Homme - anno II - n.29 - 20 giugno 1855

L'llOMMK -----------------~---------------------------------------~---------- - ..... 'I\ la fascinati<m de la force et de la victoire? Etait-ce un de ces moments où les ennemis de la France avaient pour enx l'autori1 é du succè,; ? Nun. Vous êtes entrés dans les rangs de h Russie et de l'Autriche vaincues. QuH feriez-\·ous donc si elles étaient victorieuses? Ces mêmes Hongrois q ni ont protégé nos pères contre l'invasion de l'islamisme, formaient la barrière la plus solide de la France contre l'invasion de l'Europe Cosaque. H, couvraient de leurs pcitrines notre Occident; ils formaient l'avant-garde i11espérée de la France; entourés de vos ennemif;, ils les refoulaient par une suire de prodiges; ils ne vous demandait>nt rien que de combattre pour votre propre cause, pour celle de votre territoire et de vorre indépendance. Et c'est le moment que vous choisi@sez pour aider à les massacrer par derrière; le concours que vous donnez à l'Autriche a valu pour elle 100,000 hommes, qu'elle a pu en toute sûreté rejeter contre les Hongrois. En sot·te que dn même coup vo1;1savez frappé deux nationalités amies ; et ce double meurtre atteint au cœur la nationalité de ia France. Si, du moins, je retrouvais ici la frirnrhise d'un acte qu~m arnue ! Les emperems de Russiti et d'Autriche ont la llincérité cle leur rôle; ils avouent ce qu'ils font. Puisque uens imitons leurs actions, que u'imitons-nous leur langage? • , Quan.d la Restauration allait étouffer la Révolution espagnole, elle avilit le cœur de le dire; mais cette expédition, qui, pour poignarder en toute assurance une nationalité, se co1rvre d'un masque libéral-et républict1in, a trompé tout le monde. Qui n'a été pris dans le piége? L' A-ssl:'mblée nationale? Elle voulait l'affran('.hissement de l'Italie. Comment arrive-t-i1 que:Cette expédition, votée dans cet c~prit, se trouve être en résultat un honnête coup de couteau-poignard dans les reins de l'Italie? L'armée? Elle croyait marcher à la défense du principe .républicain et de l'indépendance du territoire français; la campagne se tourne contre l'nn et l'autrP. Les ministres? -Ils ..issuraieut n'u-· voir qu'à se montrer pour faire tomber les murailles sans résistance, et la malédiction d'un peu pie .les empêrhe pendant deux mois d'approcher. Le peuple Italien? Il salue du rivage le drapeau français, s'obst111ant à y voir le signe de l'inrlérendance, et il se trouve que ce drapt>au est aussi le drapeau de l'Autriche. Le peuple Français? On l'amuse en lui disant qu'il se couvre d'une gloire impérissable; et cette gloire, en effet, nous restera au front. Le paFti prêtre? Il croit que par cette expédition tout est gagné pour le pape, et cette inrnsiun étrangère est Ja seule chose qui pouvait le perdre·; car du pape elle a fait un Bourùon. M. Loui~ Bonaparte? Il croit sui He Napoléon P il snit Charles X et Louis-Philippe. Nous faisons à l'Italie nn mal inromparablement pins grand que celui qui lui vient de l'Autriche. Celle-ci sur le champ <lebataille de Novarre ne lui a pris que ses bras; nous allons à Rome la frapper à la tête. Les Croatt>s de Radetzky ne font qu'une blessure matérielle; avec nos subtilités fraud11leuse10, nos déguisements obstinés, c'est l'âme ruême que nous allons détruire. L'action de l' Autriche est franche, son attaque est directe; celle de la J?rance·est masquée. . ~ ................................................. . Si la France était restée prisonnière de guf'rre depuis 1815, les mains liées dn1ière le dos, elle ferait exactement ,ce qu'elle fait dans l'ex pédil ion de Rome. En effet, si en anéantissant la nationalité italienne, en ·frappant par derrière la nationalité hongroise, nous tournons directPment co11tre la Frnnce les armes de la France, j'ajoute q11'1:"lnivrant notre droit, nous ouvron, les portes à l'e111\emi. Vous déclarez -1.ne ces gou verne111ents italiens, nés du suffrage universel, légitimes comme vous, sont sans valeur, qu'il e,t permis de les renver,er à quiconque pôs~ède uu morceau de fer. Ce que vous affirmez de l'ltali'e, qui empêchera, au moment venu, la coalition austrorusse de l'affirmer de la France? 