Homme - anno II - n.35 - 1 agosto 1855

mais intervenir que par def: révolutious, et il était épuisé de sang. M. Bonaparte ouvrit donc sa seconde campagn~ contre la République .. Il glorifia l'ég·li.se, il f1alta l'armée ; pour les bourgeois, les royalistes, les juges, il fit amende honoiable publique de ses fautes jadis emprisonnées à Ham : il passa des inutile depuis qn'on a la Frn11cr. sous la main, !-,es trésors P-t ses armées. l\1. Napoléon J faôme a dit encore, dans sa harangue de festin, que l'Empire était l'égalité. o-µi l'égalité de la servitude; mieux vâudrait l'égalité de la tombe! Ch. RIBEYROLLES. On nous adresse la lettre suivante : Jersey, 27 juillet 1S55. revues, il fonda des chapelles, il décora des gen- <.larmes,il parla courtoisement des princes qu'il a dépouillés plus tard; de républicain-socialiste, il se fit, enfin, le chef public et dévoué de la conserva- Citoyen, tion; c'était le buste de l'eµipereur qui sortait du moule ! J c viens de recevoir une visite de la police de Saint-Hép lier. Aujourd'hui, l\f. Bonaparte est maître eu Angleterre ourtant, comme il v avait dan 0 0-er, comme ia 1 comme en France, et, pour co11ditio1d1e son a liance igno.- Révolution fumait encore sous les cendres, et que minieuse, il lui impose sa haine contre la liberté. L'on la République, la corde au con, n'était pas à bas, ne se donne même plus la peine de prendre le masque et il fallait rétablir l'éq11iliore par les i11fluences de l'on s'attaque ouvertement à la publication de la pensée. famille, et le conservateur Jérôme, le prince <le Un centenier s'est présenté chez moi et m'a dit avoir la Rne de Poitiers reçut ordre de passer prince de l'ordre, de la part du Gouverneur, d'arrêter et d'expulser la :.M 011tagne. , de Jersey, dans les six heures, l'auteur d'une c11ansonpoU n des Lncien s'y trouvait cnc'ore, votant avec litique : il a ajouté que j'étais fortement soupçonné d'être les nôtres et heuglant au milieu des crisf's parle- l'auteur de cette chanson, parce que j'avais publi<r beaumentaires : ,ive la République! mais il tenait plus coup d'écrits. et chansons contre Bonaparte. Je lui ai de place dans le, rangs que dans les relations, et, reponàu qu'en effet, j'avais souvent attaqué l'ignoble goules iuquiétudes révolutionnaires s'Hnnt accrues. il vernement du Deux-Décembre. et que je continuerais à le ne pouvait suffire au rôle : roilà pourquoi la fa- faire, toutes les fois que je le jugerais à propos, mais que mille envoya le cousin Napoléon Jérôme qui je n'étais pas l'auteur de la chanson que l'on m'attribuait. . Alors, il m'a dit qu'il ne pouvait pas agir contre moi, bégayant un peu mollis que les autre s , pouvait dans r.ette circonstance, puisque l'on n'avait que des teuir la tribune, parler dans les bureaux. et faire soupçons sans preuves, mai1- qu'il m'engageait à ne rien mbdai!lc de liberté. écrire à l'avenir, contre la personne (il a oublié sacrée) Ce prince de la montagne a rempli son emploi, de Bonaparte et celle de l'impératrice; sinon que je serais sa fraude, Lrnyarnmcnt, magnifiquement : à la expulsé de l'ile dans les six heures; à cela j'ai répondu tribune, dans les commissioni,.et les couloirs i·lje- qu'expuls~ de France après le D1mx-Déc1:mbre, pour tait à tons les échos faciles la parole révolution- avoir fait mon clevoir, je n'hésiterais pas à le faire à naire. Ses votes étaient conformes, et, pen<lant Jersey, même sous une menace d'expulsion, que je ne les deux dernières années de la Présidence-cous- comprenais pas avec la liberté écrite dans la loi. piration, il évitait avec soin les soirée-. de l'Elysée, Voi.là, citoyen, les faits qui ont eu lieu et que j'ai cm petites ou grandes. M. Laurent (Je l'Ardèche) le utiles de faire connaître pour l'enseignement et da11.sl'introuvait trop dur, et le Durrhus de la Ivf uiso;1, tér~t de tous. ~1. Vieillard, s'indignait parfois de la hardiesse de O Angleterre, dernier refuge de la liberté en Europe, d 1 · 1 1. • si tu te·laisses dépouiller, par un despotisme hâtnrd, ùe ses soupçons ou ff a vw ence de ses cati maires. E ce qui faisait ta gloire, aux yeux des peuples, tu tomberas Survint le coup d' -,tat qui déchira les voiles et bientôt au dernier degré de l'échelle des nations, et tu ne mit tout à nu, les hommes ·et les mystères: et seras plus qu'une succursale de l'empire et de la rue de le prince de la montagne indig·né de n'être pas Jérusalem! proscrit, s'exila Yolontaircment quelques _heures Citoyen, je vous prie de vouloir bien donner place clans et s'en fut à Londres pour y prendre langue : votre journal à ma protestation contre la violation de la, 'j mai~ là, les hommes de l'exil étaient plus diŒciles, libert~ de la pensée. plus inquiets, plus défiunts que les écrivains du Salut et fraternit(;. 