Homme - anno II - n.33 - 18 luglio 1855

• -SCIENCE.- ' -SOLI lJARITR.- JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. · 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront 1 Ce Journal 1,aralt une fels 1•ar •emalne. pas rendus. - ON s'ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A _ ___ Londres, chez M. STANISLAS1.'0, Gr~ek.street, Soho Square, et Tou• les abonnenaen• •e P i t d' , . • chez M. PmLIPPE, {Pharmacie française), 28, Greek street, Soho \ , a en a, anee. Toutes lettre11 et corresponda~ces _doive~t être affranchies et -Gen~ve {Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue Guillaume-Tell. adressée!! au bureau de l' Impmnerie Umverselle à St-Hélier -Belgique, chez le~ lib.-Madrid, chPZ Casimir Monnier, libr. , A.VIS. NOUVEAUXPRIX D'ABONNEMENT: Jersey......... ... .. . .. . ... . .. .. . ... .. . 8 sh. ou 10fr Angleterre........ .. .. . .. . . . . .. .. .. . .. . 12 - ou 15 fr Iles de la Manche.................... 12 Belgique .............................. 12 Suisse ................................. 12 ' Prusse................................. 12 Villes anséatiques................. ... 12 Etats allemands...................... 12 Pour les autres pays................. 16 - ou 20 fr AVEZ-VOUS UNBUT ? Après deux an11ées,Ja question d'Orient continue e11coreà exercer l'habileté df-'shommes <l'Etat de l'0ccic.leut et la longanimité des natio11ssoumises à leur gouvernement. Grande est l'époque où nous vivons, et gra11de l'occasion pour gag-ner un renom immortel. C'est uue de ces crises formidables où le Seigneur pèse par moment l'humanité ùans la balance du Destin. Que fout de cette occasion, offerte par la Provide11cè qui l'a préparée pendant 150 a11s, vos hommes d'Etat qui ont à leur disposition une solution au profit de l'humanité ? Eh ! bien, ils eu tirent une " Comédie des E'rreurs" ( 1 ), ils la tordent pour aboutir à une solution de Lilliputiens, qui serait une farce ridicule s'il ne s'y attachait tant de souffrances et de sacrifices. Ce qu'il y a de pis, c'est qu'il semble n'y avoir aùcune chance d'améliorer la position, ceux qui gouvernent. réussissant si bien à myst.ifü~rle peuple que, je suis fâché de le dire, l'immense majorité de la nation ne c, mprend ui la situation, ni ses conséquences; et manquant de pierre de touche pour juger si la conduite suivie est juste, si les mesures prises sont convenables, elle n'a aucune perception du danger et de la honte où la patrie est entraînée. Ce mauque de compréhension, et l'indifférence qui en résulte, peut seul expliquer ce fait étrange que le peuple anglais soit plus surexcité par " le sot bill d'un sot Lord'' (2), que par les calamités de la guerre; bien que les faPtes politiques auxquelles sont <lues ces calamités, non seulement épqisent le·sang et les· trésors du pays, mais encore détruisent sa position politique et sa sécurité future. Je ne parlerai même pas des résultats désastreux d'un ordre plus élevé, des intérêts généraux de l'Europe. Comment pourrait-on e~pérer que les Anglais fussent sensibles à des considérations si éloignées lorsqu'ils sont malheureusement insensibles à leurs propres calumités nationales? Ces deux dernières années ont singulièrement ébranlé le prestige sur lequel reposait à l'extérieur la fière position del' Ang-leterre. On croyait, au dehors, à l'élévation de l'intelligence, du patriotisme, de la surveillance constitutionnellt-:, de l'énergie pratique de la Nation an 0·laise_. Les uns la craignaient, d'autres espéraient en elle, beaucoup l'admiraient, tous la respectaient. Hélas! bien des feuilles sont tombées depuis deux ans, arrachées à la couronne de cette gloire, et ce qu'il en reste se fane chaque jour. Les h,,mmes et les natio"ns ont grandi dans leur propre estime en découvrant combien cette grande Angleterre était petite quand elle était aux prises avec de grands événements. L'opinion de sa supériorité s'est évanouie avec le prestige de sa puissance. On peut encore la craindre sur mer; nul ne la redoute plus ailleurs, on n'espère plus en elle, l'admiration s'est (1) Titre d'une pièoe de Shakespeare, citée par Ch. Dickens dans ion discours pour la Réforme administrative, à Drury Lane. (2) Mot du Times sur le bill de Lord R. Grosvenor. changée en pitié chez quelques-uns, en désappointement chez tous. Le monde est porté à croire que l'Angleterre vieillit, et tombe rapidement en décadance. J'espère que mes lecteurs ne s'offenseront pas de mes paroles. Dieu sait que je suis guidé par la plus sincère bienveillance, par les sympathies les plus vraies. Ce n'est pas une opinion personnelle que j'exprime, c'est un fait que je constate, comme le constate l'opinion publique au d1!hors,-résultat inévitable de l'inhabileté avec laquelle l'Angleterre est dirig-ée daus un moment aussi solennel vers ''un piège, une fraude, une illusion et une honte ( de l'aspect paralytique du Parlement, et de l'indolence alourdie avec laquelle le peuple accepte les mystifications, endosse les fraudt•s, et se soumet aux calamités sans se donner la peine de s'enquérir si elles sortent de la fatalité des choses, ou <le l'impolitique des gouvernants.. • A mou avis, le mal vient de l'extraordinaire· ignorance de ce pays à l'ég-ard des affaires étrangères et de la politique nationale. Le Times excité par les doutes de M. \1ilner Gihson sur le but mystérieux de la guerre, s'efforce de mettre de coté cette question, en prl>te11da11qt ue le dernier ouvrier peut parfaitement défiuii- le but de la guerre. Je dis au coutraire que personne en Angleterre n'en sait rien, ui le Times, ni le Ministère, ni le Parlement, ni le Peuple, personne, en Angleterre du moins! Bonaparte, peut-être, connaît au moius son but: diversion au mécontentement intérieur; un peu de gloire pour panser les blessures saignantes de honteux souvenirs; l'insinuation de sa personnalité en compagnie légitime; et l'immense satisfaction de mener l'Angleterre et d'en faire l'instrument de sa p,>litique personnelle. Mais quant à l'Ang eterre, je défie toute la clique de ses rédacteurs de protocoles et de ses arrangeurs de campagnes militaires, de défiuir le but de la guerre, et de soutenir leur défi~ition devant la contre-évidence écrasante des faits. Le sujet de la lutte, c'est la question. d'Orient; cela implique le problème d'assurer à l'avenir la 'rurquie contre l'invasion ou l'influence étrangère. Vous dites que la sécurité de la 'rurquie est votre bnt, et von~ penst>z l'atteindre en réduisant la prépondérance de la Russie. Je voudrais que les faits répondissent aux paroles : voyons les faits. Est-il vrai, ou non, que le gouvernement anglais prétendant chercher à réduire la prepondérance de la Russie à des proportions inoffensives, a, dès le 5 décembre 185;:3, stipulé qud les limites territorial.