Homme - anno II - n.35 - 1 agosto 1855

de leur côté sans se douter que c'est poursuivre l'impossible {. ils ont c_ru pouvoir garantir . .l'In~épendance de la T?rqme avec qu~lques _P'u chemms signés par les Puissances Europeennes. I avait un instant renversé et qu'elle a pour mission définitive de détruire, le vieux mondü tout entier dans ses élements divers s'est 1111 moment rc<lressi! L HERI TI ER ,· T. C'est la folie touchant à l'absurde! LOUIS KOSSUTH. ------ --- par un effort convulsif pour lui _bar_rer_la •~o~te: droit divin et bourgeoisisme constitutionnel, hheralisme et jésuitisme, le trône et l'autel, Voltaire et Loyola se .sont trouvés d'accord contre nous, et de cet accord monstrueux et lâche est sorti ce que nous voyons et qui a nom l'Empire; résumé hideux de ce qu'enfantèrent successi~ement ~ant de siècles de misère, d'ignorance et clo~pre:s10n. Le b1]t immédiat à poursuivre (sans yreJu_d1ced~ but u!turieur et plus complexe) s_edeter~_me ~011? elatr~- ment. De multiple et divers qu il .éhl;t, l ennemi~ pour mieux nous combattre, s'est rédmt à un seul corps et à une seule tête ; terras:er ce corps, supprimer cette tête, telle est la tac~e du. mome?t; tâche simple et précise, et nous aJouterons fac_lle, mais à la condition d'une entente, d'une orgamsation, d'une p0litique. M. Napoléon Bonaparte, fils de l'ex-roi J erôme, héritier présomptif du trône et général en congé de peur, vient de prononcer au grand banquet des Commissaires ses collègues, un discours-dynastie. A 'va.nt d'analyser cette pièce étrange et si tristement bouffone, il ne sera peut-être pas sans interêt de faire connaître l'homme, ses habiletés de métamorphose, ses rôles divers et la politique particulière qu'il s'est tracée dans la comédie de famille. Politique de l'Exil. S09s ce titre: que nous lui demandons !a per~ission de nous approprie1:, le cit~yen ~ei;J~au vie~t . de livrer à la discussion un su3et qm nous parait fécond et que nom; essayerons de tra!~er, à ~otre - tour, avec tous les développemen_ts qu il comport~, bien convaincus, malgré notre ~nsuffisance, .qu il peut en sortir pour tous des enseigneme11ts utiles. Il est temps enfin que le sens commun reprenne ses droits trop longtem~s usurpés, par des rèves maladifs et des spéculatwns cl11men9ucs, res~ectables sans doute comme tout prodmt de la hl.ire pensée, mais qui ne sauraient faire lo~ !ailt qu'elles resteront discutables et n'auront pas fait la preuve à l'appui de leur prétention de s'imposer comme la découverte de l'absolu. . Oui, il y a. ou plutôt il <lenait y av~ir ~ne, p~~1; tique de l'ex.il; car, sans cela, P?u:quo~ l ex~! • il n'y a une proscription, nne ..Proscnptio11f_ran9.aise tout au moins, que parce qu il y a un parti Democratc-Socialistc; or, qu'on le veuille ou non. tant qu'il y aura des part~s il y aura. une politique propre à ces partis. A qui veut attem~re le but, _ene~et, il est indispensable de parcourir le ~l:emu1 qut y conduit, ligne ~roit~, courbe_ ou h1;isee, grande, moyenne ou petite vitesse. Nos p_reférenc~s sont pour la lig·ne droite et la grande vitesse q~i abrègent.la distance; mais la distanc~ reste touJours et toujours la nécessité de 1~~ranchir. . A ce senl mot de politique plusieurs, nous 1<· savons, vont s'écrier que nous dé~e_rtons la ~ause de la science au 19e siècle ; la pohtiq u~ a fait _son temps, d_iront-ils,on ne peut réso~1ùre les 9~1estlons sociales qu'à la condition de s?rtir des vieill_es,_ornières: ainsi parleront cenx d entre nous 9?1 s appellent les .Socialistes purs ... Nous examinerons cette objection et beaucoup a autres, avec tout _le soin qu'elles réclame, dans _le_co~rs de ~e ,travml, bornons-nous dans ces cons1derat10ns gencrales à un simple mot. Combien de _choses, à c~rumenc~r par leur raisonnement, ont fait ou devraie_nt avoir fait leur temps et que nous voyons suc,cess,1v~111en~ reparaître? ne disions-11011spas que c_en,etait tim de la guerre et pourtant le monde est hvr~ de nou: veau à ses sang-lantes foreurs. N ou~-;°e~es qui sommes le Socialisme et la Fratermte, n..entrevoyons-nous pas avec douleur, la nécessité d'un~ suprême et terri}>leb,a~a~ll_ec_ommele seul moyen d'établir une pa1x <lefirutive? tant que durera la lutte, en un mot, c'est une condition fatal~ du succès d'employer les meilleures ari:nes, <lflss1011s-nous emprunter celles de nos adversaires. . Quant à nous, qui ne séparons pas cc qui est par essence inséparable comme le ~ut _ot_les moy~ns, et qui ne concevons pa,s que. le S_ocrnhsmepULsse triompher sans l'effort revolutionnaire, no~s acc~p~ tons la politique comme moyen rle la Hevolut10u Sociale. . Sans doute nu jour viendra, et ce JOUrest pe,utêtre moins éloigné que la plupart ue le pe~sent, ?