'L'Histoire est pleine de ces peuplts perdus pour avoir livré le droit qui ~e1il les foi- ·sait vivre. Venez donc, accour~z au rnome11t propice, de 1ous les bouts de l'univers, vous qui épil'Z l'heure d'étouffer cette n>itionalité lrançai.,e \}Ili déjà ur-ux fois a pu renaître de ses cendres. Pour la turr moralement, \'Ous n'avez <ju'à répéter son la,,gage. Dites-lui à votre tour que ~ous veui•z la délivrer d'une minorité factieuse; que cette ombre de gouvernement républicain n'esr. qu'une anarchie dont vous voulP.Zbien la débarrasser ; que ,·os ari11ées purifieront son ml; que ce peu de fer russe qué' vous lui plongez <dan-5ilecœur e~t un remède a~suré contre les rérnlutiuns qui la poignent. Si l'e1,g,1gement était pris d'extirper du cœur des hommes là notion'de patrie, dites-moi en quoi l'on procéderait autre. rne1it? 'Quiconqne, aujourd'hui défend sa nationalité est un malfaiteur.. Bern, D ..mùinski, Kossuth, .Manin, ces hommes qui ont oonsei·vé le cœur ile, nos héros de 1792, ne SQnt qo~· des é,neutiers; Lafayette en Amérique, lorJ Byron, Santa~Rosft'en 'Grècf, ne seraïent plus que <les bandits. Des Italiens accourent dans Rome défendre le foyer de la société italienne. Aventuriers, nous crie le gouvernement français, ridicules agit;1tems, aus~i étrangers à Rome que nous-n1êmes ! Si jamais l'ennemi passe nos frontières, nous savons d'avance de quels noms infârnants seront rnlués ~e;tn: qui le èombattl·ont. De quel droit un Alsacien, un Lyonnais, un Breton viendrait-il défendre Pari~, s'il est criminel à. un Lombard, à un Génois de défendre Rome? Quiconque répand ces maximes, il e.~t clair qu'il anéttntit moralement la patrie française; il corrompt la conscience des citoyens; il fait entrerl'ennemi dans le cœur de ceux qui l'éconrent. Au point de vue purement politique, on avoue tout bas que 1 •affaire est n,oastreuse; mais que dire au point de vue moral et n,ligieux P Si, dans 1e premier cas, la patrie eH livrée, dans le second, c'est l'humanité entière qui crie contre l'atteutat. Dans leur matérialisme déguisé, instrument rie ccoyances qui ne sont pas lt:s leurs, de doctrines q /ils n'ont jamais soodées, ils rencontrent ici une question morale où ils s'embanassent à pla_isir. Plus eJ.le est grande et périlleuse, plus ils aff-:dent de ne pas• la voir; et ils ont si bien fair, que c'est à peine s'il a été dit jusqu'à ce jour un mot de ce qui est vérit,tblement Lout le tond de l'aff.,ire. Ils vont rétablir, d:sent-ii's, l'auto:ité du 1rnpe; moi, je soupçonne qù'ils n'ont aucune idée du gouffre où il:1 se précipitent. Bonues gens des campagnes, vous que l'on travaiHe à tromper avec un zèle infa1igablt·, écoutez-moi. Je i-u,.pose que des garnisain-s de toutes arm"'s, à pied, à chvval, baïonnette ba~se, sabre nu, s'auatlent tout à coup dans vos fermes; vous leur dema11derie.z d'abord en qnoi vous avez méiité une Httaque aussi brusque. J'admrts qu'un diplomate vuu;; réponde en leur nom: "Nous sommes envoyés pour vous ramener à la raison par monse1gueur An10nelli; ,car nous avons af>pr.isq1,e vous ne voulez plus que \'Oire curé wit en même teml's rotre maire; vous prétendez de plus enlever vos mois,ons, cUEillir vos rendang ... s, sans avoir an préalal.J!e 1111 billet de confession. Vous coml'renez qu'il r,e peut en ê:re ai11si: cc serait le renrcrsef11ent de la I