~me Anuee. -SCIENCE.- '-SOLIDARITÉ.- JOURNALDELADEMOCRATI-EUNIVERSELLE. ' 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront 1 · . ,,., • al aralt une fel■ par iemalne. pas rendus. - ON s' ABONN 1: : A Jersey, 19, Dorset strect. - A ...,e .. ourn P ___ Londres, chez M. STANISLAS1, 0, Greek-street, Soho Square, et Toua le■ abonnen1en■ •e paient d'a"l-'anee-. chez ~L PHILIPPE, (Pharmacie française), 28, Greek street, Soho \ Toutes lettres et col'respondanccs doivent être affranchies et -Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell, adresséei, au bureau de l' Imprimerie Universelle à St-Hélier -Belgiq~, chez les lib.-.llfadrid, chPz Casimir Monnier, libr. NOUVEAUX PRIX D'ABONNEMENT : Jersey ................................ . J\.ngleterre ............................ . Iles <le la Manche................... . 8 sh. ou 10 fr 12-ou 15fr 12 llelgique .. . .. . .. . . . . . .. . .. . . . ... . .. .. . 12 Suisse ................................. 12 Prusse ................................. 12 Villes anséatiques. .... ... ... ... .. . ... 12 Etats allemands...................... 12 Pour les' autres pays ................. 16 - ou 20 fr .PENSERTAGIR; MAIS DIRE CE QU'ON PENSE ET SAVOIR CE QU'ON FAIT. LJ,~ PARTI SOCJALISTE-RÉVOLUTIONNAIRE. :f;tre Socialiste, c'est vouloir la Révolution, et dans le pouvoir, et dans la Société. . Les Socialistes sont donc les Révolutionnaires par excellence, et même eux seuls méritent ce nom. Mais, pour savoir ce que la régénération de la société réclame ou comporte, il faut penser. Ceux qui ont peur des idées ont peur du but : ils ne sont pas révolutionnaires. , l1our coJ1quérir le pouvoir, il faut agir. Ceux qui proscrivent l'action se privent du moyen : ils ne sont pas socialistes. AUX UNS. Vous êtes révolutionnaires, dites-vous ? Très bien, mais souffrez qu'on vous demande comment et pourquoi. Plus de malentendu : il y en a eu assez, hélas ! Plus de vaO'uedans nos désirs : les combats à livrer sont trop dou- e, loureux, ils sont trpp terribles, pour que nous ne cherchions pas à nous rendre compte avec précision du résultat final. Nous entasserions ruines sur ruines, nous déchaînerions tempêtes :sur tempêtes, nous apporterions dans notre guerre aux dominatious criminelles l'inexorable sérénité de Sylla unie à l'ardeur sombre de Marius, que, si nous n'allions pas plus loin, le peuple n'iwrait ra) une larme de moins à verser. Que dis-je? Nous lui aurions donné à jouer une tragédie qui, au dernier acte, le laiss(•rait pantelant sur ]a scène : il n'aurait fait qu'agiter son mal, il n'aurait fait qu'ensanglanter sa misère. Révolutionner le pouvoir! Ah! c'est bien de cela qu·il s'agit! Ce qu'il faut révolutionner, progressivement si l'on veut, par la discussion libre, par la science, mais avec décision, c'est la société elle-même. Il est sur nos propre:; rivage!\ Un arbre où le plaisir habite aV(!Cla mort. Sons son feuillage êpais malheureux qui s'endort ! E~t-ce au feuillage qu'il importe de regarder ? Est-ce .aux racines ? Ce n'est certes pas moi qui nierai l'importance des formes politiques : la royauté, l'empire, l'oligarchie, le po~- voir aristocratique n'ont jamais été et ne sauraient être -que <lesmoyens de tyrannie. La République seule, en tant que gouvernement de tous par tous, se prête au développef!lent de la liberté ; mais c'est à condition que le fond ue sera pas oublié pour la formr.. Oui sans doute, l'importance des formes politiques est capitale ; mais qu'on y prenne garde : qnand on veut que cette importance soit tout, on risque de la réduire à rien. Un instrument n'a de valeur que lorsqu'on l'approprie à sa destination. ,Qu'est-ce que le moyen, considéré indépendamment du but? Le but, c'est le bonheur de tous dans l'accomplissement des loix <le la justice, c'est-à-dire de l'égalité. Voyez ce qui ·urive aujourd'hui. Cette République, comme nos -vœuxl'appelaient avec ardeur! Que patiemment nous avons souffert pour elle ! De quelle âme ravie nous l'avons saluée, enfin victorieuse ! Et aujourd'hui encore, frappés indignement en son nom et proscrits à cause d'elle; -avons-nous d-ansles veines une goutte de sang qui ne lui :!prartienne ? Eh bien ! que vaut-elle, dites, aux mains aes hommes qui, dénatunmt sa mission, usurpant sa ma- •jesté, la font servir au succès de tant de sinistres desseins ? Savez-vous une époque dans l'histoire où la raison humaine ait été outragée avec plus de cynisme, où la liberté ait reçu plus d'atteintes, où l'insulte aux publiques misères soit tombée de plus haut et descendue plus bas, où l'on se soit appliqué avec plus <l'ardeur à appeler sur tout le monde moral le silence et la nuit ? Leçon mémorable que Dieu semble no11s avoir envoyée pour nous avertir de la nécessité de ne pas souffrir qu'on sépare le moyen. d'avec le but, la transformation du pouvoir d'avec la régénération de la société, la République, en un mot, d'avec le Socialisme. Eh! Qu'importe, en effet, au malheureux à qui l'on porce le cœur, que ce soit a.-ec la pointe d'une lance ou avec celle d'une bavonuette ? A ce travailleur sans emploi qui n'a de ref~ge contre la faim que le vol, et contre le vol que l'aumône, et contre l'aumône que le suicide ; à cette femme qui, ne pouvant nourrir son enfant, s'étonne d'avoir osé devenir mère et maudit la fécondité de ses entrailles; à cette fille qui, vendue de bonne heure à la débauche par la misère, mourra sans avoir connu l'amour; à ce vieillard qui meurt sans a\·oir connu la vie ... Qu'importe l'oppression qui se vote ou l'oppression qui se décrète? Q11'avez-vous, qu'avez-vous dont le prolétaire puisse prendre souci, ô mobiles aspects de son immuable esr.lavage? Trop souveut, le peuple, une épée dans la main, a ressemblé à ce Ziska qui, aveugle, se battait au sein des t(>nèbres, courant à l'aventure au devant de la uuit éternelle. Ah! C;'cstle grand scandale de l'histoire que cette cécité <lespenples s'épuisant en folies épiques, rien que pour baptiser à nouveau leurs doulenrs, varier leur servitude et changer <le maîtres! Est-ce à dire qu'il faille prendre son parti <lel'injustice, se résigner à tout prix, donner au mal l'immoral· encouragement de l'impunité et se plier au fatalisme de l'Indien sous le bâton ? Nous aimerions mi~ux la France morte qn'avilic au point d'adopter de pareîlles maximes. Que faut-'il alors que le peuple fasse? Il faut qu'il se tienne prêt et ne se lance dans les Révolutions qu'à la condition d'y voir clair. Aussi bien, n'est-ce pas principalement sur lui que retombe le poids des jours de trouble? Quand