-SCI.ENCE.- -SOLIDARITÉ.- JOURNALDELADEMOCRATIE.UNIVERSELLE N8 27. MERCREDI, 6 JUIN 1855.-2e Année POUR L'ÉTRANGER. : Un an, 12 fr. 50. 1 (Jersey), 19, Dorset Street.-Les manuscrits déposés ne seront I ANGLETER_R~ET CoLONTF.s: pas rendus. - ÛN s' ABONNE: A Jersey, 19, Do~set street. - A U_n an, _8sh1llmgs o~ 10 fran es. Londres, chez M. STANISLAS,10, Greek-street, Soho Square, et Six mois, 4 sh. ou 5 fr. Ce .J ou.1•nal pat•ait une .foi8 Jtar 8enudne. chez M. PHILIPPE, (Pharmacie française), 28, Greek street, Soho I Trois mois, 2 sh. ou 2 fr. 50 o. Tolites lettreR et c<Jrrespondances cloivent être affranchies et -Genève (Suisse), chez M. Corsat, libraire, rue. Guillaume-Tell. CHAQUE NUMÉRO: adressées au bureau de !'Imprimerie Universelle à St-Hélier -Belgique, chez les lib.-.Madrid, chPZ Casimir Monnier, lihr. S pence ou 6 sous. Six mois, 6 fr. 25... Trois mois, 3 fr. 50 c. Tous les abo11ne111en• Ne paient d'a,•a■at!e. LACIVILISATION. I. Il y a, dans les langues efféminées et fausses des monarchies, de ces mots opulents et vains qui sonnent comme des grelots et reviennent toujours. Ainsi, gloire, dignité, religion, honneur des races, légitimité, splendeur des trônes, on n'entend que cela dans le concert fastidieux des académies, des cours, des tribunes vassales, et, comme l'opinion, l'histoire s'est égarée, longtemps, dans ce vocabulaire. Eh bien, cherchf'z, fonillez, pesez tous ces mots, suivez-les dans le souvenir hnmain, toujours et par- . tout vous les trouverez, pleins de sang et pleins de vent: c'est de la musique sur les cachots et sur les tombes, ce sont les fanfares du cirque ou de la bataille acharnée étouffant IP cri des agonies, et l'on comptenlit par milliards, depuis que la vie sociale est ouverte, les cadavres qu'a faits cette littérature. Religion? C'est là un petit- mot exhalant le parfum et plein de vertu. Le sens en est profond, <liviu: c'est la parole de communion, c'est le Verbe ~• tombé du ciel. - Voyez, pourtant, ce que nous out coûté J ::ipiter et Saturne son père, Moloch et J éhova, J éius et ses·révélations, Mahomet et ses rêves, sans compter les petits dieux, les schismes et les hérésies. La terre, depuis l'antiquité, n'a certes pas manqué de monstres. Toutes les calamités, toutes les folies, toutes les passions y ont été servies d'âge en âge et représentées royalement. Eh bien, vous ne trouverez pas d'empereurs, de rois, de guerriers, de juges, de maisons historiques ou de races héréditaires, qui aient été plus cruelles, plus dures à la pauvre famille humaine, que les races et les maisons de !'Olympe. La gloire'? c'est le vocahle par excellence, c'est le rayon aimé, l'étoile poursui vie. Chacun la convoite et l'appelle, l'artiste, le savant, le poëte, le philosophe, tous les chercheurs et tous les génies. - Folie des pauvres ! - La • gloire n'aime sérieusement que les assassins, les champs pleins de morts, les drapeaux, le bruit, les mêlées furieuses et les cris farouches ; c'est le météore ! Qu'est-ce que le pauvre Esope à côté d' Alexandre ? Quan<l on parle de César, qui se sourient d'Archimède '? Milton n'a pas une statue dans les rrrois Royaumes, et l'Angleterre est peuplée de W e!lingtons. Est-ce que le siècle de la vapeur, <le la machine, de l'électricité, ils ne l'appellent pas déjà le Siècle de_Napoléon ? Levez des armées innombrables, organisez des boucheries gigantesques, donnez des ailes à la mort, dépeuplez les campagnes à ne leur laisser pour semeurs que les vents, poussez les peuples aux batailles monstruenses, plantez l'échelle au pied de cent villes, ravagez la terre comme un Tirnour qui fit une Babel de cr'ânes humains, et vous aurez votre nom sur les marbres, dans les poëmes, dans les musées, dans l'éternelle mémoire des hommes. 0 misérable idolâtrie des nations qui fait dieux les bourreaux de l'espèce, et qui dans chaque souvenir, dans chaque monument, consacre le meurtre, élève un temple à la mort! 1- Comme Je crime ou la folie, la gloire engendre, surtout la gloire cantinière, la gloire des camps. Et la splendfur, la dignité, la légitimité des races? Encore des mots-tragédies et des mots-vanité qui ont bu le sang des hommes. A qui le peuple-troupeau? A qui la patrie-domaine? Est-ce Armagnac, est-ce Bourgogne, est-ce la rose blanche ou la rose rouge, est-ce le frère ou la sœur, l'oncle o_ule neveu qui gardera l'héritage ? Et, pour ce, de siècle en siècle, de génération en ~énération, on s'est assassiné de branche en branche, par tous les glaives, par toutés les mains, par tous les poisons, traînant les peuples dans ces querelles qui ne leur importaient guères, incendiant, pillant, dévastant, selon la chance, tuant toujours, hier dans la bataille, aujourd'hui sur l'échafaud, -de vraies saturnales, enfin, d'ambitions sauvages, d'orguP-il et ile sang. Or, tous ces princes, toutes ces reines, tous ces ducs ou Césars qui se disputaient des peuples, des royaumes. tout ce néant humain n'était qu'un souille dans la vie universelle, et le ver, qui les a mangés, lui-même n'est plus. Lé_gitimité, légitimité sur la terre éternelle, sur les âmes divines ; légitimité de la poussière et de l'atôme sur l'univers -quelle triste boulfonerie ... Nous en avons pourtant qui courent encore les chemins, et qui guettent les patries, comme s'il n'y avait pas assez, pour le malheur de l'espèce, des aventuriers et des bandits que le crime a fait rois. Ah ! le~ Atrides vivent longtemps ! II. Ces mots de la g-ral1de langue olig·archique et royal.e, dont la signification historique est si triste, sont encore de pn·mier honneur dans nos temps. Mais comme de nouveaux intérêts sont entrés dans la vie sociale et s'y sont à ce point multipliés qu'ils forment un monde, le vrai monde, il a bien fallu leur faire place daus le vieux rituel, comme dans les gouvernemens, et leur trouver un nom de dignité, sau.f à trahir l'étjquette et la chose. On a donc inventé b civilisation. La civilisation est aujourd'hui, la muse rnvoquée, le prétexte éternel, la raisou dernière de tous les gouvernements. L'on en parle à SaintDomingue comme à Pétersbourg· et le grand ~rurc lui-même la nomme dans ses chartes. Mais les puissanc;es les plus sympathiques, les plus clé:vouées au mot sont l'Angleterre et la France. C'est une fièvre, une rage, un délire pour la religion nouvelle: On lui bâtit des temJJies en cristal où la coqnette peut se mirer dans les écrins, les panneaux et les vitrines; on lui ouvre des hippodromes, des voies appiennes, des musées, des Bourses à galeries gTecques : on la pare, on l'encense, on l'appelle