Homme - anno II - n.38 - 22 agosto 1855

.. 1'.le1·c1·edi ~~ Aout :1855. ~me A..nnee. -SCIENCE.- • ' -SOI,l DARl'l'R.- . JO-URNADLELADEMOCRATIUENIVERSEJ_JLE. 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront I A LlVF.ltPOOL, chez M. B. Colin, 33, Myrtle Street, South, Î4 l l pas rendus - ON s' ABONNE: A Jersey, 19, Dorset st.reet. - A Ce J~u1•nal parait 1111e • li par •e1na ne. Londres, ;he:z: ~r. STANl;LAS, 10, Greek-strect, Soho Square, et . chez M. PutLIPPE, (Pharmacie franç~ise)_,28, Gree~ street, Soho \ Toue le• abonn1•n1en■ •e paient d'ATane~. Toutes lettre11 et correspondances rloivent être affranchie11 et -Gen~ve (Suisse), c~e:z: M. Corsat, hbra1rc,_ru~ Ou11la'.1me-_Tell. adressées au bureau de }'Imprimerie Universelle à St-Ilêlier -Belgique, chez les hb.-Madrld, chr:z: Cas1m1rMonnier, ltbr. NOUVEAUXPRIX D'ABONNEMENT: Jersey................................ . Angleterre............................ . 8 sh. ou 10 fr ]2-ou 15fr Iles de la Manche.................... 12 Belgique.. . ... .. . .. . ... .. . .. . . .. . .. .. . 12 Suisse................................. 1:l Prusse................................. 12 Villesanséatiques.................... 12 Etats allemands...................... 12 Pour les autres pays................. 16 - ou 20 fr L'EMPRUNT FRANCAIS. :; Vraiment, le succès fascine ! Le résultat des souscriptions au dernier emprunt eu France passe. aux yeux des gens superficiels, pour une preuve de la popularité du gouvernement de L. Bonaparte. Les adorateurs du Pouvoir quel qu'il soit se réjouis- ~ent de "l'universelle confiance" témoignée par le succès" prodigiçux "de l'emprunt. Les adversaires de ce gouvernemeut de passage déplorent, au con- • traire, l'avilissement du caractère national. Je n':ti pas à m'inquiéter des premiers; - la Démocratie de l'Europe, certaine de l'aveni.-, peut leur laiFser ce moment de plaisir.- Mais j'exhorte l~s derniers à ne pas prendre l'alarme en pessimistes sur un fait insin·nifiunt au point de vue politique comme le succès de cet emprunt, succès qu'il faut analyser au point de ,·ue <leschiffres. Il faut bien se mettre dans l'esprit que cette opération financière est tout-à-fait différente des plans formes pour la Bourse ~t réalisés par. ellt'. Ce!te fois, 011 a fait un appel direct à la N at10n fra:1ça1se - appel accompag11é d'ailleurs par l'appât d'un profit immédiatement réalisable par la spécula: tion. CP, profit est assuré par le règlement qui exempte de toute réduction les petites s?11scriptio1_1s de 50 fr. de rente ( et au-dessous), fixees au pnx de f>3fr. 27 c... - Une souscription de 50 fr. de rente rt'préseflte un capital de 1,666 fr. 40 c., et coûte moins de 1,100 fr., sur lesquels on ne verse d'abord qu'un l0e, tandis que la rente ainsi obtenue peut se vendre sur le champ a,·ec un bénéfice de 3 lz~ à 4 p. c. sur le capital nominal ( l'opinion admettant généralernen! que la sécurité d'un empruut inscrit sur le Grand-Livre ne dépend plus de la stabllité des gou vcrnements ). Avec de pareilles cond.itions, il n'est pas étonnant, dans notre siècle trop matérialiste, que tout homme possédant 100 f. s'empresse de s'inscrire pour un titre de rente et d'empocher 50 à 60 francs pour sa peine. Examinons maintenant le résultat de cet appel si engageant. On comµtait que les petites souscriptions ( celles irréductibles) couvriraient au moins )a plus grande partie de la somme demandée; tandis qu'en réalité elles n'en font pas le tiers, les souscriptions irréductibles ne montant q_u'~235 m_illions. On comptait que les fortes souscnphons ( celles réductibles) devraient être réduites au l0e de leur total nominal, tandis qu'on a dft en prendre environ 1~6e pour parfaire les 750 millions. Quatre miHiards souscrits, cela paraît un prodige; mais si l'on considère que pour placer 12,500 fr. il faut s•i~scrire pour 125, 100, ou tout au moins 75,000 francs, les milliards tombent au chiffre modeste d'une de ces opérations financières que la France sera toujours en état de réaliser sous tout gouvernement; et si le Chancelier de l'Echiquier ( Ministre des Finances d'Angleterre ) le voulait, il trouverait aisément à Londrns une vingtaine de banquiers, chacun prêt à en réaliser une semblable à lui tout seul. D'enthousiasme pour la guerre, de confiance dans la stabilité de Bonaparte, de foi en sa politique, il n'en entre pas pour uu sol dans cette affaire. Si même l'emprunt devait servir de thermomètre à la popularité de L. N. Bonaparte. les particularités numériques relatives à ces chiffres indiqueraient u~ degré plus bas qu'on n'e{\t pn s'y attendre d'après l'irifluence exercée par tOl~tecentralisation puissante sur nue grande partie de la Communauté. Selon le rapport ofiiciel du Ministre des_Finances, 1\1. Magrie, aI0,000 personnes ont pris part _à la souscription. Dans ce nombre sont compris Q4,000 souscripteurs en pays étrangers, pour un capital nominal de 600 millions ; il_reste p-0ur. la France 286,000 souscripteurs. S1 cette affa1re doit servir à éprouver la popularité de L. Bonaparte, vraiment, 286,000 souscripteurs sur 3~ à 38 millions d'âmes, ce n'est pas énorme. 