-•sde la Russie, sanctior111ées par le temps, ne seront, en aucun cas, sujettes ·à diminution ni chang·ement? Est-il vrai, ou non, que l'Angleterre a agi, qu'elle agit encore, d'après ce principe, jusqu'à ce jour'? Est-il vrai, on non, que le gouvernement anglais était prêt à conclure la paix, avec " le piège, la fraude, l'illusion des Quatre Points; " bien que le gouvernement ait été forcé <l'avouer publiquement que cela n\eti.t offert aucune sécurité pour la 'furquie? Est-il vrai, ou non, quel' Angleterre a arrêté les Turcs victorieux poursuivant les Russes vaincu,? L'Angleterre n'a-t-elle pas invité l'Autriche à s'interposer entre eux pour sauver l'armée russe de la destruction, assurer sa retraite, et permettre ainsi au Czar de faucher vos héroïques soldats, dignes d'un meilleur sort ? • Le gouyernement anglais a-t-il, ou non, en dérision de l'intégrité de la Turquie, livré les PrinciJ autés Danubiennes aux mains de l'Autriche? Est-il vrai, ou non, que vous permettez à cette dernière de gouverner par la loi martiale les sujets du Sultan ! Est-il vrai, ou non, que le Peuple anglais a été constamment trompé, égaré par les assurances officielles les plus positives qu'on avait obtenu l'alliance de l'Autriche, et qu'elle allait comhattre dans vos rangs, tandis que les seuls ennemis contre lesquels l'Autriche montre de la résolution, c'est l'honneur des femmes et les vins des caves de la Valachie? . Quant à l'Autriche, le dernier écolier du continent vous aurait dit qu'il était absolument impossib_le à l'Autriche de consentir à s'attaquer à la pmssance de la Russie, la seule précisément sur laquelle s'appuie son existence chancelante. Il était évident que l'Autriche admise dans les c?,ns~ils del' Angleterre, c'était la Russie garantie, c eta1t un obstacle insurmontable à toute opération pouvant assurer l'avenir <lela Turquie .... L'Autrich~ n'a même pas déguisé ses intentions; son pr~m1er mot a été pour stipuler l'intégrité de la puissance russe ! Or, je le demande : avec toutes ces considérations sous les yeux, et en se rappelant en outre que c'est l'Autriche qui a commencé la crise, d'accord avec la Russie, par son arrog·ante intervention ù Moutenegro ( 1853), est-il vrai, oui ou non, que le gouverneipent Anglais a subordonné sa politique, se.s desseins, ses succès, au désir de protéger l'Autriche ·t Est-il vrai, oui ou uon, que l'Angleterre et la France ont accepté le honteux compromis des Quatre Points, sachant très bien que cela ne donnait aucnne garântie à la 'furquie, mais pour complaire à l'Autriche? ( Le Moniteur et le Gou• vernement anglais l'ont avoué tous les de11x.) Estil vrai, oui ou non, que votre Gouvernement s'est aventuré dans la folle expédi'.ion de Crimée, non parcequ'il la croyait utile à la Turquie pour laquelle il prétend combattre, mais parceque "les égards dûs à l'Autriche défendaient de rien entreprendre de mieux?" Est-il vrai, oui ou non, que tout en parlant de l'lndépèndance de la Turquif--, on a enlevé à la Moldo-Valachie son ant'que autonomie; on a stipulé de soumettre les institutions et l'administration de ces provinces et de la Serhie en outre, au contrôle de la Russie et del' Autriche; on allait sanctionner l'intervention étrangère (celle de la Russie et de l'Autriche comprise) dans les affaires intérieures de la 'furquie? Est-il nai, on non, que malgré l'évanouissement de cette bulle de savon, l'al!iance autrichienne, le gouvernement anglais n'a pris encore aucune mesure p.>ur attaquer la Russie au point vulnérable, à l'endroit d'où elle tire ses principales ressources, et où sa puis,ance peut être abattue'! Est-il vrai, ou 11or1q, ue, pour la seconde année, une flotte immense parade dans la Baltique, sans troupes à bord, évitant avec soin Riga, parce que le tonnerre de vos canons pourrait éveiller de., échos à VarsoYie, et réduisant l'héroïsme d'un puissant armement à détruire des villes petites et inoffensives comme N ystadt? Est-il vrai,-tandis q11edans vos guerres de l'Inde. vous employez tous vos efforts à gagner l'appui des mécontents dans le pays de vos antagenistes; tandis que dar1s la guerre de !'Indépendance de l'Amérique, vous avez pris pour auxiliairf\s jusqu'aux: Sauvages Peaux-Rouges ; tandis· que dans vos dernières guerres, vous avez recher- • ché, soldé même, le concours des Peuples, en Espagne, en Portugal, partout, et celui des Royalistes et des aristocrates en France, - est-il vrai que dans la guerre actuelle, vous évitez le champ de bataille de la Pologne, bien que vous sachiez que là seulement peut être abattue la puissance de la Russie; est-il vrai, oui ou non, que vous répudiez l'assistance, que vous enchainez l'énergie des Polonais, de peur de faire réellement du mal à l'ennemi de l'Angleterre, de peur d'être les instrumeuts de la délivrance d'une noble Nation ? . , Voilà le témoignage porté par les Faits, témoignàge lu~ubre, qui crie par les flots de sang héroïque coulant dans une campagne stérile, qui crie au Ciel et à la Terre ! que les Ministres de l'Angleterre ont dénaturé, ont per_verti le caractère de cette lutte; qu'ils ne veulent pas ce qu'ils devraient 'vouloir, et qu'ils ne savent pas ce qu'ils veulent ; qu'ils n'ont pas de but; on, s'ils ont un but, ce

.. L'H01'.IME. -1'.le1•credi~ 1.~ Juillet 1~55. n'est' ni la sécurité de la Turquie, ni l'abaissement de la Russie, 11Ï la Solution de la Question d'Orient ; leur but, c'eit app_aremment de préserver de tout mal la déloyale Autriche, d'empêcher la Liberté de profiter de l'occasion, et de bâcler au •plus tôt une p<\ix-donn.antpleine sécurité au Des- ·potisme, sans nuire au Czar, surtout ? Voilà leur but ou ·ils n'en ont pas. Si le Peuple ,anglais est satisfait, je n'ai pas à m'en inquiéter, c'est lui, non pas nous, qui en porterons la peine. La liberté. tlu continent ne compte plus -sur le ,souffle de vos Russells et de vos J>almerstons ; Jeur masque est tombé, on les connaît, et, dès lors, ·ils n'inspirent plus ni confiance ni crainte. Mais je suis convaincu que le Peuple anglais n'est point satisfait d'une pareille politique; s'il s'y soumet, c'est pour ne pas comprendre l'ét~t exact de la question. Je regrette, après une année de guerre sanglante, d'avoir à répéter les premières paroles que j'aie prononcées à ce sujet : " Songez à bien préciser· votre but et l'ohjet de la guerre!" Puis<iJuecela reste encore à faire, le meilleur conseil que _1epuisse donner aux vrais patriotes d'Angleterre, '8'.ilsveulent-sauver leur pays de la ruine, c'est. de s'organiser, de réunir quelques milliers de livres, de rédiger un exposé impartial