~rne A_1111ee. -SCIENCE.- ' -SOLI.DARlTR.- JOURNALDELADEMOCRATIUENIVERSELLE. PouR L'ÉTRANGEll : 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront I ANGLETERRE ET CoLONIES: Ce J 011rna.l parait une tehl • par ae1nalne. pas rendus. - ON s' ABONNE: A Jersey, 19, Dorset street. - A u_n an, _8shillings ou 10 fran OS, Londres, chez M. STANISLAS, 10, Greek-street, Soho Square, et Six mois, 4 sh. ou 5 fr. , chez M. PHILIPPE, (Pharmacie française), 28, Greek street, Soho l Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 c. Un an, 12 fr. 50. Six mois, 6 fr. 25. Trois mois, 3 fr. 50 c. Toutes lettre!< et corresponda~ces _doive~t être a~anchiell _et -Ge11è~e (Suisse), cl~ez M. Cor~at, libraire,_ru_t!Guilla~me-_Tell. CHAQUENUMÉRO: adressée11 au bure:rn cle l' Imprunene Umverselle a St-Hélier -Belgique, chez le~ lib.-Madrid, chPz Cas1m1r Mom11er, ltbr. 3 pence ou 6 sous. Tou8 le8 abo11ne111e■H •e paient d'awauee . .. LA GUERPRAERBLOCUS. L'anxiété publique a joui d'un moment de calme dans l'attente de grands succès en Crimée. Puissent ces espérances n'être point désap- . , ' • pomtees ..... Mais en supposant un plein succès, un succès qui dépasse les plus ardentes espérances, la question reste la même: ET PUIS APRÈS? Ne croyez pas que la destruction de Sébastopol ou tout autre succès en Crimée puissent terminer la guerre. Mon opinion bien arrêtée est qne la guerre prendrait alors un caractère gigantesque; ce sera le commencement réel de la lutte; ce ue sera même pas LE COMMENCEMENT DE LA FIN! Les révélations du Moniteur, les confidences du Constitutionnel et de l'indépendance, nous donnent à entendre que les Puissances occidentales elles-mêmes ne considèrent pas la capture de Sébastopol, ou tout autre succès- en Crimée, comme devant te1·miner la guerre. On nous informe même de ce qu'on veut faire APRÈS. On nous dit que la France et l'A11gleterre espèrent rendre la guerre plus commode pour elles en la réduisant à un blocus, pour attendre que la Russie épuisée par l'isolement, implore la paix, et accepte .... Quoi '? les Quatre Point,, sans doute. Je remplis le devoir d'un honnête homme en avertissant le p~blic que ce plan est encore "une fraude, une embuche, un piège." Qt1'on pèse avec calme les considé-·ations suivantes: , Cette conception est hasée d'abord sur la supposition erronée que le Czar se soumettra passivement à une pareille situation, sans recourir à quelques mesure actives pour troubler le repos dont vos gouvernants, les aveugles! espèrent jouir. Le blocus de lu Russie est un peu plus difficile que le blocus d'Athènes, rappelez-vous cda: La Russie n·est pas la Grèce. Le Czar n'acceptera point passivement cette situation. Il employera toute son énergie à déjouer vos combinaisons ; il peut faire plus que n'en peut rêver votre imagination. Il peut vous faire beaucoup de mal eu Asie. Il peut projeter une campagne sur le Rhin. Il , peut se résigner à de bien étranges afüances; il peut recourir à des menées souterraines sur lesquelles je vous laisse le soin de réfléchir ..... . En tous cas, je crains que le blocus _nepousse le Czar à changer le champ de bataille et à RENDRE LA GUERRE EUROPÉENNE. Croyez-vous que cela lui soit impossible? Pensez-vous qu'il ne puisse pas Kagner les Princes d'Allemagne? Souvenez-vous que, jusqu'à présent, il n'a rien demandé de plus que la neutralité de l'Allemagne·, et qu'il l'a obteuue, même celle de l'Autriche. Etes--".ous bien sû.rs qu'il lui soit tout-à-fait impossible d'amener les Princes Allemands à agir, s'il en a besoin? Avez-vous oublié que tous vos hommes d'Etat, Ministres ou non, ont rivalisé à qui stigmatiserait le mieux la servilité des Princes allemands pour la Russie? Lord John Russell a été plus loin; il ne s'est pas contenté d·accuser l~s Princes Allemands pour leur servilité ; il a eu l'imprudence d'offenser sans examen l'honneur des Officiers allemands par une odieuse imputation de VÉNALITÉ, accusation inconsidérée, impossible à justifier sous la forme générale dans laquelle on l'a avancée. Sa Seigneurie a dit (Chambre des Communes, 24 Mai) : " Les officiers de l'armée j11lemandesont séduits et corrompus par l'or russe, que la Cour de Russie prodigue pour payer· les dettes de ces officiers." .' , . Or, si telle est la servilit~ des princes alÏemnnds et la corruption de leurs armées~ pensez-vous que 1_~ Czar ne puisse pas obtenir d'e"ux plus que la.Qeu-:· t.ralité, s'il le veut'? " Mais, dites-vous, et la nation allemande?'' La N atfon? Mais votre Gouvernement et votre Parlement ont renié les N ationalitéis, les ont insultées! Détrompez-vous. Il n'y a pas sur la terre une Nation assez folle pour s'armer pour vos fraudes, vos embüches, vos pièges diplomatiques. Les Nationalités ont l'aveu de votre Gouvernement de sa complicité avec les despott:S contre la Liberté; et si maintenant on leur faisait entendre des promesses de délivrance, elles répondraient par les paroles de Sir E. Bulwer Lytton citées dans mon dernier article sur les "Nationalités." Oh! c'est une triste et lamentabla politique, celle qui blesse les nobles sentiments et qui insulte à la confiance d'un Monde! Aucune faute politique n'échappe au châtiment.... • Quoiqu'il 'en soit.j'ose affirmer que si une guerre de biocus incommode le Czar, il y répondra par une guerre européenne. Prenez la question comme vous voudrez, la prise de, Sébastopol ne serait que le commencement. La conception d'une guerre de blocus implique une autre supposition erronée; c'est que le blocus pourrait paralyser le commerce de la Russie. C'est une absurdité. Regardez la carte. Je ne parlerai pas d~s contréés éloignées, à l'Est; je vous rappellerai seulement que, par la Mer Caspienne, la Russie a la Perse pour voisine; et qu'elle a eu Europe pour voisines par terre, l'Autriche, la Prusse et la Suède; deux de ces puissances sont amies de la Russie, toutes sont neutres; et la Russie ouvre en ce moment des ~outes en Finlande pour aller par terre en Suède. ' • Vous ne pouvez pas croire que les marchands de ces divers pays sacrifieront leurs intérêts " pour votre bon plaisir, pour vos heaux yeux,'' au lieu de saisir avidement les