81 nous allons plus loin, et que nous analysions la s_tructnre administrative du Gouvernement Fra11ça1s, nous trouvero s cc chiffre excessivement minime. La France f•st divisée en 86 départements, ceux-ci eu 363 arrondissf'ments, et ·ces derniers en 2,846 cantons q!li contiennent 37,~4~. communes; !',a~- ministrntion de toutes ces dn·1s10ns est aiSUJehe en par1ie au contrôle et ·eu partie à la nominati~n directe du gouvernem~nt central; ~n. adm_etgenéralement que le personnel de l_adm1m~trat1onde ' la France arrive presque au cluffre effrayant dn un demi-million. Cette armée d'instruments du Gouvernement peut avoir subi des rti<luctions; mais on peut pourtant affirmer que _le nombre des fonctionnaires publics, réuni à celm des personnes dépendant plus on moi11s du Go~verner:1-e.nt,mont~ bien au moins à 500,000. Il resulte ev1demment de là que le nombre _<lesFrançais q~i ont répondu à l'appel dans cette circonstance est bien au-dessous de celui des soutiens obligés du Gouvernement. . En outre, différents faits bien connus du puhhc jettent une lueur singulière sur les moyens employés pour amasser une foule ~ux ~u~eaux de souscriptions, attendant son tour d adm1ss10n avec un semblant <l'empressement, qui rappelle aux observateurs superficiels la rue Quincampoix et John Law. Je me bornerai à citer deux faits entre tous, pour l'édification de ceux qui croient o~ craignent que la popularité de L. Bonaparte attire la multitude aux registres de souscription. Certaine maisou industrielle (je pourrais citer le nom s'il était néces3aire ), emploie 500 ouvriers dans sa manufacture. Si cette maison avait voulu .souscrire pour 500 titres de 50 fr., elle n'aurait pu vendre sur le champ, les grosses souscriptions éta11t sujettes à une réduction dont on ne peut d'avance détPrminer le montant. Alors on envoya les 500 ouvriers s'inscrire chacun pour un titre de 50 fr. de rente, en promettant 5 francs pour la peine. ll n'y a certes pas lieu de reprocher ù ces 500 hommes d'avoir consenti à recevoir 5 francs pour une journée de repos, n'ayant qu'à "faire la queue" aux bureaux de sonscription, au lieu de travailler pendant toute une journée d'été, pour deux ou trois francs, à ln fabrique. Chacun d'entre eux rapporta donc son titre de 50 francs de rente, reçut ses 5 francs en échange; et les patrons vendant les titres le lendemain, rentrèrent dans leur argent avec un bénéfice net de ~2,500 francs. Un autre capitaliste avait loué toute une compagnie d'infanterie pour lui rapporter un titre de 50 francs de rente par homme, moyennant un dîner somptueux. Les soldats acomplirent leur mission avec toute Ja ponctualité militaire, marchant sur une seule file, vers les bureaux, comme s'ils se rendaient à l'appel. Toute une compagnie de soldats en uniforme, transformés en capitalistes, offrait un aspect assez étrange ; cela causa beaucoup de gaieté dans la foule ; mais les autorités craignirent le scandale et refusèrent l'inscription demandée. Les soldats, disant que ce n'était pas leur faute, réclamèrent le dîner promis, et l'obtinrent; -mais le s~igueur de la Bourse n'eut pas en échange le bénéfice qu'il s'en était promis. Sur 286,000 souscripteurs fra'nçais. ~.000 ont été inscrits dans les départements administrés et influencés par au moins pareil nombre de fonctionnaires ; il reste 56,000 souscripteurs pour • Paris. Certes, 56.000 personnes peuvent former une foule con~idérahle; mais si vous y trouvez 500 ouvriers d'une même manufacture d'un côté; d'un autre toute une compagnie de soldats; et si vous considérez que 56,000 titres <lesouscription représentent uu bénéfice d'agiotage de plus de 2,500,000 francs, les explications précédentes suffiront certainement pour montrer que, bien fjUe l'emprunt ait parfaitement réui-si au point de vue financier, il n'y a aucun motif de voir dans ce succès une preuve d'enthousiasme pour la guerrt>, ou de la popularité de Louis Bonaparte. Considéré à cr· dernier point de vue, cela pourrait être plutôt regardé comme une défaite. Le gouvernement français le sait si hieu que, tandis que des panégyristes imprudents entonnent un . Hosarmah sur ce succèsfabuleux, nous voyons les organes de la pensée du gouvernement s'empresser d·écarter cette question en déclarant naïvement que la politique est complètement étrangère à l'é1,é• nement. Donc, qne cet incident iosignifiunt ne décourage persomw. L. KOSSUTH. AF. LAMENNAI LES IIO?IU!ES. I. Les proscrits peuvent parler aux. morl, : la tombe et l'exil se répondent. N'êtes-vous pas, d'ailleurs, toujours au milieu de nous. présent et ,·ivaut, par le souvenir filial, par le·dcYoir pratiqué, par le respect et par l'exemple, par les idées et par les œuvres '! Comme le ciel, la mémoire humaine a ses étoiles, et chaque génération qui se lève lei: salue. C'est l'éternelle r~naissanee, dans l'humanité, de ceux qui furent sur terre la vertu, la science. le géuie. Cette religion des grands morts serait-elle une idôlatrie funeste, un sacrilège impio contre l'égalité? Ceux qui le disent, ceux qui voudraient abattre les pavots dans l'histoire-cimetière, ue comprennent pas, sai~s doute, qu'ils complèteraient, par là, l'œuvre <led,•strur-tion si chère aux tyrans: ceux-ci ne peuve11t que mutiler, tuer les corps, boire le sang et jeter les cendres ; l' âr~e des martyrs leur échappe ; elle habite les autres Ame~, et de génération en génération, s'incarnant toujours, elle entre enfin dans son ciel qui est la conscience humaine. C'est ainsi que se perpétuent et les exemple! sacrés qui sont des appels, et )es témoi. gnages contre le crime qui sont des châtiments. Ils sont clo.nc insensés ces iconoclastes de la tombe, ces vanneurs sauvages de toute gloire et de toute poussière qui ne laisseraient ni lumière ni semence au seuil des horizons nouveaux; Omar et .Caligula furent les pères de leur église ; ils sont les prêtres de la mort. Quant à nous, qui voulons, p-0ur tous, l'entier épanouissement de la vie et non l'égalité du néant, nous sommes heureux de voir sur les marbres du passé, comme des juges, les témoins sévères de l'histoire, et cela nous console en ces mauvais jours, de trouvtr encore, après des siècles et des siècles, le grand aïeul Tacite assis derrière Néron. N'ayons pas peur de ces illustres qui furent des confesseurs , comme Socrate et le Crucifié de Jérusalem, ou des justiciers comme le J uvéna_lde Rome. Leur parole, à la fois justice et lumière, en traversant les générations, garde l'esprit contre la force, élève l'espèce et la venge. Et, vous même, cher serviteur de la foi sainte, vous à peine parti d'hier, quand vo~s passe~. un jour, à travers l'histoire avec vos livres immortels et dans votre bièf9 dos pauvres, de quelle touchante acclamation ne serez vous pas salué, vous qni avez su vivre et si bien su mourir?