de la situation, de le distribuer par millions, gratis, au peuple, et d'essayer de réveiller l'énergie de la Nation en portant la lumière dans son intelligence. Si cela ne peut pas vous sauver, rien ne le peut: L'action incertaine et faible du journalisme ne répo:id en rien à la gravité du péril. L. Koss.uTH. TROUBLES ALONDRES. La capitale de l'Angleterrf', la ville aux cent peuples, entrepôt du monde, est etitrée depuis quelques semaines, dans une agitation suivie contre laquelle se sont brisées les v.iolences.comme les diplomaties du gouvt'rnement. Une de ces lois d'hypocrisie religieuse qui fnnt de la liberté protestante un mensonge, avait été proposée par la faction devôte, et l'on ne s'attendait guères, les mœurs anglaises étant bien connues, à l~ tempête qu'elle a soulevée. Comment. en effet, cette nation qui depuis trois siècles a toujours accepté, fortifié même ses polices d'église, comment cet esprit étroit et puritain s'est-il, ainsi, tout-à-coup, mis en révolte? Il n'y a point, dans les masses, de ces conversions subites, de :la foi pleine ou de l'habitude prise en protestations violentes, en orages d'affranchissement, et l'on doit .chercher ailleurs que di1ns la défection protestante le motif sérieux, la cause véritable de ces résistances spontanées. Cette cause, il n'est pas difficile de la trouver et de la constater quand on étudie de près les derniers mouvements. Le peuple s'est-il ameuté, s'est-il insurg-é contre une simple aggravation de cette Loi du Dimanche qu'il subit déjà depuis des siècles et qu'il fait subir aux cultes dissidents? • Il n'a pas fait entendre un seul cri contre l'église ou ses disciplines, il n'a pas revendiqué, comme sa loi de conscience et sa raison de combat cette liberté générale qu'étouffent les hypocrisies puritaines ·àussi bien que les censures catholiques. Il a fait de l'opposition aux Lord's qui vont paonner, dans les parcs, à l'heure des prières sacrées. 11 les a hués et conspués comme sépulcres blanchis, comme hypocrites oisifs et traîtres à la foi qui s'en vont étaler la riches~e et promener les fastueux loisirs., tandis qu'ils poussent la misère et le travail dans les temples.· Ceci est donc une petite leçon d'égalité, mais c'est, surtout, une manifestation politique, un des .accidens de la guerre ouverte depuis quelques années contre l'aristocratie, guerre qu'ont activée, qu'ont irritée les derniers malheurs. • J..1e gouvernement l'a si bien compris, qu'il n fait retirer la loi dévote aimant mieux sacrifier un Lord et l'esprit de secte qua donner de la voile 1 contre les vents. Après cette concessiqn, la vague émue s'est-elle retirée, le peuple a-t-il fait retraite et silence ? Non, il a pris acte contre l'aristocratie et son gouvernement des violences commises par la police de surveillance : iJ a fait faèe à la force aveugle et passive, contre lui lancée par l'administration supérieure, et sous cette forme il a continué sa campagne contre les oligarques. . 8'il en est ainsi, ce que nous croyons; si le peu- , pie anglais 'eclairé par les enqutltes récentes comprend enfin que ses des~inées, mal engagées et mal conduites, s'en vo~1t à néant; s'il veut entrer en rénovation générale et féconde, il faut qu'il se recueille avant l'effort et qu'il change ses voies. Les révolutions sont de droit permanent partout où la souveraineté publique ne peut s'exercer, et_ les peuples qu'on tient en tutelle-servitude peuvent se lever à toutes les heures, quels que soient les priviléges. Ainsi, pour cette loi du Dimanche qui n'est qu'un détail, ou pour ces violencf's de police., accident sauvage, mais simple échauffourée le droit est le même que pour la révendication générale et l'mliversel affrauchissement ; mais les Révolutions sont affaires graves: il leur faut les grandes .idées, comme à la marée les grandes vagues, et quand elles ne sont poussées que par les petits souilles et les petites colères, :elles avortent. Maintenant y a-t-il raison suffisante, y a-t-il matière à rénovation politique et sociale eu Angleterre ? Cette question ne fait pas problème, et tous les intérêts comme tous les droits y répondent. La terre est- elle aff'ranchie ? Non; enclavée dans le fief, elle est un privilége héréditaire. Le droit de suffrage qui seul donne'valeur au contrat est..,iluniversel et libre ? Non ; il ne s'exerce que dans des conditions de cens, de lecalités, de monopoles: il est un privilége de hasard. . Le travail qui fait la richesse est-il émancipé? Non. Le travail est à la merci du capital et le salaire, là, comme ailleurs, et là, snrtout, est en servitude. Le gouverneme11test-il l'action commune et la volonté générale pratiquée ? Non : il y a là des hiérarchies privilégiées qui font de l'administration un domaine, il y a même des fonctions héréditaires sans responsabilité. Ah! le peuple anglais poursuit Lord Grosvenor et les affidés de sacristie, pour une loi sur le dimanche et contre la bière .... mais il a bien d'autres misères à guérir, d'autres libertés à fonder, d'autres cala.mités à veng·er ! ·Qu'il prête l'oreille aux agonies de Crimée : ,elles _dénoncent assez haut ses vieux états-majors, ses conseils SlJpérieurs, son gouvemement ; qu'il entre dans ses ateliers, dans ses fabriques, dans ses mines, cercles infernaux ; qu'il regarde du côté de l'Irlande, vaste clairière en friche et il comprendra qu'il y a un autre programme à.suivre que celui de Hyde-Park ! • ·• Nous devons au peuple anglais dont nous sommes les hôtes un autre avertissement qui paraîtra peut-être étrange en notre bouche, mais que la police française, nous en sommes certains, se gcJrderait bien df' lui donner. ·Que le peuple auglais s'ab.,tienne des violences partielles et des luttes de détail ! Voici pourquoi: Depuis quç l'ère impériale est ouverte, il y a conspiration non seulement contre les Republiques, mais contre les gouvernements constitutionnels qui laissent passer un peu de lumière à travers le monde. L'esprit d'examen et le souille de liberté sont mortels à tous les despotimes, et voilà pourquoi, depuis l'alliance-trahison, Bonaparte a tout fait, ·s'appuyant snr les nécessités dé la guerre, pour que l'ombre vint à s'étendre sur ces îlf's. Bonaparte qui est le crime et qui est le mensonge ne peut pas vivre à côté de la liberté. Or, chose grave, le prince Alb:,rt, le mari de la' reine, faisait, il y a quelques jours, son procès au gouvernement constitutionuel. Lord Palmerston, de son côté, glorifiait, au lendemain de Décembre, la victoire dn parjure et du guet-apens, contre le libre débat et la Souverai11eté du Peuple: le gouvernemeJilt anglais, enfin, s'est livré tout entier, depuis bientôt deux ans. à l'influence des 