viennent les crises, l'or se cache, il attend. Mais ce qui empêche seulement le riche de gagner empêche le pauvre de vivre ; et lorsqu'on a d'aussi cruelles souffrances à traverser, il est permis de se demander quel en sera le prix, sinon pour soi, du moins pour ceux dont on est le soutien et qu'on aime, pour un père, une mère, une femme, des enfants. Et puis, le temps est passé oi\, voulant récompenser Brutus d'a\•oir abattu Ct:sar, la foule criait : Faisons-le César ! La foule est devenue Peuple. Voilà qui est décidé : le Peuple ne se battra plus, si le lendemain doit ressembler à la veille. Préparer le lendemain est donc la préoccupation invinciblement commandée aux gens de bien. Et <lèslors, qu'imaginer de plus étrange que lt:s clameurs poussées contre les utopies et les systèm<ts par des hommes qui s'appellent révolutionr1aires ? Les utopies ? Mais une utopie, c'est une idée militante, c'est bien souvent la vérité <ledemain, et par conséquent la vérité à l'état revoluti~nnaire. Croyez-moi, vous tons qui êtes du parti de la Révolution, laissez à M. de Montalembert et aux apôtn,s de l'obscurantisme l'honneur de rléclamer contre les utopies ; laissez à la routine le vocab1,1laire'de la routine : soyez conséquents, hommes des choses nonvelles ! Les systèmes? Mais uq système, c'est un principe logiquement développé et étudié dans tous se_s moyens · d'application, dans toutes ses conséquences. N'avoir pas de système, c'est, ou ne pas avoir d'idées, ou n',en apercevoir ni l'enchaînement ni la mise en pratique. J'admire qu'on dise : Marchons, mais ne nous avisons pas de savoir où; ayons un principe, mais gardons-nous d'en rien déduire ; ayons. des aspirations, mais si nous en faisons une science, tout est perdu! Travaillons à la Révolution comme on court une aventure : sauvons le peuple ...... au hasard! S'en remet-ou au hasard du soin de ses affaires personnelles? Et on lui abandonnerait les destins de l'humanité ! Qu'on s'explique : Veut-on la destruction de l'ignorance et de la misère? Veut-on l'abolition du prolétariat? Veut-on le règne de l'égalité? Veut-on, pour réaliser ]'égalité : Vassociation s~bstituée à l'individualisme, La gratuité du crédit substituée à l'usure, La liberté des vocations substituée à hi. loi tyranr,ique du travail répugnant et contraint, Le régime de la production selon les forces et les aptitudes suhstitué au droit du plus fort, La réparation selon les besoins substituéc à la part du lion, En un mot, la réconciliation de la sociétf et de la nature? Si l'on ,·eut tout cela, on est dans le vrai ; mais tout ceb ne saurait être la conquête d'un jour, et le désirer ne suffit point pour l'obtenir. Le comment est ici un point fort essentiel·. Comment ...... !Ilot suprême, mot inévitable ! Rayez-le d~ la langue <les Révolutions, si vous l'osez, ou convenez de votre imprudence, lorsqu'au lieu de vous attaquer à tel ou tel système que vous jugez mauvais, à la condition <l'en proposer un meilleur, vous vous attaquez en général aux systèmes. S'il est une chose dont on doive être surpris, c'est dcvoir des révolutionnaires préoccupés <lu soin de limiter le droit de l'esprit lrnmain sur l'avenir. Eh, ceux-là seuls sont vraiment révolutionnaires qui osent croire, ou plutôt qni savent concevoir que ce droit -est, de sa nature, indéfini. L'homme fait l'avenir. C'est sa gloire, c'est le signe aussi bien que le résultat de sa puissance; c'est, dans la création, son titre d'originalité. Et toutefois, il importe ici de bien s'entendre; il importe de ne pas oublier qne l"eifort de l'humanité vers l'avenir se compose d'une immense série d'efforts individuels et n'exi~tc qne par là. On parle sans cesse sans se comprendre quanci,on dit : il n'y a qu'à laisser faire le peuple, il saura bien trounr ce qui lui convient. Mais le peuple n'est pas la réunion de deux syllabes sonores, lepeuple n'a pas été inventé pour le besoin du discours, le peuple est une collection d'êtres '!lli sentent et qui pensent. _ Si chacun de ces êtres s'abstenait de définir le progrès, d'y travailler, de le préparer, sous prétexte que le peuple y pourvoira, tout le monde se :i;~duirnit à ,personne : l'a~s~ traction se tro11veraitavoir détruit la réalité, et le nom du peuple ne resterait plus; que pour tenir la place du peuple disparu. Renversons, <lites--rous, nous verrons après. Quoi ! la solution serait plus facile, cherchée dans la bataille que dans l'étude! Quoi l nous attendrions, pour discerner ce qni est à découvrir, que le temps füt devenu orageux et , sombre! Quoi! le livre de l'avenir à la main, nous attendrions que le signal de l'ouvrir nous fftt donné par un coup de tonnerre et nous ne nous croirions capables de le lire qu'à la lueur <leséclairs ! 11 me semble que <letels ajournements ont leurs périls et qu'à cet égard les, leçons ne nous manquent pas. Que de maux épargnés àl'Europe et quelle économie de sang humain, si les idées qui, en 1793, se choquèrent avec tant de fureur, avaient été antérieurtment élaborées d'une manière suffisante ! Mais non: elles surgirent et furent poussées l'une contre l'autre au milieu <lecirconstances qui tranformaient tout débat en combat. De sorte que Robespierre et Danton, Saint-Jost et Camille Desmoulins, Tiillault-Varennes etl.ebas discu- • tèrent à coups de hache. Et, à ce propos, gardons-nous de la prétention d'emprisonner les principes dans des souvenirs, folie semblable à celle qui consisterait à vouloir emprisonner l'éternité dans le temps. La Révolution française a été, depuis l'origine des âges connus jusqu'à nos jours, le plus grand fait de l'histoire; mais elle n'est pas toute l'histoire. Elle a ouvert plut'ôt qu'embrassé de magnifiques horizons, et elle nous a laissé en héritage l'admirable formule : Liberté, Egalité, Fraternité, comme un <lomaiucconquis, mais non ensemencé encore. Qui aurait proposé aux conventionnels des mesures destinées à conduire, même insensiblement, à l'association universelle et à la gratuité du crédit, les aurait bien étonnés, je pense. Saint-Just avait sur les progrès matériels de· b civilisation et sur le règne dt la paix par la futurtt solidarité des peuples des idées si peu claires qu'il écrivait : " Un métier s'accorde mal avecle véritable citoyen: " la main de l'homme n'est faite que pour la terre ou pour les armes" renouvelant ainsi l'ar,athème lancé autrefoispar Lycurgue et par Platon contre les travaux manuels de l'industrie. Robespierre ne fit que pressentir l'abolition absolue du prolétariat ; il parlait de rendre la misère honorable et honorée, mais non de la détruire, et ses vœux n'allèrent guère au-delà d'un régime qui aurait "assuré au pauvre le nécessaire et la subsistance par le travail. " Babœuf poussa plus loin, il est vrai ; mais sa pensée qui, d'ailleurs, fut à peine comprise alors, ne se produisit que lor~que les républicains portaient déjà le deuil de la République. Ce fut une lueur, au moment du retour de 1ft nuit. La Révolution français~ nous a donc laissé, tqut en faisant beaucoup, beaucoup à faire. Propageons-la, mais que ce soit en la développant. Honorons-là, mais sans
