Homme - anno II - n.36 - 8 agosto 1855

~me A11nee. -SCIENCE.- 1 -SOLI HAH l'l'É.-- JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. , 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront 1 (Je Jo111•nal 1uu•alt une Ceh1 ttar 8e1nalne. pas rendus. - ON s'ABONNF::A Jersey: 19, Dorset str~et. - A ' Londres, chez M. STANISLAS1, 0, Greek-street, Soho Square, et Tou 8 lelil abonHentPlla fie paient d'a"'' chez M. PnII.IPPF., (Pharmacie française), 28, Greek street, Soho 1 · ne~. Toutes lettres et correspondances rloivent être a/franchies et -Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, ruû Guillaume-Tell. adressées au bme:m de !'Imprimerie Universelle à St-Hélier -Belgique, chez les lib.-llfadrid, chPz Casimir Monnier, libr. NOUVEAVX PRIX D'ABONNEù'lENT: J erscy................................ . Angleterre............................ . 8 sh. ou 10 fr ] 2 - 0\1 15 fr Iles de la. Manche.................... 12 Belgique... ... . .. . .. .. . .. . .. .. .. .. . .. . J 2 8uisse ................................. 12 Prusse................................. 12 Villesanséatiqnes................... . Etats allemands..................... . Pour les antres pays................ . MAZZINI l:J 12 1G - ou :?Ofr SUR LA GUERRE. J, ET T RF. A UN ANGLAIS. l\fo11 cher ami, Vous me dcmanùez pourq no! je n'expose pas mon opmwn sur la guerre ? Je suis <lécounigé ! Vous me semblez, comme Ajax, combattre clans les ténèbres; mais lui, il invoqnait la lumière; et vous, lorsqu'elle brille autour de vous, vous fermez les yeux pour ne pas la voir. Vous avez été souvent avertis, pourtant. Des hommes, - qui n'ont la prétention <leposséder ni une prescience ni des talents supérieurs, mais <]Ili par leur position et les évènements auxquels leur existence toute entière a été mêlée, connaissent parfoitenwnt. les affaires d11continent, - vous l'ont dit dès le début: - l'Autriche ne combattra jamais pour vous; son seul but ét:üt de prendre possession des Principautés ; en poursuivant obstinément le fantôme de son alliance, non senle:nent vous avez dégradé votre cause et perdu les sympathies de tont ce qui est bon et brave en Europe, mais vous avez encore enchaîné votre intelligence, entravé vo<,plans, et détourné la politique de cette guerre loin du seul terrain où vous pouviez espérer la victoire, toujours poursuivant l'impossible. 'rout cela, les faits l'ont depuis confirmé. Cependant vous demeurez inertes, impassibles, immnablt•s, dans la mème oruit>re, vous enfonc;:int de plus en plus profondément da11s la région ténébreuse des illm,ions et des déceptions; tandis qu'un seul acte de votre volonté vous replacerait sur la voi~ large et brillante de l'honneur et de la vie• toire. J c vois de vaillantes actions, suffisantes pour. racheter une nation déchue ; la plus noble énergie, la plus indomptable persévérance déployées en Crimée par vos demi-dieux inconnus, vos soldats, vos officiers ; mais dans quel but et avec quel espoir'? Je m'incline devant le dévouement calme et silencieux ave(.;lequel votre nation se résigue à tous lès sacrifices inséparables d'une pareille guerre, et je me sens•fier d'aimer et d'être aimé dans un pareil pays ; mais taut de dévouement ne devrait pas être prodigué en vain. Grâce à la politique dirigeant cette guerre, vous luttez contre l'impossible. Cette pensée, ù moins que tout sens pratique n'ait abandonné votre nation, doit aujourd'hui, après neuf mois d'efforts et de déceptions, animer et agiter bieu des âmes: cependant personne n'o~e l'exprimer. Votre Parlement flotte entre un parti connaissant toutes les difficultés de la situation et . basant sur cette connaissance une politique de lâcheté, et un autre parti, comprenant très bien la néces~ité. sup~ê1?~ de ne_cesser. la lutte qu'àprès une v1cto1redecunve, mais ne comprenant ni ne èherchant à comprendre comment on pourrait :emp?rter -1~ victoire. La paix à tout prix, même au pnx de· l honneur, ou la guerre pour la guerre ! Les Trois mots magiques proférés par M. Roebuck sont restés sans écho, prophétie menaçante dont on se souviendra trop fard ! Vos associations pour lc>sréformes administratives évitent systématiquement la qnestion vitale, se bornant ù montrer qu'on pourrait mieux s'organiser dans la même mauvaise voie. Votre Presse, active, clairvoyante, hardie, violente parfois, toute-puissante dans les questions de second ordre et les détails, garde le silence sur ce prohlême ; Peut-on vaincre la Russie en Crimée. C'est pourtant là la question. Il est beau et brave de mourir pour son drapean ; mais il est triste, déplorablement triste de voir ordonner à une semblable élite de monrir inutilement, quand elle pourrait accomplir de si gran<les choses. Le martyre, eu certains temps, en certaines circonstances, est le devoir sacré du faible : Le fort doit vaincre. Pouvez-vous vaincre sans chaogC'r radicalement de politique? Ma conviction profonde est que vous ne le pouvez pas. Uroire que le succès de la g·ucrre dépend seulement des talents et <lel'org·anisation militaires, que la politique gonvernementale n'y f'St pour rien, qu'en arrivant à la' pert'('ction relative des détails 'techniques' et dtt conrage, v,)us anrez les chances les plus favorables, c'est nne immense erreur. ,T'ai vu, en 1848, eu LomlinrdiP, nn triomphe cntai11 changé en une ruine pro~rcssi ve, rapide, inévitable, par un senl conp cl'nne. politique fausse et funeste. • • Là, sur une terre où l'insurrection nationale venait c.ledéblayer le territoire de tous ses ennemis, des Alpes à la tle.r, sauf quelques forteresses - un Roi s'avança, disposant de bataillons r{~gnlicrs, d'une nombreuse artillerie, de rf'ssonrces doubles de celles d'nn ennemi vaincu, dècouragé, démoralisé. Mais CCr' oi avait un hut, l'agrandissement de la Maison de Savoie, et des traditions monarchiques complètement hostiles à l'esprit et aux tendances clu mouvrmcnt. L'armée était brave, les officiers dùvoués; tonte une population entho:.isiaste appuyait les régiments piémontais. Le plau était clair : Les 30,000 soldats Autrichiens qui s'étaient ré>fugiés<lansVérone et Mantoue ne pouvaient, seuls, reconquéril' le pays ; empêcher les renforts de leur parvenir, c'était lo problëme à résoudre ; la solution en était ais.'.