1 iournal La Républiq1te et l'exilé-tartuffe rentra BENJ. CoLI.:•,. '1· 0 pour prendre rang •••• sur les marches du trône. Cette lettre est grave : elle dénonce uu fait d'auTroisièm~ métamorphe : il est :rnjourd'lrni géné- torité qui met en .question non seulement les li-. Il ral de division, premier prince du sang, et de plus, bertés de cette île, mais la législation anglaise héritier présomptif du sceptre-problème>. elle-même. Général. il a déj,\ couru sa première campagne Voici le dilemme : et sa première retraite, les deux resteront; prince Ou les île~ de la Manche, faisant partie du dn sang, il foit avec soin sa toilette libérale et royaume britannique, sont régies, comme provinces continue la petite opposition ù l'usage des ~adets. assimilées, par les lois de la métropole, ou simples Héritier in partibus, il harangue déjà l'avenir et colonies de suzeraineté, elles ont leurs libertés parle de l'Empire comme d'une véritable démo-' particulières et leu~ législation indépendante. cratie organisée ! Dans· le premier cas, les autorités déléguées par Ainsi le Séi-rnt ou chambre patricienne se re- le gouvernement central ne peuvent expulser percrutant, parmi les valets, aux caprices du mai'tre sonne; comment le pourraient-elles sous le régime -démocratie. anglais? La Couronn,~ elle-m~me n'aurait point cc Le Corps législatif, sans droit d'initiative-, de droit, puisque l'alien bill n'est pas en ce moment contrôle, de débat sérieux, ui de veto--démo- en vigueur, et qu'au Parlem~nt seul il appartient cratie. _ de le relever. La Cour avec ses hiérarchies de laquais, le mi- Les délégués seraient-ih: plus puissants que la nistère, les cours de justice ou de finances, le con- Couronne? seil d'Etat et toutt>s los boutiques à livrées - Dans Je second cas - les Franchises particudémocratie. fières et la Législation indépendante-nous deLa censure, les avertissements, la suspension ou manderons aux habitants de .Tcrsey quels sont suppression des feuilles, la dictature administrative leurs priviléges et libertés, ce que signifient leurs et militaire, le monopole-usure et la domination Etats et ce que valent leurs tribnnaux si, par cléricale - démocratie. simple ukase, comme en Russie, et en dehors des Le parasite-moustre, la sangsue accroupie sur nécessités de guerre, un gouverneur peut enlever le trône et qui suce cinquante millions à la vein~ et bannir le premier étranger établi chez eux. sous du peuple-démocratie. la protection des lois et la foi des coutumes '! .L'Algérie, Cayenne, Belle-Isle, trois. entrepôts Ces îles ne seraient plus, alors, que des Pachade martyrs, et l'exil pavé de caravanes républi- liks, et les étrangers des fellahs d'Egypte. caines-démocratie, et démocratie organisée! Nous ne croyons pas le moins du monde à cc L'homme qui a trouvé ce mot, qui a osé le dire droit exorbitant, et comme nous avons été mis en en un pays peuplé de ruines, entre une guerre qui cause, à propos de ce journal dont on voudrait, ne finit pas, et une proscriptio11qui reste sur ses dit-on, interdire le dépôt et la circulation, nous chemins, véritable armée du malheur, cet homme sais.irons au besoin la presse anglaise et le Parest plus lâche et plus insolent que le bourreau- lement. César lui-même. Nous n'avons pas de gotît aux chansons et n'en li y a, pourtant, dit-on, d'anciens démoctates faisons jam~is. Si elle est rude, notre polémique réptihlicains qui se groupent derrière ce prince des est loyale et toujours signée. métamorphoses et qui suivent sa pensée, comme la Transgressons-nous les lois ? Faites-les applifleur-l~spérance, comme la lumière de l'avenir. quer en nous appelant en justice légale et débat Ceux-là sont des intrigants et des traîtres. Ils contradictoire ; mais ne frappez point par derrière. servent, embaucheurs-comparses, dans la conspira- C. R. tion bonapartiste qui est toujours vivante, en vue des,destins cltangeans : ils font suite, comme bureau d'esprit public, à la société du dix-décembre, police REVUE DE LA SEMAINE. Rien de nouveau sous Sébastopol. Le pont de bateaux de Génitschi a été rompu par l'escadre dn la Mer d'Azoff. Omer Pacha est à