Né dans la caste, ·élevé dans le sanctuaire fer• mé, nourri des farouches doctrines qui font de la vie la mort, et de la terre un cercueil., veu·s aviez cherché, vingt ans, à creuser le,dogme, :pour re• •trouver le ciel; vous aviez suivi tous les chemins ·de ronde de }'·Eglise Çatholique, et, quand -vous avez vu que ce n'était là qu'une citadelle en ruines ·gardée ~ar les prêtre~, pour _le ~,ompte·des rois, que le Dieu du ·Calvaire y était ·be sur ses autels, ;,commeProméthée sur son Caucase, et que l'esprit ,humain, le grand souffle, s'y éteignait ainsi que la lampe dans ,les tombeaux, vous qn'ils voulaient faire asseoir sur les sièges d'or, vous êtes sorti de cette voûte•prison, vous avez secoué vos sandales, vous êtes entré dans l'avant•garde des âm~s libres, et votre belle tête est depuis restée dans la pleine .lumière! La vie ainsi déchirée, la transformation doulou• ire1,1seaccomplie, quelle puissante et merveilleuse 1unitédans votre effort, dans votre œuvre ! Les peu- :ples sont esclaves et s~mffrentdans la femme, dans le •soldat, dans le prolétaire, dans l'esprit et dans le corps? Vous appelez toutes les misères à l'affran- ·chissement et vous présentez au-x peuples la coupe :de Jean Huss. - Les arts s'en vont en débauche ou tombent en lucre et marchandise? Vous .lesrappelez, ces rayons égarés et perdus, à l'idéal, au grand foyer, et vons donnez une âme à la fantaisi€1. - L'avant-garde de la Révolution-s'entraîne par .ontre•vaillance et tombe sous les dictateurs ou les rois ? Vous embaumez les morts que la guerre a ·mordus et déchirés; vous relevez les blessés, et les emportant dans votre él6quence-refuge, .vous les vengez deux fois et par la ,Pitié et par 1:anat,hème. '\' ient, enfin, le grand desastre~; la hherte suc• combe égo.-gée dans son temple, et vous mourez ! et vous empruntez au pauvre son cercueil, et ce cercueil passe à travers la ville pleine de chars, ·sans prêtre, tans f~stc, sans hymnes funèbres, _der- .nier· ettouchant adieu de votre âme aux prison• -niers, aux proscrits, aux:prolétaires ! Ah! quand les hommes laissent une tel~elumière aprè11eux et de si beaux renoncements, d faut recaeillir leur poussière -et garder leur mémoire, comme un trésor.: les ur:nes des confesseurs sont p~einesde _vi~,~t ce croyant du de,,rniersi~cle avait raison, qm d1sa1t: "Contre. les trones, laissez par• 1er les échafauds·; derrière les armées ·des Césars, portez les cendres des martyrs !" II. • '. Si le «mitedes grands caractères est un devoir de la religion humaine, la just,jce qui est l'essence de cette religion veut, en môme temps, que les apostasies et les défaillances soient -châtiées. Nous ne voulons pas parler, ici, de ces trahisons cyniques et .m~nstrueuses, de ces vieillards lo~ches et félons qm sen vont, comme les Cormenm, le lendemain des assassinats, s'asseoir aux festim du crime : non, ces immondes là n'appartiennent pas à la grande histoire ; il suffit de les signaler aux -cuisines, valets chenus et dégradés, pour que les âmes passent et se détollrnent : ces espèces qui n'ont qne du ventre n'appartiennent qu'au_ ver. 'Mais il y a des natures prudentes,sagaces, avisées., des ambitions habiles qui se tiennent à l'écart, sans se commettre jamais dans les débauches publiques . et qui ·n'en sont que plus à redouter derrière l'ombre qui les couvre. Epicuriens de la gloire~ arrosant en famille leur :petit laurier, ces Horace-vieillards excellent, corn• me les Locustes italiennes, à préparer les poisons dans le flacon et la fleur. C'est par une lettre, par ,une litrophe, dans une causerie fine que ces volup• tnP-UX éreintés raillent le devoir, parfument les .crimes puissants, enivrent et corrompent les âmes jeunes et faciles. Leurs d~mi-trahi~ons, et leurs demi-confidences, sont, touJours, voilées, comme la parole du proxenète :. mais ils o~t une tell~ peur des devoirs austères qu ils ne sauraient les voir pra• tiquer par d'autres, et que ne point fléchir ~a~s la ,persécution ou dans le combat leur est une rnJure. Hélas! cher maître en génie et probité, vous en avez laissé plusieurs .sur terre de ces Catondiplomates qui vivent sous la obarmille, entre les Révolutions. et trompant votre main loyale, votre ,àme franche, quelqu8:suns même, furent vos amis! Ne parlons que d'un seul. Certes, s'il y a un homme qui, depuis quarante ans, ait reçu les hommages enivrés du peuple et }es respects de la ~évolu~ion, c'est Déra_nger. S'il -y a un homme qm d~pu1squarante ans ait par ses chants, embauché les générations dans l'armée ,de la Liberté, c'est Béranger; il s'est même égaré ·parfois, comme dans les foU$, jusqu'à l'extrême frontière des utopies. La responsabilité de sa prédication et de ses ap:- pels était donc sérieuse et grande, d'autant plus grande et sérieuse qu'il avait en même temps, pour élargir son socle. chanté les gloires de la force et Téveillé, par là, l'idolatrie des masses. Eh bien, qu'a-t-il fait pour la liberté, pour la République, pour la Révolution, lorsqu'ont éclaté les fovdres de nuit, et quand sont venues les journées du malheur? Il a cultivé son petitjardin, ses petites amitiés, ses charmants loisirs, laissant traîner les idées au corpi;;-de-garde, les triounes à l'égo11t, les hommes ses disciples, ses fils, à l'abattoir. . . . et pas un cri ne s'est échappé de ses lèvres, pour la Répu• blique éborgée, pour la justice violée, pour la France noyée dans ·le sang ...... il cultivait ses choux et sa gloire. En 1848, à la terrible bataille de Juin, quelques vieillards de la République, et surtout fJéranger, -en tendant, du haut des barricades, leurs bras vers le faubourg, pouvaient tout calmer et tout sauver; mais Monsieur Béranger et lès siens n'airnent point les bruits or,1geux:et lt',saudaces de rue : il n'avait pas même voulu s'asseoir.à la Constituante, pour donner so11vote-à .la Révolution. En 1851, ·-lorsquetout s'écroule sous le pied des ·forbans, que la ·ville est jonchée ,de caclanes et le 1boulevard de cervelles, au milieu ,des ruines, des .faux•serments, des assassinats, des vols. des agonies, que fait .Bérauger l li reste paisible et clos en son Passy-Tibur .... et .cependant c'etait son adultère qui fai5ait tous ,ces -drames de la rue. c' était -son Empire >tant ,chanté, ·san Empire guet• apens qui tuait la liberté sainte ! I\1.. Béranger, pour l'honneur .de son nom, auirait dtî ·se proscrire foi-même, après Décembre; il a laissé sa complicité Elans iè meutre, comme il l'avait laissé dans la .conspiration en n'adressant pas au peuple, avant la Présidence, un suprême avertissement . Ce ne sont pas là des fautes., ce sont des crimes. Au lieu de protester, 1\1. Béranger reçoit M. Fortoul et cause avec les princesses ; il leur demande, sans doute, en minaudant, quelques petites grâces pour ses pauvres fous de Cayenne, de Lambessa, ou del' exil, et il croit aiasi payer sa <lette à nos malheur-s. • M. Béranger se trempe ; Lambessa, Cayenne. et l'Exil ne l'amnistieront jamais : il y a tache de République à son feuillet ! M. Béranger ferait mieux de prendre sa place de Sénateur. Ch. RIBEYROLLRS. Politique de l'Exll. L'union del! forces, l'accord des velontés, en d'autres termes, toutes les dissidences s'organisant sur un terrain commun pour combattre l'ennemi commun, telle doit Mre, selon nous, la politique du parti 4émocrate-socialiste. Les école:. qui nous di·visent ont un intérêt égal à l'adoption de cette politique, car chacune, qu'elle en ait conscience ou