-s'en emparer si .ce n'est par surprise et dès le commencement. Les Rnsses n'ont rien fait pour s'y maintenir. C'était un pen trop compter sur les fautes habituelles des Alliés. Peut-être avaient-ils chargé leur puissant patron, Saint-Nicolas., 1 de défendre ces positions? Grand bien leur fasse ! Je le demande encore une fois : comment 11epas battre un pareil ennemi ? Le battre? Sans doute, l'entreprise s'annonce bien à •la fin; - chèrement .acheté, le laurier cependant peut ne pas glisser entre vos maius. - Mais vaincre sérieusement ? mais aboutir à une issue favorable~ à des résultats utiles et comp(>nsant les sacrifices que votre peuple a faits avec tant de dévouement? c'est une autre question. De tels fruits nè mû.rissent pas, ne peµvent .p.a.s mûrir sur le sol de ~a Crimée. Anglais, prenez garde! Une fois déjà vous avez ·r-ejeté les fruits de la victoire : l'Autriche, sur le Danube, récolte la moisson .semée par l'héroïsme .des 'l1urcs. Anglais, prenez g·afde ! Que les grands mots et les mystifications des diplomates n'en imposent pas à, votre solide bon sens. L'occasion est solennelle, et magnifiques sont les fruits que la Providence .a mis à portée de vos mains. Beaucoup recevoir., .c'est beaucoup devoir. Il n'y a pas de plus grande. folie que de s'engager dans une guerre, et de vouloir la victoire a.vec la ferme résolution de n'en pas profiter ? Ne vous contentez ·pas d'insulter à la Russie, quand il est en votre pouvoir de lui enlever toute sa force. Sébastopol, la .Crimée conquises, ce serait une insulte, rien de plus ; cela n'abattrait pas les forces de la Russie ; et l'insulter sans l'abattre c'est pis que ne rien faire .. Si vous· insultez à la Russie sans détruite sa puissance, en vérité ! les cheveux du <lf':rnierde vos nouveaux-nés blanchiront avant qu'il ne voie la :fin de cette lutte, et vous léguerez à vos enfants ,~ne tâche sanglante, terrible, périlleuse, et ils maudiront votre mémoire pour n'avoir pas osé faire ce que vous deviez, ce ,g.ue vous pouviez faire .... Cessez d'être Autrichiens ! C'est là tout le ,mystère. Louis Kossu'rn. L'Allas publie la communication suivante de _'Kossuth sur l'attitude expectante prise par les Circassiens depuis quelques mois : " Je viens de recevoir une lettre d'un officier circassien occupant une haute position à Souknmkalé, m'informant que,_ depuis le 25 avril, des steamers ramènent constamment des troupes de Batoum où le l\Iushir J\f ustaphaPacha est déjà arrivé avec son état-major. Les opérations -doivent arnir déjà commencé contre Anapa et la ligne d,1 Kuban. Je suis fâché d'avoir à ajouter, d'après la même autorité, que les gouvernements anglais et français feraient bien de rappeler aussitôt <Ife possible leurs trop actifs émissaires lancés parmi les populations de ces montagnes. Les gouvernements doivent savoir que, loin de se concilier ces populations, ils les ont aliénées, ont créé la méfiance et f.ait beaucoup de mal. Les Circassiens des ,côtes méridionales et les Géorgiens savent très bien que les Puissances ont rédigé leurs conditions de paix (les quatre Points), sans même se rappeler l'existence ou le nom de la Circassie ; ils sont indignés contre ce qu'ils appellent la bassesse de l' Angletei;re et de la France, clon1. les éü1issaires excitent le peuple à participer activement aux hostilités contre la Russie, tandis que ces mêmes Puissances déclarent ouvertement au monde qu'elles n'ont aucun égard à la sécurité future de ces pays, et ne daignent même pas reconnaître l'indépendance de la Circassie, indiscutable en droit, et maintenue en fait depuis un quart cle siècle contre toutes les forces de la Russie. Les chefs circassiens déclarent courageusement qu'il leur est indifférent que leur indépendance suit ou non ,maintenue; ils comptent sur eux seuls et non s11rd'autres; mais en même temps, ils S(rnt indignés des menées