Homme - anno II - n.34 - 25 luglio 1855

par dédain repoussait hautement ou· .lJien opprimait sourdement. Le parti démocratique a des scrupules que la réaction n'a pas et ne peut avoir ; le parti démo<:ratique nie les personnalités. Il croit en cela .rester fi~è!e à son principe et favoriser d'autant l'avénement de l'Egalité. C'est une erreur dangereuse, c'est une sottise impardonuable que de raisonner et d'agir sùr cette donnée si malheureusement empruntée aux déceptions de l'absolu. Le mal est organisé et he pent être combattu que par le bien organisé. Il n'y a pas d'0rgani.,ation sans chefs, '$ans guides, sans enfants perdus et le bien ne triomphera jamais s'il commence par renrlre impossiblas, par décourngcr les enfants perdus, les guides et les chefs de la révolution. Toute la politique de l'exil peut donc se formuler en quelques mots : rechercher tous les eunemis du mal existant, .quel qne soit leur nom, leur mot d'ordre et leur idée définitive, ets 'allier avec ceux d'entre eux dont le programme est le plus large au point de vue du progrès; se pli,~raux nécessités d'une organisation indispensable ; fermer la bouche aux .malveillances inutiles et fl ·trir du nom de traître quieônque éle\·euit la voix contre un ami sincère, éprouvé de la révolution démocratique et sociale quelles que soient d'ailleurs les erreurs, les fautes que ce dernier ait pu commettre dans le passé. C'est à ce prix que la politique de rexil a quelque chance de sortir des bornes de la secte, de la chapelle, du restaurant démocratique. J.-Ph. BRRJEA.U. RÉSUM:è DE LA SEMAINE. Sauf quelque., cornlints linés aux. emb11scades poussées sons les fortifications Malakhoff, et la mort de l'amiral N t1kimoff ( qui <.:ommanda-it ù Si110;:>e)tné par un bonlet, le siège de Sébastopol continuo sans incident. • .La d~rnission de Lord .Tuhn Rossell ( qui a d"ailleurs prétendu que le Cabinet était unanime pour poursuivre dé,;ormais énerg-iq t1ement la guf>rre) a forcé les Tories de retirer la motion Bniwer. :\-.1. d'Israëli en a pris texte po11r dé:ioncer la donhle. politique du N{inistère, belliqueuse devant le Parleme1H, ultra-pa<'ifique dans la Diplomatie ; 011 saJ;rifie parfois un ministre ù l'opinion, pour garlle1, le pouvoir. La Chambre finirn pourtnnt par voir combien sont fondées les accusations portées coutre le GouvPrnement. M. Roebuck, après avoir pri~senté le rapport de la Commission d'ena11ête snr les désastres de Crimée, a clemundé ur; blâmé pour tous les membres du cabiuet Aberdeen. Appuyée par les rrories et par le parti de la Paix, sa motion a été rejetée par la majorité, pour ne pas renver~cr Palmerston, au- .quel le général Lacy Evans a pourtarit reproché de ne pas avoir encore déployé l'énerg·ie qu'on attend de Iui pour l~s réformes intérieures et la politiq 11e extérieure.. . Le Gouvernement espa~ nol ouvre une souscription pour l'émission de :230 millions de réaux en bons du trésor à 5 ÛJÜ; si cette souscription n'est pas volontuirement couverte, la répartition de l'emprnnt forcé sera faite entre les provinces, et il sera Jffélevé en addition aux cotes de contributions audessus de 500 réaux. Barcelone e$t tranquille : <lés arrestations, et l'expulsion de plusieurs étrangers, ann~ucent le triomphe. des autorités. Les bandes carlistes sont dispersées et poursuivies avec acharnement. Radetzki a demandé un ren[ort de 40,000 hom~ mes pour faire face à l'agitat10n de l'Italie. Un lièutenant de la garnison de Mantoue, P. Fortunato, condamné à mort pour sa correspondance avec Mazzini el Kossuth, et ses tentatives pour