-e. La victoire était certaine, facile, en prenant les mesures suivantes : armer les populations et lenr laissC'r le soin de protéger leurs foyers ; laisser derrière soi les forteresses ; marcher aux Alpes ; établir, sur les points où les rontes militaires relient I' An triche à l'l talie, deux camps de 25,000 hommes chacun ; bombarder Trreste, d'où les Autrichiens tiraient leurs approvisionnements ; soulever, par un appel aux Nationalités Slavo-Illyriennes, les Dalmates des côtes orientales de l'Adriatique .... Mais Trieste était défendu par la Diplomatie, et le '.ryrol par je 11esais quels vieux droits absurdes de la Confédération ·Germanique. Armer la population était hors cle question, car une Nation en armes pour sa propre cause est un élément dangereux dans une monarchie naissante. Protéger les routes militaires vénitiennes, c'était protéger la République proclamée par Venise. Comment un Gouvernement qui tendait, non pas à la création d'une Nation Italienne, mais à l'extension du royaume Piémontais dans le Nord, eftt-il pu provoquer une guerre nationale ? Alors, toutes opérations décisives exclues, on se borna au siège régulier des_forteresses. L'armée Piémontaise s'arrêta sous Vérone et Mantoue jusqu'an moment où le soleil brttlant, le:i maladies, l'irrégularité· du service des subsistances, le découragement et la démoralisation inséparables d'une armée immobile, offrirent à l'ennemi renforcé l'occasion favorable pour vaincre.· Une fausse politique avait fait perdre toutes les chances favorables. Il en devait être ainsi. La stratégie a pour base la politique gouvernante. Tel est votre cas~ Si la politique de votre Gouvernement eût été libérale, vous seriez aujourd'hui solidement établis au cœur du territoire ennemi, appuyés par l'insurrection d'un peuple valeureux! et vous auriez jet~ clans l'armée ennemie un puissant o-ermede désorganisation, un appel à la révolte et à la désertion. Un coup de hardiesse au service d'un principe vous eîtt donné des alliés par toute l'Europe. Aucune Puissance despotique n'aurait pu, n'aurait osé seconder la Russie contre vous, nous vaus le garantissons. En vous déclarant hostiles à tout mouvement populaire ; en courtisant pendant seize mois la pins vi!e <les Puissances clcspotiqucs, l'Autriche ; en remant tout but moral, tonte noble aspiration~ ponr un détestable et mesquin programme d'expédients et cle statu quo, - vous vous êtes privés des sympathies de l'Europe, vous avez empêché le soulèvement de la Poing-rie, vous avez perdu l'alliance de la Suède, vous avC'z laissé le champ libre aux intrigues de l'.A llcmag-ue contre vous ; et fenonçant :\ toute liberté d'action, de choix, de moyens, de plans militaires, vous avez, comme Charles-Albert en 18.J.8, rôduit la gn'errc à un siège, sur un terrain qu'on appellera désormais le tflmbcau de l'horweur et des fils de l'Angleterre ! Un lomboan : la Crintée 1w pcnt plus 6trc autro chose .... • J'avoue que je ne puis comprendre l'apathie silcnciense, obstinée a\'ec laquelle votre Presse, ,•os meelin.9s, vos hommes parlementaires, assistent au sacrifice de milliers de vies, sans même songer à se demander : Peut-on obtenir, là, une victoire décisive', 1111 triomphe'? Je frémis qnancl j'entends Lord Palmerston assurer froidement aux ·communes qne les pertes d'hommes seront comblées par <lenou\'caux renforts. Vous feriez mieux de décréter, une fois pour tontes, que la jeunesse d' Angleterre sera pério<liqucmeni décimée dans le but de complaire ù l'ignorance militaire de Louis Napoléon et d'éloigner toute cause d'alarme de l'Empirf' autrichien. Une expédition ~n Crimée ne pouvait m1 aucun ca~ amener par elle-même un snccès décisif ou d'honorables conditions de paix. Si vous voulic•z agir dans la Mer Noire, Odessa devait être la place attacp1be. Pourtant, si vous aviez choisi lo moment favorable et employé les moyens nécessaires; si vous aviez débarqnb 100,000 hommes, occupé Pérékop, pris possession par vos flottes des dé_troits <lC'Kertch, dn cap Kczantip, et d'autres pomts clans la :.\fer d' Azotf, la Crimée était à vo_u~.Vous pouviez alors r~vc:iir sur Sébastopol prive de toutes ses commumcaüons avec le continent. C'e.tlt été un événement important, sans doute. Mais aujourd'hui, quel est votre espoir ? Quel est votre but en sacrifiant l'élite de vos soldats sous les murs d'une place que vous ne prendrez pas, selon toutes probabilités, et dont la prise ne vous donnerait aucun résultat'? . li est grand temps, certes, d'examiner sérieusement la question et d'arriver à ce que les forces de l'Angleterre, dont l'Angleterre peut avoir bientôt besoin pour se protéger contre ses alliés, ne soient pas perdues dans une lutte désespérée. Jetez un regard en arrière. Vous avez cru d'abord, ce fut la première erreur, que vous feriez reculer le Czar en plaçant 50 à 60,000 hommes à Constantinople, Gallipoli et Audrianople. Quand vous avez commencé à Yoir qu'une guerre sérieuse était inévitable, vous vous ~tes tournés vers le Danube; c'était la base naturelle d'opérations agressives. L'Autriche, c'est établi maintenant, vous interdit d'agir sur ce point. Vous vous êtes inclinés, vous avez renoncé à volre plan, et vou~ avez livré à l'Autriche - seconde et' fatal~ erreur'- les Principautés. ' . '. ' . L~ Danube interdit et ne voulant pas réveille'r par la Pologne la question redoutée des N ationa.- li'tés, vous vous êtes décidés à. adoptN le plan de Bonaparte l'expédition de Crimée. Vous avez débarqué avec des forces, un matériel, une connaissance des localités et des forces ennemies, complètement insuffisants. Vous avez essayé d'attaquer le nord de Sébastopol; mais, trouvant

