Homme - anno II - n.38 - 22 agosto 1855

--------------------------------------------------~-----------------•.:<:= ~r ARLÉ'fÉS. ~selenee popula-lre. LA Ill ÉDECINE. Il est reconnu d·ésormais que la Téalisation ·du progrès, •du perfectionnement humain, ·le '-but de la Révolution, c'est l'initiation,des masses am: mystères de la science, aux procédés tle l'art. Enlev.ez cette perspective au-x amis sincères .du bien, du.juste et du beau, et l'œuvre des révolutionnaires ,demeure une œuvre stupide de destruction et de: .néant. Toute· science, tout art qui ne ·maréhe donc pas· incessamment, franchement, dfrectement à· sa 1>rQprevulgarisation, retourne forcément en arrière et ne vaut pas la peine d'être étudié un instant. La médecine, telle qu'elle est enseignée dans les écoles J>Ubliques en Europe, suit évidemment cette marche rétrograde. La médecine devient de moins en moins intelligible, de moins en moins accessible et au peuple et aux hommes spéciaux qui cherchent loyalement à s'en rendre -maitres. L'étude de la médecine est aujonrcl'hui mille fois plus compliquée, plus ardue, plus rebutante, plus entourée de difficultés quP-ces--mystèrcs égyptiens dont Pythagore mit vingt-deux de ses plus belles années à soulever le voile. 'Les académies de médecine actuelles sout de vraies sociétés secrètes auxquelles on n'est initié que pour se trouver réduit, au bout du compte, au rôle des augures de Rome devant le plus futile problême de santé ou de maladie. Je ne parle pas, bien entendu,,des détails de.la science' naturelle acquis et conquis a\·ec d'immenses travaux par les médecins contemporains, auxquels il serait déloyal de ne pas rendre justice individuellement; je veux parler de -l'étude d'ensemble, -du but,final, -des efforts partiels, - de l'art de guérir en lui-même, .et comme synthèse et comme résultat. Après quatre ans d'études, dans lesquelles •on ne demande à l'élève qu'une intelligence et 11nemémoire d'ailleurs fort médiocres, il reçoit, comme dit Molière, la permission de tuer impunément. par toute la terre. Mais, avec la direction qu'a prise la médecine officielle, et la mHhode suivie dans les écoles patentées du gouvernement, cc n'est pas quatre ans, c·est cent ans d'études qu'il faudrait au nouveau docteur pour qu'il eût, en conscience, le droit d'onvrir la veine d'un homme atteint de fièvre inflammatoire ou de lui 'ordonner un demi-grain d'opium. Il est certain qu•avant d'accepter la responsabilité qui .incombe à tout médecin venant appliquer sa science _acquise à des questions de vie ou de mort, cc médecin, aux termes du diplôme qui lui a été délivré par la. faculté, devrait connaître parfaitement l'anatomie, la ·physiologie, la chimie médicale, la physique médicale, }!histoire naturelle médicale, la pharmacologie, l'~ygiènc, la pathologie chirurgicale, la pathologie rofclicale, les opérations et le1us appareils, la thérapeutique et 1~ matière ·médicale, la médecine légale, l'obstétriqlie. L'anatomie s~ule comprend : 1. L'ostéologie ......... ou étude des os. 2. La condrologie des cartilages. 3. La syndesmologie des ligaments. 4. La myologie des muscles. 5. La membranologie des membranes. 6. La névrologie des nerfs. 7. 'L'angefologie des artères. 