souterraines de la France et del' Angleterre. lis les détestent et s'en méfient à tel point qu'i'ls leur attribuertt <les projets ambitieux à l'égard de ces régi0ns, des projets que n'ont certainement jamais conçus les Puissances Occidentales. Après tout, là où la méfiance est légitime, le soupçon n'a pas de bornes. J'engage les gouvernemens à ne pas même s'approcher de ces côte~ sans donner d'abord un gage public et solrn-. nel de leur bonne foi et de leur désintéressement; la confiance qu'on avait en eux a été trop ébrarilée par leurs actes passés et présents, et surtout par leur négligence honteust! et i11concevable f:11 rédigeant les quatre Points. Si quelque chose pouvait reconcilier les Circassiens avec la Russie, c'est l'intervention des émissaires anglais et français dont se .plaint mon. correspondant .. Je n'oserais 1ias sans cela garantir.même la sécurité personnelle de-.ccs a.gcnt:s arrogants et présomptueux." • KoS!-:U'TTI. L'H.0M~lE. l 0 juin 1855. La caisse municipale de Paris a des vides effrayants, et le nouvel emprunt que fait la ville est peu couru. On commPnce à sïn<1uié.ter de ces gaspillagt>s sans contrôle qui d-évorent non seulement le aµital et les revenm, mai,; les resso11rees de l'avenir. Or, voit clair dans ce je.11 des hypothèques suc::essives qui mangent les blés sur JJied et même a nrn t semence. . • triomphes; il est, selon nous, des revers tlotl tnoins glorieux que beaucoup de victoires, et, s'il est des défaites qui honorent, même dans ces hasards sanglants qu'on appelle la guerre~ toute bataille est glorieuse, qui a été livrée par nn principe si le devoir a été accompli. C'est à. nou.s.de le proclamer d'autant plus haut que la religion du succès ne nous compta jamais au nombre de ses! fidèles. Traduisons- d0ac à notre usage le "To.ut est perdu Coniment, en effet, ne pa,; deviner la ban<p1croute prochaine, fatale, avec ce désordre composé de dJpenses foll'es et d'emprunts toujours croissants? Ce qui rend,la situation nlus grave, ç'est que les salaires. sont en baisse et que le prix des rnbsist~nces s'êlhe d'e _jour eu jour : le capital lui-rnême voit ses revenus diminuer, et les propriétaires de maison qui avaient fait de si beaux rêves, à l'ouverture de J.'Expositiun, sonf au,. jourd'bui, comme les industriels et comme lt>s marchands, tristement ,lésiltnsionés. LE's maisons restent à peu près. vides, comu1e J.,s maga~in~, si ce n'est dans le quartier des Anglai~, aux Ch,1111ps-Elysées. • fors l'honneur" de l'aneiP-n-ne chevalerie et déclarons fièrement que rien n'est perdu qlland fhoonenr reste et que le droit ne eonna-ît pas d-ebataille perdue. Combattre, même en ,succombant, c"est pour les. principes. une. victoire- que- le temps, ee g-ratttl justicier, se charge inévitablemeot de féconder. Au mois de juiw 1849, l'incendie rév:olutionnaire qui avait naguère embrasé l'Europe était presque partout étouflë. En dehors du foyer primitif qui, circonscrit dans son action-par des mai.us crimineUes, s'éteignait len-teme.ît faute d•aiiments. Sous sa cendre en.core brOtante troi-&po•ints cuFminants proj,etaient eepellldant des flammes ardentes : On att1:iLue cette déconfitme imù.:ei·selle ,\ plusieurs causes, à la guerre d'ab )rd, qui nous a formé presque tout le nord de l'Europe, la Russie entraînant les petits royaumes comme des satellitt,,-aux conditions présentes cle la vie matérielle qui ê'hndamne tous les ménages à la plus stricte économie,- à une sorte d'absten~ion calculée qui serait l'hostilité des département~ co11tre b <lirection gouvernementale et co111rel'Empire- ù la p~egse, e11fin, qui, par 1Jn silence calculé, veut se venger des av;inies du pouvoir. .N~us. croyons qu'il y a de tout un peu : mais la grande, la. pnnc1pale cause, c'E'st que le d..spotisrne est une ombre de mort sur toute semenct', et q 11eles créations mHtérieltes ne peuve11t elles-mêu1es s'épa11011iret fieurir sans liberté. Bie41 des drames oùscurs, et que Paris ne soupconnc pas, courent la province. Aiusi, clans les dépar:drnents de l'Ouest, où Je recrntement fut. toujours en horreur, 400 conscrits appelés de divers chefs-lieux et massés pour un départ, se mirent, il y a quelque temps, en révolte presqut> ouverte:" Q11'on nous mène sur les Alpes ou sur le Rhin, s'écriaient-ils, nous n'avons pas p-enr du fen; muis nou~ ne voulons pas aller en C'1imée, nous battre contre le choléra." Ces pauvres jeunes ge11~,tout prêts à faire la guerr~ de 9;.