qu'elle l'ignore, - fraction du grand atelier intellec. tue} - concourt, en vertu de le loi de la division du tra. vail, à la solution d'un même problême : nous espérons faire la preuve de cette assertion; si après cola, il suhsite des obstacles, ils ne peuvent être le fait que de quelques prétentions folles, de quelques vaines personnalités dont le parti saura faire justice ; mais avant de noui. engager dans ces questions profondes on délicates, nous devons examiner si le moment est propice pour une organisation de noi. forces, le terrain bi,m préparé pour l'action. Qu'il y ait raison suffisante de Révolution à cette heure chaotique du XIXe siècle, c'e~t ce qu'il serait superflu de Mmontrer. Plus légitime en quelque sorte que ses ~inées de 89 - 1830 - 1848, serait la Révolution prochaine, s'il y avait des degrés dans le droit ; car le droit déjà conquis et violé est µlus sacré en quelque façon que le droit .encore ab~trait et à conquérir; outre, donc, sa légitimité propre qu'elle puise dans la loi du progrès, la Ré. volution qui vient peut, en outre, revendiquer pour elle, le droit violé qu'elle a pour prE!mière mission de 1econ. quérir contre l'Empire, forme la plus despotique de la contre.Révolution. Toutefois, en matière de Révolutio~ la question de droit ne saurait se séparer de la question d'opportunité : non que nous prétendions que le droit ne soit permanent et sa revendication en tout temps légitime : proclamons-le bien haut au contraire, toute revendication individuelle ou collecti1Je, heureuse ou sans :mccë..s,en fav;ur du droit éternel et inaliét.iable, nous est s.acréf;, et, quand il s'agit de l'Empire, nous professons, selon la formule de nos pères, que l'insurrection est le plus saint des droits et le plus sacré des devoirs. Cette réserve faite en faveur des principes, u'oublions pas que la responsabilité pour un parti sérieux se mesure à la grandeur du but et que les devoirs se proportiounent à la responsabilité. C'est un axiôme révolutionnaire vieux comme le monde que celuici : " Qui veut la fin, veut les moyens." Seulement de grands écueils se présentent dans l'application; tel moyen qui en soi concourt au but, considéré d'un point de vue abstrait, peut tourner contre sa fin. s'il est intempestive. ment mis en œuvre. Un parti, donc, qui a charge de peu. ples est en droit de choisir son heure sans être condamné à accepter celle de l'ennemi. Ceci soit dit, - et qu'on nous pardonne cette digression, - pour justifier le parti dém6crate.socialiste français de sa longue inaction, il était bon peut.être de laisser l'Empire faire sa preuve complète. Dans un état social où la misère engt-ndre fata. lement l'ignorance, ou ne peut exiger que le peuple s'en rapporte à des raisonnements abstraits dont il ne peut c<,r,trôler la justesse : droit, dignité, liberté! chose!! su. blimes sans dt.utc, ma:s peu acc~ssibles pour celui à qui mauque le pain de chaque jour. Soyons indulgents pour les erreurs du peuple, 1J011s à qui il a à reprocher souvent plus que des erreurs : et quand l'expérience a cruellement dissipé ses illusions, appelon:,-le à la délivrance; relevomi son courage, il soutiendra nos efforts; montrons-lui son devoir par u11e vigoureuse initiative, il nous suivra. Or, si notre droit est trop bien établi oontre le crimetyrannie qui trône en France et gouverne partout, le mo. ment est-il propice pour en tenter le rE>nversement? La répouse à cette question doit nous ôtre donnée par une analyse raisonnée ùe la situation de l'Europe d'abord, et de la France en particulier~ Nous disons de l'Europe, car l<l première et indispensable condition de succès désormais c'est que l'action soit une, europ~enne, soliilairr comm; la République q11'elle doit réaliser, comme l'en,1emi que nous avons à combattre. Or, le fuit capital qui domine et rérnme la situation européenne, disons plus, qui est à lui senlt! toute la situa. tion, c'est la guerre dite d'Orient; guerre sans principe, sans but, sans issue, guerre impossible. S'il était besoinJ après l'exemple fourni par l'ébranlement général des tr~nes en 48, d'une nouvelle ,démonstration de l'état pré. .ca1re des gouvernements dt l Europe, les événements qui se déroulent nous l'offriraient concluante et sans réplique. Oui, insistons y; la guerre d'Orient est une guerre impossible qui ne peut se résoudre qu'en s'étendant, se transformant, en se faisant européenne ; mais la gllerrc européenne, c'est la Révolution ; nous l'avons dit hardi. ment dès le début, .nous pouvons le rép6ter sans crainte; nos aveux ne sauraient compromettre une solution logiquement fatale. Ah! Vous disiez la Révolution morte, et dès votre premier pas, la voilà qui vous ·brave et vous défie! Plus de lutte, désormais, qui ne soit révolutionnaire; c'en est fait de ces jtux de princes et de gouvernements appelés guerre, il n'y a plus de possible que des Révolutions. Nous voulons bien vous livrer généreusement Sébastopol et la Crimée, - puisque vous ne pouvez les prendre pour les civiliser à la façon de Kertch par l'incendie,le pillage et le viol. Malgré cette concession, la Rus. resteencore invaincue et toute puisaaute contre vous, et ce cas improbable prévu par elle, néanmoins, elle est prête à vous faire face ailleurs. Vainqueurs on vaincus, le ter. rain manque sous vos pieds en Orient; vous n'avez pas de champ de bataille ; où en chercher un? Ici, l' Au.triche Jevient le nœutl de cette sit11ation inextricable et l' Autriche, vous ne le savez que trop, c'est la question des na. tionalités, c'est le terrain ,le la Ré\'olution. Tôt ou tard • donc, par la force des choses, il fau,lra aborder LL vraie question ; les symptômes abondent déjà, précurse~rs d'une crise qui ne peut plus longtemps se faire attendre : toutes les préoccupations, en ce moment, out pour objet l'état de l'Italie. Dans l'hypothèse, fa seule prohable, où l' A11• triche fera cnuse commune et oun,rte .tvec la Russie c'est en Italie que s'engagera la lutte ; Républicains révo: lutionnaires, l'issue dépend '1e nous; l'Italie, pas plus que la Pologne et la Hongrie ne peut avoir oublié les injures et les menaces des gouvernements alliés moins contre la Russie qu·e contre les peuples. Une initiative h~rdie du parti républicain peut être toute puis~ante alors, si elle se produit avec ensemble et an nom d'un intérêt européen. De ce point de vue, donc, le moment est opportun pour une organisation de nos forces ; plus qu'opportun, il faut bien le reconnaître; il est urgent et impérieux. Si en effet, l~ R~volution n'est pas prête à cette heure que ses ennemis lm préparent contre leur gré, nos destinées, dont nous sommes encore les arbitres, peuvent être compromises sans retour. Qui ne voit, en effet, que Bonaparte est incapable de porter, même un instant, le poids d'11ne invasion des Puis~_ance~ alliées du Nord; nous disons tout le poids, car l 1mpt11s~ancede l'Angleterre, protégée d'ailleurs par sa position insulaire contre cette éventualité, n'est hélas! que trop mise à nu par la criminelle ineptie de ses ministres. L'nivasion, voilà, ne nous faisons pas d'illusion, voilà, si la Révolution n'intervient, la réponse de l'Au• triche et de la Russie à toute tentative de soulèvement des nationalités par lE:sgouvernements. Il y a donc péril en la demeure, péril trop réel qu'il dépend encore de nous de conjurer; mais il est temps, plus que temps d'aviser. Inspirons-nous donc des souvenirs de nos pères, et comme ils faisaient pour la patrie, proclamons d'un commun accord la cause des peuples en danger et agissons en con. séquence : oublions un instant nos diss.entions intestines pour faire face 1 l'ennemi avec l'unanimité qui. seule peut neus assurer la. victoire : dans la situation ex.. t.rême qui nous er,t faite, l'union fait plus que la.fqrce, elle