profits que vous serez assez bons pour jeter dans leurs poches? Empêcherezvous les Russes de commercer par les ports prussiens et suédois'? Ferez-vous le blocus de la Prusse et de la Suède'! Faites-le; ce sera une guerre européenne, alors. Empêcherez-vous la Russie de commercer à travers l'Autriche? Erreur et trahison tout ensemble! v,,us voulez étouffer le commerce russe, et vous remettez la MoldoValachie aux mains des Autrichiens! Au uom du sens commun, les produits qui approvisionnent les greniers d'Odessa ne poussent pas à Odessa, ils viennent de l'intérieur; les plus fertiles provinces qui approvisionnent Odessa (spécialement la Podolie) confinent en partie à la Moldavie, et leurs produits peuvent ainsi atteindre aussi facilement le Danube qu'Odessa! Empêcherez-vous les Autrichiens et les Moldaves de les exporter? Et votre gouvernement pense à réduire la Russie par un blocus"? Cela n'ira pas ainsi, messieurs. Une troisième considération mérite encore votre attention : Un blocus, en tant que mesure de guerre, est toléré par convention; bien que l'histoire vous enseigne combien d'Etats neutres ont rudement refusé de se prêter aux prétentions d'un blocus universel. Le blocus des ports peut être un droit reconnu; le sera-t-il longtemps ? c'est une autre ques,tion; mais le blocus de mers entières est une prétention à laquello le monde ne se soumettra pas, surtout quand ce blocus n'est ni une mesure préliminaire de la lutte, faite pour préTenir la guerre, ni un acte isolé, -mais comprepd tout l'ensemble des seules opérations. projetées dans une grande guerre. Je ne sais pas si le Monde est disposé à accepter cette substitution du blocus à la guerre, d'autant plus que la guerre n'affecte pas nécessairement d'autres intérêts que ceux des parties belligérantes, tandis qu'un blocus étendu affecte les intérêts de tout le monde. Les Américains pourraient bien vous 'dire: "Prenez gardé à vous, là-bas, de l'autre côté .d'e r,Atlantique ! S'ir vous plaît de vous quereller avec la Rtrssie pour ·aboutir. à quelq oe tour de passe-passe de votre cliplomatie, faites. le à· vos risques. et périls, et payez la carte vous-mêmes;· mais nous ne vous permettrons pas ·certainement d'a1Tt\ter notre commerce ponr vos stupidités." Voudriez-vous vous jeter dans de nouveaux embarras? Si cela vous amuse, allez et touchez aux intérêts de Frère Jonathan (l' Américain). C'est un camarade susceptible en pareille matière, soyez en sûr, et un grand et robuste gaillard ! Rappelez vous sa maxime : " vaisseaux francs, commerce franc." Vous n'avez pas son dernier mot ù cet égard. Prenez garde de compter sans votre hôte. Enfin, et ceci est une considération essentielle, la Russie ;11esaurait en aucun cas être réduite par un blocus. La Russie, s'étendant du 15e degrh ù l'Est au 133 degré à l'Ouest, et du 38e degré au 8le degré de latitude Nord, a tous les produits, depuis l'huile de haleine jusqu'à la grenade; elle éompte soixante millions d'habitants, et constitue à elle seule un monde entier, ses champs produisent tout ce dont elle a besoin, et elle est à elle-même un marché plus étendu que celui que peut lui offrir le commerce ·étranger. On Yous dit que, le blo'c,usobligeant la Russie à soutenir son énorme état de guerre, et la privant en même temps du profit des exportations, vous produirez une baisse désastreuse dans les cours de ses marchés, une gran~e dépréciation des prix courants; vous épuiserez ainsi ses ressources pécuniaires, et vous la réduirez à s'humilier. Ceci est un mensonge énorme. Je suis fâché de voir que Sir E. B, Lytton, en dépit de sa pénétration, soit tombé dans cette erreur, sur le témoignage du comte de Gorden à l'égard des effets·de la fermeture des ports en Russie en 1810. Le très honorable baronnet oublie cette différence, si essentielle: la Russie luttait alors à l'extérieur; elle soutient- aujourd'hui ses armées sm· son propre sol. Une guerre à l'extérieur exige la sortie continuelle du numéraire sans nul retour: une guerre (ou plutôt une armée) à l'intérieur, amène une circulation incessade de numéraire, un flux et un reflux entre l'armée et le peuple, et f eut aller loin, pourvu qae le gouvernement ne soit pas d'avance en banqueroute comm,el'Autriche, et aussi pourvu qu'on n'anticipe pas sur les ressources, et qu'on ne force pas les populations à cacher l'argent en arrachant province à province à l'invasion. Vous semblez oublier à dessein tout cela. Vous vous êtes engagés à ne pas attaquer l'ennemi là où vous pourri~z attaquer aux sources sa puissance et sa richesse. C'est fort ohlig·eant de votre part, et vraiment russophile? En pareille situation, vo"us aurez longtemps à attendre d'épuisement des ressources pécuniaires de la Russie. Soyez-en certains, la Russie, avec ses armées à l'intérieur, soldera le déficit de son budget, avec du papiermonnaie, pendant 25 ans, sans ruine ni embarras, surtout si vous considérez d'un côté les vastes ressources de ces contrées, et d'autre part la force du despotisme, secondé par le sentiment excité au cœur de bieq, des Russes par l'idée que le Czar défend "la Sainte Russie" contre l'invasion étrangère! Quant au mal qu'on peut faire en empêchant toute exportation, je rée_ondraisimplement qu'une armée_maintenue sur pied de g·uerre dans son pays avec ses mille besoins d'approvisionnements pour ses arsenaux, ses magasins, tons ses établissements militaires, est un immense marché ; ce que l'exportation peut offrir en échange n'est rien en ~omparaison. J e,crois même que si voûs ouvriez aujourd'hui les communications à la Russie, tout en la forçant à maintenir son pied de guerre, vous verriez bientôt ·te Czar prohibant lui-même l'exportation de bien des articles. Enfin, quant aux manufacture·s, rien ne développe les én~rgies créatrices d'un peuple comme la néc~ssité, la demande urgente. Aussi longtemps que de facil'es relations commerciales perm~ttent à un peuple de restreindre son .industrie à la ligne spéciale q~i convient le mieux à sa position ou à S(?ncaractère, son énergie, languit _et sommeille ; mais einpêcnez-le d'acheter ce dont il a besoin, et vous le forcez à le créer, à remplacer les produits