des obstacles imprévus, insurmontables, vous avez tourné vers le sud, par une marche de flanc excessivement dangereuse. Vous ne pouviez faute de troupes, investir 'la place. Vous n'av.ez même.pas :imaginé d'empêcher l'accumulation des munitions ,et des v·rvresqui arrivaient de Russie et de Sibérie, en descendant le Volga -et le Don, par Rostof et ·Kertch, à Sébastopol. Vous vous êtes contentés de vous établir .là, ,vous confiant au hazard et mé- ,prisant ·votre ·ennemi, - et ;vou-sy êtes encore. Vous vous -êtes exposés au péril imminent - détourné seulement par le manque de hardiesse des généraux Russes et l'héroïque_ valeur de vos soldats à lnkermann et Balaclava, - d'être rejetés dans la mer. Vous avez perdu l'espoir de la coopération de l'Autriche, perdu la confiance de ]'Europe, perdu des sommes immenses, perdu .(l'Angleterre seule) près de 40,000 hommes,-vous _avezgag-né quelques avant-postes de contre-appro- ,che, élevés depuis votre arrivée ! • Voilà le résumé du passé. Voyons maintenant '-l'avenir. 2\.. Sébastopol, la partie méridionale assiégée est aussi forte que jamais·; l'armée russe de· )Crimée est plus forte que jamais·; grâce à la conduite de l'Autriche, de nombreux renforts arrivent de l'intérieur de la Russie. Vous ne pouvez songer à affamer l'ennemi ; Totre expédition dans la _Mer d' Azoff est venue cinq ou six mois trop tard.; :on a concentré dans Sébastopol des munitions et des vivres poùr plusieurs mois. D'ailleurs, la route de la Shivagh (Mer Putride), la route de l'isthme, la route conduisant de Simphéropol à Sébastopol pàr Baktchiseraï, la route de cette même ville à la :partie nord de la place assiégée sont toutes aux mains des Russes. Il vous faut donc prendre la pl~ce par force. Combien d'hommes perdrez-vous en ,prenant possession de Malakoff, du Redan, de la .première \igne de défense? Combien p0ur enlever ,la seconde ligue? A supposer que vous preniez possession de toute 'la ville, comment la garderez-vous sous le feu des forts du Nard? Le terrain est ph15 élevé de ce côté qu'au Sud. La forteresse -Octogone, la Sievarna, cette clef de Sébastopol. selon Sir Howard Douglas., commande la ville, la baie, les docks.._ Sa hauteur la protège contre le feu des vaisseaux, ses rivages sont escarpés. 'Il vous faudra l'attaquer par terre:; vous ·vous trouverez donc, après neuf mois d'efforts et de sacrifices, en présence de . l'obstacle devant lequel vous avez reculé au début, Combien de sang fattd.ra-t-il pour le renverser? Vous sentez-vous pleins de confiance encore, après votre éxpérience du siège du Sud ? ' Et puis, restent les forces russes autour de Sébastopol? Moindres en nombre, épuisés par des victoires à la Pyrrhus, vou-s devrez alors commencer réelle- ·ment la guerre, la campagne de Crimée. Il y a .des troupes russes, déjà fortes, et qui le seront bientôt davantage, sur la droite, sur la Tchernaya; des troupes russes sur la Belbeck, des troupes russes devant Eupatoria, des troupes russes dans l'.intérieur sous Wrangel, Montrésor, Bellegarde. A. travers toutes ces troupes, et dans les steppes -qui, de Simphéropol à l'isthme. s'étendent sur la :Crimée, vous devez vous frayer un passage jusqu'à Pêrékop. Sur les steppes, ni arbres, ni ibuissons, nulle. défense contre des chaleurs ou ,âes froids également intenses ; aucun lieu de ,repos, la Crimée n'étant qu'à peine habitée : ,10,00Q milles carrés occupés par environ -200,000 habitants; et les quelques villages épars ~dansles terres seront brt11éspar les Russes. L'eau y est rare et saturée .de seL L'hiver couvre ces ;terres désolées d'aceahl~nts ouragans de neige; :l'été détrempe le terrain par la fonte des neiges au :point d'y engloutir l'art1ller.ie. Pas de routes tra- •cées. Les ponts sur les ravins -sont faibles et se- ,ront facilement détruits.. Vou-s me direz que ces difficultés existent aussi pour :les Russes : c'est ·vrai, mais il~sQnt chez eux, ils y sont accoutumés., ·vous de'vez vaincre èt conquérir., ils n'ont qu'à se ·défendre·; chaque pas en avant ;vouséloigne de 'v:otrë•based'opération et de vos appro-visionnemens:; ·chaque pas en arrière les .concentre au contraire. • A rextrémité dé la Criméè, vous tr.ouverez Pêrécop, que les Russes îortifient depuis Je .com- .men'cément de la guerre. .Si vous vous en kmpazez, et ,que la Russie ne -sesoumette .pas., vous :aurez de~ant vous 300 miltes de steppes. A ••••• iil sembleraît que l'homme q·ui traç·a le pre- •mier le.plan de l',èxpé.ditîon,de Crimée ait voulu rêsoudre ce prohlême .: ·" Comment, dans une cn- 'trèprise plausible en apparence, faire couler le ~.eilleur sang de l'Angleterre, et la mettre hors .~tétat ,de se ,d'éfeodie à un jour donné.? " . Tellès ·s(>ntvos espêrarices·. Comhièn dë-milliers d'hommes, combien de millions de livres sterlings êtes-vous dispasés à engloutir pour atteindre leur réalisation possible, mais peu probable ? Des hommes déterminés à s'illusionner, eux et l'Angleterre, vous parleront d'opérations vers le Liman du Dniéper, contre Kherson et l'arsenal de la Crimée, Nicolaieff. Ils oublient Oschakow et Kilbaroun, placés en face l'un de l'autre à deux milles et demi de distance, et défendant l'entrée de la Lagune; ils oublient que toutes les places de la côte viennent d'être fortifiées par les Russes ; ils oublient que Nicolaieff est le point oit se concentre en ce moment une réserve de 30,000 Russes. -On suggèrera une attaque contre Akerman, et -Ovidiopolissur le Dniester, oubliant que vous au- ·riez là, en face, l'armée russe, sur les flancs, l'ar- ,mée autrichienne, Pouvez-vous :volt~ fier à l'Autriche 1 On vous parlera d'un conp de main contre Pérékop. Comment? Par mer? Sur la mer d•Azoff, la place est protégée par la Shivagh (Mer Putride); sur la Mer Noire les vaisseaux de guerre n'y peuvent jeter l'ancre qu'à la distance de 20 miles. Par terre ? 1l ,vousfaudrait livrer bataille, vaincre et entreprendre la campagne dont j'ai parlé plus haut. Si vous ne voulez pas être 1-ris,entre les forces arrivant de l'intérieur de la Russie -et celles qui manœuvrent en Cr.imée, ;il .vous faudra d.étruire Wrangel et :Bellegarde. Â. vec quelles forces? Vous avez maintenant, ·toutes déductions faites, 100,000 hommes en Crimée, ,en ,comprenant les contingents Turcs et Piémontais-; ;peut-,êtremoins. mais certainement pas plus. Vous en avez 40,000 presque sans cavalerie, ,à Eupatoria. Combien devrez-vous eu laiiJserdans les travaux de siège? Combien à Kamiesch et à Balacla·va? , Non. A moins d~ lever le siège; à moius d,e diriger toutes vos forces contre ile point vulnérable de la Russie, ,la ·Pologne:; à m@iesde changer radicalement la politique ,qui gau-verne la guerre, ·vous ne pouvez rien, sinon périr systématiquement et périodiquement dans de vaines tentatives devant Sébastopol. La :Russie est là trop forte pour vous, Votre gouvernement adopter.a-t-il jamais, spontanément, une autre _eafüÂqt1e? I amais. Les hommes qui n'ont pas trouvé -unmot à dire pour rhonnenr de l'Angleterre ,quancl le Czar, en 1848-4-9, en,vahit les Principautés~ puis écrasa la Hongrie, ·et cela, parce que 890 but était de dompter la Liberté, les mouvements nationaux, - les hommes qui ont complot~ avec Louis Bonaparte la restauration du pape, " en améliorant son gou- .vernement," - les hommes qui, depuis 16 