dès qu'elles pomraient obtenir une ptiix conforme au but qu'elles se sont proposé en comm('nçant la guerre, abandonner les auxiliaires qn'elles a11rai.1mt leurrés et poussés à,la révolte, et rendre au Despotisme le 'Droit divin' clemal gouverner!" Le très honorable baronnet n'est pas flatteur pour l'Angleterre, mais il a exposé franchement les faits. Nous l'en remereions, et nous rappellerons cet avertissement. Nous avons donc échappé à ce péril ; et s'il en est ainsi, il est peut-être bon que d'autres nobles et _qentlernen aient pris la peine, avec leurs insultes et leurs accusations, de dispenser les Peuples de toute gratitude, en élevant un mur de séparation entre l'Europe de l'avenir, et l' Anglererre systématiquement aristocratique et monarchique. Spectateurs désinterressés, nous pourrons examiner avec impartialité l'objet et les éventualités de cette guerre. Louis KOSSUTH. «Jo1·11·espond~mtce de • Pru·is. 22 juin 1855. Le Moniteur de M. Bonaparte vient .de ca.tlvoquer pour le ~Juillet, en se~sion extraordim1ire, les deux petits conseils d'entérinement qui s'appellent le..Sénat et le Corps _Législatif. Il s'agit de foire accepter et signer pur les Chambres comparses, 1onks fes dép0nses .11011 pré- _vues et non votées qni oat en lieu dans l'exercice courant. Celµ' peut s'élever à uue centaine oe millions qui seront portés aux extr.aordinaire,s, sans qu-e le moins du monde soit déraugé le fameux équilibre de M. Bineau. Le secoud motif de convocation est encore et toujour-s, la nécessité d'argent: le dernier emprunt • a été dévoré, comme le bœuî gras, et l'on a besoin . d'un versement nouveau dans lu futaille de•.;;Danaïdes impériales: on se contentera cette fois de 700 millions qui, portés au grand livre.élargiront la <lette et nous feront decendre un dég~é de plus vers la banqueroute. . $oyez certain que tont. emprunt étant matière aux diverses escroqueries de la spéculation, réussira par ce temps d'empire, et que les 700 millions • ·seront encore enlevés par l'agiotage et les fonctionnmres. ' Mais l'abîme se creuse de plus en plus sous la planche impériale, et, vienne la débacle, adieu la ·rente! La campagne électorale, pour les conseillers au département, n'a pas été politique sur tous les points : dans les deux tiers des collèges, o~ n'a pu compter assez de suffrag·es pour coustituer le ving- -tième de l'appel ; mais çà èt là quelqnes actes • d'opposition violente se sont produits. Ainsi, dans la Charente-ll)férieure, le pays privilégié du Césarisme, il y a six ans, la serre-chaude des souvenirs et des _r1loires, on a eu la cruauté d'éliminer M. Ernest ·Baroche, un petit drôle, digne fils de SOJl père qui est où vous savez, sur un des grands coussins. Les vignerons 9nt déclaré que le sE>cond •empire les avait volés, et qu'ils n'avaient qne faire des petits seigneurs qu'on leur env'oyait des cuisines - de Paris. Ils ont nommé un candidat sans étiquette ; et le maire d'Angoulême, à so!1 tour évincé par son peuple, a donné sa démjssion. n'o- . ~ant siéger ni rester <levant l'élu, cadavre de 1848. ' • • Les légitimistes ont ouvert leur deuxième campag~e. Il y a trois ans, ils votaient et fai~aient vbter pour Louis Bonaparte qui, <lisaient-il~, les sauvait du déluge. Aujourd'hui, qu'on a moins •peur 'et qu'on y voit moins rouge, on fajt. voter pour les intendants, les gros fermiers et les valets de chambre .. C'est ainsi que l'homme d'affaires de Mme de l\f ouchy, dans l'Oise, vient d'~tre promu • au grade <le conseille!' départemental par l'effort combiné des deux branches. La fusion s'essaie, et pour rivale à l'aristocratie de l'Empire, elle pose sa valetaille. On ne. doit pas oublier que le peuple ne vote plus depuis Déc~mhre. rroutes les élections, aujourd'hui, sont litige entre les valets. • • • . Voici cc que npus lisons dans !'Indépendance IJ.cZqe, organe des empires, des fusious, <i;espré- ' tendants, des cours et basses-cours : •.. Le retour de la maladie de la vigne due à la " persisüince des temps pluvieux, avait produit et • " doit produire encore dalls nos mêmes contrées . " ui;ie véritable ë!ésolati9n. Il y a ~pécialement '' entre Nîmes et ~ontpellier une'population assez • " 11.ombreusequi vivait uniquement des industrie;; • " ~~i s_e,~att~.c~en à la_cul,ture <:i.ela ".igne, à_s~s L'HOMME. 1\'Iercrccli 2i Juin 18:j!")