L' .II 01'I1'IE. ---~---,.,,,..,,--------------~----------------------------------- exotiques par leurs équivaients indigènes, à nationaliser leur usage et leur g·oût. R<1ppelez-.vous qu'en France l'industrie du coton a êlû son essor rapide et la fabrique de sucre de betterave son origine, à une situation semblable dans vos dernières grandes g·uerres. Le résultat de votre guerre par blocus, ce serait de rendre la Russie manufactnrière par force! Faites-le, si cela vons con-' vient? Je me sens compétent pour donner des conseils en pareille matière; j'en ai eu l'expérience en 184·8-49, et je pourrais vous citer <les exemples instructifs à cet égard. Non, non, la Russie ne peut être soumise _par µne guerre de blocus. Ou lé blocus ne lui ferait pas de mal, ou ce serait le commencement d'une ,querre,européenne. Vous le voyez, je parle avec impartialité ; cai:, dans ma position, l'idée d'une guerre européenne ne peut que me plaire. D'ailleurs, pour que ce blocus ne soit pas une honte permanente, l'acte d'une politique couarde, indigne de deux grandes puissa.i1cPs,il vous fou- , drait, a11m9ins, prendre Sweabord, Revel et Riga, dans la Baltique, brôler Kinburn et Oczakoff, prendre et garder Odessa dans la Mer Noire, Reni et Ismaïl sur le Danube. Vos gouvermmts trouveront-ils assez d'énergie pour faire tout cela'! Je n'en sais rien; mais, à moins de lè faire, le blocus livrerait les Puissances occidentales à la risée du monde .... et en le faisant, vous inaugureriez une longue guerre européenne. Et cependant, une paix sûre et. honorable est impossible. Lisez les protocoles de Vienne, et vous verrez qu'on a vainement empioyé tous les moyens suggérés par la modération (ou par l'avilissement, si vous voulez). Prenez donc conseit de la Logi- •que des Evènements. Rappelez-vous mes paroles: Je vous ai dit autrefois que vous ne pouviez vaincre la Russie sans une campagne en Pologne. Je vous dis aujourd'hui qne vous ne pouvez pas vous tirer sans honte de cette guerre, sauf par une campagne en Pologne. . Tout le reste .n'est que ....... faribole, comme le ~isait certain général français qui a combattu en Crimée. L. KOSSUTH. LACONSPIRATION.: L'attention publique est, depuis huit mois con- ·ce_ntrée sur un seµl point, Sébastopol ; toutes les inquiétudes et toutes, les curiosités de l'opinion y convergent; on dirait e9fin que cette tour Malakoff est la grande porte de toutes les Russies. Ce n'est là, pourtant, qu'nn chétif d.étail, et l'opinion forait beaucoup m~e~x d'étudier dans ses mouvements dive.es, la vaste et formidable conspiration qui partout s'agite, chemine et s'étend. . Au c_ommencemeut de la guerre, les deux Gouvernements <l'Angleterre et de France déclaraient que tous les Etats de l'Europe, petits ou grands, allaient entrer dans l'Alliance de la civilisatiori et que le czat· condamné, comme l'ennemi public, ne serait bientôt qu'un JEAN-Sans-Terre. -Le Royaume- de Na pies devait se lever,- comme l'Autriche, comme la Prusse, comme le Piémont; toutes les armées clu continent devaient former les faisçeaux; c'était une ligue universelle et sainte, la ligue du bien ,qénéral, le la justice, de la probité, de la civilisation. .Les journaux de l'Angleterre et ses hommes d'Etat excellent dans ce genre d'églogues, comme ses usuriers dans l'art de g·rouper les chiffres. Mais tous ces tableaux-fantaisies s'évanouissent vîte, èt les faits restent avec lesquels il faut compter et vivre. • Or ces faits, les voici: L' Augleterre et la France, depuis que l' expépition est commencée, n'ont pas acquis une seulo alliance active, sérieuse, désintéressée. Qu'est-ce que la participation <lu Piémont et que vaut-elle 11vecses quinze mille hommes à la solde du gouvernement anglais ? Le Piémont est cependant le seul ~tat_jusqu'ici qui soit entré,avec ses quelques gibernes vides, dans la grande ligue de la civilisation. . Indifférente à la querelle lointaine; et tout entière à ses houleuses destinées, l'Espngne n'a rien donné, ni l'Qr ni le sang, ni le éonseil,ni l'épée, et ceux qui la connaissent savent bien qu'elle ne mettra jamais sa main dans la main d'une France- .Empi.re ! Les Etats du Nord, Suède, N oi.:wège, Daue1nar,kont pra,tiqué comme alliance .... !a neutrnl~té; que ne ponvaient-ils pas, pourtant; dans cette guerre, eux qui sont gToupés et conch,és sur un des flancs de la Russie, eux qui avaient la diversion et l'appui de floites formidables, reines et maîtresses ditns la mer du Nord? La Prusse a fait comme la Suède .... de la neutralité. La Confëdération germanique a fait dE;la neutralité comme la Prusse, comme la . Suède, comme la Belgique, l'alliée des Habsbourg, et qui n'est qu'un chemin tout ouvert sur la frontière de France. Enfin, petits, moyens ou grands, tous les Etats oot fait banqueroute à l'alliance, et l'Angleterre qui est si fière, si opulente, la riche Angleterre n'a pu rien recruter, pas même des. Suisses! Mais de toutes les déceptions qu'·on a subies, il n'en est pas de plus grave, de plus cruelle et qui puisse entraînér de plus redoutllbles conséquences que la défection de l'Autriche. Pendant huit mois on a tout fait, tout tenté pour l'engager; presse, cours et parlements, toute l'Europe officielle était • aux. genoux du chevaleresque empereur, et de la bassesse à la folie, l'on n'a rien oublié pour cette alliance. Honneur et peine perdus. L'Autriche a pris les deux belles provinces da11ubiennes, pour les garder en séquestration, au compte de l'Occident, et lorsque les derniers appels sont venus après les derniers délais, elle a déclaré que son rôle était de conciliation, qu'elle ne ferait pas la guerre! La voilà nrnintenant qui développe, dans le secret et l'ombre Jes f.liplomaties, sa politique .... de neutralité, contre l'alliance. • La France et l'Angleterre ayant engagé le Piémont dans la ligue de l'Ouest, l'Autriche entre en fédération avec Naples, la rroscane, Modène et les autres petits Etats de l'Italie qui vivent sons sa tutelle ou ùans ses servitudes. On répond ainsi à l'Empire de France qui a une garnison à Rome, et à la maison de Savoie qui sig·ne des contrats <le guerre avec l'Occident. • ,. L'Autriche, on le voit, assure ses positions : ellè a sans frais obtenu le Danube qu'elle garde .... pour les Alliés. Elle est trnnquille sur sa frontière ·polonaise où campe une formidable armée russe qui couvre les trois lots du sang, et par sa confédération italienne, du côté du soleil, elle paralyse les ambitions ,de~Paris et de Turin; elle fait contre-poids.