à sanctifier les combats, comme la déesse-mère qui doit être inviolable et sacrée : c'est le culte rajeuni de l'Isis égyptienne ayant pour grands-prêtres Bonaparte et Palmerston. Eh bien, voyez le cadavre sous ces draperies, écoutez sous ces chants le travail du ver. En Angleterre, il y a des lords, des palais, des théâtres, des parcs, des fabriques-villes, des usinesmerveilles et puis des royaumes entiers' qui meurent de faim comme l'Irlande. Nababs du coton et de l'aiguille, ses marchands de leurs vaisseaux couvrent les mers, et la fileuse comme le tisseur - des millions de créatures humaines - ont à peine le vêtement et le pain. L'Angleterre de la civilisation a des prolétaires, partout, et sur le pont de ses navires où. le fouet marie ses cadences au vieux rythme des chants nationaux, et dans ses vastes usines où s'épuise un peuple de cyclopes, et dans ses workhouses, maisons d'enfer où le travail ne donne rien, mais qu'on tient propres comme des abbayes, et ju ..qu'aux entrailles de la terre où rampent et souillent les mineurs. Cela est si vrah si douloureusement vrai, que l'Angleterre protestante, l'Angleterre librt>, l'Angleterre de la civilisati01i fait le colis humain depuis , cinquante ans, et qu'elle se dépeuple au profit de l'Amérique ou de ses colonies lointaines qui seront reines demain, jusqu'à tarir ses industries, à voir ses terres abandonnées et'bientôt infécondes. Cette Angleterre des palais de· cristal a gardé les· fiefs ! - Quant à la France, sa cîvilisa~ion du jour a débuté par le guet-apehs,le vol, leparjure, l'assassinat; c'est l'ouverture de Fra-Diavolo, et cela se continue dans la nuit profon'de, en plein· silence, autour d'une table -verte à èrépinès· d'or où le maître de la maison, empereur du meurtre et du ·faux serment, joue aux guerres sauvages, aux diplomaties ténéhreuses, aux trahisons félines, aux proscriptions, à l'exil, et surtout aux millions qui font la vie douce. Quelle CIVILISATION qu~ cette caverne! Il y a bien, 'dans les deux pays, des côtés lu-- mineux, des études puissantes, des forces viriles et qui, bien réglées, feront un jour la société-modèle: mais c'est lor~que le contrat public ou privé sera sacré, c'est lorsque la science sera la loi, et le travail le gouvernement. Jusques-là vous n'aurez que des guipures, et votre civilisation n'aboutira pas, même dans la guerre! Ch. RIBRYROLLBS. .LA POLOGNE •. Bonaparte veut-i_l reconstituer la Pologne ?, L'adresse lancée par une ambition princière à la suite de la tentative Pianori, et la réponse faite à cette adresse par le .pré-. tendu Empereur des Tuileries, rendent peut-être utile d'éclairer cette question par un bref r_ésumé historique. Nous prendrons celui d'Albr.rts : " La PNlogne a été le boulevard de l' occideQt contre " l'invasion de ]'Islamisme. Jean Sobieski a sauvé une " bonne partie de l'Europe en repouss'-lnt les Turc& de " Vienne, -. sous Pierre-le:..Grand l~. Polog~e fu_t encortt " l'obstacle le plus solide à l'agrandissement effrayant de " b puissance et de la barbarie Moscovites. . " Louis XV sacrifia la Pologne à Catherine II qui eut "ponr complices de son démembrement, Marie ThérP.sc et " Frédéric II. De ce jour fut fondée d_efait et inaugurée '.' la Saint_(•-Alliance consommée , à Leipsic'!c,. signée à " Vienne et confirmée à Aix-la-Chapelle. " Il est juste .de dire que Louis XV consola autant qu'il " le put le Peuple-Victime en épousant la fille de sou " dernier Roi. Comme compensation à la _Polognede la " perte de sa nationalité, il donna au roi Stanisla_s-Au- " guste le château de I.unévil!P., et à Marie -Leczynska, " le palais de Versailles et la couronne de reine de " France. . " Voltaire daigna chant~r •1e démembrement de la pau- " vre Pologne en l'honneur de ses deux amis, le grand " Frédéric et la grande Catherine. " La première République n'eut pas le temps de peni.er " à la Poloo-ne. b . . " Le premier Empire ne voulut pas entendre un mot à " ce sujet jusqu'à l'e::.:péùition de Russie. Alors seule- " ment il crut utile à ses intérêts et conforme à sa poli- " tique de donner de vagues encouragements, de lointaine& " espérances. Mais il s'agissait si peu dans son esprit de "reconstituer la Pologne que Bonaparte Ier ne peni.a "p!ls même à faire cette promesse, bien qu'après avoir " avec son aide défait la Russie il eût pu trahir ce sec- " ment comme tant d'autres. " Mais s'il n'aimait pas la Pologne, ce grand consom- " mateur de chair à canon, il aimait les Polonais ; et, " ajoutons-le, ceux-ci lui montrèrent une fidélité et un dé- " vouement sans limites. .. " Uminski réunit en Posnanie là première légion po- " lonaise forte de quinze mille hommes ; Poniatowski, " le dernier rejeton des rois, se jeta dans !'Elster; Kru~- " zenscki, à la· tête d'une division d_e cavalerie polonaise " s'empara, pour le compte de l'empereur, des formida- " ble défilés de la Sierra Morena; en 1814, un millier de " Polonais se firent hacher dans les luttes de Paris ; en " J 8] 5, Karninscki déploya le prtmier le drapeau tri- " colore sur le territoire français, au retour de l'Ile " cl'Elbe. " Soyons justes pourtant; comme Louis XY, N: apoléou " fit quelque chose pour la Pologne. 11 donna un nu- " méro dans ,sa garde à un magnifique régiment de lan- " ciers. polonais et lui accorda l'honneur de marcher " aux premiers rangs dans les combats contre les " nationalités allemande et espagnole. • " Jeu étrange des événements L Peu s'e·u est fallu que ""la Pologne nè düt le rétablissement de sa n'ationalité à. " à la restauration des Bourbons. • " La Restauration avait besoin de se laver de la honte "de son retour daus les fourgon·s des Çosaques. -Charles X " envoya lè Duc de Mortemard offrir à Nicolas une allian1