mois, épuisent toutes les formes de la plus servile complaisance pour une Puissance comme l'Autriche, . et qui, dédaignés, n'osent proférer une seule parole menaçante, - ceux qui peu•vent s'associer à des despotes 11surpateurs, ceux-là ne diront jamais à nue Nation : Lève-toi! Leur politique gît entre ·1adépêche du 23 mars 1853, dans laquelle Lord Clarendon déclare que le gouvernement de' Sa Majesté est désireux d'éviter d'offrir des chances aux Révolutionnaires européens-et les discours où Lord Palmerston traite de rêve la liberté de la PolognP-,et déclare que la. résurrection de la Hongrie serait un déplorable, un lamentable événement. Ils ont pu rompre leurs engagements envers la Sicile ; ils ne briseront jamais ceux qui les lient à la cause de l'Absolutisme sur le Continent. • Mais vous, citoyens anglais, vous qui adorez la Liberté, qui vénérez la Morale, vous qui n'avez d•engagements qu'envers l'honneur et la sécurité de l'Angleterre ; vous q·uiapplaudissiez unaniment à la glorieuse résurrection de la Pologne et qui 'proclamiezqae le triomphe de ses ennemis était un crime ; vous dont les frères et les fils meurent en Crimée, victimes d'une fausse politique, ,tandis qu'ils pourraient vaincre en Podolie, en Lithuanie, vous, libres et intelligents, par un seul acte de volonté\ résolue, par une manifestation énergique, souda\ne, vous pourriez contraindre vos gouvernants; et vou,sas&istezpaisiblement à cette œuvre inutile et .lente de destruction, et vous confiez les de&tinéesdel' Angleterre à des hommes qui, grâce à leur politique .et à l'Autriche, après neuf mois d'opérations, assiégent encore un ouvrage extériem ! C'est inexplicable. Tout homme ayant un fils, un frère, un parent ou un ami en Orient, devrait aller de ville en ville, de park en park, de cottage en cottags, la carte de la Crimée sur la poitrine et le drapeau de la Pologne à la main ; leurs prédications, leurs exhortations, entraîneraient .enfin des centaines de milliers d'Anglais à signifier au Gouvernem8nt, j>acifiqnement mais résol,oment, leurs volontés ; • "Changez de politique ! A bas l'Autriche! Aidez la Pologne à se relever ! " Vous pourriez alors vous agenouiller pour remercier Dieu d'avoir accom·pliun grand acte de justice et d'être rentré& sur la voie qni conduirait l'Angleterre au triompheet à la ,paix. Mais l'Autriche ? mais la Prusse ? - Laissez la Prusse à son peuple ; l'~utriche à la Hongrie et à nous. Nous vous le promettons : l'Autriche - qui ne tirera pas un coup de canon pour vous - ne tirera ·pas un coup de feu contre vous, tant que nous vivrons. - Mais la question des N atiooalités, c'est la guerre générale? - Eh! qu'importe? Les Nationalités ne combattront-elles pas pour leur propre cause ? et cette cause sera la vôtre. Que la Pologne, la Hongrie, l'Italie se lèvent, et le Czar ne songera plus à marcher sur Constautinople ! Hors de la voie que j'indique, croyez-moi, vous ne trouverez ni victoires décisives ni paix honorable. Dans ~ne lettre que j'adressai. le 2 Mars au Président des Amis de l'Italie, je disais: "Votre politique est absolument fausse et immorale, vous ne .Po.uvezdonc ~aincre, TOUSn'e vaincrez paa." Je maintiens mon dire. La guerre est à mes yeux lti plus grand des crimes quand elle n'est pas faite au profit de l'humanité, pour foire triompher quelque grande vérité, ou pour plonger au tombeau quelque grand mensonge. Ce n'est pas ainsi que vous faites la guerre actuelle : On tremble de pn1clamer un priùcipe. On virn à la fois à réprimer les envahissements du Despotisme dans le Nord, et à fortifier le Despotisme dans le Centre de l'Europe. On proclame l'indépendance de la Turquie, et la politique et la stratégie tendent à empêcher toute autre Nation de conquérir l'indépendance. Je crois à Dieu et aux plans de sa Providence : c'est pour cela que je ne crois pas à un triomphe couronnant la guerre basée sur les expédit•nts, l'égoïsme, l'intérêt d~ moment,, et un antagonisme ouvert contre les droits et les libertés de l'Europe. Le Czar est un principe, le principe de l'Autorité illimitée, - il ne peut être vaincu que par un autre principe, le principe de la Liberté universelle, J. MAZZINI. J uillct, 1855. LES PEDPLES. I. Il y a trois sièçles à peine, l'humanité ne se sentait pas vivre : elle n'avait pas conscience d'ellemême, de sa nature progressive, de son âme éternellement jeune, de la loi de ses del!tinées. Frontières-abîmes, les .religions séparaient les hommes, ~on_imeles_r,aces, les ca_steset. l~s priviléges: tout etait poussiere et confusion, d1fference et guerre. Les peuples eux-mêmes n'étaient que des troupeaux ou des armées à peu près sans nom. et l'on disait en parlant des plus grandes patries de la terre: - La Maison de France, la Maison d'Autriche, la Maison <l'Espagne, - les BQùrbons, les Hapsbourg, les Stuarts, les Médicis. J Aujourd'hui, l'on <lit la Pologne, l'Espagne, fltalie, la France; l'on dit la Hongrie, commeon dit l'Amérique ; et les nations même )es plus misérables sont au premier plan ; le livre des Agamemnon est fermé ! Il y a là, toute une révolution et ceux qui •ne comprendraient pas combien est décisive cette substitution des peuples aux dynasties, des patries aux ,;·ouv·ernements, ceux-là n'auraient ui le sens de l'histoire ni celui de la vie. . La Pologne est e~clavée, subjuguée, détruite, dttes-.vous? _Elle n est. plus qu'une province de Russie? Mais pourquoi donc de sa tombe sort-il toujours c~mme un bruit d'armes et pourquoi son nom, effroides uns, espérance des autres, revient-il sans cesse, dans la polémique des assemblées, dans la querelle des gouvernements? On ne parle pas ainsi des Bragance et des Bourbons errants en Europe, et qui étaient hier des Maisons assises, des destinées rayonnantes. Et l'i talie, cette autre grande morte, cette ruine sacrée que vont profaner les curiosités oisives, pourquoi la tient-on, nuit et jour, sous les échafaud~ et so~s les armé~s ? Pourquo_i lés étr~ngers mqmets et Jaloux ont-ils daus ses villes garnison et police? Pourquoi ses citadelles sont-elles couronnées de batteries et ses places armées·, comme,en temps de guerre? On ne garde paitainsi les cadavres. • .<?'estque l'e sépul~re _est one patrie, ùne Eglise m1htante, une consp1ration, uncamp: c'éat que ce