- L'Autriche est le gouvernement des trahisons et des équilibres ! Donc, ligue en Italie, au profit de l'Autriche, ligue en AllemI1g·ne au profit de l'Autriche et de la Prusse, au Nord, neutralité sur toutes les frontières, et reliant toutes ces politiques locales, môsquées, ténèbrcuses, influence secrète de la Russie sur tous les gouvernemens qui tiennent l'Europe centrale et fédérée. Où sont les Alliances gag-nées, acquises par la France et l' Ang·leterre et que deviendra la ligue de la civiliwtion avec ses q ui11zemille savoyards·? L'Angleterre et la France s'en vont à ,la honte, à la décade11ce, à ia banqueroute, à travers des batailles stériles qui les épuisent. Les caisses seront bientôt taries .et vides, comme les veines et comme les espérances, 'à ce train de guerre, et les deux gouvernemens acharnés sur Sébastopol, s'ap percevront trop tard, qu'ils sont isolés en Europe et qu'on les a tournés. Que leurs destinées s'accomplissent, d'eux nous n'avons point souci, car ils sont à la fois, le mal, la stupiditt\ le crime. .Mais nous craignons que l'invasion de notre patrie ne soit la dernière étape de ces journées 'Je guerre, et qu'à travers la France vassale et couchée, l'on n'aille éteindre, jusques dans les îles de l'Ouest, où s'est _réfugié !'Esprit de Liberté, les dernières lumières qui rayounent encore, en ce temps plein d'Ombres. Vous aviez, pourtant, Angleterre et France, le Salut et la destinée dans vos mains. Vous aviez la Révolution, et' cela vous aurait mieux servi que toutes vos providences, Empereurs, Reirrns, ou Dieux! Charles RIBEYROLLES. Les Alliés viennent de perdre plusieurs de leurs chefs. Lord Rag-la~ est mort de la dyssenterie, le général Estcourt du choléra ; ces deux maladies déciment de uoµveau }!armée : le choléra enlève un homme sur deux qu'il atteint! Le général Eyre a été blessé griè vèment et le g·énéral Campbell tué, le 18; leur division, après avoir tourné le Redan; s'est ti:ouvée coupée de l'armée anglaise, et a beaucoup souffert en s'ouvrant un passage. Le > g·énéral sarde La Marmora est mort cle. maladie. J..e..s. généraux Brunet et Mayran ont été tués Je, 18, en essayant vainement de franchir un fossécreusé cet_te.1rnit même sous la tour 1\1.alakoff.La division d' Autemare. a seule pénétré dans la tour, et elle en est ressortie en lambeaux, accablée sous le nombre. Les pertes des Alliés s'élèvent à plus de 4,000 hommes, chiffre officiel quadruplé par la rumeur publique. La flotte alliée est toujours à l'ancre devnnt Kronstadt. 46 machines iufernal'es sous-marines ont été découvertes et détruites : plusieurs navires ont été endommagés, et l'amiral Seymour a été blessé. La manifestation popul~ire contre la " Loi du. Dimanche" s'est renouvelée avant-hier Dimanche, plus nombreuse et pins menaçante, en dépit <les placards de la police annonçant qn'on dissoudrait les rassemblements. Plus de 150,000 personnes de tout àg·e et de fout sexe, "décemment habillées et n'appartenant pas à la foule grossi&re ( vulgm· mob) se pressaient dans Hyde-Park, déterminées à faire ,entendre leur voix et à faire connaître leut' volonté à l'endroit de cette au<lacieuse tentative d'une très peüte minorité pour imposer, sous forme de loi, sa bigoterie et ses préjugés à la masse de [a communauté." Des discours assez violens. ont été adressés à cette multitude; u11 orateur a racont~ que •Lord' Robert Grosvenor avait quitté la ville, en voiture de louage, laissant. sa maison à la garde de 200 Policemen; et son frère, le Marquis de W estminstt~r, ,aurait c.lÜ égalem'ent demandn une semblable garnison pour son palais. Déj,\ les buées, les sifflets commer:cuient à ncrueillir les voitures des nohles et riche/ promeneurs, qui trouvent bon <l'interdire au peuple ln possibilité de vendre et a'-'.heter, sous prétexte de sanctifier le Sabbat, muis qui ne renoncent pas à leurs plaisirs. "Allez à I' Eg-lise ! " criait-on de toute part; " et les sympathies des neuf-dixièmes de 1a population intellig-eute était du côté dtis énientiers; mais personne !l'était attaqué, nul mal u'était fait,'' lorsque la police a fait son apparition. 600 Constables, cachés jusques-là derrière quelq'ues maisons, se so11t jetés sur la foule, bâtonnnnt, fonda11t des têtes, blessa.nt et foulant aux pieds jusqu'à. deô enfants, et poussant Jr.urs victimes jusques dans la Sel'pentiue ! Plus de cent arrestations ont étô opérées; une dizaine de blessés 011tété portés à j '1" • t 1 10p1.a . . Il eût été plus court et pins facile, dit le Time::-, auquel nous emprantohs les citations· ci-dP.;sns; " d'illter<lire aux équipages de circuler dans Hyde, Park ; toute éause d'émeute eût disp~ru .... Di-- manche p:-ochain, nous Mnnmes menacé:; de scènes semblables et probablement plus sérieuses; des acks comme ceux d'hier ne peuvent qu'exciter une· grande exaspération .... Les murmures et les nrnlédictions contre !'Aristocratie étaient à leur comble pen<lnnt que la police frappait; jusqu'à un certain point, cela est juste. Si les hautes classt·s n'ont pas inventé cette mesure, elles ont le pouvoir-· de l'emrêcher au Parlement, et f'!les 11e le font pas. La Yérité est qu'elles sont pieuses unx dèpens de leurs voisins." DE L'ALLIANCE ANGLO-FRANÇAISE ET DES CAN AUX-DÉTROr.rs. La guerre d'Orient vient ae prouver ce que le ·blocull'. des grandes voies de communication peut apporter de. perturbation dans ht vie normale des peuplr:s. ( J) Outré . les sacrifices inouïs <le la richesse acquise, la richesse à venir, c'est-à-dire la vie s0ciale, se trouve fortement com-' pr_omise. La question alimentaire est la premi~re qui doit sérieusement attire1' l'attention générale. Par le fait même: des luttes sur la Mer Noire, sans insuffisance b(°en marquée dans les produ-its de l'Occident, la vie matérielle