est le gage ~e la mort ou de la vie d'un grand pa1ti, d'un~ sainte cause. De l'état présent de l'Europe, no~s avons déduit llne éventualité favorable pour le parti républicain et une nécessit~ d'accord entre les fr:\ctions gui le composent, Ne n9us dissimulons pas, toutefois, que les nationalités seules, quelque pui~sant et énergique soit leur effort, seraient insuffisantes, abandonnées à leur propre force, si le mouvement ne devait et ne pouvait se génér.aliser; et, - comme c'est l'empire en définitive qui est l'ennemi commun, - si la France, par exemple, qui le subit plus directement, n'était prête elle ilUssi à prendre sa part de la tâche commune, Qu~} est donc, au vr~i, l'état de la France, après q.uatre ans bien;ôt, de régime impérial ? Cette question nous r~- mène encore invinciblement à la guerre : tout y aboutit dans la ~ituation. L'Empire, en !ltfet, malgré la parole contraire de Bordeaux ou à cause de cela peut-être, l'Empire, c'est la guerre ; Empire, guerre c'est tout un; ces deux faits monstrueux sont tour à tour, l'un à l'autre, principe et conséquence, cause et effet; le premier Em• pire, c'est la guerre qui nous l'a donné; la guerre d'aujourd'hui, c'est le second Empire qui nous la donne. A•J• tant le despotisme était nécessaire à la poursuitP. de la guerre de conquête et <le domination universelle du premier Napoléon, autant la guerre est indispensable au second-qui s'est fait appeler le troisième, au grand scandale de défunt Nicolas-pour justifier un despotisme qui, sans cela, n'a pas de raison d'être. Bien donc qu'il n'ait pas encore fourni une longue carrière, le coup-d'étatEmpire peut néanmoins être j1,1gépar ses fruits. Mieux ,que personne, M. Bonaparte sait le jugement qu'eu porte la France. Impopulaire i\ ses débuts, cette guerre mal défiuie est à cette heure insupportable au pays. :f;tre l'Em'pire et ne savoir et ne pouvoir faire la guerre qn'on a soi-même déclarée; s'imposer à la France par la force et le crime, au pom d'un souvenir de victoire et de gloire, et n'aboutir qu'à la honte de la défaite, c'en est trop ; la France va bientôt refuser son sang à l'Empire, comme la terre lui refuse ses fruits. Famine, peste, guerre, misère et désespoir sombre, telle est, d'un mot, la situation du peuple accablé sous tant de fléaux : tristesse et découragement, c'est le bilan de la bourgeoi:sie. qui. lorsque le canon gronde, se retire, moitié peur, moitié calcul, du commerce et de l'industrie. Dans l'armée, mécontentement et protestation sourde : le soldat ne vet1t plus se battre contre le granit; les chefs? un exemple récent a moutré quelle foi ils ont dans ce régime édifié par leur sabrecol1teau. Combien compterait-on de généraux qui, le cas échéant, ( et il e-t à prévoir) de la mort du maitre, n'agiraient comme Castellane; qui pour Chambord ; qui pour d'Orléans; voire même quelques-uns, telle est la pudeur du fourreau ! pour la République. En résumé, qu'on parcoure la France dans tous les sens, qu•on interroge tous les partis. toutes les classes, Qu'on consulte tous les intérêts, y compris ceux qui bé- ~l:ficient de l'Empire, la répouse est partout la même : - "cela ne peut durer." Chacun se demande comrr.ent cet échafaudage sans fondement se maintient encore debout, et tous s'attendent, d'un moment à l'autre, à le ,•oir s'écrouler. Mais comment, dira-t-on, si tel est en réa1ité l'état de la France, l'Empire peut-il durer un seul instant? Ainsi raisonnent ceux qui croient que l'opinion publique suffit à renverser les gouvernements. Sans doute, il n'y a pas de Révoiution possible sans l'opinion publique, mais seule, l'opinio9 est insuffisante contre la force organisée ; souveraine au jour du combat, c'est elle qui assure la victoire, mais uul gouvernement ne tombe sans combattre, et pour combattre il faut des soldats et une ,liscipline; l'étude de toutes nos révolutions atteste ces vérités, et pour ne pas remonter plus haut, l'exemple de la Révolution de Février nous en fournirait des preuves suffisantes. S'il est vrai, en effet, que le gouvernement de Juillet est tombé sous le poids de ses propres fautes et sous le mépris de la France, il n'en est pas moins incontestable que sans les barricades républicaines des 22 et 23, on n'eO.t pas vu debout le 24, derrière les pavés de toutP,s nos rues, tous les citoyens de la capitale. La vérité, la voilà. Pas· de Révolution sans combat ; pas de combat sans combattants ; pas d'armée sans discipline, et ni armée, ni combat, ni Révolution, sans initiative; les soldats ne Bous manquent pas, le moment est favorable ; sauronsnous prendre l'initiative nécessaire et établir la discipline dans nos rangs? Il suffit de vouloir po,.u vaincre, vou1lrons-nous ? En tout cas, au nom de quel principe s'élèverait-on contre cette nécessité politique? Examinons. BoNNET-0UVERDIER. (La suite mt prochain Numéro). CORRESPONDANCE D'ORIENT. Constantinople, 18 juin 1855. Vous désirez savoir ce qui se pasi;e <:hei nous et parmi nous. - La guerre boiteuse se poursuit ici avec la plus parfaite incap~cité .- Ici l'on adore l'Autriche - on intrigue cyniquement et l'on forme des Cosaques. - Mais parmi nous, tout espoir dâns la guerre véri 1 able, énérgique vient de se dissiper. Nous méprisons profondé .. ment l'Autriche ainsi que SQ. politique et ~es intrigues. Nous ne pol.lvons qqe nou:s appitoyer siocérement sur !'aveuglément de ceux qµi ~, l:,.is~ent séduire ~t qui croient au"<men;;onges &emés à profusion par le SadycPacha (Czaykowski, renéga;), p:;ir le comte Zamoyski, général, 11eveu du prtten~ani à la èouronu~ polonaise, ~t par leur&complicE:s, ·- Je vous écris les faits se~ls; .-1~inque vpus puissiez les afprécier par vous-mêmes. Il y a deux dépôt~ militaires pour les deux régiments de Cosaques - l'un se forme à Dohrutcha, et l'autre à Schumla- il$ portent cette dénomination distipctive: " Cavalerie dµ Sult~n" sous le COlllJilandement en chef de Sadyc Pacha -Zamoyski, d'un rang iuférieur, dépend de l'autre, mais H s'occupe exclusivement ùe l'organisation du second régiment: - La dépendance de Zamoyski envers Sadyc Pacha a engendré une lutte bien prononcée entre les deux dignitaires - le premier. placr par le prince Czartoryiski eu qualité de représentilnt de Pologne doit ol)éir à l'autre qui l'avait devancé en obtenant le ~r. man par l'influence de Redchid. Cette mésintelligence a produit un effet tel, qu'ils ae guettent et se surveillent réciproquement par leurs adhérents respectifs, souvent trè~ iudi~crets. Or, dernièrement ils ont fait circuler des bruits tendant à répandre qtJe Sa,lyc aurait enlevé une cassette pleine d'argent et de papiers, à l'insu de Zamoyski, en ajontant que ce n'était pas pour l 'argeut, mais plutôt pour se mettre tn posession des papiers. Cette jalousie, entre ces Messie1,1rs, ne les empêche pas, le moins du mon~e, de tendre des pièges à l'Emigration, en excitant son sentiment et son devoir national, afin de l'attirer au~ Cos:1ques pour la mieux duper et la mieux détruire. L'anriée dernière, M. Zamoyski, avant d'avoir obtenu la permission <l'organiser les CQsaques, disait et faisait dire : i; qu'une armée chrétienne, dans l'intérêt de la Pologne, allait être formée ; " et ces bruits étaient d'autant plus accrédités, qu'on en parlait da\·antage. M~ Zamoyski vient d'obtenir un ~10uveau firm~n, mais il l'a perdu à Picolo-Campo. A la fin, cependant, le Divan lui a donné l'autorisation de former le 2e régiment des Co~aques. Il s'occupa de cette organisation v~rs l'automne de l'année ùernière, et, dans ce but, les pourvQyc1irsde l'aristocr ,tie embauchèrent en France et en Angleterre cnvirvn 150jeune!J gens. Je les ai vus, ces pauvres diables, à Schumla, il!:!entraient dans la carrière militaire sans habits, ~ans souliers et sans gages : beaucoup so reprochaient amèrement leur lég<'reté, et cherchaient les lllQyens de sortir de cc~te souricière. Ils ont manqué d'armes et de chevatt;Cjusq-u:à ce moment .... On vient enfü1 de leur expédier des souliers de France ! J•ai entendu ùc la bouche même des recruteurs pour le comte Zamoyski, que Mons, Napoléon Ill serait le fournisseur des Co~aques.