_,..,,..,.,,._,.........,,=-==~---·~ ----------------------------------------------------------- . borner son iuflu'?nce et ses bienfaits à ce qu'il lui fut douné de percevuir ou d'accompli:.. La Révolution est une religion qui n'est pas drconscrite par des textes étroits ; elle e~t au.dessu-.s de la lettre, et ce qu'elle nous livre, ~•est la :puissance créatrice de· son indomptable esprit. Si nous tenons à imiter nos père:;;, apprenons d'eux à être nous-m'êmes, Là èst le ·témoignage .le .plus élevé qu'ih! puissent attendre de notre reconnaissance et de notre admiration. Nous leur devons, non de les' contrefaire, mais de les continuer. .AUX AUTRES. Vous êtes Socialistes ... en ce sens, toutefois, que c'est l'intelligence seule que vous appelez à affranchir le peuple: l'aclion vou·s fait peur. Ignorez.vous donr. que l'idée a besoin de s'incarner pour être la vie'? Ignorez.vous que l'action est le geste nécessaire de la pensée? Parlons, dites-vous, - Mais si toute tribune est jetée par terre? Ecrivons. - Mais si la liberté de la presse est étouffée ou asservie à l'argent? Prouvons que nous arnns raison. - Mais si l'on n'entend vous répondre qu'à coups de fourche et à coups de fusil? Prenons patience. - Mais si la patience 'ne sert qu'à encourager le mal, qu'à le récompenser par l'impunité, et si l'excès des violences souffertes change la patience en imbécillité ou la fait descendre jusqu'à l'avilissement? Se précipiter dans rles routes pleines <lepérils sans savoir où l' ou va, c'est folie. Mais avoir un but, comprenclre combien il importe de l'atteindre, sentir qu'il est de son devoir d'y marcher, et permettre systématiquement que l'injustice vous barre le chemin, qnand il suffirait, pour l'empêcher, d!avoir du cœ·ur, qu'est-ce donc? Je conçois, de reste, que le stoïcisme dans la résigna. tion soit l'arme de la faiblesse, bien con.statée-; je m'ex. plique comment les martyres peuvent être des triomphes; je m'incline <levant l'immortelle sagesse de Jésus, disant à ses dis-::iple;;, en vue du temps où il prévoit l'impossibilité absolue de la résistance· à César : " Si on vous fr~ppe sur une jone, tendez l'autre joue." Mais qu'on recomrnand~ à un peuple, assez fort pour avoir conquis la liberté, l'étcnge vertu qui consiste à sè la laisser enlever tranquillement, voilà ce que je ne concevrai jamais. Et ici je ne prétends en aucune sorte faire allusion à des circonstances récentes. L'histoire de demain dira si l'on a bien ou mal jugé la sttuation; si l'on a eu tort ou raisor1 d'apprendre au pouvoir que, pour tout oser impunl:ment désormais, il n'avait qu'à entretenir, à Paris, cent mille soldats; si enfin pour &ter à ses adversaires le bénéfice d'une lutte au résultat douteux, le meilleur moyen est de déclarer qu'on la redoute à l'excès et qu'on se rc'." connaît vaincu d'avance. Quant à moi, je n'entends pas ouvrir à ce sujet une polémique rHrospective; je parle d'une manière générale; j'examiue le mérite <le certaines tendances, abstraction faite des choses du moment, 30U~ l'unique point de vue des doctrines, et je dis qu'il est absurde de décrier l'action, absurde <ledécourager le dé- ;6uement 'lU nom de l'étude, absurde de resserrer la Révolution dans telle ou telle étroite question d'économie politique. S'il est bon que le penple, quand il se met en mouve. ment, sache bien où il va, il ne l'est pas moins que, cette condition une fois remplie, il se tienne prêt à agir. • S'il est vrai que l'idée doit être l'âme de l'action, il ne l'est pas moins que l'action est le corps de l'idée. Le temps viendra sans cloute où le désarmeme11t défini. tif th1 prh-ilége dispensera le courage de tout effort. Mais, de bonne foi,, ce temps est-il venu ? Le mal est-il à la veille de se rendre sans combat? L'injustice est.:elle disposée à mettre bas les nrmes à la première sommation ? Regardez plutôt ce qui se passe, et avec qt1el-déplorable emportement la contre-Révolution supprime tout cc qui est de nature à conduire aux dénouements pacifiqùes. La liberté de la prrsse était là .pour mettre la discussion à la' place <le la force: la contre-Révolution a fait main basse sur la liberté de la presse. Le suffrage universel était là pour ôter la révolte et rendre à jamais impossible toute violente manifestation de la volonté publique : la contreRévolution· a détr11it le suffrage universel. Or, s'il arrivait, par impossible, qu'un beau jour l'Assemblée fùt dissoute et la République déclarée hors la loi, devl'ions-11ous re:ster confinés jusqu'au bout dans la théorie <lu calme, coüte que coüte, de la patience quand même? Autre erreur dangereuse. 11 a été dit plus haut combit:n H importait que le peuple ne se précipitât point au hasard dans des routes obscures et se rendit bien compte des révolutions a"ant de les faire. Il y va de son intérêt mat~riel, et aussi de son illtérêt moral, car c'est un des torts des révolutionnaires purement formalistes de ne pas comprendre le côté moral de cette question tragique: la faim. La misère, après tout, ne se borne pas -à torturer le corps, elle pèse cruellement sur l'esprit, elle tend à flétrir et à opprimer l'âme; mère de l'ignorance et aïeule de tous-les vices, c'est elle qui recrute pour les prisons, pour les lupanars, pour le bagne. Il est ,¼onedans le droit du peupl<.!,il est de son devoir de àemander aux révolutions un accroissemrnt de bienêtre.. Mais ce serait tenir le veuple en bien petite estime que de ne lui proposer d'autre bnt que celui-là. Si l'homme .vit de pain - ce qu'oublient trop vite ceux quî n·'eo manquent jamais-il ne vit pas seulement de pain, comme dit l'Evangile; et q1iand une nation est bkssée en fait d'honneur, quand sa dignité souffre, quand on i11s11lteà ses sympathies, quand on la menace et qu'on l'outr,1ge, ce n'est ni dans la tête ni dans l'estomac que doit être le siége de ses émotions ; c'est dans le cœur ! Oui, l'erreur serait grande de faire de la Révolution une simple question .d'économie politique, et cela s\lr la foi de certains hommes q1ie les mots fratnnité publique font sourire et aux yeux de qui le salut du monde est besogne de teneur de lines. 