armer et soulever Cadore et le Frioul, a été exécuté le 4 Juillet. LOYAUTÉ DÉCEMBRISTE. Nous lisons dans le Reynold's Newspaper: Le Maréchal Castellan,,, qui commande à Lyon, a reçu l'autre jour la dépêche annonçant la mort du général Mayran. Soit effet du vin de champagne, ou de minois non moins énivrants, soit qu'il ait pris ses désirs pour une réalité, le mai·échal a 1 cru lire: la mort del' Ernpereur Napoléon. Aussitôt revenu de sa stupeur, le maréchal court à , l'imprimerie officiell~, et rédige une proclamation, appelant les population~, en présence de cet immense malheur, à se rallier autour de ..... la Légitùnité! "Votre seule chance pour éviter la guerre civile, c'est d'appeler le Comte de Chambord à remonter sur le trône de ses pères.'' signée: Napoléon. L'immense mâ.lhour était nne immense bévue! Louis Bonaparte en â beaucoup ri, mais l'oncle Jérôme et le consin Napoléon se sont tachés, en voyant que les hauts fonctionnaires de l'Empire faisaient si bon marché de la dynastie. "Soyez tranquilles, c'est un homme l\IA.RQU:É:," aurait dit pour les calmer le 2 Décembre. Les assassinats politiques se multiplient dans les Etats Pontficaux, et le vieillard qui gouverne Rome, sous l'épée de l'étranger. vide ses prisons pour ses fêtes de l'échafaud. Aussi l'on voit, de temps à autre, sortir des geôles-géhennes quelques anciens soldats de la République, victimes brisées qu'on avait oubliées trois ou quatre ans, mais qu'on retrouve pour les solennités de l'abattoir et qu'on jette an bourreau, cômme assassins on complices. M. Rossi en a déjà pour sa part quinze ou. vingt. C'est une véritable hécatombe et les mânes <le cet étranger sont vengées royalement. , Mais le peuple, de son côté, répond au glaive par le couteau. Plusieurs coups ont été déjà frappés et les deux procédures semblent se répondre. Est-ce que les gouvernements d'autorité qni croient habile de faire de la terreur ne s'aperçoi- ''ent pas qu'ils n'enfantent qne des représailies ! Ah ! qn'ils soient maudits tous ces impies de la force qui nous pnt fait rentrer dnns la loi da sang! Ch. 1-ttn. '· AUX ABONNÉS DE L'H01UME. CITOYEKS, religieuse et :c;ainte; vons comptez ùans vos rangs des puhlicistes, des philosophes, des ministres des cultes cl1réti,·11sd, es écrivains éminents, plusieurs dr ces hommes ronsidérables, de ces ·hommes publics et populaires qui sont les lumières de leur nation. Vous avez voulu dater de Paris les déclarations de cette réunion d'esprits convaincus et graves, qui ne veulent pas· seulement le bien d'un peuple, mais <1uiveulent le hien de tous _l~s peuples. Vous venez ajouter aux priucipes qui dirigent aujo'lrd'hui les hommes d'Etat, les gouvernants, les législateurs, un principe supérieur. Vous veuez tourner en c1uelque sorte le dernier et le plus auguste feuillet de l'Evaugile, celui qui impose la paix aux enfants du même Dieu, et, dans cette ville qui n'a encore décrété que la fraternité des citoyens, vous venez proclamer la fraternité des hommes. Soyez les bienvenus ! En présence d'une telle pensée et d'un tel acte, il ne peut y avoir place pour un rcmercîment personnel. Per- _mettez-moi donc, dans les premières paroles que je prononce dernnt vous, d'éiever mes regards plus haut que moi-même, et .d'oublier, en quelque sorte, le g-raurl honneur que vous venez de me conf(>rer,pour ne songer qu'a la grande chose que vous voulez fairo. Messieurs, cette pensée religieuse, la paix universelle, tontes les nations liées eutre elles d'un lien commun, l'Evangile pour loi suprême, la m6diatio:1 substituée à la guerre, cette pensée religieuse est-elle une pensée pratique? cette idée sainte est-elle une idée réalisable ? Beaucoup d'esprits positifs, comme on parle a1.1jourd'hui, beaucoup d'hommes politiques vieilli:-;,comme on dit, dans le maniement des affaires, répondent : Non. J.