' I L'IlO ~l ~1E. .... --·--------------------------------------------------------- "ce offensive et défensive contre l'Angleterre. Constan- " t.inople et Atl1ènes devaient être érigées en Royaume de " Grèce ou de Byzance au profit du grand_;Duc Collstantin. " Nicolas devait relever la Pologne et la France reprendre " les frontières du Rhin. "La Révolution de 1830 sauva la Belgique de ce dan- " ger, mais elle ne fit rien poux la Pologne. Tous les ." ans les chambres dans leur adresse émettaient un vœu en "faveur de la Nationalité Polonaise, et tous les ans Louis "Philippe répétait: La Nationalité Polonaise ne périra "pas. "Toutefois, si nous ne nous trompons, cette formule " devenue un peu monotone, fut abandonnée après l'Ukase '.' qui ordonna qu'en Pologne, l'armée, l'administration et ." le culte seraient à l'avenir complètement Russes. " Arrive le 24 février 1848. Nous savons ce qu'ont " fuit pour la Pologne la seconde République et l,e second " empire !......... " Ce que n'ont pas fait les Monarchies par intérêts les Républiques par impuissance, le Bonaparte de Décembre voudrait-il, pourrait-il le faire ? Pour reconstituer tL Pologne, il faut que le drapeau français flotte sur la Vistule. Or les armées françaises ne peuvent entreprendre seules une parei1le guerre. Elles ne peuvent avoir de chances de succès que dans une Révolution européenne. C'est donc avec une profonde conviction que nous disons à tous les amis de la Pologne : banissez les espérances que pourraient vous donner les manifestations princières et les promesses de l'homme de DécPmbre, il ne pe11ty avoir là qu'une trahison. L'homme qui a foulé aux pieds la Révolution ne saurait l'appeler. Vingt fois Kossuth a dit à l'Angleterre, la politique d'honneur, la politique de justice, la politique de s.alut et pour la Pologne, et pour les trois royaumes et pour l'occident; mais la cité de Londres rit des prophètes, comme autrefois Jér~salem. Le jour n'est pas loin où elle pourra pleurer. Voici, encore, une voix qui l'avertit, celle de :M.ieroslawski, un homme de guerre. Peine perdue! et, pourtant les conseils sont bons: l'auteur les résume ainsi dans sa forme rapide : I. La Russie étant une puissance essentiellement continentale, et incapable de prétendre sérieusement à aucun développement naval jusqu'à ce qu'elle ait étendu et consolidé sa domination sur les côtés grec11ues et scandinaves, il est absolument sans intérêt d'attaquer ses frontières maritimes. II. Le pouvoir continental de la Russie n'étant bas6 que sur le démembrement de la Pologne, c'est seulement dans sa partie polo11aise que la Russie est vulnérable. III. Mais ce seul point vulnérable de la Russie étant constamment protégé par les puissances allemandes qui ont pris part au démembrement de la Pologne, le Tzar, par sa conqnête de ce pays, trouve dans l'Allemagne 1m ferme appui, le protectorat du Panslavisme, et la certitude de pouvoir reprendre par terre, non seulement ce qu'en peut lui prendre de ses frontières maritimes actuelles, mais même les deux clefs navales de l'Europe. IV. Dès lors, pour attaquer ce seul côté vulnérable et accessible de l'empire russe, il faut cPsser de demander la permission des puissances allemandes et prendre une route qu'elles ne puissent interdire. C'est seulement lorsque ce chemin sera trouvé et que l'Occident aura -pris en main la restauration de la Pologne, que ces puissances repousseront le vasselage de la Russie, et seront forcées d'agir de concert avec l'Ouest. V. Cette autre voie pour arriver eu Pologne a été ouverte le jour-où les flottes sont entrées dans la mer Noire et dans la Baltique; car la Pologne est l'isthme qui joint ces rleu~ mers, et les deux extrémités de cet isthme sont comprises dans la Pologne russe. VI. Quand la France et l'Angleterre auront com1)1'is que les extrémités de cet isthme sont Odessa et Riga et non Sébastopol et Cronstadt, elles auront ff examiner comment elles doivtnt agir sur ces nouvelles bases d'opérations pour relever une véritable et utile Pologne, une Pologne qui pui11se, dans toutes les éventualités à venir, arrêter, empêcher les succès des Russes. VIF. Que les puissances occidentales ne se trompent pas sur ce point, 1101 s les avertissons que -- d'une part, dégoûtée par la cruelle expérience de cinq tentatives de résurrertion par les voie~ diplomatiques qui ne peuvent tonduire qu'à un sixième et mortel démembrement, d'aut-re part, décapitée, dépeuplée, paralysée à l'intérieur par ses trois oppresseurs réunis, - la Pologne ne se lèvera en armes qu'à l'appel de son émigration rentrée dans son sein. Telle serait la triomphante réponse faite anx autres peuplés de la terre par la nation polonaise sur cette dél(!- gation, sans cesse renouvelée, pendant les vingt-trois dernièrelil années. . VIII. Afosi toute guerre entreprise contre la. Russie. ne neut aboutir qu'à un armistice, préliminaire assuré de son 'triomphe, à moins que l'érnigratiom polonaise ne soit armée dans le but exclusif d'ouvrir, à l'airle de cette avant-garde, les deux portes de la Pologne sur la Baltique et la Mer Noire .. Tel est le plan. Nous voudrions- pouvoir analyser la brochure entière imprimée par le Co • mité de Newcastle, mais ce qui vaut mieux, c'est la lettre suivante : .MON CIITIR MONSIEUR. J'ai lu Je mémoire du général Mieroslawski. Il est bien,·vrai, digne, que puis-je dire de plus? Mes profondes sympathies pour la Pologne sont connues depuis 1831; je ne mériterais pas de défendre ma • nationalité italienne et d'aimer la liberté, sije pouvais oublier ou mépriser les souffrances et les droits ~es autres nations, celles-là surtout qui, comme la Pologne, ont combattu et versé leur sang pour nous tous. Ma conviction bien connue est que le Czar ne peut pas être vaincu,si ce n'est sur la ligne qui s'étend de la Vistule an Dniéper, et que le coup décisif ne peut être frappé qu'en Pologne et par elle. C'est vraiment une vérité si élémentaire qu'aucun gouvernement ne devrait oser l'oublier, à moins qu'il ne tînt moins à la victoire qu'à se-s engagements envers le despotisme. Mais ui le pampblet indiscutabl~ de Mieroslawski, ni mon opinion, ni cefü· de tous les hommes militaires, ni même, je le crains, celle de votre propre pays à moins qu'il ne se levQ.ttout entier, unanime et menaçant, ne pr-évaudront sur vos gouvernants. Le problème, pour vos gouvernants, depuis le commencement de la guerre, n'est pas de savoir: tCOmment vaincre complètement et promptement avec le moins dt~perte et le plus d'honneur possible pour l'Angleterre ? mais simplement ceci : Comment empêcher les nationalités de profiter de lu g·uerre pour s'insurger? On a trouvé la solution de ce problême dans l'alliance de l'An triche. Dépouiller la guerre de toute tendance libérale; -décourager les nations opprimées en montrant que sil' Ang·leterre était involontairement entraînée à combattre une puissance despotique, elle ne s'en rapprochait que davantage dn représentant du despotis.me dans. l'~urope centr}lle ;-donner un gag-e public au marntien des traités de 18]5 ;-tel a été, tel est encore le principal objet de votre gôuvernement. La guerre et sa direct fou ne sont que secondaires. C'est à cette cause politique que sont dues les eri•eurs, les fautes, les échecs, les pertes dont volls vons plaignez; d'autres, plus terribles encore, sont inévitables à moins que vous ne changiez complètement de système. Le rêve immoral d'une alliance autrichienne cansera votre ruine dans cette g·uerre: vous ne reviendrez à la victoire qu'après avoir chassé virilement et r~olunit)ut ce cauchemar. "Les Réformes administratives" ne sont d'aucune utilité. Elles ne seraient réalisées-si jamais elles l'étaient- que trop tard pot.r îe péril actuel. En outre, à quoi bon une amélioration quelconque à une mécanique dont le plan et la destination sont radicalement mauvais? La question vital€\ pour vous est de clian9er de politique. C'est à Vienne que vous coupe~·ez le nœud _gordien ! 