'Etc., etc., etc., sur chacune desquelles on a:publié des milli(.'rs de volumes sans épuiser la matière. Les autres divisions ne sont pas moins hérissées de mots grees qui expriment des choses bien réelles, très· difficiles à étudier et <lont la connaissance est parfaitement indispensable au praticien actuel. Or il est si radicalement impossible qu'un seul homme possède toute l'encyclopédie médicale que, pour les gens riches, il n'y a plus de médecin de la maison. Dans ·les graniles 'Villes, la médecine a subi comme l'industrie la loi de ·1a division du travail. Il y a des médecins pour les femmes, pour les enfants, des toxicologistes, des dermatologues, des physiologistes, des phrénologues, des anatomistes, etc., etc., c'est-à-dire la petite monnaie infinitésimale d'Hippocrate. Et plus ces spécia'Ustes sont habiles dans la subdivision· qu'ils ont choisie, plus ils sont embarrassés et insuffisa:nts au chevet du malarle. Il est donc vrai de dire que le médecin n'1:xiste plus, par la simple :·raison que la médecine est dèvenue impossible. avec les études compliquées et inutiles que la Fac:ulté impose à ses adeptes. La vie ù'un homme pouvant à peine suffire à étudier à fond une des spécialités de l'art de guérir, comme l'enten. dent les académies, il arrive naturellement que la majorité des médecins cesse d'étudier une fois ·q11'elle a franchi tant hien que mal le fossé du doctorat. Une clientelle étendue, qu'on 11epeul obtenirid'ailleurs qn'en perdant un temps précieux dans ce qu'on appelle le monde, ferme tout retour vers des études dérisoirement incomplètes : de là le désespoir, souvent le cynisme, où tombent le,s hommes intelligents qui ont la conscience de leur ignorance. Qu'on examine sérieuseme-nt cette question iles études médicales, et on ne sera plus étonné cl'entendre des 'hommes comme W. Knighton, médecin de Georges IV, faire vers la fin de leur carrière cette déclaration : "S'il est q11elquechose .d'étrange, c'est de voir que tous les arts, toutes les sciences ont marché avec le temps, tandis que la médecine est re3tée presque stationnaire, comme si on lui avait imposé de respecter ses antiques erreurs. 'Elle-sem·ble s'être condamnée à ue jamais 'f,anchir ses ·vieilles limites, quoique des Hudes anatomiqu;s mieux entendues, une matière m•ériicale plus large, et des expériences chimiques perfectionnées lui àicrit •.ouvert une voie immense." La négation ,de la méilecine par les médecins euxmêmc-s, est telleme11t commune qu'on.est à peine sc~n.lalisé de la conduite d'un autre Docteur anglais, le célèbre Baillie-: Il simula une adm:ration ,enthousiaste pour l'art médical tant .qu'il soigna des malades dans le monde.; mais après avoir fait,une fortune eonsidérâble,il abandonna sa·clientelle et ne se fit aucun scrupule de déclarer à qui voulait l'entendre qu'il n'avait aucune foi dans la ·médecine. -Si toute scienee, tout art qui -pr.ogresse tend ~ se simplifier, à passer autant .9ue possi·blc de l'analyse à la synthèse, quel 'jugement faut-il porter de la médecine ?. :La :vraie tendance révolutionnaire étant cet idéal où l'homme doit être son propre roi, son ministre, son prêtre, son sol'dat, son médecin, à quel échelon rétrograde ne faudrait-il pas placer la médecine -si ·vraiment elle <levait r.ontinuer de se trainer dans 'l'ornière que lui a tracée un comprlatcur grec mo·rt il ·,y a 11uelque deux mille ans ? Mais l'évolution ··sociale ne peut se faire à moitié. Quand·l'idéc maTche, elle ne ·s'avitnce •,pas d'un pied boiteux, elle entraine tout à i;a suite; et si quelques bataillons de l'armée du progrè:; sont •cachés dans les ravines, ce ne sont ni les moil!s ardents ni les moins avancé1-. Dans le granrl mouvement d'ensemble qui pousse les générations actuelles vers l'averiir, l'art de guérir était trop important pour avoir été laissé honteusement en arrière. Il marche, sovez en sl'1rs, et pour découvrir et suivre l<'s hardis pionn.iers qui se sont