>,, ne cornp1e,lllent pa~ qn'un les jette en pâture, d,ms des expéditions lointaines et 1énébrenst>s, à toutes les pestes de l'Orient. De µlu~, ils voiPnt que M. Bonaparte, mr,lgré ses hâbbies ufücielle&, se garde uien d'aventurer en Cri111éesa personne at,guste, et lt s paysans en concluent, ce <jll'attestent d'ailleurs t,rnt <lelettres de mort arrivées aux foyers, qu'ib sont sacrifiés, comme nutrefoi~, eeux de l',1rruée d'Egypte. Epottvantéc dP.cet acte d'indisci;,line, gui pourra!l foire contagion, l'atrturité militaire a bri'>é le perit batatllon, et' les débris fractionnés sont l'artis, incorporés dans divers régiments. Cc fait n'en l~issera p}\S,moins sa trace, 1>t comme tant d'antres, il nous f,,it espérer que la seùle force de l'Empire, l'armée, ne sera pas longtemps à trahir la trahison. Sans le soldat, que seraient le prêtrt>, le préfet et l'empereur ? .Il y a, dans le Marais, le qÙartier clt-s vieillarrls, à Paris, un homn1e profondément rnalhenreux, c'est le chansonnier Bérnnger. Cette illu,;Lration qui cultive a,·ec tant de soin son petit laurier,;'t l'écart, vient d'êtrn menacée d'une visite .... eelle de madame Eu.!éuie ! Le pt1UH<' homme a eu b.ean s'exc1Jser sur ~on grand {tge et s011petit préau,l'on a besoin, ponr les faubourgs, de la Comédie-Béranper, et il sera visi'té ent,e deux courses, i'une à Sai11t-G-ermainl'A11xerrni~, pi1roisse de M·. Bonaparle, et l'autre au couvent des Filles repentie~, maison patrouée par la dame de l'Eml'ire. C'est·bien fai1,·vrai111ent; pourquoi M. Eérang-er a-t-il voulu ga.rder <lesa11,i~ un peu partout ? Ceux qui ont su garder la $iignité du caractère ne sont poiut exposés à de pareillrs avanies. !v1. Bé,a11ger finira comme l'hqmm~ au bouillon holland11i~,. le petit mantea,, bleu, <Jlll :;e laissa décorer, par LouisPh1hppe, entrtl denx soupes. . On ne peut pas à la fois cultiver l'honneur et les Fortoul ! Le grand armement 111arit:rne der:;deux clernières années e~t à ce point gaspillé, que sans les secours an,,.lai,, il serait impossible de suffire aux transports, pour les ~1écessités de cette expéditio11 qui ue tinit pas. A q11oi,pourtant, auront abouti ces flot1es irnrner,ses qui nou~ ont coùté si cher? Les meilleurs marins, di•ent tout h:rnt, qn'on ne jlPUt rien contre Cron.,tadr ,et, •Ous Sébastopol, nos ,vaisseaux ne rouvant s'embosser au port n'uut jusqu'ici rien !enté de décisif, Les administratio,1s du servage impérial continuent leur be_sog~e, et lP pays gouverné comnie une pla11tarion, ne sa1~ rien des choses. On rencontre seulement chaque semairie Slll' les ruutPS, garrotés et marchant à pied, de pauvres pay~ans de;,; Alpes, (les. Pyrénées, ou des départ-emeus du centre, qui sont traî11és de brigade en b1igade, et jetés sans un sou sur les ('Ôtes de l' ,\ ngleterre. • L'~"<il,dep11i:;l'empire, n'a pa~ un senl jour, cessé. Qnancl c.e n'e~t pas l'a,:,assinat, c'~st la proscription, et la jwoscrip. non co11tr~de panvres en tans du f>euplt>, qui· chez l'étran. ger n~ peuvent trouver q11ela faim. Qu(t[ socialisme que cet Err,pire ! J. J. LE13JUIN1849a Il est des dates qui portent enseig·nement et qu'il faut savoir inettre en lumière à leur j.onr; le lSJ uin est une de ces dates~ - Le parti républic;i.ia eélèbre pério<liquement ses anniversaires de gl'oire et de