉ RE~T AU HANT, . 'f,rnu par J. LORGUES, proscrit françilis. - Dîner il l" carte à tonte heure, 21, Great Chape! Street, Oxfort S1r~et, Soho Squ3re, à LONDRES. A· LOUER PRÉ:-:;ENTE~l EXT Une Maison ou partie de Maison garnie ... APPf:LEE BU DE f..,,4 RUE, Contenant environ huit appartements, établt.'s et jardin, et un terrain de cinq vergées qu'on est libre de louer ou de ne pu louer. - Le tout est situé dans la paroi:i-~ede St-Laurent, à deux milles et demi de la ville. S'a1lresser chez Monsieur MA.LZA.RD. Clear-V;ew Strret, à St.IHliei-. - La m~ml' per. sonne a des charbons de première qualifé de Newca!!.tle: lU sli. la charge ou 28 sh. le_touneau, par demi-charge ou quart de tom1Qa1L MAISON DE CO}[MJS\SON prudence E't sa connaissance des affaires est a le t~i~teav:intage d'unir i'élég:ince, la 1igerté et ET CONSIGNATION 1 une garanti,e suffi~ante de -sa conduite à 0/e- ·a ,Lohdué. 11 t fi , • , 1 •t t en piâtre, eu cire, en m11llticet en géiatine ~"r nature morte 011 vivante. • • . , . . e11 seine, es .son xec~avec uu i\l 011 e ne . mr pour les personnt$ qu1 votul~otlt bien le taissf'nt'aucune a.-ipériléni à l'intérieur ni à !'exp. 'B'EGHIN, négociant à St.-Hélier (l~e de char~er de leurs intérêts. ( Ecrire f ra,ico ). 1érie11r-. On p(•utmarcher à l'eau sairs nuire à la ilersey', 60, Upper Don street, agent et re- ------------------ so1i,iiréde la c-ha11ssure: ,présentant de plus de cinquante maisonii ho. EOQU.ARO Blf fi ----------------- . norabks de Ji'rance, Belgique, Suisse, Italie, • _ f A LA RÉC I PitOCITÉ. -Pru'sse, Suèdr, Allemagne, etc., a l'honneur u PROSCRlT ITALIEN, ,., ,__ ·d'in~ormer M~. l~s ~égo~iants, armateur-6, WAHRI & Cie., TAI'LLEURS, fabncants et c, m·111ss1onnatres d~ tous pa, a, Donne de11 Jc.-onsde l:i'.ngueit:\li<'nne . Ch d F .l 1• • H • 1 • - • • •. !' • . aux- e- onus. - ».i.aurnn ~m:z:e.y 1m- ::;u'1l se charge de la vente par commissrnn La Motte-Housse, La l\lol'te street, ,1-1,, St- H'éh!.-. • . S . ) • ' · t· d • t è d prrmeur ,_ u1ss~ • ou consigna 1011 e __.oues e$p ces e mar- 1'8. l'lllt,TPS STREET,!IT.-HiLTER,JERS-1.Y. ehanùi~es. , ,. , . . ~ u I y pro~e;it ci~ 2 Décembre, faiseur ------·------·-----·-· • , La cot~fia~ce qu tl s est acquise dall,li_cette \J J:I · .,tle HOTTES s.am couture, pour A f p 11 (),. S L' moulenr en plâtl'e, se char~e ile:, depuis vmgt anné~&, p,u son travaJl, ,galhommeset pour dames. - CP gt-nre "" chaus~ure • • •' 1 r., de tou1• es.p,.ct!de_,noa-11';,re Il moull' 1rnssi les omemrnts, 1-e•staturs et fournit des éprt'llVe~ à u11 prix modéré. •--20. Donstreet, St.-Héiier. J ER:-;EV. Excellente 1 able d'Hôte, .A 10 h. 1 h. f't 5 heurea. A L'HOTEL OE r..rEUHOPE, DON STHEET. No Il, Tenu par ROUSSEL,-Cuisinier français. Dînen et <léjeûners particulier& à toute hetin -.To1is appartemt'nts· et vins de toutes 11ualith1 à dea prix modérés. Salo11s rle réu•,ion f't pour repas de corp_i,, ~JE' I • Oui~ert · tous l~s J·<,ttrs a_ .Jers~y. ~, _ 1/ilgro(,e--Lan-e. . . . Lectùre des Journaux de tous les pays et Vente ·de Brochure~ republicaines. \

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==