est néanmoins compromise, et cela par l'obstruction d'un rles' vaisseaux artériels de la circulation comrnerciale. La' question est donc n'examiner ce qui, dans la con di~ tion politique des peuples, peut empêcher de pan,illes calamités. Il ne suffit pas de se renfer~er dans un système d'or~ ganisme gouvernemental invariable, et d'attendre <ln, hasard la solution d'une situation périlleuse, dqnt on ·ue. - • . ' (l) En supposant qu'on eût le devoir d'attaquer la Russie, c~' n'était pas dans la :Mer Noire - le grenier de l'Occident, ainsi que les faits· le prouvent - que les soi-disants alliés devaient., por-ter la guerre. . Pou: expliq~1er cc_doute sur le fait même de la_ gue'rie, l'on, peut due :__qu'il est etrange_que les gouvernements 1'nol)archiques se formalisent des prétent10n~ russes. Un Etat-religion ,n~a-t-il pas autant de raiso)1 rle protéger partout, quand il le peut, se11• corréligionnaires, qu'un Etat-glèbe -ses sujets ; car Je pa~seport n'es_t,après tout, qu'une amulette de la police. C'est aµx çonser~ vateurs de Religion et d'Etat qu'il appartient de débrou-ilJer cettethèse: la dé1nncratic n'a rien à y voir, repouss~nt l'une~ l'autre .. : • . • • ' • . j ,,
I, ipeut mesurer la profondeur que lorsqu'on est tombé dans l'abime. Poµr la question alimentaire; l'on ne. trpuve rieTt de mieux que 1e stupide système de prohibition, qui affam~ et appauvrit les peuples (2) et les met en é~at permanent <ledéfiance et d'hostilités, ce qui conduit inévitablement à la guerre ! mais la situation actuelle prouve l'importance des rapports commerciaux avec l'Orient. Ce ne sont pas les deux Amériques qui peuvent subve:nir aux insuffisances agricoles. • . ' Les événements tendent de plus en plus à prouver que la politique des gouvernements s'éloigne de celle que doivent désirer les peuples. D'une part, c'est le besoin de conquérir, de dominer;. de l'autre, r.elui de vivre et de vivre en travaillant. Les études économiques et celles qui les complètent ne sont point assez vulgarisées pour que la lumière se fasse pour tout le monùe; les gouvernements ont trop d'i11té~êt à ce EJ_u'ellesoit mise sous le boisseau. Aussi, quand par des causes nont on ne peut saisir les raisons d'une manière explicite, il airive que les peuples renversent l'ordre qui les opprime, les conservateurs de s'écriu : " l'époque n'était pas mûre pour ceite révolution, laissez-nous le temps de la préparer." Les masses soulevées répondent : vous en aviez le temps et vous n'avez rien fait " maintenant il e<;t trop tard." La Démocratie qui ne peut être qne par la démonstratio11 mathémati4ue des phénomènes socia\lX doit agir de toute autre manière et se rendre exactement compte <lece que doivent être les rapports entre peuples, sauf plus tard à les affirmer par les faits politiques. Ponr les peuples, la MP-rNoire doit êtni libre afin que le Don, le Dniestcr, le Dnieper, ie Danube etc. le soient : et cet immense Volga qui rP.lié au Don mettra la Caspienne en rapport avec le Dallnhc ! Qui sait l'a\·enir d'Archangel? C'est l'a\·enir, r.'est la vie des populations du Danube allemandes et slaves. Tant que les g-rancles voies naturelles seront des r,rivilf.;cs, l'humanité se trouvera placée sur le lit de Pr0custe, jusqu':\ ce c1neles éruptions pop11laires en aient bri.s6 les lien~. C'est là la politiqne de la Démocratie, est-cc celle des gouvernements.? Non, surtout de L\ngletcrre. L'oligarchie anglaise dont la puissance n'est que le résultat d'une série d'intrigues, de trahi1'-ons et de crimes, ceae oligarchie dont ic peuple anglais lui-même est la premiAre victime, ne vit que d'une YÎe empirique, aussi les sacrifices ne l11icoûtent-ils rien pour se déf'endrn. Elle sera toujonrs l'ennemie de la'Jiberté commerciale qui doit être la régénératrice des peuples. Et c'est pour la défense dw cette caste que la Franc-e verse son sang sur les rochers de la Crimée ! L'oligarchie an~l:üse est la Carthage à détruire, elle est une calamité pour le mun;le. La question du Bosphore est la même que celie du percement des isthmes, on réduit tout à la nominati-on, à l'invasion, à la conquête des populations qui les avoisinent. On fait <le la politique où l'on devr,iit faire de l'économie. Le conservateur anJ!ais se trouve partout en obstacle à ces immenses travaux. Ainsi le percement· de l'isthme de Suez reucontre de l'opposition à Constantinople et au Caire : Croit-on quel' Angleterre y soit étrangère? La liberté <lela Mer Rouge produir:lit tôt ou tard la libre pratique. clu commerce dans l'Inde, le monopole de b compagnie serait sans ·doute compromis par la facilité des relations, mais où serait le mal pour le reste de l'Europe? Les embouchures du Rhône, du Sind ·et du GanO'e n~ se trouYeraient plns qù'à quelques journ6es de vape:r, où serait encore le mal? L'oligarchie financière d'Angleterre le sait et le comprend, et l'on n'aura pas facilement raison de ses prét1mtions ambitieuses. Que l'on parle de l'isthme de Panama, et l'on verra bientôt sortir des cartons le traité conclu avec l'invisible roi des Mosquitos! ... La France ne peut obtenir le dév~loppement de ses fa_ cultés, de son génie, que par la liberté. Foyer de lumière quand elle en a les mains pleines, généreusement elle les ouvre pour éclairer le monde. Sa destinée civilisatrice, sa mission sociale la mettent en opposition vis-à-vis de l'oliga_rchie d'Angleterre d?nt_ la richesse n'est que l'appauvrissement général. L alliance anglo-française est donc une monstruosité qui ne peut vivre et ne doit vivre q11ecc que vivent les monstres _Nous avons parlé du percemenb des isthmes. Quel que soit le résultat de la guerre d'Orient, que la Russie victorie~se so_it avec l'Autriche à Constantinople, ou que les Alliés va111queurs occupent le Bosphore, il y aura lutte entre la France et l'A11gleterre. Après le Bosphore viendra la question de Suez grosse de guerres; et celles-là entre l'Angleterre et la France qui devra reconstituer quelque nouveau Tippo-Saïb dont la mort --plutôt l'assassinat·- à l'assaut de sa capitale, fut si largement récompensée daus la personne de Benoit-Leborgne dit ' prince de Boignè. La décadenc