écartés des sentiers battus de la routine, il suint d'appeler à son aide 1es lumi~res·dc la raison et de dire de bonne foi avec Bolingbroke : • " Peu d'hommes en ·ont consulté d'autres sur âes ques- " tions de vie et de mo-rt, avec moins de présomption et " avec un plus grand esprit de docilité que je ne l'ai fait; "et.plus j'ai consulté, moins j'ai pu arriver à cette cou- " viction intime sans laquelle l'esprit ne peut absolument " se trouver en repos. J'avais d'abord pensé que la faute " en était à moi et que je ne pouvais me méfier <le mes " maîtres, qui sont gens de grand nom, anciens et mo- " dernes ; puis, en définitive, je me s11is arrêté à cette " conclusion, qu'il valait mieux. avoir confiance en moi• "même qu'en eux et qu'il était plus sür de m'aider de " mon propre enteudement que de courir avec eux après " un feu follet philosophique." J.-Ph. BERJEAU. UNE NOUVELLE VILLE D'AMÉRIQUE. Topeka, d'où je date ma lettre, est, après Lawrence, la ville la plus importante de l'intérieur du territoire. Elle est située sur les bords du Kansas, à 80 milles à peu près de son embouchure. Le pays qui l'avoisine est d'une grande fcrtili1é ; c'est aus3i l'endroit où il a le plus de bois, quoique cependant il n'y en ait que sur les bords de la rivière et <lesbranches du Shunga-Aung Creek. Le reste est une immense prairie, presque plate, o~ le bois manque, mais ou l'on trouve du charbon très près de fa surface <lu sol et de la pierre à chaux eu quantité. Le mauque <lebois n'empêche pas de prendre des claims dans la prairie. Il serait même déjà difficile de se placer le long de la route de la ·CaHfornic qui vient traverser le Kansas à un mille de Topeka, à Papins Ferry. On trouve l'eau' à vingt pieds ; elle est très fraiche et excellente. Le pays se,-peuple rapidement, malgré la peur occasionnée par quelques cas de choléra qui se ,sont déclarés à Wcstport et à Karts as iCity. Topeka a une trentaine de maisons, une· bl"iqueteric, deux boardirrgs, une .compagnie de milice, une imprimerie, etc. Un journal, 'The Freeman, -va pimrlti;e ces jours-ci. La plupart des 'habitants ent leurs familles dans le Nord ou l'Est, et attendent d'avoir une maison pour les faire venir.. Aussi les voardin.<JS, où l'on 'Paie 1roJS dollars par semaine, sont..iils toujours pleins de monde. Le prix des journées est très éicvé. Les ounirrs travailhnt le hois sont en demande dans tout le Territoir~. Les charrons et les charpentiers sont ceux qui gagnent le plus. Les forgerons,penveut faire attssi <lebonnes journées. ANN0NCES ET AVIS DIVERS. A LOUER PRÉSEN'l,EMEN'f: ~&.,ppa.rtement• 11ou carnl11t et J artlln t'rultle~. ..S1 .adresser à )f. ·w ATRIP01', ·Mas~mic l()dge, St.-Sauvr.ur. J. BOlWl'VERT, TAI'LLEUR, Fait et feurnit à dt\<;prix modéré:;. - 35, Gerrard-strect. Soho square, à Londres. MOTEL DU -PROGRÈS.-CAFÉ REST A. U RAN'!\ ·Tenu par J. LORGUES, pro~crit îrançai~.- Dîner il l:i cart~ à tonte heur<'. 21. Great Chap,d Street, Oxfort Street, Soho -Squ:1re, à I~ONDR\1:S. A LOUE'R PRÉSENTEMEN'r Une Maison ou partie de Maison garnie A APPELEE BU DE LA RUE, ,Coutenant environ huit appartements', étables et jardin, .et \Jn terrain de cinq \'ergécs qu'on est lihre de louer ou de ne pas louer. - Le tout .est situé ùans la paroisse de St-L:iurent, à deux milles et demi de la ville. - S'adresser chez Mon~ieur l\IALZARD, Clear-'ViewStrret, n St-Hélier. - La même personne a dei;charho11sde première qualité ,de ::--1' ewcastle: 24 sh. 111. charge ou 28 sh. le tonneau, par demi-chargeou quart.de tonneau. 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