• ---======-===-..~~=-------·------------------------------------------------------::-1'""""' VARIÉTÉS. lA PARTDESSCIENCES. Quel que soit le témoignage que l'avenir remle de ce temps, ce qu'il ne saura lui refuser, ce sera d'avoir fait preuve d'une certaine activité intellectuelle ; cependant, .bien que ses mé litations soient aussi variées que la réalité même, je le vois toujours préo.ccupé d'une même pensée. Cette époque est comme l'homme dont parl.e St.- Augustin, " l'homme d'un seul l,ivre; '' en proie à une monomanie sublime, elle a une idée, une seule, à laquelle elle rapporte toutes choses. A quoi qu'elle s'applique, c'est à la constitution d'une société nouvelle qu'elle travaille ; les obstacles même ne sont qu'apparents, une loi inexorable force toutes choses à consentir et à concourir, et en particulier, q11'ils le sachent ou qu'ils l'ignorent, les savants travaillent à l'édification d'une société nouvelle et· ne font pas autre chose. Tant que les sciences composées de faits épars, uniquement préoccupées d'une œuvre descriptive, ont vécu isolées les unes des autres ; - tant que cherchant les principes qui devaient leur servir de base, elles sont demeurées étrangères à la vie pratique et se sont confinées daus les région~ de la spéculation pure ; - tant que cultivées par un petit nombre d'adeptes t'lles ont parlé une langue inintelligible pour la majorité des hommes : on a pu méconnaitre leur fin dernière et les considérer comme un pur d~l~ssement, comme le noble délassement d'intelligences d élite. . • # Mais le temps dont je parle est déjà loin ! Et voici que ·toutes les sciences marchant d'un pas rapide les unes vers les autres, aspirent à ne plus former qu'une science • - . ' qmt_tant le_domaine de la spéculation pure, elles pénètrent la vie pratique par tous ses pores ; - devenues tributaires de tous les citoyens,-elles échangent leurs nombreux 1 patois contre la langue générale et-font de constants efforts pour se mettre à la portée de tous ! .Dès lors, il n'y a plus 11 -s'.y méprendre, la science .a une fonction sociale, et la fonction de la sciencé est la plus considérable de toutes celles que comprend l'œuvre collective de l'humanité. , Nous disons que toutes les bn,nches des connaissances humaines tendent à se greffer sur un tronc commun, et à ne plus former qu'une science. En d'autres termes elles . ' asrrent à se résu~e~ toutes en un seul principe. Or, qu est-ce que le prmc1pe qui embrasse toutes ·les formes de la connaissance humaine, t<inon la forrrmle universelle de ce qui est ? Et qu'est-ce qu'une telle formule si ce n'est un DOGME ? Par le fait de leur unanime tendance ..-ers l'unité, les sciences iléclarent qu'il s'agit pour elles de la constituti?n d'un ~ogme no!lveau qui sera la synthèse des véntés partielles révélées successivement aux nations et_mises en pratique jusqu'à ce jour, d'où suit que la science moderne tend à constituer la religion de l'humanité. Nous avons dit encore que toutes les branches <les connaissances humaines passent <le la théorie à la pratique. Comme l'a voulu Bacon : " Cc qui était principe, . effet ou cause dans la théorie, devient règle, but ou moyen dans la pratique" (Novum Organum, liv. Ier, 3). Or, ~n se mêlant _àe~le, la science transforme la pratique, elle 1 élève à la dignité de la théorie, elle la soumet à des lois. R~volution ad~irable, dont on méconnaîtrait l'impor- • tance s1 on la croyait bornée à l'empire des faits maté-~ 'riels; les faits qu'elle a produits dans l'industrie dans l'agriculture et la physiologie, ne l'emportent ni e; nombre ni en beauté sur ceux qu'elle portera dans l'ordre des faits humains, j'entends dans le gouvernement des relations humaines. Jetons un rapide coup d'œil sur le règne de la teclmologie qui, un jour, ne le cèdera ni quant au nombre des sujets, ni quant aux merveilles de leur organisation à aucun des règnes de la