seul mot- Italie·- rallie· des millions d'âmes et fait-secouer les cliaînes, dans toutes•les·prisons-, de Venise à Rome et de Naples à Milan ; c'est que laittorte· est vivante, plus vivante que la Maison d'Autriche et· qu'un jour viendra, jour prochain, où· les deux sœurs inscrites au livre de vie, au livre des Révolutions, les deux sœurs Italie et Hongrie s'enlaceront dans le saint amour et, sous leurs pieds, écraseront l'Empire-ulcère. Ah! L'Autriche aura de bellP-sfunérailles! . Regardez du côté du Sud, cette nation qui, l'an dernier, se leva pour élargir sa souveraineté, retremper son âme dans les révolutions et vivre libre en face de l'Europe vassale· et tombée. Elle avait dormi longtemps sous le suaire et sous le dogme : lorsque 1848 sema ses tempêtes, elle était restée- calme, comme un cimetière, et l'on disait alors : " L'Espagne ne suivra jamais; elle a fa grande maladie catholique, et l'on n'en revient pas!'' Eh bien, lorsq~e la n?it s'est faite ai.Heurs, lorsque la France, po1gnardee par la trahison, a trébuché dans la servitude, l'Espagne a fièrement ouvert ses fenêtres sur cet Empire; elle a relevé ses tribunes, appelé ses gardes nationales, donné libre essor à la parole comme à la pensée, et si, depuis, elle s'ast arrêtée dans son œuvre, si elle n'a pas marché dans la pleine lumière jusqu'au droit absolu,-sa quasi-révolution n'en est pas moins au- fond un grand acte de solidarité révolutionnaire·: l'Espagne a fait armée dè réserve ! Ce peuple là, pourra ~escendre, encore une fois, comme les autres, nous le savons : les intrigues, les trahisons, les crimes qui guettent partout le~ révolutions et la liberté, lui seront embftche, peut-être, et l'entraineront hors de ses voies ; mais il ne disparaitra plus; il restera dans l'histoire et dans la vie, comme la Hongrie, comme l'Italie, comme la Pologne, et jamais l'Europe des priviléges, l'Europe des peurs ne dormira tranquille sous ses dictatures. • On dit que, parfois, l'homme des Tuileries entend comme des voix de tribune du côté du Palais Bourbon, et comme des bruiti d'armes du côté des faubourgs; Tibère a raison dans ses terreurs de nuit : les morts de la France parlent, mais il y a d'autres voix, et qui viennent de pins loin : les faubourgs de la Révolution s'appellent Vienne, Pesth, Milan, Rome, Varsovie ! II. La Révolution a d'autres serviteurs, d'autres représentants sur la terre que les natious opprimées et les patries envahies; elle a tons ceux,- et ils forment Légion, - qui n'ont plus ni patries, ni familles,ni droits ni,foyers. Errants et pauvres, mais fidèles an devoir, les Proscrits ébauchent, chez l'étranger, la fédération future qui sera la transition, entre les groupes de violence, empires ou monarchies, et la grande famille humaine. A~nsi , les Slaves de la Pologne tendci1t leur mtlin meurtrie aux Slaves de la Conquête, aux Russes, et la Communion de la race entière se prépare aux autels de l'exil. Les Hongrois, sans rien perdre des énergies natives, s'associent à la misère des Valaques; ils 1 comprennent comme n~us le grand droit humain, et la calomnie qui les divisa pour les affaiblir est démasquée dans les deux camps. • Les Italiens n'ont plus vingt patries et cent capitales: malgré les rivalités historiques et les ambitions municipales, l'unité s'est fondée dans les cœurs et sur le drapeau. L'exergue dit: République Italienne! Les Proscrits de France, enfin, dès long-temps ralliés à l'idée humaine, étudient, au dessus des castes, des religions, des races, et sans perdre le sens politique _despatries qui seront une dernière fois des armées, ils travaillent à dégager l'avenir des ràncunes ou des jalousies de l'initiative. Que ceux.-là, donc, tièdes complices, tombés en défailtance au spectacle de la force heureuse, ou violents ennemis qu'enivre l'idée des éternelles dictatures, que ceux des petites espérances et des colères absolues·regardent à travers les peuples et le long des chemins : ils verront si la Révolution est morte, si la moisson ne germe pas sous les pluies de sang, si les terribles questions qu'on a supprimées çà et là, emportées par les martyrs, ne foot pas se,. mence ailleurs ; ils verront s'il y a un peuple ou une idée <lemoins, dans le monde, depuis cettedate de Décembre qui marqua la grande victoire du crime! Non, les peuples s'agitent sous les échafauds; les patries violées et foulées ne se rendent pas : les idées font leur chemin dans la nuit, et sous le silence lugubre de la vie publique, la terr~ est pleine de murmures: il en sort des tombes, des prisons, des champs, des villes : les morts parlent, les pierres portent témoignage, l'histoire est vèngeance, et profondement troublée-l'Europe est si peu certaine, si mal assise, que la mort touchant le front d'un homme, il s'écroulerait vingt monarchies! Une vie d'homme, le grain de Cromwell, voilà la digue. Y a-t-il de quoi désespérer? Ah! que les pionniers de l'autre siècle travaillant sous la crypte catholique et sous les formidables assises de monarchies dix fois séculaires avaient plus de, peine que nous à monter vers la lumière et jusqu'à la liberté ! • Peuples et Proscrits~ faisons comme eux : organisons et servons par nous et par les nôtres uue infatigable propagande. Rallions au lieu de désunir, concentrons au lieu d'élaguer, appelons au ,combat, comme à la science, comme à l'étude patiente des problèmes sombres. Quel est le droit éternel et quel est le devoir sacré, permanent des nationalités morcelées ou des patries conquises? La conspiration, la révolte, la guerre, la guerre ouverte et la guerre masquée, toute~ les forces contre la force, contre !'Etranger toutes les luttes! •Que faisait l'Angleterre en Espagne quand elle prêtait aux bandes de l'Indépendance l'appui de ses armées? Elle servait, intérêt ou non, la cause· légitime des patries contre la violence étrangère. Que faisait l'Angleterre en 1648, lorsqu'entrant en révolte contre le trône, elle le changeait en échafaud et y poussait son roi Charles ? Elle retrempait dans le combat et dans le châtiment ses vieilles libertés menacées, elle pratiquait jusqu'au sang- le droit révolutionnaire contre les servitudes. Tous les peuples esclaves et tous les penples conquis ont le même droit que l'Angleterre; c'est l'histoire de la Suisse, c'est l'histoire de la Hollande, c'est l'histoire de 89, c'est la morale de tous les temps, et c'est le devoir du jour! Affadie par les habitudes commerciales et gouvernée par une oligarchie de vices et ce priviléges, l'Angleterre, aujourd'hui, semble