1 Aussi bien, ce sont les faux socialistes que les apôtres d'un matérialisme grossier. On n'a qu'à consulter leur histoire pour -s'assurer c1u'après avoir combattu le Soci 1lisme avec rage, ils n'ont, témoins consternés de ses progrès, adopté le mot q~'afin de mieux attaquer la chose. Ecoutez-les, en effet: ils vous diront merveil :es du lais~ez faire, ils feront à la liberté cette mortelle injure. de la baptiser concurrence; ils admettront en droit le crédit gratuit, mai:, ils auront soiu, .par leur ridicule théorie du I • LinRE ECHANGE ENXRE CF-UX QUI N ONT RIEN ET CEUX QUI ONT TOUT, de re11dre, en fait, la gratuité du crédit dérisoire pour le prolétaire ; , enfin, traitant de sentimentalisme affecté les plus nobles élans, supputant l'amour de l'humanité en chiffres, parlant équations à qni parle syrnpathic, ils ne rougiront pas d'écrire: "Combien me dois. tu? Combien te doi.,-je ? Voilà ma fraternité." Tout ceci du reste n'est gnère nouveau: on en peut juger. C'est le libéralisme devenu cynique en .devenant vieux. Ce sont des guenilles usées jusqu'à la c0rde qu'on s'imagine faire paraitre neuves en les portant à la manière de J)iogène. Tels se montrent les hommes qui, volontiers, si on les laissait faire, soumettraient la Ré\"olution à Barême. Et rema1quez-le bien, ce sont les mêmes que nous voyons, chaque jour, renouvelant contre le jacobinisme les anciennes malédictions de Coblentz, pour1<uivant de leurs moqueries jusqu'au fond <lu tombeau les vaincus de thermidor, baffouaut la tradition révolutionnaire et nous refusant le droit glorieux d'avoir des au-cêtres. Protestons, protestons hautement contre· tant d'impiété. vrais socialistes que nous sommes. Tout en nous efforçant d'agrandir l'héritage que no,1s avons teçu, rappelons-nous avec amour et reconnaissance <le .qui nous .Je tenons. Les temps sont changés; l'adoucissement des mœnrs dispense notre siècle de la nécessité dt:s moyens ,terribh·s .dont l"em. ploi iut imposé à nos devanciers. plus lllaiheureux que nous, et on sait qu'.e11Février 1848, la République victorieus~ ne tua .... que la peine de mort. Donc, pas <l'.imitation étroite et systématique, pas de plagiat serv,ile; mais n'oublions pas non plus que l~,bE_t-de nos pères fut héroïque, quïls mirent à le signaler à l'Europe une magnanimité sans égale, que la cause du peuple n'eut jamais <le plus famwses victimes, que la carrière où nous marchons est toute teinte de leur sang, et que, si la parodie est un tort, l'ir.gratitnde est ttn crime. , De la grandeur de leur intelligence, le monde, ému encore, rend assez témoignage. Mais n'eussions-nous ·à honorer eu eux que leur dévouement, combien leur mémoire à ce scttl titre nous devrait être sacrée ! Il est très vrai que la civilisation, en se développant, diminue la nécessité des sacrifices illustres ; il est très vrai que chaque erreur, que chaque iniquité qni tombe en.porte avec elle dans sa chute une o,:casion de déYoue. ment. Le jour où lïntolérance religieuse fut vaincue, les martyrs pour la cause de Dieu disparurent de l'histoire, et l'abolition de la torture a coupé court à des exemples de fermeté sublimes. Mais le progrès n'en est pas encore au ,point de pouvoir se passer du sacrifice. Respect aux courdgeux et aux dévoués ! RÉSUMÉ. F.n •résumé, le parti de l'avenir ne saurait être nï un parti exclusivement militant, ni un parti purement contemplatif. Le moment est venu où il faut être socialisterévolutionnairei· sous peine de n'N·re pas. Economistes et chevalier~, hommes d'action et penseurs, tous ont à • marcher en avant, groupés :;ous une même bannière. Penser et agir; mais dire ce qu'on pense et samir ce qu'on fait! ' Louis BLANC, Ce travail de Louis Blanc a précédé le coupd' état; c'est encore sa pensée, ainsi qu'il nons l'a dit, et dans cette question ouverte et pendante '' La Politique de l' El-·il," sa parole devait être entend ne. Nous sommes de son avis, quand il déclare que les révolutionnaires qui ne sont pas socialistes, et que les socialistes qui ne sont pas révolutionnaires sont dans l'absurde; mais il s'agit de savoir, aujourd'hui, si les anciennes classjfications sont de justice, et si, grâce à nos malheùrs, les uns et les autres ne comprennent pas le devoir tout entier de Révolution. La question, autrefois, se compliquait d''un gouvernement. .Elle est aujourd'hui fort simple, et c'est Louis Diane qui l'expose lui-même dans ces lig-nes: " S'il arrivait, par impossible, qu'un beau jour '' l'Ass~mblée fût dissoute et la République dé- " clarée hors la loi, devrions-nous rester, jusqu'au ", boui, dans la théorie du calme, coftte que coûte, " de la patience quand même?" Hélas! l'impossible est arrivé : l'Assemblée a été dissoute, emprisonnée, proscrite et déportée. La République qui n'était déjà qu'un nom, n'est plus qu'un crime: la France a reculé, de la pleine lumière de 48. aux ténèbres épaisses de la caverneEmpire; il 11'y a plus ni liberté, ni souveraineté, ni dig·11itédans la vie publique : on est nilet ou l'on est proscrit, et la chute f'st telle, l'abîme est si profond, qu'on se dispute, en France, sur les épavts de 89 ! C'est doue le cas, plus que jamais, de ne pas rester dans la tltforie du calme, et d'abdiquer la patience quand même. N ons avons à reventliquer deux :::iè1·lesd'héritage, 11ousavons à reconquérir, non pr.is la République se11lenw11t,mais la Révolution, nous dt>vrions dire la Civi4isation toute entière; il y a donc, avant tout, nécessiré de fusion, d'accord, d'effort commun, dans les nuances de la Révolution et des idées. Voilà pourquoi notre journal, et voilà pourquoi notre thèse •· la Politique de l' Exil." Aujourd'hui, le premier, le grand <fovoir est révolutionnaire, comme au temp; où la Bastille, la Sorhonne et Versailles étaient debout. Quant au problènw de l'ég·alité, qui ne peut être. résolu que dans h République, c'est encore une instance pour la Révol 11tio11: ne nous convie-t-elle pas, cette c1uestion redoutable et sacrée qu'on ne peut plaider mai11tenant en Frnnce, à la guerre suprême, à la luttt> révolutionaire contre le de~potisme '? Et le peuple qui est i,1no,·a11ce et misère, n'a-t il pas, pour premier i11térêt, dt>revoir le grand jour et d'avoir sa souveraineté libre? Y a-t-il moyen de l'éclairer et de le relevel', quand il est dans l'ombre-et la servitude 't Les heures qui s'appellent Révolutions ne sout pas seulement tempêtes, mai!'; éclairs et