nature, et une fois de plus, n;us verrons qu'il faut ou barrer le chemin à la science, ou se résigner à lui voir constituer une économie nouvelle des sociétés. Quelle sera l'influence de ces voies de transport et de correspondance : chemins de fer, navigation à vapeur, télégraphie électrique .... à l'invention ou au perfectionnement desquels ingénieurs et physiciens consacrent tant de persévérance et de savoir ? Un jour viendra q1ie les antipodes seront à que]ques jours de marche l'un de l'autre, et chaque citoyen de la terre saura chaque jour ce qui dans la journée même se sera passé sur tous les points du globe ! Et dès lors l'industrie ne fnt-elle pas aidée par d'autres puissances, n'est-il pas évident qu'elle changera les rapports des nations? Déjà, par un échange quotidien d'idées et de sentiments, n'établit-elle pas entre .les peuples les liens d'une indissoluble unité? Void_ des forces _gigantesques, elles soutiennent les globes dans l'espace, éclatent dans les tempêtes, bondissent dans les tremblements de terre. Saisi d'épouvante~ l'homme-de la nature se prosterne devant elle, et to11tfrémissant, cherche à conjurer, par des sacrifices, l'esprit mauvais dont il voit en elles la manifestation. Ces forces cosmogoniques, armé de la science, l'homme moderne les assouplit, et comme un cheval dompté, les force à le servir. Qu'est-ce à dire ? et si la moindre de ces forces, incomparablement plus puissante que tous les hommes pris ensemble, accepte notre jong et c·onsent à travailler pour nous, n'en résulte-t-il pas nécessairement que l'esdave moderne verra tomber les chaînes qui le rivent aux labeurs durs et répugnants ! Comment douter que l'industrie, c' est-à-dir~ la science, procurera les doux loisirs et le bien-être à qui ne connait jusqu'ici que le travail forcé. et l'infernale mi-sère ? . Mais est-ce assez que l'administrateur du' globe, le gouverneur de l'électricité, de la lumière, du magnétisme, de la chaleur, est-ce assPz qu'il mange à sa faim, qu'il boive à sa soif, qu'il ait un lieu où re.poser sa tête, et que ses vêtements soient chauds en hiver et frais en été ? Le patriciat universel sera-t-il si modeste en ses goO.ts, si humble en ses désirs? Les splendeurs traditionnelles de la royauté et de l'aristocratie manq1 Jeront-elles au souverain nouveau? L'industrie ne l'entend pas ainsi, car en même temps qu'elle multiplie ses proqt1its, elle s'attache à les amener au dernier degré de perfection, elle veut -rendre v11lgaires comme toutes les grandes choses que Dien nous donne, comme 1~ luxe de la création, comme l'air, comme le sol, comme l'eau, comme le soleil, comme les parfums et l'éclat des fleurs, les plus précieux produits de l'art humain. Ainsi la science, par l'organe de l'industrie, conclut au renversement des barrières qui séparent les peuples, à l'abolition des travaux durs et ré-pugnants, à la participation de tont homme au bien-être, à la richesse, au luxe. Mais l'in'dustrie ne-dit pas toutes les application$ des .sciences cosmologiques ; et pouvons-nous passer absolument sous silence l'ensemble des sciences physiologiques? La fonction générale -des sci~ces cosmologiques est d'établir le domaine de l'homme sur le monde, la fonction spéciale -des sciences physiologiques est de lui soumettre la vie. Les travaux de l'éleveur Backwell, la tiécouverte des substances anesthétiques, donnent une faible idêe du t:ôle qu'elles sont appelées à jouer. Pourquoi a-t-on décrit les formes des êtr,es vivants, scruté leur organisation, étudié les lois de leurs développements, analysé leurs conditions d'-existence? En vue de l'or,ganoplastie, art de modifier les organismes végétaux et animaux. C'était encore afin que, par la constitution d'un régime et d'un milieu harmoniques, -l'homme agissant sur son propre fonds comme sur_les animaux, l'organisme humain pàt être amené au àernier degré de puissance et de beauté. Cela