'ruileries, et ceci est si vrai, si flagrant, qu'il· pratique déjà les violences de Paris dans les émeutes de Londres! ' Il y a donc, en Angleterre, conspiration des Pouvoirs coutre le gouvernement constitutionnel. Autre considération qui nous paraît à méditer. Les habitudes du peuple anglajs sont aux meetings, aux propagandes organisées, aux ligues publiques, et ces campagnes de J'opinion lui sont beaucoup plus familières que le métier des armes. Pourquoi donc, élevant son programme jusqu'à l'idée de justice universelle, ne tenterait-il pas la '1oie d'appel et n'ouvrirait-il pas la brèche de discussion avant de se laisser aller aux embttches? Nous connaissons les rôdeurs qui l'appellent et qui g·uettent la Liberté : ce sont les assassins de Décembre et leurs complices! Charles RIBEYROLLES. La famille de M. Bonaparte, depuis le o-rand heur de Décembre, regarde avec avidité dt côté des trônes, et tient palais ouverts à toutes les intrigues qui s'agitent au dehors pour telever les Majl'stés comparses du second Empire. Ainsi M. Bonaparte, fils de l'ex-roi J érome embauche et raccole, de son mie_ux,p~ur son !tfrit(lge de France. M. Murat, qm tenait pensnm aux Etats-Unis, cherche à rallier le carbonarisme à la rnaçonnerie dont il est le grand prêtre, et conspire dans son palais, comme dans les loges, contre le Bourbon de Na pies qu'il traite d'usurpateur: c'est partout,. enfin, la levée des ambitions et l'appel aux aventuners ! Si parmi ces ~ré!oriens de la fortune il n'y avait que des CondottJen, sans nom, sans caractère, sans passé, de pareilles tentatives ne seraient point danger.eu.ses pour la Révolution .et pour les peuples; mais 11 y a des hommes .c,onnus,des traîtres qui ont e~ rang da~s nos,_derr!~er~sgu~rres, et qui pournuent entrarncr, sils u étaient demasqués. Voilà pourquoi nous publions quelques extraits de la Lettre suivante, adressée par Mazzini à l' Itala e Popolo. ' Ami, En face d'un ennemi faible, menacé par les haines frémissantes -des peuples vaincus, épuisé par ses finances campé avec la meilleure partie de son armée à une dis~ tance. é1:or~e de nos fro~t!ères, et sans alliés en Europe, les millenaires de la poht1que attendent une occasioll favorable pour l'Italie .... au miliP-ude populations dovouées sainttmcnt hardies, prêtes à se lever au premier signal' capal1les d'aller aux canons avec des couteaux, capable~ d'oser et de mourir comme Pianori, les hommes qui ont héroiquemsot défendu avec de simples volontaires le Vas-, cello et_la porte Saint-Pancrace, qui out défait par l'insurrection et presque sans armes une armée autrichienne à Milan, qui avec des troupes réunies au hasurd out tenu Venise pendant dix-huit mois, ces hommes s'abandonnent à une sceptique défiance du peuple; ils déclarent impos- ~ible l 'i~itiative <le l'Italie sans une armée régulière, et ils empo1so~nent de leur déco~ragement la foi des jeunes âmes : - En présence des prisons de Rome, de Palliano et de Mantou_e; des fusillad~s de Fermo, cle la proscription permanente! rnexo~a_ble, universelle, les hommes qui, à tort ou à raison, dmgent par leur influence le parti national en Italie, ces hommes,· au lieu de se lever en poussant tous le cri <leguerre, écrivent des articles sur la Crimée ou des histoires du passé, fables et mensonges. Ils prêchent, sous le nom de prudence, aux persécutés une couarde sountission; ils conseillent à l'Italie, la résignation de l'.esclavc, eux méprisé~ de l'ennemi, faisant pitié à leurs amis éton11és, flagellés par la tyrannie et marnués ,les stygmates du <lèshouneur ! Pen,la.pt ce temps, certains raccoleurs politiques se rc- ~uent avec p~rsévérancc et, ùernièire honte pour l'halic, 113cherchent a créer dans le Sud une faction étra1wère : je parle des Muratistes. 0 Leurs efforts s'étaient ralentis depuis quelques mois et il semblait oiseux d'en parler. Aujou1d'hui ils se réveillent insolen;i_mente_t il est utile de les dénoncer au pays ; non pas qu il y ait d •nger de les voir réussir, - le droit sens des Italiens de Naples, l'amour qu'ils portent à la patrie commune suffisent à éventer de pareils projets _ mais pour que l'œuvre d'un petit nombre ne déshonore pas l'Italie aux yeux de l'Europe, pour qne le silence des bons ne fasse pas croire à l'indiff~rtnce ou au découragement. La faction M uratiste est. une fa.ction étrangère. Les hommes_ qui la diri~ent so~t d~s étran?ers, ou CP. qui vaut moms, des Italiens qut, reniant patrie, foi. indépendance et vertu pour satisfaire dei<vengeances personnelles ou des calculs ùe pouvoir et de richesse, serviraient de marrhe-pied à l'ambition étrangère dans la partie de l'Italie qui la première enseigna les saintes aspirations, les saints complots; or, quand cette ambition est vivante chez l'homme qui règne en vertu du Deux-Décembre et qui fait verser à Rome le meilleur sang italien, se faire conspirateur à son profit, c'est bien un crime que le pays, je l'espère, n'oubliera pas facilement. Rêver la rédemption "italienne au moyen de la monarchie, là où la monarchie est systématiquement et puissamment hostile - là où, ne le fut-elle pas, elle ne veut et ne peut se montrer qu'après avoir surmonté les plus grands obst 1cl~s à l'.a!de de l'insurrection du peuplelà où son premier som, même en face de l'ennemi, serait d'endormir l'enthottsiasme popuhüre, seul capable de sauver l'Italie, mais fatal au but qu'on veut atteindre - c'est une folie insigne ou un projet d'hommes qui s'étudient à ne rien faire. Mais le projet d'implanter clans le Midi une branche de la dynastie napoléonienne et de l'y faire consacrer par un soulèvement du peuple, c'est un crime de trahison, if faut le dire. Il faut dire aux Italiens qu'une longue habitude de )a servitude a rendu trop faciles à accepter les illusions de to11tepromesse secrète, de tout dessein mystérieux qui se vante de forces cachées et d'un haut patronage, il faut leur dire que l'implantation en Italie d'un rameau de la dynastie napoléonienne deviendrait, si jamais elle pouvait réns<iir, une cause d'antagonisme fat(ll entre le Sud et le