\Ioi, je réponds avec vous, je réponds sans l1é-,iter, je r~ponds : Oui ! et je vais essayer de le pronver tout à l'heure. Je vais plus loin; je ne dis pas seulement : C'c~t un but réalisable, je dis : c'est un but inéYitable ; on peut ('n retarder ou ru hâter l'avénement, voilà tont. La loi dn monde n'est pas 1rl. ne prut pas être àistincte de la loi de Dieu. Or, la loi cle Dieu, ce n'est pas la guerre, c·est la paix. Les hommes ont commencé par la Ainsi q~ie nous l'avons indiqué dans un des der- ltute, comme la c1·éationpar le chaos. D'où viennent-ils? niers numéros, nous avons à SLlpporter de nouvelles De la guerre; r.ela est Cvident• .liai~ où vont-ils? A. la charges qui pcnvent se résumer ainsi : paix; cel:t r.'cSt pas moins êvident. l O Un penny-posta_qe pour chaque numéro <lu Quallli vous affirme:t ces hautes wîrit(:s, il est tout l l I R ( . simple que votre foi rcncoutre l"incrédulit.5; il est tout J• ournal en circu ation t "ans e . oyaume- J ni; simple que, dans cette hL•urede nos troubles et de no~ dé- "2 ° Un stamp on timbre, de deux sous et plus chiremênts, l'idée de la p·ûx universelle surprenne f't s:1n-i prP,jndice du penny-posta.r;e, pour chaque nu- cho,1uepresque comme l'apparition de l'impossible et d.e méro dn journal expédié aux colonies on à l'étran- l'idéal; il est tout simple qne ron crie à l'utopie; et ger, ce qui établit le service d'expédition à deux quant à moi, humble <-t obscur ouvrier dans cette grande pence (près de 5 sous); œuvre du dix-11eu1ièmesièr.le, j'accepte cette résistance 3 ° Le papier de prnvcnance anglaise, timbré des esprits sans qu'elle m'étonne ni me décourage. Est-il à Londres, pour tout le service extérieur, ce qui, possible que vo11s ne f'assie7, pas détourner les têtes et pour ce se_ul détail, do~ble nQs, frais. fermer les yeux dans une sorte d'éblonissernent, quand, Dam; cette situation, qi.w nou.s ne pouvions élu- au milieu de_,ténèbres qui pèsent encore sur nous, vo11s /1er, il nous était impossible de maintenir nos an- ouvrez brusquement la porte rayonnante de ravenir? ciens prix d'abonnement; de là les aggravations Messieurs, si quelqu'un, 1l Y a quatre siècles, -à l'éforcées qui se trou,:ent portées en tête <le notre poque où la guerre exiSt ait ile commune à commune, de feuille et qui sont même au-dessolls de notre prix ville à ville, de province à province, si quelqu'un efit dit à de revient, pu:sq ue soit pour le dedans, soit pour la Lorraine, à la Picardie, à la Normandie, à la Bretagne. l 1 . . , . ,. 1 c . 1 à l'.t~~,·cr~ne,à la ~)rovcncc, au Dauphiné, à la Bourgogn·e: le de wrs, es augmentatwns, amsi qu 1 eS t iaci e Un JOUr viendra ou vous ne vous ferez plus la guerre, un Je le vérifier, ne cou rrent pas. les nouvelles dé- jour viendra où vous ne lèverez plus d0 ;hommes d'armes penses. . les uns contre les autrel:-,un jour viendra où l'on ne .dira Citoyens, tous les versem'ents poùr timbre-poste plus: L('s Normands oot attaqué les Picards, les Lorrains et papiers doivent .