Homme - anno II - n.31 - 4 luglio1855

--=·•--------------------------------------------------------------------- ...-.· Tout cela est bien vague encore, et bien flottant, d'un jour crépusculaire. Où donc décidément voit-on la Renaissance? à quel caractère certain, profond, la reconnaîtrons-nous '! Rappelons-nous }'Introduction de ce volume. Quel fut l'obstacle infranchissable du treizième au quinzième siècle? c'est que, le moyen âge se survivant par un effort artificiel, n'enfantant plus, ~mpêchant d'enfanter, il s'est fait un grand désfüt d'hommes. Les efforts des héros, des hardis précurseurs, sont restés individuels, isolés, impuissants. Le peuple n'est1pas né qui e-0.tpu les soutenir. Eh bien ! dans ces trente dernières années, le grand pas est franchi ; ce peuple commence d'apparaître. Si les idées ne sont pas éclaircies, les hommes existent; une nouvelle humanité est née maintenant avec des yeux poµr voir, ,une âme ardente et curieuse. L'Etat détfuit et l'Eglise détruite, au temps de Charles VI. on a touché le fond, puis recommencé à monter. De la sécurité donnée par Louis XI, de la prospérité de Louis XII, quelque chose a surgi, de médiocre et de mesquin sans doute, mais de "Vitalenfin. Puis un coup de lumière, un rayon ~uhit <le soleil a doré ce monde pàle, quand l'épée de France ouvrit les monts, révéla l'Italie. Découverte d'un effet immense. La sublime officine des arts et des sciences, tenue longtemps comme en réserve, se manifeste tout à coup, .doublement rayonnante d'Italie et d'Antiquité. Et alors, par l'imprimerie, se constitue le gTancl duel. D'upe part, I' Antiquité gTei:qne et ronrnine, ~i haute dans sa sérénité hfaoïq ue. D'autre part, l'Antiquité biblique, mystérieuse, pathétique et profonde. De quel côté penchera l'âme humaine? •;\ qui sera la Renaissancé? qui renaîtra des anciens dieux? L'arbitre est la Nature. Et celui-là serait vainqu~ur, à qui elle donnerait son sourï"re, son gage de Jeunesse éternelle. Plus jeune et p~us vieille qua tous, mère et nourrice des <lieux, comme des ·hommes, elle les berça aux anciens jours et sou- ·rira encore sur leurs tombeaux. " Suis la Nature." Ce mot des stoïciens fut i'adieu del' Antiquité. "Reviens à la Nature." c'est le salut que nous adresse la Renaissance, son premier mot. Et c'est le dernier mot de la Raison. Mot que le grand prophète Rabelais traduit ~iusi : " Fondez la foi profonde." H l"écrit au •vortique de son Temple de la Volonté. Nous l'a- • vons mis aux premières lignes de l'histoire du 1,eizième!siècle. Trois fils de serfs, ouvriers héroïques, taillent les trois pierres où se fonde la nouvelle Eglise : Colomb, Copernik, Luther. L'italien trouve le monde, et le Polonais en •trouve le mouvement, l'harmonie, l'infini du ciel. L' Allemand reconstitue la famille et y met le sacerdoce. C'est fonder le monde de l'homme. Effort énorme, unique ; jamais il n'y eut plus d'obstacles. Et le succès aussi est difficile, le ré- ·-'!ultat d'abord obscur, amer. L'Amérique, plusieurs fois trouvée en vain, mais cette fois manifestée et assurée au monde par l'obstination d'un grand cœur, éclaircit, obscurcit la question morale. A peine découverte, elle est le champ de bataille de l'esclavage. Luther éclaircit, obscurcit la question religieuse, -eerouvrant l'avenir que par un appel au passé. Copernik sera un scandale, la plus rud~ contra- enlacement d'arbres et de lianes, de mille et mille diction qui ait troublé la Renaissance. Au mo- plautes bizarres, habitées et bruyantes d'animaux ment où l'observation est uniquement recomman-· imprévus .... Retournera-t-elle au désert, à ses dée, dans un.âge qui, las de vains raisonnements, mille ans d'aridité? ' ne veut plus croire qué ce qu'il voit, celui-ci vient Non, va, marche, sois confiante, entre sans démentir le témoig·nage des yeux. 