Nord. Ce serait un nouveau démembrement de l'Italie ! L'Angleterre, en eifet, n'accorderait jamais Naples à l'influence français~ qu'à la eoudition d'avoir, elle-même, une vice-royauté en Sirile. Ce serait une tyrannie nouvelle et étrangère substituée à la tyrannie du Bourbon, car Napoléon ne peut permettre que, tandis qu'il règne en despote sur la France, un membre de sa famille accepte ailleurs un pacte de liberté. Il faut dire qu'admettre un prince français en Italie ce serait donner à toute tentative future de liberté un nouvel et puissant ennemi tant que durera l'empire, et fournir au mépris bien merité des Républicains de France, pour le jour où ils auront repris le pouvoir, un nouvel appât à cles tendances conquérantes que des sacrifices communs et le courage Italien ont fait oublier, mais qui ne tarderaient pas à revi".re si, comme aux jours de la premi~re Révolution, ils pouvaient se dire : "Les Italiens sont indignes de la liberté." Il faut leur dire que le parti national serait à jamais déshonoré aux yeux de l'Europe et livré à la. plus terrible anarchie. Il faut leur dire que la concession par laquelle les raccoleurs Napoléoniens tentent d'obtenir la tolérance de l'Autriche pour leurs projets ambitieux, c'est la promesse de se faire les soutiens de la tyrannie sacerdotale à Rome et ses alliés perpétuels contre tout mouvement tenté dans 1a Lombardo-Vénétie. Il faut leur dire que l'infamie d'un pareil pacte rP.tomberait tout entière sur Naples. Il faut pour en sauver le pays, la fai, e retomber avant tout sur la tête des quelques embaucheurs et les nommer quand besoin sera ............ . Le moment est suprême. L'Autriche en· rompant les traitéa de Décembre, en diminuant son armée pour effacer tout soupçon dans l'esprit du Czar et lui laisser la liberté de concentrer sei, forces contre le:s Alliés, l'Autriche a perdu tout droit à l'aide et à la protection de la France et de l'Angleterre; elle est seule. Si les Italiens ne se lèvent pas, ils disent à l'Europe : "Nazis ne somm ~s pas " capables de nous lever contre tm enn,.mi que 7WlM " avons la ce1·titude de vaincre; nous ne croyons pas •" à notre droit ; pour nous lever et être hommes, nous " avons besoin d'un Pape et d'un Roi qui m1irmurent à " noire oreille, et pour la trahir, une parole de liberté!" Gelui qui ne comprend pas rimportance ,le ce moment ne comprernl pas les destinées du pays.. Cdui qui la comprend et ne fait pas tous les· sacrifices possibles pour y aider, pour se lever et faire lever les autres, celui-là n'ai ne pas le pays. Ceux qui restent inertes et prêchent l'inertie doivent être signalés au pays comme des amis tièdes et peu sflrs du devoir commun envers la commune Patrie. Ceux qui fourv-oient l'intelligf"llce nationale dans les seiitiers tortneux d-esconspirations étra'ngèrés o·tt des transactions avec le despotisme, méritent le nom de traitres et ,{oivent par nous être démasqués ! Chargez-vous de ce soin. Au nom de ceux qui sont morts, au nom de ceux quj souffrent dans les prisons et accusent leurs frères d·un, ingrat égoïsme, au nom de l"honneur de l'ItaHe flétri par nue inertie dont devraient rougir ceul.'.qui en sont coupabl~s, au nom d'un peuple trahi par des hommes qui dans la presse se posent comme ses chefs et n'osent ni ne 1;av,entle guider dans l'unique voie de salut, l'action, instituez-vous révélateurs; faites de votre journal, sans égards ni craintes, un registre des fautes ou des vertus civiques: une page Dantesque d"histoire contemporaine. Vous aurez rendu un service irnmen e à l'Italie. Je puis vous aicler efficacement dans l'exécution d'un pareil projet et je promets de le faire. Votre, .etc., 30 Juin. GrusEPPE MAZZINI. Nous recevons de Londres la communication suivante : ADRESSE DU COMITÉ INTERNATIONAL. A tous ceux, dans le monde, dont les bras sont avides de trav.1il, le cerveau avide de science, le rœur avide de justice,-au nom de l'HuMANITÉ-nous demandons l'alliance. L'alliance en vue du progrès à accomplir; en vue de l'erreur à chasser des croyances, de l'injustice à chasser des lois, du mensonge à chasser des mœurs; l'alliance en vue de l'élimination des despotismes qui, sous les formes monarchiques, aristocratiques et bourgeoises, oppriment les peuples, et tiennent dans un état infiniment trop prolongé de minorité la plus grande partie du genre humain. L'heure de cette alliance a sonné. Quoique la Révolu- ., tion soit permanente dans la société comme la révélation, dont elle est la traduction dans les faits, est permanente dans l'esprit huu,ain, il est cependant pour l'humauité des époques de renouvellement, des âges critiques, qui demandent l'emploi de toutes les forces, le secours de toutes les énergies. Nous sommes à un de ces moments. La sève d'une nouvelle jeunesse monte dans les veines de l'homme. De toutes les religions, de toutes les philosophies, de toutes les institutions du passé, jetées et fondues au feu de la Révelution, sortira, synthèse nouvelle, un ordre social dont la vie de l'humanité jusqu'à ce jour n'a été que la prophétie et la préparation. Auprès de cette Révolution, les révolutions du passé ne sont que des pressentiments, des rêves de la nuit. Mais le jour vient. Les fantômes de la tyrannie s'agitent vainement avant de fuir devant l'aurore. - P1mples ! réveillons-nous! connaissons-nous ! la nuit de l'intelligence finit; le jour de }'Egalité et de la Liberté commence. Qui sommes-nous pour parler ainsi? qui nous a donné mission? et de quel droit venons-nous évangéliser le monde? Nous sommes les Proscrits de toutes les Nations, des persécutés de toutes les tyrannies, des souffre-misères et des souffre-douleurs de toutes les classes ; de missionnous n'en avons point; et de droit - nous n'avons que celuj qui appartient à chacun de poursnivre dans le monde la réalisation de !'Idéal entrevu. Nous ne vous disons pas: venez à no1,s,-' nous n'avons rien à donner ni à promettre.-N ous vous disons : venez à 'Cous-mêmes; venez à la science et à la conscience, à la liberté et à la justice, à la vie pleine et entière que nous voulons tous, hommes et peuples, et que nous ne pouvons pas conquérir les uns sans les autres. Jamais moment plus favorable ne s'1;st présenté dans l'histoire des nations. Dans l'ordre religieux, dans l'ordre politique, clans l'ordre civil, tout ce q11iconstitue une autorité véritable a eté détruit. La dernière inc nnation de DiP.u est une pièce d'or,. la propriétli -voilà le dogme,, le banquier-voilà le prêtre, le gendarme-voilà la sanction sociale. Mais qui ne voit que ce Dieu, plus encore que celui de la science et de l'amour, est accessible à tous ; et que si les prêtres, au nom de la science, les guerriers, au nom <le la gloire, ont pu gouverner le monde, il est absurùc que les travailleurs, au nom du travail, se11lproducteur et possesseur légitime du capital, ne se gouvernent pas eux-mêmes, et laissent le soin des choses publiques à des castes voraces d'industriels aristocrates et bourgeois. Qui n'est pas las ,l'entendre ces gou\·ernements, royautés, empires, aristocraties, porter la parole dans le monde au nom (\CS peuples qu'ils trompent et oppriment? Qui n'est pas iudigné de voir les intérêts de dyna0 ties et de castes toujours interposés aux intérêts <les nations, et les allia~- ces .tes oppresseurs co11vertes impudemment du manteau de souverain volé aux oppri~nés? Qui n'est pas honteux d'assister, en plein XIXème siècle, à ces promenades de reliques impériales, à ces petits cadeaux de thiares et de layettes, à ces échanges de colliers, de rubans et de jarretières ( 1) : exhumations grotesques <lu Moyen-Age, mascarades <lechevalerie restaurées par des chev:diers .