Constantinople: on dit qu'il va commander l'armée d'Asie. Lés Bashi-Bouzouks enrégimentés par les Anglais et réunis à Gallipoli, se sont révoltés ùt ont mis au piiiage plusieurs villes. Les Arabes de Tripoli en Afrique se sont insurgés et assiègent les gar nisons turques. Les Russes refusent de rendre les prisonniers faits à hord d'une chaloupe parlementaire dans l'affaire de Hango. Un emprunt de 125 millions va être contracté par la Turq nie sous la garantie de la France et de l'Angleterre. Le Parleme11t n'a d'abord voté Li garantie demandée qu'à la majorité de 4 voix. La Coalition opposante, conduite par M. Gladstone et les Peelites, a po11rtant reculé sous la pression de l'opinion. et laisse passer le Bill. Sir "/. Molesworth. membre du Cabiilct et remplé!çant Lord Russell anx Colonies, a été réélu député l?ar les électeurs radi.:nux de Sou1hwark., un faubourg de Londres. La Reine d'Angleterre va visitf'r Paris ,·ors l~• milieu d'Aoflt: c'est sans aonte pour avoir à pu· blier un bulletin triomphant pendant cette visit~. et pour fêter le 15 Août, qu'on s'~bstient de nouvelles opérations contre Sébastopol'? Radetzki convoque ies délégués des mnnicip:.i · lités lomhardes, sans qoutc par semblant de conces sions à l'opinion. Le Times rappelle que pnreilltl convocation fut faite l~ 18 M~irs 1818, quelquC's jours iHant l'insurrection de M ihm. L'agitation redouhle en Italie; les libéraux, les partisans du Piémont, les t\f 111'atiste:'nse sont pas moins mennçants que les Rôvolutionnairc·s; Ch .. Bonaparto agit en faveur cle ses cousins; et les relations diplomatiques avee· Naples deviennent de moins en moins aruienl,:s, le Hourbo11-lazzaronc se refusant obstinénwnt ~ toute exportation dP. céré•ales pour la Crimé1.'. Il esl question de vcndro les bie1is de.; ém:gTl-s Lombürds et smtout renx des membres du {iOIIH:rnemcnt Provisoire de Milan; Piémont l ' è 11,.T 1 •1 • proteste, en nippe ant qu apr s .1.., ovarre 1 s est f'ng-agé à payer 55 millions à l'Autriche pour l'iriùemniser de toutPs ses pertes pondant la guerre. En Allemagne aussi, des symptômes rappellant la veille de l8t18, se font remarquer. La D1èt0. intervenant dans chaque Etat pour abolir les constitutions et les loix trop libérales à son gri~, le~ Chambres <leHanôvre et de Wurtemberg ont protesté contre ces manœnvres, et demandé la réforme de l'organisation germanique. C'est le 0ri dei guerre de 1848: le parlement Allemand ! Et les députés de Wurtemberg fout remarquer quelle utilité il y. atirait pour l'Occident à voir l'Allemagne élever un boulevard contre la Russie. Pe11daiw.ctc temps, l'Autriche et la Prusse préparent une Coalition de Neutres contre la Frtmcr. Les journaux turcs ont reçu l'injonction de no plus publier ni surtout discuter les plans, projets, manœuvres et op€mltions militaires des armées alliées. Dès que L. Bonapart"e a la main dans un Gouvernement, on est bien sûr de voir frapper la Presse et enchaîner la liberté. En Angleterre, le meeting républicain de Ne~\·- castle a été interdit et envahi par la police;. l1~s citoyens, néamoins, ont pu se réunir dans la propriété d'un fahricant de la ville. La loi anglaise n'en est pas encore à l'invasion du domicile privé. Mais cette affaire de Newcastle, les menaces faites aux Public-houses où se réunissaient les amis d'Ernest Joues, les actes de la police dans Hyde Park, et le langage de ses chefs devant la Com• mission d'<'nquête sont d'inquiétants symptômes, en présence de l'intimité du Gouvernement anglais avec Je 2 Décembre. Une nouvelle assez curieuse s'est répandue dans Paris, et certains journaux en parlent,. quoiqu~ timidement. Les Puissances allises·seraient décidées à lever le siége impossible, et à so concentrer à Kamiesch, pour rayonner de là et détruire la puissance russe .... dans la Mer Noire. . On nous avait <;lit, jusqu'ici, que Sébastol tom~ bb, c'était la Mer Noire et la Crimée perdues pour les Czars. Or, voilà qu'aujourd'hui, si la nouvelle est vraie, Sébastopol ne serait plus qu'une masure à laisser de côté ! , Cent mille hommes, pourtant, dorment autour de cette masure-cimetière, et le tambour de Kamiesch ne les réveille1·a pas. 0 jongleries! Le général Pi,Jissier est <>nbaisse auprès des soldats qui lui crient sous le nez : vive Canrobert. Criez vive I' Empereur, leur a-t-il dit en traversant les rangs, et dnns les rnngs ou n'n pas r6pondu. L'Empire est mort, là-bas.

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