'fant qu'il sera permis à vos ministres de se vanter que l'Autriche est votre alliée-bien que seulement jusqu'à un certain point-il n'y a pas d'espoir pour la Pologne. 'rant qu'on leur permettra de déclarer, d'un air 5atisfait d'enx-mêmes, que les sentiments moraux et politiques de l'Autriche sont identiques aux leurs, vous <levez rejeter tout projet qui mettrait en péril la possession de la Gallicie. 'rant que les armées autrichiennes occuperont les Princïpautés, toute campagne par terre vous est interdite. 'fant que vous laisserez l'initiative de la solution diplomatique de la question à I'Autriche, vous ne pouvez songer à faire appel à l'insurrection. Vous continuerez à faire décimer vos braves soldats en Crimée, à épniser vos ressources financières, sans autre résultat possible que de faire passer la Valachie et la Moldavie, des mains· du Sultan dans celles du Kayzer autrichien. • Joseph MAZZINI. Enfin ! les propositions de l'Autriche ont été rejetées, par les puissances occidentales, et la neutrn1-ité,masquée si longtemps~ est officiellement déclarée. L'Angleterre et le gouverncment'français restent seuls. L' Allemag·ne est à bout d'intrigues et de protocoles: les situations s'éclairent et le drame va se dérouler. Déjà la Suède prend la parole, et tout nous_annonce qu'avant p,eu, la .ligue du Nord, - Suède, Prusse et Russie,-fer::t' tête à la ligue de l'Ouest si crnellement éprouvée d/ljà, dans cette terrible campagne qui ne peut finir. La diplomatie· russe répond ainsi à la. menace gosconne de gue1Terévolutionnaire qu'ont balbutié Bonaparte et Palmerston. On enclave, on resserre un peu plus cette brave Pologne, et c'est l'homme du Deux-Décembre qui, pour le jeu de· ses intrigues, lui aura valu ce noµveau tourment. Quant à la guerre engagée, quelle en sera la solution? 'fout <:>nivrésd'un petit succès récent, ]es deux gouvernements espèrent avoir bientôt raison de Sébastopol, et leurs feuilles chantent victoire. C'est encore tôt, et les canons de la tour de Londres feront bien de se taire tant que n'auront pas parlé ceux de Sébastopol. Toutes les batteries de défense seraient-elles détruites et les murailles rll.sées, resterait la fortification intérieure : or; qu'on se souvienne de Sarragosse ! Sébastopol, d'ailleurs, disparaîtrait-il, et la flotte ne serait-elle plus qu'un amas de pontons, comment la guerre serait-elle près de finir'? Sébastopol pris, la Russie changerait de terrain; elle ferait face sur le continent ; et c'est pourquoi vient de se former la Ligue du Nord. 'fant que la Révolution n'entrera pas en ligne, on n'aura pas raison de la Russie, et la guerre épuisera l'Occident. C. R. ÉCONOMIE SOCIALE. Si la rérnlution politique s'opère toujours ou presque toujours par la voie des armes, il n'en est pas de même, il n'en peut être de même de la Révolution sociale. Une minorité au<l:1cieusepeut s'imposer plus ou moins longtemps à une nation divisée d'opinions; elle ne peut froisser les intérêts de cette majorité ni les déplacer radicalement sans s'exposer à être écrasée par la coalition des positions compromises, menac6es ou simplement effrayées. Dans la Ré\·olution politique, l'ascendant moral domine tout et enlève tout, même lorsqu'rl n'appartient qu'.à un petit nombre. cl'inclivid us ; dans la Révolution sociale au contraire, rien ne peut réussir que par le groupement numérique <lr.sintérêts, et la haute maiu appartient à la prosaïque majorité. Bref, la Révolu1ion politiq1ie vent être une affaire de cœur, la Révolution sociale est surtout une affaise de chiffres. Quelquefois cependant, ces deux mo-uvements marchent, de front, comme 011 l'a vue,dans l'immortelle Rél'o!ution de 89 -93. La nui-t du 4 Aoùt <loune une idée <le l'espèce de compromi!': qui peut ex:ster eiltr'eux. Mais res points de contact sont rnrC'~, en France surtout, où l'économie politique n'est nullement comprise de la bourgeoisie et interdite aux ouvriers 1° par le haut prix ,les journaux, 2° par la tyrannie qui écrase la libre pensée, 3'' par la voie fausse et réactionnaire dans bquelle se sont jetés les économistes proprement dits, L't>sprit mercantile du peuple anglais, la liberté réelle dont il jouit en fait de discus.sion, d'associatioa et cle coalition des intérêts, son éducation économique plus ancieune que la nôtre, ont permis au mouvement social cle prendre quelquefois l'avance sur le mouvC>ment politique et de le !miner à la rem·orque. La réforme politique qui menace aujourd'hui l'aristocratie anglaise est sortie des deux grandes qnestions, plus débattuPs en Angleterre qu'en }?rance, de la prokction et du libre échange qui 011tmis en présence l'un de l'autre les intérêts opposés des producteurs agricoles et des producteurs manufacturiers. Longtemps la protection défe~<lue anic acharnement par la classe plus nombreuse des agriculteurs a prévalu dans la législation économique anglaise; mais Jepuis les habiles conceptions du ministère de Robert Peel, les tendancts libre-échangistes ont repris un ascendant qu'il est désormais impos:;ible de leur enlever. Si nous examinons au point de vue des renseignements statistiques de 1831 l'6tat des forces que les <leux partis pou\'aient mettre en ligne pour tenter la conquête de l'opinion publique; nous trouvom; que 2,280,000 familles <leproducteurs de toute espèce avaient à poun·oir non seulement à leurs propres besoins, mais encore aux besoins réels ou factices de 804,000 familles de consommateurs, marins, soldats, prôtres, avocats, médecins eli propriétaires rentiers, pauvrés et mendiants. On comptait dans.le camp des agriculteurs, en y comprenant les meuniers, boulangers etc., dont les intérêts étaient identiques, 1,230,000 familles; tandis que les mine~rs, ouvriers des manufactures, tailleurs, cordonniers, etc. formaient seulement 700, 000 familles. Entre ces deux partis opposés-, était la classe des boutiquiers forte de 350,000 familles, espèce de tiers-parti qui pouvait égaliser la lutte en se portant du, côté des industries .. Ce n'est pas tout. La classe des consommateurs non producteurs avait aussi sa voix dans le débat, voix prépondérante par son influence d'argent, son influence morale, son influance parle'mentaire; et en ajoutant là totalité des famj]les de propriétaires et de rentiers, soit 316,585 a11x 1,230,000 agriculteurs, ceux-ci présentaient ,m effectif de 1,646,585 familles; tandis qu'en ajoutant aux industriels la totalité du clergé, du barreétll et des médecins, soit 90,000, l'armée industrielle ne' comptait encore que 790,000 familles intere·ssP,es au triomphe desidées de libre-échange.
