Homme - anno II - n.31 - 4 luglio1855

I, ipeut mesurer la profondeur que lorsqu'on est tombé dans l'abime. Poµr la question alimentaire; l'on ne. trpuve rieTt de mieux que 1e stupide système de prohibition, qui affam~ et appauvrit les peuples (2) et les met en é~at permanent <ledéfiance et d'hostilités, ce qui conduit inévitablement à la guerre ! mais la situation actuelle prouve l'importance des rapports commerciaux avec l'Orient. Ce ne sont pas les deux Amériques qui peuvent subve:nir aux insuffisances agricoles. • . ' Les événements tendent de plus en plus à prouver que la politique des gouvernements s'éloigne de celle que doivent désirer les peuples. D'une part, c'est le besoin de conquérir, de dominer;. de l'autre, r.elui de vivre et de vivre en travaillant. Les études économiques et celles qui les complètent ne sont point assez vulgarisées pour que la lumière se fasse pour tout le monùe; les gouvernements ont trop d'i11té~êt à ce EJ_u'ellesoit mise sous le boisseau. Aussi, quand par des causes nont on ne peut saisir les raisons d'une manière explicite, il airive que les peuples renversent l'ordre qui les opprime, les conservateurs de s'écriu : " l'époque n'était pas mûre pour ceite révolution, laissez-nous le temps de la préparer." Les masses soulevées répondent : vous en aviez le temps et vous n'avez rien fait " maintenant il e<;t trop tard." La Démocratie qui ne peut être qne par la démonstratio11 mathémati4ue des phénomènes socia\lX doit agir de toute autre manière et se rendre exactement compte <lece que doivent être les rapports entre peuples, sauf plus tard à les affirmer par les faits politiques. Ponr les peuples, la MP-rNoire doit êtni libre afin que le Don, le Dniestcr, le Dnieper, ie Danube etc. le soient : et cet immense Volga qui rP.lié au Don mettra la Caspienne en rapport avec le Dallnhc ! Qui sait l'a\·enir d'Archangel? C'est l'a\·enir, r.'est la vie des populations du Danube allemandes et slaves. Tant que les g-rancles voies naturelles seront des r,rivilf.;cs, l'humanité se trouvera placée sur le lit de Pr0custe, jusqu':\ ce c1neles éruptions pop11laires en aient bri.s6 les lien~. C'est là la politiqne de la Démocratie, est-cc celle des gouvernements.? Non, surtout de L\ngletcrre. L'oligarchie anglaise dont la puissance n'est que le résultat d'une série d'intrigues, de trahi1'-ons et de crimes, ceae oligarchie dont ic peuple anglais lui-même est la premiAre victime, ne vit que d'une YÎe empirique, aussi les sacrifices ne l11icoûtent-ils rien pour se déf'endrn. Elle sera toujonrs l'ennemie de la'Jiberté commerciale qui doit être la régénératrice des peuples. Et c'est pour la défense dw cette caste que la Franc-e verse son sang sur les rochers de la Crimée ! L'oligarchie an~l:üse est la Carthage à détruire, elle est une calamité pour le mun;le. La question du Bosphore est la même que celie du percement des isthmes, on réduit tout à la nominati-on, à l'invasion, à la conquête des populations qui les avoisinent. On fait <le la politique où l'on devr,iit faire de l'économie. Le conservateur anJ!ais se trouve partout en obstacle à ces immenses travaux. Ainsi le percement· de l'isthme de Suez reucontre de l'opposition à Constantinople et au Caire : Croit-on quel' Angleterre y soit étrangère? La liberté <lela Mer Rouge produir:lit tôt ou tard la libre pratique. clu commerce dans l'Inde, le monopole de b compagnie serait sans ·doute compromis par la facilité des relations, mais où serait le mal pour le reste de l'Europe? Les embouchures du Rhône, du Sind ·et du GanO'e n~ se trouYeraient plns qù'à quelques journ6es de vape:r, où serait encore le mal? L'oligarchie financière d'Angleterre le sait et le comprend, et l'on n'aura pas facilement raison de ses prét1mtions ambitieuses. Que