•..... d'industrie et de meurtre, des faussaires politiques et de misérable rejetons de races dégénérées : insultes au bonsens, à la morale et à l'esprit public ; farces ridicules qui, au lieu de faire rire, font pleurer lorsqu'on songe que les peuples sont menés par les baladins qui jouent ces dégoûtantes parades? . Assez, assez de tout cela. Peuples ! le travail est tout dans le monde. Il est la vertu; il est la noblesse; il est la richesse ; 11 est l'amour; il est la création se continuant ; il est la vérité et la beauté s'incarnant de plus en plus dans l'humanité divinisée par ses œuvres. Devant le travail, tous vos gouvernements ne sont, socialement, que des intendants fripons, des teneurs de livres infid~les dont vous <levez faire justice au plus tôt. Oui : économiquement, la Révolution n'est qu'une rectification de comptes à faire, pas autre chose. . Si au point de vue économique le vieux monde est ainsi percé à jour, j11gé, condamné, combien ne l'est-il pas davantage anx poiuts de vue moraux et intellectuels. L'idéal est complètement changé. Le Fils soumis au Père, jusqu'à la mort inclusivement, le Christ reconnaissant des droits à Cé~ar, renvoyant l' Esprit dans le ciel et ajournant le règne de la j 1Jstice sur la terre, a fait place à l'homme libre, affranchi de la volonté du Père, révolté contre la tyrannie de César, appelant ses frères à la liberté, et réalisant l'égalité au nom de l'Esprit, au nom de la lumière donnée à to1it homme venant dans ce monde. Pour la femme aussi l'Idéal est changé. Païenne ou chrétienne, religieusement, politiquement, civilement, le passé n'a connu que la femme soumise, rnineu,·e, sujette de l'homme. A la Révolution moderne de créer la femme consciente et responsable, la compagne et non la sujette, la femme libre et égule à l'homme. Ainsi étendu et complété, l'Iùéal cesse d'être un privilége masculin. Il em. brasse l'humanité tout entière, la rétablit dans tous ses droits, la relève dans toutes ses personnes. A la conscience de ce nouvel idéal doit nlcessairement répondre un nouvel ordre dans la societé, et vers ce nouvel ordre la connaissance, comme le sentiment et l'instinct, nous pousse rapidement. La science, en effet, ne s'est pas contentée de donner· à l'art et à l'industrie une vie nouvelle. Elle ne s'est pas contentée de faire la lumière dans cette nuit profonde où la double aùtorité religieuse et politique nous tenait enfermés. Après avoir réuni l'esprit et la matii)re, fausse. ment séparés, relevant l'homme, en vertu de son a11torité . souveraine, de la damnation éternelle dans le ciel et de la misère éternelle sur la terre, la science nous montre le lien véritable, la loi universelle qui soutient l'humanité et les mondes. Cette loi, la même au fond que celle de la gravitation céleste, dont elle ne diffère que par son objet, est la loi de la gravitation sociale qui a reçu le nom de SOLIDARITÉ. La science appelle les hommes à la reconnaissance de cette loi et à la pratique d'~n ordre où chacun n'obéira (1) Les faits auxquels il est fait ici allusion ~ont encore très près rlcnous. Est-il besoin rle rappeler comment le roi de Prusse a fait porter en triomphe devant un de ses régimPnts un habit du défunt Empereur de Russie, comment la reine d'Espagne a reçu une layette du Pape et lui a envoyé une thiare, et l'extravagante réception faite à Bonaparte en Angleterre? qu'à soi-mé!me en vertu des facultés dont le développement intégral est nécassaire à l'équilibre du monde social. Comme les Eléphants monstrueux qui, selon les religions indiennes, portaient la terre ont disparu devant la loi de gravitation pour laisser la terre se porter par son propre poids, ainsi les Rois et les Maîtres, ces monstres du monde social qui tiennent la sociHé dans l'ordre, doivent disparaitre devant la loi de Solidarité pour laisser les hommes s'organiser, se gom·erner, s·ordonner librement selon le poids et la masure de leurs natures égalès et de lenrs faculté!/' diverses. Là est la vérité, là est la justice, là est le but vers lequel tendent tous nos efforts. . Pour que nous puissions atteindre ce but, pour que le JOUr se fasse, pour que les ombres du passé s'éloignent de nos fronts et les chaines de nos mains, que faut-il ? - Que les Peuples se connaissent, qu'ils se sentent assez forts p~ur se Mtacher des liens de la vie fatale par laquelle ils ont dft passer, qu'ils n'aient plus peur : car la peur seule les reti~nt, la peur que les tyrans excellent à entretenir en nous montrant l'ombre des révolutions; l'ombre de l'humanité lancée, haletante et enivrée, à b poursuite de la liberté, de la responsabilité, de la justice ; notre o~nbr~ à nous-mêmes dans ce que notre développement lustor1que a de plus dramatique mais aussi de plus glorieux. Hommes ! Peuples! sentez-vous donc si peu de vie eu vous que vous craigniez de mourir si vous vous débarrassez des lisières du gquvemement paternel? Ce sont ces liens qui arrêtent votre développement.-Levez-vous et marchez - et votre force vous sera révélée. . Voilà la parole que nous avons à semer, voilà ies principes que nous !1-VOnsà propager et en vertu desquels nous voulons fonder l'alliance des Peuples sur le terrain de la République démocratique et sociale tmiverselle. Ce n'est pas l'œuvre d'un jour on d'une secte, c'est l'œuvre de tous et de toujours. Aussi, à cette œuvre commune, nous pro\'oqL1onstout le monde, femmes et hommes, Nous sollicitons tous les elf~rts. Propagande publique et secrète, écrits, paroles, actions, argent, pensée, vie et liberté, nous supplions t~us ceux pour qui le mot de justice n'est pas une parole vide de sens de donner tout ce qu'ils croient pouvoir donner. Pour nous,--les registres des prisons, les ro11tesde l'exil, les barricades et les échafa,Jds s1:1.nofantstémoignent 'à b qu cette cause nous appartenoni corps et âme. Cette cause ·- la République liémocratique et sociale - nous i'aimons ...... d'amour. A ceux qui l'aiment ·ainsi, nous demandons leur mains comme nous leur offrons la nôtre. Pour le Comité international : Le Secrétaire géné_ral, George HARRISON, 2, E1'eter Change, Strand, Londres. REVUE DE LA SEl\IAINE. Les Anglais ont recommencé, le 10, à bombarder le Redan. Les travaux de siège continuent, <l'ailleurs, sans incidents nouveaux, sauf une sortie des Russes, le 15, repoussée par les troupes du Mamelon Vert. Le choléra diminue, selon les rapports officiels : il a néamoins frappé plusieurs généraux, surtout dans l'armée anglaise. L'armée turque d'Asie a repoussé une attaque. des Russes sur Kars.