Il n'y avait pas à faire entrer en ligne les marins et soldats et les pauvres etc. au nombre de 387,415 familles à qui leur position ou leurs occupations ôtaiént injustement le droit de prendre part au débat social. Supposons maintenant qu'au lieu de s'en rapporter aux chances d'une guerre de pamphlets, ne jonrnaux, de meetings, d'agitations pacifiques, de discussions parlementaires, les deux partis ôu l'un des deux, eussent fait appel à la force, crié aux armes et agité les brandons de la guerre sociale, que fût-il atrivé ? La composition des deux armées eût été immédiatement changée de foncl en comble ; l'intérêt conservateur inscrit sur le drapeau des agriculteurs eût réuni autour de lui : 1. fermiers et travailleurs agricoles 1,050,000 2. meuniers et boulangers............. 180,000 3. boutiquiers ........ .. :... ... ... ... ... 350,000 4. clergé, barrE!au, médecins .. . .. . . .. 90,000 5. propriétaires et rentiers............ 316,585 6. marins et soldats ................ ,.. 277,415 2,264,000 Par conséquent l'intérêt inclustdel et progressif se fût trouvé réduit à un effectif: l. de manufacturiers ............ 400,000 2. tailleurs, cordonniers, etc .... 180,000 Total. ........ 580,000 Nous plaçons ici, sans hésiter, la classe-moyenne dans le camp des conservateurs : car hors de l'évolution pacifique par la plume et par la parole, le commerçant est un réactionnaire furibond, aussi bien que le prêtre, l'avocat et le médecin. Avec une telle inégalité de forces: l'intérêt i11dustriel se garda bien de recourir à la voie des armes. Il fit sagement ; car il n'eût pas été suivi. La passion politique se bat q11and elle est froissée; le philosophr: revendique son idéal les armes à la main ; mais l'intérêt économique ne se bat pas; la question du pot-au-feu peut émonrnir les ventres, elle n'émeut pas les cœurs. D'un autre côté, le gouvernement ai1glais eut la prndence de ue pas réprimer le mouvement de la ligue par nn déploiement insensé de force brutale. il eut remporté sans tloute une triste victoire; mais cette victoire h1i eût coûté trop cher dans l'avenir, en tournant tous les ·cœurs généreux du côté des vaincus et par conséquent des opprimés. l l préféra céder habilement au torrent, et par ses concessions, il reporta dans le camp de l'industrie ma11ufacturière, non ::,eulement la marine, l'armée et les professions rlites libérales, mais encore la totalité des commerçants. Il résulta de cette politique que les cleux partis devenus égaux numériqnement, se prêtèrent plus facilement a11mouvement de bascule qui fait fa force des gouvernemenl.s constitutionnels tant que l'équilibre n'est pas dérangé. Aujourd'hui que l'avantage palpablr: des théories de libre-échange pour un peuple clont l'industrie et le commerce ont une incontestable supériorité, ont attiré ilans les rangs de l'école de Manchester la m:->.jorité de la nation, l:équilibre est gravement compromis et la prépondérance des classes moyennes obtenue par une réforme purement économique, n'est pas loin de passer dans le domaine politique et me1iace hardiment une aristocratie qui heureusement â perdu toute foi en elle-même. J.-PH. BERJEAU. Coi·1·esponflance de Pa1·is. 2 juin l 855. L'arrêt rendu par la Cour d'appel de Belgique a fait en France une sensation profonde, et les hommes du Gonvernement en ont pris la:. colère folle. 111.Troplong, le jurisconsulte des spoliations impériales, a dtsclaré que c'était 11ne véritable déclaration de guerre, qu'il n'y avait 1ilns aucune garantie pour l'ordre public et ]es Majestés, si le Royaume voisin, province du premier empire, pouvait ainsi garder son droit d'asyle, et l'inviohibilité de ses foyers. M. Baroche et l'auvergnat Roulier ont à leur tour fait tempête ; et la magistrature entière, y compris la police, s'est voilé la face. • M. Bonaparte, qui a compris la leçon et le danger, a minuté de sa main un décret-ordre au gouvernementbelge. Le rescrit portait q11'ou ferait une loi, dans le plus bref délai, pour assimiler les tentatives politilples, en matière d'attentats, aux crimes de droit commun, et 1e:::ministère belge s'est excusé de son mieux devaut les Chambres par l'organe d'un de ses membres, lequel s'appelle Villain XIV. Voilà le complément de la loi Faider : la tête et l'honneur, on a besoin de tout couvrir! Les réfugiés de BelO'ique paieront les frais dn nouveau contrat, et ceux qui ~e déserteront pas à temps cette terre hospitalière, tomberont bientôt, l'un après l'autre, dans les faux- guet-apens <>rganisés par la police <fe,France. Avis aux prosérits. Paris est morne comme un cimetière. La Cour est en :fête, et montre, ôomme des siamois, ses petits princes du Portugal. Ma'is les faubourgs ont fairn et les colères <:ouvent. Sous ce régime, il n'y, ai que la police et les -prêtres qui prennent du ventre. Nous ne' parlohs pas des banquirrs, ils en ont tonjours. . , 1 On écrit de la Girond-e' que la- maladie. de la• vigne a reparu sur les meilleur~ Mteaux, et, qu'il faud1a cette fois L. fi OM· MJL tout arracher. Voilà donc quinze ou vingt départements pour longtemps ruinés : car les vignes ne donnent guères qu'après cinq années de plant. Les grèves se renouvellent et s'étendent, comme- les maladies, comme les désastres qui font cortége à cet empire. Pauvre patrie! La guerre an dehors, au dedans toutes les misères, celles de l'âme et ce11es du corps. Elle est bien cruellement châtiée pour ses_1grandeurs historiques et ses ambitions immortelles! On annonçait hier la mort de ivr. Cormenin : mais le bruit n'était pas fondé : les apostat's ont la vie dure ; ils ne souffrent pas du cœur. Rien de nouveau dans les hautes sphères. La domesticité fait ripaille et M. W alewski débarrassé des conférences de Vienne, tient •le jeu de Madame Mathilde. On ne va plus en Crimée ; mais on se rend à Biatitz avec les cousins rle Portngaf. Les Napoléon du temps aiment mieux les bains de tner que les balles ; c'est moins difficile à prendre. !. J. Revue d.e la ~eH1afil~e. L'expédition <lu général Brown a occupé successivement Kerlsch, Y enilrnlé, Berdiansk, Arabat, et Geni:.schi. Les Russes n'ont pas fait de , résistance et ont battu en retraite, mais en brûlant leurs navires et leurs nwgasius. L'œuvre de destruction a été complétée par les alliés. Le. résultat de cette expédition, c'est l'anéantissement de 240 bâ.timens marchands, de 4 vapeurs <le guerre, et de 6 millions de rations de bled ou farines destinéf's à l'approvisionnement de Sébastopol. De Géuitski, le Tirnes annonce que l'expéditionJponssera une pointe vers la ronte construite sur pilotis, il y a di)( ans, à travers les lag·unes marécao-euses au ld l C ., . 