l'on parle de l'isthme de Panama, et l'on verra bientôt sortir des cartons le traité conclu avec l'invisible roi des Mosquitos! ... La France ne peut obtenir le dév~loppement de ses fa_ cultés, de son génie, que par la liberté. Foyer de lumière quand elle en a les mains pleines, généreusement elle les ouvre pour éclairer le monde. Sa destinée civilisatrice, sa mission sociale la mettent en opposition vis-à-vis de l'oliga_rchie d'Angleterre d?nt_ la richesse n'est que l'appauvrissement général. L alliance anglo-française est donc une monstruosité qui ne peut vivre et ne doit vivre q11ecc que vivent les monstres _Nous avons parlé du percemenb des isthmes. Quel que soit le résultat de la guerre d'Orient, que la Russie victorie~se so_it avec l'Autriche à Constantinople, ou que les Alliés va111queurs occupent le Bosphore, il y aura lutte entre la France et l'A11gleterre. Après le Bosphore viendra la question de Suez grosse de guerres; et celles-là entre l'Angleterre et la France qui devra reconstituer quelque nouveau Tippo-Saïb dont la mort --plutôt l'assassinat·- à l'assaut de sa capitale, fut si largement récompensée daus la personne de Benoit-Leborgne dit ' prince de Boignè. La décadenc de la France dans l'Inde date de la mort de l'Iman de Missoure. Que va donc fair; {2) La néc7s~ité,, la légitimité du Libre-Echange sont passées à l état de vér~tes dem?ntré~s. En ce moment il si; passe un fait peu nouveau 11 est vrai, mais dont la démoostrafion devient plus faci)e,. Le yrix des grains s'est accru dans le rapport de 5 à 3, la d1mmuhon des produits est inférieure à ce rapport. Les baux de fermage se bai.eut_sur le prix augmenté de telle sorte qu'une , récol!e a~ondan!e rume le fermie~, ce qui explique cette monstruosité. eco~om1que ljUe les cultivateurs préfèrent les mauvaises années; mais les consommateurs? La question de culture et de forma~ doit donc, pour être mise en rapport avec !:elle du LibrcE<,hange, subir une tramformlj.tiou complète. dans l'Orient l'armée française pour le compte de l'Angleterre menacée dans l'Inde? La situation politique. de la France va bientôt prouver tout ce qu'il y a de vicieux dans la condition où l'accident actuel la place, peut-être n'est-ce pas un mal que le tableau en soit pf,!int à grands traits et en vives couleurs. te monopole· dn commerce anglais dans l'Inde s'oppose en partie à la mise en pratique des échanges libres et la prospérité de la France dépend essentiellement de cette liberté. Et cependant c'est pour ce monopole que la France fait la guerre : pour les cotons de Manchester !... le PEUPLE anglais est-il plus heureux ? Non. En A1~- gleterre comme partout ailleurs, le travailleur ne prospère point par la richesse de l'exploiteur. La chûte de l'Angleterre dans l'Inde est un bonheur social pour les peuples qui vivent par l'industrie et le , travail: pour la France, la Belgique, la Suisse, l'Italie, l' ~\llemagne et p<'ut-être bientôt pour l'Espagne même. La France surtout, doit souhaiter d'avoir sa libre et égalitaire action dans ces riches contrées. la Rnssie peut impun°ément pour l'Europe étendre son action sur l'Asie, en ne faisant nulle hypothèse sur l'avenir, en la prenant telle qu'elle est, l"élongement de sa domination fera sa faiblesse. L'absolutisme a besoin d'~tre concentré. Petersbourg tenùra à perdre sa raison d'être : la force. Quand à sPs vr1cs sur l"Occident, c'est fort inutilement que les monarchique:s-ailiés vouclront lui résistn. Trompés par les Etats Allemands, le premier champ de bataille se nommera : Leipz.i_q ! et le résuitat fatal de l'empire serait l'invasion, si la Hévolution ne relevait son étenclard pour y faire lire à chaque peuple qui veut être libre : in hoc signo vinccs. La Russie d'aujourd'hui ne pent être