rosées! Donc, l'intérêt pressant, l'intérêt religieux, c'est l'action; action par la propng,rnde qui rallie les âmes, et par la conspiration qui rallie les forces. Le despotisme a fait son unité, Notre devoir n'cst-îl pas de faire la nôtre '! Sur .la question des systèmes , républicains uons n'avons qu'un mot à dire.: Sous noire gouvernement qui t:st libe,-té, ~ons la République, les idées s'exposent ,et se répandent. Sons notre gouvernement qui est sou.verai11Pté, sous la Républiyue, les idées se votent et deviennent lois. Rien n'est donc écarté, ni le!I hommes, ni les doctrines; mais rien ne peut passer, ni les doctrines ni les hommes, sans Révolution ! Donc., avant tout, Révolu1ion. Louîs Blaue est donc de notrn avis, nous en somiru•s co1waincus ; et si pendant l'épreuve, la veillée <les armées, il cr0it util~ de nous envover quelques étu-de.;; sur la question du lend~im;in, nous serons heureux <le µnhlier sa pensée; car ce sera encore ch· la llévolut.ion. Les idées sont des balles! Ch. Rr nEYROLLES. 1APOLOGNEETLESALLIÈS. L'Angleterre commence à comprendre que tous les Bonapë:lrte ne s'appellent pas victoire; elle a déjà perdu sa grande armée, sous Sébastopol, et elie voudrait bien en fornwr une autre, le citoyen at home ne donnant pas, avec les débris des misères exi léc>s. De là, les légions Suisse, Polonaise et Britannique étrangère. Jusqu'ici la légion suisse et la britannique étrangère sont fort pauvres: les recrues prises de toutes mains ne tiendraient pas. eu ligne., avant un an• quant à la Légion Polonaise on a beau battre I; rappel dans tous les centres de l'exil et faire des 1neetin.gs, la proscripti.on démocratique polonaise barre le passage, .et voici comment elle répond aux embaucheurs: Au Président du Afeeting de St. Martin's Hall. , • J l\foNSIEUR, ' Apprenant par les affiches qu'on doit tenir un meeting dan-s 8t.-Martin's-Hall sous votre présidence, en faveur de l'emploi d'une Légion polonaise comme l'auxiliaire le plus efficace, et de la Restauration de la Polo,9ne comme le seul moyen d'obtenir une paix durable,'' - nous, les élus d'une nombreuse portion de l'émigration polonaise, et les représentants naturels de l'opinion de cPtte majorité, nous :tvons le devoir d'èx prim,er notre conviction et celle de nos concitoyens sur ces questions vitales pour nous et notre patrie. Nous avons quitté notre pays, seulement
L'HOMME. -1f.le1·c1·edl, -----------···~ --------------------------------------------------- pour défendre à l'extérieur les droit de la Pologne opprimée, écrasée; et nous espérons qu'une Assemblée réunie pour délibérer sur l'objet même de: notre mission, ne refusera pas d'entendre la DÉcLARATiON suivante de nos convictions, müries par une longue méditation et une dure expérience. Nous déclarons : 1° Que le grand problème historique relatif à la guerre actuelle ne p_eut pas être résolu par un compromis temporaire, et implique l'absolue néc_essité d'une solution définitive. 2° Nous regardons comme une vérité incontestable que la solution définitive implique la nécessité absolue de la réduction matérielle de la puissance accablante de la Russie. 3° Nous sommes convaincus que cette réduction, quelles que soieut les forces euvoyèPS contre le Colosse d11 Nonl, - dont les extrémités, bien que frappées, sont trop éloignéP.s pour affocter les ressources et les forces vitales de l'intérieur, - ne peut s'effectuer qu'au moyen d'une campagne victorieuse en Pologne. 4° Nous déclarons rlonc que nous applandissons du fond du c.œnr à tout mouvement cle l'opiniou publique destiné à pousser les Gouvernements alliés à 1:eP.lus éviter, comme ils l'ont fait jusqu'ici, ce seul moyen i''obtenir la victoire dans la gucn e, b sécurité dans la paix. [} Nous sommes fermement conrnincus oue si les Pnis~ance:s alliées, en attaquant la Rugsie e1; Pologne, donnaient à la Nation polonaise une preuve évidente qu'elles ne rrgardent pas l\1s~ervissement de la Pologne comme uu élément essentiel <lu système européen, elles trouveraient dans la ~ ation poloaaise un a!lié, un auxiliaire puissant. 6° Mais nous déclarons que pour obtenir ce résultat, la Pologne doit être rassnrée dès le début coutre toute arrière-pen ée des Puissances contre l'indépendance et la liberté de la Nation, dans le réglement de ses aff.tires intérieures ; car tout empiètement sur sa souveraineté 1létruirait leur prestigr. et rdppe!lerait à l'esprit de la Pologne ces mêmes démembrements contre lesquels elle proteste et lutte co11ti11uclleme11dt epuis un siècle. Si la Pologne doit être une utile alliée, elle doit être traitée en Nation; elle doit être certaine qne les arm6es qui pénètreront sur son territoire, agiront comme alliées, an profit commun, et non pas en maitres et eu dictateurs, usurpant l'autorité, comme les Autrichiens dans les Principautés. 7° Eufin, quant à la formation de Légions Polonaises, -et nous croyons être en cela les interprètes du sentiment unanime du peuple polonais,-nous croyons qu'il ne s~rait ni jnste ni généreux de la part <lel'Angleterre de profiter de la misènt qni existe dans les rangs de l'émigration, pour entrainer ses membres à jouer le rôle <lemercenaires, et à sacrifier leurs vies pour le triomphe d'une politiqll;e qui s'engage à ne p;llS empiéter sur les limites t..:rritoriales de l'Empire Russe, et à le laisser en parfaite intégrité, même eu cas de victoire; au profit d'une politique dont l'objet principal semble être ju~qu'à re jour de satisfaire les désirs et les int6rêts <le l' 1\utrirhe. Non senlcment la Nation Polonaise ne se serit nucnn intérêt pour de semblables desseins, mais encore elle les rc(farcle comme hostiles à ses 1lroits et ,lestructifs de ses " plus légitimes espérances. La Nation polonaise verrait donc avec regret et douleur ses fils exilés entrainés par l'Angleterre à risquer leurs vies 1lans un p:ireil but. La misère est facile aux entrainements ; I' ,\ngleterre pourra <lonc trouver quelques exilés polon~is acceptant la solde de recrues, et s'offr:rnt à la mort sous les murs de Sébastopol, s~r les montagne de l'Asie, ou dans ll's· marais <le la Dobrn<lscha, sans aucune utilité pour leur pays. L'Angleterre n'en profitera guères. Il y 1~11 a peu à qui la misère même puisse faire oublier que leur Yie appartir.nt à la patrie; et ceux-là, affaiblis par l'âg~, ou trop jeunes pour avoir <lel'expérience, sans entho1JSiasme, ne pèseront guères dans la balance de la victoire, dans ces régions éloignées. - niais, sur le sol de la Pologne, ces faibles éléments "au<lraient des armées entières ; leur appé!