être immédiats; tandis que les ont repoussé les Bourguignons. Vous aurez bien encote rentrées de l'abonnement, venant des diverses co- des différends à régler, des intérêts à débattre, des eonlonies de l'exil, sont toujours lentes et difficiles. testations à réso,ldre, mais savezdvousce que vous m1ittrez· Dans de pal'eilles conditions et malgré le dernif'r à la place des hommes d'armes? savez-Yous ce que vous sacrifice que nous nous sommes imposés, nous ne mettrez à la place des gens de pied et de cheval, ·des capourrions longtemps garder à la République Uni- nous, des fauconneaux, des lances, des piques, des épées? verselle sa--dernière feuille, si nos corréligionnaires Vo,1s mettrez une petite boite de sapiu que vous appellerez ne venaient à notre aide: l'urne du scrutin, et de cette boite il sortira, quoi ? une l O Par le paiement immédiat des termes sous- assemhlée ! une assemblée en laquelle vous vous sentfrez .,, tous vivr~, une assemblée qui sera comme votre âmé à crits pour l'abonnement. 1 2 o Par un effort solidaire et constant pour tous, un conci e souverain et populaire qui décidera, qui jugera, qui résoudra tout en loi, qui fera tomber le glaive l'ex.tension de notre clientèle. de toutes les mains et surgir la justice dans tous les cœurs, 3 ° Par des dons volontaires en dehors de l'abon- qui dira à chacun : Là finit ton droit, ici commence ton nement, et qui, centralisés par l'admini!<tration devoir. Bas l.es armes ! vivez en paix ! Et ce jour-là, responsable, seraient employés s ·,it à couvrir les frais vous vous sentirez une pensée commune, des intérêts comde pro.rluction, soit à doubler nos moyens de pro- muns, une destinée commune ; vous vo11sembrasserez, pagande. ,, vous vous reconnaîtrez fils du même sang et de la même Citoyens, nous croyons utile que l'exil ait et race; ce jour-là, vous ne serez plus des peuplades enne~ puis.5e garder une feuille libre qui maintienne la mies, vous serez un pe11ple; vous ne serez plus la Bourprotestation républicaine en Europe, et qui sans gogne, la Normandie, la Bretagne, la Provence, vous serez esprit de coterie, soit ouverte aux idées. la France. Vous ne vous appellerez plus la guerre, vous Donnez-nous votre concours, tout votre con- vous appellerez la civilisation ! • cours, si vous êtes de notre avis, et souvenez-vous Si quelqu'un eût dit cela à cette époque, messieurs, tous de ce mot d'un des nôtres : les hommes positifs, tous les gens sérieux, tous les grands politiques d'alors se fussent écriés : ·" Oh ! le songeur! " Les révolution.naires ne doivent dormir que Oh! le rêve-creux! Comme cet homme connaît peu l'lmdans la tombe!': manité ! Que ,•oilà une étrange folie et une absurde chiL. PIANCIAN1.-C11R. IBEYROLLEs.-TELEKI.- mère!''- 1\fessieurs, le temps a marché, et cette chimère, ZENOSWI'jTOSf,AWSKI.-BoNNET-DUYERDIER. c'est la réa.lité. Et, j'insiste sur ceci, l'homme qui eüt fait cette pronhéVARIÉTÉS. Puisqu'on nous rend les boucheries, il est bon que les idées reviennent pour consoler le iVIonde. Voici donc une des grandes paroles de Victor Hugo; nous l'empruntons à ses œuvres oratoires. tie sublime eût été déclaré fou par les sages, pour ~voir entrevu les desseins de Dieu ! Les épreU\·es étaient déjà corrigées, plusieurs exemplaires tirés, les ordres donnés pour l'affichage dans les rues .•.••. lorsqu'arrive une seconde dé- _ Messieurs, beaucoup d'entre vous viennent des· points pêche apportant iles instructions au Maréchal et àn globe les plus éloignés. le cœur plein d'une pens1>e Eh bien ! vous dites aujourcl'hui, et je !luis de ceux qui disent avec vous, tous, nous qui sommes ici, nous-disons à la France, à l'Angleterre, à la Prusse, à l'Autriche, à l'Espagne, à l'Italie, à !a Russie, nous leur disons : Un jonr viendra où l"c;:irm~!'Y: one;tomberont rlrs mains►

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