manufacturière, "le tra\'ail c'est la liberté," elle est donc la sujetté des lieux cln travail et <leproduction. Sun Commerce ne peut êt rc que l'échange de matières prernières contre des objets ouvrés; partant, vis-à-vis d'elle, le lieu d'échange bénéficie du trarnil. C'est donc un immense march.: ouvert aux pays proclucteurs. Nous laissons de côté le Gouvernement russe - c'r.st un" question de l'avenir - pour ne no11socc11prr r1ue de la Contrée. Qu'importe à la France de faire ses échange:s a,·cc la Hussie qui ne pent de longtemps être sa concurrente, pP.ndaut que tout ce qu'elle reçoit par l'Angleterre des régions transmaréennes rend impossible toute lutte sur les matières confectionnées. Cette prélibation de l'oligarchie anglaise est préjudiciable à tous les peuples du continent; et c'est à ces peuples que l' Anglçterre vient faire appel de richesses et de sang pour la maintenir dans son a11cienne et onéreuse qomination ! l'Europe démocrate-socitù\ste n'a. donc rien à craindre de l'extension de la Russie dans l'Inde et de l'amoindrissement de l'Angleterre qui sans améliorer la position matérielle, intellectuelle et mora-le du peuple, fait au profit dl! son oligarchie la ruine du Continent. La France fait donc dans ce moment-ci la guerre pour maintenir l'Angleterre dans ses possessions et Jmtre son propre travail, contre sa propre inclustrie. Que devient maintenant la stupide question des lieux saints, pour le plus grand plaisir du Pape ? quels sont les intérêts qui poussent à la guerre? Cette question n'intéresse JHLS seu1emeq.t la France mais tous les pays qui l'avoisinent et c-hez lesquels le travail, la production et la consommation se trouvent dans des conditions semblables. La libEh"t6ùes mers est une des conditions impérieuses de l'avenir. Lorsque la Constituante romaine d6clara le Pô .J7euveitalien, elle eut une g'rande. pensée. Il faut qu'il en soit de"même pour la liberté du Rhin et du Danube, pour lei fleuves de la Russie qui affinent dans la Mer Noire, en u u mot pour le Bosphore ainsi que pour les canaux-détroits de S.uez, de Panama, etc. La France plus que les autres peuples a besoin <le cette libert6. Eh bien ! ce sera pour lui disputer l'usage rle ces gigantesqnes travaux qu'elle trouvera l'Angleterre et les coa.litions que celle-ci aura soulevées contre elle. Ce sera encore par les armes qu'elle sera forcée de se frayer un passage ! encore une fois, que va <lonc faire la France en Orient, en défendant le monopole de l'oligarchie anglaise ? Da11s la coudition politique telle qu'elle est, l'Angleterre sera donc partout l'ennemie de la France : en Egypte et dans l'Inde, à Panama comme au Japon; la seule gracieu:- seté qu'elle puisse lui faire c'est de permettre à M. Bonaparte d'établir en Australie un pénitencier politique fran- • 1 ça1s ...... . La guerre com.mencée en Orient est donc interminable, en supposant même la question Austro-Russe terminée, elle apparattrait da nouveau par la rupture inévitable de l'alliance anglo-française à propos des grandes voies de communications. Qui donc peut mettre fin à cet état ruineux ? la Démocratie seule eu proclamant l'indépendance et la solidarité des peuples. / Y... ' UN NOUVEAU COBLENTZ. Une nouvelle grave nous est donnée par le Times, journal qui a des oreilles, un peu partout, à la rue de Jérusalem, comme aux Tuileries. On au·rait trouvé dans les correspondances et les papiers saisis chez les Carlistes e·spagnols réfugiés en France, les preuves écrites d'une grande conspiration royaliste, organisée contre l'établissement impérial. Un comité d'action siégeant à Londres aui·ait eu ses noms livrés et ses batteries démasquées : on y aurait même trouvé l'influence russe 1 Nous ignorons si cette;chronique est manœuvre de police ou vérité, mais ,l'indignation des Bonapartistes serait en ce cas plaisante. Est-ce que la conspiration~ de Strasbourg, de Boulogne et de Décembre, est-ce que la conspiration-guet-apens qui s'est faite Empire a le droit de l'anathême contre les entrf'prises rivales? Est-ce que- Mandrin peut juger Cartouche"? Si la conspiration royaliste est vraie, cela nous prouve que les affaires de M. Bonaparte sout bas et compromises, car la caui;e royaliste a peu d'hommes qui veHillent et sachent mourir. Cela nous p~o.uveen?ore, ce que noits savions déjà, que)a vieille alliance contre les parvenus va succéder à la lig·ne contre les)dées, et que déjà l'on se croit assez forts pour agir comme parti'derrière les g·ouvernemP-nts. ,,- L~ Révolution n'a que faire en ces querelles de dynasties, mais son devoir est de les surveiller et de se préparer. 1\1. Bonaparte a un autre ennemi, celui-là dans ses rangs, c'est le désordre. On va frapper d'une surtaxe de:dix pour cent, tous les produits, sanf d.enx, qui µaient l'impôt indirect, et l'on ouvrira demain un uouvel t>mprttpt de huit cent millions. Voilà donc Pemprunt et l'iml'lÔtqui prennent le chemin de fer. Ch. RIB. TROUBLES A LONDRES. Lord Grosvenor, frère du marquis de ,v estminster! a l'ho11neur, depuis quelque temps, d'agiter la v1lle <leLondres, et la dernière, émotion .a été si grave que le gouvernement <le la reine n'est pas sans alarmes. • Lord Grosvenor est un <leschefs les plus têtus ' et les plus dévots <le la vieille aristocratie; c'est nn de ces puritains de la richesse dont la vie entière est un doux loisir, et qui ne voudraient laisser att peuple, dans ses rqdes labeurs, ni la distraction hebdomadaire, ni l'heure du repos; Lord Gros- ~enor veu ! ~ ue_ le dirnanch.e so_itjour de prière, Jour de meditat10n, de claustrat,ou absolue et il propose une nouvelle loi-châtiment. Le peuple, qui voit passer le dimanche les fri~- garits éq.ui_pages de ses . Lords_, ne comprend p~s de son cote, que leurs Se1gneunes ne· soient point à commenter pieusement la bible dans leurs hôtels ou dans les temples, et il siffle les cavalcade» chose inouïe, scandale éclatant d~ns les fastes e~ dans les mœurs de l'Angleterre. .. Est-ce que John Bull voudrait reprendre la fameuse antienne des premiers puritains : " Quand Adam bêchait, quand Eve filait, où donc était le gentilhomme ? " • Nous ne savons pas si ce sera feu-follet ou ven,t d'orage. Mais il nous semhle que l'Aristocratie s'affaisse, et qu'elle est, cette fois, s.érieusement ~1ena:-~e. Dépouillée <leson pr~ncipal revenu par l abol1t10ndu monopole des gra111s. attaquée.dans son second domaine, les· places et le gouvernement, ~a voil~ q?i rencontre l'émeute barrm1t le passage a Sf'S h vrees. C'est grave pour !'Aristocratie, pour le trône, pour tous les privilèges; et si l'irritation publique n'est pas habilement coujurée, il y a plus d'un ~onopole. et plus d'une institution qui pourraient bien ne pas durer longtemps. C. R. VARIÉTÉS. Où est la Renaissance? D~ns la littérature, si l'on veut entendre par là l'exhumation de l'antiquité. • Mais peu d'œuvres nouvelles. Le o-ranù-succèi du temps est celui d'u,ne compilatio~ latine, les Ada,qes d'Erasme. Machiavel et l'Arioste sont médiocrement goûtés. Les mémoires de Comines n'ont pas paru encore. _L~Renaissa?ce est dans l'art, à coup sO.r, par V~nc1~t p~r Michel-Ange, deux prophètes, énormement Jorn en avant de leur â.g·e. Ils en sont la stupeur plus encore que l'admiration. Le roi du. temps e~t Raphaël. Ce que la France envie le plus à l'Italie, ce sont les ornements, arabesques et ,qrotesques, récemment déterrés à Rome. Elle P:e.11du!l _Plaisir enfantin à parer, à charger s.t v1e1llearch1tecture de ces caprieieusei Heurs, /

RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==