avoir perdu ses mœurs fortes et les hautes inspirations de ses pères. Elle se traîne, avec ses vieillards, dans l'ornière des diplomaties, et ne reconna1t que des gouvernements. L'Angleterre sera plutôt morte que la Pologne ! Il y a plus de vie, en effet, dans certaines tombes où poussent les idées et les générations, et qni gardent la lampe du sacrifice, que dans )es sociétés opulentes et sans foi, qui ne savent ni h1tter, ni souffrir. Les martyrs sont plus forts que les Lords ! Ch. RIBEYROLLES. REVUE DE LA SEMAINE. Les Bashi-Bouzopks ont assassiné le général an(J'laisBeatson, chargé de les organiser. Jusqu'au Ier Ao(H, la situation était la même devant Séb~stopol. Le général Canrobert revient en France. Un Bill rétablissant l'ancienne législation du Dimanche passe en ce moment dans la Chambre des Communes; les manifestations de Hyde Park· ont eu raison ainsi et du Bill de Lord Grosvenor, et de la législation récemment introduite contre les Public-Houses. Le Time.~ donne de nouveaux détails sur la conspiration légitimiste .en France et en Espagne. D'après un document adressé au Comte de Mont(•molin (Carlos VI) et saisi sur le général Elio, arrêté en France, M. le duc d'Escars, bien connu comme un actif conspirateur légitimiste, aurait eu à Vienne une entrevue avec le prince Gortschakoff, l'ambassadeur russe. Celui-ci ayant répo11du qu'il n'avait pas d'instruction du Czar pour accorder des sécours pécuniaires aux Carlistes, Montemolin aurait alors proposé une confédération entre lui, son frère, Cabrera, et le Comte de Chambord et le duc de Modène, pour créer un premier fonds, déposé chez un banquier, pour solder la guerre civile. Aussitôt ce premier fonds formé, il serait plus facile de négocier ; mais les noms des personnages espagnols devraient seuls paraître, les Français préférant ne pas être mentionnés.-U ne lettre de Montemolin lui-même charge Cabrera d'expliquer (au Comité, sans doute) ce qu'on espère de la Russie, Tondis que les Légitimistes de France et d' .Espagne sont- ainsi accusés de préparer la guerre civile en s'appuyant su: le Czai:, le duc de Montpensier est reçu à Vienne avec des égards qui étonnent la presse; et ce fils de Louis-Philippe, ce beau-frère d'Isabelle II, visite le Comte de. Chamhord, avec qui, dit le Times, "il s'entend parfaitement sur les affaires qui les intérressent tous deux- au même dégré, celles de France et d'Espagne." . Voici, d'après l' ltalia e Popolo, la proclamation du Maréchal Castellane. Celui-ci vient d'être ap-- pelé à Paris et remplacé, par intérim, par le général Parthouneaux. Soldats de l'armée du Midi ! "S. M-. !'Empereur Napoléon III est mort. (Suivait un pompeux panégyrique du souverain défunt, avec l'expression des plus vifs regrets de sa part.) Le maréehal continue : " Le gouvcrriement ùe la France est de nouveau livré au hasard, car Napoléon III ne laisse pas d'héritier digne de lui. C'est de l'armée, ce boulevard de l'or,lre social, que le pays attend le choix du pouvoir auquel il devra confier ses destinées. " Or, quel est le gouvernement qui oWre les plus s0.res garanties de sagesse et de durée ? - La République ? Nous l'avons connue et appréci6e en 1848. (Ici, une diatribe furibonde contre les hommes de cette époque). " La maison d'Orlfans ? Elle nous ramènerait à ce gouvernement bâtard 41ui a donn~ tant de preuves d'inap. titude et de faiblesse, et qui nous entrainerait de nouveau aux abîmes dans lesquels il s'est déjà précipité,, " Reste la Légitimité. Elle est le seul principe qui puisse réunir tous les intérêts, tous les cœurs honnêtes, &.- ( Eloge magnifique de Henri V et de son systême.) .'' Donc, Soldats de l'arm~e du lHdi, vo11sn'hésiterez pas à vous rallier à mon exemple autour du Roi Légitime que la Providence nous a conservf, &." Un des soldats les plus dévoués de l'ancien parti répu. blicain, le citoyell Lecureux-, de la Marne, vient de mourir en Belgique-où, depuis la ruine de nos libertés, il vivait au milieu des proscrits ses frères. Beaune a prononcé-sur la tombe quelques paroles touchantes, et l'hoanête homme a été dignement honoré dans sa mort. VARIÉTÉS. MONUMENRTESV-OLUTIONNAIRES. '?odefroy C~vaignac ~st mort il y a•dix ans·: mais en nous vivent toujours son souvenir et sa pensée. Esprit puissant et noble cœnr, comme il nous a fait défaut ,dans la dernière Révolution ! Voici quelques lignes par lui publié'es, il y a vingt ans, dans la Revue Républicaine ; c'était le grand souffle qui l'animait ! Quand les académies, les instituts ne, sont qu'1me sorte d_esuperfétati~ns péd_an~esqueset gê~antes, des corpora. t1ons <lequas1-bénéd1ct1ns, un dortoir où vont s'assoupir des fainéans en réputation, des intrigants ou des· charla4 tans, on a grandement raison ùe les attaquer pour ce qu'on· n'y fait pas et ce qu'on y empêche de faire ailleurs. Mais comprise ainsi, comme une large centralisation de moyens et d'hommes spéciaux, fonctionnant dans cet ensemble d'impulsion que le pouvoir doit ajouter à la marche des intér~ts. moraux et matér~els <l'u?e _épo~ue, ces corps· academiques seront de véritables mst1tutions de -service public et de progrès social. Il faudrait seulement' que leurs séances fussent très fréquemment p11bliques et qu'ils fusseut formés par un système. spécial d'élec:ion, tout autre que cette candidature domestique qui les compose aujourd'hui. Publicité, flection, conditions fructueuses de toute assemblée, préservatifs contre l'esprit de par~sse, de coterie, de servilisme, La cour de cassa. tio~, elle-même, f~t dans_son plus grand éclat quand ell~ était élue. Helvétiu~, D1de~ot,Mably, Jean-Jacques, ne le furent pas par 1Académie; Corneille pensa· y avoir pour successeur un prince de quatorze ans, et Racine di. sait au duc du Maine : " que qua1ld il n'y aurait point de place vacante, il n'était pas un académicien qui ne tînt à grand honneur de mourir pour lui en faire une." La Révolution en fit donc une aux sciences, aux lettres aux art~, da~s ~'administration conventionnelle, et au; p~r son orgamsat1on, comme par son esprit, se les assimil?r pour _le commun av~ntage, Sous l'empire, il y ava1tà la pohce un bureau d esprit public, qui employait des faiseurs de vers et d'opéras à. échauffer l'admiration pour le mattre. Sous Ja Convention, une des sections du comité d'instruction publique comprenait, sous le titre de "!oralepublique, les théâtres, les fêtes nationales, l'érectl~n ~es monuments, _les in~titutions· natiowa)es et répu. bhcames; cette section était chargée de l'inspection des autres travaux du comité. Morale, instruction . voilà ce qui embrassait _etdominai~ tous les produits de '1a pensée, e~ ce_mot publi~ car~cténse, tout.es !es parties de l'orgamsat1on révolutionnaire. C est arnsi que, tirant le savant de sa solit11de, elle sortait le peintre et l'artiste des antichambres, des boudoirs, leur donnant à tous trois rendu;- vous sur la place publique. La Révolution animait les esprits les plus graves, épurait les habitudes ks plus li-