-rition sur le sol de la patrie sern.it le drapeau sous lequel toute une Nation se lèverait pour la TJerté, se lèverait toute armée, forte par le nombre des combattants, invincible par Je courage. L'émigration polonaise est le grand et dernier trésor de la Pologne ; il ne doit pas être vainement prodigu_é au loin. Servez-vous des armées polonaises, mais sur le sol de la Pologne. Là, elles vous donneront la victoire, parceque là, la victoire donnerait la main à notre liberté ; mais si vous ne voulez pas les employer s11ruotre sol, ne privez pas la cause de la Pologne du sang de ses fils. Une Légion Polonaise sous les murs de Sébastopol ne serait qu'une légion de mercenaires; en Pologne seulement elle aura le caractère polon<1is. Au nom de la Société démocratique polonaise, Le Comité central, L. BuLEWSKI, S. W oncELL, A. ZABICKI. L'excommunication est aussi dure que bien fon- -dée, mais elle n'est pa~ la seule. Ainsi, nous avons reçu, sous ce titre: Déclaration de l'assemblée des démocrates polonais exilés, un ordre dn jour puissamment motivé coutre le meeting de Saint-Martin's Hall, dans lequel nous lisons, entr'autres vérités sévères : " Réprouvant toute alliance avec les despotes, " ne voulant secours d'aucun d'eux, condamnant " le caractère de la présente guerre, et ne travail- " lant qu'à la Révolution européenne, dans le but " de la délivrance et du bonheur universels, la " Pologne dénonce comme crime, toute formation " de lég-ion polonaise qui n'aurait pas pour dernier " mot et pour bannière, sa régénération radicale, " an dedans, et la République, démocratique et " sociale dans le monde entier (1wiversal). L'intrigue est donc combattue ·par toutes lt>s fractions polonaises ; voilà pour l'Angleterre. A Paris, M. Czartoriski est désavoué, dans un écrit fort remarquable par 3076 signatures de l'émigration ; à Constantinople lE>sdupes ou les malheureux qu'on avait embauchés, comme ici, dénoncent les traîtres, et les aînés de rexil se tiennent partout dans le devoir. Aristocrates anglais, vous n·aurez de Polonais au ~ombat, qu'en Polog11e. Ces proscrits-là ne se font ni Hessois, ni PeauxRouges ! Ch. Rrn. ------··------------------ 9 août 1855. M. Bonaparte, en îrappant lè parti républicain dans ses libertés, dans ses tribunes, tians ses hommes cf dans son gouvernt1ment qui était le droit et la loi, M. BonaprtJ croyait avoir écrasé tous ses emH:mis et co11juré tous les dangers: eh bien, voilà que son aile d~oite, dans la grande conjuration commune, conspire presque R ciel ouvert, contre l'Empire, et que partout se retrouve la trace des menées rova listes. Sur les côtes de Ï'Ouest, les éiections municipales et départementales sont à la merci ,le la faction; les prêtres, ch~fs de la propagande, rallient les âmes vendeemies ; les grands propriétdires-ferrniers accusent la guerre, ft'ayant plus la Révolution, et l'on a saisi, dans le Midi, <les correspondances légitimistes indiquant un complot avec l'étranger, sous la raison sociale : Chambord, de Bf odènc ~ Jl1o II témotin. l}où viennent ces audace'l et cette résurrection du parti le plus vieux et le plus cassé <le l'Europe? S'il y a de1-:Bonapartistes naïfs: ils pourront bien se. plaindre, mébrncoliquement, de l'ingratitude des prêtres et des grands seigneurs :l l'endroit de l'ho1nme-Pro\·idence qui les a 1-auvés de l'anarchie; ~ai$ U\UX qui savent le génie du Droit divin, i;es loAgs desseins, ses secrets et ses mœurs, ceux-là comprendront qui? l'Empire n'ayant })U cueillir le lauri•ir de Sébastopol, et la Russie qui est l'armée sainte, n'ayant pas été entamée, les royalistes ont jugé l'heure favorable, pour tenter une divt.!rsion, rendre par là service au Czar et se faire appuyer en Espagrie, en attendant qu'on puisse donner l'assaut, ailleurs. C'est là, <ln moins, ce que révèlent certains documents saisis, et si l'on rapproche ces révélations de la procla- ' mation Castellane (puLliée dans notre dernier numéro), 011 verra que la police et les Tuileries out bien pu prendre l'alarme. Dernièrement e(lcore, le gouv~rnement de M. Bonaparte a découvert à Bordea1Jx une conspiration légitimiste. Il existait depuis longternp~, dans cette ville, une· société appelée l'Union, composée d'ardents légitimistes 4ui exerçaient, ça et là, quelques petites œuvres de bienfaisance. Malheureusement pour ces nobles messieurs, il a été re,.onnu que ces prétendus bienfaiteurs embauchaient quelques paunes 1liables d'ouvriers en leur donnant de l'argent pour les entrainer à embrasser le parti du comte de Chambord. En un mot, cette société était en relation avec les carlistes espagnols, et appuyait de tous ses efforts leurs tentatives pour renverser le gouvernement d'Isabelle II. Tout ceci ne serait rien pourtant, car M. Bonaparte sait bien ce que valent les complots impérialistes ou royalistes, tant qu'ils n'ont pas sous la main l'étranger et le gouvernement; mai, ce qui est grave, triste et navrant pour les aigles, c'est que l'armée, ~ jour en jour, se fait ennemie, c'est que les divisions de Paris elles-mêmes chantent dans les casernes les couplets sécHtie:ux, et que les troupes de Crimée n'ont plus de souffle que pour maudire. Voilà les cruels soucis ! Les trois ou quatre milliards souscrits au registre de l'emprunt sont une légende-monstre, mais qu'il est facile d'expliquer. Vous voulez 500 fr. d'emprunt ? Vous deffi;lndez pour 20,000 fr.; vous versez, en partie, votre l 0me, et comme les inscriptions restent, si vous êtes 100 souscripteurs au même taux, avec nn apport non versé de 50,000 francs, vous représentez 4,000,000. -,- Et voilà comment on aligne les milliards ! - Nous ne parlons pas des fonctionnaires qui s'exécutent par ordre, et des caisses d'épargne qui se vident. On verra plus tard les abimes ! • Il y a eu. dans le Pas-de-Calais, à Arras, une petite manifestation autour de la statue de Frédéric Degeorge. La République du Siècle s'y était donné rendez-vous, et l'on· a prononcé quelques paroles, politiques. La police avait permis. Je ne vous en avais point parlé,· mais c'est un signe. Vous vétï~_z_,dans les journaux allemands, que l' Angle~ , terre passe, de joti: en jour, à l'impérialisme. Ainsi, la Constitution de Hanôvre (la dernière de 48) vient d'être abolie : le cousin de la reine a !Jridé son peuple. Q11e ne peut-on en faire autant à Londres ? Patience, cela viendra, par les Palmerston qui courent. Lisez-vous l 'Emancipatio11, Belge? Voicf ~e qu'elle nous a donné dans la semaine, en sa qualité de jour71-al privilègié ; Qu'y a-t-il de vrai, dans cette bourriche de