'fête dure ! t'effrayer. Qu'un seul mot te rassn:-e : Un monde L'expérieuce des sens n'est r~en pour lui si elle d'!tumanité cornmence, de sympathie universelle. n'est raisonnable. Elle est son marchepied, et L'homme est enfin le frère du monde. Ce qu'on a rien de plus, pour s'élever plus haut. Les obser- dit d'un précurseur de l'art:,/' Il y mit la bonté," vateurs se moquent de lui. S'il a raison contre on le dira du temps nouveau : il mit en 1.1ous plus eux, le témoignage des sens ayant perdu ~a force, de bonté... les témoignages historiques, bien plus faibles, C'est là le vrai sens de la Renaissance : tenbranlent et chancellent. Où est la certitude? Qui dresse, honté pour la I1ature. Le parti des libres croirons-nous ? La Raison seule. penseurs, c'esl le parti ltumain et sympathique. Seule, elle règne, seule elle est immuable. Notre grand docteur Rabelais eut tellement horTout autre immuable est fini. reur du sang, qu'il n'ordonnait pas même de saiLe mouvement du monde, l'infinie profondeur guée. Les médecins Agrippa et ,v yer plaidèrent du ciel apparaîtront vers le milieu du siècle, au pour les sorciers. Un pauvre prote d'imprimerie. moment où Vésale ouvre les profondeurs de Châtillon, seul défendit Servet, et posa pour tout l'homme, où Servet aperçoit la circulation de la l'avenir la grande loi de tolérance. Vinci achetait vie. Qui désormais niera le mouvement a beau des o_iseauxpour les mettre hors <le cage et jouir faire, il le porte en lui. • du spectacle des ravissements de la liberté. La Victoires définitives, mais combien contesté-es ! Marguerite des Margucritès, recueillant dans son que dis-je? exploitées des vaincus! sein ceux qui n'ont point de nid, fonda à Paris l1t Le pape partage gravement l'Amérique qui- l'a •premier asile pour les orphelins délaissés. démenti, trace du doie:t une ligne sur le monde, . J M ._, • ICIIELE'I'. donne à l'un l'Orient, à l'autre l'Occident. Qui donne ? apparemment c'est celui qui possède. Le second démenti, le système du monde, qui lui briie son ciel immobile ; le pape daigne aussi en agréer l'hommage. Le monde agenouillé le voit grandi de ses défaites. Oh ! la Renaissance est obscure ! l'humanité va lentement, par secousses, et souvent se renfonce dans la paresse, l'inertie du passé. Emportée par l'universel mouvement, elle travaille, fatigue, halète et sue. Cette fatigue est dan·s les premiers monuments de la Renaissance. Ils travaillent infiniment, énormément, à se parer. Charmants dans le détail, ils éblouissent, n'ayant point d'unité; tranchons le mot, n'ayant poiut d'âme encore. Observez le-moment où, le gothique fleuri ayant fait son dernier effort dans les pendentifs de Saint-Pierre de Caen et de Westminster, il en reste lès fleurs, les feuillages. pour enrouler les arabe~ques italiennes. Ce charmant mariage qu'on admire à Gaillon et autres monuments du temps de Louis XII, ne se fait pas sans quelque effort et quelque maladresse. 'felle est la Renaissance. Elle se cherche à tâtons, elle ne sait pas, ne se tient pas encore. Elle marche à la nature, s'y assimile lentement. La nymphe, en Daphné, devint arbre. Et ici, de l'arbre gothique, là nymphe sort, au contraire, plante et femme, animale, humaine, tout ensemble; elle est l'efflorescence confü.se, pénible de la vie. C'est l'enfant de Léda qui brise sa coquille, et dont l'incertain mouvement, l'œil oblique, peu humain encore, accuse la bizarre origine. Léda: en tient aussi; son cygne s'humanise ; elle, par le regard et l'étrange sourire, elle ést cygne et s'animalise. ,.relie est la profonde peinture de Vinci qui· vit le premier la grande pensée moderne : l'uui- ,·erselle parenté de la Nature. Mais ces côtés hardis, trop précoces de la Renaissance, l'étonnent et l'effrayent. Elle est tentée de reculer. A l'entrée d'un monde infini de formes, d'idées, de passions, qu'elle avait si peu soupçonnées, elle a l'hésitation du voyageur à la lisièrn des forêts vierges d'Amérique, <le ce prodig·ieux ANNONCES E'r AVIS DIVERS. A LOUER ·une MAISON, Coie Terrare, 4, St-Saviours Road, vis-à-vis llfont Plaisant, or-cupée présentement par le capitaine Preston. - S'adresser chez Mr. Zen<1 Swietowslawski, 19, Dorset Street, ou chez M. Le ller, House-Agent, Queen Street. J. BONNERT, TAILLEUR, Fait et fournit à des prix: modérés. -- 35, Gcrrarr!-street. Soho square, à Londres. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RES1'AURANT, Tenu par J. LORGUES, proscrit français. - Dîner à IRcarte à tonte heure, 21, Great Chape! Street, Oxf'ort Street, Sont S,qu:uc, à {.,ONDRES. 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