·cencieusement frivoles. Il semblait qu'elle possédât ce don attribué à la royauté, de guérir, en les touchant, les plaies immondes entretenues par celle-ci, et qu'elle sût échauffer de sa réverbération le génie même, exact et froid, des spéculatiens scientifiques. Enthousiasme et bon sens, .ce furent les deux pivots du mouvement ré·volutionnaire. .Alors il fut prouvé que les superstitions n'ont pas -seules le secret de l'exaltation c1es peuples, et que les hommes ne sont .pas de feu seulement pour les mensonges. C'est •que se vulgarisant da_nsles masses, les idées vraies étaient descendued de ces haut,:s régions où le soleil ne brille que sur des glaciers. La science se maintient dans la route du progrès so- • cial sous l'impulsion que la République lui donna; elle n'a pas cessé d'être révolutionnaire, garde cette direction d'utilité publique, tend à perfectionner, à soulager le travail, et ce n'est pas sa faute si celui-ci profite peu des améliorations scientifiques. Les lettres et les arts ont presque déserté à l'ennemi, et à part quelqûes hommes isolés, ils s'égarent ou p:iressent hors du sillon que le progrès poursuit avec effort ; ils refusent au service de la liberté l'indépendance qu'ils ont cherché à reconquérir. l)ourquoi !'écrivain et l'artiste se font-ils gens du monde et ne savent-ils plus être hommes du peuple? Ils l'étaient quand le peuple ne valait pas ce qu'il vaut; ils vivaient, jadis, à la taverne, et aujourd'hui ils fuient la place puÜlique '! ·v euleut-ils donc compter dans cette classe de pan·c11us qui pnHend remplacer le gentilhomme, q,iand ce titre -n!a plus d'éclat ; aiment-ils mieux agir en bourgeois qu•en cit~yens? 1.es1êttres et les arts ont pourtant devant eux un terrnin neuf et fécond. Nu11e époque, quoi qu'on en dise, ne fut plus propre à les inspirer qne la uôtre. Il n'y a de trivial que la pensée, le langage, les mœurs des vils i11térêts qui nous oppriment. Ailleurs, tout est beau, fort et jeune; tout respire l'ardeur du bien et du grand, un sentiment profond, une hardiesse d'esprit, cttte foi, ce mélange d'idéal et du vrai, qui font aujourd'hui la ven·e et l'intelligence, la poésie d'une génération tout entière. Placée entre les plus grands jenx de fortune auxquels l'homme ait jamais pris part, et des évènements qui lui ouvrent un horizon sans limites, une carrière de géant, cette époque n'est petite que dans ceux qui l'entra\·ent. Intérêts, conceptions, entreprises, et les souvenirs et l'attente, tout·est vaste. Le génie a épuisé les inspirations <1u'ildevait au grand spectacle de la nature.; le monde social lui en pr~sente un qui n'excite pas moins l'imagination, et vivifie, utilise bien mieux la pensée. . Le Tasse, étant avec un,de ses élèves, arrivé au son:met <l'une montagne, il lui montra tont cc qui s'offrait à leurs yeux, et dit : " Ces forêts, ce fleuve, ces campagnes, l'oiseau qui vole, le vent qui souille, les cieux, les nuages, ~out.ce que tu v.ois enfin, c'est mon poème/' Image viyante sans cloute! mais combien l'est davantage, combien e3t à la fois plus profonde et plus ,dramatique cette pensée <le Sénèque : " Voici un spectacle digne de fixer le regard de Dieu, celu,i d'un homme luttant contre la fortune." Cet homme, c'est le pct,plc .tout entier. Voici l'aspect que votre esprit doit avoir ·sans cesse présr.nt. La nature n'est qu'un cadre; le tableau c'est l'homme, le point de vue, c'est sa destinée sociale. Poètes, philosophes, soyez les peintres, les inspirés d'un si grand sujet. • La 'littérature actuelle a le mérite de la hardiesse ; eltfi) est sortié de ces prétendues traJitions vantées par les ;pédans q•1e Chénier, aussi bon classique qn'un autre, appelait des Jurés-pçs.eurs de diphthongues, et qui, dans leur fatuité de dénigrement à l'égard d'œuvres présentes, pardonnent aux a11ciensmodèles d'avoir cavalièrement traité les trissotins de leur temps. La littérature n'a pas craint non pb1s <l'attaquer l'état social act11el, et en cela, elle a pri$ une teinte de notre époque. Mais sous quel mobile a-t-elle conduit ses attaques? dans un siècle où c'est au profit des masses que la morale instruit vigoureusement le 1irocès contre les v-ices de la société présente, lorsqu'il faut réclamer pour ·tant-d'intelligences étouffées, tant de légitimes intérêts méconnus, la littérature s'en prend à l'ordre social au nom tic quelques vanités, de quelque,, passions mal satisfaites, c'est l'égoïsme blessé qui accuse l'œuvre de l'égoïsme victorieux ; c'est l.e talent (car il y en a beaucoup dans cet égarement d'esprit), qui n'oppose aux abus que les prétentions, et combat par l'individualisme cette société qu'il faut replacer sur les véritables bases de l'association. Qu'on pardonne ces digressions à la préoccupation des républicains, qui leur .fait dan-s les plus minces écheveaux saisir le fil ùe leurs idées les plus sérienses; mais pourquoi donc cet égoïsme et cette dépravation dans un très grand nombre des productions de nos jours? Ces deux JHinces même du grotesque, si bien rappelés d'ailleurs par la Caricature républicaine, Callot, Hog.n-th, disaient, l'un : "j'aimerais mieux me e;ouper 'le -pouce que de rien faire contre l'honneur ,le mon pays; " rautre : "je m'occupe moins d'être peintre que moraliste." Dans le siècle dernier, David ne aevançait pas seul cette régénération révolution11aire que tout hâtait. Les Lettres persanes, comme 1' Esprit <!,eslois ; l' Emile, la Nouvelle Héloïse comme le Contrat social; les romans de Voltaire, ses tragédies, comme son Essai sur les mœurs ; la Politique nat1irelle, le Code de la nature, et lvfon bonnet de nuit ; les Ruines et L'<Li,n 2440 ·; Diderot, Fréret, d'Holbach, Boulanger, .M:ahly, Saint-P.ierre, d0 Alembert, Beamnarchais, Fabre d'Eglantine, Mercier, Rétif de la Bretonne, jusqu'à l'auteur de