police? "Je m'étais abstenu de vous annoncer l'arrestation <lu " frère de Pianori, mais quelq11es journa1Jx de Londres " en font mention. Cet It~lien arrivait des Etats-Unis à. " Jersey, où il tenait d'infàmes propos qui ont forcé les " autorités anglaises à s'assurer de lui. Cet incident " jetterait sur les causes déterminantes de l'attentat de " Pianori une clarté nouvelle, si, depuis longtemps, "l'opinion publique n'était formée à l'égard de ce misé- " -rable et <les promoteurs de son abominable tentative.'' J. J. La chronique-Pianori dont parle l'Emancipati-on belge est une fable qu'elle n'a pas inventt:e : le mérite en revient à certains journaux anglais, le Times en tête qui, pour avoir des correspondants jusque dans la lune, n'en voit pas plus clair sur terre. Pianori a-t-il mi frère? Nous l'ignorons. Un citoyen de ce nom est-i! venu à J erscy ? Nous affirmons qu'il n'en est rien, et nous défions les autorités jersiaises, qu'on met en cause, de nous démentir. Tout ceci s'explique pnr l'intervention des polices; il y a de~ hommes, ici, qui mangent à deux ratdiers, et qui ont besoin <l'inventer des conspira- !io.ns. Il y a des journaux cherchant, par ordre, à 1rnter contre les proscrits le pays d'asile, et qui font des bulletins. • Nous méprisons les uns et les autres et ne répondons jamais. N otrc devoir est autre et pins haut. Nous regrettons seulement que les autorités déléguées par le gouvernement anglais se laissent duper par de tels confidents. C. R. 1.1.e~·uede la Sen1aine. A peine sorti du Pouvoir, Lord John Ru~s~H se pose en chef de parti, du parti de la paix. Lui, l'ardent promoteur de la guerre, au début, il demande a11jourd'hui qu'on permette à la Tuquie d'accepter les propositicus de l'Autriche. Il a demandé, àe plus, ( pour recouvrer sa popularité) si les troupes étrangères qui impose11t à l'Italie le r~gime oppresseur, intolérant, cruel du Pape et des autres princes, ne seraient pas bientôt retirées, laissant les peuples libres de réformer leurs gouvernements. Lord Palmerston, sans trop s'étonner de ce revirement d'opinion de son collègue - son complice, disent ses ennei~i~ - a répond~ que la Porte n'acceptait pas les propos1t1ons de l At1tnche ; les puissances alliées continueront la gnene jusqu'à ce qu'elles aient assuré l'indépendance de la Turquie. Il est conv2nu des crimes commis par les gouvernements Italiens - sauf le Piémont dont il a fait l'éloge; - il reconnait combien est funeste l'occupation étrangère ; mais ". ce sont là des sujets trop délicats pour en parler." Il a affirmé, enfin, que si.l'Autriche ne c-ombattait pas pour les Alliés, elle ne combattrait certainement pas contre eux. M. de Rayneval, l'ambassadeur français, a été chargé de réclamer du Papn diverses réformes, et spécialement la séc~1larisation de son gouvernement. La· répons·e a été négative. Le Pape, pour châtier les Etats qui s'emparent des biens ecclésiastiques, a excomnrnnié le Piémont et lancé un monitoire contre l'Espagne et la Suisse. A Na pies, où domine l'influence russe selon Lord Palmerston, un citoyen ayant blâmé les violences et les provocations de la police contre les patriotes et les partisans ~e la France_, a été contlamné par une commission de police à recevoir 100 coups de bâton. Il est mort quel11ues heures après ce supplice. Le roi de Hanovre ( cousin de S. M. Victoria) a dissous son Parlement et refait la Constitution selon les ordres de la Diète Germanique. L'Espagne constitutionnelle se débat dans l'ornière des révolutions fausses ; elle n'a pas su profit~r de l'heu~e de liberté po~r (;Onstituer ses pouvmrs souverainement, et la vmlà qui se prend de peur entre les grèves et lt>sCarlistes. Son gouvernement a des terreurs folles· il sent qu'il n'est point rissis, et dans son rêve d'émeutes il fait offrir aux Puissances Alliées, un contingent espagnol, à ces deux conditions, - lui souscrire un emprunt et le sauver de Montémolin. Aux deux points de vue, mauvaise politique. Contre Montémolin E>ttous les prétendants, il n'y a qu'un remède, la République : pourquoi ne pas la proclamer? En Espagne, les mœurs sont faites. Quant au contingent, n'y a-t-il pas assez de morts en Crimée ?
VARIÉ'rÉS. - r . t UNE LEÇON ~itPUB•LICAINE .. • 1 . ~es le~o~"Qe l'histoire -sont ·bonnes à rappeler, en -~e~,,1ps surfont, où la force règne et supprime. ~ :V~Îlà pourquoi n'>uspublions pour l'enseignement •des peuples esclaves, le p1éambule suivant de la déclaration d~s droits, par l'Assemblée de l' Amér~que, dans la guerre de l'lndépendance. L'Angleterre, alors, luttait contre ses ,colonies, •et dans ses cadres réguliers, elle faisait entrer à prix d'argent, et le~hommes achetés dans la Hesse, •.et)es Peaux-Rouges au tomahawk. Malgré ses crinies, l'Angleterre (nous ·voudrions •dire son gouvernement) a perdu -ses .colonies du ~ o,uveau Monde:: les 13 états fédérés-sont dev.enus une des grandes nationalités de la terre ! Pourquoi? Parcequ'ils étaient humainen:tent : inspirés, ainsi qu'on va le voir dans les lignes qui , suivent. - Pourquoi? Parce que les Etats-Unis "Ont eu des hommes vraiment et sérieusement ré- , publicains. • Les idées. de justice, les hommes serviteurs des idées, et le peuple ,oldat de la cause, voilà toute la fogique èt tout le secret des Révolutions heureuses! ... ' ........................................................ ·-· ........ . " Lorsque le cours des événements humains met un peuple dans la nécessité de rompre les liens politiques qui l'unissaient à un autre peuple, et de prendre parmi les puissances de la terre la plac~ séparée et le ,rang d'égalité auxquels il a, droit en vertu ·des lois de la nature - et de cel_les du Dieu-de la nature, le respect qu'.il doit .aux ophuons du genre humain exige de lui qu'il expose 1 aux yeux du monde et déclare les motifs qui le forcent à cette séparation. "Nous regardons comme incontestables et évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes :· " Que tous les hommes ont été créés égau~.; qu'ils ont été doués par le Cr~ateur de certains 'droits inaliénables:; que pa\'ini ces droits on doit placer au pretnier rang la vie, la liberté et la recherche du bonheur; que pour s'assurer la jouissance de ces droit-s, les hommes ont établi parmi eux des gouvernements dont la juste autorité émane du consentement des gouvernés.; que toutes les fois , qu'm-ie forme de gouvernement quelconque devient destructive de ces fins pour lesquelles elle a été établie, le peuple a droft de la changer et de l'ab0lir, et d'instituer un nouveau gouvernement, en établissant