}1la politique et les partis n'aur?nt pl~s de rai~on ~l~~re dans un ordre <lechoses qm ne la1ssei:aplace. à ~ 1en d'artificiel d'où la tactique sera. bannie comme mutile et o~ la vérité démontrée s'imposera d'elle même aux intelligences émancip~es et inté&'ralement développées: ma~sc'est là l'1~éll;lde la scicn~e sociale et cet idéal qm sera la reahté de demai_n n'est que l'utopie d'aujonr~'hui ;_or, l'homme p0htique digne de ce nom doit touJours, sans perdre de vue l'idéal qui est son. hut, n~ pas per~rc d~t pied le réel qui est son pomt de depart et d_appm. N'est-ce pas, entre autres causes, pour avmr trop peu pratiqué ces principes de se~s commun,. tte nous avons si follement comprmms nos dcrmcres conquêtes 1 l'ennemi que nous avions cru mort, (oubliant qu'on ne tue que ce qu'on remplac~) ~'était que dispersé ; et, profitant de nos fautes, il s e~t rallié derrière nous, reœagnant peu à peu le terram conquis que nous av~ns lais;é sans défci!se et reprenant une à une les fonct100s que des revolutionnaires ignorants n'avaient pas su transformer ou détruire en les remplaçant. . Quoiqu'il en soit, la tàc~e du JOur _ressort de la situation hien comprise qm nous est fa1te :, or c~tte situation f'St simpl~ ; tout C(' q11c la rcrolutwn I Tant que seront debout l'Empire et \'Empereur, tout effort sera vain qui ne les aura pas pour but. La science sociale serait-elle formulée d~ns son ensemble et clans ses détails, les écoles d1verses, ce qu'à Dieu ne plaise, auraient-elles codifié leurs principes divers et arrêté un programme c_omn1:un; tout cela n'avancerait pas d'une he~re. la s1t,uat_1011; à chaque jour soi~œuvre; . celle d au,1ourd}1~1~sJ toute de destruction. Il faut de toute net:essitc renverser l'~bstaclc et déblayer le terrain avant de procéder ù l'éc.lificc1tion_de l'ordre nou~e,au. Or, insistor:s-v, on ne détr111tla force orgarnsee. le mal org·anisé ~ comme dit très bien Berjeau, que par le bien org;nisé. Odieuse en elle-même, la force_se légitime par le but; et quand elle se met a~ s~r:v1ce du droit et de la justice elle est pin~ que !eg1t1~e, elle est sainte: uous parlons ù des re_volut101~nmres et pour eux: cette thèse n'a pas bc·som de demoIJstration. De prétendus philosophes auront beau nous rcp(~ter que nous sommes des ho1111~essans FOI. que l'idée est la seule force., que le triomphe pour elle est une affaire de temps et que pour l'humanité le temps ne se mesure pas à !'impat~enc~ de l'ho~ine. Nous répondons à cetteyl11los~ph1e: d abord q~ elle est un pen trop ..... fhüoso~h!q~rn et pas suffisa~- ment humaine, que l humamte eta?t un t_out, doit souffrir dans chacune de ses parties qm sont les générations les_que~lesont droit, ce nous ~e~bie, à nue part du bien-etre et du bonheur quel avenement de la jmtice pr,omet à l'hu~anité ..... future; qu'ajourner, sous prete_xte de foi, le triomphe dn droit quand il est possible de le hâte:, füt-c_eau prix des plus (J'rands efforts, nom; parait un crime; autant l'impatience révolutionnair~. est blâ1~able quand elle a pour mobile une ambition vul~a~re_et des satisfactions égoïstes, autant elle est mentoire quand elle s'inspire do l'intérê_t génér~l et ne cherche à satisfaire que des appétits de devouement et une soif ardente de sacrifices. . Sans doute, l'Idée possède une force pr?pr~ et incalculable qui lui assure tôt ou tard la victoir~, et le droit est sftr de triompher avec le temps. Om. Mais en pareille matière le plus-tôt nous se~ble le mieux. Gardons-nous, au surplus, de toute illusion dana-ereuse : quand le fait brutal l'opprime et lui ba;re le passage, l'Idée ne sau~ait se fr?y_er le chemin toute seule. Dans ce cas ext.remè, -l lustoire l'atteste - elle s'arme de la force révoluti~n- .naire, toujours invincible, qua1~d_ell~ e~t bien organisée : c'est à cette œuvre d orgamsat10n que nous venons convier les hommes de l'exil : la tâche, croyons-nous, est,_dign~des effort~de t,ant_de,cœurs généreux et d mt_elhge_nces. ~evouees , 1 ent_reprendre est un dev01r qm ~oll,1c1~e ? secret bien des consciences. Il est temeraire a nous, sans doute. de prendre l'initiati~e, en