-A Schumla. sous les yi:ux des Autrichiens, avec lesquels Zamoy~ki fit connaissance et fraternisa à Bucharest, toute manifestation de la nationalité polonaise est aussitôt réprimée et punie, comme délit. Un exe~ple récent a eu lieu à cet égard, pendant la fête de Pâques: Un certain prophète <prorok) renégat, a dénoncé à Ismael Pacha, quelqurs jemies gens pour avoir porté le toast "à la prospérité de, la cause polonaise : "- Ismael Pacha les condamna aux fers, avec cette admonition, qu'étant les askirs du Padisha (soldats du Sultan) ils doivent oublier qu'ils étaient jadis Polonais ... N'est-ce pas assez clair? L'organ~sation de ces merctuaires marche bien mal; car les .troupes orthoduxes-~urques méprisent Sadyc. renégat, ainsi que Zamoyski, giaur (chien). Ils regardent en-outre ces Cosaques, comme des stipendiés qui sont assujétis au code milit.aire turc, de manière q.ue pas un officier n'est exempt de punition corporelle. Pendant mon séjol.lr à Schumia, des exécutions trèssouvent avaient lieu, - ou administrait la bastonnade jusqu'à 900 coups, - Bochenski de l'Emigration en a reçu 50. Dites-bien à ceux qui désireraient s'enrôler aux CQsaques, qu'aucune exception n'est faite ,quand au fouet, rn faveur de !'Emigration, - dites-leur bien de ne pas croire aux hâblf:ries des Jackowski, pas plus qu'aux nouvelles données par une feuille aristocratique, intitulée Wiadomosci Polskie que les Proscrits Polonais en An.- j:rleterre et en France suivent l'exemple de l'~migration domiciliée à Constantinople ; ni les pourvoyeurs ni leurs sarcasmes, ni notre détresse ne réussiront à entrainer les devoués à la cause Polonaise. Au lieu de courir sous le drapeau arboré par les mains d'un rénégat (Cz-aykowski) t-t d'un chef d'état-major du général Romarino tZamoyski) ils travaillent honnêtement et se préparent à servir la patrie au moment oil une main sans tache arborera l'étendard uatiQnal. Ils possèdent un Cercle Polonais, et ils ont destiné le fruit de leur travail à former un cabinet de lecture polonais, et à payer un local où les plus nécessiteux puissent trouver aide, asile et de bons avis. Si les Cosaques embauchés eussent été réellement Polonais, croyez-vous qu'un seul proscrit se trouverait encore à Constantinople ? C'est pourquoi Zamoyski et Sadyk ne comptent presque plus sur l'émigration, et pré- {êrent grossir leurs rangs avec les prisonniers de guerre {orcement envoyés à Dobroutcha. D:-insce moment, ces deux régiments comptent environ 706 hommes__,.parmi lesquels on trouve 150 Proscritstmviron 200 prisonniers de guerre - q11antau reste il se compose de Valaques, de Bu,lgares, de Grecs, de Juifs, de Tartares et de Rus~es. (Extrait du Démocrate polonaii). Revue de la 8emaine .. Le 15 Aot1t et la visite de la Reine d' Angieterre à Paris devaient se célébrer pàr d'importantes nouvelles du théâtre de la guerre. L'attente a été déçue ; voici les nouvelles arrivées. Dans la Baltique, le port militaire de Sweaborg a été bombardé pendant 45 heures, des arsenaux des magasins, des ateliers brtîlés. la ville réduite e~ cendres. On ne dit pas que les forts soient détruits. En Crimée, le général Gortcbakoff, à la tête de 60,000 Russes, a essayé d'enlever les positions des Français et des Piémontais sur la Tchernaya. II a été repoussé, et a perdu 2,500 hommes, 1,600 hies• sés laissés aux mains des Français, et 400 prisonniers. Les.alliés avot!ent une perte de 1,500 hommes. - Le bombardement a été recommencé le 17. Le général de Lacy Evans, le jour de la clôture du Parlement, a vivement attaqué le Cabinet sur l'organisation militaire, le chiffre de l'armée la conduite de la -guerre. et il a insisté pour faire' appel aux Légions Poloru.ises. Ce diséours occupe beaucoup l'opinion publique. La bastoouade vient d'être introduite dans la législation pénale des Etats du Pape. Le général Canrobert, de retour en France, a été nommé, non pas Mar6chal, mais Sénateur. --••--- CORRESPONDANCE; Ou nous écrit de Nice : J'ai vu, pendant mon séjour à Nice. de bien tristes choses ! Combicu sera difficile l'établisse• ment d'un pouvoir régulier avec tant de fièvres de vengeance, tant de fiel concentré, tant de haînes a~c~mulées. Je sais Lien q1Je la plupart de ces victimes de Bonaparte seraient moins rudes à l'action qu'à la parole ; cependau~, il y a d'horribles choses da.:s leurs souvenirs. Le tableau que tracent ces hommes du Var et des Basses-Alpes des crimes de la soldatesque, de la ruine de leurs fa. milles, de leur .misère d~ns _l'exil, me paralysait au .moment où Je leur precha1s, non pas l'oubli,- iµais la confiance dans un gouvernement sorti de la Révolution à ~enir, qui. pa.r~es mesures vigoureuses et collectlves, rendrait mutiles les ven - geances I articulièrcs. Des hommes do Draguignan, Toulon et 1.farseilie, que j'ai vus, m'ont donné du cœur • ils affir- • ment que l'opinion générale est exceHen:e, et que les campagnes, non plus que les villes, ne se lais• seront plus prendre désormais aux jactances dea bavard.\!qui, tous, leur ont fait défaut en DécP.m• bre. De Paris, on m'écrit q·ue l'état des esprits devi~nt d~ p!us e? plus effrayant pour le Bonaparte, ·qm, prev01t IUI-mêmesa ch0te et qui a dit à un ami: " Je s31!sq1e je tomberai; mais je vendrai cher ~a pos1t_10nA. u reste, .quelque pouvoir monarchique qui me succède, d ne pou1Ta pas vivre longtemps ; les ressorts du gouvernement sont trop usés." . Le cousin, de son côté, disait l'autre jour : " Quand nous regardons autour de nous, nous n0us trouvons enveloppés d'orléanistes." A.VIS. • ' L'administration du journal L' Hom'llll3 pressée par les nouvelles dépenses du POSTAGE prie les 'abonu,é~ en ret~rcl,. d'acquitter au plus tôt, les termes echus, soit directement, soit entre les mains d~s correspondans. Elle les prévient en même temps que, pour le nouveau. trimestre qui s'ouvre le 1er septembre~ t~ut~ femllc ~on renvoyée sera contiguée, à moins d avis contraire, et que l'abonnement sera maintenu. ' Les avis et lettres doivent être adressées, soit au siége de l'administration, rue Roseville. 32, ou dans les Bureaux de l' Imprimerie Universel.le Dorset Street, 19. ' ' AVIS AU PUBLIC L' Admin~sp-ation de,,9 Postes nous prie d'avertir nos lect.etArsqu.'à l'qv~nir le ti11ibre ne ,ervira plus qµ'à la transmission ou re-transmiuion des journaux en Angleterre. Les feuilles timbrées ou non, envoyées à l'étranger ou aux colonies, devront acquitter le total du prix de poste en argent ou en postages.