- 40,000 Russes marchent sur Baiclar. La flotte de la Bali.igue a brillé les petites villes de N ystadt et de Lovysa, en Pinlande. Lord John Russell a donné sa démission. Le chef du parti Whig ayant a~oué qu'il avait approuvé les propositions de l'Autriche, Sir E.- Bulwer Lytton a demandé un Yote de censure contre lui ; et les députés fonctionnaires, mais ne faisant .pas partie du ministère, ayant fait déclarer à Lord J. Russell qu'ils se croyaient obligés de voter la motion de Sir E. B. Lvtton, le Ministre des Colonies a donné sa démission avant le jour fixé pour le débat. Sir G. Grey, Ministre de l'Intérieur, a nommé nne Commission d'enquête sur la conduite de la police dans Hyde Park. L'agitation se calme: les efforts tentés dimanche pour exciter la foule ( peu nombreuse ) ont été' infruçtueux. La police a opéré quelques arrestations ; et il ne s'est présenté aucune voiture sur la Promenade. La motion de M. Scully, pour la Réforme administrative, a été rejetée par 140 voix seulement contre 125. La grève de Barcelone et des autres villes de la Catalogne touche à sa fin. Des troupes nombreus~s ont été envoyées dans cette province, où la faction carliste de Marsal s'est montrée pendant quelques jours, et où les chefs de plusieurs manufactures .et leurs familles ont été poignardés par des ouvriers en grève. Espartero se montre d'ailleurs dur et impitoyable pour cette province révolutionnaire, qui l'a renversé du pouvoir il y a douze ans. •

• ---======-===-..~~=-------·------------------------------------------------------::-1'""""' VARIÉTÉS. lA PARTDESSCIENCES. Quel que soit le témoignage que l'avenir remle de ce temps, ce qu'il ne saura lui refuser, ce sera d'avoir fait preuve d'une certaine activité intellectuelle ; cependant, .bien que ses mé litations soient aussi variées que la réalité même, je le vois toujours préo.ccupé d'une même pensée. Cette époque est comme l'homme dont parl.e St.- Augustin, " l'homme d'un seul l,ivre; '' en proie à une monomanie sublime, elle a une idée, une seule, à laquelle elle rapporte toutes choses. A quoi qu'elle s'applique, c'est à la constitution d'une société nouvelle qu'elle travaille ; les obstacles même ne sont qu'apparents, une loi inexorable force toutes choses à consentir et à concourir, et en particulier, q11'ils le sachent ou qu'ils l'ignorent, les savants travaillent à l'édification d'une société nouvelle et· ne font pas autre chose. Tant que les sciences composées de faits épars, uniquement préoccupées d'une œuvre descriptive, ont vécu isolées les unes des autres ; - tant que cherchant les principes qui devaient leur servir de base, elles sont demeurées étrangères à la vie pratique et se sont confinées daus les région~ de la spéculation pure ; - tant que cultivées par un petit nombre d'adeptes t'lles ont parlé une langue inintelligible pour la majorité des hommes : on a pu méconnaitre leur fin dernière et les considérer comme un pur d~l~ssement, comme le noble délassement d'intelligences d élite. . • # Mais le temps dont je parle est déjà loin ! Et voici que ·toutes les sciences marchant d'un pas rapide les unes vers les autres, aspirent à ne plus former qu'une science • - . ' qmt_tant le_domaine de la spéculation pure, elles pénètrent la vie pratique par tous ses pores ; - devenues tributaires de tous les citoyens,-elles échangent leurs nombreux 1 patois contre la langue générale et-font de constants efforts pour se mettre à la portée de tous ! .Dès lors, il n'y a plus 11 -s'.y méprendre, la science .a une fonction sociale, et la fonction de la sciencé est la plus considérable de toutes celles que comprend l'œuvre collective de l'humanité. , Nous disons que toutes les bn,nches des connaissances humaines tendent à se greffer sur un tronc commun, et à ne plus former qu'une science. En d'autres termes elles . ' asrrent à se résu~e~ toutes en un seul principe. Or, qu est-ce que le prmc1pe qui embrasse toutes ·les formes de la connaissance humaine, t<inon la forrrmle universelle de ce qui est ? Et qu'est-ce qu'une telle formule si ce n'est un DOGME ? Par le fait de leur unanime tendance ..-ers l'unité, les sciences iléclarent qu'il s'agit pour elles de la constituti?n d'un ~ogme no!lveau qui sera la synthèse des véntés partielles révélées successivement aux nations et_mises en pratique jusqu'à ce jour, d'où suit que la science moderne tend à constituer la religion de l'humanité. Nous avons dit encore que toutes les branches <les connaissances humaines passent <le la théorie à la pratique. Comme l'a voulu Bacon : " Cc qui était principe, . effet ou cause dans la théorie, devient règle, but ou moyen dans la pratique" (Novum Organum, liv. Ier, 3). Or, ~n se mêlant _àe~le, la science transforme la pratique, elle 1 élève à la dignité de la théorie, elle la soumet à des lois. R~volution ad~irable, dont on méconnaîtrait l'impor- • tance s1 on la croyait bornée à l'empire des faits maté-~ 'riels; les faits qu'elle a produits dans l'industrie dans l'agriculture et la physiologie, ne l'emportent ni e; nombre ni en beauté sur ceux qu'elle portera dans l'ordre des faits humains, j'entends dans le gouvernement des relations humaines. Jetons un rapide coup d'œil sur le règne de la teclmologie qui, un jour, ne le cèdera ni quant au nombre des sujets, ni quant aux merveilles de leur organisation à aucun des règnes de la nature, et une fois de plus, n;us verrons qu'il faut ou barrer le chemin à la science, ou se résigner à lui voir constituer une économie nouvelle des sociétés. Quelle sera l'influence de ces voies de transport et de correspondance : chemins de fer, navigation à vapeur, télégraphie électrique .... à l'invention ou au perfectionnement desquels ingénieurs et physiciens consacrent tant de persévérance et de savoir ? Un jour viendra q1ie les antipodes seront à que]ques jours de marche l'un de l'autre, et chaque citoyen de la terre saura chaque jour ce qui dans la journée même se sera passé sur tous les points du globe ! Et dès lors l'industrie ne fnt-elle pas aidée par d'autres puissances, n'est-il pas évident qu'elle changera les rapports des nations? Déjà, par un échange quotidien d'idées et de sentiments, n'établit-elle pas entre .les peuples les liens d'une indissoluble unité? Void_ des forces _gigantesques, elles soutiennent les globes dans l'espace, éclatent dans les tempêtes, bondissent dans les tremblements de terre. Saisi d'épouvante~ l'homme-de la nature se prosterne devant elle, et