une _aussi ~rave matière : n'importe; "Fais ce que dois, advienne que pourra." . . Nous examinerons, dans les articles smvants, • les objections qui se drdsse~t ?evant ,,nous, tant celles qui ressortent des prmcipes m~mes, qne celles qui ,proviennent des hommes; import.antes les unes et les auttes, quoiqu'à des degrés d1vei:s, mais moins sérieuses qu'on ne pense, toutefois, quand on vient à les analyser sans passion et avec conscience. Mais vidons avant d'aller plus loin, une question qui dema~de à être_réso~ue la pre~~ère, dans l'ordre logique: la quest10n d opportumte. IloNNET-DUVERDIER. (l,a suite au prochain Numéro). M. Napoléon Bonaparte et son µère avaient revu la France, avant que la trop magnanime Révolution de Février n'efi.touvert les portes de la patrie à l'aventurier deux fois relaps de Strasbourg et de Boulogne. Les d'Orléans leur avaient permis la visite et même le séjour ainsi qu'à Mme. Mathilde Demidoff. Quoique enveloppée dans la proscription de .1815 et mère de l'éternel conspirateur, ·Louis Napoléon, l'ex-reine Hortense elle-même avait obtenu maintes fois, des entrées de miséricorde, et l'ex-roi Louis-Philippe qui garùait Barbès en prison éternelle, avait eu de grandes bontés pour tous ces princes errants. Ils se faisaient si petits, surtout les Jérôme! A peine la victoire de Février. était~elle •décidée, que derrière les Bourbons cadets, allant faire tournée d'exil, ceux de la lignée bonapartiste, qui vivaient encore an dehors. se précipitèrent aux frontières, et la famille ::;e trouva presque tout entière réunie au graud carrefour de la Révolution. Les rôles furent alors distribués, et les conduit.es ora-anisées. A l'escouade Lucien, les propagandes t, . révolutionnaires, 1es.fi·ater'nit~s démpcratiqnes, les toasts bruyants, les relations de faubourgs, le gros embauchage. Malheur au bourgeois qui les eût appelés princes ! Ils n'étaient, ils ne voulaient être gue citoyens, -électeurs à l'urne, gardes dans la cité, soldats aux frontières,-et quand on leur rappelait la tentative deux fois répétée de lem cousin, le prétendant; quand on leur disait qu'il y avait là, dans leur maison, au-dessus d'eux, un ennemi sé'rieux de la République, indignés ils montraient le poignard de Brutus ! C'était dans la tradition, le premier Lucien ayant tenu sous le premier Empire le rôlr- de Liberté, quoique comRJice du 18 Brumaire. Comme il fallait emplir les deux plateaux et faire balance, .M. Lucien Murat qui revenait d' Amérique ... aYec des dettes, fut chargé de représentt>r les craintes du capital et de s'associer, parmi les propagandes ouvertes, à celle de la religion, de la famille, de la propriété; c'était là, nous le répétons, une conduite parfaitement généreuse et désintéressée de la part de ce M. Murat qui n'avait alors, aucun souci <le caisse et pas le plus petit enclos à conserver ! Le fils de M. Jérôme fut adjoint au cousin Murat pour ~uivre cette politique, et M. Louis-Bonaparte ralliant les deux comédies, fut tour-à-tour, selon les temps, et sonvent à "la fois, le banquier et le prolétaire, l'intérêt et l'idée, le rayon et l'ombre. Ces diverses lig·nes tracées furent suivies habilement, patiemment, non seulement dans les assemblées souveraines, mais dans les clubs, les coteries, les salons, et le peuple qui avait dans les yeux un funE;ste éblouissement, le peuple qui portait en lui-même la conspiration des souvenirs, se laissa tromper : il ramassa le haillon croyant retrouver la gloire. Ah! que cette gloire impie du premier Empire, que cette gloire qui ne fut qu'une tempête de crimes lui coûtera cher! .... Quand donc la sainte idée de justice éclairera-t-elle assez le front des hommes, pour qu'ils ne trébuchent plus, aim;i, dans les cirques, au pied des idoles de sang ! Il. Lorsque M. Bonaparte installé président eut acquis dans l'Assemblée législative une majorité sûre, grâce à l'inepte complicité des vieux partis royalistes qu'aveuglait et qu'entraînait la haine de la République, il se démasqua tout-à-coup, et fit l'expédition de Rome : les clubs furent fermés, les associations menacées, les feuilles de la Révolution traquées et suspendues. On n'avait plus besoin du peuple, il avait donné ses -votes ! A quoi bon lui laisser des libertés, des tribunes, des propagandes ? on en avait pour trois ans avant lrs nouvelles assises; il ne pouvait désor-

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