_ " produits et qui se trouve dans un é_tat de souf- " franr-e; il est question d'un prqjet de co{onisation " en Algérie pourfaire rivre les plus nécessiteux." Colonisation, c'est-à-dire transportation! Le coup d'Etat Q'avait pas assez donné, clans cettf" région méridionale où l'on avait, pourtant, dépeuplé jusqu'aux métairies. Il faut E;nlever de nouveau; cette vieille terre de la N arbonnaise,ne peut plus, sous l'empire, nourrir ce qui lui reste de vignerons! On va les jeter en Algérie, comme les grandes et riches fournées des pontons, à la merci des pestes et des saisons changeantes, sans instruments, sans capital, sans secours. Il paraît qu'avant de se livrer à l'étranger, les conspirateurs qui travaillent sous Bonaparte ont besoin d'atfaihlir et cl'écrêmer encore après tous nos malheurs. Il y a trop de bras, trop de sang, trop de forces vitales dans cette France qu'ont si bien saignée pourtant le Deux-Décembre et la Crimée. Prospérités, splendeurs et gloires de l'empire: il faut transporter les ,nécessiteux! M. Bonaparte était, ces jours derniers, comme la vigne, comme le blé, comme les noyers, comme sont le commerce, les industries et l'agriculture. Il avait les esprits bas et le corps dolent, si dolent que la Faculté convoquée dans ses primats et grands officiers ne savait trop qu'en diré; on l'a saigné deux fois,cette majesté du crime et du sang; on l\1.mise aux bains froids, à la neige, car il y avait orage aux tempes et transport au cerveau. C'ôtait la den:ière dépêche .de la tour Malakoff, Cf'l!e q11·011 a gardée cinq jours, la dépêche de la rni11e sautée, la dé~ êche du petit Kremlin qui avait jeté l'homme dans les convulsions. Que voulez-vous? 1\1. Pélissier avait promis de si grandes victoire-:, et l'on avait orgànisé sur cc programme de si belles fêtes avec ma<lame Eugé'- nie, qu'on tombe dans les fièvres chanùes au premier échec. Mais cela n'est rien ; la P ro1·idence-.<JG1ll"<'mement s'est relevée de cet accès. Ce n'est point comme à Sébastopol où cenx qni sont frappés dormiront éternellement; le Monsieur des 'l'uile- . ries ne s'expose qu'aux petites migraines de la victoire manquée. Il se garde bien d'aller affronter les obus et les balles. Il n'aime guères que le . feu des rampes, au Vaudeville, au Gymnase, au Palais-Royal. Ce sont là ses bivouacs de hataille. 'fnndis que cet <;>mpereurdu poignard et <ln flop-Hon se couche ainsi clans ses joies bourgeoises, les paysans menreut; là-bas, dans les rangs, et cenx qui resteut, vieillards cussés, voient partir leurs derniers cadets, espérance perdue pour la semence et la moisson. Après l'emprunt on va lever cent mille hommes. 1 combattaient depuis long-temps ces diverses mesu4 res et surtout l'impôt du timbre, comme contraires à la diffusion des lumières et à l'éducation d'uu peuple qui n'ayant pas le droit souverarn du vote, devrait avoir au moins celui de l'étude; mais l'oligarchie anglaise plus exercée, mieux faite aux ruses qu'aux violences, a résisté long-temps, et, lorsqu'elle a consenti à la modification qu'elle vient de soumettre à la sanction royale, elle a eu grand soin d'y laisser une clause contre la propagande. • En vertu de ce dernier Bill, tous les journaux pourront être distribués et vendus, sans timbre, sans livrée du Post-Office dans le lieu de leur ·,pnb1icatiou, mais le droit de circulation dans le Royaume-Uni sera frappé d'un penny par feuille, ave~ timbre particulier, et ile plus enrégistrement préalable sur les registres de l'Administration, à !'Hôtel-général des Postts(coût.5.schilllingù Les joun,aux ang,ais trouveront, sans doute, une amélioration véritable dans cette dispüsition nouvelle qui les affranchit de la marque, en leur lien de naissanoe, mais l'impôt de circulation reste bien lourd, et la presse du peuplé payant taxe, comme la correspondance des banquiers, n't:m sel'a gaère allégée. . Ce bül est boiteux ; il serait plus qu~ cela pour nous journal étranger-qni ne faisons point la sp~culation de l'annonce et dont la cliente!le est errante sur tous les chemins du monde, si nous étions astreints comme circulation -et comme transit à l'impôt édicté par l'Acte du Parlement. L'une des circulaires ,administrativ.e.