de la France dans l'Inde date de la mort de l'Iman de Missoure. Que va donc fair; {2) La néc7s~ité,, la légitimité du Libre-Echange sont passées à l état de vér~tes dem?ntré~s. En ce moment il si; passe un fait peu nouveau 11 est vrai, mais dont la démoostrafion devient plus faci)e,. Le yrix des grains s'est accru dans le rapport de 5 à 3, la d1mmuhon des produits est inférieure à ce rapport. Les baux de fermage se bai.eut_sur le prix augmenté de telle sorte qu'une , récol!e a~ondan!e rume le fermie~, ce qui explique cette monstruosité. eco~om1que ljUe les cultivateurs préfèrent les mauvaises années; mais les consommateurs? La question de culture et de forma~ doit donc, pour être mise en rapport avec !:elle du LibrcE<,hange, subir une tramformlj.tiou complète. dans l'Orient l'armée française pour le compte de l'Angleterre menacée dans l'Inde? La situation politique. de la France va bientôt prouver tout ce qu'il y a de vicieux dans la condition où l'accident actuel la place, peut-être n'est-ce pas un mal que le tableau en soit pf,!int à grands traits et en vives couleurs. te monopole· dn commerce anglais dans l'Inde s'oppose en partie à la mise en pratique des échanges libres et la prospérité de la France dépend essentiellement de cette liberté. Et cependant c'est pour ce monopole que la France fait la guerre : pour les cotons de Manchester !... le PEUPLE anglais est-il plus heureux ? Non. En A1~- gleterre comme partout ailleurs, le travailleur ne prospère point par la richesse de l'exploiteur. La chûte de l'Angleterre dans l'Inde est un bonheur social pour les peuples qui vivent par l'industrie et le , travail: pour la France, la Belgique, la Suisse, l'Italie, l' ~\llemagne et p<'ut-être bientôt pour l'Espagne même. La France surtout, doit souhaiter d'avoir sa libre et égalitaire action dans ces riches contrées. la Rnssie peut impun°ément pour l'Europe étendre son action sur l'Asie, en ne faisant nulle hypothèse sur l'avenir, en la prenant telle qu'elle est, l"élongement de sa domination fera sa faiblesse. L'absolutisme a besoin d'~tre concentré. Petersbourg tenùra à perdre sa raison d'être : la force. Quand à sPs vr1cs sur l"Occident, c'est fort inutilement que les monarchique:s-ailiés vouclront lui résistn. Trompés par les Etats Allemands, le premier champ de bataille se nommera : Leipz.i_q ! et le résuitat fatal de l'empire serait l'invasion, si la Hévolution ne relevait son étenclard pour y faire lire à chaque peuple qui veut être libre : in hoc signo vinccs. La Russie d'aujourd'hui ne pent être manufacturière, "le tra\'ail c'est la liberté," elle est donc la sujetté des lieux cln travail et <leproduction. Sun Commerce ne peut êt rc que l'échange de matières prernières contre des objets ouvrés; partant, vis-à-vis d'elle, le lieu d'échange bénéficie du trarnil. C'est donc un immense march.: ouvert aux pays proclucteurs. Nous laissons de côté le Gouvernement russe - c'r.st un" question de l'avenir - pour ne no11socc11prr r1ue de la Contrée. Qu'importe à la France de faire ses échange:s a,·cc la Hussie qui ne pent de longtemps être sa concurrente, pP.ndaut que tout ce qu'elle reçoit par l'Angleterre des régions transmaréennes rend impossible toute lutte sur les matières confectionnées. Cette prélibation de l'oligarchie anglaise est préjudiciable à tous les peuples du continent; et c'est à ces peuples que l' Anglçterre vient faire appel de richesses et de sang pour la maintenir dans son a11cienne et onéreuse qomination ! l'Europe démocrate-socitù\ste n'a. donc rien à craindre de l'extension de la Russie dans l'Inde et de l'amoindrissement de l'Angleterre qui sans améliorer la position matérielle, intellectuelle et mora-le du peuple, fait au profit dl! son oligarchie la ruine du Continent. La France fait donc dans ce moment-ci la guerre pour maintenir l'Angleterre dans ses possessions et Jmtre son propre travail, contre sa propre inclustrie. Que devient maintenant la stupide question des lieux saints, pour le plus grand plaisir du Pape ? quels sont les intérêts qui poussent à la guerre? Cette question n'intéresse JHLS seu1emeq.t la France mais tous les pays qui l'avoisinent et c-hez lesquels le travail, la production et la consommation se trouvent dans des conditions semblables. La libEh"t6ùes mers est une des conditions impérieuses de l'avenir. Lorsque la Constituante romaine d6clara le Pô .J7euveitalien, elle eut une g'rande. pensée. Il faut qu'il en soit de"même pour la liberté du Rhin et du Danube, pour lei fleuves de la Russie qui affinent dans la Mer Noire, en u u mot pour le Bosphore ainsi que pour les canaux-détroits de S.uez, de Panama, etc. La France plus que les autres peuples a besoin <le cette libert6. Eh bien ! ce sera pour lui disputer l'usage rle ces gigantesqnes travaux qu'elle trouvera l'Angleterre et les coa.litions que celle-ci aura soulevées contre elle. Ce sera encore par les armes qu'elle sera forcée de se frayer un passage ! encore une fois, que va <lonc faire la France en Orient, en défendant le monopole de l'oligarchie anglaise ? Da11s la coudition politique telle qu'elle est, l'Angleterre sera donc partout l'ennemie de la France : en Egypte et dans l'Inde, à Panama comme au Japon; la seule gracieu:- seté qu'elle puisse lui faire c'est de permettre à M. Bonaparte d'établir en Australie un pénitencier politique fran- • 1 ça1s ...... . La guerre com.mencée en Orient est donc interminable, en supposant même la question Austro-Russe terminée, elle apparattrait da nouveau par la rupture inévitable de l'alliance anglo-française à propos des grandes voies de communications. Qui donc peut mettre fin à cet état ruineux ? la Démocratie seule eu proclamant l'indépendance et la solidarité des peuples. / Y... ' UN NOUVEAU COBLENTZ. Une nouvelle grave nous est donnée par le Times, journal qui a des oreilles, un peu partout, à la rue de Jérusalem, comme aux Tuileries. On au·rait trouvé dans les correspondances et les papiers saisis chez les Carlistes e·spagnols réfugiés en France, les preuves écrites d'une grande conspiration royaliste, organisée contre l'établissement impérial. Un comité d'action