--------------------------------------------------~-----------------•.:<:= ~r ARLÉ'fÉS. ~selenee popula-lre. LA Ill ÉDECINE. Il est reconnu d·ésormais que la Téalisation ·du progrès, •du perfectionnement humain, ·le '-but de la Révolution, c'est l'initiation,des masses am: mystères de la science, aux procédés tle l'art. Enlev.ez cette perspective au-x amis sincères .du bien, du.juste et du beau, et l'œuvre des révolutionnaires ,demeure une œuvre stupide de destruction et de: .néant. Toute· science, tout art qui ne ·maréhe donc pas· incessamment, franchement, dfrectement à· sa 1>rQprevulgarisation, retourne forcément en arrière et ne vaut pas la peine d'être étudié un instant. La médecine, telle qu'elle est enseignée dans les écoles J>Ubliques en Europe, suit évidemment cette marche rétrograde. La médecine devient de moins en moins intelligible, de moins en moins accessible et au peuple et aux hommes spéciaux qui cherchent loyalement à s'en rendre -maitres. L'étude de la médecine est aujonrcl'hui mille fois plus compliquée, plus ardue, plus rebutante, plus entourée de difficultés quP-ces--mystèrcs égyptiens dont Pythagore mit vingt-deux de ses plus belles années à soulever le voile. 'Les académies de médecine actuelles sout de vraies sociétés secrètes auxquelles on n'est initié que pour se trouver réduit, au bout du compte, au rôle des augures de Rome devant le plus futile problême de santé ou de maladie. Je ne parle pas, bien entendu,,des détails de.la science' naturelle acquis et conquis a\·ec d'immenses travaux par les médecins contemporains, auxquels il serait déloyal de ne pas rendre justice individuellement; je veux parler de -l'étude d'ensemble, -du but,final, -des efforts partiels, - de l'art de guérir en lui-même, .et comme synthèse et comme résultat. Après quatre ans d'études, dans lesquelles •on ne demande à l'élève qu'une intelligence et 11nemémoire d'ailleurs fort médiocres, il reçoit, comme dit Molière, la permission de tuer impunément. par toute la terre. Mais, avec la direction qu'a prise la médecine officielle, et la mHhode suivie dans les écoles patentées du gouvernement, cc n'est pas quatre ans, c·est cent ans d'études qu'il faudrait au nouveau docteur pour qu'il eût, en conscience, le droit d'onvrir la veine d'un homme atteint de fièvre inflammatoire ou de lui 'ordonner un demi-grain d'opium. Il est certain qu•avant d'accepter la responsabilité qui .incombe à tout médecin venant appliquer sa science _acquise à des questions de vie ou de mort, cc médecin, aux termes du diplôme qui lui a été délivré par la. faculté, devrait connaître parfaitement l'anatomie, la ·physiologie, la chimie médicale, la physique médicale, }!histoire naturelle médicale, la pharmacologie, l'~ygiènc, la pathologie chirurgicale, la pathologie rofclicale, les opérations et le1us appareils, la thérapeutique et 1~ matière ·médicale, la médecine légale, l'obstétriqlie. L'anatomie s~ule comprend : 1. L'ostéologie ......... ou étude des os. 2. La condrologie des cartilages. 3. La syndesmologie des ligaments. 4. La myologie des muscles. 5. La membranologie des membranes. 6. La névrologie des nerfs. 7. 'L'angefologie des artères. 'Etc., etc., etc., sur chacune desquelles on a:publié des milli(.'rs de volumes sans épuiser la matière. Les autres divisions ne sont pas moins hérissées de mots grees qui expriment des choses bien réelles, très· difficiles à étudier et <lont la connaissance est parfaitement indispensable au praticien actuel. Or il est si radicalement impossible qu'un seul homme possède toute l'encyclopédie médicale que, pour les gens riches, il n'y a plus de médecin de la maison. Dans ·les graniles 'Villes, la médecine a subi comme l'industrie la loi de ·1a division du travail. Il y a des médecins pour les femmes, pour les enfants, des toxicologistes, des dermatologues, des physiologistes, des phrénologues, des anatomistes, etc., etc., c'est-à-dire la petite monnaie infinitésimale d'Hippocrate. Et plus ces spécia'Ustes sont habiles dans la subdivision· qu'ils ont choisie, plus ils sont embarrassés et insuffisa:nts au chevet du malarle. Il est donc vrai de dire que le médecin n'1:xiste plus, par la simple :·raison que la médecine est dèvenue impossible. avec les études compliquées et inutiles que la Fac:ulté impose à ses adeptes. La vie ù'un homme pouvant à peine suffire à étudier à fond une des spécialités de l'art de guérir, comme l'enten. dent les académies, il arrive naturellement que la majorité des médecins cesse d'étudier une fois ·q11'elle a franchi tant hien que mal le fossé du doctorat. Une clientelle étendue, qu'on 11epeul obtenirid'ailleurs qn'en perdant un temps précieux dans ce qu'on appelle le monde, ferme tout retour vers des études dérisoirement incomplètes : de là le désespoir, souvent le cynisme, où tombent le,s hommes intelligents qui ont la conscience de leur ignorance. Qu'on examine sérieuseme-nt cette question iles études médicales, et on ne sera plus étonné cl'entendre des 'hommes comme W. Knighton, médecin de Georges IV, faire vers la fin de leur carrière cette déclaration : "S'il est q11elquechose .d'étrange, c'est de voir que tous les arts, toutes les sciences ont marché avec le temps, tandis que la médecine est re3tée presque stationnaire, comme si on lui avait imposé de respecter ses antiques erreurs. 