Bélisaire, et_La Harpe, et Raynal, et l\'f orellet, qui depuis .... Œuvres littéraires ou philosoqucs, fictions, .théùtre, Encyclopédie, écrivains éminens et secondaires, probes ou immoraux même, ceux-là et d'autres, bien ou mal, tous visaient au but commun. De notre temps, on n'écrit que pour soi, et l'on ne parle que de soi :rn public, même les moralistes. Il règne une sorte d'égofome préte11tieux -et -rêvasseur, phrasetir et ner- ·veux, une poésie de.femmelettes vaporeuses, une épidémie ùe gens qui concentrant sur leur personne leurs pensée et leurs amom•s, -Yous font, comme ces propriétaires oisifs, visiter les moindres recoins cle leur demeure, et n'emploient lafo'lle du logis qn'à clcs jérémiades ou des épou- -v,mtes «le mélodrame, ou bien restent accroupis sur e,lxmêmes et se regardent à Ja loupe. Triste moyen de se paraitre grand. • La secte des larmoyans se passe, ·il est vrai; celle aussi des convulsionnart"es. Restent les ,viveurs, et les auteurs fashionables. Il n'y a pourtaut de conle{lr, de passion, d'intérêt moral que dans les r-hoses, nous ne dirons pas politiques, mais publiques. Heureux qui commencera la littérature et l'art proléEaires ! les auteurs chrétiens ont mis l'homme du peuple.en scène sous l'aspect du pauvre, mais ils n'en faisaient qu'un objet de pitié, un mendiant, un lépreux, -quelque chose comme une bête de somme supportant p:iticmment la faim et le joug. Spartacus est plus poétique à la fois, plus noble et plus actuel, assurément, qne .le Lazare de l'Evangile, et cette statue d'esclave révohé, placée en face des Tuilerie, est, malgré ses formes antiques, plus empreinte <le l'idée présente, que la fresque de la légion Thébaine, reléguée clans uuc chapelle de Saint-Sulpice, que le Christ lui-même couché sur la croix clans la retraite des églises, hien qu'on ne manque aujourd'hui ni de Caïphes, ni de J urlas, ni <le Pilates ... où se trouve fo bon larron? S'il ne dépend pas cle la littératur~ et des arts de soustraire le travail du pauvre à l'exploitation clu mauvais riche de faire qt1'il n'ait même plus besoin cles miettes tombées ,le la :table du bienfaisant, ils peuvent enfin ramener le 'travail de l'esprit sur le champ du peau, aider la morale en cultivant le sentiment du grand ou du vrai; ils peuvent rlu moins combattre, comme nous l'avons clit, cette ignoble notion de l'utile qui n'admet aujourd'hui d'utile que cc qui ~e cote à la bonrse, se jauge, se pèse, s'~chète, et ,ie croit qu'en la vendant au prix de la conscience. Au dernier siècle, un raisonneur disait .d'un chef-d'œuvre. de notre scène: qu'est-ce que ceh prouve? on dira maintenant (l'antour tout le premier): qu'est-ce i:iue cela rapporte? Ergoteurs, agio!eurs, engeance nnisible ! Après tout, les sophistes, les traitans oTttfait plus de mal aux hommes que les égaremens des arts; et les pires passe-temps du luxe sont moins funestes encore que cette fureur d11lucre qui rong~ les peuples jusqu'aux os. ...,"Qui te semble rendre Verrès plus odieux, écrivait encore Cerrachi à Lebrun, son goüt pour les peif.ltures et les statues de la Sicile, ou la rage de ses extorsions ? qui te révolte davantage, les élégantes manies d'nn Mécèue on l'avarice barbare d'nn Crassus, la licence toute démocratique d'un Aristophane, ou le bon ordre qni règne dans les affaires d'un maltôtier? certes, il ne faut pas plus souffrir les Arétin que les Turcaret, mais je redoute encore plus pour les mœurs publiques le système de Law que les priapées de Piron, quand même on ne connaîtrait' pas plus son Métromane que son cynisme." ' • Disons de même : les d6horùements du théâtre sont effrayans aujourd'hui, il ne s'y montre plus de ces !'Empirée qu'i méprisent l'argent, de ces Philinte de Molièreoù l'égoïsme et l'injustice sont si vigoureusement flétris; ce ne sont que crimes violens, ou une immoralité doucereuse et grimacièri.? comme celle de Bertrand de Rantzau. ~fais ie théâtre est presque désert, et le palais de la Bourse est comble ... Vous n'a\'ez pas de si mauvais livre que ceh.i de la <lette publique. Ah! s'il y a, sur notr~ scène, de quoi dépraver uu peuple, voulez-vous voir où il y a de quoi l'abrutir, où il s'énerve et s'étiole ? Visitez ce's antres de l'industrie où le pa11vre, sa femme et son enfant, sont jetés en proie il un travail de dix-sept heures par jour, travail tout mécanique, stupéfiant, épuisant, si mal rétribué que ces victimes ne gagnent pas de r1uoi réparer leurs forces ... Les jeux du cirque nuisaient moins au prolétaire romain que les fatigues de maint atelier an prolétaire de nos jours. , Les gymnastiques au moins exerçaient les muscles. L:\, le corps c:t l'intelligence, tout souffre, tout dépérit. .. état social si fort contre nature que le travail m~me est devenu funeste à l'homme, et tue ccnx qu'il devrait nourrir. Go,!efroy CAVAIG~.\C, Tout ce qui concerne l'impression des livrts, brochures, discours, etc., etc., - ou demande de livres de propag-a11de républicaine. - doit être adressé à 1\1. ZE~O SWIETOWSLA WSKI, lD, Dorset StreP-t. ANNONCES E'l1 AVIS DIVERS. A LOUER PRÉS}:NTEl\fEN'l': A1•1•al'ten1e11ts 11011 &'R.~1118 et Ja1•dln f'~uitie1·. S'adresser à :.L ·wATRtPO'.'li\,Iasonic lodge, St.-Sa11ve11r. .-,-. BOIITNERT, TAILLEUR, Fait et fournit à d('s prix modérés. -- 35, Gerrard-str('et. Soho square, à Londres. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFlt RES'rAURAN'I1, 1\~nupar .T. LO ltG UES, proscrit français. - Dîner ii h carte à toute heure, :n. 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St.-Héher ( ile de charger de leurs mtérèts. (Ecrire franco). térienr. - On peut marcher à l'eau sans nuire à la Jersey', 60, Uppcr Don strcet, agent et re- ------------------ solidité de la chaussure. présentant de plu:s de cinquante maisons ho- EDOUARD Blf ff ----------------- norablc:s de France, Belgique, Suisse, Italie, J A LA R.ÉCIPROCITÉ. Prusse, S'uède, Allemagne, etc., a l'honneur ·PROSCRIT 'ITALIEN, ,, d'in~ormer MM. l?s _négo~iant~, armateurs, WAHRI & Cie., TAILLEURS, fabncants-et, com1mss1on11a1resclc tous pays, Donne des leçons de hngue italienne. . . :iu'il se charge de la vente par con.mission La i\Iottc-Houssc, La Motte street, 44, St-Hélier. Chaux-de-Fo nd ~· - Mai~on Hernzely, imou co~signation rlc :toutes espèces de mar- 18, PIIILIPs STRE~T,sT.-HÉLIER, JERSEY. pnmeur (Suisse). chand1scs. 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