ses fondements sur les principes, et en organisant ses pouvoirs dans la forme qui lui paraîtront les plus .propres à lui procurer la sûreré et le bonheur. A la vérité, la prudence dictera que 1 l'on ne doit pas changer, pour des motifa légers et des causes passagères, des gouvernements établis depuis long- • temps ; et aussi l'expérience de tous les temps a montré • que les hommes sont plus disposés à souffrir, tant que les maux sont supportables, qu'à se faire droit à eux- • mêmes, en détruis:mt les formes auxquelles ils j,0nt ac- • coutumés. Mais lorsqu'une longue sui.te d'abus et d'usurpations, tendant invariablement au même but, montre évidemmen1 le dessein de réduire u:n peuple sous le joug d'un despotisme absolu, il a le droit, et il est de son de- • voir de renverser un pareil gouvernement, et de pourvoir~ • par de nouvelles mesures, à sa süreté pour l'avenir. Telle • a été la patience de ces colonies dans leurs maux, et telle est ~~jourd'hui la uécessité qui les force à changir leurs •anciens systêmes de gouvernement" ........................ . ' ...................... ♦ ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• , 'La1campagne qui s'ouvrit derrière cette décla- ,ration futmélangée de victoires et de revers. L'interyention de la France coupa court à ces fluctuations fâcheuses, et Washington put gouverner un pays libre. Quant arriva son échéance d'administration, il se recueillit, et comme les anciens hommes d'Etat de la Grèce et de Rome, dans les temps pauvres: 'il descendit du pouvoir, comme simple citoyen, e~ le gouvernement nouveau fut fondé. Nous recommandons les documents qui suivent à tous les Républicains·; ils y verront comment un pays s'élè,·e, et combien les Bonaparte sont infâmes! '~ Les grands événements qui •levaient amener !lia re- .traite sont enfin réali~és ; je viens en offrir au Congrès _mes sincères félicitations. J'ai l'honneur de me présenter devant lui _pour déposer le commandement dont il a da.igné m'honorer, et je lui demande la pe1·mission de quitter la carrière où je n'étais entré que pour le service de mon pays. '" Heureux de V6Ïr enfin l'indépendance des EtatsUnis assurée, je quitte avec plaisir .des fonciions dont je ne m'étais chargé qu'avec la plus grande défiance, La ,tâche était difficile, et je seutaii; toute la faiblesse de mes moyens ; mais, d'un autre côté, la justice de notre cause, l'union de tons les citoyens, et surtout la protection du ciel, qui dispose des hommes et des empires, tant et de si puissans motifs m'ont soutenu. " Le succès qui a couronné nos armes a surpassé nos plus hautes espérancei;. Plus je reporte mes regards sur les effets merveilleux de la protection céleste qui s'est manifestée en notre faveur, plus je sens augmenter ma reconnaissance. " En répétant ici les obligations que je dois au zèle de toute l'armée, j'aurais de grands reproches à me faire si je ne témoignais, dans cette circonstance solonelle, ce que je dois en particulier aux services et aux talents des officiers qui m'ont été personnellement attachés pendant le cours de cette guerre. Quand ils m'auraient éti' unis par les liens du sang, je n'aurais pas été mieux servi par leur affection et leur dévouement. Permettez-moi, de recommander surtout à Ja bienveillance rlu Congrès ceux qui ont continué leur servicll jusqu'à ce moment :. ils ont des droits aux égards les plus distingués. " Un devoir indispensable en terminant mes fonctions publiques, c'est de recommander les intérêts de ma chère patrie à la protection de l'!tre Tout-Puissant qui dispose des empires : qu'il daigne étendre ses bénédictions sur tous ceux qui sont chargés de .veiller au bonheur et à la tranquillité de l'Etat! " J'ai rempli mon JlevGir -:je me retire du théâtre Jes affaires pubiiques. Je prie cette auguste assemblée, dont j'ai longtemps exécuté les ordres, de recevoir de ma part les adieux les plus affectionnés. Je remets ma commission, et je me retire de tous les ,emplois de l'administration publique." Le président du C0ngrès., Thomas Miftlin, lui répondit en ces termes.: " Les Etats.Unig, assemblés en congrès, rcçoh·ent avec la plus vive émotion la remise que vous faites ici des pouvoirs qui vous avaient été confiés. Vous ne vous en êtes servi que pour conn.uire toutes nos tro11pes de vie- , toires en victoires dans le cours d'une guerre périlleuse dont le succès était si douteux. " Appelé par votre pays à la défense de ses droits attaqués, quand vous avez accepté cette auguste fonction, les Etats-Unis n'avaient aucune alliance; ils étaient sans amis, et même sans gouvernement national qui püt vous seconder. . " Vous avez conduit avèc -sagesse et courage cette importa~te _guerre, et dans les circonstances les plus pénibles, rnv1olablement attaché à l'autorité civile, vous en avez toujours r-esp.ectéles droits. Vous avez déployé la plu~ grande persévérance jusqu'au moment où le& EtatsUnis, aidés par un roi et une nation magnanimes, ont pu terminer heureusement cette guer:re. Vous avez vu la liberté, l'indépendance, la süreté de votre pays affermies sur des bases indestructibles . " Vous avez défendu la liberté dans ce nouveau monde• ' vous avez donné de terribles leçons à ceux qui exercent ou qui souffrent l'oppréssion, et vous vous retirez du théâtre où se sont passées tant d'action mémorables,· emportant avec vous les bénédictions de tous vos concitoyens. La gloire de vos vertus survivra à votre autorité militaire; elle ira instruire et animer les siècles les plus reculés, Comme vous, nous sommes convaincus de cc que nous devons à l'armée qui a servi sous vos ordres. Nous nous chargeons spécialement du sort des officiers attachés à vot, e personne jusqu'à l'époque glorieuse dont nous sommes les témoins. " Nous nous joignons à vo~s pour recommander les intérêts de notre cher pays à la protection du Tout.: Puissant. Nous le prions de disposer les cœurs et les esprits des citoyens, de manière qu'ils ne laissent échapper aucune .occasion de devenir une nation aussi heureuse que respi:!ctable. Nous lui demandons surtout qu'une vie qui nous est si chère soit l'objet de sa protection spéciale. Nous le prions de répandre sur vos jours toutes ses faveurs, et de vous accorder cette récompense que le monde ne peut donner." • Tout ce qui concerne l'impression des livres, brochures, <liscours 1 etc., etc., - ou demande de livres de propagande républicaine, - doit être adressé à M. ZENO SwrnTOWSLA WSKI 19, Dorset Street.· ' ANNONCES E'l' AVIS DIVERS. 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