lriomphe, anniversaires si nombren,x q,ue chaque jour nous offi:irait le sien si nous consuLtions nos anm1-les. Mais, on• ne doit pas cé·léhrer que se11 Home, Venise et b Hongrie. Une éünceHe partiQde là, aurait suffi po.ur rallumer tout 1-ereste., Deux fautes, deux crimes avaient perdu la Révolution de Février; à l'intérieur, la transformation écoo.omique etit.nwée et comhntttJe par fe vieu:"t gouvernementalisme parlementa•re; au dehors, la solidarité des peuples, l'unité de la Révo~utron européen.ne méconnue. Que cependant Ta Hongrie viena.e à bout de l'An triche et demain, la Révol'uÜoo maîtresse 1rne fois encore à Vîenne. embrase bientôt l'Italie ~ntière sur un appel parti de Rome et rnntre en triomphe à Paris. Que fallait-il pour cela'{ Peu de chose en véritê. La Hongrie se serait contentée d'un simple appui moral se traduisant pal· une protestation contre l'intervention russe;. l'Italie demandait moins eucore, qu'on la laissât libre dans son action et rien de plus. Cependant, en France, l'Assemblée Constituante avait fait place à l'Assemblée Légisfative, lég·uant à cette dernit>re sa Constitution monarchico-bourgeoise à défendre; cette Constitution prodamait bien, il f's.t vrai, dans son article V !a liberté des peuples inviolable, mais finstitution-'illog·ique de la Préside11ce-embûche qu'elle récélait avait, héias ! déjà porté ses fruits. Le Pouvoir Exécutif tombé aux. mains fl'un prétendant, la République s'était livrée. Le prince Pr~sident, c?m,me o~ dis_ait alors, avart reçu des mams du g-eneral Cavaignac, avec le pouvoir, l'expédition de Rome qu'il ent hâte de poursuivre en la dhrmrnant de son but. " Nous ne forons p::1s <lifficnlté de croire à cette affirmation de l'homme de Juin qui a bien assez d'autres crimes sur la conscience sans le charg·er de celui-ci.'~ Malgré tontes les protestations contraires, les organes du parti républicain - sachant, par expérience, ce que valent les serments de princes - n'm•aient cessé de dénoncer l'attentat qui se préparait et la violation de la Constitution à laquelle le Pouvoir préludait, comme plus tard, eQ. Décembre,. par les plus 'infâmes parjures et la plus là:che hypocrisie. Les porte-paroles, du pouvoir, ces vieux eunuques pavlementaires- à qui leur impuissance avait vahu parmi liesmodérés un certain renom d'honnêteté, pt:rrent b~en, un instant, abuser par leur protestation de loyauté et le peuple et quelques esprits honnêtes dont la consci:~nce répugne à l'idée du ptujure ; mais bientôt, le crime devint flagrant pour tous, et le 11 J u.i11d>u, l'raut de }a tribune nationale, le ciroyen Ledrl'l'-Rofün-, se faisant l1' orcrane des rép-t.(l,blicainrtésvohitionnaires, mit solen~eUement en dem-èure l·e PE>t1voii·Exécntif et Ja: majorité de l'Assemblée, sa eomp~ice, et p,rodama q;ue fa Cons-' titution serait dé-fondue, s'il le faUait, les armes à la ma,in. 011 sait s.i cet engagement fat tenu et comment'. le peup~.erépondit à cet appel ; nous n'avons pa~ la p,ré-tenti-ond-Eitracer ici une page d'histohre ; ce qui nous importe, c'est de bien déterminer Te sens. et 14 portée de la protestation dn 13 Juin. Pour' nous, am;jourd'hui comme alors, la Constitution. d'e. la République de 4,8 a cessé d'exister le jour oli, - l'expédition de Rome a révélé son but. Mitrailler: la République à Rome ne saur.ait être moins crimimel que l'as-sassiner à Paris; violer une Constv.. tution dans son article V ou dans t-els orr tels autres; de ses a11ticles, c'est tout an; une C:rnstitution. est ,1-r1 c0ntrat; ton.t article d'un contrat violé, c'est ce contrat déchiré; le 13-J 1-1fo~xplique le Deux.,_ Décembre., et les représentan.ts cl'-e la Lég·islati~efrançaise rie pouvaient prétendre, je suppose, êtl'è, moins inviolables pour t'assassin qtttl les· représ-en.... 1, t?Antsd.ela.Constri.ttm,nteR0twaint?. • •i
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