to11tfrémissant, cherche à conjurer, par des sacrifices, l'esprit mauvais dont il voit en elles la manifestation. Ces forces cosmogoniques, armé de la science, l'homme moderne les assouplit, et comme un cheval dompté, les force à le servir. Qu'est-ce à dire ? et si la moindre de ces forces, incomparablement plus puissante que tous les hommes pris ensemble, accepte notre jong et c·onsent à travailler pour nous, n'en résulte-t-il pas nécessairement que l'esdave moderne verra tomber les chaînes qui le rivent aux labeurs durs et répugnants ! Comment douter que l'industrie, c' est-à-dir~ la science, procurera les doux loisirs et le bien-être à qui ne connait jusqu'ici que le travail forcé. et l'infernale mi-sère ? . Mais est-ce assez que l'administrateur du' globe, le gouverneur de l'électricité, de la lumière, du magnétisme, de la chaleur, est-ce assPz qu'il mange à sa faim, qu'il boive à sa soif, qu'il ait un lieu où re.poser sa tête, et que ses vêtements soient chauds en hiver et frais en été ? Le patriciat universel sera-t-il si modeste en ses goO.ts, si humble en ses désirs? Les splendeurs traditionnelles de la royauté et de l'aristocratie manq1 Jeront-elles au souverain nouveau? L'industrie ne l'entend pas ainsi, car en même temps qu'elle multiplie ses proqt1its, elle s'attache à les amener au dernier degré de perfection, elle veut -rendre v11lgaires comme toutes les grandes choses que Dien nous donne, comme 1~ luxe de la création, comme l'air, comme le sol, comme l'eau, comme le soleil, comme les parfums et l'éclat des fleurs, les plus précieux produits de l'art humain. Ainsi la science, par l'organe de l'industrie, conclut au renversement des barrières qui séparent les peuples, à l'abolition des travaux durs et ré-pugnants, à la participation de tont homme au bien-être, à la richesse, au luxe. Mais l'in'dustrie ne-dit pas toutes les application$ des .sciences cosmologiques ; et pouvons-nous passer absolument sous silence l'ensemble des sciences physiologiques? La fonction générale -des sci~ces cosmologiques est d'établir le domaine de l'homme sur le monde, la fonction spéciale -des sciences physiologiques est de lui soumettre la vie. Les travaux de l'éleveur Backwell, la tiécouverte des substances anesthétiques, donnent une faible idêe du t:ôle qu'elles sont appelées à jouer. Pourquoi a-t-on décrit les formes des êtr,es vivants, scruté leur organisation, étudié les lois de leurs développements, analysé leurs conditions d'-existence? En vue de l'or,ganoplastie, art de modifier les organismes végétaux et animaux. C'était encore afin que, par la constitution d'un régime et d'un milieu harmoniques, -l'homme agissant sur son propre fonds comme sur_les animaux, l'organisme humain pàt être amené au àernier degré de puissance et de beauté. Cela ne concer'he que les sciences cosmologiques, et il nous resterait à passer en revue toute une autre moitié du savoir, les sciences dont l'esprit humain forme le fonds et q11epour cette raison on a appelées Noologiques. Interrogeons l'histoire. L'histoire s'en tiendra-t-elle toujours à 1a description des faits? Ce qui, pour )es autres sciences, n'est qu'un commencement, sera-t-il la fin de sa carrière ? Demeurera-t-elle toujours en enfance, ou bien s'élèvera-t-elle par la comparaison des faits à la connaissance des Lois et des Causes du mouvement social? Qui reut ?outer_ qu'elle_ en vienne là_! Mais alors, l'histoire qui, Jnsqu à ce JOUr, citée en témoignage par les opinions les plus opposées, a servi indifféremment le pour et le contre• l'histoire élevée au rang de science positive, remplit un; fonction sociale de l'ordre le plus élevé. Alliée à la connaissance de l'homme individuel, elle devient la base d'une politique scientifique ; réduite à elle-même, elle peut de la trajectoire suivie par l'humanité dans le passé, déduire la route à vf::nir. Nous sommes sous le vestibule d'un sujet grandiose, bornons-nous à cette vue extérieure du sujet. Mais n'en est-ce pas assez et ne voit-on pas avec évidence que toutes les sciences sous leur forme théorique et sous leur forme pratique, tendent à la constitution d'une société nouvelle. Elles s'associent entre elles ; elles s'ordonneront par rapport à }'Esprit, et de là rPsulter~ une formule générale de ce qui est. Mais puisque cette science, qui doit aboutir à un dogme, n'a été ni rêvélée, ni imposée à l'homme; ~uisqu'ell~ a été _fondée et, qu'elle sera constituée par 1 homme, 11 est év1de11tque I homme a revêtu le caractère de l'inspiré et du prêtre. Et puisque cette science n'a pas été créée par tel ou tel homme, ni par une caste, ni par 1,rneclasst, mais par tous, et que son achèvement résultera de la libre association de tous, il est évident que le caractère sacerdotal a cessé d'être l'exclusif partage de quelques-uns, et qu'il s'tHend à tous l€S membres de la famille humaine. Les sciences passent de la théorie à la pratique, c•e~tà-~it'e qu_'elles accomplissent la plus vaste conquête qui soit possible, celle de la nature entière. Cet homme qu'elles ont ord-onué prêtre, voici qu'elles le sacrent roi. Elles lui donnent la terre pour royaume, pour peuple tol.J.s les êtres créés, pour ministres, les forces qui tout meuvent et tout vivifient . Association et application n'expriment pas toute l'activité de la science, et nous avons dit encore qur: toutes les branches des connaissances tendent à se vulg1triser. Plus de ~ystères, pl_us de ~oiles jaloux, plus de langage énigmatique! la phdosoplue ne parle plus deux langues, l'une sacrée, l'autre profane; le livre que le brahme avait seul le droit de lire est remis aux mains de tous! Ce noble mouvement n'aura de terme que dans l'émancipation intellectuelle de tous les hommes. • Ainsi la science conclut à une société no11velle à la . ' société prédite par l'apôtre quand il s'écriait: "Vous nous avèz faits rois et prêtres, et nous règnerons sur la tr.rre ! " Victor MEUNIER • ANNONCES E'r AVIS DIVERS. HOTEL DU PROGRÈS.-GA.FÉ RESTAURANT, Tenu par J. LORGlJES, proscrit français. - Dîner à la carte à tonte heure, 21. Great Chape! Street, Oxfort Street, Soho Squ3re, à LONDRES. A LOUER PRÉSENTEMEKT Une Maison ou partie de Maison garnie A APPELEE BU DE LA RUE, C~ntenant_environ huit appartements, étahlt>s et jardin, et 1m terram de cmq vergées qu'on est libre de louer ou de ne pas louer. -: Le tout est situé dans la paroisse de St-Laurent, il deux milles et demi de la ville. - S'aclresser chez Monsieur MALZARD, Clear-View Street, à St-Hélier. - La même personne a des charbons de première qualité de Newcastle: 24-sh. la charge ou 28 sh. le tonneau, par demi-charge ou quart de tonneau. 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