'Elle-sem·ble s'être condamnée à ue jamais 'f,anchir ses ·vieilles limites, quoique des Hudes anatomiqu;s mieux entendues, une matière m•ériicale plus large, et des expériences chimiques perfectionnées lui àicrit •.ouvert une voie immense." La négation ,de la méilecine par les médecins euxmêmc-s, est telleme11t commune qu'on.est à peine sc~n.lalisé de la conduite d'un autre Docteur anglais, le célèbre Baillie-: Il simula une adm:ration ,enthousiaste pour l'art médical tant .qu'il soigna des malades dans le monde.; mais après avoir fait,une fortune eonsidérâble,il abandonna sa·clientelle et ne se fit aucun scrupule de déclarer à qui voulait l'entendre qu'il n'avait aucune foi dans la ·médecine. -Si toute scienee, tout art qui -pr.ogresse tend ~ se simplifier, à passer autant .9ue possi·blc de l'analyse à la synthèse, quel 'jugement faut-il porter de la médecine ?. :La :vraie tendance révolutionnaire étant cet idéal où l'homme doit être son propre roi, son ministre, son prêtre, son sol'dat, son médecin, à quel échelon rétrograde ne faudrait-il pas placer la médecine -si ·vraiment elle <levait r.ontinuer de se trainer dans 'l'ornière que lui a tracée un comprlatcur grec mo·rt il ·,y a 11uelque deux mille ans ? Mais l'évolution ··sociale ne peut se faire à moitié. Quand·l'idéc maTche, elle ne ·s'avitnce •,pas d'un pied boiteux, elle entraine tout à i;a suite; et si quelques bataillons de l'armée du progrè:; sont •cachés dans les ravines, ce ne sont ni les moil!s ardents ni les moins avancé1-. Dans le granrl mouvement d'ensemble qui pousse les générations actuelles vers l'averiir, l'art de guérir était trop important pour avoir été laissé honteusement en arrière. Il marche, sovez en sl'1rs, et pour découvrir et suivre l<'s hardis pionn.iers qui se sont écartés des sentiers battus de la routine, il suint d'appeler à son aide 1es lumi~res·dc la raison et de dire de bonne foi avec Bolingbroke : • " Peu d'hommes en ·ont consulté d'autres sur âes ques- " tions de vie et de mo-rt, avec moins de présomption et " avec un plus grand esprit de docilité que je ne l'ai fait; "et.plus j'ai consulté, moins j'ai pu arriver à cette cou- " viction intime sans laquelle l'esprit ne peut absolument " se trouver en repos. J'avais d'abord pensé que la faute " en était à moi et que je ne pouvais me méfier <le mes " maîtres, qui sont gens de grand nom, anciens et mo- " dernes ; puis, en définitive, je me s11is arrêté à cette " conclusion, qu'il valait mieux. avoir confiance en moi• "même qu'en eux et qu'il était plus sür de m'aider de " mon propre enteudement que de courir avec eux après " un feu follet philosophique." J.-Ph. BERJEAU. UNE NOUVELLE VILLE D'AMÉRIQUE. Topeka, d'où je date ma lettre, est, après Lawrence, la ville la plus importante de l'intérieur du territoire. Elle est située sur les bords du Kansas, à 80 milles à peu près de son embouchure. Le pays qui l'avoisine est d'une grande fcrtili1é ; c'est aus3i l'endroit où il a le plus de bois, quoique cependant il n'y en ait que sur les bords de la rivière et <lesbranches du Shunga-Aung Creek. Le reste est une immense prairie, presque plate, o~ le bois manque, mais ou l'on trouve du charbon très près de fa surface <lu sol et de la pierre à chaux eu quantité. Le mauque <lebois n'empêche pas de prendre des claims dans la prairie. Il serait même déjà difficile de se placer le long de la route de la ·CaHfornic qui vient traverser le Kansas à un mille de Topeka, à Papins Ferry. On trouve l'eau' à vingt pieds ; elle est très fraiche et excellente. Le pays se,-peuple rapidement, malgré la peur occasionnée par quelques cas de choléra qui se ,sont déclarés à Wcstport et à Karts as iCity. Topeka a une trentaine de maisons, une· bl"iqueteric, deux boardirrgs, une .compagnie de milice, une imprimerie, etc. Un journal, 'The Freeman, -va pimrlti;e ces jours-ci. La plupart des 'habitants ent leurs familles dans le Nord ou l'Est, et attendent d'avoir une maison pour les faire venir.. Aussi les voardin.<JS, où l'on 'Paie 1roJS dollars par semaine, sont..iils toujours pleins de monde. Le prix des journées est très éicvé. Les ounirrs travailhnt le hois sont en demande dans tout le Territoir~. Les charrons et les charpentiers sont ceux qui gagnent le plus. Les forgerons,penveut faire attssi <lebonnes journées. ANN0NCES ET AVIS DIVERS. A LOUER PRÉSEN'l,EMEN'f: ~&.,ppa.rtement• 11ou carnl11t et J artlln t'rultle~. ..S1 .adresser à )f. ·w ATRIP01', ·Mas~mic l()dge, St.-Sauvr.ur. J. BOlWl'VERT, TAI'LLEUR, Fait et feurnit à dt\<;prix modéré:;. - 35, Gerrard-strect. Soho square, à Londres. MOTEL DU -PROGRÈS.-CAFÉ REST A. U RAN'!\ ·Tenu par J. LORGUES, pro~crit îrançai~.- Dîner il l:i cart~ à tonte heur<'. 21. Great Chap,d Street, Oxfort Street, Soho -Squ:1re, à I~ONDR\1:S. A LOUE'R PRÉSENTEMEN'r Une Maison ou partie de Maison garnie A APPELEE BU DE LA RUE, ,Coutenant environ huit appartements', étables et jardin, .et \Jn terrain de cinq \'ergécs qu'on est lihre de louer ou de ne pas louer. - Le tout .est situé ùans la paroisse de St-L:iurent, à deux milles et demi de la ville. - S'adresser chez Mon~ieur l\IALZARD, Clear-'ViewStrret, n St-Hélier. - La même personne a dei;charho11sde première qualité ,de ::--1' ewcastle: 24 sh. 111. charge ou 28 sh. le tonneau, par demi-chargeou quart.de tonneau. 'lfAISON DE CO 'l,f'UJ~ SION prudence et sa connaissance des affaires est a le t~i~leavsntage d'unir l'élégance, la légerté et I en plâtre, en cire'. en mastic et en gélatine sur .il 1 llllU ~ . ffi d d . , la solidité. nature morte ou vivante. ·ET CONSIGNATION. u~e garantie su sante ~ sa con mte. a ve- Les semelles sont fixéesa,·ec dn laiton et ne 11 moule aussi les ornements, les statues et . _- mr pour ·les personnes qm voudront bien le laissent aucune aspérité ni à l'intérieur ni à l'ex- fournit des épreuves à un prix modéré.-20, DonP. BEGHIN, n~goc1antà St ..rHéher (He de charger de leurs intérêts. (Ecrire franco). térienr. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la street, St.-Hélicr. 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