siégeant à Londres aui·ait eu ses noms livrés et ses batteries démasquées : on y aurait même trouvé l'influence russe 1 Nous ignorons si cette;chronique est manœuvre de police ou vérité, mais ,l'indignation des Bonapartistes serait en ce cas plaisante. Est-ce que la conspiration~ de Strasbourg, de Boulogne et de Décembre, est-ce que la conspiration-guet-apens qui s'est faite Empire a le droit de l'anathême contre les entrf'prises rivales? Est-ce que- Mandrin peut juger Cartouche"? Si la conspiration royaliste est vraie, cela nous prouve que les affaires de M. Bonaparte sout bas et compromises, car la caui;e royaliste a peu d'hommes qui veHillent et sachent mourir. Cela nous p~o.uveen?ore, ce que noits savions déjà, que)a vieille alliance contre les parvenus va succéder à la lig·ne contre les)dées, et que déjà l'on se croit assez forts pour agir comme parti'derrière les g·ouvernemP-nts. ,,- L~ Révolution n'a que faire en ces querelles de dynasties, mais son devoir est de les surveiller et de se préparer. 1\1. Bonaparte a un autre ennemi, celui-là dans ses rangs, c'est le désordre. On va frapper d'une surtaxe de:dix pour cent, tous les produits, sanf d.enx, qui µaient l'impôt indirect, et l'on ouvrira demain un uouvel t>mprttpt de huit cent millions. Voilà donc Pemprunt et l'iml'lÔtqui prennent le chemin de fer. Ch. RIB. TROUBLES A LONDRES. Lord Grosvenor, frère du marquis de ,v estminster! a l'ho11neur, depuis quelque temps, d'agiter la v1lle <leLondres, et la dernière, émotion .a été si grave que le gouvernement <le la reine n'est pas sans alarmes. • Lord Grosvenor est un <leschefs les plus têtus ' et les plus dévots <le la vieille aristocratie; c'est nn de ces puritains de la richesse dont la vie entière est un doux loisir, et qui ne voudraient laisser att peuple, dans ses rqdes labeurs, ni la distraction hebdomadaire, ni l'heure du repos; Lord Gros- ~enor veu ! ~ ue_ le dirnanch.e so_itjour de prière, Jour de meditat10n, de claustrat,ou absolue et il propose une nouvelle loi-châtiment. Le peuple, qui voit passer le dimanche les fri~- garits éq.ui_pages de ses . Lords_, ne comprend p~s de son cote, que leurs Se1gneunes ne· soient point à commenter pieusement la bible dans leurs hôtels ou dans les temples, et il siffle les cavalcade» chose inouïe, scandale éclatant d~ns les fastes e~ dans les mœurs de l'Angleterre. .. Est-ce que John Bull voudrait reprendre la fameuse antienne des premiers puritains : " Quand Adam bêchait, quand Eve filait, où donc était le gentilhomme ? " • Nous ne savons pas si ce sera feu-follet ou ven,t d'orage. Mais il nous semhle que l'Aristocratie s'affaisse, et qu'elle est, cette fois, s.érieusement ~1ena:-~e. Dépouillée <leson pr~ncipal revenu par l abol1t10ndu monopole des gra111s. attaquée.dans son second domaine, les· places et le gouvernement, ~a voil~ q?i rencontre l'émeute barrm1t le passage a Sf'S h vrees. C'est grave pour !'Aristocratie, pour le trône, pour tous les privilèges; et si l'irritation publique n'est pas habilement coujurée, il y a plus d'un ~onopole. et plus d'une institution qui pourraient bien ne pas durer longtemps. C. R. VARIÉTÉS. Où est la Renaissance? D~ns la littérature, si l'on veut entendre par là l'exhumation de l'antiquité. • Mais peu d'œuvres nouvelles. Le o-ranù-succèi du temps est celui d'u,ne compilatio~ latine, les Ada,qes d'Erasme. Machiavel et l'Arioste sont médiocrement goûtés. Les mémoires de Comines n'ont pas paru encore. _L~Renaissa?ce est dans l'art, à coup sO.r, par V~nc1~t p~r Michel-Ange, deux prophètes, énormement Jorn en avant de leur â.g·e. Ils en sont la stupeur plus encore que l'admiration. Le roi du. temps e~t Raphaël. Ce que la France envie le plus à l'Italie, ce sont les ornements, arabesques et ,qrotesques, récemment déterrés à Rome. Elle P:e.11du!l _Plaisir enfantin à parer, à charger s.t v1e1llearch1tecture de ces caprieieusei Heurs, /
--=·•--------------------------------------------------------------------- ...-.· Tout cela est bien vague encore, et bien flottant, d'un jour crépusculaire. Où donc décidément voit-on la Renaissance? à quel caractère certain, profond, la reconnaîtrons-nous '! Rappelons-nous }'Introduction de ce volume. Quel fut l'obstacle infranchissable du treizième au quinzième siècle? c'est que, le moyen âge se survivant par un effort artificiel, n'enfantant plus, ~mpêchant d'enfanter, il s'est fait un grand désfüt d'hommes. Les efforts des héros, des hardis précurseurs, sont restés individuels, isolés, impuissants. Le peuple n'est1pas né qui e-0.tpu les soutenir. Eh bien ! dans ces trente dernières années, le grand pas est franchi ; ce peuple commence d'apparaître. Si les idées ne sont pas éclaircies, les hommes existent; une nouvelle humanité est née maintenant avec des yeux poµr voir, ,une âme ardente et curieuse. L'Etat détfuit et l'Eglise détruite, au temps de Charles VI. on a touché le fond, puis recommencé à monter. De la sécurité donnée par Louis XI, de la prospérité de Louis XII, quelque chose a surgi, de médiocre et de mesquin sans doute, mais de "Vitalenfin. Puis un coup de lumière, un rayon ~uhit <le soleil a doré ce monde pàle, quand l'épée de France ouvrit les monts, révéla l'Italie. Découverte d'un effet immense. La sublime officine des arts et des sciences, tenue longtemps comme en réserve, se manifeste tout à coup, .doublement rayonnante d'Italie et d'Antiquité. Et alors, par l'imprimerie, se constitue le gTancl duel. D'upe part, I' Antiquité gTei:qne et ronrnine, ~i haute dans sa sérénité hfaoïq ue. D'autre part, l'Antiquité biblique, mystérieuse, pathétique et profonde. De quel côté penchera l'âme humaine? •;\ qui sera la Renaissancé? qui renaîtra des anciens dieux? L'arbitre est la Nature. Et celui-là serait vainqu~ur, à qui elle donnerait son sourï"re, son gage de Jeunesse éternelle. Plus jeune et p~us vieille qua tous, mère et nourrice des <lieux, comme des ·hommes, elle les berça aux anciens jours et sou- ·rira encore sur leurs tombeaux. " Suis la Nature." Ce mot des stoïciens fut i'adieu del' Antiquité. "Reviens à la Nature." c'est le salut que nous adresse la Renaissance, son premier