0 non e a ranee. L'armée Turque. manœuvre d'Eupatoria au camp et du camp à Eupatoria, s'embarquant et <lébarg11ant sous le coup de contr'ordres continnels. Omer Pt1cha est revenu aa cnmp, où le chalha recommence ses ravag·es. surtout dans les tranchées dont les miasmes infects se développent sous un soleil brûlant snns être ~tteints et emportés par h.1 brise de mer. 011 fortifie Kamiesch, comme si on voulait y concentrer les é'guipages de siège, ët commencer une campagne en Crimée, sauf à reprendre ie sièg·e plus tard. Le bruit d'une bataille sur laTchernay:1 a co.uru à Paris. mais ne s'est poi1Jtconôrm~, . Le Times allnonce que les puissaôces occidentales ayant décidément rejeté les nouvelles propositions de l'A utri~he (réglemeut <le la question par les plénipotenti.:iires russe et t.nrc, sous la garantie des cinq puissances), les. ambassadeurs ont dîc se réunir le 4 Juin pour dissoudre officiellement les Confërences .. L'Autriche aurait, par dépêche télegraphiq11e, annoncé ù la Prusse sa résolution de rester neutre. Des négociations très actives seraient engag·ées entre la Snède et· les Puissances allemandes. Une insurrection' carliste a éclaté en Éspagne, dans un régiment de cavalerie caserné à Sarragosse. L' Aragon, Burgos et la Navarre ont été mis en état de siége ; le général Gurrea a marché contre les insurgés qui se sont dispersés danS' les campagnes, poursuivis de tous côtés par des troupes. Le Gouvernement a demandé des pouvoirs extraordinaires pour interner les suspects, suspen- _dre les journaux hostiles, etc.-Les Cortez auront également à discuter un projet d'emprunt forcé. C'est la réponse de Madoz et d'Espartero à l'hostilité des banquiers. VARIÉTÉS. ESQUISSE HISTORICO-POLITIQUE. La lUohlo-Valaclt&e. (2e ARTICLE.) L'inva~ion des Principautés par:Ypsilanti sous les auspices de la Russie marque le commencement de cette nouvelle.ligne politique dn Czar que nous avons vue !!e développer plus complètement en 1848 avec le,but plus large de la suprématie s11rl'Europe. Jnsqu!erî 182-1.,la Russie n'était jamais entrée~ dans lesPrincipautés qu'en ennemie du Sultan; cinq fois les Russes· y avnient rénétré et cinq fois ils avaient dû en en sortir. • Ils chang·erent alors leur jen; ils firent une révolution;- non Seulement Ypsilanti était général nu service du Czar, màis encore il envahit le payS' à la· têre de forces· rnsses ve- • nant de la Russie;- pnis, ils s'offrirent pour écraser leur révolution, et J.emandèrent au Sultan de retirer ses troupes et de ne pas-s'inquiéler de ce mouvement, mnis de remettre anx armes amies rle la Russie le soin de rét.i,blir l'dr.dre dans l'Empire tnrc. • La Porte n·ayant pas accepté ~ette offre, le Czar fut si ' . offensé de ce manque de co11rtoisie (qui l'empêchait d'occuper les Principautés) qu'il rappela sur le champ son ambassadeur de Constantinople et remit lrs intérêts de la. Rus~ie aux soins de l'ambassadeur d' Anglererre, de cette Angleterre dont l'amicn\e médiation avait (ionné à la Russie, qnelquPs années plus tôt, la moitié de la. Moldavie el de la Be~sara bie. L'interrupt~on momentanée rles relations diplomatiques en~re _laRussie et la_Porte fut 1111ùeonne fortune pour les Pnnc1pautés; la Porte, spontanément, rendit nlors aux: ~~ri~c_ïpautés leur ~nci~n p1:ivilège d'avoir 11ngouvernement 1nd1ge11e; la prem1èïe ele<·110n,aff anchie 'fie toute influence russe, fut vraiment natit nale, et les choix fore11t heureux en comparaison de l'odieuse adminisrrarion des Phanariotes. • Le choix lomba sur Grégoire Ghika pour la Valachie, et s11r ,J t'an S tonrdza pour la Moldavie. Il est regrettable que le traité d' Ackei-mann ait soumis de nouver1u l'indépendance politique des Principautés à l'influence rnss•~. La seule cause qui força le Sultan de s'y résigner, ce fut la désorganisatiou de l'armée turque, résultnt de l'extermina lion des .Janissaires.- La vieille forêt de chê11es était abattue, et les _jeune§e~ps de 'IJÏ_qne n'cw~ient pas encore pris racine, me dis,lÎt en 1849 le Pacha de Viddm ; et la situation était rendue donulement embarrass,mte par l'irn:;1r1rection des Grecs, inirngnrée par l'invasion d'Ypsilant i en Valar·hie. Il n'est donc pas étonnant que la Porte se soit décidée;\ signer le traité <lA' ckerrnann; cepen<lant l'lll! ne le fit que snr la promesse de la Hu,sie c\e ne plus se mêler rie la q11e•stiongrecriue. L'honnête Mahmoud était loi11 de soupçonner que la l{us~ie, au moment où elle prenait cet P.11gagrmen1, négociait en secrt:'t so11alliance avec l'Anrrleterre ponr inrervenir en Grèce. La journée );tmentable'"cte Navarin et l'nvo lemt'nt dt' l'inrléperidance <le la Grèt•e forent les résulrats de Ct'tle alliance Quoiqu'il en soit, il est essentiel d'appuyer sur celte corrsidérntion rine la re-titution faite ,111x Roumains d'un Unuvernem<:!nt national, n'est pas d11eà l'intervention étranO"ère 0,1 ,\ des traités avec Jt,s P,1is,ances étrangères; ils èn ~out exclusivtmi-nt redevables ù cette l,iyaut.é des Tprcs qui ne s'est jamais .parjurée et riui est lllll' garantie pins sûre que tontes lés roueries de~ diplomaties" pourrie~" des Cabinet~ européens 'l"-'i ne rédi!!ent jamais un traité ~ans en peser les termes de façon ;\ ménager la f,llnre réalisation de leurs secrets desseins. En fair, tontes le, fois où les Ho11mai11s ont été privés cl(• leur <lroit ôe se{/'.gm:crnment,-comme anjourd hui,-ils ont c.lû ù. l'influence ou ;i, l'in1en-e11tion étrangère cl'ê11epriré;; d'un droit que les Tme~, laissés;\ cuxurê111cs,ont toujours religüiuse,na11t n·spec:t1:. Grégoire Ghik, et J.,an Stl•urdza gonvernèrent ù l,t Slltisfaction ~éuérall'. üé!i\'l'és du n111chemar de l'infl11ence rus~e l'ar l;alHence <lescon~uls ru,ses, ils s'appliqnère11t a~- sidueirH·nt à introduire cles,:éforme~ utiles et 11ationalès dans l'aclministration; et Grégoire Gh ka chargea un Comité de cinq nrcmbres d'élaborer un projet de Con:,,tÎt11tion basP. sur les ancieni; droits et coutumes <le la nation. La Porte ne chercl1>1pas à s'i11terposer, ces actes dérivant naturellement du drnit de self governml'nt; mais la Rnssie craignit la porrée de cc·s réforme~, qni kndaient ,\ t'Xclure l'influenec , des étrnu~ers. Ce ne fut pa~ une -des moindr_es causes 'J11i dé1crmh1èrent le Cz;.ir ù prééipitl'r son ngrrs!