-,que nous ayons rec;nes de notre succursale de postes étahlit bien que les ]tes de la .1.1fancfte si.)l)tassimilées, . dans le cas, à toutes les prov~nces dn Royaume Uni, mais la loi, dans son dispositif général n'en fait -point meu tion, et jusqu'ici les j ouruaux français, ùans ces îles. {1taient.exempts dn timbre, à la conditi1 011 qu'ils ne parleraient pas les deux langues . Il est donc impossible que la loi se taisant et le contrat <l'abstention étant exécuté, le droit Iocc:1 et. spécial qui n'a pas été publiquement, expressément aboli, ne reste e:itier et vivant . Que si la servitude était déolarée générale, nous ne.comprendrions guè4·es quïl n'y eÎit pas instauce de-la p1:esseet surtou-t intervention des •Etats_. .M.ais, ici, le gouvernement est un peu comme son île qui se laisse manger sur tontes ses grèves'! Si nous avons parlé si' longuement de ce détail de loi, fort en dehors de nos études et d,e notre propagande, c'est que son application entraînerait pour nons de graves conséque11ces. . .N on.s n'avons pas à les dé,velopper aujourd'hui. Nous attendrons. . . L'or et le sang des peuples, voilà la vie <les cm- - pires ! Ch. Rrn. J. ,J. LA LOIDUTIMBRE. . . L' Ang·leterre a, dans sa tradition féodale, beaucoup de lois répressives contre les écarts de la pres·se, et la· civilisation, dont elle parle ·si bien, serait épouvantée si l'on ouvrait à tous les yeux le riche et vieux écr,in des anciennes barbaries contre la pensée : il n'y a pas deux s_iècle, qu'on mutilait !'écrivain - témoin Daniel Foë - pour un pamphlet, pour une satyre, pour nne épig-ramme envolée, et le célèbre Junius, le premier pol~- mi.ste de l'Angletèrre, n'osa jamais &igner ses lettres, quoique sur son pseudonym~ eût rayonné la gloire. A11jourd'hui, l'on ne coupe plus la lang·ue, ou le poing; ou le~ oreilles, on n'attache pins à l'infâ~ne pilori des exécutions publiques, le poète et le philosophe qui ont touché aux têtes sacrées, mais le génie fiscal d.ç l'Angleterre a su trouver d'autres 910s.ures, et~~ presse qui est libre, comme le ·rayo1J, grâce aax m~nrs plus fortes que les lois, la presse a des entraves d'argent. L'imprimerie' ne lui est ouvf•rte que sous une responsabilitê rèdourâble qui la livre au b.onplaisir dy l'agent propriét~'ire, ce qui pour· elle équiv~\lt à la servitude de .Frnnce ayant nom cautionoemçn~. ·n y a de plus le timbre qui (rappe les feuilles d'un -impôt proportionnel, et les rend à p.eu près inaccessibles au peuj)le, sur tous les marchés de vente. Le papier anglais, enfin, ou de provenance anglaise étant d'obligation, dans re pays du libre ~change quand mê1ue, 'c'est une troisième servitude qni fait de la publicité le monopole des riches. rrons, les j_ou_rnauxp_opulaires ~u ~oyamne-Uni Depuis quelque temps on parle beaucoup en Europe des KNow-NoTillNGS et de leur co11spiration contre les races étrangères qui vont chercher asile, aux foyers libres des Etats-Unis. Tous ceux de la misèré et dt' l'exil-et le nombre en est grand par ce temps d'empire- O11t i11t{1rêt à co11naître à fo11d la politique de la nouvelle secte ou, pour dire plus vrai, de la lig·ue exclusivement américaine qui se forme là bas. Voici ce que demandent les Know-N othings de l'Ohio qui nous semblent avoir résumé dans leors , propositions, le thème entier de l'~COLE NATIONALE. Nous reviendrons sur cette thèse, lorsque la convention générale qui tient ses séances a Phila- • delphie, ·aura dit son dernier mot. A première vue, pourtant, nous croyons pouvoir déclarer que les Know-N othings font fausse route. Que serait, en effet, l'Amérique, si les émigrations européennes ne lui anJÎ'ent donné depuis deux siècles les forces i;n'atérielles et les idées qui l'ont faite si 'grande ! Repousser l'homme est chose impie, quelle que soit la terre, mais du côté des déserts, n'est ce pas. folie? On lit dans le Pro_qrès d~ New-York: LES KNOW NOTHINGS DE L'OHIO. Les Know Nothings de l'Etat de l'Ohio se sont réunis en convention à Cleveland pour y disouter le programme du parti; il a été réùigé dans les termes suivants: Pendant la session annuelle du comit,f d'Etat, réuni à Cleveland le 5 juin J 8.ï5, il a Né adopté, comme exprimant les sentim(•nts de !'Ordre de cet f.tat, le programm~ •qui suit, dont il sera donné, connai6sance au public sous la .signature des membres de snn bureau: 1. La liberté, religieuse illimitée, m;iis séparée de la. 1.
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