mot. Et c'est le dernier mot de la Raison. Mot que le grand prophète Rabelais traduit ~iusi : " Fondez la foi profonde." H l"écrit au •vortique de son Temple de la Volonté. Nous l'a- • vons mis aux premières lignes de l'histoire du 1,eizième!siècle. Trois fils de serfs, ouvriers héroïques, taillent les trois pierres où se fonde la nouvelle Eglise : Colomb, Copernik, Luther. L'italien trouve le monde, et le Polonais en •trouve le mouvement, l'harmonie, l'infini du ciel. L' Allemand reconstitue la famille et y met le sacerdoce. C'est fonder le monde de l'homme. Effort énorme, unique ; jamais il n'y eut plus d'obstacles. Et le succès aussi est difficile, le ré- ·-'!ultat d'abord obscur, amer. L'Amérique, plusieurs fois trouvée en vain, mais cette fois manifestée et assurée au monde par l'obstination d'un grand cœur, éclaircit, obscurcit la question morale. A peine découverte, elle est le champ de bataille de l'esclavage. Luther éclaircit, obscurcit la question religieuse, -eerouvrant l'avenir que par un appel au passé. Copernik sera un scandale, la plus rud~ contra- enlacement d'arbres et de lianes, de mille et mille diction qui ait troublé la Renaissance. Au mo- plautes bizarres, habitées et bruyantes d'animaux ment où l'observation est uniquement recomman-· imprévus .... Retournera-t-elle au désert, à ses dée, dans un.âge qui, las de vains raisonnements, mille ans d'aridité? ' ne veut plus croire qué ce qu'il voit, celui-ci vient Non, va, marche, sois confiante, entre sans démentir le témoig·nage des yeux. 'fête dure ! t'effrayer. Qu'un seul mot te rassn:-e : Un monde L'expérieuce des sens n'est r~en pour lui si elle d'!tumanité cornmence, de sympathie universelle. n'est raisonnable. Elle est son marchepied, et L'homme est enfin le frère du monde. Ce qu'on a rien de plus, pour s'élever plus haut. Les obser- dit d'un précurseur de l'art:,/' Il y mit la bonté," vateurs se moquent de lui. S'il a raison contre on le dira du temps nouveau : il mit en 1.1ous plus eux, le témoignage des sens ayant perdu ~a force, de bonté... les témoignages historiques, bien plus faibles, C'est là le vrai sens de la Renaissance : tenbranlent et chancellent. Où est la certitude? Qui dresse, honté pour la I1ature. Le parti des libres croirons-nous ? La Raison seule. penseurs, c'esl le parti ltumain et sympathique. Seule, elle règne, seule elle est immuable. Notre grand docteur Rabelais eut tellement horTout autre immuable est fini. reur du sang, qu'il n'ordonnait pas même de saiLe mouvement du monde, l'infinie profondeur guée. Les médecins Agrippa et ,v yer plaidèrent du ciel apparaîtront vers le milieu du siècle, au pour les sorciers. Un pauvre prote d'imprimerie. moment où Vésale ouvre les profondeurs de Châtillon, seul défendit Servet, et posa pour tout l'homme, où Servet aperçoit la circulation de la l'avenir la grande loi de tolérance. Vinci achetait vie. Qui désormais niera le mouvement a beau des o_iseauxpour les mettre hors <le cage et jouir faire, il le porte en lui. • du spectacle des ravissements de la liberté. La Victoires définitives, mais combien contesté-es ! Marguerite des Margucritès, recueillant dans son que dis-je? exploitées des vaincus! sein ceux qui n'ont point de nid, fonda à Paris l1t Le pape partage gravement l'Amérique qui- l'a •premier asile pour les orphelins délaissés. démenti, trace du doie:t une ligne sur le monde, . J M ._, • ICIIELE'I'. donne à l'un l'Orient, à l'autre l'Occident. Qui donne ? apparemment c'est celui qui possède. Le second démenti, le système du monde, qui lui briie son ciel immobile ; le pape daigne aussi en agréer l'hommage. Le monde agenouillé le voit grandi de ses défaites. Oh ! la Renaissance est obscure ! l'humanité va lentement, par secousses, et souvent se renfonce dans la paresse, l'inertie du passé. Emportée par l'universel mouvement, elle travaille, fatigue, halète et sue. Cette fatigue est dan·s les premiers monuments de la Renaissance. Ils travaillent infiniment, énormément, à se parer. Charmants dans le détail, ils éblouissent, n'ayant point d'unité; tranchons le mot, n'ayant poiut d'âme encore. Observez le-moment où, le gothique fleuri ayant fait son dernier effort dans les pendentifs de Saint-Pierre de Caen et de Westminster, il en reste lès fleurs, les feuillages. pour enrouler les arabe~ques italiennes. Ce charmant mariage qu'on admire à Gaillon et autres monuments du temps de Louis XII, ne se fait pas sans quelque effort et quelque maladresse. 'felle est la Renaissance. Elle se cherche à tâtons, elle ne sait pas, ne se tient pas encore. Elle marche à la nature, s'y assimile lentement. La nymphe, en Daphné, devint arbre. Et ici, de l'arbre gothique, là nymphe sort, au contraire, plante et femme, animale, humaine, tout ensemble; elle est l'efflorescence confü.se, pénible de la vie. C'est l'enfant de Léda qui brise sa coquille, et dont l'incertain mouvement, l'œil oblique, peu humain encore, accuse la bizarre origine. Léda: en tient aussi; son cygne s'humanise ; elle, par le regard et l'étrange sourire, elle ést cygne et s'animalise. ,.relie est la profonde peinture de Vinci qui· vit le premier la grande pensée moderne : l'uui- ,·erselle parenté de la Nature. Mais ces côtés hardis, trop précoces de la Renaissance, l'étonnent et l'effrayent. Elle est tentée de reculer. A l'entrée d'un monde infini de formes, d'idées, de passions, qu'elle avait si peu soupçonnées, elle a l'hésitation du voyageur à la lisièrn des forêts vierges d'Amérique, <le ce prodig·ieux ANNONCES E'r AVIS DIVERS. A LOUER ·une MAISON, Coie Terrare, 4, St-Saviours Road, vis-à-vis llfont Plaisant, or-cupée présentement par le capitaine Preston. - S'adresser chez Mr. Zen<1 Swietowslawski, 19, Dorset Street, ou chez M. Le ller, House-Agent, Queen Street. J. BONNERT, TAILLEUR, Fait et fournit à des prix: modérés. -- 35, Gcrrarr!-street. Soho square, à Londres. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RES1'AURANT, Tenu par J. LORGUES, proscrit français. - Dîner à IRcarte à tonte heure, 21, Great Chape! Street, Oxf'ort Street, Sont S,qu:uc, à {.,ONDRES. 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