--Îon coniri> l'Rmpire !ure. La guerre fu~ déclarée le :.rn A.Hi! 18JS, Pnvi1on. six mois aµrè~ Navarin, où l'amiral Codrington· ::irait conduit les forces narnlr•s des trois Pni,sances à la iles rudion rle 1.i llo11e turque, au profit de la lbssie.-('..W üctob:·e 1827.) • JI n't•ntrc ilas dan~ le plan de cr.t 11rticle de s'arrêter sur les inciden~ de cette mémorable campagne, témoignage é,·idi>nt de la vitalité de la race turrjllC. A l'ég;;nl dl:!sl'riocipautés, la gue:-rC',an,;si bien que le traité qui la tl:!rruina, eut les rés11ltats 111,ltériel, ('t politiques les pl11sdésastreux. I.e lt-cteur peut se faire uue idée de ce qu'elks eure11t à so11ff,·ir, quand il saura q11ele;; Roumains eurent à paye!' plus de 4 mi ilions sl erl ing ( !00 mill io11s de franc"), en n umérnire, ù l',irn1ée russe!-Uela fait environ 40J millions de piastres; cette somme anrait couvert pendant 133 ans le tribut anriuèl payé à la Porte, et-est équivalente ù 6 fois 213 le capital de ce tnbut à 50z0.)- La population fut décimée; près de 200,000 hommes périrent, les uns sur les cha111ps Je l,a. t1:1illt',les autres asservis an rôle de bêtes de somme de l'armée russe à laquelle ils furent contrainls de livrer tout ce qui po11vait se manger, tandis qu'on réduisait beaucoup d'entre eux ù. ronger l'écorce des arbres, l mourir de faim .... Il est évident, d'après ce que j'ai dit, que G. Ghika ne pon vait conserve1· i-es fonctions sous )'in ,·asion russe. Il fut remplacé par un Gouvernement provisoire présidé d'aborcl par le Comte Pahlen, puis par Zeltouhine, et e11fin par le général Kisselefl; tous trois, comme de juste,ha.uts fonction1,aii'es russes. Le génér,d Kisseleff, habile charlatan. prit soin de ne pas choquer ouvertement les sentiments nationaux des Roumains, réveillés par la restitution de leur gouvernement indigène et par lt'S mesures réformatrices de G. Ghika. Il préféra empoisonner les institu1ions plutôt que de les t11er trutalement d'un seul coup. Pour sauver les apparences. il établit un Divan ùe Boyards et leur fit la faveur d'en être le président; un autre général russe, le b,\ron Lüwenstern, f'n fut le vice-président. Le Comité de la réforme constitulionne!le, institué par G. Ghika, avâit presque terminé son projet de statut organique; mais Kisselefl; par ordre du Czar, prétenùit qu'il fallait établir l'harmonie dans les instit11tior1§.des deux provinces, et constitua un nou\'eau Comité pour la Moldo-Valachie; les membres en furent nommé•, en partiè par Kisseldî lui-même, et en partie dans d'illusoires élections faites sous l'influence de son omnipotence; Mizzaki (ou Minziaki), le consul russe, en fut lé président. Telle füt la Législature qui éntreprit de doter les pauvres Roumains d'une "Constitution". On prit soin, bien entendu, d'y retrancher jusqu'aux derniers vestiges d'autono- • mie; on assujétissait le pouvoir législatif au contrôle de la Russie, à laquelle on accouplait nominalement la Turquie mais en évitant de laisser à cette dernière nucune prérogative, au,cune influencé, pa~ même le droit d'avoir -uu agent politique 011 un con-ul co_mmercial •dan~ les Principautés! On établit même "qu'à titre de concesswn, le consul russe pourrait agir comme chargé d'affaires de la Turquie." Le statut organique, dûment préparé par le comité, füt •
L' IlOM~lE.• • ---------------.---= _______________ :___--'--------------:-------;:----------------------~--=- rJvisé, pro forma, pat les assemblées de Boyards, convoquées sous la garde tutélafre des bayonnetles russes, et présidée~, bien entendu, par de~ fonctionnaires russes. Le métropolitain de Valachie, président légitime de l'Assemblée •nationale de ce pays, avait été préalablement exilé pour .faire place ii. un président russe. . Les Boyards, cela va sans dii-e, confirmèrent Je stat 11t organique; ils le signèrent tous à l'exception de trois. Cependant, des siguataires affirment eux-mêmes que le dernier article, - qui soumet la législat11re au contrôle des Russe;;, - n'était point dans le lexte qu'ils signèrent, mai., qu'il fut subséquemment intercJ\lé dane la dernière t!emiJ>Rgedu texte, laissée blanche à dessein, leurs signatures ;,yant été recueillies sur nne autre page, sous prétexte de leur .(\rand nvmbre (190 Boyards). Il est au moi11t-certain que lorsque la R11ssie évacua les Principautés (retennes par elle omme un gage pendant cinq ans après le traité d'Andrin ,plt'), le ,t.1tut organique étant enfin publié, une grande ag ,arion fut excitée par l'appa:-itiou de ce dernier article; el ,ersonne ne contre<lit l'a,1sertion de ceux qui déclarent qne l'artide incriminé ne fut jamais discuté, ni jamais lu, dans l' J\sH•mblée. Q .oiqu'il en soit, le statut organi<]ue sonmet l'élection ctes Princes à la ratification de la Russie, limite le choix dans la c!asse des Boyards du plus haut rang, exclut le peuple de tonte part dans la représentation, et restreint le poùvoir législatif aux grands Boyards en personne, a~sistés des délégués de la petite noùlesse, d,s corporatfons académiqnt>s et dei. riches marchands. Bie11qu'il ~nnonce que l'administration sera confiée à .les ministres responsables, en fait les Pouvoirs législntif et exécutif sont tous deux placés i;inon sons le contrôle nominal, du moins sous la tutelle très réelle des con&uls rnsses. Le traité d'Andrinople (14 septembre 1829) termina la guerre, mais non l'oceupation des Principautés: Le 5e ar- •ticle du tr;iité, ainsi que l'acte séparé qui lui est annexé contient les stipnfations suiva11teR: ' ,Confirm;ition de l'acte séparé du traité d'Ackertnilnn ,relatif au mode d'élection des Hospodars de Moldavie et de :Valachie; ils doi\·~nt être cependant -élus, non plus pour sept uns, mais à vie-; l'abrlication •et la destit.uti0n selon les ,cas p1:évus par le traité d'Ackermann. ' Les Jlrincipautés doivent jouir du plein e•xercice de leur ,cnlte; liberté de com111erce, pa-rfaite -sécurité, gouverne- ,ment indépendant et inrligène; pleine liberté des Hospo- <lars ponr administrer les r-ffaires intérieures avec les coniseilisde leh rs divans. . Aucur,.e in_terventio~ permise aux autorités tnrq,1es voi1nnes, qu1 don·ent