el1gion, de la propriété, de la fa111ille.Le bon ordre, la murale, la polie<', le.s empereurs de Russie eL d' Autriche, et nos seigne111s de Gaëte demandent que vous soyez immédiatement sab: és, ou mitraillés, à votre ch•>Ïi<, si .vons ne rendez sur le champ à mon,i.:ur le curé Je., fonctions du maire." A ce discours étrange, j'imagine que V(j1ts répliqueriez: "No11s av,111sun curé pour l'églis", un maire po11r lt1 mairie; c'est cho,e sage et raisonuable que chacun soit à ses fo11ctions. Pourquoi nous obliger à coups de fusil de revenir à la confusion dont /nos pères se sont débarrassés dans la première r~volution. Si vou<; le trouvez bon, nous ne changerons rien à cette situation qui nous plaît." P.uur trancher cette conversa1ibn, si le tau11.Jour battait la charge, si les lioulets rouges allumaie'•rtt vos gerbes dans la grange. vous verriez difficilement en cela l\:euvre du ~ain t-Esprit. Voilà, néanmoinl', pourquoi nos fils sont obligés de dépenser le plus pur de leur sang et de donne.r leur vie dans cette expéditio11 ,l'Italie ; ils sont churgés d'obl,gt>r •lc-s Ro111ains d'accepter leur évêque pour roi. Comu.,e vous, les Romains I épliq11ent : "Nous voulons bien de notre évêqne dans le~ choses <l"'! la relig,on; 111aisil nous l:'n coûte de l'avoir en même temps pour notre maître et notre prince dans lt>s:¼flairesd'ici-bas; en conséri:1e11ce, nous vous trnpplions de \'Onluir bien 11e pRs nous ôter la vie, ronr nous contraindre d'accepter cht'Z nous un régime do11tvous ne voulez ,pas chez vous." ~11r cette répli,f11e, ,·ous sa\·cz q11ependant deux mois le sang a coulé t flots. Les l>omùes, les bonlt'Ls, les balles df-s cxrabines de Vinc ...nnes, ont eu pour mire ce peuple assiégé par quatre nations, derrière une muraille vieille de quatorze cents ans. De bonne foi, est-ce là une gluire pour nous, de bombarder la porte Purtèse pendant que les A11trn:hiens nous épaulent au nord, les Napoli1ai11s au midi, les Esf)'l· gnols an co11C'hant? Quatre grandes puissances nrnnuées co111r,i11npetit peuple coupable de nous avoir pns pu1,r modèle! Vraiment, jP- cornme11ce à craindre yue son sa11g 11eretombe ~ur no11s! Et déJà qui uous rendra nos fils tués vour cette inicp1ité? E. QUINET. A.VIS. N ou:5prévenons les pers~irnes qui se sont abonnées au journal l'Homme, soit pour un an, pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sont instamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de MM. les agents chez lesquels l'abonnement a été contracté, ou bien de l'envoyer directement à l'administration du jo~rnal, à SaintHélier ( île de Jersey), 19, Dorset Street. Dansce dernier cas, il suffira d'adresser soit un mandat sur la poste ou un billet de change sur un des banquiers de la ville de Londres, à l'adresse deM. Louis PIANCIANI. On prie également les personnes qui renouvelleroq_t leur abonnement, d'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal. Tout ce qui concerne l'impression des livre&,. brochures, discours, etc., etc., - ou demande de- •livre~ de propap;.ande républicaine, - doit être· adressé à M. ZENO SwrnTOWSLAWSKI, 19,, Dorset StreP.t. ANNONCES E'r AVIS DIVERS. A LOUER une MAISON, Coie Terrace, 4, St-Saviours· Road, vis-à-vis Mont Plaisant, orcupée prés~nternent parle capitaine Preston. - S'adresser -chez Mr. Zeno Swietowslawski, 19, Dorset Street, ou chez M. Le Ber, House-Agent., Queen Street. .J. BONNER'.l,, TAILLEUR, Fait et fournit à cles prix modérés. -- 35, Gerrard-street. Soho square, à Londres. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RESTA U RAN'r, _ Tenu par J. LORGUES, proscrit français. - Dîner à la cart~ à tonte heure, 21, Great Chape! Street, Oxfort Street, Soh<> Square, à LONDRES. 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