ne concer'he que les sciences cosmologiques, et il nous resterait à passer en revue toute une autre moitié du savoir, les sciences dont l'esprit humain forme le fonds et q11epour cette raison on a appelées Noologiques. Interrogeons l'histoire. L'histoire s'en tiendra-t-elle toujours à 1a description des faits? Ce qui, pour )es autres sciences, n'est qu'un commencement, sera-t-il la fin de sa carrière ? Demeurera-t-elle toujours en enfance, ou bien s'élèvera-t-elle par la comparaison des faits à la connaissance des Lois et des Causes du mouvement social? Qui reut ?outer_ qu'elle_ en vienne là_! Mais alors, l'histoire qui, Jnsqu à ce JOUr, citée en témoignage par les opinions les plus opposées, a servi indifféremment le pour et le contre• l'histoire élevée au rang de science positive, remplit un; fonction sociale de l'ordre le plus élevé. Alliée à la connaissance de l'homme individuel, elle devient la base d'une politique scientifique ; réduite à elle-même, elle peut de la trajectoire suivie par l'humanité dans le passé, déduire la route à vf::nir. Nous sommes sous le vestibule d'un sujet grandiose, bornons-nous à cette vue extérieure du sujet. Mais n'en est-ce pas assez et ne voit-on pas avec évidence que toutes les sciences sous leur forme théorique et sous leur forme pratique, tendent à la constitution d'une société nouvelle. Elles s'associent entre elles ; elles s'ordonneront par rapport à }'Esprit, et de là rPsulter~ une formule générale de ce qui est. Mais puisque cette science, qui doit aboutir à un dogme, n'a été ni rêvélée, ni imposée à l'homme; ~uisqu'ell~ a été _fondée et, qu'elle sera constituée par 1 homme, 11 est év1de11tque I homme a revêtu le caractère de l'inspiré et du prêtre. Et puisque cette science n'a pas été créée par tel ou tel homme, ni par une caste, ni par 1,rneclasst, mais par tous, et que son achèvement résultera de la libre association de tous, il est évident que le caractère sacerdotal a cessé d'être l'exclusif partage de quelques-uns, et qu'il s'tHend à tous l€S membres de la famille humaine. Les sciences passent de la théorie à la pratique, c•e~tà-~it'e qu_'elles accomplissent la plus vaste conquête qui soit possible, celle de la nature entière. Cet homme qu'elles ont ord-onué prêtre, voici qu'elles le sacrent roi. Elles lui donnent la terre pour royaume, pour peuple tol.J.s les êtres créés, pour ministres, les forces qui tout meuvent et tout vivifient . Association et application n'expriment pas toute l'activité de la science, et nous avons dit encore qur: toutes les branches des connaissances tendent à se vulg1triser. Plus de ~ystères, pl_us de ~oiles jaloux, plus de langage énigmatique! la phdosoplue ne parle plus deux langues, l'une sacrée, l'autre profane; le livre que le brahme avait seul le droit de lire est remis aux mains de tous! Ce noble mouvement n'aura de terme que dans l'émancipation intellectuelle de tous les hommes. • Ainsi la science conclut à une société no11velle à la . ' société prédite par l'apôtre quand il s'écriait: "Vous nous avèz faits rois et prêtres, et nous règnerons sur la tr.rre ! " Victor MEUNIER • ANNONCES E'r AVIS DIVERS. HOTEL DU PROGRÈS.-GA.FÉ RESTAURANT, Tenu par J. LORGlJES, proscrit français. - Dîner à la carte à tonte heure, 21. Great Chape! Street, Oxfort Street, Soho Squ3re, à LONDRES. A LOUER PRÉSENTEMEKT Une Maison ou partie de Maison garnie A APPELEE BU DE LA RUE, C~ntenant_environ huit appartements, étahlt>s et jardin, et 1m terram de cmq vergées qu'on est libre de louer ou de ne pas louer. -: Le tout est situé dans la paroisse de St-Laurent, il deux milles et demi de la ville. - S'aclresser chez Monsieur MALZARD, Clear-View Street, à St-Hélier. - La même personne a des charbons de première qualité de Newcastle: 24-sh. la charge ou 28 sh. le tonneau, par demi-charge ou quart de tonneau. 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