rép:imer toute infraction au traité. Pour mieux assurer l'inviolabilité dn territoire MolrloValaquc, - ou, pour niit-ux dire, pour facilit<'r son envahis- •sem_en,tpar les R_usses, - la Porte ne consene aucun point ,fortifie sur la nve gauche <lu Danube. Les fortifil•ations ,doivent être démolies; les propriétés des Musul11rn11s clans l'enceinte ou aux environs de ces fortere~ses doi\'ent être :vendues dans le délai de 18 mois. Il n'est peru,is à ancun Musulman d'établir sa résid(•nce dans les Principautés; on n'y arlmettrn même aucun Mahométan, sauf lei; marchands pourvus d'un firman spécial e~ dont le but sera d'acheter (l'article ne dit pas de vend1·e) à leur propre compte des marchandises destinét's à se coni;ommer à Constantinople et aut1·es lieux. (QuPlle habile interprétation de la liberté de commerce! Il n'est pas int•erdit, bien entendu, ni aux Russes ni aux Autrichiens, d'habHer les provinces et d'y possé<ler des biens-fonds.) Les gouvernemt>nts des Principautés seront libres d'établir des cordons sanitairt'S et des quarantaines sur le Danube. Pour cc service et aussi pour garder le,; frontières et maintenir l'ordre, on soldt:-ra le nombre de miliciens qui sera strictement indispensable. Les Principautés µaieront à la Porle un tribut annul'I ,'!ont le montant doit êtl'e détf'rrniné plus tard; .on n'en eommencera le pait'rnent qul' r!eux ans après l'évilcuation. C'est le seul 1tvantage matériel retiré par la Porte de la 1rnzeraineté sur les Principautés. La Russie continue à occuper les prodn,·es jusqu'à l'entier paicme11t de l l,500,000 ducats dûs par la Porte, partie comme indemnités à des snjets rus1<es (1,500,000), pattiP comine indemnités pour les dépenses de la guerre (10 mi.Ilions). La Porte confirme les ttctes et réglements administratif:; faits durant l'occu1,ation des Prin(·ip,1utés pi!r les armét>s rt1sses. • ·Du reste la condition P'Jlitique dL•sPrincipautés d'après le traité est définie par une capitulation co111meplacée sous la snterainl'té de la Sublime Porte, et leur prospérité gara1ttie P'!r lu Russie ! C'tst une ,étrange méprise. de la part. de I 'Angleterrr et de la France ·que de parler de protectorat russe dans le .premier point des Confé1:ences de :Vienne; mais ceci est encore plus étrange: malgré -les (>r9testations de la Turquie, dans ses instrnctions à Aali p;,icha, contre l'emploi de ce te,nne et toutes ses interprétations; malgré l'aveu même des plénipotentiaires rnsses (si les livres bleus relatifa anx Conférence$ sont 1•xacts) que le mot de protectorat n'avait jamai; été em1~loyé dans aucun traité entre la Russie et la Porte, - ce isont ju~tement les ministres anglais, français et auttichiens qui ü1sistcnt sur la question du Pro:ectorat russe ! Tel est ic traité d'Andrinople en ce qui concerne les Principautés. En vertu de ce traité, la Russie continua à occuper et admini,trer les Priucipautés juspu'en 1834. Le 29 Janvier de cette année, un traité supplémentaire fut conclu à St-Pétersbourg: on fixa le tribut ,rnnnel des Principautés à 3 millions ~lepiastres{ environ 27,000 E,. ou 700,000 francs.) La Porte consentit à reconnaître le Statut organique, auquel la Russie elle-même n'osll. pas attribuer le carac1 ère "d'émam,tion de la volonté nationale," et qu'elle intitula "une Constitution faite par les principaux hauitants des provinces pendant l'occupation russe." La Russie promit d'évacuer enfin les Princir11utés, deux mois aprè" hl nomination d ..s. Hospodars. Mais la Rns~ic posa pour condition qtH', pour cette fois, le~ Hospodars serail'nt choisis par les hantes parties contractant1•s, bien que le Stà1ut orgn11ique impo,é par elle à la P0rte remît l'élection ù l'Assemblée const.it111idnnellf'. La. Russie, bien entendu, dicta les C'hoix. Elle fit nommer, pour la Yalar·hie, Alexandre ( non pas Grt'go:re) Ghika; et, pom la Moldavie, Michel ( non pas Jean) Stourdza. La. R11s,.ie lais~ait d'habiles agt'nls dan~ le pays: ·le consnl général, M. R·iit:krnann, et M. Mavros, 1,lv,nario1e d'une füléii1é éprouvée, inspectem général dn; <.piar:u1taines, et faisant .fu11ction e11 réalité de minis1re de la police à l'égard des voyageurs; e11tin elle imposa. aux Principautés, comme représ.,11tants à Constantinople, den:-. an Ires phanariotPs, A r-istarchi pour Ja Valachie, t't Vogoridès pour. la Moldavie. Les Rui;;i:;e,-.a, yant ainsi rourvn à l'avenir, repussère11t Je Pruth, bien c,rtains d'être rappelés ava.11t peu. ' KOSSUTH. Une sot;iété photog·raphique s'est formée sous la direction du Dr Franck, un de nos compagnons d'e.,.il et de souffrances. Les portraits exposés par cette société ont été certainement remarqués par le public Jersiais qui admire et la perfection des épt'.eu:ves et le talent avec lequel l'artiste sait les compléter. Au double point de vue de l'art et de la fraternité <l'exil, nous serons heunmx de voir prospérer comme elle le mérite l'entreprise fondée par le citoyen Franck. St-Hélier, 24, Don Street. r: AVIS. Nous prévenons les personnes qui se sont abonnées au journal l' Hornme, soit pour un an, pour six mois ou pour trois mois, et qui n'ont pas encore versé le montant de leur abonnement, qu'elles sonL jnstamment priées de s'acquitter sans retard entre les mains de M .JI!. les agents chez lesquels l'abo;:- nement a été contracté, on bien de l'envoyer directement à l'administration du journal, à SaintHélier·( île de Jersey ), 19, Dorset Street. Dans ce dernier cas, il suffira d'adresser soit un mandat sur la poste ou un billet de change sur un des banquiers de la ville de Londres, à l'adresse de M. LOUIS PIANCIANI. On,prie également le.spersonnes qui renouvelleront leur abonnement, d'en envoyer le prix d'avance à l'adresse indiquée, afin d'éviter tout retard dans l'envoi du journal. , "fout ce qui concerne l'impression des livres, ..brochures, discours, etc., etc., - ou demande de livres de propagande républicaine, - doit être adressé à M. ZENO SWIETOWSLAWSKI, 19, Dorset Street. ANNONCES ET AVIS DIVERS. A LOUER une MAISON, Coie Terrace, 4, St-Saviours Road, vis-à-vis Mont.Plaisant, occupée présentement par le ,capitaine Preston. - S'adresser chez Mr. Zeno Swietowslawski, 19, Dorset Street, ou chez .M. Le Ber, :f!ouse-Agent, Queen Street. J. BONNERT, , TAILLEUR, Fait et fournit à des prix modérés. - 35, Gerrard-street, Soho square, à 'Londres. HOTEL DU PROGRÈS.-CAFÉ RESTAURANT, Tenu par J. LORGUES, proscrit français. - Dîner à la carte à tonte heure, 21, Great Chape! Street, Oxfort ·Street, Soho Square, à LONDRES. 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